iii.2 - Les services de l`État dans le FINISTÈRE

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Création d'une réserve d'eau brute et d'un feeder pour sécuriser l'approvisionnement en eau potable
III.2 – LES HABITATS NATURELS ET LA FLORE
(Les habitats naturels sont cartographiés sur les cartes ci-contre et suivantes)
Des inventaires floristiques ont été réalisés les 21 mai, 4 juillet et 4 septembre 2014.
170 espèces ont été inventoriées, dont 2 espèces à valeur patrimoniale :
- l'osmonde royale (Osmundi regalis) : relativement commune dans le Finistère mais faisant
l'objet d'une protection réglementée et indicatrice de cours d'eau bien conservés ;
- le salsifis des prés (Tragopogon pratensis) : non protégé mais très rare dans le Finistère.
La liste des plantes recensées est présentée en annexe. Les principaux habitats observés sont
identifiés suivant la nouvelle codification européenne des formations végétales (EUNIS).
Préalablement aux investigations, le Conservatoire Botanique National de Brest a été consulté
sur la présence d'éventuelles espèces à valeur patrimoniale. Ont été signalées, au Nord du site
de Kerrous / Kerlic, deux espèces protégées au niveau national :
- Dryopteris aemula
- Trichomanes speciosum.
Ces deux fougères ont été recherchées plus spécifiquement, sans succès.
Sur le site de Troheïr, seule Veronica beccabunga, espèce à faible valeur patrimoniale, a été
signalée.
III.2.1 – Secteur Kerrous / Kerlic
III.2.1.1 – Carrière de Kerrous
La carrière de Kerrous est en activité. Le fond de la carrière est dépourvu de végétation. Sur le
tracé de la canalisation, deux formations naturelles sont observables :
- la végétation des redans
-
les talus boisés.
Ø
Les redans
En raison de leur caractère abrupt, les redans n'ont pas pu être prospectés. La végétation a
donc été identifiée à distance.
Ces escarpements sont recouverts d'une végétation de
type fourré (EUNIS - F3.15 x F3.13) avec une dominance
de l'ajonc d'Europe, de genêt, du houx, du prunellier, du
bouleau verruqueux. La floraison de la valériane rouge
était également observable.
Vue des redans de la carrière
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Ø
Les talus boisés
Les autres espaces végétalisés de la carrière se limitent à des talus boisés étroits (EUNIS – FA)
et aux abords des chemins.
Malgré la forte pression de l'activité d'exploitation de la carrière, on note une relativement bonne
diversité botanique avec :
-
strate arborescente : chêne pédonculé, frêne élevé, châtaignier, peuplier, bouleau
verruqueux, aulne glutineux… ;
-
strate arbustive : ajonc d'Europe, genêt, églantier,
noisetier, houx, sureau… ;
-
strate herbacée : digitale pourpre, plantain
lancéolé, géranium "herbe à Robert", ronce, bugle
rampant….
Talus boisés au sein de la carrière
Ces deux formations végétales ne présentent pas une forte valeur patrimoniale. Toutefois, on
soulignera la présence en bordure du chemin de descente dans la carrière, du salsifis des prés
(Tragopogon pratensis). Sa localisation est précisée sur la carte spécifique page 15. Cette
espèce des prairies mésophiles considérée comme assez rare en Bretagne, est indiquée
comme très rare dans le Finistère et en danger au niveau départemental (liste des plantes
vasculaires rares et en régression en Bretagne, CBNB, 2009). Il s'agit d'une espèce à valeur
patrimoniale non protégée.
Le second point à souligner est l'abondance du buddleia ou arbre à papillons dans la carrière
(Buddleia davidii). Cette espèce est considérée en Bretagne comme une plante invasive
potentielle. Dans notre région, son caractère invasif se manifeste uniquement dans des milieux
fortement anthropisés, mais elle est connue comme étant fortement invasive en milieu naturel
dans d'autres régions (liste des plantes vasculaires invasives de Bretagne, CBNB, 2011).
III.2.1.2 – La ripisylve de l'Odet
Au niveau de la zone étudiée, l'Odet est bordé en rive gauche d'une bande boisée continue
d'une dizaine de mètres de large. En rive droite (Kerlic), la bande est plus étroite et discontinue.
