Page 1 sur 27 Chap. 9 L’EROSION FLUVIALE - Identifier les agents et les types d’érosion ; Définir : érosion et érosion fluviale, vallée et vallée fluviale, drainage, etc. Décrire le mécanisme de l’érosion fluviale ; Décrire les formes de vallée et les phases d’évolution de la vallée fluviale ; Décrire le mécanisme de drainage et présenter les types de drainage. INTRODUCTION L’érosion peut être entendue comme la perte graduelle de substance (d'un élément du relief terrestre). En géologie, c’est l’ensemble des facteurs agissant au voisinage de la surface terrestre et modelant son relief. C’est aussi l’ensemble des actions externes des agents atmosphériques, des eaux, des glaciers qui provoquent la dégradation du relief. L’érosion est l’une des manifestations de l’activité externe de la Terre. De manière générale, elle est responsable de l’aplanissement des reliefs au cours du temps, engendrant parfois des transformations de paysage spectaculaires. Il existe différents agents et différents types d’érosion dont les principaux sont : l’érosion éolienne, glaciaire, marine et par les eaux de ruissellement1. I- MECANISME GENERAL DE L’EROSION L’érosion comporte trois phases étroitement liées : destruction du matériel rocheux (l'ablation du matériel), le transport et l'accumulation des débris (dépôt du sédiment). L'efficacité de l'érosion dépend des facteurs suivants: • granulométrie du matériel (les blocs sont moins facilement érodés que les sables) ; • dynamisme de l'agent érosif (un vent fort érode davantage qu'une brise calme) ; • topographie (les pentes raides s'érodent plus rapidement que les pentes douces sous l'effet du ruissellement) ; • présence de végétation (une couverture végétale L'érosion se manifeste par l'enlèvement, l'arrachement, la mise en solution, puis le dépôt, de particules détachées de la surface du sol et des roches. Le résultat est une ablation qui se traduit par un modelé d'érosion (par exemple le ravin ou l'auge). Sous l'action de la pesanteur, seule (éboulis, éboulement) ou assistée par les agents d'érosion que sont l'eau, la glace, les vagues et le vent, les débris sont déplacés. Ce transport à plus ou moins longue distance aboutit à des accumulations créatrices de modelés construits (cône de déjection, cordon littoral, dune, moraine) ou fournit la matière première des sédiments lorsque ceux-ci se déposent au fond d'un lac ou d'un océan. L'érosion implique que les constituants des substrats rocheux puissent être mobiles. Son action s'exerce immédiatement sur tous les matériaux 1 Ecoulement (des eaux provenant de la pluie ou de la fonte des neiges) à la surface de la terre Page 2 sur 27 meubles (sable, argile, limon, sol, dépôt caillouteux) dès l'instant qu'ils sont exposés à l'air libre, sans protection du couvert végétal. Il n'en est pas de même pour les roches mécaniquement dures (granite, calcaire, grès) pour lesquelles une transformation préalable, la météorisation, s'impose. A- L’ablation (altération) La destruction du matériel rocheux se fait par altération2 des roches, c’est-à-dire la séparation des éléments d'une roche par l'action de phénomènes physiques et chimiques. L’altération est donc l'ensemble des processus qui décomposent et désagrègent3 les roches produisant les grains sédimentaires et des constituants dissous. Il existe trois familles de processus d'altération : Les processus chimiques entraînent une modification de la composition chimique ou une dissolution des minéraux de la roche. Ils nécessitent la présence d'eau et sont de loin les plus importants. Les processus physiques provoquent une fragmentation mécanique de la roche sans affecter la composition des minéraux. Les processus biologiques conduisent également à une fragmentation ou à une détérioration chimique des roches par l'action d'organismes vivants (animaux, plantes, bactéries). a) L'altération physique se traduit par la fragmentation de la roche (sans modification de sa constitution). Elle provient essentiellement des variations de température (une chaleur intense par exemple), de l'action de l'eau gelant dans les fissures de la roche, et d'organismes vivants, tels que racines d'arbres et animaux fouisseurs. Les roches se dilatent ou se contractent suivant la température, provoquant l'émiettement, la desquamation et l'exfoliation des couches superficielles. Le gel et les organismes agrandissent les fissures, exposant les couches plus profondes à l'altération chimique. Les processus mis en œuvre dans l'altération physique sont les suivants: - La gélifraction est un processus d'altération physique correspondant à une fragmentation de la roche liée à l'action du gel et du dégel. La gélifraction correspond à la fragmentation d'une masse rocheuse en réponse aux pressions exercées par le gel et le dégel de l'eau qu'elle contient : en effet, une même quantité d'eau occupe un volume plus grand (d'environ 9%) à l'état solide qu'à l'état liquide. En gelant dans les vides d'une roche, l'eau tend à les agrandir, créant ainsi des fractures. Les fragments ainsi créés se désagrègent lors du dégel. De nombreuses répétitions du cycle gel-dégel sont cependant nécessaires pour réduire une roche en morceaux. Les roches riches en fissures sont généralement débitées en blocs anguleux par ce processus. Les roches homogènes mais poreuses, se désagrègent grain par grain. 2 L'altération regroupe l'ensemble des processus qui décomposent et désagrègent les roches produisant les grains sédimentaires et des constituants dissous. 3 En géologie la désagrégation est la fragmentation (d'une roche) sous l'action d'agents physiques Page 3 sur 27 La gélifraction est un phénomène important dans les endroits où la température avoisine 0 degrés à certaines périodes de l'année, comme en haute montagne et dans les régions polaires. - L'haloclastie est un processus d'altération physique. La fragmentation de la roche est causée par la formation de cristaux de sels suite à l'évaporation de l'eau qu'elle contient. L'haloclastie correspond à la fragmentation d'une masse rocheuse par des cristaux de sels formés lors de l'évaporation de l'eau qu'elle contient. Lorsque de l'eau riche en sels dissous contenue dans une roche s'évapore, des cristaux de sels se forment. En grandissant, ils exercent des pressions au sein de la roche, comme la glace dans le cas de la gélifraction. Ces pressions conduisent peu à peu à une fragmentation de la roche. L'haloclastie est particulièrement efficace dans les roches sédimentaires poreuses. C'est un phénomène fréquent le long des littoraux et dans les régions semi-arides. Il peut même avoir lieu dans les déserts où les rosées et les rares pluies fournissent l'humidité nécessaire. - La thermoclastie est un processus d'altération physique. La fragmentation de la roche est causée par des changements marqués de la température extérieure. La thermoclastie correspond à la fragmentation d'une masse rocheuse en réponse à de fortes variations de la température extérieure. Les variations de température que subit une roche provoquent des épisodes de dilatation (chaud) et de contraction (froid) sur une certaine épaisseur. A la longue, des fractures se forment entre la zone externe qui réagit aux changements de température et la zone interne qui est inerte. Ces fractures délimitent des feuillets rocheux qui peuvent être enlevés. Par ailleurs, les variations de température ont tendance à désagréger les roches composées de différents La thermoclastie est fréquente dans les déserts tropicaux où l'écart entre les températures diurnes et nocturnes peut dépasser 50 degrés. - L'exfoliation et la desquamation sont des phénomènes par lesquels une masse rocheuse compacte et homogène se fracture en feuillets. L'exfoliation est un processus d'altération qui délite les roches massives et homogènes en grandes dalles courbes, épaisses de quelques décimètres et parallèles à la topographie. Ce type de fracturation semble lié à la diminution de pression lorsque des roches d'origine profonde (magmatiques ou métamorphiques) sont mises à jour par l'érosion (c.