Psychologie cognitive

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Institut Supérieur du Sport
et de l’Education Physique,
Le KEF
Formation continue
Psychologie cognitive
SOUHA KHADHER
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Plan du cours
Chapitre I- Aperçu sur la psychologie cognitive
Chapitre II- la mémoire
Chapitre III- la perception
Chapitre IV- l’attention
Chapitre V- L’apprentissage moteur
Bibliographie
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CHAPITRE I
HISTOIRE DE LA PSYCHOLOGIE
COGNITIVE
Introduction
Pourquoi se rappelle-t- on des gens que nous avons rencontré des années auparavant. Mais
parfois il semble qu’on oublie ce qu’on a appris dans un cours tout de suite après avoir passé
l’examen final. Comment parvenons-nous à soutenir une conversation avec une personne
pendant une réception et être en même temps à l’écoute d’une autre conversation plus
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intéressante qui se déroule juste à coté de vous ? Pourquoi les gens sont si certains souvent de
ce qu’ils ont avancé en réponse à une question alors qu’en réalité ils ne le sont pas. Ce ne sont
là que 3 exemples qui sont abordés dans le domaine de la psychologie cognitive.
Les psychologues cognitivistes étudient la manière dont les individus perçoivent, apprennent,
se souviennent et pensent.
1- Les antécédents psychologiques de la psychologie cognitive
Les principales perspectives psychologiques se sont construites et ont réagit vis-à-vis de celles
qui ont émergé antérieurement ; le processus dialectique qui est apparu tout au long de
l’histoire de la philosophie et de la psychologie naissante s’est aussi insinué à travers la
psychologie moderne. Les premiers psychologues ont toutefois soulevé une autre question
fondamentale qui continue d’embarrasser les psychologues cognitivistes : aurons-nous une
meilleure compréhension de l’esprit humain en étudiant ses structures ou en étudiant ses
fonctions ? bien que la psychologie cognitive n’ait pas été reconnue comme une branche
distincte de la psychologie jusqu'à la dernière moitié du XXe siécle, les questions qu’elle
soulève furent les questions principales que se sont posés les psychologues au cours de la
première moitié du XXe siècle (Leahey, 1997 ; Morawski, 2000).
1-1 Les tous premiers courants dialectiques en psychologie de la cognition
1-1-1 Le structuralisme :
L’objectif du structuralisme, considéré généralement comme la première école de pensée
majeure en psychologie, fut de comprendre la structure (configuration d’élément) de la pensée
et ses perceptions en les analysants à partir de leurs constituants. Par exemple la perception
d’une fleur, peut être analysée en fonction de ses couleurs, de ses formes géométriques, de ces
rapports de taille…
1-1-2 Le fonctionnalisme : une alternative au structuralisme
Une alternative au structuralisme proposait aux psychologues de se centrer sur les
mécanismes de la pensée plutôt que sur ses contenus. Les fonctionnalistes se sont demandés
que soit ce que font les individus et pourquoi agissent ils ainsi ? Alors que les structuralistes
se sont demandé « quels sont les contenus élémentaires [STRUCTURE] de la pensée
humaine ? » les fonctionnalistes affirmaient la clé pour comprendre l’esprit et le
comportement humain est l’étude du comment et du pourquoi des mécanismes par lesquels
l’esprit fonctionne, plutôt que l’étude des contenus et des structures élémentaires de l’esprit.
Puisque les fonctionnalistes pensaient que l’utilisation de toutes sortes de méthodes pourrait
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répondre aux mieux aux questions du chercheurs, il semble naturel que ce courant de pensée
ait aboutit au pragmatisme.
Les partisans du pragmatisme pensent que la connaissance est validée par son utilité : que
peut-on en faire ? Les pragmatistes s’intéressent non seulement à connaitre ce que font les
individus, mais aussi à ce qu’on peut tirer de cette connaissance sur ce que font les individus.
Par exemple les pragmatistes croient en l’importance de la psychologie de l’apprentissage et
de la mémoire, parce qu’elle peut notamment nous aider à améliorer les performances des
enfants à l’école.
Le chef de file qui a guidé le fonctionnalisme vers le pragmatisme fut William James (18421910), dont la contribution fonctionnelle majeure dans le domaine de la psychologie se
résume à un livre : son œuvre marquante des Principles of psychology (1890-1970).
Aujourd’hui encore, les psychologues cognitivistes renvoient souvent aux écris de James lors
de discussion à propos de thèmes centraux de la discipline comme l’attention, la conscience,
et la perception. James a prouvé qu’un travail réellement influent, au même titre que la
réputation de son auteur, peut aider à façonner un champ d’investigation.
1-1-3 L’associationnisme : une intégration synthétique.
L’associationnisme, à l’instar du fonctionnalisme, était moins une école rigide de la
psychologie qu’un courant de pensée influent. L’associationnisme examine comment les faits
ou les idées peuvent être associés dans la pensée les uns aux autres, et aboutir à une forme
d’apprentissage. Par exemple les associations peuvent résulter de la contigüité (associer des
choses qui tendent à se manifester ensemble à peu prés au même moment), la similitude
(associer des choses qui ont des traits ou des propriétés similaires), ou le contraste (associer
des choses qui semblent présenter des polarités, par exemple chaud /froid, lumière/ obscurité,
jour/nuit).
1-1 -4 De l’associationnisme au behaviorisme
Le behaviorisme, qui peut être considéré comme une forme extrême d’associationnisme, se
focalise entièrement sur l’association entre l’environnement et un comportement observé.
Pour les behavioristes les plus stricts, les plus extrêmes (ou radicaux), toutes les hypothèses
sur les pensées internes et les stratégies de la pensée ne sont rien d’autre que la spéculation.
Et bien qu’elles puissent relever du domaine de la philosophie, elles n’ont certainement pas
leur place dans la psychologie.
1-1 -5 Les partisans du behaviorisme
L’auteur dont on reconnait volontiers qu’il est le père du behaviorisme radical est John
Watson (1878-1958) Watson n’invoquait pas de contenus ou de mécanisme mentaux internes,
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affirmant que les psychologues devaient seulement se concentrer sur l’étude du comportement
observable (Doyle, 2000). Il réfutait l’idée selon laquelle la pensée équivaut à une parole
intériorisée. Le behaviorisme se démarquait des autres mouvements en psychologie qui l’ont
précédé par un changement qui élargissait la recherche expérimentale, depuis les sujets
humains jusqu’aux animaux.