Il s'agit d'une formation boisée rivulaire dominée par le
chêne pédonculé, le frêne et l'aulne glutineux. Elle est à
rattacher aux forêts de frênes et d'aulnes des fleuves
médio-européens (EUNIS G1.21). Les forêts alluviales
de l'Alno-Padion sont des habitats d'intérêt européen
prioritaire (EUR 91EO). Elles présentent un fort intérêt
patrimonial.
L'Odet et sa ripisylve
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On trouve également sur les talus, le châtaignier et le hêtre.
La strate arbustive accueille : aubépine monogyne, noisetier, églantier, prunellier….
Le sous-bois frais accueille des espèces caractéristiques des milieux humides : oenanthe
safranée, reine des près, eupatoire chanvrine, angélique des bois, lycope d'Europe, laîche
paniculée, laîche espacée.
Berge de l'Odet
On notera également l'abondance des fougères : fougère aigle, fougère femelle, fougère mâle,
polystic à soies, doradille noire, blechnum en épi.
L'osmonde royale (Osmunda regalis) est également présente sur les berges et sur les îlots de
l'Odet. Bien que commune dans le Finistère, cette belle fougère est emblématique des rives des
cours d'eau bien conservés de Bretagne. Elle présente de fait, une certaine valeur patrimoniale
et fait l'objet dans le Finistère, d'une protection réglementée :
"plantes réglementées : en raison de l'existence de coutumes et de
pratiques traditionnelles, la cueillette à caractère familial des espèces
mentionnées ci-dessous, destinée à la consommation du foyer est
autorisée. La quantité de plants ou fleurs autorisée par jour ne doit pas
excéder ce que peut tenir la main d'une personne adulte, sous réserve
du droit de la propriété privée et de la réglementation en matière de
protection des espaces naturels". (Article 3 – arrêté préfectoral du
21 juin 2012 portant réglementation de la cueillette de certaines espèces
sauvages dans le département du Finistère).
Osmonde royale sur la berge de l'Odet
Les deux fougères protégées au niveau national, Dryopteris aemula et Trichomanes speciosum
n'ont pas été observées dans le fuseau d'étude au niveau de l'Odet.
Enfin, on soulignera la présence de vieux arbres remarquables sur les berges de l'Odet. Il s'agit
principalement de vieux chênes pédonculés accueillant des cavités, habitat de nombreuses
espèces animales (insectes, chiroptères, oiseaux…). Le tracé projeté de la canalisation est
prévu dans l'alignement des bassins de décantation. A ce niveau, il passe dans une trouée
dépourvue de grands arbres.
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III.2.1.3 – Kerlic / Keridoret
Ø
Les prairies humides
Sur la rive droite de l'Odet, la ripisylve est plus étroite et
discontinue. Dans l'alignement de l'emplacement
projeté de la canalisation, elle est dépourvue d'arbres et
d'arbustes (cf. photo ci-contre).
Sur ce secteur, se développe un ensemble de prairies
humides. Celles-ci sont alimentées par un ruisseau et divers écoulements du versant (présence
de sources). L'observation de la végétation nous a permis d'étendre la limite de la zone humide
vers le Nord (cf. carte des espèces patrimoniales).
Le ruisseau est recouvert en partie basse, d'un fourré dense de saule roux et d'aulne. Vers
l'amont, il évolue en pied de talus bocager puis de nouveau dans un fourré humide à la hauteur
des habitations de Keridoret. L'écoulement est alimenté par plusieurs sources dont deux
alimentaient d'anciens lavoirs.
La prairie humide, inondable en partie basse, présente une bonne diversité floristique avec
parmi les espèces les plus caractéristiques : laîche faux-souchet, laîche ovale, stellaire
aquatique, myosotis aquatique, véronique à feuilles de serpolet, patience agglomérée, cirse des
marais, angélique des bois, rubanier rameux, glycérie flottante, renoncule flamulette, jonc diffus,
jonc acutiflore, céraiste des fontaines.
