paludisme ou malaria

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Cycle de vie du vecteur du paludisme
Le paludisme est provoqué par un protozoaire parasite du genre Plasmodium, transmis à l'homme par la femelle d'un
moustique appelé anophèle. Le cycle de vie des Plasmodium passe par plusieurs stades.
Les Plasmodium pénètrent dans l'organisme humain sous la forme de sporozoïtes, au cours d'une piqûre par un
moustique infecté. Les sporozoïtes sont transportés par la circulation sanguine jusqu'au foie, dans les cellules duquel ils
se multiplient. Libérés à nouveau dans le sang, ils envahissent les globules rouges et deviennent des schizontes. La
multiplication de ces schizontes entraîne l'éclatement des globules rouges : c'est ce qui provoque les accès de fièvre
paludéenne, tous les deux à trois jours selon l'espèce de Plasmodium considérée. Les schizontes peuvent alors infecter
d'autres globules rouges ou se transformer en gamétocytes mâles et femelles (cellules précurseurs des cellules
sexuelles, ou gamètes).
Lors d'une nouvelle piqûre, un moustique se contamine en absorbant du sang contenant des gamétocytes. Dans le tube
digestif de l'insecte, ceux-ci se transforment en gamètes. La fécondation d'un gamète femelle par un gamète mâle
produit un zygote (cellule-œuf), qui se développe en sporozoïte. Les sporozoïtes migrent ensuite dans les glandes
salivaires du moustique, d'où ils pourront contaminer un nouvel individu en le piquant.
Paludisme ou malaria
Maladie infectieuse affectant l’Homme, les oiseaux et les singes, due à
un parasite (protozoaire du genre Plasmodium) transmis par la piqûre
d’un moustique, et caractérisée par des accès fébriles récurrents.
Les vecteurs de la maladie sont des moustiques hématophages du genre
anophèle, dont on compte une soixantaine d’espèces environ. Le cycle
de vie de ces moustiques se déroule en deux phases : une phase
aquatique qui comprend la métamorphose des œufs en larves, puis en
nymphes, et une phase aérienne qui correspond au stade adulte. L’agent
causal de l’infection humaine est un hématozoaire, unicellulaire mobile qui
séjourne durant une partie de sa vie dans le sang, circulant au sein des
globules rouges.
Le paludisme touche quatre-vingt-dix pays, essentiellement les plus
pauvres d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine. En 1950, le paludisme a été éradiqué de toute l’Europe et d’une grande partie
de l’Amérique centrale et du Sud. La maladie touche également les voyageurs : sur cent mille touristes se rendant dans une
zone impaludée, trois mille rentrent dans leur pays infectés par l’une des formes connues de Plasmodium.
HISTOIRE DE LA MALADIE
Le paludisme est une maladie ancienne, déjà décrite dans des manuscrits et dans les Aphorismes d’Hippocrate. Celui-ci y
décrit des fièvres qui sévissent dans les lieux humides, et qui donnent de grands frissons et des températures corporelles très
élevées à intervalles réguliers, tous les trois ou quatre jours, avec une rate douloureuse et de grand volume. Les médecins de
l’Inde en décrivent très tôt les signes. Les Égyptiens établissent une corrélation entre épidémies de fièvre et saison des pluies.
Plus tard, au cours des croisades, le paludisme est responsable pour une large part de la mort de nombreux guerriers francs.
Au XVIIe siècle, le cardinal de Richelieu en est atteint. Au XIXe siècle, le paludisme sévit lors des campagnes coloniales
britanniques et françaises, et lors de la guerre de Sécession et de la guerre de Crimée.
En 1630, au Pérou, le paludisme est traité par des infusions de quinquina (écorce de certaines espèces d’arbres). Cette
substance est rapportée en Espagne, puis à Rome par les jésuites. En 1820, les pharmaciens français Pelletier et Caventou
extraient et identifient chimiquement la quinine. Maillot codifie son emploi et sa posologie dans les fièvres intermittentes ou
continues.
Alphonse Laveran découvre le parasite responsable, ce qui lui vaut le prix Nobel de médecine en 1907. En 1897, sir Ronald
Ross, médecin de l’armée des Indes, découvre le moustique vecteur de la maladie et en 1899, Grassi établit le rôle des
moustiques femelles du genre anophèle. Vers 1940, des antipaludéens de synthèse sont découverts. Puis des travaux de
recherche fondamentale et épidémiologique permettent d’affiner la clinique et la connaissance de la maladie. Vers les années
quatre-vingt, commencent les tentatives de vaccination.
CYCLE DU PARASITE
Injectés par le moustique dans le corps humain, les Plasmodium passent par trois stades différents. Ils envahissent le foie
sous la forme de sporozoïtes, puis passent dans les globules rouges sous la forme de mérozoïtes, avant de se transformer en
cellules reproductrices ou gamétocytes, prélevées en fin de cycle par les moustiques hématophages. Le cycle de la
reproduction à l’intérieur de l’organisme est marqué par des éclatements périodiques de globules rouges, libérant des milliers
de nouveaux parasites et provoquant chez le sujet atteint les forts accès de fièvre caractéristiques de la crise de paludisme.
