Introduction - Oeconomia.net

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MICROECONOMIE Arnaud DIEMER Université Blaise Pascal h<p://www/oeconomia.net Economie générale, licence mass PLAN IntroducGon I. Le comportement du consommateur II. Le comportement du producteur III. L’équilibre du marché IV. L’offre de travail V. Les choix intertemporels VI. La concurrence imparfaite VII. L’Etat et le marché Introduc)on La microéconomie est la branche de la science économique qui étudie l’allocaGon opGmale des ressources rares. Comment réparGr les ressources disponibles entre les divers usages possibles ? Quels biens produire ? Comment les produire ? Pour qui ? La microéconomie cherche à répondre à toutes ces quesGons en s’intéressant aux comportements économiques et à leurs interacGons, via l’économie de marchés. I. LES HYPOTHESES -­‐ La microéconomie part de l’idée que les agents sont raGonnels, c’est à dire qu’ils choisissent les moyens les plus adéquats pour a<eindre leurs objecGfs. Pour étudier le comportement des consommateurs, des producteurs et de l’Etat, la microéconomie s’appuie sur des modèles. Il s’agit d’une représentaGon simplifiée de la réalité. Le modèle le plus couramment uGlisé est celui de l’Homo oeconomicus. On considère que le consommateur est calculateur et raGonnel. La raGonalité est l’adéquaGon des moyens aux fins. La raGonalité est dite parfaite lorsque l’agent dispose de toutes les informaGons nécessaires pour prendre une décision. Elle est limitée si l’agent ne dispose pas de toute l’informaGon ou ne peut pas la traiter. Il développera alors une raGonalité procédurale, c’est à dire qu’il uGlisera la meilleure méthode pour trouver une soluGon saGsfaisante. Dans le cas d’un consommateur, le calcul raGonnel lui permet de maximiser son uGlité, tandis que le producteur cherche à maximiser des profits. Ce<e maximisaGon doit tenir compte des contraintes matérielles, budgétaires et technologiques. Les contraintes matérielles car tous les biens ne sont pas nécessairement disponibles. Les contraintes budgétaires car les choix des agents dépendent de leurs capacités financières. Les contraintes technologiques car une entreprise ne peut fabriquer des biens qu’à l’aide des technologies existantes. Le modèle de l’homo oeconomicus traduit ainsi une hypothèse forte : l’individu a une ra8onalité (parfaite) qui lui permet de maximiser sous contraintes. -­‐ Procéder à une allocaGon opGmale des ressources repose en grande parGe sur le système économique et les insGtuGons qui encadrent ce comportement. Généralement, on se situe dans une économie de marchés avec propriété privée des moyens de producGon. Dans une économie de marchés, les biens et les services sont échangés librement sur la base de prix relaGfs résultant de la confrontaGon de l’offre et la demande. Les marchés combinent les acGons des agents – consommateurs, producteurs, Etat – dans un cadre insGtuGonnel donné (lois, règles, normes, convenGons…). Les prix et leurs variaGons remplissent une foncGon de coordinaGon. Ils perme<ent d’une part, de concilier des choix indépendants (principe de la main invisible), d’autre part, d’orienter les agents vers les choix qui maximiseront leur saGsfacGon. Comment sont déterminés les prix ? Quel doit être le prix du blé ? Comment déterminer les salaires? Il y a propriété privée des moyens de producGon lorsque les entreprises sont détenues par des agents qui sont alors acGonnaires et se partagent les bénéfices. Les entreprises uGlisent le travail et les autres facteurs de producGon (le capital, les maGères premières, la terre…) pour produire des biens qu’elles vendent à un prix de marché. Les consommateurs uGlisent les revenus de leur travail, du capital qu’ils déGennent (s’ils sont acGonnaires) ainsi que les revenus sociaux pour acheter des biens et des services qu’ils désirent aux prix des marchés. -­‐ La microéconomie