N°163 - Juin 2016

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LA LETTRE D’ACTUALITÉS
N°163 - Juin 2016
SOMMAIRE
Le mot de la rédaction
1. État actuel des connaissances sur l’infection par le
virus Zika
p2
2. Les recommandations aux voyageurs 2016
p4
3. Test de lecture
p6
Ces derniers mois, l’infection par le virus Zika a pris
une ampleur importante et la multiplication des cas
d’importation en France métropolitaine pose de plus
en plus de questions.
ACTUALITES
Nouvelles définition du sepsis
Le JAMA a publié en Février 2016 de nouvelles définitions du sepsis et du choc septique qui ont l’avantage de
simplifier les définitions et d’éviter les confusions entre
sepsis et sepsis grave. Ces nouvelles définitions sont basées sur les dysfonctions d’organes et le niveau de mortalité .
Ces recommandations peuvent être retrouvées en accès
gratuit sur le site du JAMA :
http://jama.jamanetwork.com
Le virus Zika a été détecté pour la première fois chez
un singe en Ouganda en 1947. Un an plus tard, il est
isolé dans la même région chez un moustique Aedes.
Les premiers cas humains apparaissent dans les années 1970 dans d’autres pays d’Afrique puis dans certains pays d’Asie. En 2013 et 2014, en Polynésie française, 55 000 cas de Zika ont été signalés. Le virus Zika
est détecté pour la première fois dans le Nord-Ouest
du Brésil en mai 2015 et sa présence s'étend très rapidement dans les autres régions du pays. Le Brésil rapporte le plus grand nombre de cas de Zika jamais décrit jusqu’à présent : entre 440 000 à 1 500 000 cas
suspects rapportés (pays organisateur des prochains
Jeux Olympiques).
Dans cette lettre d’Actualités, retrouvez un point sur
l’épidémiologie du virus et sur les moyens de lutte à
mettre en œuvre.
A l’occasion de la parution annuelle des recommandations sanitaires pour le voyageur par le BEH, un
rappel des principales mesures à prendre vous est
rappelé.
Bonne lecture.
L’Equipe MedQual
MedQual - CHU de Nantes - Hôpital Saint Jacques - 44093 Nantes Cedex 1 - Tel : 02.40.84.64.34
Lettre d’actualités MedQual N°163 - Juin 2016
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1) Etat actuel des connaissances sur l’infection par le virus Zika [1-3]

Épidémiologie et transmission du virus Zika
L’infection à virus Zika est une maladie due à un arbovirus appartenant à la famille des Flaviviridae. La transmission
se fait par l’intermédiaire d’un moustique du genre Aedes dont Aedes aegypti et Aedes albopictus.
Zones où il y a présence d’Aedes aegypti de façon permanente ou saisonnière.[NIH]
Le virus circule en Afrique, dans les Amériques, en Asie et dans le Pacifique.
La durée d’incubation n’est pas bien connue, mais la phase virémique est plus courte qu’au cours de la dengue.
Pendant cette période, la personne infectée par le virus est « contaminante » pour les moustiques. En cas de piqûre par un moustique sain, celui-ci deviendrait vecteur.
Il faut donc éviter qu’une personne infectée par le virus zika ne soit piquée en phase virémique par un autre moustique afin de ne pas développer ou entretenir le cycle de transmission du virus.
La transmission par voie sexuelle est également décrite. Le risque de transmission par voie sanguine est faible du
fait de la brièveté de la virémie.


Symptomatologie et diagnostic [1,2]
Clinique
La durée d’incubation n’est pas bien connue, elle peut aller de 3 à 12 jours.
L’infection par cet arbovirus se révèle asymptomatique dans 70 à 80 % des cas. Lorsque les symptômes sont présents ils ressemblent à ceux d’autres arboviroses (comme la dengue) et comportent de la fièvre, des éruptions cutanées, une conjonctivite, des douleurs musculaires et articulaires. Les signes persistent de 2 à 5 jours.
Le pronostic est bon dans la majorité des cas, mais des complications neurologiques comme des syndromes de
Guillain-Barré ont été décrites au Brésil et en Polynésie Française.
Lettre d’actualités MedQual N°163 - Juin 2016
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
Virus Zika et grossesse
Des complications embryofoetales sont observées lors de la grossesse avec une augmentation importante d’anomalies du développement cérébral intra utérin. Ces anomalies entrainent un retard mental plus ou moins profond, des troubles irréversibles du développement d’intensité variable, voire des décès en fonction de la gravité
de l’atteinte.
Il est recommandé aux femmes enceintes ou ayant un projet de grossesse et envisageant de se rendre dans des zones où sévit le Zika, de reporter leur voyage ou, si
elles ne le peuvent pas, de consulter un médecin avant le départ. Il est indispensable
de se protéger contre les piqures de moustique, de jour comme de nuit, en respectant les conseils de prévention et d’éviter tout rapport sexuel non protégé pendant
toute la durée du séjour.

