Médecine dentaire - CHU de Liège

publicité
N° 27 PRINTEMPS 2009
Belgique - België
P.P. - P.B.
B - 018
Autorisation de
fermeture B/018
Trimestriel (printemps, été, automne, hiver) – Expéditeur : CHU de Liège – Editeur responsable : Pol Louis, av. de l’Hôpital B35, 4000 Liège – Bureau de dépôt : Liège X – Agrément n° P801120
Bulletin d’information des médecins du Centre Hospitalier Universitaire de Liège
la révolution des traitements
conservateurs
> page 6
Un label de qualité
pour les labos du CHU
Mieux gérer l’analgésie
postopératoire
> page 5
> page 12
page 2 chuchotis
Médecine dentaire
1
N° 27 PRINTEMPS 2009
éditorial
En bref
Le printemps est à nos portes. Les primevères sortent le
4
L’actualité du CHU de Liège en un coup
d’œil : les nouveautés médicales, les progrès de la recherche et quelques autres
nouvelles de l’hôpital.
Who’s who
Découvrez le visage des 28 chefs de clinique nommés au cours des derniers mois.
bout du nez. Il semble que l’hiver enneigé et si long se dé­
cide enfin à lâcher prise. Cette période de renouveau devrait
éveiller espoir et confiance. Mais on en est loin. A l’effondre­
ment des places financières fait suite une récession écono­
mique dont on nous dit qu’elle sera longue ; le déficit budgé­
taire en 2009 dépassera les 10 milliards d’€ ; les problèmes
qui fâchent la Belgique fédérale sont mis au frigo, pour mieux
rejaillir (?). Bref, le climat est à une profonde morosité.
Et pourtant, il y a dans notre pays, dans notre région lié­
5
geoise, des institutions et des structures qui continuent, dans
Qualité
Trois des laboratoires du CHU de Liège
viennent d’être accrédités selon la norme
européenne ISO 15189.
ce contexte défavorable, à avoir des projets, à les concréti­
ser, à aller de l’avant. C’est le cas du CHU de Liège.
Le numéro précédent évoquait l’avancement de notre projet
stratégique COS, dans le cadre du redéploiement multisite.
6
Le bilan de ce plan de complémentarité institutionnelle était
Dossier
Médecine dentaire
13
11
Les prothèses, implants, appareillages
orthodontiques, soins des gencives et
traitements des caries ont énormément
évolué ces dernières années. Coup de
projecteur sur les fleurons de la dentisterie d’aujourd’hui.
page 3 chuchotis
2 0 e a nni v ers a ire
sommaire
Actualité
justement au menu du séminaire qui a réuni à Durbuy tous
les chefs de service, un week-end de janvier. Les progrès de
l’informatique hospitalière y ont également été abordés, ainsi
que plusieurs nouveaux projets stratégiques qui témoignent
de la vitalité du CHU de Liège. Nous aurons l’occasion de
vous en reparler.
Autre preuve du dynamisme de notre CHU, 28 médecins ont
été désignés chefs de clinique. Ils apportent un sang jeune,
des idées et des compétences nouvelles dans notre institu­
tion. Dans le contexte de raréfaction de l’offre médicale, il
est réconfortant de noter que beaucoup de jeunes croient
Hypertension. Un consensus se dégage
pour la promotion de l’automesure de
la tension, en complément de l’examen
réalisé par le médecin.
en l’avenir de notre institution et considèrent qu’ils peuvent
Analgésie. Comment optimiser la gestion
des douleurs postopératoires et éviter
leur évolution en douleurs chroniques ?
mise sur l’hyperspécialisation et la complémentarité. Vous
Recherche
Des recherches épidémiologiques liégeoises débouchent sur une meilleure appréciation de la prévalence des adénomes
hypophysaires, ainsi que sur l’identification d’une nouvelle variante familiale de
la maladie.
s’y épanouir.
Le dossier principal de ce numéro est consacré à la dentis­
terie. Réparti sur quatre sites, le département de dentisterie
considérerez sans doute la dentisterie avec un autre œil et
surtout un autre sourire.
Je vous souhaite une excellente lecture.
Pr. Christian Bouffioux
directeur médical
directeur de la rédaction
Bulletin d’information des médecins du Centre Hospitalier Universitaire de Liège
éditeur responsable : P. Louis, Administrateur délégué du CHU (04 366 70 00),
av. de l'Hôpital 13 bât. B35 - 4000 Liège - Directeur de la rédaction : Pr. C. Bouffioux
Conseil éditorial : A. Bodson, C. Bouffioux, J.P. Delporte, Q. Désiron, V. D’Orio,
C. Faidherbe, D. Giet, J.M. Krzesinski, M. Lamy, P. Louis, M. Malaise, G. Pierard
Coordination, rédaction et réalisation : A. Pironet ([email protected],
0479 87 30 87) - Conception graphique : R. Gray - Photos : C. Ernotte et
M. Mathys (CHU), J.-M. Clajot.
http://www.chuliege.be
l’actualité
EN BREF
Coup d’œil sur
du CHU
Plan cancer
Dépistage du cancer colorectal
Les cinq projets de recherche
translationnelle présentés par le
CHU de Liège dans le cadre du
Plan national cancer ont été retenus par le jury d’experts réuni par
la ministre fédérale de la santé
publique, Laurette Onkelinx.
Comme nous vous l’annoncions
Répartition des cancers colorectaux
dans notre numéro précédent, un
en fonction du niveau de risque
programme de dépistage de masse du cancer colorectal vient de
débuter à l’initiative de la Communauté française. Il s’adresse à
près d’un million de personnes
de 50 à 74 ans. Le Pr. Christian
Montrieux, du département de
médecine générale de l’ULg, et le
Dr Marc Polus, gastroentérologue
au CHU de Liège, figurent parmi
les coordinateurs de cet ambitieux
projet visant à diminuer la mortalité spécifique du cancer colorectal grâce à un diagnostic des lésions à un
stade précoce : « Avec une incidence de plus de 7 500 nouveaux cas par
an et un taux de mortalité élevé (40 à 50 % des patients décèdent dans
les cinq ans), le cancer colorectal représente un véritable problème de
santé publique. Son dépistage généralisé est une nécessité car 77 % des
cancers du colon sont observés dans la population à risque moyen, c’està-dire des hommes et des femmes asymptomatiques et sans antécédents
personnels ni familiaux. » Le dépistage (recherche de sang occulte dans
les selles et coloscopie en cas de positivité, voire coloscopie d’emblée chez
les patients à haut risque ou symptomatiques) s’appuie très largement sur
l’adhésion des médecins généralistes. Il sera répété tous les deux ans.