s’appuie sur deux approches différentes mais complémentaires: l’approche posiGve et l’approche normaGve. L’approche posiGve consiste à décrire et à expliquer, par exemple, l’incidence d’une hausse des taxes sur la consommaGon d’un agent. Elle cherche également à prévoir quels seront les effets de ce<e taxe en se fondant sur des expériences passées. L’approche normaGve consiste à décrire ce qui doit être. Ainsi la définiGon des objecGfs n’est pas du ressort des économistes, mais d’ordre poliGque et éthique. Une fois les objecGfs fixés, les économistes devront trouver quelles sont les mesures réalisables qui perme<ent de les saGsfaire le mieux possible. De même, si le gouvernement souhaite redistribuer la richesse des riches vers les pauvres, l’économiste devra déterminer si un impôt sur le revenu est l’instrument le plus adéquat, et si c’est le cas, indiquer le barème d’imposiGon à me<re en place. -­‐ Il convient de dissocier la microéconomie de la macroéconomie. La microéconomie adopte la démarche de l’individualisme méthodologique, ainsi pour comprendre les phénomènes collecGfs, il faut étudier les choix et les comportements individuels. Ainsi pour comprendre les déterminants de la demande, la microéconomie considère tout d’abord comment les individus réparGssent leurs revenus entre différents biens. Il est possible de définir la demande d’un individu pour un bien parGculier. La demande totale est conçue comme la somme de toutes les demandes individuelles. La macroéconomie part quant à elle de données macroéconomiques agrégées (le produit intérieur brut: PIB, le chômage, l’inflaGon…) pour expliquer l’évoluGon économique. Dans les travaux, ces deux approches se complètent de plus en plus. La macroéconomie s’est ainsi a<achée à dégager les fondements microéconomiques de ses analyses. La microéconomie peut devenir l’un des instruments du macro-­‐économiste. II. L’ECONOMIE DE MARCHES Lorsque l’on parle de marchés, on se réfère à un ensemble de marchés de biens spécifiques, les uns dépendants des autres. Le marché d’un bien parGculier est le lieu de rencontre des offreurs et des demandeurs. Il permet l’échange à un certain prix, appelé prix de marché. L’échange marchand est encadré par des règles de droit qui doivent garanGr les droits de propriété. En outre, il recourt à la monnaie pour fluidifier les échanges. 1/ La structure des marchés Les entreprises sont plus ou moins nombreuses sur les différents marchés, on disGngue plusieurs structures de marchés allant de la concurrence au monopole. La concurrence parfaite La concurrence parfaite consGtue un idéal type pour les micro-­‐économistes. Elle doit saGsfaire un certain nombre de condiGons: -­‐ Atomicité des offreurs et des demandeurs. Ainsi l’offre ou la demande de chaque agent est négligeable par rapport à l’offre ou la demande totale. Aucun agent ne dispose d’un pouvoir de marché qui lui perme<rait d’influencer les prix. -­‐ Homogénéité du produit. Les biens échangés sur le marché sont semblables en qualités et en caractérisGques. Ils sont donc interchangeables. Cela signifie que si deux biens sont suffisamment différents, il y aura un marché pour chacun des biens. -­‐ Transparence de l’informa8on. Les agents disposent gratuitement de toute l’informaGon nécessaire à leurs choix. Un consommateur connaît les prix praGqués par les différents commerçants. Il peut donc acheteur les biens qu’il souhaite consommer au prix le plus bas. Un commerçant qui praGquerait des prix plus élevés que ces concurrents n’aura aucun client. Tous les vendeurs vont deux vendre leurs produits au même prix. -­‐ Fluidité du marché. Les consommateurs et les producteurs sont libres d’entrer et de sorGr du marché. -­‐ Mobilité des facteurs de produc8on. Le capital et la main d’œuvre circulent librement. Ils se dirigent spontanément vers les marché où la demande est supérieure à l’offre. De manière générale, les