Diagnostic
Le diagnostic repose sur la détection du virus
par RT-PCR dans le sang ou dans les urines. Un
résultat positif de RT-PCR dans le sang ou les
urines confirme le diagnostic, mais un résultat
négatif n’infirme pas le diagnostic. La stratégie
diagnostique dépend du moment où le prélèvement est réalisé par rapport à la date de début des signes :
- de J0 à J3/J5 : RT-PCR sur prélèvement de
sang et d’urine
- de J0 à J 10 : RT-PCR sur prélèvement
d’urine.
Cinétique de l’infection par le virus Zika. [CNR des Arbovirus]

Prise en charge et mesures préventives [2]
Il n’y a pas de traitement spécifique contre le virus Zika. Le traitement est essentiellement symptomatique avec
des anti-pyrétiques (paracétamol en priorité, les AINS sont contre indiqués et l’acide salicylique est à éviter en raison de la coexistence de la dengue dans les zones où circule Zika).
Des mesures de protection individuelle doivent être appliquées par le patient et son entourage, dans le cadre de
la lutte antivectorielle.
Protection individuelle : La protection contre les piqures de moustiques de jour comme de nuit est essentielle. Les
mesures habituelles de protection contre les vecteurs doivent être appliquées : port de vêtements couvrants,
moustiquaires, diffuseurs électriques, destruction des gites larvaires… Les produits répulsifs doivent contenir du
DEET, de l’IR3535 ou de l’Icaridine.
Protection collective : suppression des gites larvaires (suppression de toute l’eau stagnante : vider vases, soucoupes des pots de fleurs…)
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
Signalement et surveillance épidémiologique [2]
Toute suspicion clinique doit être signalée à l’ARS sans attendre de confirmation diagnostique. Ce signalement va
déclencher une enquête épidémiologique et si nécessaire des actions de lutte anti-vectorielle.
Définition d’un cas suspect :
-Exanthème maculo papuleux avec ou sans fièvre même modérée.
Et au moins deux signes parmi : hyperhémie conjonctivale, arthralgies et myalgies en l’absence d’autres étiologies.
2) Recommandations aux voyageurs 2016 [3]
Comme chaque année, le BEH a sorti la mise à jour des recommandations aux voyageurs. Il n’y a pas de nouveautés cette année. Nous vous proposons ci-dessous un rappel des principales recommandations à suivre :

Assurez vous d’être à jour dans le calendrier vaccinal français.

Se renseigner sur les vaccinations spécifiques à effectuer en fonction du pays dans lequel le voyage est programmé. Prévoir de le faire 1 à 2 mois avant le départ.

Pelez les fruits et légumes, consommer de l’eau en bouteille capsulée, éviter les glaces et glaçons, se laver les
mains régulièrement ou utiliser un gel hydro alcoolique.

Ne pas approcher les animaux, et lors d’une morsure, contacter le centre anti rabique rapidement.

Utiliser une moustiquaire imprégnée de répulsifs pour la nuit, bien couvrir toutes les parties du corps et sur
les parties découvertes utiliser un répulsif cutané. Si nécessaire, utiliser une chimioprophylaxie adaptée.

En rentrant de balade, bien inspecter ses vêtements et son corps à la recherche de tiques. Se munir d’un
tire-tiques si besoin afin d’éviter les maladies transmises par celles-ci.

Penser à utiliser une protection solaire adaptée , ne pas s’exposer entre 12 et 16h, utiliser casquettes et protection pour les enfants. Bien s’hydrater, et se préoccuper des personnes à risque comme les enfants et les
personnes âgées pour éviter une déshydratation.
Pour plus de précisions, vous pouvez retrouvez sur notre site les fiches mises à jour :

