Position de Sambre Avesnois dans la région Nord-Pas de Calais L’arrondissement d’Avesnes constitue dans son ensemble une des seize sousrégions identifiées dans la région Nord-Pas de Calais. Ce sont les confins Sud-Est du département du nord, limités au Nord et à l’Est par la frontière belge, et au Sud par le département de l’Aisne. Au-delà de cette réalité administrative, il y a la réalité des paysages forgés par l’histoire et la géographie qui fait du territoire de Sambre Avesnois une région carrefour au cœur d’un système nord européen qu’il convient aujourd’hui de valoriser. LA GÉOLOGIE ET LA GÉOGRAPHIE La carte géologique du Nord-Ouest de l’Europe permet d’emblée de situer notre territoire dans un contexte de rencontre : dernières avancées du massif schisteux rhénan vers l’ouest, extrémité nord du bassin parisien, sud du bassin angloflamand. Cette même configuration se retrouve plus au Sud en Thiérache de 1 l’Aisne et plus au Nord en direction de Mons en Belgique. Les schistes primaires ardennais, les craies et craies marneuses secondaires du Bassin Parisien, les lentilles de sables et argiles tertiaires du bassin anglo-flamand sont recouverts d’une couche de limons quaternaires. Celle-ci atténue les particularités du substrat rocheux sans pour autant les effacer, et laisse place à une grande diversité végétale et paysagère. POSITION DE LA SAMBRE AVESNOIS DANS LA RÉGION NORD-PAS DE CALAIS Entre 230 et 100 mètres d’altitude, le territoire de Sambre Avesnois est la partie haute de la région Nord-Pas de calais. La géographie physique, relief et hydrographie découle de la situation Plaine maritime géologique. En marge du massif ardennais et sur le rebord du bassin parisien, le Haut Pays se prolonge vers l’Ouest par les collines de l’Artois jusqu’au Boulonnais. Une coupe transversale de la Flandre intérieure Mélantois Pévèle Mont Cassel (167 m) Mer du Nord 0m Grès de l'éocène supérieur Hainaut et Thiérache Bassin houiller Plaine de la Lys région Nord-Pas de Calais permet de situer notre territoire, à la fois intégré dans l’espace régional et en liaison directe avec les caractéristiques de ses espaces frontaliers. Ardenne 200 100 Dunes 0m 100 200 0 10 km 300 400 Sables Argiles tetiaires Craie marneuse Argiles récentes Craie Terrains primaires Le pendage du relief lié au réseau hydrographique est sans doute le phénomène qui influence le plus les directions de l’organisation territoriale. Si l’Oise naît dans les schistes des Ardennes belges, elle suit son cours vers le Bassin Parisien au sud, jusqu’à retrouver la Seine en captant l’Aisne au passage. La Sambre, au contraire, surgit dans les terrains calcaires des contreforts du Bassin Parisien pour se diriger vers le nord et rejoindre le grand système hydrographi- 2 que nord européen jusqu’aux eaux mêlées du Rhin, de la Meuse et de l’Escaut qui forment le "Grand Delta ". C’est donc vers le nord que se tourne naturellement notre territoire en position de seuil vers les Bas Pays. POSITION DE LA SAMBRE AVESNOIS DANS LA RÉGION NORD-PAS DE CALAIS L'HISTOIRE MENAP Les peuplades et cités gauloises se partageaient au deuxième siècle avant notre ère l’actuel espace régional. Les Ménapes se concentraient en Flandre au nord de leur oppidum et cité de Cassel. Les Morins occupaient le Boulonnais et le Haut Artois, autour des centres de Boulogne et Thérouanne. Les Atrébates se groupaient en Artois autour d’Arras. Les Nerviens se concentraient autour de Bavay et Tournai, entre Sambre et Escaut. S Cassel MORINS N E S ER V I Thérouanne N ATREBATES Arras AM BIE NS VIROMANDIENS Bavay REMES