Cette prairie est à classer parmi les "prairies
eutrophes et mésotrophes humides ou mouilleusse"
(EUNIS E3.4).
Prairie humide eutrophe
On notera que la partie haute de la prairie a fait l'objet d'une
plantation récente de sapins. L'enrésinement de cette zone
humide est un facteur de dégradation de la zone.
Les prairies humides sont bordées à l'amont (Nord-Est) par
un chemin d'exploitation.
Les zones humides sont des habitats d'intérêt
patrimonial en raison de leur diversité biologique et de
leur rôle dans la régulation des flux hydrologiques.
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Ø
Les bois et bocages
Le secteur traversé présente de beaux éléments bocagers. Leur préservation est probablement
liée à leur adossement à des formations boisées de pente.
Les bois et bocage (EUNIS – FA) présentent une composition floristique relativement proche
avec :
-
strate arborescente : chêne pédonculé, frêne, hêtre, châtaignier, érable sycomore,
merisier… ;
strate arbustive : noisetier, orme champêtre, prunellier, aubépine monogyne, sureau, fragon
petit-houx, houx… ;
strate herbacée : nombreuses espèces adaptées à des conditions pédo-climatiques variées :
sèches (talus ensoleillés, pierreux) ou fraîches (talus ombragés, humides).
Bocage et prairie mésophile
Vieux chêne, hôte de
nombreuses espèces animales
Il est à signaler que le fragon petit-houx (Ruscus aculeatus) fait, comme l'osmonde royale, l'objet
d'une cueillette réglementée au titre de l'arrêté préfectoral du 21 juin 2012. Toutefois, cette
espèce très commune du bocage et des sous-bois présente une valeur patrimoniale nettement
plus faible que l'osmonde.
On soulignera également la présence localisée le long du chemin bordant les prairies, d'un
grand robinier faux acacia (Robinia pseudacacia). Le robinier est, comme le buddleia,
considéré en Bretagne comme plante invasive potentielle. L'espèce semble s'étendre
localement avec la présence de jeunes pieds dans la plantation de sapins et dans les talus
voisins.
Ces formations bocagères ou boisées n'accueillent pas d'espèces végétales protégées ou à
forte valeur patrimoniale. Ce sont des habitats communs qui jouent néanmoins un rôle essentiel
dans la conservation de la biodiversité en milieu rural. Ce sont également des habitats
essentiels pour la faune du bocage. Les paysages bocagers font partie des paysages
emblématiques de la région.
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Ø
Prairie mésophile
Entre Kerlic et Keridoret, le fuseau traverse une prairie mésophile en pente inclinée vers le
ruisseau au Sud.
Il s'agit d'une prairie mésophile pâturée (EUR 2.1) présentant une diversité botanique assez
faible. Les principales essences observées sont : flouve odorante, dactyle aggloméré, ray-grass,
pâturin des prés, houlque laineuse, céraiste des fontaines, renoncule rampante, renoncule âcre,
plantain lancéolé, oseille, trèfle des prés, trèfle blanc.
Bien que jouant un rôle en tant qu'élément de biodiversité au sein du système bocager de Kerlic
/ Keridoret, cette prairie ne représente pas un fort enjeu écologique.
III.2.1.4 – Voie communale de Kerlic à l'échangeur de Gourvily
Côté Sud, cette voie est bordée par des cultures sans enjeu écologique.
Côté Nord, il s'agit d'un ensemble de prairies humides et mésophiles insérées dans une trame
bocagère. Cette zone a fait l'objet d'investigations faune / flore poussées, dans le cadre de
l'aménagement du secteur de Kerlic par la commune de Quimper.
Les enjeux floristiques identifiés sur cette zone sont :
-
la présence de prairies humides ;
-
des éléments bocagers et boisés humides, habitat de l'escargot de Quimper.
Abords de la voie communale
de Kerlic à Gourvily
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III.2.2 – Secteur de Troheïr
Une fois passé au Nord de la RD 100, le fuseau traverse le bassin de rétention des eaux
pluviales de la RN puis entre dans un secteur humide.
