UNITE DE CHIRURGIE COLORECTALE COLORECTAL SURGERY UNIT QUE FAIRE DEVANT UN CANCER COLORECTAL AVANCE ? A. KARTHEUSER M. COYETTE Ch. REMUE C. LEONARD R. DETRY et M. DESMEDT Congrès de Médecine Générale ECU-UCL Samedi 10 novembre 2007 QUE FAIRE DEVANT UN CANCER COLORECTAL AVANCE ? • Devant un cancer T4 / M+ ? • Devant une carcinose péritonéale ? • Devant une tumeur symptomatique ? • Devant une tumeur occlusive ? Æ Deux questions : 1. CURATIF ? 2. PALLIATIF ? QUE FAIRE DEVANT UN CANCER COLORECTAL AVANCE ? 1. Devant un cancer T4 / M+ ? 2. Devant une carcinose péritonéale ? 3. Devant une tumeur symptomatique ? 4. Devant une tumeur occlusive ? 1. CANCER COLORECTAL AVANCE : T4 / M+ A. CANCER RECTAL T4 Exentération pelvienne Antérieure : - rectum, mésorectum - utérus, vagin - vessie, prostate, urèthre Postérieure : - rectum, mésorectum - sacrum 1. CANCER COLORECTAL AVANCE : T4 / M+ A. CANCER RECTAL T4 Exentération pelvienne Survie à 5 ans : 50-60 % 1. CANCER COLORECTAL AVANCE : T4 / M+ B. CANCER METASTATIQUE : M+ • Métastases hépatiques • Métastases pulmonaires 1. CANCER COLORECTAL AVANCE : T4 / M+ B. CANCER METASTATIQUE : M+ ¾ Toujours considéré comme « CURATIF » de principe ¾ Chimiothérapie de + en + efficace: - 5-FU - Acide folinique - Oxaliplatine Æ FOLFOX - CPT-11 : Irinotecan Æ FOLFIRI - AVASTIN Æ anti-angiogénèse - ERBITUX Æ anti-récepteur EGF 1. CANCER COLORECTAL AVANCE : T4 / M+ B. CANCER METASTATIQUE : M+ a. Patient symptomatique : Æ Chirurgie colorectale première b. Patient asymptomatique : Æ Chimiothérapie première QUE FAIRE DEVANT UN CANCER COLORECTAL AVANCE ? 1. Devant un cancer T4 / M+ ? 2. Devant une carcinose péritonéale ? 3. Devant une tumeur symptomatique ? 4. Devant une tumeur occlusive ? 2. CARCINOMATOSE PERITONEALE • Cytoreduction • Chimio-hyperthermie intra-péritonéale CHIP Principes Traitement de la carcinose péritonéale = Cytoréduction + CHIP Principes Cytoréduction • Exérèse à visée radicale de l’ensemble des lésions macroscopiques Per-opératoire : Aspects chirurgicaux • Exploration • Quelle est l’extension ? • Quelle est la résécabilité ? PCI Sugarbaker Per-opératoire : Aspects chirurgicaux Critères de résécabilité • • • • • • Métastases hépatiques < =3 Pas d’invasion des grands vaisseaux Pas d’adénopathies rétro-péritonéales Atteinte intestin : minimum 1,5 m de grêle Pas d’atteinte de l’estomac PCI < 25 Per-opératoire : Aspects chirurgicaux • Cytoréduction • Résection de la tumeur primitive colorectale • Résection des organes de voisinage atteints • Pancréas, rate, uretère, vessie, trompes, ovaires, utérus, vagin • Péritonectomies par quadrant Per-opératoire : Aspects chirurgicaux • Cytoréduction • Gestes associés: • • • • Cholécystectomie systématique Résection systématique de l’épiploon Annexectomie systématique Gastro- ou jéjunostomie? • Évaluation de la radicalité de la cytoréduction Principes Traitement de la carcinose péritonéale = Cytoréduction + CHIP Principes CHIP • Chimiothérapie intra-péritonéale • Concentration élevée • Contact direct avec les cellules tumorales résiduelles - Pénétration limitée • Peu d’effets systémiques – Barrière péritonéoplasmatique Principes CHIP • Hyperthermie • Effet cytotoxique • Synergie • Amélioration de la pénétration CIP Péritoine CHIP Péritoine Principes Per-opératoire : Aspects chirurgicaux • Chimio-hyperthermie intra-péritonéale