à.d. l'enlèvement) des couches superficielles. Le terme desquamation (synonymes : altération en pelure d'oignon, altération sphéroïdale) est utilisé lorsque les feuillets rocheux ont une épaisseur millimétrique ou centimétrique. Ce phénomène est encore mal compris actuellement. Il produit parfois des morphologies similaires à celles résultant de l'hydrolyse de roches cristallines fracturées (altération en boules). b) L'altération chimique décompose la roche en modifiant lentement la nature des minéraux constitutifs. Elle se fait de nombreuses façons : par dissolution des minéraux par l'eau et les acides faibles du sol ; par oxydation ; réaction chimique avec le dioxyde de carbone ; et par hydratation (combinaison de l'eau et de minéraux produisant une réaction chimique). Les plantes, telles que les lichens, décomposent également certaines roches en extrayant des substances nutritives solubles et du fer des minéraux. La respiration des plantes au niveau des Page 4 sur 27 racines produit en outre du gaz carbonique qui acidifie les eaux environnantes et favorise les processus chimiques d'altération (hydrolyse, dissolution). - La dissolution4 est un processus d'altération chimique correspondant à la dissociation d'une substance solide dans un liquide. Certains minéraux peuvent être dissous par l'eau. Processus d'altération chimique le plus simple, la dissolution peut être définie comme la mise en solution d'une substance solide dans un liquide que l'on appelle le solvant. Dans la nature, le solvant est en général l'eau douce ou l'eau de mer. Les minéraux les plus sensibles à la dissolution sont la halite (NaCl) et le Les gaz aussi peuvent être dissous dans l'eau. Le gaz carbonique atmosphérique est par exemple dissout dans l'eau de pluie produisant un acide faible, l'acide carbonique. Ce même acide peut être formé dans les eaux de ruissellement qui incorporent le gaz carbonique produit par la respiration des plantes. La présence de gaz carbonique dans l'eau augmente son pouvoir dissolvant. - L'oxydation est un processus d'altération chimique qui affecte particulièrement les minéraux riches en fer. L'oxydation se définit comme la perte d'un électron par un atome ou une molécule. Dans le cas du fer, l'ion ferreux (Fe2+) s'oxyde en ion ferrique (Fe3+) par la perte d'un électron. Lorsqu'un minéral contenant du fer (ou du manganèse ou du soufre) entre en contact avec de l'oxygène, il s'oxyde en produisant un autre minéral. Cette réaction se déroule aussi bien à la surface de la terre que dans les profondeurs océaniques. La présence d'eau douce ou marine accélère le processus d'oxydation. Les minéraux silicatés riches en fer (pyroxènes, amphiboles) sont fréquents dans la nature. Par oxydation, ils se transforment en oxydes de fer aux teintes brun-rouge caractéristiques (voir exemple ci-contre). - L'hydratation5 est une altération chimique qui affecte les roches composées d'éléments capables de fixer une molécule d'eau. L'hydratation est une réaction chimique qui affecte les minéraux capables de fixer une molécule d'eau dans leur structure, se transformant ainsi en un minéral différent. L'hématite (Fe2O3), par exemple, s'altère en goethite (FeOOH) tandis l'anhydrite donne du Cette réaction implique généralement une augmentation de volume qui conduit à la fracturation de la roche. Dans le cas de l'anhydrite et du gypse, l'augmentation de volume atteint environ 30%. La réaction chimique inverse (déshydratation) est moins commune car les milieux d'altération sont généralement imprégnés d'eau. La géomorphologie, étude des formes du relief, explique comment la désagrégation, l'érosion et autres processus ont donné naissance aux différents paysages. Ces deux processus ont toujours lieu simultanément et produisent des débris qui sont ensuite transportés mécaniquement ou en solution, par l'érosion. 4 Dilution (d'un corps quelconque) dans un liquide Exemple : la dissolution des morceaux de sucre Combinaison chimique (d'un corps) avec l'eau formant un nouveau corps stable. 5 Page 5 sur 27 c) Les agents agissant sur l’altération Quatre facteurs déterminent l'importance de l'altération : la nature de la roche, le climat, l'absence ou la présence d'un sol et le temps. 1. La nature de la roche : une masse rocheuse s'altère d'autant plus vite qu'elle est constituée de 2. Le climat (T° et humidité) : les processus chimiques d'altération (hydrolyse, dissolution, oxydation) sont accélérés dans les climats chauds et humides. En outre, certains processus physiques ne peuvent se dérouler que dans des conditions de température et d'humidité bien précises (voisinage du 0°C pour la gélifraction; écarts de température importants pour la thermoclastie; aridité pour l'haloclastie). 3. Présence ou absence d'un sol : la présence d'un sol renforce l'efficacité des processus chimiques et physiques d'altération, principalement par l'action des organismes (plantes, bactéries, microbes) qu'il contient. L'eau s'infiltrant à travers un sol s'acidifie en incorporant du gaz carbonique et altère plus rapidement la roche sous-jacente. 4. Le temps : pour un climat et une composition minéralogique donnée, le degré d'altération d'un ensemble rocheux est fonction du temps d'exposition aux processus d'altération. La désagrégation des roches contribue également à la constitution du sol6. B- Le transport 1- Le transport des sédiments : définition C’est la mobilisation des produits de l'altération. Pour certains c’est là que commence le processus d’érosion proprement dit. Une fois libérés, ces produits sont transportés par l'air, l'eau, la glace. Les particules sédimentaires produites par les processus d'altération sont, dans la plupart des cas, transportées de leur lieu de formation vers un bassin d'accumulation (par exemple : un lac ou un océan). Le transport des matériaux issus de la désagrégation de la roche s'effectue soit sous forme dissoute dans la circulation des eaux continentales, soit sous forme solide. Dans ce dernier cas, les particules sédimentaires peuvent être entraînées par 6 Les sols résultent de l'altération des roches. L'épaisseur et le type de sol varient suivant le climat sous lequel ils se forment. Un régolite est une couche de sédiment qui provient de l'altération d'un ensemble rocheux et qui n'a pas été transportée, c'est-à-dire un mélange d'argile et de minéraux altérés. Des films microbiens puis des végétaux s'y développent. C'est ainsi que se forme un sol (= régolite contenant une certaine proportion de matière organique principalement d'origine vég L'épaisseur des sols est beaucoup plus grande dans les pays chauds et humides, car ces climats favorisent l'altération chimique. On observe des sols d'une épaisseur allant de 50 à 100 m d'épaisseur sous l'équateur. Cette épaisseur impressionnante découle également du fait que ces sols sont très anciens : cela fait plusieurs millions d'années qu'ils se développent. En Europe du nord, ce n'est que depuis la fin de la dernière glaciation (environ 10000 ans) que les sols ont pu se développer. Ce sont des sols jeunes. Page 6 sur 27 l'effet d'un fluide (vent, eau, glace) ou encore être déplacées en masse ou sous l'action prédominante de la gravité. Le transport par l'écoulement d'un fluide (par exemple : une tempête de sable ou une rivière) peut déplacer les particules sédimentaires sur de grandes distances dans le plan horizontal. Le déplacement en masse (par exemple : un éboulement) s'observe aussi bien dans l'air que dans l'eau et tend à déplacer les particules principalement dans le plan vertical. Le transport des sédiments s'effectue généralement en plusieurs phases (transport, dépôt, transport, etc.) et les moteurs de transport (eau, vent, glace, gravité) peuvent se succéder dans le temps et/ou combiner leur action. 