Collège de Médecine Vasculaire et de Chirurgie Vasculaire ANNEXE : Pour en savoir plus… CHIRURGIE DES VARICES DES MEMBRES INFERIEURS En France, la chirurgie des varices vient au 5 ème rang des interventions les plus pratiquées. La chirurgie supprime la varice mais pas l’insuffisance veineuse. Les techniques sont nombreuses et il est difficile de se faire une idée précise des résultats à travers les données de la littérature, en raison du manque de rigueur vis à vis des classifications cliniques et anatomiques. I - INDICATIONS OPERATOIRES 1- Varices non compliquées Chez l’homme, les varices symptomatiques et les varices volumineuses, en rapport avec une incontinence des réseaux saphéniens, doivent être opérées. Chez les femmes jeunes, il est recommandé d’attendre la dernière grossesse, pour éviter les récidives. Chez les patients présentant des facteurs de risque cardio-vasculaires (tabac ++, cardiopathie, artériopathie ...), il faut, dans la mesure du possible, rester conservateur au niveau des troncs saphéniens, pouvant servir pour un pontage artériel ultérieur. 2 - Varices compliquées : - Thrombose veineuse superficielle : la cure chirurgicale des varices se fait classiquement à distance de l’épisode thrombotique, sauf lorsque le thrombus se situe à proximité des crosses saphéniennes. - Ulcères : la chirurgie peut être entreprise avant cicatrisation complète de l’ulcère, en l’absence d’infection. Elle a pour but de favoriser la cicatrisatoion et d’empêcher les récidives. La conduite à tenir vis à vis des perforantes jambières incontinentes est discutée. Il s’agit probablement d’une bonne indication à une chirurgie endoscopique. Notons que les résultats d’une chirurgie veineuse superficielle sont nettement moins bons lorsqu’il existe une incontinence associée des veines profondes. - L’hypodermite de stase peut modifier la technique chirurgicale, en évitant les incisons dans les zones fragiles. II - TECHNIQUES OPERATOIRES La chirurgie peut faire appel à l’éveinage (stripping), à la crossectomie ou aux phlébectomies selon diverses indications. 10 Collège de Médecine Vasculaire et de Chirurgie Vasculaire Le geste chirurgical est précédé par un repérage pré-opératoire avec marquage cutané permettant de traiter tous les segments veineux incontinents. Le résultat de la chirurgie dépend en partie de la qualité de ce repérage. L’anesthésie peut être selon les préférences des équipes, soit locale, soit locorégionale, soit générale. Les variantes techniques concernent essentiellement l’exérèse des veines saphènes. Le pansement postopératoire fait appel à une compression par bandes élastiques ou par collants (bas) de classe II, dès la fin de l’intervention, maintenue pendant le premier mois postopératoire. Il n’y a actuellement pas de consensus sur le traitement anticoagulant postopératoire : le plus souvent un traitement par HBPM à dose préventive est institué pour une semaine. La durée de l’hospitalisation est en moyenne de 48h. De plus en plus d’interventions sont réalisées en chirurgie ambulatoire. Les varices bilatérales sont traitées dans le même temps opératoire. Le patient est revu par son chirurgien un mois après l’intervention, et par son phlébologue au deuxième mois, pour une sclérothérapie complémentaire éventuelle. III- COMPLICATIONS L’analyse de la littérature est difficile et l’évaluation objective des résultats est pratiquement impossible. Les hématomes sont inéluctables et régressent spontanément en quelques semaines. Plus rarement une lymphocèle du Scarpa peut survenir. Les complications durables sont essentiellement neurologiques, en rapport avec le traumatisme du nerf sensitif saphène interne ou saphène externe. Des complications exceptionnelles (plaies des veines profondes, plaies artérielles, lésions du nerf sciatique) sont également rapportées. Le risque thrombo-embolique est faible (0.1 à 0.2 %), mais justifie pour beaucoup une prophylaxie par un traitement anticoagulant. Les récidives concernent un tiers des cas, elles sont difficiles à différencier de l’évolutivité de la maladie variqueuse. L’évolution technique actuelle, vers une “ Chirurgie à la carte ”, adaptée à chaque cas en fonction des données hémodynamiques préopératoires, devrait entraîner une diminution des récidives “ vraies ”, au cours des années à venir. 11