A partir des années 1960, le behaviorisme radical a semblé être presque synonyme du nom
d’un de ses grands partisans les plus fervents, B.F.SKINNER (1904-1990). Pour Skinner, à
peu prés toute les formes du comportement humain, et pas seulement l’apprentissage,
pourraient s’expliquer par le comportement manifesté en réaction à l’environnement. Skinner
a rejeté l’existence de mécanismes mentaux
et , au lieu de cela a soutenu que le
conditionnement opérant – dans lequel le comportement peut être consolidé ou affaibli du fait
de la présence ou de l’absence d’un renforcement (récompense ou punition) pourrait expliquer
toute les formes du comportement humain.
1-1 -6 Des behavioristes osent jeter un regard furtif dans la boite noire
Alors que la plus part des behavioristes évitaient de scruter la « boite noire » de l’esprit
humain pour se concentrer uniquement sur les comportements observables ? Certains
psychologues ont commencé à s’intéresser aux contenus de cette boite mystérieuse.par
exemple, Edward Tolman (1886-1959), un behavioriste de la première heure, pensait que ni le
comportement des animaux ni celui des humains ne pouvait se comprendre sans aussi tenir
compte du but et de l’orientation du comportement. Toldman (1932) a soutenu que tous le
comportement sont dirigés vers un certain but, que ce soit un rat pour trouver de la nourriture
dans un labyrinthe ou une personne qui essaie d’échapper à une situation déplaisante. A cet
égard, Toldman peut être considérer comme un aïeul de la psychologie cognitive moderne.
1-1-7 La psychologie de la forme
De nombreuses critiques adressées au behaviorisme, se sont les psychologues de la forme qui
semblent avoir été les plus avides. Au cours de la période 1930-1960, les théoriciens de la
psychologie de la forme (ou gestaltistes) se sont radicalement opposés aux béhavioristes. Des
expériences effectuées avec des singes mettent en évidence que la résolution d’un problème
ne résulte pas de simples conditionnements, mais supposent également la compréhension de
schèmes d’action complexes articulés entre eux. Par exemple, Wolfang Kohler a observé
comment les chimpanzés apprenaient à attraper des bananes situées à l’extérieur de leur cage,
grâce à un bâton. C'était le fruit d’une période de tâtonnements, d’une phase très courte de
réflexion, puis d'une soudaine compréhension (insight) de la solution. Max Wertheimer a
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affirmé que les apprentissages proposés aux élèves dans les écoles sont ennuyeux et ne font
pas assez appel à la compréhension par insight et donc à une pensée véritablement créatrice.
Les représentants de ce mouvement sont : Wertheimer, koffka et Köhler, la gestalt est un
mot allemand signifiant «forme globale» ou «forme organisée»
2- L’émergence de la psychologie cognitive
Nous avons mis jusqu'à présent l’accent sur le développement philosophique et psychologique
qui ont aboutit à l’émergence de la psychologie cognitive. Des développements dans d’autres
domaines ont aussi contribué au développement du cognitivisme (la conception d’après
laquelle beaucoup de conduites humaines peuvent être saisies si on comprend d’abord
comment les individus pensent). Et de la psychologie cognitive moderne. Les domaines qui
ont les plus contribués
à l’émergence de la psychologie cognitive sont les domaines
scientifiques, la linguistique, et l’anthropologie, ainsi que des domaines technologiques
comme les systèmes de communication, les sciences de l’ingénierie et l’informatique.
Les méthodes de recherche en psychologie cognitive
9
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Des méthodes de recherche distinctives
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Les psychologues cognitivistes ont souvent la possibilité d’élargir et d’approfondir leur
compréhension de la cognition par des recherches en sciences cognitives, un domaine
interdisciplinaire qui utilise les notions et les méthodes issues de la psychologie cognitive, de
la psychobiologie, de l’intelligence artificielle, de la philosophie, de la linguistique et de
l’anthropologie. Les chercheurs en sciences cognitives emploient ces notions et ces méthodes
pour étudier notamment les mécanismes d’acquisition et d’utilisation des connaissances chez
l’homme. Les psychologues cognitivistes profitent aussi de collaboration avec d’autres
psychologues comme les psychologues sociaux (par exemple, dans le domaine
interdisciplinaire de la cognition sociale) les psychologues qui étudient la motivation et les
émotions, et les psychologues du travail (qui étudient les interactions homme machine). Les
collaborations avec les psychologues du travail illustrent l’interface entre la recherche
fondamentale en psychologie cognitive et l’investigation psychologique appliquée.
Les psychologues cognitivistes se proposent d’étudier une grande variété de processus
psychologiques qui incluent non seulement la perception, l’apprentissage, la mémoire, et la
pensée, mai aussi d’autres qui semblent être moins directement de nature cognitive comme les
émotions et la motivation. En fait, à peu prés n’importe quel thème intéressant sur le plan
psychologique peut être étudié dans une perspective cognitive.
CHAPITRE II
LA MEMOIRE
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Comment faites vous pour connaitre les réponses aux questions posées juste avant, ou à toute
autre question de cette nature ? Comment faites vous pour vous rappeler de n importe quelle
sorte d’information utile à tel moment de la journée ? la mémoire est le moyen par le quel on
retiens et on retire de nos expériences passées l’information dont on a besoin dans le moment
présent (Tulving, 2000b ; Tulving & Craik, 2000). En tant que processus, la mémoire réfère
aux mécanismes dynamique de stockage et de récupération de l’information ayant trait aux
expériences, ces passées (Crowder, 1976). Plus précisément, les psychologues cognitivistes
ont identifiés trois opérations inhérentes à la mémoire : l’encodage, le stockage, et la
récupération (Baddeley, 1998, 1999, 2000b ; Brown & Craik, 2000).
Chaque opération représente une étape dans l’activité de la mémoire. L’encodage consiste à
transformer les données sensorielles en une sorte de représentation mentale ; le stockage
consiste à conserver l’information encodée dans la mémoire ; la récupération consiste à
extraire ou utiliser l’information stockée en mémoire. En effet, La mémoire est la faculté
d'acquérir, de stocker et de reconstituer des informations dans le cerveau, qui a un rôle central
dans l'apprentissage et la pensée.