CHIP à ventre ouvert Per-opératoire : Aspects chirurgicaux • Chimio-hyperthermie intra-péritonéale CHIP à ventre fermé Per-opératoire : Mesures de sécurité • Personnes présentes en salle d’opération durant la CHIP : • • • • 1 chirurgien 1 anesthésiste 2 infirmières 1 perfusionniste Per-opératoire : Mesures de sécurité • Protection du personnel • • • • • Visière Masque superfiltrant Gants adaptés Blouse imperméable Couvre-sabots Per-opératoire : Chimiothérapie Oxaliplatine • • • • Neuropathie périphérique Nausées et vomissements Faible toxicité sur la moëlle osseuse Toxicité hépatique : élévation transitoire des enzymes • Erythème et desquamations Post-opératoire : Morbidité Elias D., Ann Surg Oncol, 2007 Résultats : Mortalité Elias D., Ann Surg Oncol, 2007 Résultats: Survie Carcinose d’origine colorectale Survie à 5 ans : 48% Elias D., AFC, Paris, 2007 Résultats « La survie à 5 ans après CHIP pour carcinose d’origine colorectale est équivalente à celle de la chirurgie hépatique pour métastases colo-rectales » Elias D., Paris, AFC Oct 2007 Résultats La CHIP est une procédure lourde, nécessitant une équipe pluridisciplinaire, mais dont les résultats sont actuellement très prometteurs QUE FAIRE DEVANT UN CANCER COLORECTAL AVANCE ? 1. Devant un cancer T4 / M+ ? 2. Devant une carcinose péritonéale ? 3. Devant une tumeur symptomatique ? 4. Devant une tumeur occlusive ? QUE FAIRE DEVANT UN CANCER AVANCE ? 3. Tumeur symptomatique • Rectorragies • Pertes mucus • Douleur • Constipation • Incontinence TUMEUR SYMPTOMATIQUE • Tumeur résécable Æ Transanal Endoscopic Microsurgery (TEM) = Technique de Buess • Tumeur irrésécable Æ Résecteur endoscopique prostate modifié TUMEUR SYMPTOMATIQUE A. Tumeur résécable Transanal Endoscopic Microsurgery (TEM) Technique de Buess TUMEUR SYMPTOMATIQUE B. Tumeur irrésécable Résecteur endoscopique à prostate modifié Endoscopic Transanal Resection E.T.A.R. UROLOGICAL RECTOSCOPE Results : Palliation Symptom N° Author Year Pat. 1 HAMY 2002 46 2 CHEN 2001 24 Procedures Median Morbidity Mortality Relief survival time 76 6 (8 %) 1 (2 %) 87 % 14 mo. 70 1 (4 %) 1 (4 %) 75 % 6 mo. 1. HAMY A. et al., Surg Endosc 2003; 17 : 627-631 2. CHEN H. et al., J Gastrointest Surg 2001; 5 : 282-286 UROLOGICAL RECTOSCOPE Results : Palliation Number of procedures performed Hamy et al., Surg. Endosc. 2003; 17 : 627-631 UROLOGICAL RECTOSCOPE Results : Palliation Symptom Control Hamy et al., Surg. Endosc. 2003; 17 : 627-631 UROLOGICAL RECTOSCOPE Results : Palliation Patient survival Hamy et al., Surg. Endosc. 2003; 17 : 627-631 QUE FAIRE DEVANT UN CANCER COLORECTAL AVANCE ? 1. Devant un cancer T4 / M+ ? 2. Devant une carcinose péritonéale ? 3. Devant une tumeur symptomatique ? 4. Devant une tumeur occlusive ? 4. TUMEUR OCCLUSIVE • Curative Æ Chirurgie classique • Palliative Æ Interventionnel 1. Laser 2. E.T.A.R. 3. Endoprothèse 4. Colostomie Æ Médical : Soins continus 4. TUMEUR OCCLUSIVE • Traitement palliatif interventionnel: Endoprothèse métallique auto-expansible Endoprothèse métallique auto-expansible RECTAL CARCINOMA PALLIATION Success rate : . Placement : 97 % . Long-term : 79 % HÜNERBEIN M et al., Surgery 2005; 137 : 42-47 Endoprothèse métallique auto-expansible RECTAL CARCINOMA PALLIATION Complications : 1. Stent migration 2. Rectal perforation 3. Stent obstruction by tumor 16 % 4% 10-28 % KHOT UP et al., Br J Surg 2002; 89 : 1096-1102 Comment soulager les patients en phase terminale d’un cancer colo-rectal ? Approche médicale de l’occlusion intestinale Dr M. Desmedt Unité de Soins Continus Cliniques universitaires Saint Luc Objectif thérapeutique • Soulager les symptômes Douleurs, nausées, vomissements – • Lever l’état d’occlusion (si c’est encore possible) • Permettre un retour et/ou un maintien à domicile Contrôle de la douleur • Douleur continue (90 %) + coliques (75 %) • Antalgiques recommandés par l’OMS – Effet spasmolytique du métamizole et de la pethidine – Voie d’administration adaptée • Antispasmodique – Butylbromure d’hyoscine (Buscopan ® ) • 40 à 120 mg par jour (max. 360 mg) • Sous cutané ou intraveineux - 3 à 4 x par jour ou 24/24h Contrôle des nausées • Constantes, pénibles mais faciles à soulager • Antiémétique de référence : Halopéridol (Haldol ® ) – 5 à 20 mg par jour – Sous cutané ou intraveineux - 3 x par jour ou 24/24h • Autres produits – Métoclopramide (Primpéran ® ) 40 à 120 mg sc, iv par jour – Dimenhydrinate (Paranausine ® ) 120 mg ir, 3 x par jour – Odansétron (Zofran ® ) 8 à 16 mg sc, iv, 1 à 2 x par jour Contrôle des vomissements • Réduction de la fréquence et du volume • Deux classes de médicaments antisécrétoires : – – Anticholinergique : butylbromure d’hyoscine Buscopan ® Analogue de la somatostatine : octréotide Sandostatine ® 300 à 600 μgr par jour Sous cutané ou intraveineux, 2 à 3 x par jour ou 24/24h • • 3 x 20 mg sc Buscopan ® versus 3 x 100 μgr sc Sandostatine ® Mercadante 2000, Ripamonti 2000 • Octréotide (Sandostatine ®) 300 μgr/jour 9 € par ampoule 27 € par jour • Octréotide long acting (Sandostatine LP ®) 20 mg/mois 1132 € par ampoule 37,8 € par jour • Butylbromure d’hyoscine (Buscopan ®) 60 mg/jour 0,6 € par ampoule 1,8 € par jour – – – Contrôle des vomissements • Antisécrétoires classiques – – • Anticholinergique : butylbromure d’hyoscine Buscopan ® Analogue de la somatostatine : octréotide Sandostatine ® Autres produits – – Ranitidine (Zantac ®) 50 mg sc ou iv, 3x par jour Inhibiteur de la pompe à protons Sonde d’aspiration nasogastrique • Mal tolérée par la plupart des malades • Peut être évitée dans 80 % des cas • Utile si vomissements invalidants • Penser à une gastrostomie de décharge Traitement médicamenteux de la subocclusion • Méthylprednisolone (Solumédrol ®) – 1 à 4 mg/kg/ jour durant 5 à 7 jours • Laxatif osmotique • Métoclopramide (Primpéran ®) – 40 à 120 mg sc, iv par jour • ? Octréotide (Sandostatine ®) – 100 µgr sc, iv, 3 x par jour L’hydratation et la nutrition Dans une pompe sous cutanée ou intraveineuse Morphine : 30 à 60 mg par 24 h Butylbromure d’hyoscine : 40 à 120 mg par 24 h Halopéridol : 5 à 20 mg par 24 h ± Octréotide : 300 à 600 μgr par jour Pas de sonde nasogastrique d’aspiration Possibilité de s’alimenter par petites quantités Maintien à domicile possible QUE FAIRE DEVANT UN CANCER COLORECTAL AVANCE ? CONCLUSIONS Pour chaque patient, la situation est particulière et le traitement doit être « taillé sur mesure » QUE FAIRE DEVANT UN CANCER COLORECTAL AVANCE ? CONCLUSIONS Il faut tenter d’être curatif chaque fois que possible. QUE FAIRE DEVANT UN CANCER COLORECTAL AVANCE ? CONCLUSIONS Une fois en phase palliative, il faut veiller avant tout au bien-être du patient et éviter tout « acharnement thérapeutique ».