Les chercheurs liégeois s’intéresseront plus particulièrement aux
thèmes suivants :
nla
mise au point d’un traitement
ciblé et individualisé d’une
forme de cancer du cerveau, le
glioblastome (V. Bours, P. Robe),
nle
développement d’une approche thérapeutique individualisée du cancer du col de l’utérus,
basée sur une meilleure évaluation pronostique (F. Kridelka,
J.-M. Foidart),
nl’évaluation
de l’angiogenèse
tumorale par imagerie fonctionnelle PET-CT (R. Hustinx),
nla
caractérisation de biomarqueurs moléculaires pertinents
pour le diagnostic et le pronostic des lymphomes à cellules T périphériques (L. de Leval,
G. Fillet),
nl’utilisation
de cellules souches
mésenchymateuses pour prévenir et traiter les complications
des greffes allogéniques de cellules souches hématopoïétiques
(Y. Beguin).
www.cancerintestin.be
Mélanomes : miser sur l’auto-dépistage
Le lundi 11 mai, les dermatologues du CHU de Liège participeront dans la
verrière du Sart Tilman à une action de sensibilisation à l’importance de
l’auto-examen pour le dépistage précoce du mélanome et des autres cancers
de la peau. Comme chaque année au moment de la campagne européenne
d’EuroMelanoma, ils proposeront gratuitement des examens cutanés (sur
rendez-vous), mais en insistant plus particulièrement sur les dangers présentés par les mélanomes à croissance rapide, à risque métastatique élevé et
peu accessibles aux campagnes de dépistage. Deux formes majeures de mélanomes sont actuellement distinguées (cf. CHUchotis n° 26, p. 16) :
nLes
deux tiers des mélanomes sont caractérisés par une croissance lente.
Ils sont identifiables à l’aide des traditionnels critères ABCDE (asymétrie,
bords irréguliers, couleur hétérogène, diamètre ≥ 6 mm, évolution de la
lésion dans le temps).
nLes
mélanomes à croissance rapide, dont l’épaisseur augmente de 0,5 mm
par mois, échappent aux critères ABCDE et sont donc moins facilement
dépistés. Il est indispensable d’insister sur l’apprentissage de l’auto-examen régulier pour détecter à temps toute modification rapide des lésions
pigmentaires, nécessitant un rendez-vous rapide chez un dermatologue.
L’objectif est d’identifier le mélanome lorsqu’il a la taille d’un grain de
tapioca, avant qu’il évolue en nodule épais au pronostic sombre.
page 1 chuchotis
Au total, 29 projets (sur les 61 présentés) vont bénéficier conjointement d’un financement de 22
millions d’euros sur deux ans.
Destinés à faire bénéficier, le plus
rapidement possible, les patients
cancéreux des dernières découvertes scientifiques, ces 29 projets
sont répartis entre trois grands
thèmes : la biologie moléculaire,
la pharmacogénomique et l’imagerie fonctionnelle.
EN BREF
Coup d’œil sur
l’actualité
du CHU
Sclérose en plaques
Un projet de recherche clinique visant à évaluer l’efficacité de l’accompagnement personnalisé proposé par le programme BESEP (BE your Sporting hEalth Partner) aux personnes souffrant de sclérose en plaques vient
de débuter au CHU de Liège sous la direction du Dr Shibeshih Belachew
(service de neurologie) et du Dr Frédéric Douchamps (service de médecine
physique). Ce programme pilote est basé sur le constat suivant : maintenir
une activité physique bien gérée et encadrée contribue à préserver – voire
à améliorer – le niveau de performance physique des patients, et par là
leur autonomie et leur bien-être. Les résultats préliminaires sont encourageants, tant pour les capacités motrices que pour la fatigue chronique,
la forme psychologique et la qualité de vie. Plusieurs « besepers » participeront d’ailleurs le 19 avril prochain au jogging urbain « Viva Liège », une
manifestation sportive organisée par Urban Tour. Les résultats observés
chez les patients atteints de sclérose en plaques devraient être applicables à d’autres affections chroniques limitant la mobilité et l’autonomie,
comme la maladie de Parkinson, le syndrome de fatigue chronique ou la
fibromyalgie. Le programme de soins BESEP n’est actif que grâce à une
asbl du même nom. Cette association de patients s’est chargée de récolter les fonds privés nécessaires. Pour continuer à se développer et pour
optimaliser son encadrement multidisciplinaire, BESEP espère bénéficier
bientôt de l’appui des pouvoirs publics. Depuis son lancement en 2007,
plusieurs autres hôpitaux belges se sont ralliés à l’initiative liégeoise.
www.besep.be - www.urbantour.be
Art africain
page 2 chuchotis
Du 2 au 29 mai, plusieurs dizaines
de masques africains seront exposés dans la verrière sud (site du Sart
Tilman) à l’initiative du Pr. Albert
Beckers, chef du service d’endocrinologie du CHU de Liège. Ces très
beaux masques font partie d’une
collection exceptionnelle de plus
d’un millier de pièces, toutes glanées en Afrique par le Pr. Michel
Hermans, endocrinologue à SaintLuc et passionné d’anthropologie.
Informations : 04 366 74 68
Fonds Léon Fredericq
Au cours de la traditionnelle « Soirée Projets » du Fonds Léon Fredericq,
qui s’est tenue le 21 novembre 2008, une cinquantaine de jeunes chercheurs de l’ULg et du CHU ont reçu une bourse destinée à promouvoir
l’excellence dans la recherche biomédicale et les soins de santé. Depuis
sa création il y a 21 ans déjà, le Fonds a distribué près de quatre millions
d’euros et soutenu plus de 300 scientifiques liégeois.
Pr. Faymonville
Le choix de la Reine
Début janvier, la Reine Fabiola a été
brièvement hospitalisée au CHU
de Liège pour une intervention
réalisée sous hypnose. Largement
commenté par la presse malgré la
grande discrétion qui a entouré le
séjour liégeois de la Reine Fabiola,
ce choix a mis en lumière l’un
des fleurons du CHU, le recours à
l’hypnose lors de certaines interventions chirurgicales. C’est au début des années 90 que la Pr. MarieElisabeth Faymonville a commencé
à utiliser l’hypnosédation comme
alternative à l’anesthésie générale. Aujourd’hui, plusieurs centaines d’anesthésistes du monde
entier ont été formés à l’hypnosédation par la pionnière liégeoise
et quelque 6 500 patients du CHU
ont bénéficié de cette méthode
« douce », le plus souvent pour
des opérations de chirurgie plastique, ophtalmologique ou endocrinienne. Plusieurs études scientifiques ont en outre objectivé les
mécanismes d’action de l’hypnose
sur la perception de la douleur
et démontré les nombreux avantages de l’hypnosédation pour
le patient : meilleure stabilité hémodynamique, moins de douleur
post-opératoire, moins d’anxiété,
moins de nausées et récupération
plus rapide. Last but not least,
l’hypnosédation permet d’éviter
les effets secondaires d’une anesthésie générale, trop risquée pour
certains patients.
EN BREF
Mousquetaires
solidaires
En septembre dernier, les participants du « Tournoi de golf des
Mousquetaires » de Gomzé ont
permis de réunir environ 4 000
euros, offerts au laboratoire de
thérapie cellulaire et génique du
CHU de Liège pour soutenir ses
activités en matière de production de cellules souches mésenchymateuses. Issues de donneurs
sains volontaires, elles interviennent dans la prévention et le traitement des complications de la
greffe de cellules souches hématopoïétiques. Le laboratoire liégeois a créé la seule banque belge
de cellules souches mésenchymateuses et alimente les différents
Des mains en or
Se désinfecter et/ou se laver les
mains avant et après tout contact
avec un patient, porter des gants
pour chaque soin entraînant un risque de contact avec des liquides biologiques, voilà les règles d’or pour
diminuer de manière draconienne
la transmission des infections nosocomiales. Pour la troisième édition
de la campagne nationale de sensibilisation « Vous êtes en de bonnes
mains », l’équipe d’hygiène hospitalière du CHU de Liège a choisi
d’intégrer les polycliniques dans la
démarche. Les médecins, les prestataires de soins et les patients seront informés des bonnes pratiques
en matière d’hygiène des mains, à
l’aide notamment d’affiches et de
dépliants informatifs.
services d’hématologie du pays.