Il existe deux types de mémoires : mémoire à court terme et mémoire à long terme
1- Modèle Traditionnel de la mémoire
Dès la fin des années 1960 Richard Atkinson & Richard Shiffrin (1968) propose une nouvelle
métaphore qui conceptualise la mémoire sous la forme de trois registres mnésiques : (1) un
registre sensoriel pouvant conservé des quantités d’informations relativement limités pendant
un laps de temps très bref, (2) un registre à court terme capable de stoker l’information
pendant des périodes assez longues mais avec une capacité assez limitée ; (3) un registre à
long terme d’une très grande capacité capable de stoker l’information sur des très longues
périodes .Atkinson & Shiffrin établissent une distinction entre les structures (ou les registres),
et l’information stockée dans les structures ou (mémoire). Mais aujourd’hui, les psychologues
cognitivistes décrivent plus volontiers les trois registres en termes de mémoire sensorielle, de
mémoire à court terme et de mémoire à long terme. En outre, d’après Atkinson & Shiffrin, les
trois registres ne semblent pas appartenir a des structures physiologiques distinctes ; se sont
plus tôt des constructs hypothétique -- c'est-à-dire eux-mêmes non mesurables ou observables
directement, mais qui servent de modèles mentaux pour comprendre comment fonctionne un
phénomène physiologique comme la mémoire. La figure ci-dessous représente un modèle
simple de traitement de l’information de ces registres (Atkinson & Shiffrin, 1971). Le modèle
d’Atkinson –shiffrin insiste sur le caractère passif de réceptacle où sont stockés les souvenirs,
Environnement
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mais il mentionne aussi certains mécanismes de control qui gouvernent le transfert de
l’information d’un registre à l’autre. Cependant le modèle à trois registres n’est pas l’unique
façon de conceptualiser la mémoire.
Recepteurs sensoriels
Emetteurs
Mémoire de travail
Générateur de réponses
Mémoire à long terme
Figure Représentation schématique du modèle de la mémoire.
D’après Atkinson et Shiffrin (1971).
1-1 Stockage sensoriel :
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On pense que le stockage sensoriel est le dépositaire en première instance d’une grande part
de l’information qui entre par la suite dans les registres à court terme et à long terme. De
solides preuves (quoique encore discutées ; voir Haber, 1983) plaident en faveur de
l’existence d’un stockage iconique, le stockage iconique est une mémoire sensorielle visuelle
discrète, appelée ainsi parce que certains auteurs suggèrent que l’information est stockée sous
forme d’icônes (images visuelles qui représentent quelque chose ; les icones ressemblent
d’habitude à tout ce quoi peut être représenté).
1-2 Stockage à court terme :
Alors que la plupart des individus ont peu sinon pas du tout accès aux registres de leur
mémoire sensorielle, tout le monde a accès aux registres de la mémoire à court terme qui
conserve les souvenirs pendant quelques secondes et, occasionnellement, jusqu’à deux
minutes ? Par exemple, pouvez-vous rappeler le nom du chercheur qui a découvert la
mémoire iconique ? Quels sont les noms de ceux qui ont perfectionné par la suite cette
découverte ? Si vous êtes capable de rappeler ces noms, vous faites appel, en procédant ainsi,
à certains processus de contrôle de la mémoire. D’après le modèle d’Atkinson-Shiffrin, le
stockage à court terme conserve non seulement quelques items, mais aussi certains
mécanismes de contrôle qui régulent le flot d’information jusqu’à et à partir du stockage à
long terme, là ou l’information peut être gardée plus longtemps. Plus spécifiquement, la durée
de conservation de l’information dans la mémoire à court terme est d’environ 30s, seuil audelà duquel la révision est nécessaire pour la retenir. L’information est stockée sous forme
acoustique- c’est-à-dire par ce qu’on entend- plutôt sous forme visuelle- c’est –à-dire par ce
qu’on voit.
Quel est le nombre d’items d’information qu’on peut conserver à tout moment en mémoire à
court terme ? Dans un article de référence, George Miller(1956) avait constaté que la capacité
de notre mémoire immédiate (à court terme) pour une grande variété d’items se situe autour
de 7 items, plus ou moins 2 items. Un item peut être quelque chose de simple comme un
chiffre, ou quelque chose de plus compliqué comme un mot. Si on regroupe une suite de 20
lettres ou des chiffres en 7 items signifiants, on peut s’en rappeler alors qu’on ne pourrait pas
le faire s’il fallait répéter immédiatement les 20 items. Par exemple, la plupart des individus
ne peut pas conserver en mémoire à court terme cette suite de 21 chiffres :
101001000100001000100. Cependant, si on les rassemble en unités plus grande Comme 10,
100, 1000, 10000, 1000, et 100, on sera alors certainement capable de reproduire sans
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difficulté les 21 chiffres en 6 items (cf. G. A. Miller, 1956, à propos de chiffres binaires vs. à
base huit).
1-3 Stockage à long terme
Quand bien même on ait constamment recours à notre mémoire à court terme dans nos
activités quotidiennes, c’est pourtant de mémoire à long terme dont on parle le plus souvent,
faisant référence aux souvenirs conservés pendant de longues périodes, et peut-être
indéfiniment. Tous les individus comptent beaucoup sur leur mémoire à long terme. C’est là
ou est conservée l’information qu’on désire faire passer dans notre vie quotidienne/ les noms
des gens, les emplacements des objets, la programmation de nos activités jour après jour, et
ainsi de suite. L’inquiétude survient dés qu’on constate avec effroi que notre mémoire à long
terme nous fait défaut. Quelle quantité d’information peut-on garder dans la mémoire à long
terme et pour combien de temps ? la question de la capacité de stockage peut être expédiée
rapidement car la réponse est simple : on ne sait rien, pas plus qu’on ne sait comment on
pourrait le découvrir. S’il était possible de concevoir des expériences qui mettent à l’épreuve
les limites de la mémoire à court terme, on ne sait pas comment faire pour tester les limites de
la mémoire à long terme et préciser par la même sa capacité ; Certains théoriciens ont suggéré
que la capacité d la mémoire à long terme est infinie, de moins sur un plan pratique. (Bahrick,
1984a, 1984b, 2000 ; Bahrick & Hall, 1991 ; Hintzman, 1978). La réponse à la question de la
durée de conservation de l’information dans la mémoire à long terme est difficile à fournir
parce que nous ne disposons à l’heure actuelle d’aucune preuve de l’existence d’une minute
supérieure absolue de la durée de stockage de l’information.
