des zones humides du Léguer

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Découverte
des richesses
des zones humides du Léguer
Une rivière exceptionnelle,
un bassin versant qui fait
le plein de nature...
Les zones humides...
... sont des milieux très
particuliers et protégés
Ce petit guide a pour objet de faire
découvrir et de reconnaître quelques
espèces animales ou végétales,
communes ou plus rares pouvant être
rencontrées dans les zones humides du
bassin versant du Léguer.
“Les zones humides sont des terrains, exploités ou non,
habituellement inondés ou gorgés d’eau douce, salée ou
saumâtre, de façon permanente ou temporaire” (Loi sur
l’eau de 1992). Sur le Léguer, de nombreux paysages
différents les caractérisent : tourbières, landes, prairies,
bois, étangs, marais...
On les reconnaît à leurs sols particuliers et leur végétation
caractéristique (illustrée dans les pages suivantes).
Les principaux types de sol qu’on peut rencontrer :
Rédoxisol
Sols avec des
taches couleur
rouille
Réductisol
Sols gris-bleu
Fluctuation
Engorgement
saisonnière de la
quasi-permanent
nappe, engorgement (nappe proche de la
temporaire
surface)
Histosol
Sols très sombres avec
des racines, feuilles
non dégradées
Matière organique
non dégradée
et engorgement
permanent du sol
Ces milieux assurent des fonctions essentielles
qui justifient des mesures de protection, une
réglementation qui concerne tout le monde :
!
• agriculteurs : drainage, remblaiement, assèchement
interdits dès le 1er m2 (directive Nitrates)
• toute personne physique ou morale :
- travaux impactant de 1000 à 10 000 m2 de zones
humides soumis à déclaration
- travaux > 1 ha soumis à autorisation
(Travaux généralement refusés sauf ceux d’intérêt général
majeur, sous condition de mesures compensatoires).
• d ans certaines communes : toute destruction interdite à
partir du 1er m2 (Règlement du Plan Local d’Urbanisme)
Les zones humides…
... rendent service
et assurent des fonctions
essentielles
Souffrant de la mauvaise image qu’elles ont longtemps
véhiculée, les zones humides rendent pourtant de
nombreux services aux hommes…
L’importance des zones humides se vérifie
par les nombreux rôles qu’elles jouent :
• en limitant les risques d’inondation
et de sécheresse (rôle d’éponge)
• en filtrant l’eau grâce à la
végétation (rôle de filtre et
d’épuration naturelle)
• en servant d’habitat pour la faune
et la flore (dont de nombreuses
espèces rares et menacées)
Les zones humides permettent
de limiter l’intensité des crues
Grâce aux zones
humides, un débit
dans le cours d’eau
est maintenu en été.
La loutre, espèce protégée
présente sur le Léguer, est
dépendante de la préservation
des zones humides le long
des cours d’eau.
Malgré leur rôle fondamental, au cours des dernières décennies,
de nombreuses zones humides ont été détruites par :
• l’étalement urbain
• l’assèchement des terrains et la mise en culture des
parcelles
• l’arrivée de plantes
et d’animaux invasifs
!
On estime que 67 % des
zones humides ont disparu en
France au cours du 20e siècle.
Les prairies humides...
... une végétation
herbacée, maintenue par
l’action de l’homme
Quelles plantes voir facilement ?
Jonc acutiflore - 40 à 100 cm
Tige ramifiée, creuse avec des cloisons
que l’on sent en pinçant la tige avec les
doigts. Inflorescence au sommet.
Tapisse les prairies humides.
Cloisons
Jonc diffus - 40 à 100 cm
Tige pleine sans cloisons,
non ramifiée. Inflorescences
sur le côté de la tige.
Se développe en “touffes”.
Lychnis fleur de coucou - 30 à 80 cm
Fleurs rose vif à aspect
découpé (5 pétales). Feuilles
opposées, lisses, pointues. De
la famille des œillets, facile à
reconnaître par sa fleur.
Carum verticillé - 30 à 60 cm
Feuilles minces découpées en
segments très fins.
Petites fleurs blanches.