Prévention des anévrismes
Depuis le 1er janvier, la télévision est gratuite pour
les patients hospitalisés sur
tous les sites du CHU de
Liège (Sart Tilman, N.-D. des
Bruyères, Esneux).
Plusieurs spécialistes des anévrismes, dont le Pr. Natzi Sakalihasan (service de
chirurgie cardiovasculaire du CHU de Liège), ont mis en commun leurs résultats afin de constituer la plus grande série mondiale de cas familiaux jamais
établie. Cette analyse à grande échelle leur a permis d’identifier une même
particularité génétique dans des cas d’infarctus du myocarde, d’anévrisme
de l’aorte abdominale et d’anévrisme intracrânien : une séquence spécifique
sur le gène 9p21. « Cette découverte devrait nous conduire, d’ici dix à quinze ans, à dépister très tôt les patients à risque. Nous pourrons alors les traiter préventivement, afin qu’ils ne développent pas d’anévrisme », estime le
Pr. Sakalihasan. Cette étude a été publiée dans le prestigieux Nature Genetics.
Obésité en ligne
Suis-je en surpoids ou obèse ? Comment traiter l’obésité ? Quand une solution chirurgicale peut-elle être envisagée ? Quels en sont les risques ?
Et les répercussions sur la façon de s’alimenter ? Mis en ligne par l’équipe
du centre interdisciplinaire de recherche et de traitement de l’obésité, un
site internet clair et bien pensé répond à ces questions et à bien d’autres
(www.surgery.be/obesity). Il propose également le programme du « Gastroclub », dédié au partage d’expériences entre patients. Le centre regroupe des intervenants de nombreux services du CHU de Liège : chirurgie
abdominale, anesthésie-réanimation, diabétologie, nutrition et maladies
métaboliques, endocrinologie, diététique, psychologie, gastroentérologie, imagerie et pédiatrie.
ImagéSanté
La 9e édition du festival international ImagéSanté se déroulera
du 15 au 20 mars 2010. L’appel
aux films est lancé dès ce 16 mars
à 20h au cinéma le Parc (Droixhe),
à l’occasion de la soirée de découverte du festival. Quelques films
primés lors de la dernière édition
sont au programme, ainsi que la
première de « Rachel getting married » de Jonathan Demme, avec
Anne Hathaway et Debra Winger.
www.imagesante.org
page 3 chuchotis
Plus de confort
WHO’S WHO
Who’s
who
Ces derniers mois, 28 médecins ont reçu le titre de chef de clinique
confirmant leur engagement dans le cadre médical du CHU de Liège.
Oreste Battisti
pédiatrie
Aude Beliard
gynécologie-obstétrique
Daniela Betea
endocrinologie
Christophe Bonnet
hématologie clinique
Edmond Brasseur
urgences
Jo Caers
thérapie cellulaire
Frédéric Chantraine
gynécologie-obstétrique
Joëlle Collignon
oncologie médicale
François-Guillaume
Debray, génétique
Nancy Detrembleur
anatomie pathologique
Stephanie Gaillez
génétique
Christine Gennigens
oncologie médicale
Sybilla Hick
urgences
Séverine Lauwick
anesthésie-réanimation
Nathalie Layios
soins intensifs
Ilias Mamalis
pédiatrie
Philippe Martinive
radiothérapie
Anne-Simone Parent
pédiatrie
Sophie Perrier
d’Hauterive, gyn.-obst.
Patricia Piront
gastroent.-hépatologie
Andrée Rorive
oncologie médicale
Isabelle Salvador
urgences
Gabrielle Scantamburlo
psychiatrie-psychol. méd.
Thibault Senterre
néonatologie
Daniel Van Daele
gastroent.-hépatologie
Xavier Werenne
radiothérapie
Patricia Xhignesse
néphrologie
page 4 chuchotis
Sophie Allepaerts
gériatrie
L A B O R AT O I R E S
La
qualité, entre
rigueur et transparence
Trois des laboratoires du CHU de Liège viennent d’être accrédités
selon la norme européenne ISO 15189. Ils sont parmi les premiers en
Communauté française à décrocher ce précieux label de qualité.
Un état d’esprit
Cette reconnaissance officielle
concrétise un travail long de
plusieurs années. Long et minutieux : le moindre geste doit être
enregistré, tracé, justifié. C’est le
service de chimie médicale qui a
ouvert la voie, avec l’accréditation
ISO 45001 obtenue en 2000 pour
une large part des analyses effectuées. La démarche qualité s’est
ensuite étendue à deux autres
services, l’hématologie biologique et la toxicologie clinique. Actuellement, plus de 250 tests sont
accrédités et la liste s’accroît chaque année.
« La norme ISO 15189 est – et de
loin – la norme la plus exigeante
que nous connaissions », estime
le Pr. Jean-Paul Chapelle, chef du
service de chimie médicale et pré-
sident du département de biologie clinique. « Avec elle, c’est toute
l’organisation des laboratoires qui
bénéficie d’une reconnaissance
de qualité, depuis le prélèvement
sanguin jusqu’à la validation des
résultats des analyses, en passant
par la gestion informatisée des
données, la formation du personnel, la validation des techniques,
etc. Lors de chaque nouvel audit,
nous constatons une augmentation du degré d’exigence des
auditeurs, tous experts dans le domaine de la biologie clinique. Et
nous y répondons en améliorant
encore nos performances. »
Une norme ambitieuse
La grande nouveauté de l’accréditation ISO 15189 réside dans
l’importance accordée aux phases
pré-analytique et post-analytique. Pour bénéficier du précieux
label de qualité, les laboratoires
sont tenus non seulement d’améliorer sans cesse les procédures
d’analyses, mais également d’intervenir en amont (au moment
du prélèvement, du transport, de
la conservation et de la réception
des échantillons) et en aval (au
moment de la transmission des
résultats et de leur interprétation
par le médecin). Les biologistes
voient donc leur métier évoluer, comme le souligne Etienne
Cavalier, coordinateur qualité
pour le département de biologie
clinique : « D’une part, nous devons à présent mener des actions
préventives en salle afin d’améliorer la qualité des prélèvements.
D’autre part, la norme ISO 15189
Les laboratoires du CHU de Liège
La biologie clinique : 4 services
www.chuliege.be/biologieclinique
n chimie médicale
n hématologie biologique
et immuno-hématologie
n toxicologie
clinique
n microbiologie
La génétique : 1 service
n génétique
L’anatomie pathologique : 2 services
n anatomie pathologique
n dermatopathologie
Plusieurs centres de prélèvement accueillent
les patients sans rendez-vous :
n Sart Tilman (bloc central, niveau -2, fléchage 23) :
04 366 83 17
n Bruyères (rez-de-chaussée, aile D) : 04 367 96 46
n Esneux (rez-de-chaussée) : 04 380 92 15
n polyclinique Brull (14e étage) : 04 270 30 09
n Ougrée (Esplanade de la Mairie 1) : 04 336 68 67
renforce notre rôle de conseil
auprès des médecins. »
Dans le secteur des laboratoires
d’analyses médicales, la norme ISO
15189 s’impose peu à peu sur le
plan européen. En Belgique, elle
deviendra d’ici peu obligatoire
pour une large palette d’activités.