2- Le concept de mémoire de travail
Si les théories concevaient la mémoire à court terme comme un registre de stockage
relativement passif, la remise en cause de cette notion a conduit à se focaliser sur le rôle
fonctionnel de la mémoire. La prise en compte de ce rôle fonctionnel est d’autant plus
importante que dans les années 70 commencent à émerger des recherches abordant des
activités cognitives complexes comme la compréhension de textes ou la résolution de
problèmes. Sans pour autant abandonner l’approche dualiste, il devenait urgent de se
demander à quoi pouvait bien servir cette mémoire transitoire. L’hypothèse la plus naturelle,
dont on avait déjà les prémisses dans le modèle d’Atkinson et Shiffrin (1968), est que cette
mémoire servait, outre la conservation de l’information durant l’activité cognitive, à traiter
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cette information. On est ainsi passé d’une conception passive avec la mémoire à court terme
à une conception active avec la mémoire de travail.
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CHAPITRE III
La perception
1- La conception théorique de la perception :
En 1890, Ehrenfels avait remarqué qu’une mélodie particulière est plus qu’une succession de
notes puisque cette forme musicale demeure lors d’une transposition des notes la constituant.
L’émergence d’une forme dépend à la fois des facteurs structuraux, liés aux propriétés du
stimulus et des systèmes neurosensoriels, et des facteurs comportementaux, liés à l’état
mental du sujet. Actuellement, cette distinction se retrouve dans les notions respectives de
traitement ascendant (dirigé par le stimulus, bottom-up) et de traitement descendant (dirigé
par les concepts, top-down). Les psychologues gestaltistes ont tenté de déterminer quels sont
les principes de structuration d’une scène, essentielle pour lui donner un sens. Ils ont ainsi
proposé des lois de structuration perceptive, dont nous décrivons les plus remarquables :
1.1 La loi de la bonne forme (ou de la « prégnance » ou de la simplicité) prédit que,
parmi plusieurs interprétations possibles, on privilégie toujours la plus simple, celle qui
correspond aux formes les plus naturelles, les « bonnes » formes (figure1)
18
Figure 1 : en (a) seront perçus un carré et une ellipse superposés, comme en (b), et non les
autres interprétations pourtant possibles mais plus complexes comme en (c) ou en (d).
(Source: d’aprés sensation and perception, E. B. Goldstein, Wadsworth Publishing
Compagny, «3 éd, 1989).
1-2 La loi de la familiarité (ou de la signification) implique plus personnellement le
sujet, en particulier ses attentes, sa mémoire et ses connaissances antérieures. Ainsi, dans le
tableau de Bev Doolittle, on peut percevoir treize visages si l’on est informé de leur présence
La figure de Leeper (figure 3b) est interprétée comme une jeune fille (3a) ou une vielle
femme (3c) selon les dessins présents préalablement. Le contexte joue aussi un rôle important
(figure 4), le même stimulus « I3 » sera perçu comme le lettre B dans le suite A, I3, C et
comme le nombre 13 dans la suite I2, I3, I4. Le rôle des connaissances antérieures est donc
essentiel pour la représentation conceptuelle (comme dans le cas de l’interprétation de
radiographies).
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Figure 3. La figure de Leeper (b). Elle peut être interprétée comme le portait d’une jeune
fille ou d’une vielle femme. Le retrait de certains détails (a) et (c) lève l’ambigüité de la
figure originale.
(Source : d’après psychologie de la perception, A. Delorme, Edition Vivantes, 1982)
Figure 4 : Rôle du contexte.
I3
ABC
I2 I3 I4
Ces deux lois, bonne forme et similarité, furent un apport fondamental de l’école gestaltiste,
car elles démontraient le rôle du sujet dans ses constructions perceptives (facteurs
comportementaux, processus top-down). Mais les gestaltistes ont aussi décrit des lois
générales liées au stimulus : les lois de groupement et de ségrégation.
1-3 Les lois de groupement s’appliquent lorsque plusieurs éléments distincts sont
organisés en une unité plus grande. Selon la loi de proximité, les éléments les plus proches
sont regroupés. Selon la loi de similitude (ou de similarité), les éléments semblables sont
regroupés.
Selon la loi du destin commun, sont considérés comme appartement à la même forme des
éléments se déplaçant selon la même trajectoire, comme dans les textes défilants des
bandeaux lumineux, ou selon des trajectoires compatibles (vagues et ondes sur l’eau,
fontaines à jets d’eau, feux d’artifices…..). Selon la loi de continuité, on privilégie les formes
présentant le meilleur alignement plutôt que celles à contours anguleux avec des points de
Rebroussement La loi de la continuité implique qu’une forme simple peut facilement être
dissimulée dans une figure complexe qui en prolonge les contours.
1-4 Les lois de ségrégation figure-fond
Ils partent du principe qu’un objet est perçu lorsqu’il constitue une figure qui se distingue du
fond. Rubin (1921) a énoncé les propriétés respectives de la figure et du fond (comme le fait
que le contour appartienne à la figure, au premier plan, le fond se prolongeant derrière celleci …) et les indices favorisant l’émergence d’une figure. En l’absence de tels indices,
certaines scènes ambigües illustrent le fait que plusieurs représentations sont possibles à partir
20
des mêmes informations sensorielles (figure 8). La présence de plusieurs interprétations est un
argument en faveur de l’existence de facteurs autres que structuraux dans la perception.
Figure 8. Le vase-visage de Rubin. Un vase blanc sur un fond noir ou deux profils noirs
sur un fond blanc peuvent être vus alternativement mais non simultanément. L’observation
bascule spontanément d’une interprétation à l’autre. (Source : d’après information,
sensation et perception, J. D. Bagot, Armand Colin, Coll. « Cursus »,1999).
La principale critique à l’encontre des lois d’organisation perceptive porte sur leur caractère
essentiellement descriptif et peu prédictif, notamment lorsque plusieurs lois sont en
compétition. De plus, la tentative malheureuse d’interprétation physiologique de l’époque
(isomorphisme entre les champs électriques cérébraux et la forme perçue) a contribué au
déclin de cette théorie. Vers la fin des années 1960, la découverte des détecteurs de
caractéristiques (en particulier les détecteurs d’orientation dans le système visuel, mis en
évidence par les travaux électro physiologiques de Hubel et Wiesel, prix Nobel en 1981),
conduit à de nouvelles explications de certaines lois d’organisation. La similarité, notion assez
vague d’une des lois de groupement, se trouve précisée. On ne regroupe pas des éléments de
même forme mais ceux partageant un des attributs de cette forme comme, par exemple,
l’orientation. Par conconséquent, un ensemble de T droits sera plus difficilement distingué
d’un ensemble de L droits (forme différente mais orientation similaire) que d’un ensemble de
T inclinés (forme similaire mais l’orientation différente, expérience de Beck en 1966). Une
telle détermination de frontière entre les éléments d’une texture s’opère aussi sur d’autres
dimensions comme la couleur, le contraste de luminance, la direction de mouvement,
21
fermeture d’un contour, la taille…..comme l’ont montré les nombreuses expériences de
Treisman.
