>>> Hépatites à virus exotique Exotic acquisition of viral hepatitis 쐌쎲 Karine Lacombe* 왘 POINTS FORTS 왘 Les hépatites aiguës dites à “virus exotique”, appelées encore fièvres ictéro-hémorragiques ou fièvres hémorragiques virales, sont par définition des infections acquises au cours d’un voyage en zone tropicale ou subtropicale. E (C et D dans une moindre mesure) représentent la majorité des causes d’hépatite virale au retour de voyage et sont, eux, facilement évitables par la vaccination (hépatites A et B) et l’application de mesures d’hygiène appropriées. Ces dernières seront cependant peu développées dans cet article, qui se réfère plutôt aux hépatites des fièvres hémorragiques virales. 왘 Bien que ces virus présentent un tropisme hépatique certain, les manifestations générales sont souvent au premier plan. ÉPIDÉMIOLOGIE DES HÉPATITES VIRALES ACQUISES AU COURS DU VOYAGE 왘 Les virus exotiques ne doivent pas faire oublier que les virus hépatotropes classiques tels que ceux des hépatites A, B, E (C et D dans une moindre mesure) représentent la majorité des causes d’hépatite virale au retour de voyage. Revenir de voyage avec une hépatite, et en particulier l’hépatite A, est perçu comme le risque sanitaire le plus fréquent par les touristes partant en zone tropicale (2). Pourtant, les troubles gastro-intestinaux sans diarrhée, dont font partie les hépatites, ne sont retrouvés qu’en cinquième place des pathologies du retour les plus fréquentes (3), représentant moins de 10 % des pathologies confirmées. Dans cette catégorie, 10 % des troubles sont attribuables à une hépatite, l’ordre de fréquence des étiologies virales retrouvées étant le suivant : hépatite A (3 %), hépatite B (2 %), hépatite E (1,3 %), hépatite C (0,6 %), aucune cause n’étant établie dans 3,4 % des cas. En dehors de la dengue, l’incidence des hépatites virales purement exotiques est négligeable chez les voyageurs, et seuls quelques cas sont sporadiquement rapportés dans la littérature. En revanche, la dengue est l’étiologie des syndromes fébriles avec atteinte hépatique au retour d’Asie et d’Amérique du Sud la plus fréquente, devancée, en Afrique subsaharienne et en Amérique centrale, par le paludisme. 왘 En dehors de la dengue, l’incidence des hépatites virales purement exotiques est négligeable chez les voyageurs, et seuls quelques cas sont sporadiquement rapportés dans la littérature. 왘 La dengue est l’étiologie des syndromes fébriles avec atteinte hépatique au retour d’Asie et d’Amérique du Sud la plus fréquente, devancée, en Afrique subsaharienne et en Amérique centrale, par le paludisme. Mots-clés : Hépatite aiguë – Voyage – Étiologie virale. keywords: Acute hepatitis – Travel – Viral aetiology. L es hépatites aiguës dites à “virus exotique”, appelées encore fièvres ictéro-hémorragiques ou fièvres hémorragiques virales, sont par définition des infections majoritairement acquises au cours d’un voyage en zone tropicale ou subtropicale, sauf pour certains virus présents en Russie (figure 1). Ce sont des zoonoses transmises par des vecteurs animaux spécifiques (tiques, moustiques, rongeurs, etc.) et elles s’accompagnent parfois d’une contagiosité interhumaine extrême (1). Cependant, bien que ces virus présentent un tropisme hépatique certain, les manifestations générales sont souvent au premier plan. Ces virus exotiques ne doivent toutefois pas faire oublier que les virus hépatotropes classiques tels que ceux des hépatites A, B, * Service de médecine interne et maladies infectieuses, hôpital Saint-André, CHU Bordeaux. La Lettre de l’Hépato-gastroentérologue - Vol. X - n° 7 - juillet-août 2007 Dossier thématique D ossier thématique LES HÉPATITES VIRALES COMMUNES Les hépatites à transmission oro-fécale Les hépatites A et E sont les seules hépatites à ne pas évoluer