Au CHU de Liège, les prochains à
entrer dans la course seront les
laboratoires de biologie moléculaire, de génétique et d’anatomopathologie. Grâce à l’expérience
acquise par les trois pionniers du
département de biologie clinique,
ils bénéficient déjà d’une solide
avance.
Pr. J.-P. Chapelle
Chef du service de
chimie médicale
04 366 88 22
jp.chapelle
@chu.ulg.ac.be
page 5 chuchotis
De la fabrication de machines à
coudre à la spécification des nanomatériaux, du vocabulaire des
technologies de l’information aux
tests de résistance au vent, plus
de 17 000 normes ont été élaborées par l’Organisation internationale de normalisation, l’ISO. L’une
d’entre elles, la norme ISO 15189,
spécifie les exigences de qualité
et de compétences propres aux
laboratoires d’analyses médicales. C’est celle que les équipes de
chimie médicale, d’hématologie
biologique et de toxicologie clinique ont scrupuleusement respectée pour passer avec brio les
longues et difficiles procédures
d’audit imposées par l’organisme
accréditeur belge BELAC.
DOSSIER
Pour
sourire
de toutes ses dents
Vous grincez des dents à la simple pensée d’une visite chez le den­
tiste ? C’est peut-être parce que vous ne savez pas à quel point la
« dentisterie de papa » a évolué ces dernières années. Moins invasi­
ves et beaucoup plus performantes, les techniques d’aujourd’hui vont
vous faire retrouver le sourire.
Pr. M. Lamy
Prothèse amovible
04 270 31 13
marc.lamy
@chu.ulg.ac.be
Qu’il s’agisse de prothèses, d’implants, d’appareillages orthodontiques, de dévitalisation, de
soin des gencives ou du « simple »
traitement des caries, la médecine
dentaire a tellement évolué depuis quelques années qu’à moins
d’être vous-même un patient assidu des dentistes, il est probable
que la lecture de ce dossier vous
fera envisager d’un œil neuf le
monde trop souvent méconnu des
pathologies buccales.
Hyperspécialisation
et intégration
Pr. A. Vanheusden
Prothèse fixée
04 270 31 02
alain.vanheusden
@chu.ulg.ac.be
Pr. M. Limme
Orthodontie
et pédodontie
04 270 31 28
page 6 chuchotis
michel.limme
@chu.ulg.ac.be
Avec plus de 100 000 rendez-vous
en 2008, le département de dentisterie du CHU de Liège se porte
à merveille. Ses consultations spécialisées en orthodontie, en parodontologie, en endodontie, en
implantologie, en pédodontie, en
esthétique ou dans le traitement
des problèmes d’occlusion attirent
de nombreux patients, souvent
référés par les dentistes privés.
« A l’heure actuelle, un dentiste
ne peut plus être compétent dans
tous les domaines », explique le
Pr. Marc Lamy, président du département de dentisterie. « La dentisterie traverse la même évolution
que celle précédemment connue
par la médecine, avec l’émergence
de diverses disciplines. Même si la
plupart de nos spécialités ne sont
pas encore reconnues comme telles par l’Inami, les domaines de
pointe exigent un équipement et
des compétences très spécifiques,
en évolution permanente. »
Deux fois par semaine, les cinq
chefs de service et leurs assistants se réunissent pour déterminer les plans de traitement
les plus adéquats. Conjuguée à
l’hyper­spécialisation, cette prise
en charge pluridisciplinaire est
l’une des grandes forces de l’école
liégeoise et explique en partie
l’excellente réputation qu’elle se
forge en Belgique et à l’étranger
dans le domaine de la réhabilitation orale.
« Nos dentistes sont formés à
prendre en charge le patient dans
sa globalité et à travailler en synergie avec leurs confrères », précise Marc Lamy. « Quel que soit le
service auquel il s’adresse, le patient bénéficie ainsi de l’ensemble
des compétences nécessaires. » Le
dossier médical informatisé participe évidemment à la qualité de
cette prise en charge intégrée, de
même que la réunion en un même
endroit de l’ensemble des praticiens : « Dans beaucoup de cas, il
suffit de passer la tête dans le cabinet d’à côté pour demander un
avis autorisé. Nous envisageons
d’ailleurs de renforcer encore cette
collaboration en instituant des
plages horaires consacrées aux
consultations pluridisciplinaires »,
ajoute le Pr. Alain Vanheusden,
chef du service de prothèse fixée.
L’ e s s o r
d e
l a
m é d e c i n e
d e n t a i r e
DOSSIER
>
Les pathologies orales peuvent
avoir des répercussions désastreuses sur la santé, par exemple
en favorisant l’apparition d’infections pulmonaires, de pathologies cardiovasculaires, de dénutrition ou en aggravant les effets
du diabète. A l’inverse, certaines
maladies peuvent entraîner l’apparition de caries ou de maladies
parodontales. Les patients cancéreux traités par chimiothérapie ou par radiothérapie doivent
par exemple bénéficier d’un suivi
attentif avant, pendant et après
leur traitement.
Le traitement des désordres
temporo-mandibulaires est lui
aussi exemplatif de l’importance
d’une collaboration étroite entre
le dentiste, le médecin généraliste et plusieurs autres praticiens, du neurologue à l’ORL, en
passant par le kinésithérapeute
et l’ostéopathe. Un patient qui
se plaint de maux de tête matinaux souffre-t-il de migraines ?
Ou grince-t-il tout simplement
des dents pendant son sommeil ?
Nombre de personnes souffrant
de douleurs articulaires ou musculaires au niveau de la tête, de
la nuque ou du dos – et même
des personnes empoisonnées par
des acouphènes – se retrouvent
ainsi, à leur grande surprise, dans
le fauteuil du dentiste. « Les problèmes d’occlusion sont parfois
extrêmement complexes, avec
une origine multifactorielle »,
met en garde Marc Lamy. « Les
traitements que nous proposons
doivent donc être peu invasifs.
Pour rééquilibrer les contacts
entre les dents, nous privilégierons par exemple le port d’une
gouttière plutôt que d’envisager
d’emblée des traitements plus
lourds de réhabilitation orale. »
L’institut de dentisterie
Au CHU de Liège, le département de
dentisterie compte cinq services et
propose des consultations sur quatre
sites : la polyclinique Brull, qui regroupe la majorité des fauteuils, le
Sart Tilman, Notre-Dame des Bruyères et Esneux.
Si les textes légaux ne reconnaissent
encore, à l’heure actuelle, que deux
spécialisations en sus de la dentisterie générale – l’orthodontie et la
parodontologie –, l’évolution des
connaissances et les progrès technologiques amènent inévitablement
les praticiens à se consacrer plus particulièrement à un domaine de
prédilection.