Ø
Prairie et fourrés humides
En premier lieu, il s'agit d'une formation prairiale de type prairie humide eutrophe à mésotrophe
(EUNIS E3.4). Cette végétation s'est développée en pied de talus de la RD sur des sols
entièrement remaniés lors des travaux de construction de la route. On y retrouve une végétation
proche de la prairie humide de Kerlic avec : jonc diffus, jonc acutiflore, cirse palustre, glycérie
flottante, fétuque roseau, laîche ovale…
De part et d'autre de cette bande prairiale, se sont développés de jeunes fourrés denses
d'aulnes glutineux et de saules roux.
Formations humides développées sur les sols remaniés
par les travaux de constructions de la RD100
Toutefois, la présence d'espèces plus mésophiles comme le grand plantain, la carotte sauvage,
la marguerite ou la brunelle pourrait indiquer le caractère transitoire de cette formation et son
évolution vers un milieu plus sec. Il est en effet possible que le développement d'une végétation
hygrophile ait été dans un premier temps favorisé par le remaniement et le tassement et/ou par
le régalage de terre (avec son stock de graines) provenant du réaménagement des abords du
Steïr.
Un autre point à souligner sur ce secteur est le développement important du buddleia dans les
secteurs ouverts et fourrés (cf. page 38). L'espèce ne semble toutefois pas présente dans la
forêt humide voisine.
Ø
Rivière Le Steïr et son bras de dérivation
Le fuseau englobe les rives droite et gauche du Steïr et de son bief. Les deux lits mineurs ont
été déviés et recréés sous le pont de la RD 100.
Les cours d'eau aux eaux lotiques accueillent quelques herbiers de renoncules flottantes
(Ranunculus penicillatus) caractéristiques des végétations mésotrophes des cours d'eau à débit
rapide (EUNIS C2.27).
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Lit ancien du Steïr au niveau du seuil amont et lit reconstitué au niveau du pont de la RD 100
L'îlot compris entre le bief et le Steïr accueille un
chemin ainsi que des formations boisées humides
dominées par le saule roux et l'aulne glutineux dans le
secteur concerné par les travaux d'aménagement liés à
la route.
Fourrés d'aulnes glutineux et saules roux sur l'îlot
séparant le bief du Steïr
Un peu plus en amont, on retrouve des arbres plus âgés : chêne pédonculé, frêne, érable fauxplatane. L'osmonde royale est également présente sur la berge. Cette zone a fait l'objet de
plantations paysagères anciennes qui se traduisent par la présence d'espèces ornementales
comme le marronnier d'Inde, le rhododendron, le laurier palme. Ces deux dernières espèces
sont identifiées comme des plantes invasives avérées en Bretagne, et portant atteinte à la
biodiversité (CBN Brest, 2009).
Ø
Berges et ripisylve en rive gauche
Les berges reconstituées du bras accueillent une jeune végétation ripicole composée de : aulne
glutineux, frêne élevé, angélique des bois, menthe aquatique, fougère mâle, laîche panicultée,
doradille de Billot, doradille noir… Nous noterons que le doradille de Billot, fréquente en
Bretagne, est relativement rare sur le reste du territoire national.
Vers l'Ouest, le fuseau continue de longer le bras non
modifié du Steïr en s'enfonçant dans une large ripisylve.
Ce boisement humide riverain et inondable est dominé
par le saule roux, le frêne et l'aulne. Sont également
présents, le chêne pédonculé et le peuplier (hybride).
Hormis les arbres de la berge et ceux occupant
d'anciens talus, il ne s'agit pas de très grands arbres.
Ancien bief du Steïr
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Comme pour la ripisylve de l'Odet, ce boisement est à rattacher aux forêts de frênes et d'aulnes
des fleuves médio-européens (EUNIS G.121). Il s'agit d'un habitat d'intérêt européen
prioritaire (EUR 91EO) à forte valeur écologique.
Lors du premier passage en mai, la présence possible de la dryopteris à odeur de foin
(Dryopteris aemula), fougère protégée au niveau national, a été évoquée.
Le second passage en juillet n'a pas confirmé cette présence. Il est probable que l'espèce ait été
confondue avec l'une de ses deux proches cousines présentes sur le site, Dryopteris
carthusiana et Dryopteris dilatata, et avec lesquelles les confusions sont possibles notamment
chez les formes jeunes.
