Article original EXTRA-FORAMINAL LUMBAR INTERBODY FUSION (ELIF) 30 DISLOCATIONS LOMBAIRES DEGENERATIVES. 1 AN DE RECUL EXTRA-FORAMINAL LUMBAR INTERBODY FUSION (ELIF) 30 DEGENERATIVE LUMBAR DISLOCATIONS. 1 YEAR FOLLOW-UP D. Recoules-Arche, D. Alcaix Groupe Hospitalier du Havre - hôpital Jacques Monod - B.P.24 76083 Le Havre Cedex, France Résumé Summary es hernies discales du canal de conjugaison sont souvent abordées par voie extra-foraminale, ici appliquée à la réalisation d’une greffe intersomatique bilatérale et, ainsi à la stabilisation de 30 dislocations dégénératives lombaires. Cette voie est extra-canalaire, extra-articulaire, sans aucun geste sur le massif articulaire, angulée de 30° par rapport au plan sagittal, se différenciant ainsi nettement des autres abords du foramen. Aucune complication immédiate, ni retardée n’a été à déplorer en dehors de 8 cruralgies transitoires. Aucune déstabilisation n’est à déplorer et la fusion a toujours été obtenue. A 1 an, 27/30 patients vaquaient normalement à leurs occupations quotidiennes. Si la voie postérieure s’impose lorsqu’il est nécessaire d’ajouter à la stabilisation un geste intra-rachidien (canal étroit important ou hernie intra-rachidienne erniated disc of the intervertebral foramen are often approached by the extraforaminal path, here apllied to the performance of an intersomatic bilateral graft, and thus to the stabilisation of 30 degenerative lumbar dislocations. This path is extra canalar, extra articular, without involving the articular mass, angled 30 degrees with respect to the sagittal plane, and is thus clearly differentiated from other approaches of the foramen. No immediate or delayed complication was suffered beyond 8 transitory meralgia. No destabilisation was suffered and the fusion was always obtained. At one year, 27/30 patients had normal daily activity. The extra foraminal approach is not required when intrarachidian involvement is needed,(significant canal narrowing or associated intrarachidian hernia). It must be emphasized that the extraforaminal path H L RACHIS - Vol. 16, n°3, Septembre 2004 197 D. Recoules-Arche,- D. Alcaix associée), il faut souligner que la voie extra-foraminale présente les avantages suivants : - absence de perte sanguine, - absence de déstabilisation par respect des éléments musulo-ligamentaires et osseux postérieurs permettant ainsi d’éviter l’ostéosynthèse complémentaire, - absence de risque neurologique, le canal rachidien n’étant pas ouvert, - durée de l’intervention : 2 heures et demie, - cure éventuelle d’une hernie discale foraminale sur dislocation, sans facettectomie, - chirurgie en tissu sain lors de la chirurgie de deuxième intention (après abord dans un premier temps d’une hernie discale ou après laminectomie), - la possibilité d’ajouter, par la même voie, une ostéosynthèse pédiculaire en fait une chirurgie à 360°, s’adressant à toute lésion, quelle que soit son instabilité. offers the following advantages : - no blood loss, - no destabilisation with respect tot the musculo ligamentary elements and posterior osseous elements, thus preventing additional osteosynthesis, - no neurological risk, the rachidian canal not being open, - length of procedure : 2 to 2 1/2 hours, - possible treatment of foraminal disc herniation with degenerative dislocation without facetectomy, - surgery on healthy tissue at the time of the follow-up surgery (after treating disc herniation or after laminectomy), - adding a complementary osteosynthesis by the same approach, the surgeon can performed a 360° arthrodesis. Mots-clefs : Instabilité lombaire degenerative - Fusion intersomatique lombaire - Voie extra foraminale. Key-words : Lumbar instability - Lumbar interbody fusion - Extra foraminale approach. e traitement chirurgical des déstabilisations rachidiennes lombaires arthrosiques fait appel à des techniques lourdes et non dénuées de risques neurologiques ou vasculaires : stabilisation par voie antérieure, postérieure, ouverture du canal rachidien... Le principal objet de cette étude est de déterminer l’innocuité et les résultats anatomiques d’une fusion intersomatique avec des cages en