2. Les modes de transport 2.1.- Glissements en masse en l'absence de fluides : déplacement en masse Dans ce cas, les sédiments ne sont pas transportés par le mouvement d'un fluide, mais en masse par l'action de la gravité. Les fluides, principalement l'eau, sont souvent présents dans ce type de transport, mais ils ne servent qu'à lubrifier le sédiment. Le déplacement en masse peut avoir lieu aussi bien dans l'air que dans l'eau. On distingue les processus suivants classés selon la présence croissante d'un fluide : la reptation (mouvement lent des sols selon la pente) ; les éboulements (chute libre de blocs à partir de reliefs escarpés) ; les glissements (déplacement d'une masse de roches ou de sédiments selon une surface de rupture) ; les écoulements gravitaires (par exemple : coulées de boues). Ces processus déplacent des masses considérables de sols et débris rocheux sur des distances courtes (de l'ordre du km). Leur impact sédimentaire est pourtant important, car ils mettent les matériaux mobilisés à la disposition du système fluviatile. Un exemple classique d'avalanche de débris est la catastrophe qui a affecté le village suisse de Elm en 1881: environ 106 m3 de roches se sont détachés d'une paroi, formant après une chute de 450 m un manteau de débris de 10 à 20 m d'épaisseur sur 3 km2. La vitesse de déplacement de ces débris a atteint 155 km/h et 115 personnes ont perdu la vie dans la catastrophe. 2.2.- Ecoulements gravitaires Dans ces phénomènes, les particules sédimentaires sont en suspension dans un fluide, mais leur mouvement est dû à la gravité, non au déplacement du fluide lui-même (à la différence d'un écoulement liquide conventionnel). On distingue quatre types d'écoulements gravitaires: (1) les "grain flows", (2) les "debris flows", (3) les "fluidised sediment flows" et (4) les courants de turbidité (="turbidity currents") a) Les grain flows se déclenchent lorsque la pente d'un dépôt est supérieure à la pente d'équilibre. Les particules sont maintenues en mouvement par des forces dispersives dues aux multiples collisions entre les grains. L'air (l'eau) n'agit que comme un lubrifiant mais ne propulse pas les grains. De grandes stratifications entrecroisées peuvent être produites, mais chaque unité est homogène et ne présente pas de structure interne (Fig. IV.2). L'exemple le Page 7 sur 27 plus connu de grain flow est l'avalanche de sable provoquée au revers d'une dune devenue trop raide. Ecoulement (grain flow) de sable au flanc d'une dune. b) Fluidised sediment flows. Ce type d'écoulement gravitaire est constitué de grains maintenus en suspension par un excès de pression du fluide intergranulaire. Les fluidised sediment flows demeurent en mouvement aussi longtemps que cet excès de pression est maintenu. De nombreuses structures sédimentaires caractéristiques sont produites: figures de charge (="load casts"), "convolute laminations", volcans de sable (="sand volcanoes"), figures en assiettes (="dish structures"), structures d'échappement de fluide (="fluid escape structures") (Fig. IV.2). L'exemple le plus connu de ce phénomène est les sables mouvants (="quick sand"): ces sables saturés en eau (par exemple suite à un dépôt rapide) perdent leur cohésion lors de l'application d'une pression extérieure. A l'échelle géologique, cette pression extérieure est souvent le fait d'une onde sismique. c) Debris flows et mudflows. Les mudflows sont des écoulements de boue sous l'action de la gravité. Si cette boue contient de gros éléments (galets, blocs), on parle alors de debris flow. Ces écoulements ont l'aspect du béton frais et se mettent en mouvement lorsque de fortes pluies ont saturé d'eau leur fraction fine. Leur vitesse de propagation peut atteindre une centaine de km/h et ils provoquent le déplacement de blocs de taille parfois considérable. Le maintien en suspension de ces gros éléments est dû à la rigidité de la matrice et à sa densité relativement forte. Lorsque les forces de gravité deviennent moins fortes que les forces de frottement (internes et sur le fond), la coulée s'arrête: on dit qu'elle gèle. d) Les courants de turbidité. Un courant de turbidité est un écoulement gravitaire lié à la différence de densité entre deux masses d'eau. Cette différence de densité est due à la présence de sédiment en suspension dans l'un des deux fluides. Le fluide le plus dense s'écoule sous le fluide le moins dense. Les courants de turbidité se produisent notamment à l'embouchure des rivières dans les lacs. La première observation de ce type de déplacement en masse a été faite par F.A. Forel dans le Lac Léman en 1885. Les courants de turbidité les plus importants affectent cependant le rebord des continents (la pente continentale) où des masses considérables de sédiments peuvent être remis en suspension principalement à la suite de tremblements de terre. Les courants de turbidité transportent de grandes quantités de matériaux dans les fonds océaniques. Ces dépôts ont reçu le nom de turbidités. Page 8 sur 27 Figure IV.3: naissance d'une turbidité: un glissement de terrain dans la partie supérieure du talus continental mobilise une grande masse de sédiment; au début du glissement, le sédiment est à peine déstructuré et on retrouve des structures de slumps; progressivement, la masse de sédiment va se comporter comme un débris flow en descendant le talus continental; par ailleurs, en érodant et incorporant les sédiments rencontrés sur son chemin, sa densité et sa vitesse augmentent; ensuite, par incorporation d'eau, la cohésion entre les particules de sédiment diminue et des tourbillons commencent à se former: le courant de turbidité se développe; à un certain moment, le débris flow "gèle" et le courant de turbidité continue seul à se déplacer. 2.3.