titre : hygiène et sécurité des aliments

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TITRE :
HYGIÈNE ET SÉCURITÉ DES ALIMENTS
Tous droits réservés
Auteur :
Arthur THOMPSON
Communicateur santé
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SOMMAIRE
INTRODUCTION
CHAPITRE I : GENERALITES SUR L’HYGIENE DE BASE
Objectifs du cours
But
I.1. NOTIONS ELEMENTAIRES ET VOCABULAIRE
I.1.1. Notions de base
I.1.2. Le corps humain
I.1.3. Un concept
I.2. MODE DE TRANSMISSION
I.2.1. Les voies de transmission
I.2.2. Transmission par contact direct
I.2.3. Transmission par contact indirect
1.2.4. Domaines d’intervention
1.2.5. La flore permanente et la flore transitoire
1.2.6. Mesures d’hygiène de base et environnementales
CHAPITRE II : HYGIÈNE CORPORELLE ET VESTIMENTAIRE
II.1. DEFINITIONS
II.1.1. Hygiène
II.1.2. Hygiène corporelle
II.2. CARACTERISTIQUES ET INTERVENTIONS
II.2.1. L’hygiène des mains
II.2.2. L’hygiène du corps
II.2.3. L’hygiène des cheveux
II.2.4. L’hygiène nasale
CHAPITRE III : PROTECTION ET CONSERVATION DES ALIMENTS
III.1. CONSERVATION DES ALIMENTS PAR LE FROID
III.1.1. La réfrigération
III.1.2. La congélation
III.1.3. Températures de conservation de certaines denrées alimentaires
III.2. INTOXICATIONS ET TOXI-INFECTIONS ALIMENTAIRES
III.2.1. Intoxications et toxi-infections alimentaires bactériennes
III.2.2. Infections virales d'origine alimentaire
III.2.3. Infections parasitaires d'origine alimentaire
III.2.4. Intoxications alimentaires par les amines biogènes
III.2.5. Mycotoxines et mycotoxicoses alimentaires
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page 3
page 3
page 6
page 6
page 8
page 9
page 11
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
2
1)
2)
3)
4)
5)
6)
BUT
OBJECTIFS GENERAUX
OBJECTIFS SPECIFIQUES
RESULTATS ATTENDUS
GROUPES CIBLES
METHODOLOGIE GENERALE
INTRODUCTION
1) BUT
Cette formation a pour but d’amener les acteurs du secteur
du commerce des denrées alimentaires à acquérir des
compétences en matière d’hygiène de base, de santé, et d’hygiène des aliments en vue d’assurer la
sécurité et la qualité des aliments proposés à la consommation.
2) OBJECTIF GENERAL
Faire acquérir aux participants des connaissances, des compétences, des règles d’hygiène, afin de
susciter l’application de ces règles dans la manipulation des aliments.
3) OBJECTIFS SPECIFIQUES
A l’issue de la formation, les participants seront capables de :
- Connaitre les règles d’hygiène de base.
- Comprendre l’importance de l’hygiène corporelle, vestimentaire, du milieu ainsi que de leur rapport
avec les maladies.
- Identifier les méthodes de conservation des aliments.
- Utiliser les connaissances acquises pour développer des attitudes et comportements propices à la bonne
conservation des denrées alimentaires et à la protection de la santé des consommateurs.
4) RESULTAT ATTENDUS
- Les règles d’hygiène de base maîtrisées.
- Les intoxications alimentaires connues.
- Les méthodes de conservation des aliments maîtrisées
-
5) GROUPES CIBLES
Les acteurs et les organisations socio-professionnelles du secteur des aliments
Propriétaires de surfaces de vente des aliments
Gérants des surfaces de vente des aliments
Employés des surfaces de vente des aliments
6) METHODOLOGIE GENERALE
Les méthodes actives suivantes sont privilégiées :
- Evaluation des connaissances sur le sujet
- Cours magistral appuyé par des exemples de terrain
- Discussion
- Evaluation des connaissances acquises
3
CHAPITRE
I
L’HYGIENE DE BASE
:
GENERALITES SUR
Objectifs du cours






Découvrir le vocabulaire spécifique à l’hygiène.
Expliquer les mécanismes physiopathologiques d’une infection.
Nommer les agents responsables d’une infection.
Identifier les voies de transmission possibles d’un germe.
Identifier les conditions favorables au développement des infections.
Appliquer les mesures d’hygiène de base dans votre contexte de pratiques professionnelles.
But
Limiter les risques infectieux dans la pratique professionnelle
I.1. NOTIONS ELEMENTAIRES ET VOCABULAIRE
I.1.1. Notions de base
 Propre ?
 Sale ?
I.1.2. Le corps humain
Réservoirs de micro-organismes
 Peau
 Toutes les cavités
 Certains liquides biologiques
I.1.3. Un concept
 Ne pas mélanger le propre et le sale
Des variantes au propre et au sale :
 Stérile
 Contaminé
I.2. MODE DE TRANSMISSION
I.2.1. Les voies de transmission
VOIE ORALE
 Eau
 Aliments
CONTACT
 Direct
 Indirect
4
AIR
 Aérosol
 Gouttelettes
VECTEURS VIVANTS
I.2.2. Transmission par contact
direct
Transfert de micro-organismes suite à un contact physique direct
I.2.3. Transmission par contact indirect
Transfert de micro-organismes suite à un contact par l’intermédiaire d’un objet ou d’une surface
(indirect) d’une personne à l’autre.
 Transmission par gouttelettes
 Gouttelettes de salive, sécrétions des voies aériennes supérieures (toux, éternuement,
parole)
 Nécessite une courte distance
 Attention à la contamination de l’environnement proche
 Transmission par aérosol
Gouttelettes pouvant rester en suspension dans l’air quelques heures
 Transmission par voie orale
Véhicule commun de micro-organismes :
 Eau
 Alimentation
 Transmission par vecteur vivant
Vecteurs susceptibles de transmettre des maladies :
 Rats
 Petits rongeurs domestiques (blatte et autres agents nuisibles dans les lieux d’activité)
1.2.4.
Domaines d’intervention
La peau
Les surfaces
Le linge
Le matériel
Les déchets
1.2.5.
hygiène corporelle, hygiène des mains
entretien des locaux, bio nettoyage
hygiène du linge
hygiène du matériel (traitement du Matériel)
gestion des déchets
La flore permanente et la flore transitoire
La flore permanente
Présents sur la peau
En permanence
Dans les couches
Cutanées superficielles
20 % dans les couches
Profondes
La flore transitoire
Contact avec la peau
Se surajoute à la flore
permanente
Rôle des mains très déterminante+ + + :
Touche, colporte et transmet les microbes
5
1.2.6. Mesures d’hygiène de base et environnementales
 Mesures d’hygiène de base :


