Spondylarthrite ankylosante

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Spondylarthrite ankylosante
Qu’est-ce que la spondylarthrite ankylosante?
La spondylarthrite ankylosante est une forme d’arthrite qui cause de l’inflammation (de l’enflure) et de la douleur
dans la colonne vertébrale, les hanches, la pointrine, et où les ligaments s’attachent aux os. Cette maladie tire son
nom des mots grecs angkylos (courbé) et spondylos (colonne vertébrale).
La cause exacte de la spondylarthrite ankylosante est inconnue, mais on la considère comme une maladie autoimmune (c’est-à-dire, qui résulte d’une agression du système immunitaire contre d’autres parties de l’organisme).
Le système immunitaire s’attaque à la colonne vertébrale; le fonctionnement des articulations, des tendons et
des ligaments commence alors à s’altérer. Le processus débute généralement par une inflammation à la
jonction de la colonne et du bassin, dans des structures appelées articulations sacro-iliaques. Chez la plupart
des personnes touchées, la maladie entraîne un cycle d’alternance entre des poussées très douloureuses (ou
flambées) et des périodes pendant lesquelles les symptômes disparaissent (rémission).
La spondylarthrite ankylosante se manifeste différemment chez chaque individu. Certains présentent une
douleur et une raideur dorsales intermittentes, alors que d’autres éprouvent des douleurs plus intenses et, au
fur et à mesure que la maladie évolue, une rigidité plus ou moins prononcée de la colonne vertébrale. Lorsque
la colonne est endommagée par la maladie, le corps tente de réparer les dégâts par la fabrication de tissus qui
s’ossifient peu à peu par la suite. Les vertèbres peuvent alors devenir se souder ou fusionner. Si elle n’est pas
traitée de manière appropriée, la spondylarthrite ankylosante peut être très douloureuse et débilitante. Chez
certaines personnes, la colonne peut perdre toute flexibilité, comme s’il s’agissait d’un seul os, de sorte que les
mouvements du dos et du cou deviennent très limités.
La spondylarthrite ankylosante est-elle fréquente?
Elle est presque aussi fréquente que la polyarthrite rhumatoïde; on estime que de 0,35 à 1,3 % de la population
en est atteinte1.
Qui peut être atteint de spondylarthrite ankylosante?
La spondylarthrite ankylosante touche trois fois plus d’hommes que de femmes. La maladie se déclare
généralement entre 15 et 30 ans, et il est rare qu’elle se manifeste chez des personnes de plus de 40 ans2.
Comment prévient-on la spondylarthrite ankylosante?
Selon les connaissances actuelles, la prévention de la spondylarthrite ankylosante paraît impossible en raison
du rôle présumé de certains facteurs génétiques. Les efforts sont donc principalement concentrés sur la
sensibilisation aux facteurs de risque personnels de la maladie, afin qu’elle puisse être détectée et traitée
rapidement. Cette démarche peut être particulièrement utile, puisque le traitement précoce et approprié de
la spondylarthrite ankylosante peut non seulement soulager la douleur aux articulations, mais aussi, croit-on,
contribuer à prévenir ou à retarder les dommages à la colonne vertébrale et aux articulations4.
Quels sont les signes et les
symptômes de la spondylarthrite ankylosante?
Outre le fait qu’elle se manifeste différemment selon les individus, la spondylarthrite ankylosante débute en général
très lentement et peut ressembler à d’autres formes d’arthrite, surtout si la douleur apparaît d’abord dans les
hanches, les genoux et les épaules. Certains symptômes sont toutefois présents chez la plupart des patients,
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Spondylarthrite ankylosante
comme une douleur des articulations sacro-iliaques ressentie en alternance d’un côté et de l’autre, dans les
fesses, à la base de la colonne vertébrale.
Les maux de dos chroniques et la raideur croissante de la colonne vertébrale sont aussi des symptômes
fréquents; comme ce sont généralement les premiers symptômes ressentis, ce sont souvent ceux qui poussent
les gens à consulter un médecin. Leur intensité augmente habituellement avec l’inactivité ou après un long repos
ou le sommeil. Par ailleurs, le soulagement de la douleur et de la raideur que procurent une douche chaude ou
l’exercice constitue aussi un signe d’atteinte possible par la spondylarthrite ankylosante.
Une autre caractéristique notable de la spondylarthrite ankylosante est qu’elle ne touche pas que les articulations.
L’inflammation associée à la maladie peut causer de la fièvre, de la diarrhée, le ballonnement et une perte de
poids. Outre la colonne vertébrale, les régions les plus touchées par la spondylarthrite ankylosante sont les
grosses articulations comme les hanches et les épaules, mais la maladie peut aussi causer des problèmes
cutanés et une inflammation oculaire.
Comment pose-t-on un diagnostic de spondylarthrite ankylosante?
La spondylarthrite ankylosante peut être difficile à diagnostiquer aux stades initiaux, et cela pour de multiples
raisons. De fait, il s’écoule en moyenne environ 8 ans entre le début de la maladie et son diagnostic, en partie
parce que la spondylarthrite ankylosante se développe généralement très lentement, mais aussi parce qu’elle peut
à ses débuts être confondue avec d’autres formes d’arthrite, comme nous l’avons expliqué précédemment. Son
diagnostic est également compliqué par l’absence de tests spécifiques. Pour cette raison, les personnes atteintes
doivent souvent consulter différents spécialistes – médecins de famille, chirurgiens, chiropraticiens, spécialistes de la
colonne vertébrale, et aux cliniques du dos – avant d’obtenir un diagnostic de spondylarthrite ankylosante.