composite en utilisant une approche extra-foraminale : (ExtraForaminal Lumbar Interbody Fusion : ELIF). Les résultats cliniques à 1 an seront aussi analysés. Technique (Figures 2, 3 et 4) L Position genu-pectorale Incision cutanée bilatérale d'environ 6 cm, curviligne, légèrement en dedans de la crête iliaque postérieure. Elle permet, à gauche, le prélèvement du greffon osseux. - Abord, dans un plan de clivage entre les groupes musculaires (multifidus et longissimus), para-sagittal, cellulo-graisseux, qui s'étend de l'aponévrose lombaire à la région inter-transversaire. - Dégagement de l'espace inter-transversaire. - Ouverture de la membrane inter-transversaire d'abord le long du bord supérieur de l'apophyse transverse inférieure, puis remontant le long du bord inférieur du massif articulaire. Cette voie est dérivée de celle de la chirurgie de la hernie discale foraminale (10, 11). Elle est : - extra-canalaire, - extra-articulaire, sans arthrectomie, - angulée de 30° par rapport au plan sagittal. RACHIS - Vol. 16, n°3, Septembre 2004 198 * Co-Ligne, AG, Zurich, Switzerland. Extra-foraminal Lumbar Interbody Fusion (ELIF). 30 dislocations lombaires degeneratives. 1 an de recul 1 2 3 4 5 Figure 1 : Spondylolisthésis dégénératif évolutif L4-L5 en 6 mois. Radiographies pré-opératoires : apparition de l’antelisthésis Radiographies + scanner post-opératoire, fusion à 6 mois. RACHIS - Vol. 16, n°3, Septembre 2004 199 D. Recoules-Arche,- D. Alcaix - Discectomie. La discectomie sera effectuée dans l'angle inféro-interne de l'espace inter-transversaire, en avant et en dedans, de la racine foraminale. Cette racine est réclinée, vers le bas, sans tension, après avoir abrasé la face externe du massif articulaire s'il existe une hypertrophie dégénérative postérieure. Dans les premières interventions, cette abrasion n'était pas toujours effectuée, ce qui pouvait entraîner une tension inopportune sur la racine. En L5-S1, cette abrasion est obligatoire, beaucoup plus large qu'aux autres étages et déborde sur l'aileron sacré. - Détraction progressive de l'espace intersomatique à l'aide de couteaux de largeur croissante. Elle est maintenue par un écarteur autostatique s'appuyant sur des vis pédiculaires transitoires. - Avivement des plateaux vertébraux. - Mise en place d'une cage intersomatique en composite*, remplie d'os spongieux, d'une hauteur de 7 à 11 mm. Port d'un corset moulé ou d’une ceinture durant six à huit semaines. Le patient se lève dès le lendemain. L'hospitalisation, avant retour à domicile, est de 5 à 6 jours. Pour conclure, cette technique ne comporte aucun geste intra-canalaire. 2 3 Méthode 4 Etude ouverte, non randomisée. Les patients inclus sont tous atteints de déstabilisation arthrosique du rachis lombaire responsable de lombo-radiculalgies. Ont été exclus les patients atteints d'une sténose lombaire sévère, d'une hernie discale endo-canalaire, d'une déstabilisation non arthrosique ou présentant des complications neurologiques. Seules, les hernies foraminales ont été incluses. La douleur est appréciée de façon semi-quantitative (selon une échelle comportant les classes suivantes : 0 = absence de douleur, 1 = douleur minime, 2 = douleur modérée, 3 = douleur moyenne, 4 = douleur intense, 5 = douleur très intense) et par la prise de médicaments antalgiques. Le périmètre de marche (PM) est évalué de même que l'impact sur le travail quand existe une activité professionnelle. Tous les patients ont eu une exploration comportant des radiographies statiques et dynamiques (en extension debout, en flexion assis), un TDM et/ou une IRM et/ou une saccoradiculographie. Figure 2 : Incision bilatérale de 6 cm sur les crêtes iliaques Figure 3 : L’espace intertransversaire : L4-L5 droit. La membrane intertransversaire est ouverte, d’abord le long du bord supérieur de l’articulaire inférieure (T5 : transverse L5), puis le long du massif articulaire. L’isthme articulaire n’est pas disséqué. La racine foraminale est aperçue, non au niveau de l’isthme, mais lorsqu’elle croise le disque, en dehors. Figure 4 : Direction à 30° de l’approche, entre multifidus et longissimus. En visant le milieu du bord antérieur du disque. RACHIS - Vol. 16, n°3, Septembre 2004 200 Extra-foraminal Lumbar Interbody Fusion (ELIF). 