St-Quentin PEUPLEMENT DU NORD-PAS DE CALAIS AVANT JULES CÉSAR Aa M O S E N P I r Yse N S R I E M A N De ûle Lys B E L G I Q U E nch e B I E N B É R T A A T E S S ETRUN NOYELLEVION e arp I Sc ETRUNSUR-ESCAUT N E R V re mb Sa AVESNELLES Forteresse gauloise (oppidum) Limites actuelles de la région Nord-Pas de Calais Rivage actuel Au quatrième siècle, l’aventure romaine prend fin et les provinces Belgique et Germanie se concrétisent par une frontière. C’est le limes qui, dans la proue ardennaise, sépare aujourd’hui la France de la Belgique à l’est de notre territoire de référence. CITÉ DES MENAPIENS COURTRAI (Cortoriacum) CITÉ ULOGNE CASSEL (Castellum Menapiorium) (Bononia) DES ESTAIRES (Minariacum) BOULONNAIS THÉROUANNE CITÉ FRENCQ icus Dolucens) DES (Tarvenna) TOURNAI (Turnacum) MORINS BRIMEUX CITÉ (Lintomagus) DES ATREBATES CITÉ DES NERVIENS ESCAUTPONT (Pontes Scaldis) FAMARS ARRAS (Fanum Martis) (Nemetacum) BERMERAIN CITÉ DES (Hermoniacum) CAMBRAI AMBIENS (Camaracum) THIÈVRES ABBEVILLE (Teucera) (Ad Lullia) AMIENS ST-QUENTIN (Samarobriva) (Augusta Viromanduorum) Voies romaines Chef-lieu de cité Reconnues par l'archéologie Bourg (vicus) Tracé incertain 3 E t Ca au A M N S G A U L E E sc La romanisation effectuée lors des conquêtes de César au premier siècle avant Jésus-Christ allait renforcer les cités gauloises et instaurer entre elles des axes de communication rationnels et désenclavants. Ainsi, Bavay est relié par les voies romaines à Cologne via Tongres dans la province Belgique, à Reims vers le sud, à Cambrai, Arras, Boulogne vers l’ouest, à Tournai et les Bas-Pays vers le nord. IEN BAVAY (Bavacum) POSITION DE LA SAMBRE AVESNOIS DANS LA RÉGION NORD-PAS DE CALAIS Au Haut Moyen Âge, les pays s’organisent en fonction des évêchés : quatre diocèses sont établis de part et d’autre de la frontière franco-impériale. Le diocèse de Cambrai qui inclut notre territoire s’étend largement au Nord dans la partie impériale tandis que les diocèses de Tournai, Arras et Thérouanne se partagent les pays de l’ouest. MONASTÈRES, TOPONYMES AVANT L'AN 1000 Wormhoudt Yse r St-Momelin Wierreau-Bois St-Bertin De Samer ûl Aa TOURNAI Lys THÉROUANNE St-Calixte St-Josse Ca nch e Condé St-Pierre Ste-Rictude Ste-Berthe St-Sylvin Mont-St-Éloi Denain rpe Sca ARRAS St-Vaast St-Landelin St-Amand Hamage E sc au t St-Sauler Maubeuge Sts-Pierre bre et Paul am S CAMBRAI St-Humbert St-Lambert ARRAS Toponymes germaniques Évêché Limites actuelles de la région Nord-Pas de Calais Toponymes romano-germaniques Toponymes saxons Rivage actuel e Rivage au Ve siècle e Monastères créés entre le VII et le IX siècle Au Moyen Âge, les premières principautés féodales flamandes et hennuyères se répartissent de part et d’autre de la frontière franco-impériale, tout en jouissant d’une relative autonomie jusqu’à se constituer en comtés de Flandre, d’Artois et du Hainaut au quatorzième siècle. Bruges Gand Comté Calais Boulogne- Comté sur-Mer Flandre Bruxelles Ypres Camp du Drap d’Or Saint-Omer de Boulogne Comté Montreuilsur-Mer de Azincourt 1415 Thérouanne Lille d’Artois Tournai Comté de Saint-Pol Comté Mons du Saint-Pol ComtéCrécy de 1346 Arras Abbeville Ponthieu Limite entre la France et le Saint-Empire Germanique Limite des grands comtés Limites actuelles de la région Nord-Pas de Calais Hainaut Cambrai Comté de Cambrai Au roi de France Au roi d'Angleterre Au duc de Bourgogne Grandes batailles 4 POSITION DE LA SAMBRE AVESNOIS DANS LA RÉGION NORD-PAS DE CALAIS Ces comtés entreront dans la maison de Bourgogne dans une relative unification sous Charles le Téméraire