Précautions Standard
 Lavage des mains
 Désinfection des mains
 Tenue de travail
 Etc.…
Hygiène de l’environnement
 Circuit du matériel
 Circuit des déchets
 Hygiène des locaux
 Etc.…
Un seul but :
« Interrompre la chaîne de contamination »
Il faut évacuer rapidement, loin des lieux de vente, tous les déchets susceptibles de donner naissance à
des putréfactions et à des odeurs. Pour cela il faut collecter, évacuer et éliminer les déchets solides et
liquides.
L’hygiène
C’est l’affaire de tous !!!
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CHAPITRE II HYGIÈNE CORPORELLE ET VESTIMENTAIRE
II.1. DEFINITIONS
II.1.1. Hygiène
L’ensemble des dispositifs et des savoirs favorisant l’entretien de la santé (Rauch, 1983).
Ensemble des principes et des pratiques tendant à préserver, à améliorer la santé. (Robert, 1993).
Ensemble des mesures :
 Curatives : qui visent à limiter les foyers infectieux
 Préventives de préservation de la santé : qui visent à limiter les voies de communication de
l’infection dans un contexte bien ciblé
II.1.2. Hygiène corporelle
Habitude de vie liée à la propreté corporelle (Blouin et Bergeron, 1997, p.41).
II.2. CARACTERISTIQUES ET INTERVENTIONS
II.2.1. L’hygiène des mains
C’est souvent à partir des mains que les microbes ont accès à notre organisme et aux aliments.
 Quand doit-on se laver les mains ?
Il faut se laver les mains régulièrement mais il y a des occasions où il est primordial de bien se laver :
 Avant de manger ;
 Avant de manipuler de la nourriture ;
 Après avoir été à la toilette ;
 Après avoir changé la couche du bébé ;
 Après avoir touché ou joué avec un animal ;
 Après avoir manipulé les ordures ;
 Après avoir manipulé de l’argent ;
 Après s’être mouché ;
 Après avoir éternué ou toussé dans ses mains ;
 Après avoir manipulé des aliments crus, spécialement de la viande ;
 Etc.
 Comment doit-on procéder pour le lavage des mains ?
 Retirer tous nos bijoux et bagues ;
 Mouiller les mains avec de l’eau tiède ;
 Appliquer du savon ou un détergent sur la paume des mains ;
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 Frotter vigoureusement pendant au moins 30 secondes, et ce, dans tous les recoins et sous
les ongles, pour éliminer toutes traces de germes ;
 Concentrer le frottage des mains avec le savon principalement sous les ongles et les plis des
mains, car les micro-organismes ont tendance à se multiplier dans ces endroits ;
 Rincer par la suite.
 Tempérer l’eau à son gré, car la température n’a pas d’importance. Cependant une eau chaude
(43 degré C) pour éliminer les matières grasses est préférable.
II.2.2. L’hygiène du corps
 Avoir une bonne hygiène corporelle permet de :
 Enlever tous les microbes ;
 Enlever toutes les saletés ;
 Sentir bon ;
 Éviter les infections.
 Après chaque activité physique, il est important de prendre un bain ou une douche avec un
détergent efficace afin d’enlever toute multiplication microbienne qui pourrait être engendrée
par la poussière, la sueur, la chaleur ou autre sécrétion corporelle.
 À elles seules, les sécrétions corporelles quotidiennes suffisent à favoriser la croissance de
microbes.
 Porter des vêtements propres et changer de sous-vêtements quotidiennement est nécessaire à
une bonne hygiène.
 La plupart des cas de diarrhée et de vomissement sont dus à une hygiène déficiente (Perron,
1999).
II.2.3. L’hygiène des cheveux
Le problème le plus souvent rencontré vis-à-vis l’hygiène corporelle est celui de la pédiculose
(poux). La femelle est une fine reproductrice, car elle peut pondre jusqu’à 12 œufs par jour. Ces
œufs éclosent au bout d’une semaine et leur maturité est atteinte après 15 jours. Ils peuvent vivre
jusqu’à 2 mois et provoquent de fortes démangeaisons.
 Traitements



Pour enrayer ce problème, il suffit de traiter les cheveux avec un produit spécial, suivi
d’un shampooing que l’on retrouve facilement en pharmacie.
Ensuite, toutes literies, bonnets, écharpes et autres doivent être lavés à 60 degrés Celsius
ou au-dessus, car les poux peuvent vivre même s’ils ne sont pas dans vos cheveux.
Pour préserver la pédiculose :
 Brosser et peigner chaque jour les cheveux de votre enfant ;
 Laver les cheveux régulièrement, c’est-à-dire, 1 à 3 fois par semaine ou en fonction
des activités de votre enfant ;
 Éviter fortement l’échange des couvre-chefs entre amis ;
 Changer le linge de la literie au minimum 1 fois par semaine.
II.2.4. L’hygiène nasale
Bien entendu, beaucoup de microbes sont transmis par les voies aéroportées. Un éternuement,
un nez qui coule sont d’énormes disséminations microbiennes.
Solutions
 Avoir toujours à portée de la main un mouchoir en papier jetable ;
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
Utiliser de préférence un mouchoir doux.
CHAPITRE III : PROTECTION ET CONSERVATION DES ALIMENTS
Les aliments sont très précieux. Il ne faut pas les laisser s'abîmer et il ne faut pas que les rats ou d'autres
animaux puissent les manger ou les rendre inutilisables. Les aliments contaminés peuvent être une cause
de maladies.
Notion de base :
 Comment éviter la contamination des aliments ?
Il faut se laver les mains à l'eau et au savon. Les mains sales transportent des microbes
invisibles qui peuvent contaminer la nourriture en touchant les aliments.
 Comment reconnaître un aliment souillé ?
 Les aliments changent de couleur
 Les aliments sentent mauvais
 Les aliments ne sont plus bons à manger