condiGons de la concurrence parfaite sont rarement réalisées dans la réalité. Comme nous l’avons signalé précédemment, ce<e structure marché consGtue un idéal type dont il convient de se rapprocher. C’est une situaGon de référence uGle lorsque l’on souhaite la comparer à d’autres structures de marché. La concurrence imparfaite On parle de concurrence imparfaite lorsqu’au moins une condiGon de la concurrence parfaite n’est pas vérifiée sur le marché étudié. La concurrence réduit les profits des producteurs, ces derniers peuvent ainsi chercher à limiter la concurrence pour acquérir un pouvoir de marché. La concurrence imparfaite permet d’analyser la formaGon des prix et les conséquences en termes de bien être. On disGngue généralement le monopole, le duopole, l’oligopole et la concurrence monopolisGque. Dans le cas d’oligopoles, le nombre peu élevé ou la taille de certains producteurs les me<ent en situaGon de pouvoir de marché vis à vis des autres producteurs, ce qui réduit la concurrence par les prix. Les producteurs peuvent ainsi vendre leurs produits à des prix supérieurs au prix de concurrence parfaite, ce qui leur procure un profit plus élevé et réduit le bien être des consommateurs. Le monopole est un cas extrême : dans ce<e situaGon, un seul vendeur fait face à un grand nombre d’acheteurs (exemple :SNCF). Dans le cas du monopsone, un seul acheteur fait face à un grand nombre de vendeurs (exemple des relaGons entre la grande distribuGon et les agriculteurs). Dans le cas de la concurrence monopolisGque, de nombreux producteurs entrent en concurrence cependant ils peuvent différencier leurs produits de ceux de leurs concurrents. Le consommateur peut ainsi faire son choix dans une gamme de produits élargie, ce qui le saGsfait, cependant le prix des produits est supérieur à celui de la concurrence parfaite (exemple de l’effet des marques sur les consommateurs). 2/ L’étendue du marché Un marché est caractérisé par une certaine homogénéité des biens qui s’y échangent et une certaine étendue géographique. Il est important à la fois pour les producteurs, les consommateurs et les pouvoirs publics de discerner l’étendue du marché pour cerner l’offre de produits, idenGfier les concurrents et prendre des décisions de poliGque économique. En foncGon du degré de précision souhaité, on peut disGnguer un nombre plus ou moins important de marchés. 3/ Les prix Les prix sont un vecteur d’informaGon essenGel pour le foncGonnement d’une économie de marché. Les prix que l’on observe chaque jour sont exprimés en euros courants, il s’agit de prix nominaux. L’analyse microéconomique raisonne généralement en prix relaGfs. Un prix relaGf correspond à la quanGté d’un bien que l’on peut échanger contre une unité d’un autre bien. Le prix réel est un prix relaGf parGculier. Il rapporte le prix nominal d’un bien à celui du travail. Il montre la quanGté de travail nécessaire pour se procurer le bien en quesGon. L’inflaGon modifie les prix nominaux sans changer les prix réels. Les prix constants mesurent l’évoluGon dans le temps des prix nominaux déflatés de l’inflaGon 4/ La loi de l’offre et la demande L’offre et la demande désigne respecGvement les quanGtés de biens que les acteurs sur un marché sont prêts à vendre ou à acheter pour un bien donné. à Les courbes d’offre et de demande Toutes choses égales par ailleurs, la courbe d’offre indique comment l’offre d’un bien évolue en foncGon du prix de vente. Ce<e courbe est généralement croissante: lorsque le prix augmente, les entreprises décident de produire davantage. Toutes choses égales par ailleurs, la courbe de demande indique comment la demande diminue lorsque le prix augmente. Prix Offre P* Demande QuanGtés Q* L’offre et la demande peuvent être plus ou moins sensibles au prix du bien considéré. Si les entreprises uGlisent leur capacité de producGon au maximum, elles ne pourront pas, du moins à court terme, augmenter significaGvement leur producGon même si le prix augmente. L’offre sera ainsi très peu sensible au prix (courbe d’offre verGcale). A l’inverse, si les capacités excédentaires sont importantes, les entreprises pourront décider de produire beaucoup plus pour une peGte augmentaGon de prix (courbe aplaGe) P P ΔP