BEH, recommandations sanitaires pour le voyageur

Diarrhées du voyageur

Un pèlerinage à la Mecque réussi
Sources:
[1] INPES, Zika chez la femme enceinte-Repères pour votre pratique. 8 Février 2016.
[2] INPES, Zika-Repères pour votre pratique. 28 Décembre 2015.
[3] BEH: recommandations sanitaires pour les voyageurs 31 mai 2016.
Lettre d’actualités MedQual N°163 - Juin 2016
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3) Test de lecture de Juin 2016
1/ Indiquez la ou les affirmations exacte(s) :
A : Zika est un virus possédant une bonne transmission par voie sanguine.
B : Zika est transmis par un moustique du genre Aedes.
C : Contracter le virus Zika pendant la grossesse est dangereux pour le fœtus.
D : Lors d’une infection à Zika, les signes cliniques sont toujours présents.
E : Le virus peut être détecté dans les urines avec une durée plus longue que la virémie.
2/ Indiquez la ou les affirmations exacte(s) :
A:
B:
C:
D:
E:
Le syndrome de Guillain Barré peut être une complication due au virus Zika.
L’infection à Zika peut être évitée par la vaccination.
Le traitement de Zika est essentiellement symptomatique.
On utilise en priorité l’acide salicylique comme anti pyrétique.
Le paracétamol est préféré aux AINS comme anti pyrétique dans l’infection à Zika.
3/ Indiquez la ou les affirmations exacte(s) :
A : Lors d’un voyage, il est recommandé de mettre à jour ses vaccins.
B : L’eau du robinet peut être consommée sans problèmes en Afrique.
C : Les fruits et légumes doivent être pelés avant de les manger.
D : Après une morsure de chat ou de chien, il suffit de désinfecter la plaie.
E : Il n’est pas nécessaire de se protéger contre les moustiques lors de voyages.
4/ Indiquez la ou les affirmations exacte(s) :
A : Il faut utiliser un répulsif cutané sur les parties du corps découvertes afin de se protéger contre les piqures de
moustiques.
B : Une meilleure protection est assurée lorsque l’on associe chimioprophylaxie et protection anti vectorielle.
C : Il est nécessaire d’être vacciné contre toutes les maladies du voyageur avant de partir en voyage.
D : Il faut toujours se procurer une chimioprophylaxie pour voyager peu importe le pays de destination.
E : Les adultes sont la catégorie de personnes la plus à risque de déshydratation.
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Réponses au test de lecture de Mai 2016
1/ Indiquez la ou les affirmations exacte(s) :
A : D’après le nouveau calendrier vaccinal 2016, la vaccination contre le zona est recommandée pour les plus de 50
ans. FAUX. La vaccination contre le zona est recommandée pour les adultes âgés de 65 à 74 ans révolus.
B : Une des nouveautés du calendrier vaccinal 2016 concerne la vaccination contre la fièvre jaune. VRAI.
C : Le vaccin contre le méningocoque nécessite 3 doses. FAUX. Une seule dose est recommandée à l’âge de 12
mois.
D : Les étudiants des professions médicales et paramédicales ont l’obligation de se faire vacciner contre l’ hépatite
B. VRAI.
E : Les professionnels des établissements de soins n’ayant pas d’antécédents de varicelle ont l’obligation de se faire
vacciner contre la varicelle. FAUX. Le vaccin est juste recommandé.
2/ Indiquez la ou les affirmations exacte(s) :
A : Les vaccins peuvent contribuer à la lutte contre l’antibiorésistance. VRAI.
B : La résistance aux antibiotiques est due seulement à une utilisation excessive des antibiotiques. FAUX. Cette résistance est aussi imputable à une utilisation d’antibiotique avec un spectre inadapté à la bactérie ciblée, et aussi à
un sous-dosage des antibiotiques.
C : Il y a deux vaccins obligatoires en France : les vaccins contre le tétanos et la diphtérie. FAUX. Trois vaccins sont
obligatoires en France, le tétanos, la diphtérie et la poliomyélite.
D : La ministre de la santé a annoncé un plan de rénovation de la politique vaccinale début 2016. VRAI.
E : La lutte contre la pénurie de vaccins n’est pas un enjeu majeur de ce plan de rénovation de la politique vaccinale. FAUX. Un des axes d’intervention de ce pl an de rénovation est de lutter contre la pénurie de vaccins.
3/ Indiquez la ou les affirmations exacte(s) :
A : L’épidémie de grippe a été très longue cette année. VRAI.
B : L’objectif de couverture vaccinale antigrippale de 75% a été atteint. FAUX. La couverture vaccinale antigrippale
2015-2016 a été estimée à 48%.
C : Il y a eu 1050 cas graves de grippe signalés qui ont été admis en réanimation. VRAI.
D : Les vaccins peuvent contribuer à la diminution de l’usage des antibiotiques. VRAI.
E : Les infections invasives à pneumocoques nécessitent l’utilisation d’antibiotiques à spectre étroit. FAUX. Leur
traitement nécessite l’utilisation d’antibiotique à spectre large.
4/ Indiquez la ou les affirmations exacte(s) :
A : La quantité d’aluminium contenue dans un vaccin est supérieure aux apports alimentaires ou cosmétiques.
FAUX. La quantité d'aluminium apportée par une dose de vaccin est négligeable au regard des apports alimentaires, cosmétiques, et professionnels (0,6mg au maximum par dose de vaccin).
B : L’utilisation des adjuvants aluminiques dans les vaccins permet de renforcer la réponse immunitaire. VRAI.
C : La quantité d’aluminium contenue dans une dose de vaccin est toujours supérieure à 0,85 mg. FAUX. La limite
d’aluminium métal par dose vaccinale à été fixé à 0,85mg.
D : Les symptômes ne régressent pas après l’élimination spontanée de l’aluminium. FAUX. Concernant la toxicité de
l’aluminium, la symptomatologie clinique régresse après l'élimination spontanée de l'aluminium.
E : La toxicité de l’aluminium dépend de sa voie d’administration. FAUX. La toxicité est toujours en lien avec des
apports supérieurs aux capacités d'élimination de l'organisme, quelle que soit la voie d'administration.
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