Qu'est-ce qui arrive si l'on consomme des aliments souillés ?
Maux de ventre, diarrhée

Comment conserver les aliments ?
 Mettre les aliments dans des contenants propres et les exposer dans les étales propres
 Le conserver dans un endroit frais
 Protéger les aliments contre les mouches, rats, souris, et autres animaux
Prenons des mesures d'hygiène strictes envers les aliments.
La consommation d'aliments souillés peut nous rendre très malade.
La conservation est généralement définie comme une méthode utilisée pour préserver un état existant
ou pour empêcher une altération susceptible d’être provoquée par des facteurs chimiques (oxydation),
physiques (température, lumière) ou biologiques (microorganismes). La vitesse d'altération dépend des
caractéristiques « intrinsèques » liées à l’aliment et aux conditions « extrinsèques » qui sont liées à
l’environnement.
Les conditions intrinsèques et extrinsèques constituent des barrières (ou des obstacles) au
développement des microorganismes ou aux mécanismes d’altération non microbienne. Les techniques
de conservation des aliments reposent sur l’exploitation de ce principe des barrières pour préserver
la qualité et la sécurité des denrées alimentaires.
9
Les techniques de conservation des aliments peuvent être classées en trois groupes : physique, physicochimique ou microbiologique.
Le premier groupe de ces techniques fait appel à des procédés physiques comme la température, la
pression, l’irradiation ionisante et le champ électrique.
Le deuxième groupe se base sur la modification des caractéristiques intrinsèque de l’aliment comme le
pH, l’activité de l’eau ou l’incorporation d'additifs dans l’aliment en vue de sa conservation.
Le dernier groupe repose sur l’utilisation des microorganismes pour la modification des caractéristiques
physico-chimiques de l’aliment ; la technique la plus connue est la fermentation.
Les différentes techniques de conservation présentées dans ce document sont :











Conservation des aliments par le froid
Conservation des aliments par traitement thermique
Conservation des aliments par réduction de l'activité de l'eau
Conservation des aliments par réduction du pH
Conservation des aliments par fumaison
Conservation des aliments par la maîtrise du potentiel d'oxydo-réduction
Conservation des aliments par radiations ionisantes
Conservation des aliments par hautes pressions
Conservation des aliments par champ électrique
Conservation des aliments par voie chimique
Conservation des aliments par combinaison de plusieurs techniques
III.1. CONSERVATION DES ALIMENTS PAR LE FROID
L’utilisation du froid pour la conservation des aliments est sans conteste la technique la plus répandue.
Les basses températures retardent le développement des micro-organismes, les réactions chimiques et
enzymatiques qui entraînent la détérioration du produit. Les enzymes et les réactions chimiques sont
considérablement ralenties à des températures basses (<5°C), alors que la majorité des microorganismes
ne sont plus capables d’activité métabolique à des températures inférieures à -5°C. Certains, tels que les
bactéries coliformes, sont même inactivés.
On distingue deux procédés qui utilisent cette technique, la réfrigération et la congélation.
III.1.1. La réfrigération
La réfrigération consiste à entreposer les aliments à une température basse, proche du point de
congélation, mais toujours positive par rapport à celui-ci. Généralement, la température de réfrigération
se situe aux alentours de 0°C. A ces températures, la vitesse de développement des microorganismes
contenus dans les aliments est ralentie.
La réfrigération est utilisée pour la conservation des aliments périssables à court et moyen terme. La
durée de conservation va de quelques jours à plusieurs semaines suivant le produit, la température,
l’humidité relative et le type de conditionnement.
Le tableau 1 illustre quelques exemples, mais il faut aussi tenir compte de la réglementation en ce
domaine.
Exemple de la durée de conservation de certains aliments par la réfrigération
10
Produit
Pommes
Abricot
Haricot vert
Melons
Température de réfrigération
recommandée (°C)
-1 à 5 °C
0
5à7
0 à 10
Humidité
relative
recommandée (%)
90
90
90 à 95
85 à 90
Durée de stockage
3 à 8 mois
1 à 2 semaines
7 à 10 jours
5 jours à 6 semaines
Des règles fondamentales doivent être respectées dans l'application du froid : la réfrigération doit être
faite le plus tôt possible après collecte, elle doit s'appliquer à des aliments initialement sains et être
continue tout au long de la filière de distribution.
III.1.2. La congélation
La congélation consiste à entreposer les aliments à des températures inférieures au point de congélation,
généralement -18°C. Elle est utilisée pour la conservation des aliments à long terme (4 à 24 mois).
Pendant la congélation, l’activité métabolique de la plupart des germes pathogènes et d'altération est
inhibée. Cependant, les réactions d’altération chimique ne sont pas arrêtées complètement. Les plus
importantes de ces réactions sont l’oxydation enzymatique des lipides, l’hydrolyse des glucides et la
lipolyse. Pour en remédier, les industriels procèdent généralement à un blanchiment des produits (cas
des légumes surgelées) avant leur congélation.
 Cinétique de congélation
La cinétique de congélation est caractérisée par trois phases (Figure 1). Pendant la première phase, la
vitesse du produit diminue rapidement puis se stabilise pendant un certain temps, qui correspond à la
deuxième phase, à un niveau équivalent à celui de la formation de la glace. Ensuite, la température
reprend sa descente jusqu’à atteindre la température finale désirée ; c’est la troisième phase.
Selon la vitesse de congélation des aliments, on distingue :