ΔP
Q ΔQ
Q ΔQ
à Quan)tés offertes et coûts de produc)on Les quanGtés offertes d’un bien dépendent de son prix mais également d’autres variables, telles que le prix des maGères premières, les salaires, et plus généralement tous les coûts de producGon. Si les coûts de producGon diminuent, l’entreprise pourra produire davantage avec un même coût. Elle produira Q2 à la place de Q1 au même prix P1. Cela se traduit pas un déplacement horizontal de O1 à O2 P O1 O2 P1 Q Q1 Q2 à Quan)tés demandées et revenu Les quanGtés demandées par les consommateurs ne dépendent pas uniquement du prix du bien considéré. Elles dépendent également d’autres variables telles que le revenu ou les goûts. Si les consommateurs deviennent plus riches, ils pourront demander une quanGté supérieure de biens pour un même prix. Ils demanderont une quanGté Q2 à la place de Q1 lorsque le prix sera P1. Une hausse du revenu se traduit par un déplacement horizontal de la courbe de demande. P P1 Q Q1 Q2 5/ L’équilibre du marché Un marché est un lieu théorique où se rencontrent l’offre et la demande d’un bien parGculier. Les courbes d’offre et de demande symbolisent les comportements des offreurs et des demandeurs. On suppose que les prix s’établissent librement. Lorsque le prix est égal à P1, la demande est inférieure à l’offre. Il y a donc excès d’offre. Afin de vendre leur surplus, les producteurs ont tendance à diminuer les prix. Ce processus se poursuit jusqu’à ce que l’excès d’offre disparaisse. Le prix est alors égal à P* et une quanGté Q* est offerte sur le marché. Lorsque le prix est égal à P2, l’offre est supérieure à la demande. Il y a donc pénurie. Certains consommateurs sont prêts à payer plus pour pouvoir consommer le bien disponible en quanGtés limitées. Ce processus se traduit par une hausse du prix, qui se poursuit jusqu’à ce que l’offre et la demande soient égales. Une quanGté Q* est alors échangée au prix P*. Lorsque le prix est égal à P*, le marché est en équilibre. IL n’y a ni excès d’offre, ni pénurie de demande. Cela signifie qu’au prix de marché, toute la demande qui s’exprime est saGsfaite. De même, toute l’offre trouve un débouché. Le prix apparaît comme un mécanisme d’ajustement entre l’offre et la demande. C’est la loi de l’offre et la demande : le prix s’ajustement automaGquement afin d’établir l’équilibre sur le marché. La loi de l’offre et la demande assure l’autorégulaGon du marché. Prix Offre P1 P* Demande P2 QuanGtés Q* Deux biens sont subs)tuables si la demande de l’un augmente lorsque l’autre devient plus cher. Les deux biens ont des usages suffisamment proches pour pouvoir répondre aux mêmes besoins des consommateurs. Ainsi si l’un des biens devient plus cher, certains consommateurs vont décider de consommer moins de celui-­‐ci et plus de l’autre bien (exemple beurre et margarine). Deux biens sont complémentaires lorsque la demande de l’un diminue lorsque l’autre devient plus cher. Le consommateur consomme les deux biens conjointement afin de saGsfaire ses besoins (exemple : voiture et essence). 6. Déséquilibre des marchés Les cycles de type quanGté-­‐prix reposent sur le fait que l’équilibre des marchés ne peut être organisé selon le principe qu’un commissaire priseur annonce des prix successifs jusqu’à ce que l’offre soit égale à la demande (tâtonnement walrassien). On disGngue généralement le modèle du Cobweb et les modèles dynamiques. à Le modèle du Cobweb Le modèle décrit une situaGon dans laquelle en raison des délais de producGon, la décision de produire pour la période suivante est fondée sur la situaGon observée dans la période en cours. Une telle situaGon de déséquilibre est productrice de fluctuaGons. Il s’enclenchera alors un processus de convergence vers l’équilibre (les fluctuaGons enregistreront un amorGssement progressif) ou au contraire il s’enclenchera un processus de divergence (les fluctuaGons iront en s’amplifiant) selon les pentes des foncGons d’offre et de demande. 