vers la chronicité. Acquises par transmission oro-fécale (manuportage, contamination d’aliments mal lavés ou crus), elles sont particulièrement prévalentes dans les régions à faible niveau d’hygiène. La contagiosité de l’hépatite A est maximale à la fin de l’incubation, qui dure en moyenne 4 semaines (l’élimination des virions dans les selles intervenant au 10e jour de la période d’incubation), et, le virus étant très résistant, il peut persister dans l’environnement pendant de nombreux mois (4). L’infection peut être asymptomatique ou se manifester par une fièvre ictérique classique. La forme fulminante est exceptionnelle (1 cas pour 1 000) 131 Dossier thématique D ossier thématique Fièvres de Marburg et Ebola Fièvres de la vallée du Rift et de Crimée/Congo Dengue Dengue + fièvre jaune Fièvre jaune Fièvre de Lassa Fièvres de Machupo, Junin, Guanarito Fièvres d’Omsk et de Kyasanur Figure 1. Localisation des fièvres hémorragiques virales responsables d’hépatites aiguës. et touche surtout des personnes âgées non immunisées ou des patients immunodéprimés éventuellement atteints d’une autre hépatite chronique. Le diagnostic d’une hépatite A aiguë est principalement sérologique (recherche d’IgM anti-VHA dans le plasma). Le traitement est symptomatique et les rechutes ne sont pas rares (5 à 10 % des cas). La prévention de la transmission dans les pays où l’hépatite A est endémique passe par la maîtrise du péril fécal. L’application par les voyageurs de simples règles d’hygiène (lavage des mains, consommation d’aliments cuits et de boissons encapsulées) est un premier pas vers la rupture de la chaîne de transmission, mais la vaccination reste le meilleur moyen de protection. L’hépatite E est une des causes majeures d’hépatite aiguë ictérique dans les zones endémiques (sous-continent indien, Afrique subsaharienne et Asie du Sud-Est), avec une morbidité importante chez les patients porteurs d’autres hépatites chroniques et chez les femmes enceintes (5). Toutes les régions du monde sont cependant touchées, avec des épidémies sporadiques concernant quelques dizaines à plusieurs centaines de milliers de personnes à la fois. Le mode principal de transmission est l’ingestion d’eau contaminée, mais une contamination verticale de la mère à l’enfant et des cas isolés de transmission parentérale ont été rapportés. Les manifestations cliniques sont celles d’une hépatite aiguë ictérique classique. Le diagnostic est, là aussi, sérologique (IgM anti-VHE) et, en l’absence de vaccin, la prévention de la transmission passe par l’application stricte de mesures d’hygiène contrôlant la contamination oro-fécale en zone endémique. 132 Les hépatites à transmission sexuelle et parentérale L’hépatite B est la première cause d’hépatite chronique dans le monde et d’hépatocarcinome, avec 370 millions de personnes infectées, dont 750 000 meurent chaque année, ce qui la place au septième rang des dix premières causes de décès par maladies infectieuses (6). L’hépatite C chronique est globalement moins répandue, avec 130 millions de cas et 250 000 décès attribuables annuellement à cette pathologie (dixième cause de décès par maladie infectieuse). Cependant, la prévalence diffère beaucoup en fonction des régions : elle est bien plus importante dans les pays du Sud que dans les pays développés (10 % en moyenne pour l’hépatite B, versus 0,68 % en France en 2005, et 3 à 10 % pour l’hépatite C, versus 0,86 % en France en 2005) [7]. C’est pourquoi le risque d’infection à l’occasion d’un voyage en zone tropicale est élevé en l’absence de vaccination (pour ce qui est de l’hépatite B) et en cas de conduites à risque (rapports sexuels non protégés, consommation de drogues, accidents d’exposition au sang ou exposition nosocomiale). LES HÉPATITES À FLAVIVIRIDAE La famille des