La congélation rapide ou surgélation : au cours de laquelle les denrées sont stabilisées par
abaissement rapide de la température jusqu’à -18°C à cœur. Cette technique permet la formation
11

de nombreux et petits cristaux de glace qui ne détériorent pas l'aliment. Seul un faible exsudat
se produit lors de la décongélation.
La congélation lente qui s’applique à des produits qui, par leur aspect ou leur mode de récolte,
ne peuvent satisfaire à certaines exigences, par exemple vitesse de congélation à laquelle sont
soumis les produits surgelés. Le refroidissement de l'aliment s'effectue lentement ce qui entraîne
la formation de cristaux de glace de taille relativement importante par rapport à celle des cellules
du produit. Les aiguilles tranchantes des cristaux de glace peuvent percer et déchirer la paroi
des cellules peu résistantes et favoriser une certaine exsudation lors de la décongélation.
Il est important de ne jamais rompre la chaîne du froid.
III.1.3. Températures de conservation de certaines denrées alimentaires
Les denrées mentionnées ci-après doivent être maintenues jusqu’à leur remise au consommateur aux
températures ci-dessous :
- 18 °C : glaces, crèmes glacées, sorbets et tout aliment surgelé.
- 15 °C : tout aliment congelé.
Sur glace fondante (0 °C à + 2 °C) : poissons, crustacés, mollusques autres que vivants.
+ 4 °C maximum : tout aliment très périssable et dont l’absence de maîtrise de la température pendant
une courte période peut présenter un risque microbien pour le consommateur, tel que :
 Denrées animales ou végétales cuites ou précuites, prêtes à l’emploi, non stables à température
ambiante, préparations froides non stables à base de denrées animales, notamment les viandes
froides, les pâtes farcies, les sandwiches, les salades composées et les fonds de sauce.
 Produits transformés non stables à base de viande.
 Abats, volailles, lapins, découpes de viandes.
 Produits de la pêche fumés ou saumurés non stables
 Préparations non stables à base de crème ou d’œuf (pâtisseries à la crème, crèmes pâtissières,
entremets).
 Lait cru, produits frais au lait cru, crème chantilly non stable, fromages découpés ou râpés
préemballés.
 Végétaux crus prédécoupés et leurs préparations
 Jus de fruits ou de légumes crus de pH supérieur à 4,5
 Produits décongelés
 Produits non stables en distributeur automatique
+ 8 °C maximum : tout aliment périssable et dont l’absence de maîtrise de la température peut générer
un risque microbien pour le consommateur, moins immédiat, tel que : produits laitiers frais autres que
les laits pasteurisés, desserts lactés ; beurres et matières grasses ; desserts non stables à base de substituts
du lait ; produits stables à base de viande tranchée.
Supérieur à + 63 °C : plats cuisinés livrés chauds au consommateur.
Toutefois, il est possible de soustraire les produits « à ces températures pour des périodes de courte
durée à des fins pratiques de manutention lors de l’élaboration, du transport, de l’entreposage, de
l’exposition et du service des denrées alimentaires à condition que cela n’entraîne pas de risque pour la
santé.
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III.2. INTOXICATIONS ET TOXI-INFECTIONS ALIMENTAIRES
En pathologie, l’infection correspond à la pénétration dans l’organisme d’un agent pathogène tel qu'un
champignon, une bactérie, un protozoaire, un virus, ou une toxine, éventuellement produite par certains
de ces agents. Le degré d'infection et la sévérité des symptômes dépendent de plusieurs facteurs,
notamment :

Type et souche du microorganisme : Certaines espèces et souches sont plus vulnérables que
d’autres.
 Dose ingérée : A dose élevée, les symptômes sont plus sévères et la période d’incubation est
courte.
 Système immunitaire de l’hôte : Chez les enfants, les personnes âgées, patients hospitalisés et
femmes en grossesse, le système immunitaire est faible.
Les agents infectieux peuvent pénétrer dans l'organisme de différentes façons : par les voies
respiratoires, les voies urinaires, le tractus digestif, les plaies
de la peau, etc.
Les intoxications et toxi-infections alimentaires sont des cas
particuliers d’infection où les agents infectieux sont
véhiculés par les aliments.
On parle d’intoxication alimentaire lorsqu’une personne
ingère un aliment contenant des toxines bactériennes ou des
mycotoxines (toxines des moisissures). Le terme est aussi
utilisé pour désigner les intoxications dues à l’ingestion
d’aliments contenant des métaux lourds ou des molécules
chimiques toxiques (pesticides, certains additifs
alimentaires, …).
Quant à la toxi-infection alimentaire (TIA), elle correspond à l’ingestion d’un aliment contenant des
micro-organismes pathogènes qu’il s’agisse de bactéries, virus ou parasites.
Une toxi-infection alimentaire collective (TIAC) est une Maladie infectieuse à Déclaration Obligatoire
(MDO).
Dans ce document, nous allons présenter les principales intoxications et toxi-infections alimentaires,
qu’elles soient d’origine bactérienne, virale, parasitaire ou causées par l’ingestion d’aliments contenant
des amines biogènes ou des mycotoxines.
III.2.1. Intoxications et toxi-infections alimentaires bactériennes
Les intoxications et toxi-infection alimentaires d’origine bactérienne sont la cause la plus fréquente
d'infections alimentaires. Elles sont dues essentiellement aux Listeria monocytogenes, Yersinia
enterocolitica, le genre Salmonella, Staphylococcus aureus, Clostridium perfringens et Clostridium
botulinum.
Nous allons nous attarder sur les salmonelloses.
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 Salmonellose
La salmonellose est une toxi-infection causée par des espèces de bactéries appartenant au genre
Salmonella.
Les salmonelles sont des bactéries à Gram négatif, asporulées, appartenant à la famille des
Enterobacteriaceae. Elle est souvent mobile et aéro-anaérobie facultatif. Chimioorganotrophes, ces
bactéries possèdent un métabolisme oxydatif et fermentaire.
C’est un germe ubiquiste largement distribué dans la nature. Son habitat écologique est le tractus
intestinal de l’homme, des oiseaux et des mammifères. Il peut contaminer les aliments par plusieurs
moyens : insectes, oiseaux, rongeurs, animaux domestiques, hommes et aussi l’eau.