En dentisterie générale, la Pr. Sabine Geerts dirige ainsi le service de
dentisterie conservatrice (traitement médico-préventif de la carie, endodontie) ; le Pr. Alain Vanheusden celui des prothèses fixées (ponts et
couronnes, facettes céramiques) ; le Pr. Marc Lamy celui des prothèses
amovibles (son champ d’action s’étend aux problèmes d’occlusion, aux
prothèses sur implants et à la gérodontologie). Le Pr. Michel Limme,
qui dirige le service d’orthodontie et pédodontie, s’intéresse notamment aux apnées obstructives du sommeil. Le Pr. Eric Rompen, chef du
service de médecine dentaire au Sart Tilman, est spécialisé en parodontologie et en chirurgie buccodentaire (implantologie).
Cinq années d’études sont nécessaires pour obtenir le master en sciences dentaires, trois bacs et deux masters, plus une sixième année consacrée à l’apprentissage de la pratique autonome chez un maître de stage. La spécialisation en parodontologie compte trois années d’études
supplémentaires, celle en orthodontie quatre années.
Rendez-vous : à la polyclinique Brull 04 270 31 00 (quai Godefroid Kurth 45,
4020 Liège), au Sart Tilman 04 366 76 54.
Enfin, certaines dysmorphoses
dento-faciales prédisposent au
syndrome des apnées obstructives du sommeil, dont les conséquences en termes, notamment,
de surcharge cardiovasculaire
mortelle sont aujourd’hui bien
connues. Le service d’orthodontie dirigé par le Pr. Michel Limme
collabore depuis une quinzaine
d’années avec le spécialiste de ce
syndrome, le Pr. Robert Poirrier,
neurologue responsable du centre du sommeil du CHU de Liège,
pour mettre au point un logiciel
d’aide au diagnostic sur la base
d’analyses céphalométriques, mais
également pour intervenir dans le
plan de traitement. Le port nocturne d’une orthèse de propulsion mandibulaire diminue en effet le risque d’apnées en ouvrant
les voies aériennes supérieures ;
dans un certain nombre de cas, un
traitement orthodontico-chirurgical d’avancée de la mâchoire est
proposé en collaboration avec un
chirurgien maxillo-facial.
Pr. S. Geerts
Dentisterie
conservatrice
04 270 30 16
sabine.geerts
@chu.ulg.ac.be
Pr. E. Rompen
Médecine dentaire
04 366 82 90
eric.rompen
@chu.ulg.ac.be
page 7 chuchotis
Des dents saines
dans un corps sain
DOSSIER
La dentisterie
tout en douceur
En médecine dentaire, la tendance « conservatrice », ou moins in­
vasive, est une véritable lame de fond qui traverse les différentes
spécialités.
plus de temps. » Ces « nouveaux »
matériaux composites, qui misent
sur l’adhésion micromécanique
et chimique, permettent également de réaliser des attelles de
contention pour prolonger la vie
de dents « en bout de course », en
collaboration avec les parodontologues, et de modifier à moindre coût la forme ou la teinte de
dents trop petites ou disgracieuses, par exemple en complément
d’un traitement orthodontique.
Carie dentaire
page 8 chuchotis
La facette la plus visible de la
lame de fond « conservatrice » qui
révolutionne la dentisterie, c’est
sans doute le traitement de la carie. Adieu fraises et plombages,
place à l’air-abrasion, à la sonoabrasion, aux vernis fluorés et aux
obturations adhésives blanches.
« Ces dernières, décriées il y a
quelques années, sont aujourd’hui
beaucoup plus performantes »,
explique Sabine Geerts, chef du
service de dentisterie conservatrice. « Les nouveaux produits mis
sur le marché sont très résistants
en couche fine et présentent
l’avantage d’économiser les tissus
sains, au contraire de l’amalgame
traditionnel qui exige la réalisation d’une cavité beaucoup plus
grande. Revers de la médaille,
cette technique moins délabrante et plus esthétique exige une
excellente connaissance des produits et un champ opératoire plus
strict. Elle demande également
Pour cureter une dent cariée en
préservant au maximum les tissus
sains, de nouveaux instruments
ont fait leur apparition. Le « sablage » par air-abrasion (de l’air
sous pression projette des particules d’oxyde d’alumine) ne creuse
la surface de la dent que si le tissu
sous-jacent est déminéralisé par
une carie. Avec la sono-abrasion,
ce sont des vibrations soniques
qui animent un insert diamanté ;
offrant une meilleure précision
du geste, cette technique est particulièrement intéressante pour
traiter les caries entre deux dents,
sans risquer de toucher la dent
saine. Mieux encore, la thérapeutique fluorée permet de traiter
une carie débutante, diagnostiquée à la radio, en y appliquant
un vernis ou un gel fluoré. Ici, plus
aucun curetage n’est nécessaire !
Endodontie
Organisée par le service de dentisterie conservatrice, la consultation
spécialisée d’endodontie devient
une référence pour les traitements
complexes et minutieux des pulpites et des parodontites apicales. Il
est possible de dévitaliser la dent
de l’intérieur en utilisant un équipement perfectionné (microscope
et ultrasons).
Orthodontie
L’orthodontie ou, pour utiliser
la dénomination internationalement admise, l’orthopédie dento-faciale permet non seulement
de redresser les dents, mais également d’influencer la croissance
des maxillaires pour éviter, à l’âge
adulte, le recours à la chirurgie.
« Je suis convaincu qu’il faut privilégier les traitements interceptifs précoces chez le jeune enfant,
afin d’éviter des traitements plus
lourds à l’adolescence ou à l’âge
adulte », insiste Michel Limme.
« Même si cette façon de voir n’est
pas partagée par mes confrères
des autres universités belges. Liège
est d’ailleurs la seule province du
pays où l’Inami constate des dépenses en orthodontie pour des
enfants de quatre ou cinq ans ! »
Deux tiers des enfants présentent
un problème d’ordre orthodontique ; la moitié d’entre eux ont
besoin d’un traitement. « Nous
travaillons en concertation avec
les ORL et les logopèdes pour
agir directement sur les causes du
problème, comme une respiration par la bouche (végétations),
une déglutition atypique (langue
interposée) ou une succion du
pouce. Des “appareils de gymnastique” des muscles masticateurs
permettent de stimuler les processus naturels de croissance, trop
peu sollicités dans notre société
friande d’aliments mous. »
L’ e s s o r
d e
l a
m é d e c i n e
d e n t a i r e
DOSSIER
>
Dans le domaine des appareillages fixes multi-attaches, plus fréquents chez les jeunes adolescents,
une toute nouvelle technique
vient d’être adoptée par le service
d’orthodontie : les « plaquettes »
autoligaturantes, qui présentent
l’avantage d’autoriser des mouvements dentaires plus libres, plus
physiologiques. La durée des traitements devrait être réduite de
quelques mois, avec une meilleure
protection de l’intégrité des dents
et des racines.
Dessine-moi un sourire
Pas de beau sourire sans belles
dents, ni sans belles gencives.
L’école liégeoise jouit aussi d’une
excellente réputation dans le domaine de l’esthétique. Ici encore,
c’est la synergie à l’œuvre entre
les différents services du département de dentisterie qui permet
de redresser les dents, de corriger
leur forme et leur teinte, de remplacer les dents manquantes et de
rectifier la forme des gencives.
Prothèses fixées
facettes en céramiques sont placées
avec une réduction tissulaire minimale, de l’ordre de quelques dixièmes de millimètres. Pour les dents
postérieures, des pièces partielles
en céramique, les inlays, onlays ou
overlays, remplacent avantageusement les plombages, sans devoir
étendre la cavité existante.