30 dislocations lombaires degeneratives. 1 an de recul Le niveau à opérer est déterminé par la clinique et le siège de la déstabilisation statique ou dynamique, à la radiographie. En post-opératoire, les patients sont vus aux premier, troisième mois ainsi qu’au sixième mois et à la fin de la première année ; Au décours de l’intervention, une radiographie est effectuée à trois mois, un scanner avec reconstruction sagittale à six mois. Tableau I : Population étudiée. Population totale 30 Sexe F/H 27/3 Age (ans) 53,3 Antécédent de chirurgie lombaire 5 Casuistique Notre population (Tableau I) comprend 30 patients atteints de lombo-radiculalgies : 10 en raison d'un spondylolisthésis dégénératif, 20 d'une autre dislocation arthrosique. Nos patients sont essentiellement des femmes (90 %), âgées de 53,3 ans, en moyenne. Les lombalgies sont anciennes (8,5 ans) et connaissent une recrudescence nocturne dans 85 % des cas. La radiculalgie (essentiellement L5) est bilatérale dans 50 % des cas, intéresse plusieurs racines dans 1/3 des cas et limite le périmètre de marche chez 10 patients. Les lésions radiologiques sont rapportées dans le Tableau II. Dans 10 cas, l’antelisthésis était isolé : 8 L4-L5, 2 L3-L4. La déformation arthrosique était compliquée par une sténose canalaire modérée dans 12 cas, une protrusion discale dans 9 cas et un kyste synovial postérieur dans 1 cas. Une instabilité dynamique en flexion-extension est présente 9 fois dans les spondylolisthésis et 11 fois dans les autres dislocations. Un patient avait une hernie discale foraminale à la hauteur de l'instabilité. 5 patients avaient déjà été opérés du rachis lombaire : 2 hernies discales, 3 canaux étroits. Les étages opérés (Tableau III) sont uniques dans 28 cas, doubles dans 2 cas et sont essentiellement représentés par l'espace L4-L5 (24 cas). Un seul patient a été opéré en L5-S1. 8,48 86,6 % RADICULALGIES - Ancienneté (mois) 15,1 L4 L5 S1 Non systématisée Unique Multiple Bilatérale Réveil nocturne Diminution du périmètre de marche 6 22 2 1 18 9 15 80 % 10 Tableau II : Anomalie radiologique. Population totale (30) Résultats Après intervention, les lombalgies augmentent d’une façon fugace dans 50 % des cas et une radiculalgie transitoire correspondant à la racine foraminale de l’étage opéré (pe : L4 pour L4-L5) apparaît chez 8 patients : elle est toujours régressive en deux mois au maximum. Aucune autre complication neurologique n’est rencontrée. Un abcès de paroi disparaîtra sous RACHIS - Vol. 16, n°3, Septembre 2004 LOMBALGIES - Ancienneté (ans) - Réveil nocturne 201 Antélisthésis 18 Rétrolisthésis 8 Scoliose dégénérative 9 Extrusion latérale 20 Rotation vertébrale 15 Sténose canalaire modérée 12 Instabilité sagittale dynamique 20 Protrusion discale 9 Kyste Synovial 1 D. Recoules-Arche,- D. Alcaix Tableau III : Niveau de l'instabilité et étage opéré. Tableau IV : Résultats post-opératoires. Total (N=30) L3-L4 3 L4-L5 24 L5-S1 1 L3-L4 et L4-L5 2 TOTAL 30 30 patients Pré-opératoire 12 mois LOMBALGIE (Score 1/2 quantitatif) 4,1 (Selon l’échelle de Lickaert) 0,5 ACTIVITE QUOTIDIENNE NORMALE 0 27 REPRISE DU TRAVAIL 9/12 0 25 7-8-11) ou para-médiane (2-6-12) car leur approche est oblique, de dedans en dehors, et ne peut dégager le disque et la racine extra-foraminale que par facettectomie totale. La discectomie n’est que partielle et interdit la mise en place d’une cage de 25 mm de long. Seul, l’abord à 30°, dirigé vers le mileu du bord antérieur du disque, permet la mise en place correcte d’une greffe intersomatique. Le foramen présente une zone supérieure, dite isthmique, et une inférieure , dite discale. “Les voies foraminales” abordent la partie supérieure du foramen. Dans leur trajet sagittal, elles longent la face externe de l’isthme de la vertèbre supérieure et nécessite une abrasion plus ou moins importante de cet isthme. Elles dégagent ainsi la racine foraminale située sous l’isthme, le disque étant situé plus bas. La voie extra-foraminale, par son trajet très latéral, oblique à 30°, aborde la partie