Pouvoir pathogène et symptomatologie
L’infection par salmonelles est surtout d’origine alimentaire (lait, la nourriture et l'eau contaminée,
etc.). Cependant, elle peut être transmise par simple contact direct avec un animal infecté ou d’une
personne à une autre.
Le pouvoir pathogène des salmonelles est dû uniquement à sa capacité entéro-invasive (invasion des
cellules intestinales). La libération de l’endotoxine intervient lors de la lyse cellulaire.
Les symptômes de l’infection chez l’homme se manifestent sous 2 aspects essentiels : les fièvres
typhoïdes et paratyphoïdes et les gastro-entérites.
La fièvre typhoïde représente l’exemple classique des entérites. La période d’incubation est de 7 à 14
jours. La maladie se manifeste souvent au début par un malaise, une anorexie et les maux de tête, suivi
par une fièvre qui augmente jusqu’à atteindre une température moyenne de 40 °C. Des bronchites et des
toux peuvent aussi se développer avec le temps.
Quant à la gastro-entérite, cette forme de salmonellose a une période d’incubation moyenne de 12 à 24
heures. Les symptômes principaux de l’infection gastro-intestinale sont les nausées, les vomissements,
les douleurs abdominales et la diarrhée qui apparaissent toujours brutalement. Cette infection peut être
accompagnée par des maux de tête et des frissons. Les symptômes commencent à régresser
spontanément après 24-48 heures.
La mort peut survenir, heureusement rarement, chez les sujets immunodéprimés, les enfants et les
vieillards (forte morbidité, faible mortalité).

Ecologie des salmonelles
Les bactéries du genre Salmonella peuvent se multiplier à des températures allant de 5 à 47 °C, avec une
température optimale de croissance de 35-37°C. Au-dessous de 10°C, leur croissance est nettement
retardée.
La congélation ne permet pas l’inhibition complète des germes Salmonella, néanmoins une partie est
éliminée et les survivants peuvent facilement se multiplier lorsque la température devient favorable. Par
contre, un traitement de pasteurisation (72°C/15 s) assure leur destruction dans le lait.
Le pH optimum de croissance de Salmonella est généralement entre 6,5 et 7,5. La croissance de la
bactérie est inhibée en dessous de 4,5 et en dessus de 9. Cependant, des sensibilités variables peuvent
être observées, ainsi l’utilisation d’acide citrique autorise la croissance à pH 4,05.
14
En dessous d’une activité d’eau (aw) de 0,93, la croissance de Salmonella est arrêtée. Elle est également
inhibée par la présence d’une teneur en sel (NaCl) supérieur à 5,8%.
Les radiations ionisantes tuent les Salmonella qui ne présentent pas de radiorésistance particulière. Des
doses inférieures à 10 kGy assurent l’assainissement d’aliments comme les viandes de volailles
(séparées mécaniquement) et les cuisses de grenouilles.

Aliments responsables
Les aliments les plus souvent incriminés sont les viandes et les produits carnés, certains produits de
charcuterie, les volailles et produits dérivés, les ovo-produits et produits divers à base d’ovo-produits,
le lait liquide ou en poudre. Mais des produits végétaux peuvent également servir de vecteurs aux
Salmonella.

Moyens de prévention
La prévention des problèmes de salmonellose repose essentiellement sur l’application des règles
d’hygiène et le respect de la chaîne du froid.
En matière d’hygiène, les règles relatives à la manipulation, le transport, la transformation et le stockage
des produits alimentaires, le nettoyage et désinfection et l’hygiène corporelle doivent être appliquées à
tous les niveaux de la chaîne alimentaire. Les légumes ne doivent jamais être irriguées avec des eaux
résiduaires domestiques non dépolluées.
III.2.2. Infections virales d'origine alimentaire
Les infections virales d’origine alimentaires sont des infections dues à l’ingestion d’aliments contenant
des virus capables de survivre dans le tube digestif et attaquer soit la flore intestinale (le cas des
bactériophages), soit les cellules des organismes humains (cas des virus animaux).
 Pouvoir pathogène des virus
Le pouvoir pathogène des virus est dû à la caractéristique parasitaire des cellules vivantes.
Une infection virale peut conduire à la mort de la cellule hôte par lyse, ou bien à sa transformation en
une cellule incapable de contrôler sa multiplication ou enfin à la récupération et « guérison » totale de
la cellule infectée. Lorsque plusieurs cellules infectées abdiquent leurs fonctions, alors l’organisme
infecté devient malade.
Ces virus doivent être capables de survivre aux enzymes digestives, à l’acidité de l’estomac et à la bile
du duodénum.
Les bactériophages s’attaquent à la flore intestinale et provoquent des troubles plus au moins graves ;
on les retrouve sur les aliments supportant un grand nombre de bactéries-hôtes. Parfois peuvent passer
à travers l’épithélium intestinal et infecter d’autres organes tels que le foie.

Principales infections virales
Les infections virales d’origine alimentaire recensées sont l’hépatite virale A, la poliomyélite, la fièvre
hémorragique bolivienne et l’encéphalite russe.
Nous allons nous attarder sur l’hépatite virale A et donner un aperçu sur la poliomyélite.
15
L’hépatite virale A est l’infection virale d’origine alimentaire la plus répandue. La période d’incubation
est de 15 à 50 jours avec une moyenne de 28 jours. Les symptômes incluent la fièvre et l’élargissement
du foie qui devient tendre, la jaunisse est commune mais pas toujours, l’anorexie, des nausées et des
vomissements sont souvent observés. Les symptômes disparaissent souvent après 2 à 4 semaines, mais
le patient reste faible pendant longtemps.

Aliments responsables
La cause principale des infections virales est la contamination des eaux par les égouts. Les bivalves, qui
se nourrissent par filtration de l’eau et concentrent ainsi les virus dans leurs entrailles, sont aussi une
source considérable des infections virales, surtout lorsqu’ils sont consommés crus.
Dans le cas de l’hépatite virale A, les aliments les plus souvent impliqués sont les mollusques bivalves
(huitres, moules, …), l’eau et les légumes. D’autres aliments peuvent également être à l’origine de
l’hépatite A. Il s’agit notamment de la plupart des salades et préparations alimentaires qui ne sont pas
cuites avant consommation et qui ont été contaminées par un porteur.