Des plantes hôtes pour papillons
Succise des prés - 20 à 80 cm
Velue, feuilles non dentées (parfois en haut
des tiges uniquement), fleurs bleu violacé en
capitules arrondis.
C’est la plante nourricière de la chenille d’un
papillon devenu rare : le Damier de la Succise.
Cardamine des prés - 10 à 40 cm
Feuilles de la base en rosette.
Folioles arrondis.
Fleurs roses ou blanches en grappes.
Espèce indispensable à la survie de
l’Aurore, papillon dont le dessous
des ailes est marbré de vert.
L’Aurore
Les prairies humides
Reconnaître les orchidées
Les orchidées se distinguent grâce
à leurs feuilles entières, dont les
nervures sont parallèles.
Orchis à fleurs lâches
30 à 70 cm
Espèce remarquable
Orchis tacheté
30 à 40 cm
Feuilles en rosette,
maculées de taches noires,
fleurs roses à blanches.
Se plaît sur les substrats
acides (granitiques par
exemple), elle est fréquente
dans les prairies et lisières
boisées humides.
?
Feuilles dressées le long
de la tige et sans taches.
Fleurs rouge foncé avec
une macule blanche
qui permet d’éviter les
confusions avec les autres
orchidées.
En pleine lumière, on la
trouve en queue d’étangs,
sur les rives des rivières,
dans les marais.
À ne pas confondre avec
l’Orchis mâle (fleurs pourpres)
commune en bord de route,
qui n’est pas spécifique des
zones humides.
Le saviez-vous ? En l’absence d’une
gestion pour maintenir un milieu
ouvert, les orchidées disparaîtraient.
Quand voir les fleurs des prairies ?
jan fév mars avr mai juin juil août sept oct nov déc
Jonc acutiflore
Jonc diffus
Lychnis
fleur de coucou
Carum verticillé
Succise des prés
Cardamine des prés
Orchis tacheté
Orchis à fleurs lâches
Orchis mâle
Les mégaphorbiaies…
... des prairies humides à
végétation haute (> 1 m)
Reine des prés
80 à 150 cm
Tige dressée, rouge,
portant les fleurs à
l’extrémité. Inflorescences
blanc crème denses et
fournies. Grandes feuilles
composées de folioles
dentées, vert sombre
dessus, plus pâle en
dessous.
Salicaire commune
50 à 120 cm
Tige dressée, velue et
ligneuse à la base.
Feuilles pointues, non
pétiolées avec une base en
cœur. Fleurs de 4-6 pétales
rouge violacé, réunies en
épi allongé.
Reconnaître les ombellifères
Angélique des bois - 80 à 200 cm
Tige dressée, violacée, striée et
creuse. Lignes rouges sous les
feuilles, à hauteur des nœuds.
Feuilles composées de grandes
folioles dentées, le pétiole est
engainant.
Œnanthe safranée - 30 à 120 cm
Tiges creuses et cannelées,
touffe ramifiée assez trapue.
Feuillage découpé avec des
segments assez gros.
Seul le rhizome est toxique.
Ciguë maculée - 50 à 200 cm
Présence de taches couleur lie-de-vin
sur la tige - en général une grande
tige par pied - feuille très découpée
avec des petits segments, un peu
comme celle de la feuille de carotte.
Toute la plante est très toxique.
Quand voir les fleurs ?
jan fév mars avr mai juin juil août sept oct nov déc
Reine des prés
Salicaire commune
Angélique des bois
Œnanthe safranée
Ciguë maculée
Les landes humides...
...milieu des sous-arbrisseaux
et des petits arbustes.
Ajonc de Le Gall - 0,5 à 1,5 m
Arbrisseau épineux à fleurs jaunes.
Il est plus petit mais plus fourni en
épines que l’Ajonc d’Europe,
non spécifique des zones
humides et plus répandu.
L’Ajonc d’Europe
Bruyère à 4 angles - 15 à 50 cm
Fleurs roses, en grappe
Feuilles verticillées* par 4
Spécifique des landes humides
?
Bruyère ciliée - 30 à 80 cm
Tiges et feuilles bordées de poils
Fleurs nombreuses pourpres
Feuilles verticillées* par 3
Non spécifique des zones humides
mais présente dans les landes humides.