« Beaucoup de patients nous sont
référés par leur dentiste. La technique novatrice des facettes céramiques suscite une demande énorme,
malgré le fait que l’Inami ne rembourse pas les prothèses fixées,
considérées comme un “luxe” »,
précise Alain Vanheusden, chef du
Pédodontie : miser sur la prévention
Trop de personnes pensent encore que les dents de lait n’ont pas besoin
d’être soignées. Elle participent pourtant au bon développement de l’appareil masticateur et jouent un rôle important dans l’acquisition du lan­
gage. Enfin, la prévention est la base d’une bonne santé dentaire : « Traiter
la carie, c’est aussi apprendre aux enfants à se brosser les dents correctement et à traquer les sucres cachés », rappelle Sabine Geerts. Un credo
bien sûr partagé par Michel Limme : « Certains enfants d’à peine trois ou
quatre ans ont les dents tellement abîmées que nous sommes obligés de
les extraire toutes et de leur placer une prothèse totale. Les biberons de
lait ou d’eau sucrée pour aller dormir et les tétines au miel sont de véritables crimes ! Les bonnes habitudes en matière d’hygiène dentaire doivent
s’acquérir dès le plus jeune âge. » Et pour dédramatiser les visites chez le
dentiste, rien de tel que de laisser les enfants accompagner leurs parents
lors des séances de routine, histoire de les familiariser en douceur.
service de prothèse fixée. « Il s’agit
pourtant d’une alternative plus esthétique, mais aussi plus durable.
En outre, la céramique est inerte,
donc plus saine que les autres matériaux. » En dépit de ces innovations technologiques, du confort
de mastication et de l’intégration
plus anatomique offerts par les
prothèses fixées, les prothèses
amovibles conservent un avantage
de taille : un coût moindre.
Implantologie
Si le domaine de la prothèse amovible n’a pas connu de changement majeur ces dernières années,
celui de la prothèse sur implants,
par contre, révolutionne la prise
en charge des patients édentés
partiels ou complets. Réalisée sous
anesthésie locale, la pose d’un implant est un acte beaucoup moins
« agressif » qu’on ne pourrait le
penser, avec des suites opératoires
moindres que celles d’une extraction de dent. Aujourd’hui, un seul
geste opératoire est nécessaire,
alors qu’il y a à peine cinq à dix
ans, deux interventions chirurgicales avaient lieu à au moins trois
mois d’intervalle. Mieux encore,
une couronne ou un bridge provisoires peuvent être fixés sur les
implants le jour de leur placement.
page 9 chuchotis
La philosophie « moins invasive »
s’applique également à la mise en
place de prothèses fixées, c’est-àdire solidarisées soit à des dents
naturelles, soit à des implants. Si
les restaurations périphériques de
type couronnes et ponts (bridges)
sont encore d’actualité, certaines
techniques moins mutilantes pour
l’organe dentaire sont de plus en
plus utilisées grâce à la mise sur le
marché de nouvelles céramiques
dont la grande résistance intrinsèque est encore renforcée par des
techniques performantes de collage. Dans le secteur antérieur, pour
restaurer des dents abîmées, corriger leur forme ou leur teinte, des
DOSSIER
Possible dans un grand nombre
de cas, cette mise en fonction immédiate est à porter au crédit de
l’amélioration de la surface de
l’implant en contact avec l’os, qui
permet une meilleure cicatrisation.
Avec les techniques de conception
et de fabrication assistées par ordinateur, les nouvelles dents sont
taillées sur mesure dans des matériaux performants, pour une efficacité optimale.
Lorsque le volume osseux n’est plus
suffisant pour poser un implant,
les chirurgiens buccodentaires sont
aujourd’hui capables de reconstruire l’os grâce à des techniques
plus fiables et de moins en moins
agressives. « Les progrès en matière
d’implantologie sont tellement rapides que tout diagnostic posé il
y a plus de trois ans a de grandes
chances d’être obsolète », précise
Eric Rompen, chef du service de
médecine dentaire. « La pose d’un
implant est souvent la meilleure
solution à envisager lorsqu’on perd
une dent. Le seuil écueil est l’aspect
financier, aucun remboursement
n’étant jusqu’à présent assuré par
l’Inami. » Liège est aujourd’hui le
plus gros centre universitaire belge
d’implantologie.
page 1 0 chuchotis
Parodontologie
La parodontologie est un des
autres fleurons de la dentisterie
liégeoise. Les problèmes de gencives sont aujourd’hui la première
cause d’extraction dentaire. La
quasi totalité des adultes souffrent
de gingivite, le plus souvent sans
le savoir. Liée à une élimination
insuffisante de la plaque bactérienne, la gingivite est sournoise :
presque toujours indolore, elle favorise l’apparition de parodontite.
A partir de 50 ans, une personne
sur deux est atteinte de parodontite sévère ; il s’agit probablement
de l’infection chronique la plus fré-
quente chez l’adulte. Les bactéries
s’insinuent entre les gencives, s’infiltrent le long des racines et provoquent une résorption osseuse de
plus en plus importante.
« Ce problème est encore plus dramatique chez les fumeurs, en raison des effets négatifs du tabac
qui supprime les signaux d’alerte.
Lorsque les fumeurs prennent
conscience que leurs gencives sont
malades, il est souvent trop tard
pour sauver leurs dents », prévient
Eric Rompen. « En outre, la parodontite sévère accroît le risque de
maladie cardiovasculaire, en raison
du nombre important de bactéries
envoyées dans le torrent circulatoire lors de chaque mastication. »
Dépistage et prévention sont,
ici encore, les meilleures armes.
Une excellente hygiène dentaire
et interdentaire, ainsi qu’un détartrage régulier chez le den­tiste
permettent de venir à bout de la
gingivite. S’il est effectué avant
que les dégâts deviennent trop importants, un surfaçage radiculaire
non chirurgical permet de guérir,
en deux séances seulement, la majorité des parodontites.
Des soins spécifiques pour les personnes âgées
Perdre ses dents, une fatalité liée au vieillissement ? « Pas du tout »,
s’insurge Marc Lamy. « Les causes principales de la perte d’une dent, carie et parodontite, se traitent très bien. Evidemment, la prévention est
essentielle. Avec un suivi régulier, plus besoin d’extraire une dent. »
Conséquence logique du vieillissement de nos populations, la gérodontologie est une discipline amenée à se développer. Elle prend en
compte, d’une part, certaines spécificités des patients âgés, comme la
polymédication. D’autre part, elle s’intéresse à l’état dentaire des personnes institutionnalisées et dépendantes. « Dans ce domaine, tout
reste à faire », déplore Marc Lamy. « Les prestataires de soins dont dépendent ces patients ne sont pas suffisamment conscients des enjeux
liés à la santé de la sphère orale. Et les patients eux-mêmes considèrent que les problèmes de dents ne sont pas une priorité. »
Pour améliorer l’accès aux soins et la prévention chez nos aînés, un
long chemin reste à parcourir. Un premier pas vient d’être fait par les
pouvoirs publics : à partir du mois de mai, certains patients édentés
de plus de 70 ans auront droit au remboursement partiel de deux
implants destinés à soutenir une
prothèse totale. « Lorsqu’on peut
fixer la prothèse sur deux implants,
on constate que l’amélioration de
l’efficacité masticatoire a des répercussions positives sur les paramètres biologiques des patients »,
explique Eric Rompen. « En plus
d’améliorer le confort psychologique et relationnel des patients
âgés, cette technique présente le
grand avantage de participer à la
lutte contre la dénutrition », renchérit Marc Lamy.