Mesures de prévention
Les virus peuvent survivre pendant longtemps (plusieurs semaines à plusieurs mois) dans les aliments
ou sur des éléments inertes. De plus, ils survivent à la réfrigération et à la congélation. Mais ils ne
survivent pas à la pasteurisation ni dans les eaux rendues potables par chloration.
La prévention et la maîtrise des infections virales passent par :





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la prévention de la contamination des aliments et des eaux à partir des effluents
domestiques ;
la désinfection des eaux destinées à la consommation humaine ;
l’interdiction de la pêche dans les eaux polluées ;
la purification des bivalves dans les parcs de stabulation pour bivalves utilisant des
eaux désinfectées (par chloration, l’ozone ou par les radiations ultraviolettes) ;
l’application stricte des règles d’hygiène et
la pasteurisation des aliments.
La poliomyélite ou polio est une maladie infectieuse causée par un virus. Ce virus infecte le tube
digestif et peut attaquer le système nerveux, provoquant ainsi une paralysie des membres, de la fièvre,
des nausées et des vomissements. On peut l'attraper en buvant de l'eau contaminée. La vaccination est
le meilleur moyen de prévention de cette maladie.
Ces virus vivent uniquement chez l’homme. Ils se multiplient dans le tube digestif, sont
éliminés dans les selles, peuvent survivre quelques jours à plusieurs semaines dans le milieu
extérieur et sont insensibles à l'action de nombreux détergents.
La poliomyélite est une maladie « des mains sales ». Sa transmission est exclusivement
interhumaine et se fait par voie oro-fécale en particulier par l’intermédiaire d’eau (de boisson
ou de baignade) ou d'aliments contaminés par les excréments humains.
Le virus peut aussi se transmettre sous forme aérolisée dans les gouttelettes de salive émises
par les malades.
La présence du virus dans les selles (2 à 5 jours après le début de l'infection) et sa persistance
(pendant 12 à 17 semaines) déterminent la phase de contagiosité de la maladie.
16
Même les patients asymptomatiques excrètent le virus dans leurs selles et sont contagieux.
III.2.3. Infections parasitaires d'origine alimentaire
 Présentation
Plusieurs aliments peuvent être à l’origine d’infections parasitaires. Ce sont notamment les produits
carnés et les produits de la pêche, de même que certains aliments dits exotiques (cuisses de grenouilles,
escargots et limaces). Il en est de même pour certains aliments végétaux tels que la laitue, le céleri ou le
persil contaminés par des larves suite à l’irrigation par des eaux contaminées.
Les parasites capables d’infections alimentaires peuvent être classés en 4 groupes : les nématodes, les
cestodes, les trématodes et les protozoaires.
 Prévention des infections parasitaires
La prévention des infections parasitaires passe par l’utilisation d’eau potable que ça soit pour la
consommation ou le nettoyage des aliments. Ces derniers lorsqu’ils sont contaminés par les eaux
résiduaires domestiques, ne doivent pas être consommés.
Une cuisson appropriée des aliments avant leur consommation réduit considérablement le risque des
infections parasitaires. Les fruits et légumes qui sont mangés crus, doivent être soigneusement lavés
avant leur consommation.
III.2.4. Intoxications alimentaires par les amines biogènes
Les amines biogènes sont des amines non volatiles qui proviennent de la dégradation microbienne des
denrées riches en protéines (putréfaction des viandes/poissons, maturation des fromages, fermentations
diverses), suite à la décarboxylation d’acides aminés. Cette réaction est catalysée par des enzymes
(décarboxylases) présentes chez certaines bactéries (Proteus morganii, Escherichia coli, Lactobacillus
bulgaris, …).
Les amines biogènes sont des métabolites normaux des plantes, des animaux et des microorganismes.
C’est ainsi qu’on trouve de l’histamine, à faible dose, dans la tomate et l’épinard. Cependant, la
contamination microbienne d’aliments entraîne une production excessive d’amines biogènes ce qui
conduit à une intoxication alimentaire après ingestion de ces denrées.
 Principales amines biogènes
Les principales amines biogènes rencontrées dans les aliments sont l’histamine, la tryptamine, la
tyramine, la putrescine, la cadaverine, la spermidine et la spermine (Tableau 1). Toutefois, l’histamine
est de loin l’amine la plus étudiée et, probablement, la plus vulnérable.
Tableau 1 : Principales amines biogènes
Groupe
Nom commun Formule chimique
Amines
aromatiques
Histamine
Acides aminés origine
Histidine
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Tryptamine
tryptophane
Tyramine
tyrosine
Amines
Putrescine
aliphatiques Cadaverine
Spermidine
Spermine

NH2-(CH2)4-NH2
Arginine
NH2-(CH2)5-NH2
Lysine
NH2-(CH2)4-NH(CH2)3-NH2
Arginine
NH2-(CH2)3-NH-(CH2)4-NH(CH2)5-NH2 Arginine
Paramètres influant sur la production d’amines biogènes
La production d’amines biogènes dans les aliments est influencée par la nature de microorganismes, la
présence de substrat et les caractéristiques de l’environnement (Température, pH et salinité).

Microorganismes
De nombreux microorganismes sont responsables de production d’amines biogènes. Dans le cas de
l’histamine, les espèces bactériennes capables de produire des grandes quantités d’histamine dans le
thon sont essentiellement Proteus morganii, Klebsiella pneumoniae et Enterobacter aerogenes.

Substrat
La formation d’amines biogènes provient de la décarboxylation d’acides aminés libres. Ces derniers
sont soit présent naturellement dans l’aliment frais (les Scombridés, par exemple, renferment plus de
2% d’histidine libre), soit de la décarboxylation protéique (protéolyse).