avant de constituer la partie méridionale des possessions des Habsbourg par rapport au Royaume de France. Par le jeu des successions, les Pays-Bas méridionaux sont, dès la fin du XVIe siècle, annexés à la couronne espagnole. L’ÉTAT BOURGUIGNON À L’ÉPOQUE DE CHARLES-LE-TÉMÉRAIRE : LE RÊVE DE L’EMPIRE DU MILIEU Hollande Amsterdam Évêché d’UtrechtGueldre Brabant Gueldre Bruges Anvers Flandre Calais Artois Lille Aix-la-Chapelle Hainaut Arras Amiens Picardie Gand Bruxelles Liège Tournai Évêché de Liège Luxembourg Évêché de Cambrai Luxembourg Reims Metz Bar-le-Duc Nancy Troyes Lorraine Brisgau Sundgau Comté Duché Dijon Besançon de de Nevers Bourgogne Comté de Bourgogne Possessions de la maison de Bourgogne Acquisitions temporaires de Charles-le-Téméraire Possessions anglaises Possessions des ecclésiastiques Limite entre la France et le Saint-Empire Germanique 5 POSITION DE LA SAMBRE AVESNOIS DANS LA RÉGION NORD-PAS DE CALAIS Ainsi, au début du XVIIe siècle, le territoire qui deviendra la région Nord-Pas de Calais est inclu dans les Pays-Bas méridionaux, hormis le Boulonnais. La frontière sud, au niveau de l’Artois, du Cambrésis et de l’Avesnois, restera la limite sud des futurs départements du Pas-de-Calais et du Nord jusqu’à aujourd’hui. Le rattachement à la France s’effectue au fil des guerres de conquête de Louis XIV qui fixèrent la frontière Nord telle qu’elle existe actuellement, en malmenant pendant près d’un siècle, l’unité forgée auparavant. Au gré des batailles et des traités, les Pays-Bas espagnols sont peu à peu rognés. Les places fortes et les villes fortifiées se multiplient entre Mer du Nord et Meuse et se renforcent des deux côtés d’une large ligne de front pour finalement être incluses dans le système défensif du Pré Carré de Vauban. Par le traité des Pyrénées en 1659, le Dunkerquois, l’Artois d’Arras à Béthune et les territoires autour d’Avesnes de Landrecies et du Quesnoy, sont intégrés au royaume de France ainsi que quelques terres des Ardennes autour de Philippeville. TRAITÉ DES PYRÉNÉES (1659) Les Dunes 1658 Dunkerque Calais Pays-Bas espagnols Boulogne Saint-Omer Lille Thérouanne Béthune Montreuil Lens 1648 Douai Philippeville Arras Le Quesnoy Avesnes Cambrai Royaume de France Acquisitions du Roi de France Grandes batailles Frontière Limite régionale actuelle En 1668, le traité d’Aix-la-Chapelle prolonge vers le Nord ces acquisitions en intégrant à la France une partie de la Flandre, les territoires entre la vallée de la Lys et la Scarpe incluant Douai, Lille, Tournai, Courtrai, et la région de Binche. TRAITÉ D'AIX-LA-CHAPELLE (1668) Dunkerque Furnes Calais Bergues Courtrai Boulogne Saint-Omer Armentières Lille Tournai Béthune Orchies Mons Blinche Douai Philippeville Arras Cambrai Royaume de France Acquisitions du Roi de France Frontière Limite régionale actuelle 6 Avesnes POSITION DE LA SAMBRE AVESNOIS DANS LA RÉGION NORD-PAS DE CALAIS En 1678, le Nimègue reconstitue une unité territoriale par l’annexion des terres flamandes de Saint-Omer, Bailleul et Ypres, du Cambrésis jusqu’à Valenciennes, et de la région de Maubeuge tout en cédant une partie des terrains plus au Nord. TRAITÉ DE NIMÈGUE (1678) Furnes Calais Dunkerque Courtrai Saint-Omer Boulogne Bailleul Lille Tournai Ath Béthune Blinche Mons Douai Valenciennes Arras Philippeville Maubeuge Barbenjon Avesnes Cambrai Royaume de France Acquisitions du Roi de France Territoires cédés Frontière Limite régionale actuelle Haumont ne rentre dans le territoire qu’en 1699. Après le siège de Lille de 1708, le bataille de Malplaquet en 1709 et celle de Denain