"Lorraine : la télémédecine en actions" - Est

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L'Est Républicain - Région Lorraine / Sa. 28
Septembre 2013
Santé Les enjeux de la télémédecine
en Lorraine
La médecine de l’avenir
쮿 Un chariot de télémédecine identique est utilisé au centre
pénitentiaire de Nancy-Maxéville
Pont-à-Mousson. La mise en
œuvre de certains outils de télémédecine permet de gagner
sur les temps d’intervention
afin de sauver la vie des patients et épargner celle des
médecins. « Dans les situations sans délais quand des
chirurgiens prennent un avion de nuit par mauvais temps
pour prélever un organe, on
met en danger une équipe »,
avance Étienne Chouvet, médecin coordonnateur hospitalier des prélèvements d’organes et de tissus au CHR de
Metz-Thionville.
Jeudi soir, à l’abbaye des
Prémontrés de Pont-à-Mousson, dans le cadre des rencontres sur « La télémédecine en
actions », le médecin présentait l’application, utilisée depuis le mois de juin, permettant aux chirurgiens de
disposer d’images scanners
de l’organe en plus de la description anatomique. « Le chirurgien se déplace car il sait
que le prélèvement est possible, avant il découvrait la situation sur place ».
Étienne Chouvet considère
la télémédecine comme « un
outil moderne de transmission d’images et d’informations sécurisées aux normes
médicales ». Une prouesse
rendue possible par « Télésanté Lorraine », un groupement de coopération sanitaire
(GCS) auquel adhèrent 45 établissements à ce jour. Le médecin croit en l’avenir de la
télémédecine car « on ne peut
pas avoir de spécialistes dans
tous les domaines au sein de
l’ensemble des centres hospitaliers ».
Les outils de téléconsultation réduisent les temps de
prise en charge de victimes
d’AVC (accident vasculaire
cérébral). Les neurologues du
CHU de Nancy suivent les patients présents dans les cen-
Photo ER
tres hospitaliers de Bar-leDuc, Verdun et Épinal. Denis
Titah, cadre hospitalier, utilise
lui aussi le chariot de télémédecine auprès des patients du
centre pénitentiaire de Nancy-Maxéville pour les consultations pré-anesthésiques et
dermatologiques. « L’entretien est interactif entre le patient et le médecin. De plus, on
gagne du temps en évitant les
sorties du centre ».
Après le passage en revue
des différents outils, à commencer par la téléradiologie,
une table ronde a réuni deux
généralistes, un médecin gériatre et Alexandre Horrach,
directeur général de l’AEIM,
pour évoquer les autres usages d’une télémédecine en
Lorraine, soutenue par l’ARS
et « considérée comme une
référence nationale », selon
son président, Claude d’Harcourt.
Les généralistes ont souligné un confort pour les patients qui perdaient du temps
dans les transports et les salles
d’attente avant de faire examiner une lésion cutanée en
quelques minutes. Ils sont favorables à tous ces outils mais
craignent les problèmes techniques lors des consultations à
distance avec les spécialistes.
Jean-Louis Fuchs, chargé de
mission en systèmes d’information à l’ARS, assure que le
« zéro défaut pendant 24 heures n’existe pas ». Cependant,
le GCS Télésanté a mis en place « une continuité de services
y compris en mode dégradé ».
« La bonne utilisation des
outils peut entraîner une richesse importante », pointe
Alexandre Horrach, avant de
définir la télémédecine. « Il
s’agit de faire d’une compétence plurielle, une compétence unique au service de la
personne ».
JérômeBOURGUIGNON
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