CHAPITRE IV
L’ATTENTION
1- La détection de signal
L’habituation soutient notre système attentionnel, mais ce système remplit bien d’autres
fonctions que le simple fait de traiter les stimuli familiers et ceux qui sont nouveaux. Les trois
fonctions principales de l’attention sont : (1) la détection de signal, qui inclut la vigilance et
l’exploration en vue de repérer l’apparition d’un stimulus particulier ; (2) l’attention
sélective, qui consiste à prendre en compte certains stimuli et à ignorer les autres (Duncan,
1999) ; et (3) l’attention partagée, qui consiste à répartir à bon escient les ressources
attentionnelles disponibles pour coordonner la réalisation simultanée de deux ou plusieurs
taches. Ces trois fonctions sont résumées dans le tableau 3.4. Les psychologues cognitivistes
ont étudié chacune d’elles afin d’élargir la compréhension de l’attention à partir de
nombreuses perspectives. Dans cette section, nous allons discuter de la détection de signal.
Tableau
Les quatre fonctions principales de l’attention.
Les psychologues cognitivistes se sont particulièrement intéressés à étudier l’attention
partagée, la vigilance et la détection de signal, l’exploration et l’attention sélective.
22
Fonction
Attention partagée
Description
il nous arrive fréquemment
de faire en sorte d’exécuter
plus d’une tache à la fois et
au besoin, nous modifions
nos ressources attentionnelles
pour les répartir à bon escient
Vigilance et détection de Très souvent, nous nous
signal
efforçons de détecter un
signal qu’on perçoit ou non,
c’est-à-dire un stimulus cible
prosexigène
particulier.
Grace à notre grande
vigilance pour détecter les
signaux, nous sommes prêts
à agir très vite dés la
détection de signaux stimuli.
Attention sélective
Nous opérons constamment
des choix en fonction des
stimuli qui attirent notre
attention et ceux que nous
ignorons. Le fait de se
désintéresser ou du moins
porter une moindre attention
sur certains stimuli nous
permet de rendre plus
saillants d’autres stimuli.
Notre attention focalisée sur
des
stimuli
informatifs
particuliers renforce notre
aptitude à les manipuler en
vue
d’autres
processus
cognitifs
comme
la
compréhension verbale ou la
résolution de problèmes.
Exemple
Les conducteurs chevronnés
peuvent facilement parler
tout en conduisant dans
presque
toutes
les
circonstances, mais si un
autre véhicule semble dévier
de sa trajectoire, ils sont
prompts à concentrer toute
leur attention sur leur
conduite et interrompre la
conversation.
Pour repérer un sous-marin,
on peut guetter des ondes
sonar inhabituelles ; dans une
rue sombre, on peut essayer
de détecter des silhouettes ou
des bruits inquiétants ; ou
après un tremblement de
terre, on reste sur ses gardes
à la moindre odeur de fuite
de gaz ou de fumée.
On peut être attentif en lisant
un manuel ou en écoutant le
cours d’un professeur, tout en
ignorant d’autres stimuli
comme la radio ou la
télévision voisine, ou des
retardataires qui entrent dans
la salle de cours.
Dans certaines professions, la vigilance est une question de vie ou de mort.
Quels sont les facteurs qui contribuent à notre aptitude à détecter les événements importants
de notre environnement ? Les psychologues cognitivistes veulent comprendre comment les
individus explorent l’environnement pour détecter les stimuli importants. La compréhension
23
de cette fonction de l’attention a une importance pratique immédiate. Un surveillant sur une
plage surpeuplée doit être en permanence vigilant. De même, si vous avez et l’occasion de
prendre l’avion, vous savez l’importance d’un niveau de vigilance élevé chez les contrôleurs
aériens. Bon nombre d’autres professions exigent de la vigilance, comme celles qui
impliquent certains systèmes de communications et d’alarmes et un contrôle de qualité dans
presque toute circonstance. Il en va de même pour les détectives, les médecins et les
chercheurs qui se doivent d’être vigilants dans leurs activités respectives. Outre le fait de
rester vigilant lorsque des stimuli importants surviennent, on doit aussi rechercher parmi un
ensemble varie d’items ceux qui sont plus importants. Dans chacune de ces circonstances, les
individus doivent rester éveilles, être sur le qui-vive pour détecter l’apparition d’un stimulus,
et ce en dépit de la présence de distracteurs et de longues périodes durant lesquelles le
stimulus est absent.
2- La vigilance :
La vigilance désigne la capacité d’une personne à se focaliser sur un ensemble de stimulations
pendant une longue période durant la quelle elle s’efforce de détecter l’apparition d’un
stimulus cible particulier intéressant. Lorsqu’un individu est vigilent, il attend attentivement
pour détecter un stimulus signal qui peut apparaitre à tout moment. La vigilance est surtout
requise dans des situations ou un stimulus donné n’apparait qu’à de rares occasions mais
exige une attention et une réactivité immédiate dès sa manifestation. Une possible attaque
nucléaire exige une vigilance extrême de la part des autorités militaires.
C’est à Norman MackWorth (1948) qu’on doit la première recherche importante sur la
vigilance. Dans cette étude, les sujets doivent regarder un écran ou est représenté un cadran
d’horloge. Une aiguille progresse par saccades régulières d’une seconde, et de temps à autre,
l’aiguille fait un saut de deux secondes. La tache du sujet consiste à appuyer le plus vite
possible sur un bouton après un saut de deux secondes. Les performances des sujets
commencent à se détériorer de façon significative après seulement une demi-heure
d’observation. De fait, après de délai, les sujets ont omis prés d’un quart des doubles sauts de
l’aiguille. Il est apparu que les baisses de vigilance ne sont pas pour la plupart dues à une
diminution de la sensibilité de »s sujets, mais plutôt à leur plus grande incertitude à l’égard de
ce qu’ils perçoivent (Broadbent & Gregory, M.1965). En lien avec ces résultats de la théorie
de la détection de signal (TDS), on a pu observer que les sujets deviennent par la suite moins
enclins à prendre le risque d’indiquer des fausses alarmes. Au lieu de cela, ils commettent
24
l’erreur de ne pas Indiquer la présence du stimulus signal lorsqu’ils ne sont pas surs de l’avoir
détecté, montrant ainsi des taux d’omissions plus élevés. L’entrainement peut aider à renforcer
la vigilance (Fisk & Schneider, 1981), mais pour les taches qui exigent une vigilance
soutenue, la fatigue entrave les performances, et rien ne saurait à cet égard remplacer des
périodes de repos pour accroitre la détection de signal.
