ACTIVITÉS : LES TAUX DE CHANGE Objectifs : - comprendre les effets d’une appréciation ou d’une dépréciation sur l’économie des pays concernés - comprendre que la manipulation des taux de change peut être considérée comme une forme de protectionnisme déguisé. Notions clés : taux de change, appréciation, dépréciation, compétitivité prix et hors prix Pré-requis : Le taux (ou cours) de change est le prix relatif d’une monnaie par rapport à une autre. Il dépend de l’offre et de la demande de devises (monnaie étrangère) qui se rencontrent sur le marché des changes. Les variations du taux de change dépendent du régime de change : Type de régime de change En change fixe La valeur de la monnaie est définie par rapport à un étalon de référence par les autorités politiques ou monétaires. La banque centrale intervient en achetant ou en Rôle de la Banque vendant de la monnaie pour maintenir la stabilité centrale du taux de change. Si la monnaie perd de sa valeur par rapport aux autres monnaies, on parle de dévaluation (contraire = réévaluation). Principe Exemples Avantages Inconvénients Le change yuan / dollar L’étalon or mis en place à Bretton Woods jusqu’en 1972. Certitude sur la parité : évite les pertes de change non prévues ; la valeur des importations est connue à l’avance. Cela facilite les échanges. La Banque centrale doit prévoir des réserves de change pour défendre sa monnaie si elle a tendance à baisser… La politique monétaire est contrainte par cette préoccupation. En change flottant La valeur de la monnaie dépend uniquement de l’offre et de la demande de cette monnaie. La banque centrale laisse le taux de change fluctuer : Si la monnaie perd de sa valeur par rapport aux autres monnaies, on parle de dépréciation (contraire = appréciation des monnaies). Le change euro / dollar La politique monétaire est indépendante. La Banque centrale peut consacrer sa politique monétaire à d’autres objectifs que la défense de la parité : la croissance, l’emploi, l’inflation. Incertitude pour les entreprises qui importent des matières premières ou des biens intermédiaires. Document : Source : Le Figaro, jeudi 12 mars 201 6 : Les entreprises exportatrices sont peu nombreuses en France et près de la moitié de leurs ventes à l'étranger sont destinées à des pays de la zone euro. L'industrie française peine à sortir la tête de l'eau. En janvier, la production industrielle a certes augmenté de 0,4 % comparé au mois précédent. Mais une fois éliminés les secteurs plus volatils de l'énergie et des industries extractives, la production manufacturière a légèrement reculé (- 0,1 %). Sur trois mois, son évolution est faiblement positive (+ 0,2 %). Quant aux indicateurs de confiance dans l'industrie de l'Insee, ils indiquent que le point bas est passé mais sans montrer une forte reprise. Autant de résultats décevants, alors que l'euro a baissé de plus de 20 % en un an par rapport au dollar. La chute de la devise est en effet censée faciliter les exportations, et donc la production. Le gouvernement répète d'ailleurs à l'envi que la baisse de l'euro, du pétrole et des taux d'intérêt provoque un «alignement des planètes» très favorable à la croissance. Mais c'est oublier que «l'effet euro» ne peut jouer que pour les ventes réalisées hors de la zone euro. Or 47 % des exportations françaises sont destinées aux pays partageant la monnaie unique, selon une étude du Crédit Agricole. Par comparaison, seulement 36 % des exportations allemandes, et 40 % de celles de l'Italie, sont dans ce cas. Les États-Unis sont le deuxième client de l'Allemagne, mais le sixième de la France. En outre, l‘hexagone ne compte que 121 000 sociétés exportatrices, sur 3,1 millions d'entreprises. Et les 1 000 premiers exportateurs concentrent à eux seuls 70 % des ventes. Autant dire que l'export concerne peu le monde des PME françaises. Les sociétés tournées vers l'international sont deux fois plus nombreuses en Italie, et trois fois plus en Allemagne. Structurellement, l'Hexagone est donc moins armé pour profite de la baisse de la monnaie unique. «Il pourra en tirer profit par ricochet, la reprise de l'industrie allemande ou italienne finissant par irriguer les entreprises françaises», nuance Hélène Baudchon, économiste chez BNP Paribas. Mais cet effet de second rang sera moins fort et plus lent à s'enclencher. En attendant, la production industrielle allemande a déjà augmenté de 0,6 % en janvier. Enfin, même pour les entreprises qui exportent en dollars, l'effet de la baisse de la monnaie n'est pas immédiat. Habituées à un euro haussier ces dernières années, les grands groupes ont pris des couvertures contre le risque de change. Ce n'est qu'une fois ces couvertures débouclées qu'ils pourront bénéficier du recul de la devise. Les PME ne sont généralement pas couvertes. Mais même pour elles, il faudra que l'euro s'installe pendant plusieurs mois à un bas niveau pour qu'elles en tirent profit. L'effet de la baisse du pétrole est, lui, plus important car il profite aussi aux entreprises non exportatrices. «Les entreprises ont intégré que l'or noir était dans un cycle baissier durable. Et l'effet sur leurs coûts est rapide», précise Christopher Dembik, économiste chez Saxo Banque. Mais cela ne peut suffire à relancer la machine. «La reprise française sera mitigée», conclut Hélène Baudchon. 