- Ecoulements de fluides a- La mécanique des fluides : La capacité d'un fluide à déplacer du sédiment dépend du mode d'écoulement qui peut être laminaire ou turbulent. La capacité d'un fluide à mobiliser et transporter des sédiments dépend de nombreux facteurs dont les principaux sont sa masse volumique, sa viscosité et sa vitesse. Pour mémoire, la masse volumique de l'eau de mer est d'environ 1,03 g/cm3, celle de l'eau douce de 1 g/cm3, celle de la glace de 0,9 g/cm3. Par contre, la masse volumique de l'air est très faible, de l'ordre de 0,001 g/cm3. En ce qui concerne la viscosité, celle de l'air est très faible, celle de la glace est élevée et celle de l'eau est intermédiaire. Les principales différences entre sédiments éoliens (sable fin et silt), glaciaires (galets, sable, boue) et alluviaux sont la conséquence de ces masses volumiques et viscosités distinctes. La vitesse de l'agent de transport détermine largement le type d'écoulement, soit laminaire, soit turbulent. Dans un écoulement laminaire, les filets d'eau restent parallèles entre eux: ce régime tranquille est réalisé par exemple pour un écoulement d'eau étalé sur de grandes surfaces ainsi que pour des fluides visqueux comme les coulées boueuses. Dans un régime turbulent, les filets d'eau se mélangent, forment des tourbillons et ne restent plus parallèles entre eux et parallèles au fond. Ceci a une conséquence importante quant à la capacité d'érosion et de transport du fluide: la composante ascendante des tourbillons et filets d'eau maintient les sédiments en suspension ou favorise leur érosion. b) Modes de transport des sédiments Dans un fluide en mouvement les particules peuvent être déplacées de trois manières : par traction, par saltation et en suspension. La manière dont les particules sont transportées dans un fluide dépend de leur taille, de la turbulence du fluide et de sa viscosité. Trois modes ont été reconnus : Page 9 sur 27 • Transport par traction ou roulement : les grains restent toujours en contact avec le fond et se déplacent en roulant et en glissant. • Transport par saltation : les grains se déplacent en rebondissant sur le fond. • Transport en suspension : les particules ne sont jamais en contact avec le fond. La charge de fond regroupe l'ensemble des grains transportés par traction et saltation. Dans le cas d'un cours d'eau, ce sont principalement les sables et les graviers. La charge en suspension est constituée uniquement des particules déplacées de cette manière, généralement les silts et les argiles. Il faut noter que, dans un cours d'eau, de nombreuses substances sont également transportées sous forme dissoute (p. ex.: le calcium qui provient, entre autres, de la dissolution du calcaire). Figure IV.5: modes de transport des particules dans un courant. 3- Les effets du transport Le transport prolongé d'une masse de sédiments conduit généralement à une réduction de la taille des grains, à un tri du matériel (c'est à dire à un classement du sédiment en fonction de la taille des grains) et à une augmentation de l'arrondi des particules. L'ampleur de ces effets dépend cependant de la taille et de la nature des grains transportés, ainsi que de la viscosité et de la vitesse du fluide en mouvement. L'eau et le vent ont par exemple une bonne capacité à trier du sédiment, mais ce n'est pas le cas de la glace. Les galets sont rapidement arrondis lors d'un transport fluviatile (10 km pour un galet calcaire ; 300 km pour un galet siliceux), alors que les sables, qui sont souvent constitués de C- Le dépôt Le dépôt des sédiments a lieu lorsque la vitesse de l'agent de transport diminue ou lorsque cet agent de transport disparaît (fonte de la glace). La granulométrie des particules, la texture des sédiments, la géométrie des dépôts sont d'importants indices sur l'agent de transport, sa vitesse au moment du dépôt, sa direction, etc. Les grains se déposent avec leur face plane parallèle au lit sédimentaire. Ils montrent souvent un phénomène d'imbrication. Les grains allongés sont stables quand leur grand axe est parallèle à la direction du courant. Page 10 sur 27 Parmi les forces naturelles en travail à la surface du globe, les cours d'eau sont l'une des plus puissantes. II- SYSTEME ET MECANISME D’EROSION FLUVIALE Le ruissellement de surface se produit pendant et peu après les pluies torrentielles ou les périodes de rapide fonte des neiges et des glaces. C’est cette eau de ruissellement de surface qui alimente ruisseaux7, rivières8 et fleuves9. L’eau de ces cours d’eau s’écoule sous l'action de la gravité, dans un lit limité par des berges. Ces cours d'eau sculptent le relief des continents par l'approfondissement de leur lit et par le creusement des vallées 10 . C’est l’érosion fluviale11 qui débouche sur une vallée fluviale. A- Les parties du système fluvial (ou description de la vallée fluviale) A l’issue des pluies, de la fonte des neiges et des glaces, l’eau qui en résulte se met à ruisseler en surface et se rassemblent. C’est un torrent12 qui se forme et qui va aller alimenter les ruisseaux, rivières et fleuves. Les torrents forment la partie amont des systèmes fluviatiles, localisés dans des régions fortement déclives, c’est-à-dire inclinées ou en pente. Un torrent comprend trois parties: le bassin de réception; le chenal d'écoulement; le cône de déjection (Fig. III.2). 7 Un ruisseau est le cours d'eau le plus élémentaire ; il recueille les eaux qui ruissellent sur les versants, il n'a pas de tributaire. 8 Le mot rivière désigne un cours d'eau plus ou moins important qui se termine dans une autre rivière, un fleuve ou un lac. 9 Le mot fleuve s'applique en général à un long cours d'eau puissant collectant les eaux de nombreux affluents, et qui se jette dans la mer. 10 Forme de relief creusée par un cours d'eau et limitée par des versants qui s'inclinent l'un vers l'autre. 11 Entreprise de démolition du relief, accompagnée d’un important transfert de matériaux détruits sous l’action des eaux de ruissellement 12 Cours d'eau au débit rapide et irrégulier, situé sur une pente plus ou moins prononcée. On trouve les torrents sur des terrains accidentés ou en montagne. Lors d'orages ou de pluies violentes, les torrents peuvent connaître des crues très brutales (rapides dans le temps) et très importantes (en volume). Principalement, on applique ce terme aux cours d'eau de montagne, au lit rocheux et encaissé, et ayant un débit rapide et pérenne. Ce terme est à proscrire pour une utilisation en langage géographique. De nombreux torrents dans les Pyrénées portent le nom de gaves (Gave de Pau). Dans les Alpes, on les appelle des nants (Nant-Noir, Bon-Nant). Page 11 sur 27 Fig. III.2: les différentes composantes d'un torrent. Les composantes de la partie amont d'un système fluviatile (Vignemalle); A: bassin de réception=glacier; B: torrent glaciaire; C: plaine d'épandage avec chenaux en tresses. 1- Le bassin de réception ou d’alimentation C’est l’amont13 du système fluvial. C’est une sorte de cirque14 ou demi-entonnoir où se rassemblent les eaux de ruissellement et où dominent les processus d'érosion. En effet, les bassins de réception sont le lieu des ravinements15 ou de formations des ravines16 : en terrain argileux ou schisteux17, après une forte pluie, les eaux empruntent les fissures du sol, les élargissent progressivement en chenaux parallèles qui fusionnent par écroulement des crêtes qui les séparent. En même temps, les têtes des chenaux reculent vers l'amont (érosion régressive18). Ce processus est responsable de la formation des "badlands19". 13 Partie du cours d’eau la plus proche de la source. En géographie : dépression semi-circulaire d'origine glaciaire creusée dans le flanc d'un massif montagneux en contrebas de crêtes souvent acérées et dominée par d'abruptes parois rocheuses. 15 1. sciences de la terre : en géologie formation de petites dépressions étroites par les eaux de ruissellement Exemple : la déforestation entraîne le ravinement des terres 2. sciences de la terre : en géologie dépression petite et étroite formée par les eaux de ruissellement Exemple : des ravinements remblayés avec des alluvions. 16 Sciences de la terre : en géologie petite dépression étroite creusée par les eaux de ruissellement ou par un ruisseau 17 Composé de schiste (roche dont le minéral principal est formé de cristaux disposés en feuillets). 