L`inhibition de la voie JAK/STAT inhibe la différenciation et la

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L’inhibition de la voie JAK/STAT inhibe la différenciation et la fonction des lymphocytes T folliculaires auxiliaires Introduction ‐ Les lymphocytes T folliculaires auxiliaires (Tfh) représentent une sous population de lymphocytes T (LT) CD4+ impliqués dans la différenciation des lymphocytes B (LB) en LB mémoires et en plasmocytes sécrétant des immunoglobulines de haute affinité. Les données de la littérature suggèrent que la voie de signalisation JAK/STAT participe à la différenciation des Tfh et à leur fonction d’aide aux LB par la production d’IL‐
21. Les patients suivis pour une polyarthrite rhumatoïde (PR) présentent des proportions de Tfh circulants et d’IL‐21 augmentées dans le sang périphérique et ces taux semblent corrélés à l’activité de la maladie. Le tofacitinib est un inhibiteur de JAK, ayant une action principale sur JAK1 et JAK3, déjà autorisé dans certains pays pour le traitement de la PR. Son mode d’action décrit jusqu’à présent repose sur l’inhibition de la signalisation induite par les cytokines pro‐inflammatoires et la prolifération des lymphocytes T CD4+. Cependant son rôle sur la population lymphocytaire de Tfh n’a pas encore été étudié. Ainsi, les objectifs de cette étude ont été d’évaluer si l’inhibition de la voie JAK/STAT avec le tofacitinib pouvait résulter en une inhibition de la différenciation et de la fonction des Tfh. Résultats – Dans un premier temps, nous avons déterminé les conditions optimales d’induction des Tfh in vitro. A partir du sang périphérique de donneurs sains les cellules mononuclées du sang ont été isolées. Après purification, les LT CD4+ naïfs triés ont été mis en culture avec des billes couplées à des anticorps anti‐CD3 et anti‐CD28 et de l’IL‐12 pour induire la différenciation en Tfh. Les cellules CXCR5+PD‐1+ICOS+ différenciées in vitro possèdent les caractéristiques phénotypique (expression du facteur de transcription Bcl‐6) et fonctionnelle (production d’IL‐21) des Tfh. Dans un deuxième temps, nous avons évalué l’effet de l’inhibition de la voie JAK/STAT sur les Tfh différenciés in vitro. Le tofacitinib a d’abord été ajouté à des LT CD4+ naïfs en culture in vitro en même temps que les billes et l’IL‐12. Dans ces conditions, le tofacitinib a permis une inhibition de la différenciation des LT CD4+ naïfs en Tfh de façon dose‐dépendante et statistiquement significative à partir d’une concentration de 0.03µM. Un test de viabilité a contrôlé que cette inhibition n’était pas secondaire à l’augmentation de la mortalité cellulaire. Par ailleurs, l’addition de tofacitinib après différenciation des Tfh in vitro, a entrainé une diminution de la production d’IL‐21 par les Tfh en 24 à 48 heures. Enfin, nous avons évalué l’effet du tofacitinib ex vivo sur les Tfh circulants de deux patients souffrant de PR non traités et d’un témoin sain. Pour cela, l’inhibiteur de JAK/STAT a été ajouté aux LT CD4+ totaux purifiés des patients contenant les Tfh circulants. Le tofacitinib a permis une inhibition de la production d’IL‐21 par les Tfh circulants chez le témoin sain et le patient en rémission (DAS28 < 2.6) mais n’a pas eu d’effet chez le patient ayant une PR très active (DAS28 = 6.4). Ces résultats suggèrent une sensibilité différente au tofacitinib des Tfh selon la présence de la maladie et son degré d’activité. Conclusion – L’inhibition de la voie JAK/STAT chez les donneurs sains est responsable d’une inhibition de la différenciation des Tfh in vitro et de leur production d’IL‐21. Elle semble également entrainer une inhibition de la production d’IL‐21 par les Tfh circulants de patients ayant une PR. Ces résultats démontrent un nouveau mécanisme d’action des inhibiteurs de la voie JAK/STAT dans la PR. 
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