Flaviviridae regroupe un grand nombre de virus, dont ceux de l’hépatite C, de la fièvre jaune ou de la dengue. Les formes aymptomatiques ou symptomatiques sans signes de gravité sont la règle, tandis que les manifestations très symptomatiques s’accompagnent d’un taux de mortalité élevé. La Lettre de l’Hépato-gastroentérologue - Vol. X - n° 7 - juillet-août 2007 La fièvre jaune Actuellement endémique en Afrique et en Amérique du Sud, la fièvre jaune constituait au XIXe siècle un vrai fléau en Europe du Sud (Espagne) et en Amérique du Nord. L’analyse phylogénétique du virus de la fièvre jaune a montré que celui-ci s’est disséminé à partir de son berceau africain vers les autres continents par les bateaux transportant les esclaves… et les moustiques infectés, sans toutefois atteindre l’Asie ou l’Océanie. Il a maintenant disparu des pays développés grâce à la vaccination et à la lutte antivectorielle (assèchement des marécages où se reproduisaient les moustiques). Ce virus se transmet selon deux modes : un cycle sylvien et un cycle urbain (8). Dans le premier, il se multiplie chez les primates non humains, et les personnes s’infectent par piqûre de moustique de type Aedes à l’occasion d’un séjour en forêt. Dans le second, responsable des épidémies urbaines, le virus se transmet directement par piqûres d’Aedes évoluant en ville et eux-mêmes infectés après avoir piqué une personne ou un animal virémique. Il n’existe pas de transmission interhumaine, sauf durant les tout premiers jours de la maladie, où le sang et les tissus pullulent de virus. L’action du virus au niveau du foie, organe cible principal, est directement cytopathogène ; il n’existe pas de réponse inflammatoire. La majorité des infections est asymptomatique, 5 % à 15 % d’entre elles seulement évoluant vers des formes symptomatiques, qui guérissent le plus souvent sans séquelles. Les signes cliniques évoluent typiquement en trois phases. La première, dite “période d’infection” , survient après une période d’incubation de 3 à 6 jours. Elle associe un syndrome grippal sévère à une prostration avec nausées et vomissements, qui peut s’accompagner d’une bradycardie non adaptée à l’hyperthermie constante ; c’est le signe de Faget. La guérison peut alors survenir, ou la maladie peut continuer à évoluer vers la deuxième phase, dite “période de rémission”, au cours de laquelle il existe une amélioration transitoire. Puis commence la période d’intoxication : la fièvre disparaît et les signes généraux s’installent. Un ictère flamboyant apparaît, accompagné d’une insuffisance rénale aiguë et d’hémorragies. Il existe des atteintes cardiaques (insuffisance cardiaque hypokinétique) qui grèvent le pronostic à long terme. Les complications neurologiques (encéphalite puis coma) aboutissent au décès dans 5 % des cas environ, en 7 à 10 jours. L’ictère est un facteur pronostique péjoratif, associé à une mortalité de l’ordre de 50 %. Le traitement, après confirmation du diagnostic par sérologie ELISA ou PCR dans le sang (ou immunohistochimie dans les tissus) est uniquement symptomatique. La protection du voyageur passe par la vaccination, obligatoire pour se rendre dans les pays d’endémie, et par des mesures contre les piqûres de moustique (utilisation de moustiquaire imprégnée, imprégnation des vêtements par de la perméthrine, protection cutanée par le port de pantalons longs et de chemises à manches longues dès le coucher du soleil, associée à l’application de répulsif contenant au moins 50 % de DEET). La dengue La dengue est l’arbovirose la plus répandue au monde, avec une évolution par vagues épidémiques associée aux saisons (recrudescence lors de la saison des pluies) et un territoire géographique La Lettre de l’Hépato-gastroentérologue - Vol. X - n° 7 - juillet-août 2007 en pleine expansion. Due