inférieure du disque, dite zone discale. Elle aborde directement le disque situé en dehors de la partie renflée du massif articulaire, c’est-à-dire l’articulaire supérieure de la vertèbre sous-jacente. La racine foraminale est d’abord située en haut, dans la zone isthmique, à distance de la zone discale. Elle croise ensuite le disque, plus latéralement après s’être dégagée du foramen. La discectomie, donc La greffe est constamment obtenue (figure 1), sauf dans 1 cas où elle n’est que partielle. La stabilisation se fait toujours en l’état, aucune tentative de réduction n’étant effectuée. Discussion La voie d’abord extra-foraminale bilatérale comparée aux voies dites “foraminales” La voie d’abord extra-foraminale a été décrite par de nombreux auteurs. Notre approche se distingue des autres par son obliquité externe, de dehors en dedans et d’arrière en avant, suivant un plan de 30° environ avec le plan sagittal (figure 4). Elle est différente de celles exposant le massif articulaire ou les transverses par incision médiane (1-3-4-5RACHIS - Vol. 16, n°3, Septembre 2004 RADICULALGIE (Score 1/2 quantitatif) (Selon l’échelle de Lickaert) 3,36 ABSENCE DE PRISE D'ANTALGIQUE AU QUOTIDIEN traitement médical. Enfin aucune spoliation sanguine, ni infection disco-vertébrale ne seront constatées. Les patients sont améliorés dès le 3ème mois, encore plus nettement dans le 6ème mois, les résultats se maintenant et restant stables au 12ème mois (Tableau IV). Les douleurs nocturnes disparaissent et le périmètre de marche n’est plus limité. Le travail est repris 9 fois chez les 12 patients où il était interrompu. Vingt six patients se disent améliorés de plus de 50 % par rapport au départ et 13 de plus de 90 %. La prise régulière d’antalgiques est poursuivie chez 5 patients dont un absorbe des opiacés. 1,28 202 Extra-foraminal Lumbar Interbody Fusion (ELIF). 30 dislocations lombaires degeneratives. 1 an de recul ments vertébraux, les haubans musculaires et le massif articulaire, en dehors de l’abrasion toute externe et non déstabilisante d’un massif hypertrophique. Nous avons pu montrer, avec notre série, la stabilité de la fusion sans ostéosynthèse complémentaire. La voie extra-foraminale (ELIF) est extra-canalaire. Cependant, elle s’adresse aux lésions dégénératives instables même lorsqu’elles comportent un certain degré d’étroitesse ou une protrusion discale associée. D’autres études ont démontré que l’étroitesse canalaire modérée, lorsqu’elle est associée à une déstabilisation, peut bénéficier d’une stabilisation isolée sans ouverture du canal. Enfin, il faut souligner l’intérêt de la voie extra-foraminale (ELIF) bilatérale dans les dislocations associées à une hernie foraminale : un seul geste, sans arthrectomie, répond aux deux pathologies. la zone d’insertion de la cage intersomatique, sera ainsi située dans l’aisselle de la racine. La voie d’abord extra-foraminale bilatérale face aux autres voies permettant la fusion intersomatique (ALIF ou PLIF) Risques chirurgicaux per-opératoires : La voie postérieure présente les risques inhérents à l’abord de la queue de cheval, surtout s’il s’agit d’une reprise chirurgicale (2). De plus, elle ouvre largement l’arc postérieur entraînant les risques d’hématome ou de fibrose post-opératoire. La voie antérieure présente les risques inhérents à l’abord rétro-péritonéal : digestifs, surtout vasculaires et plexiques (9). Au contraire, la voie latérale (ELIF) ne rencontre aucune structure vasculaire ou nerveuse. Seule, la racine foraminale pourrait être l’objet d’un traumatisme. Dans notre série, nous avons observé 8 déficits foraminaux qui, tous, ont été transitoires. On doit souligner l’absence de tout déficit neurologique. La radiculalgie foraminale n’est pas liée à un déplacement de greffon : un scanner de contrôle l’a confirmé. Il pourrait s’agir d’un étirement de la racine par une détraction intersomatique exagérée ou d’un traumatisme direct per-opératoire de la racine ou du ganglion spinal, lors du réclinement de la racine. D’où la nécessité, comme cela a été souligné dans la technique opératoire, d’abraser, si cela est nécessaire, la face externe d’un massif