Toutefois, les boisements alluviaux du Steïr présentent un réel intérêt écologique et une bonne
diversité écologique, notamment grâce à la présence de dépressions très hydromorphes
accueillant une végétation herbacée haute (cf. relevés floristiques et chapitre suivant).
Par ailleurs, une espèce intéressante a été recensée au sein de ce boisement : l'osmonde
royale (Osmunda regalis). L'osmonde est commune dans le Finistère mais fait l'objet d'une
protection réglementée (cf. page 39).
Une espèce invasive est également présente au sein de la ripisylve : la balsamine géante
(Impatiens glandulifera). Celle-ci est considérée comme invasive avérée, émergente en
Bretagne et portant atteinte à la biodiversité (Liste des espèces invasives de Bretagne, CBNB,
2009). Il est important de surveiller ces stations et de veiller à ce qu'elles ne s'étendent pas,
voire de supprimer les stations en bordure de cours d'eau.
Ø
Mégaphorbiaie et prairie humide à prêle des eaux en rive gauche
En limite Ouest du fuseau, on observe au sein de la
ripisylve, deux trouées accueillant une végétation
humide herbacée. Il s'agit probablement d'anciennes
prairies humides abandonnées.
La première trouée est de taille réduite et est occupée
par une mégaphorbiaie (végétation humide herbacée
haute) avec l'oenanthe safranée, la reine des prés, le
jonc diffus, l'iris faux-acore, la houlque laineuse, la
renoncule flamulette, l'angélique des bois, la cirse des
marais, l'eupatoire chanvrine… Cette formation est à
rattacher aux communautés à Reine des prés et
communautés associées (EUNIS E3.4). Il s'agit d'un habitat naturel d'intérêt communautaire
(EUR 6430).
Plus à l'Ouest au niveau du seuil sur le Steïr, la ripisylve
s'ouvre sur une grande prairie humide présentant divers
faciès. L'intérêt de cette zone réside dans la présence
d'une prairie à prêle des eaux (Equisetum fluviatile). Les
communautés à prêle des eaux sont considérées comme
des roselières basses (EUNIS C3.24) et présentent un
enjeu relativement important.
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L'osmonde royale est également présente sur la berge du
Steïr.
Ø
Ripisylve et prairie méso-hygrophile en rive droite
La rive droite s'inscrit entre la RD en remblai et le lit du Steïr. Le talus de la route est recouvert
d'un fourré dense composé d'espèces pionnières et d'épineux : saule roux, bouleau verruqueux,
genêt à balai, ajonc d'Europe, ronce…
Depuis le pied de talus, le délaissé routier s'étend sur environ 40 m de pente jusqu'à la rive du
Steïr. Il s'agit d'une parcelle entièrement remaniée durant les travaux et occupée aujourd'hui par
une végétation prairiale avec un début d'enfrichement.
La présence de quelques espèces indicatrices de zones humides sur la partie haute de la
parcelle (plus près des pieds de talus), est probablement liée à la une altération du sol
(tassement) générée par les travaux. Les espèces observées (jonc diffus, lotier des marais,
angélique des bois, salicaire) ne sont toutefois pas présentes en quantité suffisante (D < 50% de
recouvrement) pour pouvoir classer la parcelle en zone humide. Les autres espèces herbacées
observées sont plutôt caractéristiques de milieux méso-hygrophiles à mésophiles : achillée
millefeuille, carotte sauvage, vesce cultivée, fromental, dactyle, trèfle des prés, porcelle
enracinée, séneçon jacobée, centaurée noire, grande marguerite…
L'enfrichement se traduit par l'apparition de la ronce et de ligneux : chêne pédonculé, saule,
frêne, aulne. Au vu de la végétation en place, cette parcelle semble faire l'objet d'une fauche
d'entretien annuelle ou bisannuelle.
Délaissé routier occupée par une prairie méso-hygrophile mésophile en pied de talus de la RD100
Du point de vue typologique, il s'agit d'une mosaïque prairiale de formations appartenant au
grand groupe des prairies de fauche de basse et moyenne altitude (EUNIS E2.2).