Effet de l’environnement
Les paramètres environnementaux qui affectent la formation des amines biogènes sont notamment, la
température, le pH et la salinité.
La température optimale de production d’amines biogènes est de 20 à 37°C. En dehors de ces valeurs,
la production d’amines biogènes diminue au fur et à mesure qu’on s’approche de 5°C (comme
minimum) et 40°C (comme maximum). A des températures négatives (<0°C), il n’y a plus de production
d’amines biogènes.
Le pH optimum d’activité des enzymes décarboxylases est compris entre 5 et 6,5.
La salinité du milieu a aussi un effet important à la fois sur la croissance des bactéries responsables de
la production d’enzymes décarboxylases et sur l’activité des décarboxylases eux-mêmes. Dans le cas
d’histamine, la salinité optimale de sa formation est de 1 à 3% de NaCl.

Aliments responsables
Les amines biogènes sont présentes dans l’ensemble des aliments ayant subi des processus de
putréfaction ou de fermentation non maîtrisée.
18
Les aliments les plus souvent incriminés et ayant provoqués les intoxications les plus spectaculaires sont
les produits de la pêche : Sardines, anchois, pilchards et surtout les Scombridés (Thon, bonites,
maquereau, …). C’est pourquoi l’intoxication histaminique a été appelée « intoxication par les
Scombridés » ou bien « intoxication scombroïdique ».
On a aussi détecté la présence d’amines biogènes dans certains fromages (fromage suisse, gruyère,
l’emmental). Ces produits ont parfois été déclarés à l’origine d’intoxication alimentaire due
essentiellement à l’existence d’une teneur élevée en histamine, mais aussi à la présence d’autres amines
biogènes comme la tyramine, la tryptamine, la cadaverine et la putrescine.
D’autres aliments, comme les produits carnés et les boissons fermentés, peuvent aussi contenir une
quantité plus au moins importante d’amines biogènes. Cependant, ces denrées n’ont pas été associées à
des intoxications par les amines biogènes.

Seuil de toxicité et symptomatologie
Les informations relatives à ce titre se rapportent uniquement à l’histamine. Pour les autres amines
biogènes, on n’a pas encore établi de seuil de toxicité, mais on admit qu’elles potentialisent l’effet de
l’histamine.
 Seuil de toxicité
Le seuil de toxicité est très difficile à établir du fait d’une grande variabilité liée à différents facteurs
(âge, sexe, état de santé, efficacité des mécanismes de détoxification). Il est toutefois admis que des
teneurs en histamine inférieures à 50 ppm sont sans effet. Alors que pour des valeurs comprises entre
50 et 100 ppm, des signes cliniques légers apparaissent. Tandis que pour des concentrations en histamine
supérieures à 100 ppm, le produit est alors considéré comme toxique.
Dans le cas des conserves de poisson, la norme appliquée pour l’histamine est souvent de 100 ppm
comme limite admise. Cependant, ce seuil peut varier d’un pays à l’autre et peut aller jusqu’à 500 ppm
 Symptomatologie
Les symptômes d’une intoxication histaminique apparaissent après une période d’incubation très
courte de quelques minutes à quelques heures. Ils sont liés à l’effet vasodilatateur de l’histamine
(dilatation capillaire) qui entraîne des phénomènes d’hypertension et d’hémoconcentration provoquant
des signes cutanés (rougeur facio-cervicale, œdème, urticaire, sensation de brûlure) et des céphalées,
une tachycardie, des vomissements et des diarrhées peuvent être observés.

Mesures de prévention
Les amines biogènes sont généralement thermostables ; c’est le cas de l’histamine, de la cadaverine, de
la putrescine, de la tyramine et de la spermidine. Ainsi, le seul moyen de prévention est de limiter la
prolifération des microorganismes responsables de leur formation et ce par un suivi rigoureux de la
chaîne du froid (Température de stockage <5°C) et par le respect des conditions d’hygiène.
III.2.5. Mycotoxines et mycotoxicoses alimentaires
La mycotoxicose est une intoxication alimentaire due à l’ingestion d’aliments contenant une quantité
suffisante de mycotoxines. Ces dernières sont des métabolites toxiques élaborées par certaines
moisissures ; elles peuvent être contenues dans la spore, le thalle ou bien excrétées dans le substrat sur
lequel la moisissure s’est développée.
19
 Activité biologique des mycotoxines
Les mycotoxines ont des effets variables sur les humains, les animaux, les végétaux et les
microorganismes.
Chez les humains, l’aflatoxine B1 est le composé hépato-cancérigène le plus puissant connu à ce jour.
De plus, il a un effet tératogène (affecte le développement du fœtus). Ces deux effets peuvent être
cumulatifs.
 Principales mycotoxines
Il existe plusieurs types de mycotoxines ayant des effets variables sur la santé humaine. Ces toxines sont
classées en groupes différents selon leur structure chimique. Les principaux groupes sont : Aflatoxines,
Patuline, Ochratoxines, Citrinines, Citréoviridines, Trichothécènes et Zéaralénone. Il est à noter qu’une
mycotoxine peut être élaborée par plusieurs espèces de moisissures, de même une moisissure peut
élaborer plusieurs groupes de mycotoxines.
Dans ce document, nous allons nous intéresser essentiellement aux aflatoxines et ochratoxines.
 Aflatoxines
Les aflatoxines sont les plus connus des mycotoxines. Elles sont élaborées surtout par Aspergillus flavus,
mais aussi par d’autres espèces de moisissures telles que Aspergillus parasiticus et Aspergillus nomius.
Ces micro-organismes sont présents sur de nombreux substrat mais tout particulièrement sur les graines
oléagineuses et leurs tourteaux.
Après la mort de plusieurs dindons en Angleterre en 1960, on a pu établi la relation entre cette affection
et la consommation d’un tourteau d’arachide originaire du Brésil, envahi par Aspergillus flavus.
Les aflatoxines constituent un groupe de 18 composés structurellement proches. Parmi les plus
courantes, on trouve les aflatoxines B1, B2, M1, G1 et G2. L’aflatoxine B1 (Figure 2), qui est la plus
importante, provoque en intoxication aigüe des nécroses du parenchyme hépatique et des hémorragies ;
les troubles liés à l’intoxication chronique sont d’un autre ordre. On observe une prolifération des
cellules épithéliales du canal cholédoque, une dégénérescence du foie ; il y a cirrhose, laquelle évolue
en stéatose, prolifération des conduits biliaires, fibrose, adénome et enfin carcinome. L’aflatoxine B1
est actuellement considérée comme le plus important agent carcinogène d’origine naturel connu.
 Ochratoxines
Les ochratoxines sont un groupe de mycotoxines produit principalement par Aspergillus ochraceus et
Penicillium viridicatum. Elles sont retrouvées essentiellement dans les céréales (blé, maïs, seigle, orge),
mais aussi dans les abats et les viandes d'animaux nourris avec des aliments contaminés, ainsi que dans
le café, le cacao, les haricots et les fruits secs.
Il existe 3 ochratoxines qui diffèrent très légèrement les unes des autres dans leur structure chimique
(Figure 5) : ochratoxine A, ochratoxine B et ochratoxine C. Cependant ces différences ont des effets
marqués sur leur potentiel toxique. L’ochratoxine A (OTA) est la plus répandue et elle est considérée la
plus toxique de son groupe.
 Mesures de prévention
Les mycotoxines sont affectées différemment par les traitements technologiques. Elles sont relativement
thermostables et seuls 24 à 40% peuvent être détruites par les traitements thermiques. De même la
20
congélation ne permet pas en générale leur inactivation. C’est l’irradiation ionisante qui est le traitement
le plus efficace, quoiqu’elle n’en élimine pas la totalité, à moins d’utiliser des niveaux d’ionisation très
élevées.
La prévention des mycotoxicoses passent donc nécessairement par la prévention du développement des
moisissures dans les aliments, et ce par :