Le saviez-vous ? Les bruyères sont riches en
nectar et donc très recherchées par les abeilles.
*Un verticille est un ensemble de plus de 2 feuilles entourant une tige.
L’Azuré des mouillères
Molinie
bleue
30 à 100 cm
Feuilles devenant jaunes
en hiver. Graminée
envahissant les landes
humides si elle n’est pas
entretenue. Elle forme de
gros touradons, appréciés
par la vipère péliade.
Gentiane
pneumonanthe
15 à 50 cm
Espèce remarquable
Fleurs bleu vif, en forme
d’entonnoir. C’est la plante
hôte d’un papillon très rare :
l’Azuré des mouillères.
Quand voir les fleurs ?
jan fév mars avr mai juin juil août sept oct nov déc
Ajonc Le Gall
Ajonc d’Europe
Bruyère à 4 angles
Bruyère ciliée
Gentiane
pneumonanthe
Les tourbières...
... des milieux très humides où
la végétation tombée au sol se
décompose mal, formant la tourbe
Sphaignes - Tiges de 10 à 20 cm
Tête en forme d’étoile. Souvent en
coussinets, ces sortes de mousses
sont le facteur principal de création
de tourbe car elles se décomposent
très mal.
Rossolis à feuilles rondes
(Drosera) 5 à 15 cm
Espèce remarquable
Feuilles en rosette. Poils glanduleux
gluants. Fleurs à 5 pétales blancs.
Hampe florale dressée.
Plante carnivore. Se nourrit d’insectes.
Linaigrette à feuilles
étroites
30 à 60 cm
Espèce remarquable
Fruits réunis en
infrutescence blanche
cotonneuse.
Narthécie des marais - 10 à 30 cm
Espèce remarquable
Fleurs jaune orange, en étoile.
Grassette du Portugal - 5 à 15 cm
Espèce remarquable
Feuilles en rosette. Fleur couleur lilas (en
bouton ici). Tout comme la rossolis, la
grassette est une plante carnivore.
Lobélie brûlante - 15 à 40 cm
Feuilles longues et dentées. Fleurs
bleu pourpré groupées par 10 ou
20 en épi terminal.
Quand voir les fleurs ?
jan fév mars avr mai juin juil août sept oct nov déc
Rossolis
Linaigrette
Narthécie des marais
Grassette du Portugal
Lobélie brûlante
commune
Amphibiens et reptiles
des zones humides
Les amphibiens Le cycle de vie des amphibiens passe toujours par un
point d’eau. Tous ou presque pondent dans une mare
ou une simple flaque…
Il existe deux types d’amphibiens :
• les Urodèles (tritons et salamandres) qui, à l’état adulte,
possèdent toujours une queue
• les Anoures (grenouilles et crapauds), qui
perdent leur queue lors de la métamorphose
(passage du têtard à l’adulte).
La grenouille agile et grenouille rousse
45 à 65 mm
De coloration brune, elles sont difficiles
à différencier, la grenouille agile a des
membres plus longs.
La salamandre tachetée
110 à 210 mm
Peau de couleur jaune
et noir.
La grenouille verte
Maximum 120 mm
Replis latéro-dorsaux, peau
moins lisse que la rainette
arboricole, pas de ventouses.
La rainette arboricole
30 à 40 mm
Petite taille, couleur vert pomme.
Ventouses sous les doigts.
Les reptiles
Lézard vivipare - 12 à 16 cm
Coloration brune assez variable,
raie sombre souvent présente
sur le milieu du dos (mâle).
Couleuvre à collier - 1,1 à 1,6 m adulte
Pupille ronde, collier clair chez les
jeunes individus, robe marron gris à
vert olive.
Vipère péliade - 65 cm adulte
2 rangs d’écailles sous l’œil, pupille
verticale, apprécie particulièrement
les tourbières et prairies humides.
Libellules (Odonates)
des zones humides
Les Odonates se différencient en deux groupes :
• les Anisoptères, grosses libellules dont les
ailes sont toujours étalées au repos.