à l’un des quatre sérotypes du virus, elle se transmet par piqûre de moustiques de type Aedes. Deux formes sont décrites : la plus courante se présente comme un syndrome grippal sévère évoluant en deux phases, avec céphalées sévères rétro-orbitaires, thrombopénie et cytolyse hépatique, espacées par un court intervalle faisant croire à une rémission. La guérison intervient ensuite en quelques jours et s’accompagne d’une asthénie résiduelle qui peut persister plusieurs mois. Chez les nouveau-nés de mères porteuses d’anticorps et chez les personnes ayant déjà été touchées par la dengue, la réinfection par un sérotype différent du sérotype initial peut conduire à l’installation d’une forme fébrile et ictéro-hémorragique aboutissant au syndrome de choc de la dengue (avec CIVD et nécrose hépatique). Une telle évolution est toutefois exceptionnelle chez le voyageur, qui, le plus souvent, ne présente que la forme modérée de la maladie, diagnostiquée par sérologie ELISA. Le traitement est, là aussi, uniquement symptomatique et la prévention repose sur la protection cutanée contre les piqûres de moustique (vêtements, moustiquaire, sprays cutanés). Dossier thématique D ossier thématique Les autres fièvres à Flaviviridae (fièvre d’Omsk ou de Kyasanur) Deux autres virus de la famille des Flaviviridae sont transmis par des tiques et sont responsables d’épidémies très localisées de fièvre virale hémorragique avec nécrose hépatique (en Inde pour la maladie forestière de Kyasanur [9] et en Russie pour la fièvre hémorragique d’Omsk [10]). Il a été décrit des cas sporadiques de transmission interhumaine par le sang contaminé pour la fièvre d’Omsk. Ces deux pathologies restent toutefois exceptionnelles chez le voyageur. Le diagnostic repose sur les sérologies ELISA. Il n’existe, là non plus, pas de traitement spécifique, et la prévention repose sur les mesures de protection contre les tiques (port de vêtements recouvrant les membres). LES HÉPATITES À ARENAVIRIDAE Le groupe des Arenaviridae comporte plusieurs dizaines de virus, dont quatre présentent un tropisme hépatique grave pour l’homme. Ils sont transmis par l’intermédiaire de rongeurs vivant près des habitations et à partir desquels l’homme se contamine par contact direct avec les déjections. La fièvre de Lassa C’est la plus grave des maladies à Arenaviridae. Le tropisme hépatique du virus n’est pas majoritaire et les atteintes viscérales sont nombreuses au cours de la phase d’état de la maladie (11). La plupart des patients sont peu symptomatiques, seuls 10 à 30 % d’entre eux développant une forme symptomatique. Chez les patients hospitalisés, le taux de mortalité varie entre 15 et 25 %. La phase d’incubation dure 7 à 18 jours, suivie d’une phase pseudogrippale sévère avec une pharyngite, des céphalées sévères, des douleurs rétrosternales et lombaires. Il est fréquent de constater une toux sèche, des douleurs abdominales, et des épisodes hémorragiques à type d’épistaxis, de gingivorragies ou d’hémorragies 133 Dossier thématique D ossier thématique conjonctivales. La guérison intervient 8 à 10 jours après le début des symptômes, tandis qu’une évolution défavorable se manifeste par un choc hypovolémique secondaire à des épanchements viscéraux majeurs. Le diagnostic s’effectue par sérologie ELISA. Un traitement par ribavirine associé à des mesures symptomatiques diminue la mortalité attribuable à la fièvre de Lassa. La grande transmissibilité du virus par contact avec les sécrétions des malades implique l’isolement de ces derniers et l’application de mesures d’hygiène très strictes. Très peu de cas ont été décrits chez les voyageurs, le dernier remontant à l’été 2006 chez un touriste allemand revenant de Sierra Leone. En l’absence de vaccin, la prévention de la contamination passe par