ACTUALITé
L’hypertension
un mal insidieux
Le tensiomètre est devenu un outil banal dans tout cabinet médical.
Tellement banal, peut-être, qu’on en oublierait presque le caractère
crucial du dépistage précoce de l’hypertension artérielle.
Le fait est connu. Ce qui l’est peutêtre moins, c’est que près de 50 %
des hypertendus ne sont toujours
pas diagnostiqués, que 50 % des
hypertendus conscients de la
chose ne sont pas traités et que
50 % de ceux qui sont traités le
sont de façon insuffisante. Il reste
donc du chemin à parcourir.
« Si beaucoup de généralistes ont
le réflexe de mesurer la tension
de leurs patients à chaque consultation ou presque, ce n’est pas
suffisamment le cas chez les spécialistes qui ne se sentent pas directement concernés par l’hypertension », constate le Pr. Jean-Marie
Krzesinski, chef du service de né­
phrologie et membre de la société
européenne de l’hypertension.
« Un contrôle systématique de la
tension favoriserait pourtant le
dépistage des patients à risque. »
Le diagnostic d’hypertension ne
doit évidemment pas être posé à
la légère. Chez 25 à 30 % des patients, une pression artérielle trop
élevée s’explique tout simplement
par l’effet « blouse blanche »,
c’est-à-dire par l’inquiétude géné-
rée par la présence du médecin, la
crainte du diagnostic ou de l’acte
médical. Cet effet peut largement
biaiser la précision de la mesure de
l’hypertension. De plus, la grande
variabilité de la pression artérielle
dans le temps entraîne fréquemment des valeurs erronées.
Eduquer à l’automesure
Pour confirmer le diagnostic et
éliminer l’effet « blouse blanche »,
deux directives internationales récentes, l’une européenne et l’autre
américaine, préconisent de laisser
le patient mesurer lui-même sa
tension, à son domicile. Le consensus que vient de rédiger le comité
belge de l’hypertension va dans le
même sens : chez les patients capables d’être éduqués à l’auto­mesure,
l’utilisation d’un appareil validé
constitue une aide pertinente au
diagnostic, en complément de la
mesure au cabinet de consultation
et de la technique ambulatoire sur
vingt-quatre heures.
Le manque d’observance est responsable du tiers des mauvais
résultats obtenus avec les antihypertenseurs. En aidant le patient à
prendre conscience du mal dont il
souffre, l’automesure de la tension
peut améliorer la bonne observance du traitement. Elle présente
également un intérêt pour apprécier l’efficacité thérapeutique et
pour adapter le traitement.
Aujourd’hui, un consensus se
dégage clairement pour la
promotion de l’automesure de
la tension, en complément de
l’examen réalisé par le médecin.
Quel autotensiomètre conseiller ?
De nombreux appareils mis sur le
marché n’offrent pas une précision
suffisante. Il est essentiel de choisir
un autotensiomètre validé et de le
faire contrôler régulièrement. Pour
la fiabilité des mesures et la précision de l’interprétation, conseillez
de préférence un appareil permettant la mesure au bras, et non
au poignet. Une liste d’appareils
validés est disponible sur les trois
sites internet suivants :
Chef du service
de néphrologie
04 366 72 03
jm.krzesinski
@chu.ulg.ac.be
n www.automesure.com/Pages/
tensiometre.htm
n www.bhsoc.org/blood_pressure_
list.stm
n www.dableducational.org
A lire
n F.
Krzesinski, J.-M. Krzesinski, « Pourquoi et comment faire mesurer correctement la pression artérielle par le patient », texte à paraître dans la Revue
médicale de Liège.
n A.
Pr. J.-M. Krzesinski
Persu, R. Fagard, P. De Corte et al., « Du bon usage de l’automesure tensionnelle. Document de consensus », Louvain Médical, 2008 ; 127, 8 : 305-309.
page 1 1 chuchotis
Favorisée par l’âge, la sédentarité,
l’excès de poids, le stress, le sel ou
encore l’hérédité, l’hypertension
reste asymptomatique pendant de
longues années. Elle n’est le plus
souvent découverte qu’à la faveur
d’un examen de routine. Insuffisamment contrôlé, ce mal sournois provoque cependant des dommages
considérables. L’hypertension artérielle est l’un des plus importants
facteurs de risque cardiaque ; elle
peut également entraîner attaques
cérébrales et atteintes rénales.
ACTUALITé
Une
analgésie
toujours plus efficace
Près d’un patient opéré sur dix souffre d’une douleur chronique consé­
cutive à l’intervention chirurgicale. Plusieurs modalités de prise en charge
sont mises au point au CHU de Liège pour prévenir ce phénomène de
« chronicisation » et optimiser la gestion de la douleur postopératoire.
Pr. J. Joris
Chef de service associé en anesthésieréanimation
04 366 71 80
jean.joris
@chu.ulg.ac.be
« Normale », la douleur ressentie
après une intervention chirurgicale ? Pas selon le Pr. Jean Joris,
anesthésiste au CHU de Liège.
Ce spécialiste de l’analgésie post­
opératoire, internationalement
renom­mé, contribue depuis une
vingtaine d’années à l’amélioration de la prise en charge des patients. A l’occasion de la journée
médico-scientifique « Synthèse »
organisée l’automne dernier, il a
présenté au corps médical liégeois
les nouvelles stratégies analgésiques nées d’une meilleure
compréhension des mécanismes
physiopathologiques et pharmacologiques de la douleur.
page 1 2 chuchotis
Hyperalgie et
douleur chronique
« Une analgésie postopératoire
efficace est importante à plusieurs
titres, et pas seulement pour améliorer le confort du patient », explique Jean Joris. « On sait depuis
longtemps que la douleur contribue au stress chirurgical proprement dit, avec des répercussions
hémodynamiques et respiratoires.
On sait moins que des mécanismes
d’hyperalgie peuvent favoriser le
passage à la chronicité des douleurs. Cette prise de conscience
est très récente. » Toutes interventions chirurgicales confondues, ce
sont 8 à 10 % des patients opérés
qui se retrouvent aux prises avec
des douleurs chroniques perdurant trois à six mois après l’opération. Ils représentent le tiers des
patients suivis dans les centres de
la douleur. En cause, une série de
cercles vicieux liés aux mécanismes
physiopathologiques de la douleur
postopéra­toire, mais également,
dans certains cas, une utilisation
excessive des morphiniques.