LES MANIFESTATIONS DE LA MALADIE
Le paludisme se manifeste de différentes manières selon la spécificité de l’espèce infectante (il en existe quatre), du degré
d’infestation, et du sujet lui-même, à savoir sa prédisposition immunitaire et sa réceptivité. La primo-invasion se caractérise
par une phase silencieuse d’incubation qui dure de une à plusieurs semaines, puis par une phase d’invasion avec fièvre
continue, douleurs abdominales et gastro-entérite. À ce stade, le sujet peut être traité et la guérison spontanément favorable,
sauf par l’espèce Plasmodium falciparum, où existe le risque d’un passage à l’accès intermittent caractérisé par la succession,
rapide et à rythme régulier, de frissons, chaleurs, et sueurs.
Le paludisme viscéral évolutif survient chez des sujets autochtones soumis à des infestations massives et fréquentes. Il peut
être aigu ou chronique, associant pâleur, fatigue intense, œdème des membres inférieurs, amaigrissement important résultant
de l’anorexie. Non traitée, la maladie connaît une évolution variable selon l’espèce infestante. Cela va de l’accès fébrile aigu,
parfois accompagné d’une défaillance viscérale grave et d’atteintes cérébrales et neurologiques foudroyantes, au parasitisme
sanguin prolongé, en passant par des complications liées à l’anémie et à la cachexie (maigreur).
PRÉVENTION
La protection totale contre le paludisme est impossible ; la réduction du risque passe par l’élimination des piqûres de
moustiques. L’usage de moustiquaires, d’insecticides ou de produits répulsifs répandus sur les vêtements est nécessaire,
ainsi que le port, après la tombée de la nuit, de vêtements bien couvrants et de chaussures fermées.
La prévention médicamenteuse se traduit par la prise d’un médicament permettant de prévenir l’infection dans sa forme
globale. Elle vise à éviter l’infection paludéenne, à inhiber l’expression clinique de la maladie, et enfin à empêcher la mort.
TRAITEMENT DU PALUDISME
L’objectif du traitement est de détruire toutes les formes parasitaires présentes dans l’organisme. Chez le sujet multi-infesté,
cela se limite parfois à une disparition des signes cliniques. Au cours de ce traitement, des difficultés peuvent apparaître selon
les espèces infectantes : pour Plasmodium falciparum, une résistance aux médicaments, pour P. vivax et P. ovale une réelle
difficulté à prévenir les rechutes tardives.
LUTTE CONTRE LE VECTEUR DU PALUDISME
La lutte contre le paludisme comprend trois volets complémentaires : le traitement des malades, la protection contre les
vecteurs de la maladie, et la prévention.
En 1955, l’Organisation mondiale de la santé a établi un programme global d’éradication du paludisme. Le DDT a donné des
résultats spectaculaires, divisant le nombre de nouveaux cas par vingt, mais son action n’est pas sélective vis-à-vis des
espèces utiles ou nuisibles, ce qui a causé un déséquilibre entre végétaux et espèces animales, assurant la pollinisation et la
fécondation. De plus, les insectes ont développé une résistance aux insecticides. De nos jours, les connaissances biologiques
permettent d’atteindre l’anophèle en modifiant sa niche aquatique larvaire, et ainsi de stopper sa reproduction. Des mesures
sont prises pour assécher les marais, ou les transformer en terre cultivable, ou pour convertir les eaux dormantes en eaux
courantes. Cela reste difficile à réaliser dans les pays où sévit la sécheresse et où les points d’eau sont limités. Les rizières
alimentent des millions de personnes, mais nourrissent également les larves des anophèles ; les rivières, en débordant,
laissent des étendues d’eau morte inutilisables.
PERSPECTIVES VACCINALES
À l’institut de chimie et de biologie moléculaire, d’immunologie et de parasitologie de Santa Fe de Bogota, en Colombie, le
docteur Manuel Elkin Patarroyo teste un vaccin à grande échelle. Il s’agit d’une molécule de synthèse composée de trois
protéines, ou peptides, qui s’attaque aux Plasmodium lors de l’infestation des globules rouges. Plus de 40 p. 100 des
habitants de la planète pourraient en bénéficier, pour une protection totale ou partielle.
D’autres équipes internationales travaillent sur l’élaboration de vaccins antimalariques. Les démarches sont différentes selon
le stade du cycle du parasite visé :
— au stade sporozoïte, on cherche à empêcher l’infection de se produire,
— au stade mérozoïte, on cherche à atténuer les effets de la pathologie,
— les molécules préparées traquent les gamètes et bloquent la retransmission du parasite au moustique.
On ne dispose pas, pour l’instant, d’un vaccin opérationnel1
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