Comme cette maladie est difficile à diagnostiquer, il est d’autant plus important de décrire tous vos symptômes
à votre médecin. Pour poser un diagnostic clinique, celui-ci procédera plus ou moins comme suit :
•Il vous questionnera sur vos antécédents médicaux.
•Il notera tous vos symptômes.
•Il procédera à un examen physique.
•Il demandera certaines analyses sanguines :
vitesse de sédimentation globulaire et détection des protéines C-réactives afin de détecter l’inflammation
dans votre corps;
test HLA-B27, qui sert à dépister un gène normal mais plus fréquent chez les personnes atteintes de
spondylarthrite ankylosante, et qui peut être utile si l’on soupçonne une spondylarthrite ankylosante.
•Il vous demandera de vous soumettre à des examens par radiographie ou par résonnance magnétique afin de
déceler toute modification de vos articulations.
Comment traite-t-on la spondylarthrite ankylosante?
La spondylarthrite ankylosante est une maladie chronique grave qui peut réduire la mobilité et entraîner une
invalidité progressive, de sorte que le patient doit bénéficier d’un traitement optimal. Outre les médicaments, les
traitements possibles sont la physiothérapie, des exercices légers, le repos et la chirurgie.
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Spondylarthrite ankylosante
Quatre types de médicaments d’ordonnance sont utilisés dans le traitement de la spondylarthrite ankylosante2 :
1. les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS);
2. les stéroïdes ou corticostéroïdes;
3. les antirhumatismaux modificateurs de la maladie (ARMM);
4. les modificateurs de la réponse biologique, un type d’ARMM.
Votre médecin pourrait vous prescrire l’un ou plusieurs de ces agents pour soulager la douleur et aider à prévenir
l’aggravation de la maladie.
Les AINS sont employés pour traiter l’enflure des articulations et pour soulager la douleur et la raideur associées
à la spondylarthrite ankylosante. Il peut s’écouler quelques semaines avant que les AINS n’atteignent leur
pleine efficacité, et certains peuvent se révéler plus efficaces que d’autres chez une personne donnée. Les AINS
ne stabilisent pas la maladie et ne préviennent pas l’aggravation des dommages articulaires.
On injecte parfois des corticostéroïdes dans une articulation douloureuse ou enflée pour procurer un soulagement
immédiat, mais ces agents ne peuvent être utilisés que pendant une brève période en raison de leurs effets
indésirables sérieux.
Les ARMM sont des médicaments destinés à restreindre les dommages aux articulations chez les personnes
atteintes de polyarthrite rhumatoïde. Leur efficacité contre la douleur et la rigidité particulières de la spondylarthrite
ankylosante n’a cependant pas été démontrée. On s’en sert principalement chez les patients dont les symptômes
d’arthrite touchent d’autres parties du corps.
Les modificateurs de la réponse biologique, qu’on appelle aussi inhibiteurs de la TNF- , ont eu d’importantes
répercussions sur le traitement de la spondylarthrite ankylosante, et tout particulièrement chez les patients qui
ne répondent pas aux traitements classiques. Ces agents peuvent être employés seuls pour traiter la maladie,
et entraînent souvent une réduction de la douleur et de la raideur de la colonne vertébrale, de même qu’un
soulagement de l’arthrite touchant les autres parties du corps et d’autres types d’inflammation. Les modificateurs
de la réponse biologique peuvent retarder, voire stopper la progression de la spondylarthrite ankylosante chez
certains patients.
Il ne faut pas oublier que les effets indésirables potentiels peuvent varier d’un médicament à l’autre. Certains
effets sont fréquents et maîtrisables, tandis que d’autres sont rares et plus graves. Avec votre équipe de soins,
vous pourrez déterminer quel médicament semble vous convenir le mieux en fonction de vos besoins, de vos
antécédents médicaux et de votre situation. Demeurez à l’affût des effets indésirables que vous présentez et
renseignez-vous sur la façon de les maîtriser.
On fait parfois appel à la chirurgie pour améliorer la capacité fonctionnelle lorsque des articulations très
endommagées, notamment la hanche ou le genou, restreignent les mouvements et causent des douleurs intenses
chez le patient. Par exemple, le remplacement chirurgical du genou ou de la hanche. Une intervention chirurgicale
à la colonne vertébrale est aussi possible.
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Spondylarthrite ankylosante
Vivre avec la spondylarthrite ankylosante
•Dormez suffisamment et mangez sainement. Une consommation accrue de poisson et d’huiles végétales et
une diminution de la viande rouge peuvent contribuer à atténuer légèrement l’inflammation.
•N’utilisez pas les articulations très enflammées, et laissez-les se reposer. Assurez-vous cependant de les
étirer en douceur régulièrement, pour éviter qu’elles ne se figent.
•Lorsque les symptômes sont moins intenses, l’exercice peut être bénéfique, surtout s’il est exécuté dans
l’eau. N’attendez jamais d’être exténué pour vous arrêter.
•Évitez les exercices qui comportent des sauts et les sports de contact, de même que les activités qui
nécessitent des mouvements rapides de la colonne vertébrale, surtout si la mobilité de votre colonne est
réduite.
•Il existe beaucoup d’outils destinés à faciliter la mobilité et la capacité fonctionnelle, qu’il s’agisse de cannes
et de marchettes ou d’orthèses de préhension, par exemple.
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