en 1712, le traité d’Utrecht de 1713 trace, quasiment définitivement, la frontière du Nord de la France telle que nous la connaissons aujourd’hui. TRAITÉ D'UTRECHT (1713) Dunkerque Furnes Calais Ypres Boulogne Saint-Omer Tournai Béthune Lille Valenciennes Malplaquet 1709 Douai Arras Denain 1712 Cambrai Maubeuge Haumont Avesnes Territoires cédés en 1713 Acquisitions de 1699 Ajustements du XIXe siècle Territoires acquis Territoires cédés La stabilité de cette frontière est ébranlée par les guerres napoléoniennes et les conquêtes éphémères des régions du Nord jusqu’à l’Elbe. Mais ce sont surtout les guerres "modernes" de 1870, 1914-1918 et 1939-1945, qui, par invasions, dévastations et démolitions, rappelleront combien il s’agit ici d’un territoire à enjeu pour les différents belligérants. Cette histoire tumultueuse de la formation de l’unité régionale doit nous inciter à davantage nous tourner vers le territoire européen. 7 Grandes batailles Frontière Limite régionale actuelle POSITION DE LA SAMBRE AVESNOIS DANS LA RÉGION NORD-PAS DE CALAIS LES PAYSAGES AGRAIRES On retrouve dans le domaine agraire pour la région Nord-Pas de Calais, la même confrontation de zones limites entre bassin parisien et bassin anglo-flamand, sensible tant pour la géologie que pour la géographie. Deux civilisations agraires se rencontrent : civilisation des champagnes ou champs ouverts sur les plaines limoneuses des pays de la charnière entre les deux bassins sédimentaires et qui comprend l’essentiel de la région, et civilisation du semi-bocage à habitat dispersé en terres humides des pays de la Mer du Nord. Mais entre les deux, s’intercalent des "pays" variés, répondant aux particularités du milieu physique, jusqu’à constituer des ensembles tout à fait originaux. C’est le cas de la fosse du Boulonnais et de son embocagement, de la Pévèle au sud de Lille et de son habitat nébuleux et surtout de la Thiérache et ses abords. Dès le milieu du Moyen Âge, les agriculteurs de la Thiérache prirent l’option de la production animale et d’un système herbager. La toponymie des noms de lieux y montre deux strates, l’une villageoise, du Haut Moyen Âge, l’autre médiévale ou récente s’appliquant aux écarts tandis que le bocage devient la règle. "La phase finale de la mise en herbe eût lieu vers le XVIIe siècle : à partir de ce moment, un système herbager pur devient caractéristique de l’Avesnois-Thiérache […]. Cette transformation s’est faite par suite de l’ouverture à l’économie de marché […]. Les habitants d’une région au sol froid et humide, au climat pluvieux, se sont rendu compte que, dans ces conditions, ils avaient intérêt à élever des bovins, à vendre aux villes en croissance bêtes de boucherie et produits laitiers, et à acheter les grains nécessaires à leur subsistance […]. Depuis lors, c’est une des régions les plus exclusivement herbagères de France…", écrit Pierre Flatrès, géographe ruraliste. Le bocage, image de marque et critère d’identité de l’Avesnois, se prolonge dans une zone de transition vers le plateau hennuyer à l’Ouest et les pays de la Sambre au Nord, ne laissant que les interfluves en champs ouverts. C’est dans cette zone de transition que le maillage bocager se clarifie actuellement, au risque de contrarier les entités paysagères existantes et redéfinies par le PNR. ÉVOLUTION DES PRAIRIES PERMANENTES ENTRE 1990 ET 2005 Prairies préservées Prairies apparues Prairies disparues 8 POSITION DE LA SAMBRE AVESNOIS DANS LA RÉGION NORD-PAS DE CALAIS sée dès le début de la révolution industrielle". (P. Flatrès) En effet, tous les éléments