Au cours des dix dernières années,
on s’est en effet rendu compte que
l’administration plus généreuse
et mieux adaptée des morphiniques, quoique efficace, présentait
des limites importantes. D’abord,
les morphiniques se sont avérés
moins actifs pour soulager les
douleurs déclenchées par la mobilisation de la zone opérée, en
raison de mécanismes différents
impliqués en condition statique et
en condition dynamique. Ces molécules sont donc peu adaptées
pour favoriser une récupération
rapide. Ensuite, les morphiniques
amplifient le phénomène d’hyperexcitabilité spinale responsable
de l’hyper­algie. Non seulement
les sensations douloureuses sont
ressenties comme plus douloureuses encore, mais les récepteurs
excités répondent également à
des stimulations en principe non
douloureuses. Ces phénomènes
d’emballement font le lit des
processus induisant le passage à
la chronicité des douleurs. Enfin,
mais cela n’est pas encore démontré scientifiquement, les morphiniques pourraient perturber la
fonction immunitaire, ce qui est
préoccupant en cas de chirurgie
oncologique, notamment.
Analgésie balancée
Ces « nouveaux » effets secondaires des morphiniques, venant
s’ajouter aux effets décrits depuis
plus longtemps (dépression respiratoire, nausées, vomissements,
iléus), poussent les anesthésistes
à limiter l’usage de ces molécules
en les combinant avec d’autres
analgésiques comme le paracétamol et les anti-inflammatoires
non stéroïdiens. C’est le concept
de l’analgésie balancée qui, avec
le recours aux analgésies locorégionales, offre les conditions
optimales pour accélérer la récupération fonctionnelle et raccourcir la durée d’hospitalisation. A
cette approche vient aujourd’hui
s’ajouter l’administration dès la
période peropératoire de différentes molécules destinées à atténuer, voire prévenir, l’hyperalgie : la kétamine, la clonidine, la
lidocaïne par voie intraveineuse,
la gabapentine et la prégabaline
(toutes deux initialement utilisées
comme anti-épileptiques). La lidocaïne, notamment, a fait l’objet
de nombreux travaux au CHU de
Liège, où elle est incluse depuis
plusieurs années dans les protocoles de chirurgie abdominale. Des
études sont également en cours
sur l’influence positive de l’hypnosédation dans la prévention de
l’hyperalgie.
« Les morphiniques ne constituent
plus la base de l’analgésie postopératoire, mais deviennent des
analgésiques de secours », conclut
Jean Joris. « D’autres stratégies ont
fait leurs preuves pour une analgésie de qualité, apte tant à prévenir l’hyperalgie qu’à accélérer la
récupération fonctionnelle. »
A lire
n S.
Lauwick, A. Kaba, J. Joris, « Horizons nouveaux pour l’analgésie
postopératoire », Revue médicale de
Liège, 2008 ; 63 : Synthèse 2008 : 2-9.
RECHERCHE
Adénomes hypophysaires,
épidémiologie et génétique
Un géant, une vallée apparemment frappée d’une malédiction et une fin
heureuse : la recherche médicale réunit parfois tous les ingrédients du
conte de fées. Ou quand la curiosité d’un chercheur l’amène à démasquer
la prévalence réelle des adénomes hypophysaire à travers le monde.
Pour en avoir le cœur net, l’endocrinologue sollicita ses confrères
généralistes afin de vérifier si la
maladie n’avait pas atteint d’autres
personnes encore. Les résultats de
cette étude eurent un retentissement énorme. Avec 16 cas dans la
région de Soiron, 27 dans la région
d’Oupeye et 25 à Ans, soit un cas
pour mille habitants, il fallut se
rendre à l’évidence : la prévalence
des adénomes hypophysaires en
région liégeoise semblait cinq fois
plus élevée qu’ailleurs.
Soucieux de comprendre le mal
à l’œuvre dans sa vallée natale,
Albert Beckers décida d’élargir ses
investigations en collaboration
avec plusieurs centres européens.
Il découvrit que les données épidémiologiques liégeoises concordaient avec celles des autres régions
du monde. Ouf, la « vallée des adénomes », comme on commençait
à l’appeler dans les congrès d’en-
En plus de provoquer une altération notable
de la qualité de vie, les adénomes hypophysaires présentant des signes cliniques raccourcissent l’espérance de vie de plusieurs années.
Détectés précocement, ils répondent bien aux
traitements médicamenteux ou chirurgicaux.
« Les adénomes hypophysaires sont encore
largement sous-diagnostiqués », déclare le
Pr. Albert Beckers, chef du service d’endocrinologie du CHU de Liège. « Leur prévalence
réelle est sans doute de 1 sur 600. J’estime que
chaque médecin traitant compte probablement entre un et cinq cas dans sa patientèle. »
docrinologie, n’était pas frappée
d’une malédiction, mais tout simplement le point de départ d’une
meilleure appréciation de la prévalence réelle de la maladie à travers
le monde.
Passionné par le sujet, l’endocrinologue fit une autre découverte
d’ampleur internationale : il identifia une quinzaine de familles
liégeoises atteintes d’une variante
encore inconnue d’adénome hypophysaire familial, qu’il nomma
« FIPA » (Familial Isolated Pituitary
Adenomas). Il étudia les données
cliniques de toutes ces familles,
ainsi que celles d’autres familles
belges, hollandaises, françaises, italiennes, argentines et brésiliennes.
En juin 2006, il détailla cette nouvelle maladie dans un article publié
dans la « bible » des endocrinologues, The Journal of Clinical Endocrinology & Metabolism. Au même
moment, des chercheurs finlandais
décrivirent trois mutations du gène
AIP dans quelques cas d’acromégalie familiale. Notre endocrinologue
entama illico une étude européenne encore plus vaste, en collabo-
ration avec 34 centres de 9 pays
différents, afin d’identifier chez 73
familles « FIPA » (156 patients) les
mutations du gène récemment mis
en cause. Quelques mois plus tard,
l’équipe liégeoise signa un nouvel article décrivant une dizaine
de mutations et démontrant que
lorsque le gène AIP est muté, les
adénomes surviennent beaucoup
plus tôt (25 ans vs 38 ans) et sont
beaucoup plus agressifs (24 mm vs
14 mm de diamètre).
Albert Beckers et ses collaborateurs
poursuivirent assidûment leurs travaux*. Pour paraphraser la formule
consacrée, ils furent invités à présenter leurs découvertes dans le
monde entier, publièrent de nombreux articles et reçurent plusieurs
prix prestigieux.
* Ils étudient actuellement les mutations du gène AIP, cherchant notamment à établir l’utilité de leur dépistage
chez les patients jeunes avec une grosse
tumeur, ils analysent les adénomes hypophysaires sporadiques et recherchent
avec l’aide de Michel Georges, éminent
généticien, quels autres gènes pourraient être impliqués dans les FIPA.
Pr. A. Beckers
Chef du service
d’endocrinologie
04 366 70 83
albert.beckers
@chu.ulg.ac.be
page 1 3 chuchotis
Il était une fois un endocrinologue
qui un beau matin, sur le chemin
du travail, se mit à penser aux patients habitant à proximité de son
village. Ici, un géant acromégale, là
une dame atteinte d’un Cushing, un
peu plus loin une autre souffrant
d’un prolactinome. A sa grande
surprise, il compta pas moins de 12
personnes souffrant d’une forme
d’adénome hypophysaire. Intrigué
par ce nombre bien plus élevé que
les statistiques le laissaient entendre, le Pr. Albert Beckers entreprit
dès son arrivée à l’hôpital de compulser ses dossiers et ajouta à sa
liste trois autres cas. La verdoyante
vallée entre Soiron et Nessonvaux
semblait abriter un nombre record
d’adénomes hypophysaires.
Téléchargement