3- L’exploration (ou inspection visuelle)
Alors que la vigilance implique l’attente passive de l’apparition d’un stimulus signal,
l’exploration ou inspection visuelle consiste en la recherche active et habile d’une cible
(Pashler, 1998 ; Posner & DiGirolamo, 1998 ; Posner, DiGirolamo, & Fernandez-Duque,
1997 ; Wolfe, 1994). Plus précisément, l’inspection référée à un repérage par balayage dans
l’environnement de traits (ou attributs, ou caractéristiques) particuliers en vue de rechercher
activement quelque chose dont on ne sait pas précisément où il se situe. Vouloir localiser une
marque particulière de céréales dans une allée bondée d’un magasin – ou repérer un mot clé
précis dans un manuel volumineux – est un exemple d’inspection visuelle. A l’instar de la
vigilance, lorsqu’on recherche quelque chose, il nous arrive de répondre en commettent des
fausses alarmes. Dans le cas de l’inspection visuelle, les fausses alarmes surviennent
habituellement dés qu’on rencontre des distracteurs (stimuli apotropaïques qui détournent
notre attention du stimulus cible).
25
Fig Inspection visuelle
Comparez la difficulté relative pour trouver la lettre T en (a) et en (b). la taille de la
configuration affecte l’aisance avec laquelle vous effectuez la tâche.
3-1 La théorie de l’intégration des attributs
D’après Anne Treisman, une théorie de l’intégration des attributs explique l’aisance relative
relative pour mener une inspection de caractéristiques, et la difficulté relative pour mener une
inspection de conjonction.
Fig Inspection visuelle. En ( c ). Cherchez la lettre O et en (d). cherchez la lettre T.
3-2 La théorie de la similitude
26
Mais le modèle de Treisman ne fait pas l’unanimité. Par exemple, John Duncan et Glyn
Humphreys (1989, 1992) ont proposé une explication alternative aux nombreux résultats
obtenus par Treisman. D’après leur théorie de la similitude, les données de Treisman peuvent
être réinterprétées comme étant simplement dues au fait que plus la similitude entre les
stimuli cibles et les distracteurs augmente, plus il est difficile de détecter les premières.
3-3 La théorie de l’inspection guidée
En réponse à ces résultats et à d’autres, Kyle Cave et Jeremy Wolfe (1990) ont proposé une
alternative au modèle de Treisman qu’ils ont nommé inspection guidée. Selon eux, le modèle
d’inspection guidée suggère que toutes les inspections visuelles, qu’elles soient de
caractéristiques ou de conjonction, impliquent deux étapes consécutives : (1) lors d’une étape
en parallèle, l’individu active simultanément une représentation mentale de toutes les cibles
potentielles, à partir de chacun des attributs de la cible qu’elles possèdent ; et (2) lors d’une
étape sérielle, l’individu évalue de façon séquentielle chacun des éléments activés, en fonction
du degré d’activation, et choisit alors les véritables cibles à partir des éléments activés.
Fig inspection visuelle en (h), cherchez les cercles blancs et en (i) le cercle noir.
3-4 La théorie du filtre du mouvement
Peter McLeod, Jon Driver et leurs collaborations (McLeod, D.river, Dienes, & Crisp, 1991)
ont découvert un trait qui présente des effets paradoxaux lorsqu’il est combiné à d’autres
27
traits : c’est le mouvement. En d’autres termes, parfois le mouvement de renforce la facilité et
la vitesse d’une inspection visuelle, et d’autres fois le mouvement inhibe une inspection
visuelle. Lorsque le mouvement est conjoint avec un attribut distinctif (par exemple, la
forme) d’une cible, l’exploration se déroule plus facilement et plus rapidement que lorsqu’il
s’agit de rechercher le seul trait distinctif.
4- L’attention sélective et l’attention partagée
4-1 Les paradigmes de base pour l’étude de l’attention sélective
Il existe de nombreuses manières pour étudier l’attention sélective (Egeth, 2000 ; Luck,
Hillyard, Mouloua, & Hawkins, 1996 ; Moore & Egeth, 1997 ; Pashler, 1998 ; Pashler &
Johnston, 1998 ; Van der Heijden, 1992). Une des plus simples part de nos propres
expériences de la vie courante.
Supposez que-vous êtes invité à un diner. C’est bien votre chance, vous voila placé à coté de
quelqu’un qui vend 110 marques d’aspirateurs et vous détaille en long, en large et en travers
les mérites respectifs de chaque marque. Tout en conversant avec ce moulin à parole assis à
votre droite, Vous commencez à saisir des bribes de conversation de deux convives situés à
votre gauche. Leurs propos sont bien plus intéressants, notamment parce qu’ils donnent des
informations croustillantes que vous apprenez au sujet d’une de vos connaissances. Vous vous
efforcez de maintenir un semblant de conversation avec le bavard à votre droite tout en
captant le dialogue à votre gauche.
Cette petite saynète décrit une expérience de terrain sur l’attention sélective, qui a fait l’objet
d’une recherche menée par Colin Cherry (1953). Cherry a appelé ce mécanisme l’effet de
« cocktail party » qui est le processus de repérage d’une conversation mêlée à d’autres
conversations provoquant une distraction, et qu’on observe dans les réunions entre plusieurs
personnes qui rendent saillante l’attention sélective.