l’évitement des zones où sévissent les poussées épidémiques. Les fièvres hémorragiques des virus Machupo, Junin, Guanarito Ces trois virus sont endémiques en Amérique du Sud (le Machupo en Bolivie, le Junin en Argentine et le Guanarito au Venezuela), en zone rurale (12), où la transmission s’effectue par contact direct avec les rongeurs infectés, par absorption de nourriture contaminée par l’urine ou par voie aérienne (aérosolisation de l’urine infectée). Le tableau clinique est similaire dans les trois cas : syndrome pseudo-grippal sévère avec éruption pétéchiale et énanthème généralisé. L’évolution peut être fatale dans un tableau de choc hémorragique. La nécrose hépatique est toutefois moins sévère que dans la fièvre de Lassa. Le traitement est uniquement symptomatique et les mesures de prévention reposent sur l’application de mesures d’hygiène strictes en zone d’endémie. Il existe un vaccin contre le virus Junin, mais qui n’est jamais proposé au voyageur à cause de la quasi-inexistence de cas rapportés chez les touristes. LES HÉPATITES À FILOVIRIDAE Bien que très peu fréquentes, les fièvres hémorragiques dites Ebola ou Marburg, dont les agents viraux appartiennent à la famille des Filoviridae, ont un impact majeur en termes de santé publique à cause de leur fort taux de mortalité (de 25 à 80 %). Ces deux virus sont responsables d’épidémies sporadiques, principalement en République démocratique du Congo et au Gabon pour Ebola, au Kenya et en Ouganda pour Marburg (13). Aucun réservoir viral animal certain n’a été identifié, mais les chauvessouris semblent être un des vecteurs du virus de la fièvre Ebola. Les singes sont fréquemment contaminés et développent des formes mortelles semblables aux formes humaines. La transmission à l’homme s’effectue par contact rapproché avec des liquides ou tissus contaminés. Le risque de transmission interhumaine à l’occasion des soins apportés aux malades est très élevé et nécessite une mise en quarantaine stricte des patients contaminés. La période d’incubation de 2 à 20 jours est suivie de l’installation d’un syndrome pseudo-grippal intense avec diarrhée aqueuse, puis syndrome hémorragique diffus au 5e jour avec éruption maculopapuleuse (14). L’atteinte hépatique reste au second plan, avec une nécrose hépatique focale et une cytolyse modérée. Le 134 décès survient dans un tableau d’encéphalite avec défaillance multiviscérale, et le seul traitement possible est symptomatique. Il n’existe pas à ce jour de moyens préventifs efficaces, à part, pour le voyageur, d’éviter les zones épidémiques. LES HÉPATITES À BUNYAVIRIDAE Certains virus de la famille des Bunyaviridae, qui comprend aussi les hantavirus, sont responsables de fièvres hémorragiques. Le réservoir en est inconnu (bovins, ovins, caprins peuvent être infectés et servent de maillon de transmission par contact direct avec les hommes). La contamination peut aussi s’effectuer par piqûre de moustique (Aedes, Culex) pour la fièvre de la vallée du Rift (15), ou par piqûre de tique pour la fièvre de Crimée/ Congo (10, 16). Le tableau clinique est celui d’un syndrome pseudo-grippal suivi de diarrhée. Dans 5 % des cas, l’évolution est plus sévère, avec une méningo-encéphalite, un syndrome hémorragique et une insuffisance hépatique secondaire à hépatite aiguë ictérique. Le diagnostic est sérologique et la ribavirine semble avoir démontré une certaine efficacité dans le traitement de ces fièvres hémorragiques virales. Il n’existe pas de vaccin humain à l’heure actuelle (un vaccin animal a été développé pour la fièvre de la vallée du Rift). ■ RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES 1. Isaacson M. Viral hemorrhagic fever hazards for travelers in Africa. Clin Infect Dis 2001;33:1707-12. 2. 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