1 ) Que fait le taux de change de l’euro par rapport au dollar actuellement ? 2 ) Cela est-il favorable aux exportations européennes ? Aux importations ? 3 ) Mécanisme : Complétez le tableau suivant : 22 avril 2008 1 € = 1,55 $ donc _____ € = 1 $ 11 mars 2016 1 € = 1,05 $ donc : _____ € = 1 $ Si j'exporte un parfum d'une valeur de 100€, je peux Si j'exporte un parfum d'une valeur de 100€, je importer un jean d'une valeur de ______ $ peux importer un jean d'une valeur de ______ $. Avec 100 $, les Américains pourront acheter dans la Avec 100$, les Américains pourront acheter zone euro un bien d'une valeur de _____ €. dans la zone euro un parfum d'une valeur de ______ € Donc : La dépréciation de l’euro par rapport au dollar ___________________ le prix des biens vendus en $, cad le prix des importations (et notamment le pétrole). Elle ___________________ les exportations européennes qui deviennent moins chères pour les Américains. Inversement : Une appréciation ______________________ les exportations du pays concerné et facilite les importations en diminuant les prix des biens importés. 4 ) Complétez le schéma suivant montrant les effets possibles d’une dépréciation de l'euro : 5 ) Conséquence : si la hausse des exportations l’emporte sur la baisse des importations, la dépréciation _____________________________. 6 ) Quels sont les secteurs avantagés ? Désavantagés ? Retenons : Les effets des variations des cours du change sur la valeur des échanges commerciaux dépendent de l’élasticité (sensibilité) des exportations et des importations par rapport au cours du change. Les relations entre la baisse du taux de change et la balance commerciale sont plus complexes qu'on peut l'imaginer. En effet, à court terme, la baisse du taux de change a surtout pour effet de renchérir les importations (par exemple les importations de produits énergétiques dont la demande est très peu élastique par rapport aux termes de l'échange). A court terme, le déficit extérieur a donc tendance à se creuser. Après un certain temps, les importations plus sensibles aux prix finissent par diminuer, et les exportations augmentent car les produits locaux deviennent plus compétitifs sur les marchés internationaux. Le solde extérieur s'améliore et peut même devenir excédentaire si la stratégie de dévaluation est couronnée de succès. On peut résumer cette dynamique sous la forme d'une courbe « en J ». Les stratégies de dévaluation ou de monnaie faible n'ont donc pas que des avantages, et certaines conditions doivent être réunies pour que leur effet positif ne se fasse pas trop attendre. On peut même avancer que les variations du taux de change constituent une forme monétaire du protectionnisme : celle qui consiste à dévaluer sa monnaie ou à la maintenir à un niveau artificiellement faible. La Chine, par exemple, qui met en place un contrôle des changes, est souvent accusée de maintenir le yuan à un niveau plus bas que son niveau d'équilibre pour favoriser ses exportations. 7 ) Autoévaluation pour résumer les effets d’une variation des taux de change sur l’économie des pays concernés : Complétez le tableau suivant par augmente ↑ ou diminue ↓ – Avantage d’une appréciation de la monnaie ____ le prix des exportations ____ compétitivité-prix ____ le prix des importations ____ des quantités importées Effet de rééquilibrage par le jeu du Avantages d’une dépréciation de la monnaie ____ le prix des exportations ____ compétitivité-prix ____ le prix des importations ____ des quantités importées Effet de rééquilibrage par le jeu du marché marché - ____ la facture des approvisionnements tels que les importations de pétrole et de gaz. - _____ le coût des investissements à l’étranger. En effet avec une monnaie forte les acquisitions à l'étranger reviennent moins chères. - _____ le pouvoir d’achat pour les acquisitions de biens et services facturés dans les monnaies plus faibles. - attire les capitaux étrangers car la monnaie a un fort pouvoir d’achat et est stable (monnaie de réserve…) - _____ incitation à innover pour développer la compétitivité hors-prix (qualité…). - ____ la facture des approvisionnements tels que les importations de pétrole et de gaz. - ____ le coût des investissements à l’étranger. - ____ le pouvoir d’achat pour les acquisitions de biens et services facturés dans les monnaies plus fortes. - n’attire pas les capitaux étrangers - _____ incitation à innover pour développer la compétitivité hors-prix (qualité…).