4-2 Les théories du filtre et de l’entonnoir dans l’attention sélective
Dans une des premières théories de l’attention, Donald Broadbent (1958) a proposé
l’existence d’un filtrage de l’information qui nous est utile après avoir été enregistrée au
niveau sensoriel (figure 3.5). Dans la perspective de Broadbent, de multiples canaux d’input
sensoriel atteignent un filtre attentionnel, ce qui n’autorise qu’un seul canal d’information
sensorielle de continuer à travers le filtre et atteindre les processus de perception qui nous
permettent d’assigner une signification à nos sensations. En plus des stimuli cibles, les stimuli
28
dotés de caractéristiques sensorielles distinctives (par exemple, des différences dans la
hauteur ou dans l’intensité d’un son) peuvent passer par le système attentionnel, atteignant par
ce moyen des niveaux de traitement plus élevés, comme la perception. Cependant, d’autres
stimuli seront filtrés au niveau sensoriel, sans pouvoir traverser le filtre attentionnel pour
parvenir au niveau de la perception. La théorie de Broadbent a été corroborée par les
observations de Colin Cherry qui a constaté que l’information sensorielle (par exemple,
différences de sexe pour la voix, la tonalité vs. Les mots) peut être repérer par une oreille non
focalisée, mais que l’information nécessitant des processus perceptifs plus élaborés (par
exemple, des mots allemands vs. Anglais, ou même des mots présentés dans l’ordre inverse de
leur présentation habituelle) n’est pas repérée par une oreille non focalisée.
4-3 Le modèle du filtre sélectif de Moray
Peu de temps après la théorie de Broadbent, la recherche aura tôt fait de faire apparaitre des
erreurs dans le modèle de Broadbent (par exemple, Gray & Wedderburn, 1960). C’est ainsi
que Neville Moray (1959) a constaté que même lorsque les sujets ignorent la plupart des
autres aspects de niveau supérieur (par exemple, sémantiques) du message non focalisé, ils
reconnaissent néanmoins leurs noms dans une oreille non focalisée. Moray a suggéré que cet
effet pouvait s’expliquer par le caractère puissant, très saillant de messages susceptibles de
rompre le filtre de l’attention sélective, alors que d’autres messages n’y parviennent pas. Si on
voulait modifier la métaphore de Broadbent, on pourrait dire que, d’après Moray, le filtre
sélectif bloque la plupart des informations au niveau sensoriel, mais que certains messages
très saillants sont si puissants qu’ils percent le mécanisme de filtrage.
4-4 Le modèle d’atténuation de Treisman
Anne Treisman a observé que si un sujet répète en poursuite un message cohérent reçu dans
une oreille et ignore un message dans l’autre oreille, un phénomène intéressant se produit dès
lors que le message dans l’oreille focalisée est transféré soudainement dans l’oreille non
focalisée : les sujets vont alors extraire les premiers mots de l’ancien message dans la
nouvelle oreille, ce qui suggère que le contexte va brièvement amener les sujets à répéter en
poursuite un message qu’ils auraient dû ignorer.
D’après Treisman, l’attention sélective implique trois étapes. Dans un premier temps, nous
analysons de façon pré-attentive les propriétés physiques d’un stimulus, comme par exemple
l’intensité d’un son, sa hauteur (liée à la « fréquence » des ondes sonores), et ainsi de suite ;
ce processus pré-attentif se déroule en parallèle (simultanément) pour tous les stimuli
sensoriels qui pénètrent. Pour les stimuli qui présentent les propriétés cibles, on fait passer le
signal à l’étape suivante ; pour les stimuli qui ne présentent pas ces propriétés, on ne fait
29
passer qu’une version affaiblie du stimulus. Dans un deuxième temps, nous analysons si un
stimulus donné à un pattern, comme par exemple des paroles ou de la musique. Pour les
stimuli qui présentent le pattern cible, on fait passer le signal à l’étape suivante ; pour les
stimuli qui ne présentent pas le pattern cible, on ne fait passer qu’une version atténuée du
stimulus. Dans une troisième étape, et nous centrons notre attention sur les stimuli qui
composent cette troisième étape, et nous évaluons de manière séquentielle les messages qui se
présentent, en assignant des significations appropriées aux messages du stimulus sélectionné.
5- L’attention partagée
Dans la détection de signal et l’attention sélective, le système attentionnel doit coordonner
une recherche de la présence simultanée de plusieurs attributs – tache relativement simple,
même si elle n’est pas facile. Cependant, en d’autres occasions, le système attentionnel doit
effectuer en même temps deux ou plusieurs taches distinctes. Une des premières études dans
ce domaine a été menée par Ulric Neisser et Robert Becklen (1975), qui ont présenté à des
sujets une vidéo dans laquelle le déroulement d’une activité (trois personnes jouant au basket)
était superposé au déroulement d’une activité (deux personnes faisant un jeu de claques avec
leurs mains). Au départ, la tache consistait simplement à regarder attentivement une activité
tout en ignorant l’autre, et presser un bouton chaque fois que des événements clés se
produisaient dans l’activité focalisée. Cette première tâche mobilisait essentiellement
l’attention sélective.
Mais Neisser et Becklen ont ensuite demandé aux sujets de se focaliser simultanément sur les
deux activités et de signaler les événements clés dans chacune d’elles. Même lorsque les deux
activités ont été présentées en vision dichoptique (c’est-à-dire non pas en un seul champ
visuel, mais de telle sorte que chaque activité est observée par chaque œil), les sujets ont
rencontré des grandes difficultés pour effectuer les deux taches en même temps. Neisser et
Becklen ont fait l’hypothèse que de meilleures performances auraient pu être réalisées avec de
l’entrainement. Ils ont également avancé l’hypothèse que la performance à des taches
multiples reposait sur une habileté (due à la pratique), et non sur des mécanismes cognitifs
particulier.
L’année suivante, Elizabeth Spelke, William Hirst et Ulric Neisser (1976) ont utilisé un
paradigme de double tache pour étudier l’attention partagée pendant l’exécution simultanée de
deux activités. Le paradigme de double tache comprend deux taches (tache A et tache B) et
trois conditions (uniquement la tâche A, uniquement la tâche B, et les deux tâches A et B
ensemble). Pour ces chercheurs, il s’agissait de comparer et de contraster la latence (temps de
réponse) et la précision de l’exécution dans chacune des trois conditions. Des latences élevées
30
signifient des réponses plus lentes. Des études antérieures avaient montré que la vitesse et la
précision de l’exécution simultanée de deux taches était très faible pour l’exécution synchrone
de deux processus contrôles. Dans les rares cas ou des sujets ont manifesté des niveaux élevés
de vitesse et de précision pour l’exécution simultanée de deux taches, au moins une des taches
fait généralement appel à un traitement automatique, et le plus souvent les deux taches
impliquent ce type de traitement.