18 Destruction ou creusement du lit du fleuve de l’aval vers l’amont. 14 Page 12 sur 27 Formation de "bad lands" par érosion régressive dans un versant; Piau Engaly, Pyrénées, France. 2- Le canal ou chenal d’écoulement C’est l’aval20 du système fluvial. Il est souvent étroit et à pente forte. C’est une rainure21 ou vallée en pente irrégulière dans laquelle les eaux chargées de débris se précipitent avec violence et tombent en cascade. Elles tourbillonnent, creusent dans les roches des cavités cylindriques appelées « marmites de géant22 », dans lesquelles tournent des galets23 qui les agrandissent par usure. Le canal d’écoulement est une zone d’érosion et de transport qui assure l’évacuation des eaux et des matériaux vers l’aval. 3- Le cône de déjection Il est situé à l'aval, à l'endroit où la pente diminue provoquant une diminution de la compétence du cours d'eau et donc le dépôt de la charge sédimentaire transportée depuis l'amont. Il présente une forme en éventail, bombé et élargi vers le bas. C’est la partie où sont déposés les matériaux mobilisés. Il se trouve au sortir de la montagne quand le torrent débouche dans la plaine ou dans une vallée en pente faible. La pente est faible ici, ce qui diminue la vitesse du torrent et les matériaux transportés s’accumulent en désordre sous forme de stratification entrecroisée. Ce dépôt des particules est appelé alluvionnement. Il peut avoir des plaines des deltas dans l’embouchure. Bien que soumis aux risques de dégradations violentes, par fortes précipitations, le cône de déjection est un espace recherché par les cultivateurs dans les anciennes sociétés rurales : le sol y est régulièrement fertilisé par des apports de terre, - drainé par l'écoulement des eaux. Toutes ces parties qui viennent d’être décrites constituent la vallée fluviale. 19 Paysage affecté par le ravinement : les précipitations, en coulant sur les pentes constituées de matériaux meubles (argile, sédiments), creusent des rigoles et des sillons. 20 Partie du cours d’eau la plus rapprochée de la mer. 21 Entaille longue et étroite que l'on creuse (dans un matériau) Exemple :les rainures du bois 22 En géologie cavité circulaire creusée dans un lit rocheux par le frottement des galets raclant le fond en tourbillonnant avec l'eau 23 En géologie caillou arrondi et lisse, poli sous l'action de l'eau, que l'on trouve sur les rivages ou sur les fonds aquatiques. Page 13 sur 27 La partie amont, appelée bassin de réception, n’est pas, à proprement parler, une vallée. C’est une rigole24 qui tend à ne pas se prononcer- l’eau des pluies, des neiges ou des glaciers s’écoule en nappes, puis se concentre en ruisselets25 vers les points les plus bas en arrachant des matériaux aux versants. Plus bas, la vallée se précise (elle devient plus visible). Elle est déjà façonnée en fonction de la roche rencontrée. Elle reçoit de nouveaux affluents, évacue les eaux et les matériaux vers l’aval. C’est le chenal d’écoulement. La partie aval correspond au cône de déjection. Cette partie se trouve au sortir de la montagne : c’est la plaine ou le plateau. La vallée est profondément creusée et élargie (cas de roches tendres) ou remblayée. Dans le cas des roches dures, il y a des chutes,, des rapides et parfois des gorges. On perçoit déjà là l’évolution de la vallée fluviale. B- L’évolution de la vallée fluviale ou les différents aspects de la vallée fluviale Une vallée fluviale est une vallée26 creusée par le lit d’un cours d'eau au cours de son cheminement depuis sa source, qui peut être un glacier ou la jonction des eaux de ruissellement, jusqu’à son embouchure dans la mer ou sa confluence avec un autre cours d'eau plus important. 1- L’évolution de la vallée due à son creusement C'est bien connu, les eaux de ruissellement creusent les vallées. La profondeur, la largeur et les formes de ces dernières se modifient avec le temps. En fonction de la nature du terrain et surtout de la pente, la vallée prend plusieurs aspects géologiques et plusieurs noms : canyon 24 Petit canal artificiel ou naturel le long duquel l'eau peut s'écouler Exemple : une rigole d'irrigation Cours d'eau de très faible importance (soutenu) 26 Forme de relief creusée par un cours d'eau et limitée par des versants [face ou partie inclinée comprise entre la base et le sommet (d'une colline ou d'un relief montagneux). Synonyme: flanc] qui s'inclinent l'un vers l'autre 25 Page 14 sur 27 Vallée Le canyon : C’est la partie plus en amont, creusée en forme de gorge profonde par la vitesse du courant, dans de la roche dure. C’est une vallée profonde dont les parois, très abruptes, ont été sculptées par l'action érosive d'un cours d'eau. Les canyons résultent nécessairement d'une érosion au sein d'une formation perméable, le plus souvent karstique27, comme dans les Causses, en France. Ceux du fleuve Colorado, du Verdon et du Tarn en sont des exemples saisissants. Le Grand Canyon du Colorado a une profondeur de 2 000 m et une largeur d'environ 29 km ; creusé depuis plusieurs millions d'années à travers des couches sédimentaires ou basaltiques presque horizontales, il est surplombé par de vigoureux versants que seuls de rares affluents ont pu venir interrompre. Les Blue Mountains (Australie), la rivière Great Fish (Afrique du Sud) et le plateau du Deccan (Inde) sont également parcourus de quelques canyons spectaculaires. Quant aux canyons sous-marins, ils entaillent transversalement le plateau continental et peuvent débuter non loin des côtes. La vallée en « V » : Lorsque la pente diminue, les eaux ralentissent et prennent plus de largeur, creusant une gorge moins profonde et plus large en forme de « V ». Elle est profonde, étroite, en forme de V (gorge) dans les régions élevées (montagnes, hauts plateaux) et, quand elle est entaillée dans des roches résistantes. La vallée alluviale : Appelée aussi plaine alluviale du fait que la pente est très faible et souvent sur un terrain très meuble formé d’alluvions. La rivière prend toutes ses aises, s’élargit en formant plusieurs bras et rejoint la mer. La vallée alluviale présente des versants évasés, un fond large et plat (lit majeur couvert d'alluvions) lorsqu'elle est parcourue par une rivière importante ou un fleuve. Cette vallée alluviale est façonnée dans des bas plateaux ou des plaines et des roches peu résistantes. Elle comprend parfois des terrasses fluviales, plans alluviaux étagés qui témoignent des étapes de l'enfoncement du lit fluvial et du creusement de la vallée. La terrasse est une forme de relief plane disposée au-dessus de la plaine d’inondation d’un cours d’eau (terrasse fluviatile), au-dessus du rivage, le long des littoraux (terrasses marines), ou construite par l’Homme au flanc d’une vallée. Les terrasses rocheuses résultent de l’érosion exercée par un cours d’eau ou par la mer (terrasse d’abrasion) ; les terrasses construites sont formées d’une accumulation d’alluvions (terrasse alluviale), de dépôts marins ou de constructions récifales (terrasse corallienne). Les terrasses fluviatiles se disposent en plans étagés, plus ou moins symétriques, de part et d’autre des cours d’eau. Elles représentent les positions successives des lits fluviaux qui jalonnent les étapes de l’enfoncement du réseau hydrographique, durant le quaternaire. Pour chaque lit, la terrasse la plus haute est la plus ancienne, et la plus basse la plus récente. (cf. érosion verticale) 27 En géologie, caractérisé par l'érosion du calcaire Exemple : un relief karstique. Le calcaire est une