La libellule à 4 taches
Abdomen : 27 à 32 mm
Ailes postérieures : 32 à 40 mm
4 taches sombres.
La libellule déprimée
Abdomen : 21 à 31 mm
Ailes postérieures : 32 à 38 mm
Pas de taches sombres.
Le mâle est bleu.
Le Cordulégastre annelé
Abdomen : 45 à 69 mm
Ailes postérieures : 40 à 51 mm
Couleur noir et jaune
Le Sympetrum strié
Abdomen : 21 à 30 mm
Ailes postérieures : 24 à 30 mm
Bandes jaunâtres, pattes
rayées de jaune. Le mâle est
généralement rouge.
• les Zygoptères, plus petites, que l’on appelle plus
communément demoiselles. Leurs ailes sont souvent
rassemblées sur le dos au repos.
L’Agrion jouvencelle
Abdomen : 22 à 32 mm
Ailes postérieures : 15 à 24 mm
Segment entièrement bleu.
Dessin en forme de U
La Petite nymphe
à corps de feu
Abdomen : 24 à 31 mm
Ailes postérieures : 19 à 26 mm
Couleur rouge et noir.
Pattes noires.
Papillons de jour
L’Aurore
40 à 48 mm
Dessous des ailes marbré
de vert. Chez le mâle,
l’extrémité du dessus des
ailes est orange.
Le Miroir
35 à 40 mm
Espèce remarquable
Dessous des ailes blanchâtre
cerclé de noir. Très localisé.
Le Demi-deuil
46 à 60 mm
Couleur en damier
noir et blanc.
Le Cuivré fuligineux
29 à 33 mm
Dessus des ailes sombre. Point
noirs. Taches orange.
Chez la femelle, le dessus des
ailes est orange et brun.
L’Azuré de la Bugrane
28 à 36 mm
Dessus bleu chez le mâle, brun
chez la femelle.
Dessous avec des taches orange.
La Sylvaine
25 à 30 mm
Dessus des ailes
bordées de marron.
Le corps est épais.
Le Damier de la Succise
35 à 38 mm
Espèce remarquable
Ailes fauve orangé et rangées
de points noirs dans le bas
des ailes postérieures. Rare.
Des espèces invasives
!
Ce sont des plantes non indigènes ayant un caractère
invasif dans le territoire considéré, et qui par
prolifération vont générer des dysfonctionnements.
Elles constituent, après la destruction des habitats, la
deuxième cause de perte de
biodiversité dans le monde.
Sur les rives
Renouée du Japon - 1 à 3 m
Grande feuille large et pointue à
l’extrémité. Fleurit en août/septembre.
Balsamine de l’Himalaya - 1 à 2,5 m
Tiges creuses et rougeâtres à la base
et aux nœuds. Fleurs pourpres à
blanches disposées en grappes, de
juillet à octobre.
Sur les plans d’eau
Jussie
Tapisse uniformément les plans
d’eau. Fleurs jaunes. Fleurit en été.
Myriophylle du Brésil
Tiges vert clair dressées audessus de l’eau. Fleurit en été.
>
Ce qu’il faut faire :
• les arracher dès leur apparition
et surtout avant leur montée
en graines, laisser sécher sur
place (surveiller la reprise sur
tiges pour la renouée)
• sinon les couper au plus ras
(pour épuiser le rhizome dans
le cas de la renouée)
• expliquer autour de vous les
problèmes rencontrés avec ces
plantes
+
Des contacts près de chez vous :
• Association Vallée du Léguer : 02 96 43 01 13
• Comité de bassin versant du Léguer : 02 96 05 93 59
Ce qu’il ne faut
pas faire :
• les acheter
• les planter
• remanier de la
terre contaminée
• vider les
aquariums en
milieu naturel
• les traiter avec
des produits
phytosanitaires
Crédits photos : G. Le Cunff, V. Troadec, M. Bredèche, A. Mimaud, S. Jouon, L. Diard, C. Lutrand, C. Coubard, F. Lutrand, M. Indre, S. Guigen (LTA), CBVLG, ERB, CBN, F. Brunet. Illustrations : Gildas Chassebœuf
Attention aux plantes invasives
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