Colloque international de l’Association euro-africaine pour l’anthropologie du changement social et du développement (APAD) Développement, libéralisme et modernité: Trajectoires d’une anthropologie du changement social Place : Musée Royal de l’Afrique Centrale à Tervuren et à l’Université Catholique de Louvain à Louvain-la-Neuve, Belgique Date : 13-15 décembre 2007 Appel aux communications Les deux dernières décennies ont incontestablement été marquées par l’ancrage progressif, dans le champ des sciences sociales, d’une anthropologie du changement social et du développement. Cet ancrage a été le fruit d’une construction progressive, à laquelle l’Association euro-africaine pour l’anthropologie du changement social et du développement (APAD) a pris une part active. Les nombreux débats qu’elle a favorisés et les productions scientifiques qu’elle a suscitées lui ont permis d’accumuler un capital de connaissances consistant, pouvant légitimer l’idée d’un bilan. Le présent colloque s’inscrit dans cette perspective. Le projet scientifique de l’APAD est fondé sur l’étude des processus sociaux qui découlent du phénomène de développement en Afrique. Si elle se déploie dans la sphère de la recherche fondamentale en privilégiant la méthode ethnographique « classique », elle cherche aussi à promouvoir le dialogue entre chercheurs en sciences sociales africains et européens et opérateurs du développement. Consacrées initialement à l’étude empirique des interactions induites par les dispositifs de développement, les approches de l’APAD ont évolué vers des recherches sur les mutations intéressant les espaces publics africains, soumis à des politiques publiques internationales promouvant la décentralisation, la bonne gouvernance et le soutien des initiatives issues de la « société civile ». S’il ne s’agit plus aujourd’hui de défendre la pertinence de thèmes jadis considérés comme moins nobles par l’anthropologie académique, il est nécessaire en revanche d’esquisser un bilan, sur le plan à la fois épistémologique et empirique, de l’apport de cet ensemble d’études ayant soumis au regard anthropologique des objets jusque là réservés aux sciences économiques et politiques, et de dégager de nouvelles perspectives de recherche. Le thème du colloque international 2007 de l’APAD porte sur le thème « Développement , libéralisme et modernité », pour signaler que les distinctions entre les notions de développement, de libéralisme et de modernité sont de plus en plus floues. Les conditions sociopolitiques des récipients de l’aide, le désengagement de l’État et les transformations associées aux modernités émergentes interpellent une nouvelle réflexion sur les approches développées tant au sein de l’APAD que dans l’anthropologie du développement anglophone. 1 Le présent colloque pourrait se structurer autour de plusieurs axes de réflexion : Anthropologie des interventions pour le développement Face aux changements récents dans les approches du développement, quelles nouvelles directions peut emprunter l’anthropologie du développement ? On pourrait accueillir ici tant des communications faisant un bilan des travaux précédents (les organisations paysannes, les courtiers du développement, les transferts de technologies et de savoirs, etc.) que des travaux s’intéressant aux organisations internationales, aux formes de l’action humanitaire, ou encore à l’émergence des nouveaux courtiers de la bonne gouvernance et aux entreprises d’exportation de la démocratie. Méthodes de l’anthropologie du développement et du changement social Ici, les communications à proposer pourraient mettre l’accent sur la contribution de l’anthropologie du développement à la transformation de nos méthodes de recherche : variation des échelles d’observation et études multi-site, combinaison d’enquêtes individuelles et collectives, abandon des monographies classiques, intérêt pour les situations d’interaction, les conflits, les décalages entre discours et pratiques, interdisciplinarité. Qu’apportent ces travaux à la discipline anthropologique ? Quelles questions soulèvent-ils sur le plan éthique et déontologique ? Anthropologie de l’État et des espaces publics Partant des travaux orientés sur la question de l’État, des réformes et des politiques publiques, tels que la décentralisation, le foncier, la délivrance de services et biens publics, la corruption, et les modes de gouvernance locaux, des communications peuvent se focaliser sur une anthropologie des réformes qui intéressent les Etats africains et leur impact sur les administrations publiques. Développement et invention des traditions La dimension culturelle du développement est de plus en plus promue par des organisations aussi bien au niveau international qu’aux niveaux national et local. Les communications peuvent porter sur les transformations et inventions de la tradition intervenues dans le contexte de développement. Il s’agit par exemple de la promotion de la chefferie et d’autres institutions dites « traditionnelles » au nom de la culture et du développement. Changement coupé et modernité décalée Cet axe, exprimé de façon quelque peu provocatrice, pourrait permettre de conceptualiser et d’intégrer les discours et pratiques sur la modernité dans une anthropologie du développement et du changement social. Les communications se focaliseraient sur les modernités multiples exprimées et appropriées par divers acteurs, comme par exemple les bricolages, les savoirfaires quotidiens et les attentes et imaginations d’être « moderne ». Loin d’être planifiés ou organisés, il ne s’agit pas, le plus souvent, de changements coupés de la modernité ? Emergence de réseaux et d'acteurs transnationaux et translocaux L'échelle des observations des pratiques du développement et de changement social s'est beaucoup transformée : les acteurs stratégiques et les chaines de décisions se retrouvent dans un espace 'mondialisé' ou les frontières (dans tous les sens) ont pris une autre signification. L'analyse en termes de réseaux sociaux transnationaux ou bien translocaux invite à poursuivre et/ou à reconduire l'anthropologie du développement et du changement social dans le sens d'un ancrage des pratiques locales dans les espaces internationaux et translocaux. Les communications pourraient s'inscrire ici dans le questionnement actuel des nouveaux acteurs 2 et relations sociales inter-locales et leur production du sens et de nouvelles directions pour les changements sociaux et le développement. Informations pratiques Les résumes d’un maximum de 500 mots devront être envoyés au plus tard le 7 avril 2007 à l’adresse électronique ci-dessous. Les textes devront être envoyés au plus tard le 30 septembre 2007. La recherche de fonds propres est par ailleurs encouragée, la prise en charge par l’APAD devant rester exceptionnelle. Les tarifs du colloque à être réglés par tout participant (y compris ceux qui seront pris en charge par les organisateurs) sont comme suit : Membres de l’APAD : 50 € Non-membres de l’APAD : 100 € L’adhésion de l’APAD doit être payée au secrétariat général (adresse ci-dessous) : Salariés avec un salaire mensuel plus de 800 € = 39 € Salariés avec un salaire mensuel moins de 800 € = 19 € Étudiants = 11 € Prière de ne pas payer par chèque, mais seulement par virement bancaire. Numéro de compte en banque : 48 29 57 352 sous le nom de Afrika-Studiecentrum (APAD), P.O. Box 9555, 2300 RB Leiden, Pays-Bas, code BIC : ABNANL2A, code IBAN : NL97ABNA0482957352 Le site web de l’APAD, avec les informations récentes du colloque, sera disponible au printemps 2007. Les résumés seront recueillis (par courrier électronique) par le secrétariat général de l’APAD, situé à Leiden au Centre d’Etudes Africaines. E-mail : [email protected] Le Comité d’organisation : Pierre-Jo Laurent, Université Catholique de Louvain Danielle de Lame, Musée Royal de l’Afrique Centrale Giorgio Blundo, EHESS Laurence Boutinot, CIRAD Ann Cassiman, Katholieke Universiteit Leuven Mirjam de Bruijn, Centre d’Etudes Africaines, Leiden Abdou Salam Fall, IFAN Sten Hagberg, Université d’Uppsala Mahaman Tidjani Alou, LASDEL, Niamey 3