étaient réunis en Avesnois pour une proto-industrie sidérurgique : minerais de fer superficiels sur le plateau ardennais, charbon de bois produit par les régions forestières, énergie des cours d’eau. Les forges étaient nombreuses et dispersées avec une localisation préférentielle autour de Glageon et Anor. ferrées, canaux) et que se sont structurées les agglomérations. Nous rappellerons brièvement la place que tient la sousrégion de Sambre Avesnois dans l’identité industrielle régionale et nationale. "L’Avesnois Thiérache a été historiquement la première région sidérurgique et la première région verrière du Nord Picardie. L’exploitation des carrières de calcaire carbonifère –qualifié de marbre– y est ancienne et l’industrie textile fut mécani- LES PAYSAGES INDUSTRIELS Nous ne reviendrons pas sur l’industrialisation de la région du Nord dans son ensemble, basée sur la trilogie textile, charbon, sidérurgie. C’est par et pour ces industries que s’est fondée l’organisation des voies de circulation (routes, voies TEXTILES, CHARBON ET MÉTALLURGIE EN 1800 (D'APRÈS LE RAPPORT DU PRÉFET BOTTIN) Dunkerque Aa Calais Bergues Ly s r Yse Hardinghem St-Omer Béthune nch e ûle Lille Seclin Carvin Lens Douai St-Pol St-Amand rpe Sca Hesdin Condé Fresnes Anzin Valenciennes Aniche Arras Auxi Tourcoing Roubaix ut Fruges Ca De ca Montreuil Comines Es Bailleul Armentières Steenwerck Merville Aire Estaires lillers Hazebrouck Lys Boulogne Au thie Bapaume Maubeuge e Hautbr Avesnes fourneau Cambrai Caudry m Sa Le Cateau Glageon forges Trélon Anor Extraction de houille Zone de forte concentration textile Cours d'eau navigables Extraction de fer Autres zones textiles importantes Canaux Activités métallurgiques importantes Petits centres textiles Limites départementales actuelles Activités métallurgiques À partir des années 1820-1830, c’est la technique de la fonte au coke qui détermine la production. C’est pourtant à cette période que débute l’industrialisation de la vallée de la Sambre, loin du Bassin Minier régional. Les hauts-fourneaux se multiplient à Aulnoye, Haumont, Maubeuge, Louvroil, Ferrière-la-Grande… sous l’impulsion du capital belge. En prenant appui sur la Sambre canalisée, les firmes de la région de Charleroi puis de Liège établirent leurs usines à l’intérieur du cordon douanier sur le territoire français. L’essor aura duré plus d’un siècle, rendant la déprise industrielle difficilement maîtrisable. Les verreries ont été héritières d’une longue tradition rurale. Le musée du verre de Sars-Poteries en est le reflet ! Puis, entre 1860 et 1914, des firmes belges, encore, fondèrent des glaceries sur la Sambre, à Boussois, pour concurrencer Saint-Gobain dans l’Aisne. Le travail du textile y a été très ancien comme dans toute la région du Nord, dispersé en nébuleuse dans de nombreuses communes rurales. L’agglomération de Fourmies fut un temps la rivale de Roubaix dans le domaine de la laine. Il en reste l’écomusée et un beau patrimoine industriel à valoriser. 9 L’extraction de la pierre a laissé de nombreuses carrières qui sont autant de particularités paysagères à aménager. Au regard de son histoire rurale et industrielle, la région de Sambre Avesnois bénéficie d’une identité forte dans l’ensemble des sous régions du Nord-Pas de Calais. Si son relatif éloignement de la métropole lilloise peut apparaître comme un frein à sa mutation, sa position de carrefour entre les Ardennes à l’Est, le Hainaut belge au Nord et la Champagne au Sud, est un atout de désenclavement incontestable pour renouer avec l’histoire territoriale nord européenne.