roche sédimentaire peu dure et blanche composée de carbonate de calcium Page 15 sur 27 Ria28 ou aber : Les versants de la rivière sont très faibles et, dans les régions sujettes aux marées, la limite avec la mer n’est plus fixe. Lors des marées hautes les eaux salées remontent le cours de la rivière. Celle-ci reprend son travail de creusement dès que la marée redescend. Schématiquement, les étapes d’évolution d’une vallée fluviale sont les suivantes : a) Dans un premier temps, les eaux de ruissellement creusent les vallées fluviales en profondeur, les transformant ainsi en vallées étroites dites en V. Le gradient de pente du cours d'eau est très élevé : cascades, torrents, rapides et chutes sillonnent la vallée et sculptent des pentes abruptes sur leur passage. La cascade est une chute abrupte et soudaine de l’eau d’une rivière ou d’un cours d’eau sur une certaine hauteur avant de rejoindre son lit ; l’eau peut couler en chute libre. Le terme cataracte désigne habituellement une série de rapides sur un grand cours d’eau et est souvent appliqué aux cascades de grande ampleur. Une chute d’eau ayant un petit volume d’eau ou faisant partie d’une série de chutes d’eau est appelée cascade, quelle que soit sa dénivellation. Le terme cascade est également appliqué à une chute d’eau si, en plongeant, elle reste au contact du lit du cours d’eau. Les chutes d’eau les plus élevées sont en général des cascades. Les chutes d’eau ont de la valeur car elles peuvent être utilisées comme sources hydroélectriques. Le rapide est une section de cours d'eau à très fort courant. b) A l'étape de la maturité, le cours d'eau aplanit ses reliefs et diminue son gradient de pente; il commence alors à éroder latéralement, élargissant la vallée et créant, par ses dépôts, une 28 Partie inférieure d'une vallée, profondément envahie par la mer Synonyme: aber. Page 16 sur 27 plaine d'inondation ou vallée alluviale. Cette dernière se construit par l'apport constant de sédiments issus de l'érosion en amont et par l'épandage dans la vallée de ces sédiments durant les périodes de débordement dues aux crues. Topographie d'une plaine d'inondation Une plaine d'inondation ou plaine alluviale est une vaste étendue de terrain sablonneux, graveleux et argileux qui recouvre le fond d'une vallée. Les plaines d'inondation se forment lorsqu'un cours d'eau sillonnant une vallée sort de son lit mineur et se répand sur son lit majeur. Il entre alors en crue et recouvre de limons de débordement la plaine alluviale. En se retirant, le cours d'eau dépose des sédiments (sable, gravier, argile) qui enrichissent le sol de la plaine, qui est généralement très fertile. c) Le stade de vieillesse de la vallée est atteint lorsque celle-ci est beaucoup plus large que les plus larges méandres du cours d'eau. A noter que les tributaires du cours d'eau principal contribuent eux aussi à aplanir les reliefs adjacents. Page 17 sur 27 2- L’évolution de la vallée fluviale en fonction de l’écoulement de l’eau Une vallée est vive lorsque son point bas est occupé par un cours d'eau permanent. Et selon les lieux géographiques et les différentes natures de terrains, elle peut devenir sèche, morte ou aveugle. La vallée est sèche si l'écoulement a cessé faute d'alimentation en eau ou lorsque toutes les eaux s'infiltrent dans le lit mineur. Elle est morte si la rivière l'a abandonnée au profit d'un autre tracé. C’est une vallée qui a perdu ses eaux au profit d’une vallée voisine dont les rives sont plus basses (Val de l'Asne à Toul où les eaux de la vallée de la Moselle (rivière) ont été captées par la Meuse (fleuve)). Une vallée aveugle est une vallée qui a perdu ses eaux par infiltration dans le sol calcaire et qui est fermée en aval par une muraille. C- Le travail des fleuves Les fleuves et les rivières, écoulements concentrés, prennent en charge les matériaux issus des versants, à l'état dissous (carbonate de calcium, par exemple) ou de débris solides, qui, en s'entrechoquant, acquièrent un émoussé caractéristique (sables, graviers et galets). L'énergie déployée par les cours d'eau en fait de puissants agents d'érosion, dont le rôle se manifeste surtout dans le façonnement des vallées, par approfondissement du talweg (axe du fond de la vallée) et sapement latéral des berges. Torrents, rivières et fleuves sont capables d'éroder leur substrat et de transporter et d'accumuler des sédiments. L'érosion est d'autant plus importante que la vitesse, la turbulence29 et la charge sédimentaire du cours d'eau sont élevées. Dans le cas des substrats peu consolidés, la turbulence du courant suffit à creuser le fond du cours d'eau et à saper les berges30. Pour entailler les formations rocheuses dures, le courant doit transporter des sédiments grossiers (sables, graviers) qui jouent le rôle d'abrasif. L'érosion fluviatile est particulièrement importante dans la partie haute d'un cours d'eau. Elle produit des vallées en V dans les substrats meubles et des gorges à parois verticales dans les roches consolidées. Dans les sinuosités des cours d'eau, ou méandres, l'érosion a lieu sur la rive qui est à l'extérieur du méandre, où la vitesse du courant est la plus élevée. Ce phénomène conduit à la migration des méandres vers l'aval. C’est donc dire que les cours d'eau ont la capacité d'entailler le substrat rocheux aussi bien verticalement (vallée en v, gorges) que latéralement (méandres). 1- L’érosion verticale : formation des terrasses alluviales et réalisation du profil d’équilibre à partir du niveau de base 29 30 Formation de tourbillons dans un liquide Bord relevé (d'un cours d'eau) Page 18 sur 27 a) Définition L’érosion verticale consiste en l’approfondissement du lit des fleuves. En s'enfonçant par érosion, les cours d'eau creusent des vallées qui possèdent un profil caractéristique en "V". En terrain massif et dur (granite), la tendance est à l'enfoncement vertical (gorges). Si le substrat rocheux est karstique, on aura une vallée très profonde aux versants abrupts (le canyon). b) Caractères - L’un des caractères de l’érosion verticale est qu’elle est régressive, c’est-à-dire que le creusement du lit se fait en remontant à partir du niveau de base. Le niveau de base d'un cours d'eau correspond au niveau le plus bas auquel un cours d'eau peut éroder son lit. Ce niveau de base est défini par le niveau d'eau du réservoir dans lequel se jette le cours d'eau (autre cours d'eau plus important, lac, réservoir hydroélectrique, mer, etc.). Concrètement, le niveau de base correspond au niveau de la mer dans le cas des fleuves. Dans le cas des rivières, il correspond à la confluence avec une rivière plus grande. C'est à partir du niveau de base que le cours d'eau érode son lit par érosion régressive, c'est-à-dire de l'aval vers l'amont. - Le creusement du lit s’effectue tant que le fleuve n’a pas atteint son profil d'équilibre défini par le niveau de base. - L'équilibre vers lequel tend le profil longitudinal du cours d'eau se fait par creusement des sections à pente trop prononcée et remblaiement des sections à pente trop faible (Fig. III.3A). - Le profil d'équilibre est concave, tangent vers le bas au niveau de base (Fig. III.3A). Lorsque le profil d’équilibre est atteint, l'érosion s'arrête; une chute du niveau de base amène une reprise d'érosion; une remontée du niveau de base provoque un alluvionnement (dépôt de sédiments) (Fig. III.3B). Figure III.3: A: acquisition du profil d'équilibre par un cours d'eau. B: modification du profil d'équilibre lors