La maîtrise des conditions de stockage et de distribution post-récolte, notamment en évitant les
infestations des céréales et autres graines oléagineuses, en séchant rapidement les récoltes de
façon artificielle ou naturelle et en stockant les produits dans des aires bien aérées et à humidité
relative réduite.
L’addition d’agents antimicrobiens qui inhibent la croissance et le métabolisme des moisissures
(sulfites, bisulfites, acide benzoïque, etc.)
Désinfection efficace des entrepôts, des chaînes de conditionnement, du matériel et ustensiles.
Et d’une manière générale, par le respect des bonnes pratiques d’hygiène à tous les niveaux de
la chaîne alimentaire.
CONCLUSION
Ce document a pour objectif de rappeler les règles d’hygiène de base, les mesures de protection et de
conservation des aliments commercialisés dans les surfaces de vente.
La connaissance de ces règles permet aux gérants et aux professionnels exerçant dans ce secteur de
développer des attitudes et comportements nécessaires à la manipulation hygiénique des denrées
alimentaires mises en consommation.
De plus, la fragilité de ces aliments impose l’application des techniques de conservation qui leur
garantissent leur intégrité et les rend propre à la consommation.
BIBLIOGRAPHIE
Références :
Ouvrages :

MOLL M. et MOLL N. (Coordonnateurs), 1995, Sécurité alimentaire du consommateur, Tech.
Et Doc. Lavoisier, Paris, France, 300 pages.

C.M. BOURGEOIS et col. (Coordonnateurs), 1988, Microbiologie alimentaire 1 (Aspect
microbiologique de la sécurité et de la qualité alimentaire), Tech. Et Doc. Lavoisier, Paris,
France, 420 pages.

Gestion de l’hygiène en milieu communautaire
Sites internet :




http://fr.wikipedia.org/
http://www.cfsan.fda.gov/~mow/intro.html
http://www.trichinella.org/
http://www.sfda.gov.sa/Ar/Food
21

Azaquar.com sciences et techniques des aliments
SOMMAIRE
INTRODUCTION
1)
2)
3)
4)
5)
6)
BUT
OBJECTIF GENERAL
OBJECTIFS SPECIFIQUES
RESULTATS ATTENDUS
GROUPE CIBLE
METHODOLOGIE GENERALE
CHAPITRE I : GENERALITES SUR L’HYGIENE DE BASE
Objectifs du cours
But
I.1. NOTIONS ELEMENTAIRES ET VOCABULAIRE
I.1.1. Notions de base
I.1.2. Le corps humain
I.1.3. Un concept
I.2. MODE DE TRANSMISSION
I.2.1. Les voies de transmission
I.2.2. Transmission par contact direct
I.2.3. Transmission par contact indirect
1.2.4. Domaines d’intervention
22
1.2.5.
1.2.6.
La flore permanente et la flore transitoire
Mesures d’hygiène de base et environnementales
CHAPITRE II : HYGIÈNE CORPORELLE ET VESTIMENTAIRE
II.1. DEFINITIONS
II.1.1. Hygiène
II.1.2. Hygiène corporelle
II.2. CARACTERISTIQUES ET INTERVENTIONS
II.2.1. L’hygiène des mains
 Quand doit-on se laver les mains?
 Comment doit-on procéder pour le lavage des mains?
II.2.2. L’hygiène du corps
II.2.3. L’hygiène des cheveux
 Traitements
II.2.4. L’hygiène nasale
CHAPITRE III : PROTECTION ET CONSERVATION DES ALIMENTS
II.1.1. La réfrigération
II.1.2. La congélation
 Cinétique de congélation
II.1.3. Températures de conservation de certaines denrées alimentaires
II.2. INTOXICATIONS ET TOXI-INFECTIONS ALIMENTAIRES
II.2.1. Intoxications et toxi-infections alimentaires bactériennes
 Salmonellose
 Pouvoir pathogène et symptomatologie
 Ecologie des salmonelles
 Moyens de prévention
II.2.2. Infections virales d'origine alimentaire
 Pouvoir pathogène des virus
 Principales infections virales
II.2.3. Infections parasitaires d'origine alimentaire
 Présentation
 Prévention des infections parasitaires
II.2.4. Intoxications alimentaires par les amines biogènes
 Principales amines biogènes
 Paramètres influant sur la production d’amines biogènes
II.2.5. Mycotoxines et mycotoxicoses alimentaires
 Activité biologique des mycotoxines
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
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Auteur : Arthur THOMPSON, Communicateur
Tous droits réservés
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