16 Plusieurs cas de figures sont envisageables, et ce sont les élasGcités respecGves des foncGons d’offre et de demande qui expliquent la nature des oscillaGons. Trois cas sont disGngués : (a) les oscillaGons amorGes, (b) les oscillaGons amplifiées, (c) les oscillaGons auto-­‐entretenues. P
O
P1
P3
P*
D
P2
Q2 Q*
Q1
Q
-­‐ Dans le graphique (a), le marché est déséquilibré puisque le prix P1 est supérieur au prix P* qui équilibrerait l’offre et la demande. En P1, l’offre correspondante Q1 est trop élevée par rapport à l’offre d’équilibre Q*, et le prix P2 qui ajuste l’équilibre offre/demande à la période suivante se trouve en deçà du prix d’équilibre P*, donc est trop faible. A la période suivante, ce nouveau prix P2 va engendrer une offre de produits trop faible, soit Q2, et le prix P3 qui assure l’équilibre offre/demande au cours de ce<e période est toujours trop élevé mais se rapproche de P*. Au bout de plusieurs périodes, l’équilibre du marché sera a<eint, soit le couple P*Q*. Il s’agit d’un cas de modèle cobweb convergent. 17 -­‐ Dans le graphique (b), partant de P1, et par le même processus que celui décrit ci-­‐dessus, le déséquilibre va en s’amplifiant. Il s’agit d’un cas de modèle divergent qui s’explique par le fait que la pente de la foncGon de demande est moins élasGque que la pente de la foncGon d’offre. P
O
P1
D
Q
18 -­‐ Dans le graphique (c), les pentes des deux foncGons d’offre et de demande sont idenGques (au signe près), partant de P1, le déséquilibre s’auto-­‐
entreGent. P
O
D
Q
19 Soit O t = a P t-­‐1 + b D t = -­‐ c P t + d De l’équilibre du marché (Ot = Dt), on en déduit la relaGon de récurrence : P t = -­‐ a /c ( P t -­‐ 1) + (b-­‐d)/ c La dynamique est de type oscillatoire, convergente si la pente de la courbe d’offre est inférieure à la valeur absolue de la pente de la courbe de demande (a > c), divergente dans le cas contraire (a < c). Ce cycle de type prix-­‐quanGté a deux caractérisGques : -­‐ Les prix et les quanGtés fluctuent en sens contraire ; les quanGtés sont élevées quand les prix sont faibles et faibles quand les prix sont élevés. -­‐ La période du cycle est égale au double de la période de producGon (délai entre l’observaGon des prix et l’offre de biens). 20 à Délais d’ajustement des prix et des quan)tés Le modèle de cycle prix-­‐quanGté repose sur un schéma d’anGcipaGon de prix parGculièrement simple où le prix anGcipé par les producteurs pour la période t est le prix observé à la période (t-­‐1). Considérons maintenant des délais d’ajustement de la demande et du prix d’offre des producteurs. Supposons que la distribuGon de retard soit une distribuGon de premier ordre. En temps conGnu, le modèle s’écrit : dP / dt = (1 -­‐ µ) [PS (Qt) – Pt ] 0 < µ < 1 dQ / dt = (1 -­‐ µ’) [Qd (Pt) – Qt] 0 < µ’< 1 Comme µ et µ’ sont compris entre 0 et 1, le modèle est stable et la dynamique autour du point d’équilibre dépend de la valeur des racines de l’équaGon caractérisGque : r² + (1-­‐ µ + 1 -­‐ µ’) r + (1 + a/c) (1 -­‐ µ) (1 -­‐ µ’) = 0 21 Dans le cas où les délais d’ajustement des prix et des quanGtés sont très différents, les racines de l’équaGon caractérisGque sont réelles et négaGves, et l’économie converge vers l’équilibre sans fluctuaGons cycliques (figure a). Quand les délais d’ajustement de la demande et des prix sont proches, l’ajustement est de type spirale (figure b). (a) (b) P
PS (Q)
Qd (P)
PS (Q)
P
S’’
B
E
S’’
D’’
C
A
A
D
D’
Q
Qd (P)
Q