d'une montée ou d'une baisse du niveau de base. C: profil longitudinal d'une vallée glaciaire; après disparition du glacier, les parties de la vallée situées en amont d'un verrou peuvent abriter un lac. c) La formation des terrasses alluviales Page 19 sur 27 Dans la plupart des cas, le lit31 des cours d'eau est délimité par des berges32, définissant le lit mineur33. Au-delà des berges se situe la plaine d'inondation ou lit majeur (voir ci-dessus). Dans certains cas, un chenal d'étiage apparaît dans le lit mineur. Lit majeur et lit mineur révélés suite à une inondation. Le lit mineur est encore visible par les arbres qui le bordent. Vue d'avion, USA. Une terrasse se forme chaque fois que le cours d'eau s'encaisse dans ses propres alluvions34 (reprise d'érosion)35: la surface du lit majeur est alors suspendue au-dessus du cours d'eau. Si le phénomène se reproduit à plusieurs reprises, on a formation de terrasses étagées ou emboîtées (Fig. III.4). La terrasse la plus basse est toujours la plus récente. Figure III.4: terrasses étagées et terrasses emboîtées. A: les chutes du niveau de base provoquent un encaissement successif avec des terrasses de plus en plus jeunes vers le bas; B: la première chute du niveau de base est très accentuée, provoquant un profond encaissement; par la suite, les chutes du niveau de base ne sont plus aussi fortes et n'entament plus que la terrasse la plus ancienne . 31 Chenal naturel dans lequel coule un cours d'eau Bord relevé (d'un cours d'eau) 33 C’est le chenal destiné à l’écoulement des eaux en période basse et délimité par des berges abruptes 32 34 En géologie dépôts de terre, de sables, de cailloux, de graviers laissés par un cours d'eau là où le courant est ralenti 35 Il y a déjà eu formation de la plaine alluviale ou d’inondation. Page 20 sur 27 Nombreuses terrasses étagées à Pokhara (Népal). La terrasse t1 est la plus ancienne et la terrasse t5 est la plus récente. d) La réalisation du profil d’équilibre à partir du niveau de base Pour un cours d’eau, le profil d’équilibre est la pente idéale que recherche le fleuve, pente à partir de laquelle il y aura transport des matériaux de l’amont vers l’aval sans creusement ni alluvionnement. Il faut distinguer le profil d'équilibre théorique du profil d'équilibre réel. En théorie le profil d'un cours d'eau devrait évoluer vers "une courbe régularisée, telle qu'en tous ses points la vitesse du courant assure le transport de la totalité de la charge solide venue de l'amont, sans qu'il n'y ait ni creusement ni accumulation" (COQUE, 1998). Dans la réalité, les choses sont plus complexes. La pente doit s'ajuster aux variations de débit et de charge solide ainsi qu'aux variations lithologiques et le profil d'équilibre n'est presque jamais atteint. Ce profil d'équilibre s'établit par l'ajustement à un niveau de base. Ce niveau de base est défini par le niveau d'eau du réservoir dans lequel se jette le cours d'eau (autre cours d'eau plus important, lac, réservoir hydroélectrique, mer, etc.). Ainsi, un cours d'eau qui se jette dans un lac creusera son lit jusqu'à ce qu'il atteigne son profil d'équilibre défini par le niveau d'eau du lac. Sur ce schéma, l'échelle verticale est fortement exagérée. En fait, à l'équilibre, le gradient de pente du cours d'eau est très faible. Tant que le lac est présent, le cours d'eau ne peut éroder plus bas que ce profil. Si de manière naturelle ou anthropique le lac est drainé (comme par exemple, le lac 1 sur le schéma qui suit), le cours d'eau recommence à creuser et ajuste son profil à un nouveau niveau de base, ici le niveau du lac 2. Page 21 sur 27 Avec le drainage du lac 2, un nouveau profil d'équilibre s'établit. Ultimement, le niveau de base est le niveau marin. Ceci explique comment les continents tendent à être érodés jusqu'au niveau marin (niveau zéro). Cela est théorique, car dans la nature, il y a des événements qui font qu'on atteint rarement une telle situation, entre autre, à cause de la dynamique de la tectonique des plaques. Les travaux humains peuvent contribuer à modifier de façon significative le profil des cours d'eau: un abaissement du niveau de base par des travaux de creusement par exemple risque d'entraîner des problèmes d'érosion à la grandeur de toute une région. A l'inverse, la construction de barrages créant un lac de barrage entraîne l'accumulation de sédiments. Les changements du niveau de base peuvent se faire aussi à l'échelle planétaire. Nous savons par exemple que, dans le passé, le niveau des mers a fluctué constamment. Il y a un certain nombre de causes à ces fluctuations, les deux principales étant les changements de volume des océans reliés à la tectonique des plaques et le stockage de glaces aux pôles durant les glaciations. Un abaissement du niveau des mers entraîne, pour les continents, un changement du profil d'équilibre des cours d'eau. Voici, par exemple, comment évolueront les reliefs d'une région dont le niveau de base aura été abaissé. Prenons une région qui a atteint son niveau d'équilibre (le niveau marin par exemple); il s'agit de ce qu'on appelle une pénéplaine. Page 22 sur 27 Si le niveau de base est abaissé (flèche), le cycle de l'érosion est remis à zéro et la région, plane au départ, accusera des reliefs de plus en plus accentués à mesure que les cours d'eau creuseront pour atteindre leur profil d'équilibre par rapport au nouveau niveau de base. Lorsque ces derniers auront atteint leur profil d'équilibre, la région s'aplanira progressivement pour devenir une nouvelle pénéplaine. Page 23 sur 27 2. L’érosion latérale Elle consiste à l’élargissement de la vallée par le recul des berges. En plus de l'érosion verticale, se produit dans les rivières une érosion latérale, conduisant à la formation d'une plaine alluviale. Ce type d'érosion apparaît quand le profil d'équilibre est presque réalisé et que l'érosion verticale devient faible. Comme l'érosion latérale est fortement contrôlée par la résistance des roches à l'érosion, la largeur de la plaine alluviale est variable et généralement réduite dans les roches dures. Le mécanisme de l'érosion latérale est lié principalement au développement des méandres. Le méandre est une sinuosité marquée et régulière dans le tracé d’un cours d’eau. C’est une boucle formée par le cours d'eau. a) Deux types de méandres On distingue essentiellement deux types de méandres : les méandres libres ou divagants (Danube, Pô, Mississippi), caractéristiques des plaines alluviales, qui serpentent dans le lit majeur indépendamment du tracé de la vallée et qui entaillent à peine la plaine environnante ; et les méandres encaissés ou méandres de vallée (basse Seine, Meuse ardennaise), sculptés dans les plateaux de roches dures (la vallée décrit alors les mêmes sinuosités que la rivière). b) Les parties d’un méandre Un méandre présente une rive concave36 et une rive convexe37, celle-ci enfermant un lobe plus ou moins rétréci à sa base (appelée racine, ou pédoncule, si la boucle est très accentuée). Une rivière dessine rarement des méandres sur de longues sections : des successions de sinuosités, ou trains de méandres, alternent généralement avec des sections rectilignes ou peu sinueuses. d) La dynamique fluviale Une fois formés, les méandres ont tendance à se déplacer vers l'extérieur et vers l'aval du cours d'eau par érosion sur la rive concave aux versants raides (amphithéâtre38) (où la vitesse du courant est la plus forte) et dépôt sur la rive convexe basse à pente faible (lobe de méandre) (où la vitesse est la plus faible). 