arthrosique hypertrophique. Enfin, il vaut mieux privilégier une distraction modérée, à 9, voire 7 mm. Lors des reprises chirurgicales, la voie extra-foraminale bilatérale permet de réaliser la fusion en passant dans un tissu sain, en quelque sorte “de novo”, comme nous le montrons dans 5 patients. La voie exclut tous les risques de dissection hémorragique et dangereuse au sein d’une fibrose engaînante. ELIF avec ou sans ostéosynthèse complémentaire L’absence de déstabilisation est directement liée au caractère mini invasif de l’ELIF : respect strict de toute structure ayant un rôle de stabilisation, muscles, ligaments et os. Pour cette raison, l’ELIF est souvent proposé sans ostéosynthèse complémentaire. Cependant, si le chirurgien préfère ajouter une ostéosynthèse, les vis pédiculaires qui avaient été mises en place lors de la détraction intersomatique de façon transitoire, peuvent être laissées en place et reliées aisément par une plaque. Cette étude est évolutive et, afin de ne pas soulever des polémiques sur le caractère " stand alone " de cette chirurgie, il semble que l’on puisse actuellement présenter le schéma suivant. L’ostéosynthèse complémentaire est réservée : - aux lésions instables (spondylolisthésis dégénératifs ou lytiques). - aux discopathies dégénératives des sujets de plus de 60 ans, qu’il y ait ou non ostéoporose évidente, quels que soient les résultats de l’ostéodensitométrie. L’ELIF est, au contraire, proposé en " stand alone " chez les sujets porteurs d’une discopathie dégénérative de moins de 60 ans. C’est bien là un atout majeur de l’ELIF : Pouvoir proposer par la même voie, si cela est nécessaire, une fusion antérieure intersomatique et une consolidation postérieure par ostéosynthèse pédiculaire. Elle s’adresse ainsi à des lésions, quelle que soit leur Risques liés à l’atteinte des formations musculo-ligamentaires péri-vertébrales : Le ligament vertébral postérieur, et surtout antérieur, élément important de la stabilité rachidienne, est sectionné par les voies postérieure ou antérieure. De plus, la voie postérieure entraîne un délabrement ostéomusculo-ligamentaire très important. La voie postérieure doit être associée à une ostéosynthèse postérieure. Au contraire, notre méthode ne sectionne que l’annulus postéro-latéral du disque et laisse intacts les ligaRACHIS - Vol. 16, n°3, Septembre 2004 203 D. Recoules-Arche,- D. Alcaix racines du fourreau dural ou pour le plexus lombosacré, permet d'obtenir de bon résultats cliniques (diminution des douleurs, reprise d'une activité fonctionnelle) et radiologiques (prise de greffe constante), contrôlée par CT scanner de reconstruction. instabilité, en réalisant une fusion intervertébrale à 360°, antérieure et postérieure, sans les complications vasculaires de la chirurgie antérieure et sans les complications neurologiques de la chirurgie postérieure. L’intérêt d’une instrumentation additionnelle doit être souligné si l’on désire obtenir une lordose lombaire. Grâce à une plaque ou une tige postérieure lordosante, on peut améliorer la lordose déjà amorcée par l’aspect lordotique des cages. La possibilité, lors d’un ELIF, de proposer une réalisation avec ou sans fixation pédiculaire complémentaire constitue un atout supplémentaire de cette technique. Elle permet ainsi de s’adresser à des lésions instables que seule une voie postérieure, avec les risques neurologiques connus, aurait pu réaliser. ■ Conclusion Notre technique, simple, non hémorragique, sans ouverture du canal rachidien, sans menace pour les Bibliographie 7- Maroon J.C, Kopinisk T.A. Diagnosis and Microsurgical Approach to Far Lateral Disc Herniation of the Lumbar Spine. J. Neurosurg. 72, 378-382, 1990. 8- Phillips Frank M, Cunningham B. Intertransverse Lumbar Interbody Fusion. Spine 2002, 27, E37-E41. 9- Rajaraman V, Vingan R, Roth P. and al. Visceral and vascular complications resulting from anterior lumbar interbody Fusion. J. Neurosurg. 1993 Jul 91 (1 suppl.) 60-4. 10- Recoules D. La Chirurgie de la Hernie Discale du Canal de Conjugaison Lombaire. Neurochir. 31, 61-64, 1985. 11- Recoules D. 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