22 Si les producteurs fixent le prix et les consommateurs les quanGtés. A droite de la courbe d’offre PS (Q), par exemple au point A de la figure (a), la quanGté demandée par les consommateurs est supérieure à celle qui est opGmale pour les producteurs à ce niveau de prix (point S’) et le prix est inférieur au prix opGmal pour les producteurs à ce niveau de producGon (point S’’). Les producteurs vont donc augmenter leur prix, ce qui leur perme<ra de saGsfaire la demande excédentaire qui leur est adressée (S’A). En ce qui concerne les consommateurs, au dessus de la courbe de demande Qd (P), le prix est plus élevé que celui que les consommateurs sont prêts à payer pour acheter la quanGté Q (point D’), ou encore, la demande des consommateurs est plus faible à ce niveau de prix que le niveau actuel (la demande opGmale correspond au point D’’sur la courbe de demande). La demande a donc tendance à diminuer (flèche vers la gauche au point A). 23 Le même raisonnement appliqué aux trois autres régions permet de décrire l’évoluGon des prix et des quanGtés. Ce<e évoluGon va engendrer un cycle qui converge vers le point d’équilibre (E). La convergence est praGquement monotone si les délais d’ajustement des prix et des quanGtés sont très différents, elle présente au contraire des fluctuaGons de type spirale lorsque ces délais sont proches (figure b). A la différence du cobweb où les prix et les quanGtés évoluent de façon opposée, l’évoluGon au cours du cycle est plus conGnue. Au point A, où la demande est excédentaire, les prix augmentent et la producGon diminue pour résorber l’excès de demande, la réducGon de la demande entraîne une baisse du prix (point B), ce<e dernière entraîne un retournement de la demande (point C). La reprise de la demande finit par relancer la hausse des prix (point D). 24 25 Exercice 1 L’offre et la demande d’un bien dépendent de son prix p, qui s’ajuste librement. La foncGon de demande a pour expression D = 100 – 0.5 p. La foncGon d’offre est S : 2 p – 20 On suppose que 1/ Tracer les courbes d’offre et de demande sur un graphique 2/ Le marché est en équilibre lorsque l’offre et la demande sont égales. Déterminer l’équilibre du marché, c’est à dire le prix et la quanGté d’équilibre. 3/ Que se passe t’il si le prix praGqué diffère du prix d’équilibre ? 10 ≤ p ≤ 200
Prix Quand D = S 100 – 0.5 p = 2 p – 20 p = 48 S = 2 (48) – 20 = 76 D = 100 – 0.5 (48)=76 Cet équilibre (48, 76) correspond à l’intersecGon de S et D 200 O 100 Si le prix s’écarte de 48, le marché n’est plus en équilibre. Si p < 48, la demande est supérieure à S. Tous les consommateurs ne peuvent pas être saGsfaits. Le prix augmente jusque 48. Si p > 48, l’offre et supérieure à la demande, toute la producGon ne peut être vendue. Ce qui occasionne une baisse des prix jusque 48 Qtés 48 10 76 100 380 Exercice 2 On considère un consommateur dont la foncGon de demande d’un bien peut être représenté par la courbe de demande d’équaGon : D = 10 − p
D est la quanGté demandée au prix p. On suppose que 1/ Quel doit être le prix pour que la demande soit égale à 6 biens ? 2/ Si le prix est égal à 36, quelle est la quanGté consommée ? 3/ Que se passe t’il si le prix augmente ? 4/ Que se passe t’il si le prix baisse ? 5/ Calculer le prix pour lequel la demande est nulle et la quanGté consommée pour un prix nul. D = 16 − p
6/ A la suite d’un choc, la demande change. Que constatez vous ? (aidez vous d’un graphique) 0 ≤ p ≤100
1. D = 6 → 10 − p = 6 → p = 4 → p = 16
2. D = 10 − 36 → D = 4
∂D
1
3. D = 10 − p →
=−
qui est négatif
∂p
2 p
La courbe de demande est décroissante par rapport au prix, lorsque le prix augmente, les quanGtés demandées diminuent. 4. Pour la même raison, lorsque le prix diminue, les quanGtés demandées augmentent. La demande est nulle quand 10 − p = 0
Soit p =100
Lorsque le prix est nul, 10 unités de bien sont consommées. La courbe de demande est décroissante et convexe. 
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