36 Qui forme un creux Dont la surface est régulièrement arrondie vers l'extérieur 38 Pente douce du relief qui s'incurve en forme de cirque 37 Page 24 sur 27 Cette dissymétrie39 résulte de la dynamique fluviale, l’action de l’eau n’étant pas identique sur chaque rive. Le courant principal, déporté du côté extérieur du méandre par la force centrifuge, est en effet plus rapide le long de la rive concave : la vitesse, associée aux mouvements hélicoïdaux de l’eau, y favorise le sapement40 de la berge, l’érosion étant maximale non pas au sommet du méandre, mais légèrement en aval de sa courbure. Ainsi affouillée41 par le courant, la rive concave devient abrupte et ne cesse de reculer, exagérant ainsi la sinuosité. Sur la rive convexe en revanche, aux eaux plus calmes, la faiblesse du courant favorise l’alluvionnement et la construction d’une grève42 doucement inclinée. Cette dissymétrie a souvent été mise à profit par les populations : les rives concaves sont, en effet, plus favorables aux sites défensifs ou portuaires, en raison de la profondeur de l’eau et de l’escarpement du relief ; les lobes convexes, moins exigus, accueillent fréquemment les faubourgs ainsi que les activités agricoles et industrielles, malgré des risques d’inondation L'accumulation des sédiments se fait sous la forme de point bars ou lobes de méandre. Le recoupement des méandres génère des méandres abandonnés (Fig. III.5). Les méandres vont ainsi avoir tendance à migrer vers l'aval. L'évolution du tracé peut conduire à des recoupements qui se font soit par tangence soit par déversement. Le recoupement par tangence se fait de manière progressive par resserrement du pédoncule. Dans le cas d'un recoupement par déversement, la rupture du pédoncule se produit souvent lors d'une crue induisant un débordement. L'eau emprunte alors le chemin le plus court et court-circuite le tracé plus sinueux imposé par le méandre. La partie abandonnée par le cours d'eau peut être en eau - présence d'un lac - ou à sec. Elle est appelée bras mort. Figure III.5: formation des méandres par érosion de la rive concave et sédimentation sur la rive convexe. L'ensemble se déplace vers l'aval. Recoupement de méandre et développement d'un méandre abandonné. 39 Absence de symétrie (correspondance et similitude entre deux parties (d'un même ensemble) par rapport à un point, une ligne ou un plan) 40 Destruction d’un relief par la base, sous la forme d’une mise en porte à faux généralement due à l’action d’un cours d’eau. 41 Affouillement : ravinement d’un terrain meuble sous l’action de l’eau. 42 Bande de terrain, plate ou faiblement inclinée, couverte de sable ou de graviers et bordant la mer ou un cours d'eau. Page 25 sur 27 Développement d'un point bar par dépôt de sédiment le long de la rive convexe; de petites rides de courant se forment au sommet; La Chevratte, Lahage, Lorraine belge. Notons pour terminer que la force tractrice, ou puissance brute, du cours d'eau est d'autant plus élevée que sa vitesse est rapide, celle-ci étant elle-même réglée par la pente, le débit et la géométrie du lit. Un écoulement turbulent et une forte turbidité accroissent aussi l'effet d'entraînement et de charriage, au fond du lit, des éléments les plus volumineux. La compétence d'un cours d'eau est la charge solide maximale que celui-ci est capable de transporter. La charge, ou capacité, ou puissance limite, est la masse totale de matériaux que le courant peut transporter à la seconde par mètre de largeur ou par litre ou mètre cube d'eau. Quand la charge effective n'atteint pas la charge limite, le cours d'eau exerce sa force érosive sur son lit ; dans le cas contraire, la rivière dépose l'excédent de matériaux. Chaque année, les cours d'eau transportent, des continents aux océans, en suspension ou en solution, une masse de sédiments de 18 milliards de tonnes, soit une moyenne de 450 grammes par mètre cube de liquide écoulé (eau et boues réunies). Cette turbidité moyenne globale recouvre des disparités énormes, puisqu'elle oscille entre des valeurs extrêmes, de quelques dizaines de grammes par mètre cube seulement à une centaine de kilogrammes par mètre cube dans les bassins où sont réunies toutes les conditions favorables à l'ablation : fortes intensités pluviales, brutalité des crues, reliefs accidentés, fragilité des terrains, absence ou discontinuité du couvert végétal. Les records mondiaux sont atteints dans les bassins de lœss de la Chine septentrionale ou dans l'avant-pays des Andes arides et dans quelques bassins algériens et tunisiens. III- LE DRAINAGE Page 26 sur 27 Le drainage se définit comme le mode d’écoulement43 des eaux courantes. On distingue plusieurs types d’écoulement des eaux courantes. A- Ecoulement laminaire et écoulement turbulent Les fluides se déplacent selon 2 types d'écoulement distincts : L'écoulement laminaire est caractérisé par un glissement parallèle des molécules d'eau les unes par rapport aux autres suivant des trajectoires rectilignes. Il n'y a pas d'échanges latéraux ou verticaux. Ce type d'écoulement est extrêmement rare dans les cours d'eau naturels. Il est en revanche fréquent dans les nappes d'eau souterraines. L'écoulement turbulent est caractérisé par un brassage des molécules d'eau. Les échanges latéraux et verticaux engendrent des tourbillons dans lesquels les particules solides sont maintenues en suspension. L'écoulement dans les cours d'eau naturels et presque toujours de type turbulent. B- Ecoulement tranquille et écoulement torrentiel Dans le type d'écoulement turbulent, on différencie encore l'écoulement tranquille (fluvial) de l'écoulement torrentiel. Empiriquement, ils se distinguent de la façon suivante : si les ondes concentriques créées par l'impact d'une pierre à la surface de l'eau arrivent à remonter le courant, l'écoulement est tranquille. Si les ondes se propagent uniquement vers l'aval, l'écoulement est de type torrentiel. Un écoulement torrentiel se décèle aux très gros blocs qui encombrent le lit et sur lesquels les eaux bondissent, rejaillissent et tourbillonnent. C- Ecoulement dans un chenal unique et écoulement dans plusieurs chenaux séparés Les cours d'eau rectilignes, sinueux ou à méandres possèdent un chenal d'écoulement unique. Dans ce cas-là, ou bien le lit ordinaire est étroit (gorges), ou bien il écoule des eaux peu chargées en alluvions, ou bien il correspond à un régime pondéré caractérisé par une faible variation des débits moyens mensuels au cours de l'année. Lorsque le tracé est tressé ou anastomosé, l'eau s'écoule dans plusieurs chenaux séparés par d'importants bancs d'alluvions émergés en période de basses ou moyennes eaux. Ici, les chenaux tour à tour se divisent puis se rejoignent. D- L'infiltration et la percolation L'infiltration désigne le mouvement de l'eau pénétrant dans les couches superficielles du sol et l'écoulement de cette eau dans le sol et le sous-sol, sous l'action de la gravité et des effets de pression. La percolation représente plutôt l'infiltration profonde dans le sol, en direction de la nappe phréatique. E- Ecoulement de surface et écoulement souterrain L’écoulement de surface (mouvement de l'eau sur la surface du sol) et écoulement de subsurface (mouvement de l'eau dans les premiers horizons du sol). L'écoulement souterrain désigne le mouvement de l'eau dans le sol. CONCLUSION 43 Mouvement (d'un liquide qui se déverse) Page 27 sur 27 L’érosion fluviale sculpte le relief des continents.