Atelier : Le transcendantal et l’empirique. (Foucault, Deleuze et Kant) Workshop: Das Transzendentale und das Empirische. (Foucault, Deleuze und Kant) Directeurs/ Leiter: Pierre Montebello und Jens Rometsch Rapporteur/ Berichterstatter: Pierpaolo Cesaroni Description : La référence à la philosophie critique de Kant est présente tout au long de la gestation des œuvres de Foucault et de Deleuze. La figure kantienne ne cesse d’accompagner Foucault, depuis l’Introduction à sa traduction de l’Anthropologie du point de vue pragmatique (élément principal de sa Thèse complémentaire soutenue en 1961) au seuil de son itinéraire philosophique, jusqu’aux premières leçons du cours Le gouvernement de soi et des autres (1982-1983), qui proposent un long commentaire du célèbre article de Kant : « Réponse à la question : Qu’est-ce que les Lumières ? ». Cette même figure hante Deleuze, des premiers textes consacrés à Hume et Kant lui-même (Empirisme et subjectivité, La philosophie critique de Kant, 1963), en passant par la profonde réflexion de Différence et répétition sur l’empirisme transcendantal, jusqu’aux derniers textes sur le Cinéma et le « temps transcendantal ». Certes, pour chacun d’eux, le rapport à Kant évolue, se transforme, déplace les problèmes. Et sans doute aussi, ce n’est pas le même Kant, le même souci de Kant d’un philosophe à l’autre. Pour Foucault, l’Anthropologie de Kant, en rejouant les concepts majeurs de la philosophie théorique sur le terrain d’un enracinement premier de l’homme à son monde, d’une incarnation profonde de la pensée dans un corps qui est à la fois son secours et son danger, révèle qu’en l’homme concret, sont inextricablement noués ce qui relève du transcendantal (donc d’un universel précédant l’expérience) et ce qui tient à la passivité de sa nature. Comme si le transcendantal était littéralement miné de l’intérieur, par sa collusion avec la sphère empirique. Tandis que pour Deleuze, c’est la rénovation du transcendantal qui est l’enjeu majeur, la destitution du sujet transcendantal au profit d’un champ transcendantal impersonnel, qui seule nous garantit que l’empirique ne mime pas le transcendantal, qu’il relève d’une vraie genèse, d’un vrai empirisme transcendantal. Le séminaire « Kant et Foucault » souhaiterait interroger ces deux nouvelles manières de nouer le transcendantal et l’empirique, ces deux tentatives d’éviter la répétition de l’empirique dans le transcendantal, de briser la circularité de l’empirique et du transcendantal. Beschreibung : Ein Verweis auf die kritische Philosophie Kants lässt sich nahezu während des gesamten Werdegangs der Werke Foucaults und Deleuzes auffinden. Unaufhörlich begleitet die Figur Kants Foucaults Denken: anfangend bei seiner Einleitung zur Übersetzung der Anthropologie in pragmatischer Hinsicht (Schlüsselelement seiner 1961 verteidigten Vorprüfung zum Doktorat), die sich an der Schwelle seiner philosophischen Karriere befindet, bis hin zu den ersten Vorlesungen seines Kurses Die Regierung des Selbst und der anderen (1982-1983), welche einen langen Kommentar der berühmten Schrift Kants beinhalten: „Antwort auf die Frage: Was ist Aufklärung?“. Dieselbe Figur verfolgt auch Deleuze, angefangen bei seinen ersten Texten über Hume und Kant (Empirisme et subjectivité, La philosophie critique de Kant, 1963), dann über die tiefgreifende Reflexion von Differenz und Wiederholung, in der sich Deleuze einen transzendentalen Empirismus erarbeitet, bis hin zu seinen letzten Texten über das Kino und die „transzendentale Zeit“. Selbstverständlich verwandelt sich die Beziehung dieser beiden Denker zu Kant im Laufe der Jahre, entwickelt sich fort und verlagert dabei ihre Probleme; und sicherlich handelt es sich bei diesen beiden Philosophien nicht um denselben Kant, nicht um dieselbe Sorge um Kant. Indem die Anthropologie Kants die wesentlichen Begriffe der theoretischen Philosophie in den Bereich einer ursprünglichen Verwurzelung des Menschen in seine Welt verlegt und damit die Konzeption einer Fleischwerdung des in seinen Leib eingeschriebenen Denkens vertritt – welcher Leib für das Denken eine Rettung und Gefahr gleichzeitig darstellt – offenbart sie zufolge Foucault, dass das, was dem Transzendentalen zuzuordnen ist (ein der Erfahrung vorangehendes Universal nämlich), und das, was zur Passivität der Natur gehört, im konkreten Menschen untrennbar miteinander verbunden sind. Sprichwörtlich erscheint hierbei das Transzendentale als von Innen her durch den Zusammenstoß mit der empirischen Sphäre ausgehöhlt. Demgegenüber besteht der wesentliche Schwerpunkt für Deleuze in einer Erneuerung des Transzendentalen, in der Herabsetzung des transzendentalen Subjekts zugunsten eines unpersönlichen transzendentalen Feldes, welches allein versichert, dass das Empirische nicht bloß das Transzendentale nachahmt, sondern einer tatsächlichen Genese entspring, einem wirklich transzendentalen Empirismus. Der Workshop „Kant und Foucault“ will diese beiden neuen Art und Weisen, das Transzendentale mit dem Empirischen zu verbinden, hinterfragen – zwei Versuche, die jeweils eine Wiederholung des Empirischen durch das Transzendentale zu vermeiden und den Kreisgang des Empirischen und des Transzendentalen zu überwinden suchen. Bibliographie (non exhaustive)/ Literaturliste (unvollständig) Philippe Artières et al., Les mots et les choses de Michel Foucault. Regards critiques 19661968, Presses Universitaires de Caen Pierre Billouet, Foucault, Les Belles Lettres Gilles Deleuze, Différence et répétition Gilles Deleuze, Logique du sens Gilles Deleuze, Cinéma I et II. Gilles Deleuze, Foucault, Editions de Minuit Mariapaola Fimiani, Foucault et Kant : critique, clinique, éthique, L’Harmattan Michel Foucault, Les mots et les choses Michel Foucault, L’Archéologie du savoir Michel Foucault, L’Ordre du discours Michel Foucault, Le gouvernement de soi et des autres