CHAPITRE V
L’APPRENTISSAGE MOTEUR
« Modification adaptative du comportement au cours d’épreuves répétées (Piéron, 1968) »
« L’apprentissage est un ensemble de processus associés à l’exercice ou à l’expérience
conduisant à des modifications permanentes du comportement habile( Schmidt, 1993) »
« L’apprentissage est un processus ou un ensemble de processus qui sous tend des
modifications de comportements à la suite de l’expérience ou du contact avec
l’environnement (Malcuit, Pomerleau & Maurice, 1995) »
« L’apprentissage est un processus d’adaptation cognitivo-moteur, relié à la pratique et à
l’expérience, favorisé par des conditions d’apprentissage qui mènent à des changements
permanents de la performance et de l’habileté motrice (Chevalier, 2004) »
Le schéma ci dessous nous présente le processus d’apprentissage, selon (Chevalier,2004)
31
L’apprentissage c’est relié des nouvelles
information a celle qui sont déjà apprises
L’apprentissage est
orienté vers un but
2
L’apprentissage c’est
organiser l’information
1
Qu’est ce que l’apprentissage ?
3
L’apprentissage est influencé
par le développement
L’apprentissage se fait
par étape
6
5
L’apprentissage c’est acquérir
un répertoire de structure
cognitive
4
1- Les processus cognitifs impliqués dans l’apprentissage
Selon l’approche cognitive, plusieurs processus sont impliqués dans l’apprentissage moteur,
nous citons
∗ L’enregistrement sensoriel
∗ L’attention (vigilance, attention soutenue, concentration, inhibition, partage.
∗ La représentation (imagerie mentale multi sensorielle)
∗ La mémorisation (court et long terme)
∗ La reconnaissance (expérience passées)
1-1 Lien de l’apprentissage avec la cognition
Sur un plan cognitif, apprendre c’est traduire certaines capacités à détecter l’information
sensorielle ( kinesthésique, sensorielle, auditives, proprioceptives), à porter attention à
certaines informations (vigilance, maintien, centration et partage de l’attention à construire
une représentation de la tache , à emmagasiner l’information en mémoire à court terme, ou
mémoire de travail (traitement limité) et l’acheminer vers la mémoire à long terme ou
mémoire d référence (entrepôt d’expériences) et aussi à récupérer en mémoire par la capacité
de reconnaissance l’information pertinente à la réalisation de la tâche.
32
2- Traitement de l’information
2-1 Méthodes du traitement de l’information
Les chercheurs dans le domaine du traitement de l’information ont utilisé des observations
comportementales en même temps que des mesures psychophysiologiques. Mais c’est
l’accent sur la méthode chronométrique qui a permis de quantifier le mieux l’ensemble des
processus du traitement de l’information. Plus récemment, les méthodes de simulation ou de
modélisation mathématique ont enrichi le dispositif méthodologique de mesure de la qualité
du traitement de l’information.
2-1-1 La détection du signal
L’une des méthodes les plus utilisées pour étudier ce traitement est celle de la détection du
signal (Macmillan & Creelman, 1991). Lors de ce type de tâche, certains événements sont
classifiés en tant que signal : le sujet doit détecter si ce dernier est présent. Quand il est
absent, on parlera d’effet bruyant. La proportion d’essais où le signal est correctement
identifié, est appelée « taux de réussite ». Quant à la proportion d’essais dans laquelle le
signal est incorrectement identifié, elle est qualifiée de « taux d’erreur ». En utilisant les deux
derniers indices, il est possible d’évaluer si l’effet d’une variable porte sur la discriminabilité
ou sur la réponse binaire. Nous sous-entendons par là que l’erreur peut être soit une variable
qualitative, située sur un continuum, soit une variable binaire (oui – non, blanc – noir)
La théorie de la détection du signal est souvent utilisée comme base pour l’analyse de données
dans chaque tâche. Cette théorie postule que la réponse dans chaque tâche est fonction de
deux opérations discrètes : l’encodage et la décision. Lors de l’épreuve, le sujet collecte les
informations présentées et décide si cette information est suffisante pour garantir une réponse
au signal.
2-1-2 La méthode chronométrique
L’approche chronométrique du traitement de l’information (Temprado 1994 ; Temprado &
Famose, 1993), a permis d’identifier les évènements qui modifient la difficulté
informationnelle des tâches motrices. Son principe consiste à mesurer le temps requis, après
l’apparition d’un signal d’exécution impératif, pour déclencher une réponse exacte. Le temps
de traitement requis, entre la présentation du signal et le déclenchement de la réponse est la
somme des durées moyennes de traitement de chaque stade. Chaque stade reçoit de celui qui
33
le précède un code qui est le produit du traitement effectué par les processus qui se déroulent
au sein de ce stade. De fait, les durées de traitement de chaque stade sont indépendantes ;
lorsque la difficulté de la tâche augmente, le temps de traitement s’allonge. Le modèle sériel
permet d’identifier les éléments de la difficulté informationnelle des tâches motrices.
Chaque opération requiert du temps pour transformer l’information qui lui est transmise. Par
conséquent, la mesure du temps requis pour produire une réponse exacte rend compte des
opérations cognitives effectuées par le pratiquant pour réaliser la tâche. Le temps de réaction
peut ainsi être considéré comme un indice représentatif de la difficulté du traitement requis
pour réaliser la tâche et, par conséquent, comme un indicateur fiable pour estimer la difficulté
des tâches motrices. La production d’une réponse motrice finalisée est le produit observable
des opérations de traitement de l’information sous jacentes. Lorsque la difficulté de la tâche
s’élève, le temps requis pour produire la réponse augmente (Temprado 1992).
Figure . Traitement de l’information et indicateurs de la difficulté de traitement. (d’après Sanders, 1990).
34
Les deux méthodes s’appuient sur des analyses de temps de réaction seulement, sans
considération de taux d'erreur. Ceci peut être problématique parce que la performance n'est
pas typiquement « sans erreur », et, comme dit supra, la vitesse peut être un facteur réduisant
la précision. En dépit des ces limitations, ces méthodes se sont avérées robustes et utiles
(Sanders, 1998).
2-3 L’apprentissage moteur peut il être négatif ?
En principe l’apprentissage moteur véhicule la notion de progrès. Mais cette notion de progrès
semble être ambigüe, en effet telle modification de comportement peut être vécu par le sujet
comme une régression alors l’éducateur y verra une étape indispensable pour rompre un
mauvais automatisme et parvenir à un geste nouveau plus efficace ultérieurement.
Il n’est pas aisé de distinguer des changements négatifs et des changements positifs, de parler
de progrès positifs ou de progrès négatifs. Ce qui serait grave, en apprentissage, ce serait que
le pratiquant ne puisse plus changer ni évoluer ou s’adapter.
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