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La rive droite du Steïr est caractérisée par une ripisylve étroite (≈ 5 m de large) composée d'un
alignement de grands arbres, principalement des chênes pédonculés, des frênes et des aulnes.
Cet alignement est bordé d'une lisière herbacée à hautes herbes (ourlet) avec le liseron des
haies, l'angélique des bois, la cirse des marais, la grande berce, l'oenanthe safranée…
C'est dans cet ourlet que l'on trouve également la balsamine géante (Impatiens glandulifera),
espèce invasive émergente dans le Finistère et considérée comme invasive avérée portant
atteinte à la biodiversité. Il est important de surveiller ces stations et de les supprimer
rapidement avant qu'elles ne s'étalent et deviennent ingérables.
La ripisylve du Steïr est un habitat d'intérêt européen prioritaire (EUR 91EO) à forte valeur
écologique. Il est à rattacher aux forêts de frênes et d'aulnes des fleuves médio-européens
(EUNIS G1.21) et aux ourlets des cours d'eau (EUNIS E5.41).
La ripisylve et son ourlet sont des habitats humides pris en compte dans l'inventaire des zones
humides.
Ripisylve du Steïr avec son ourlet à hautes herbes en rive droite
et balsamine géante, plante invasive avérée en Bretagne
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III.3 – LA FAUNE
49 espèces ont été inventoriées dont 15 espèces protégées et 4 espèces à valeur patrimoniale.
Les différents groupes faunistiques recensés lors des investigations sont les suivants :
- mammifères,
- avifaune,
- amphibiens,
- invertébrés : insectes, mollusques
La liste des espèces observées est présentée en annexe avec indication des niveaux de rareté
et protections réglementaires. Les enjeux faunistiques sont présentés ci-après par secteur.
III.3.1 – Kerrous : carrière et rive droite de l'Odet
En raison de son activité, le site de la carrière présente une diversité faunistique assez faible.
L'avifaune se limite à des espèces communes des milieux anthropisés : pigeon bizet, pigeon
ramier, pouillot véloce, rouge-gorge, merle, corneille, pinsons des arbres, mésange
charbonnière… Le coucou est également présent dans les boisements voisins.
Parmi les espèces migratrices, on notera la présence de l'hirondelle des fenêtres et de
l'hirondelle des rivages, qui nichent probablement dans la carrière.
Malgré la pression anthropique exercée par la carrière, la ripisylve de l'Odet apparaît
suffisamment large (une dizaine de mètres en rive droite) pour assurer la circulation de
mammifères tels que le chevreuil ou le renard.
Concernant les amphibiens, le bassin de décantation à proximité de l'Odet est un site de
reproduction du crapaud commun.
Peu d'odonates ont été observés sur la berge (Calopteryx vierge – Calopterix virgo).
Le principal enjeu faunistique sur les berges de l'Odet est la
présence de l'escargot de Quimper (Elona quimperiana).
Cette espèce est protégée au niveau national par arrêté du
23 avril 2007 fixant les listes des mollusques protégés sur
l'ensemble du territoire et les modalités de leur protection.
L'article 2 de l'arrêté stipule pour les espèces de mollusques
dont la liste est fixée ci-après :
I- sont interdits sur tout le territoire métropolitain et en tout
temps, la destruction ou l'enlèvement des œufs, la destruction,
la mutilation, la capture ou l'enlèvement, la perturbation intentionnelle des animaux dans le
milieu naturel ;
II- sont interdites sur les parties du territoire métropolitain où l'espèce est présente ainsi que
dans l'aire de déplacement naturel des noyaux de population existants, la destruction, l'altération
ou la dégradation des sites de reproduction et des aires de repos des animaux. Ces interdictions
s'appliquent aux éléments physiques ou biologiques réputés nécessaires à la reproduction ou au
repos de l'espèce considérée, aussi longtemps qu'ils sont effectivement utilisés ou utilisables au
cours des cycles successifs de reproduction ou de repos de cette espèce et pour autant que la
destruction, l'altération ou la dégradation remette en cause le bon accomplissement de ces
cycles biologiques.
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III- sont interdits sur tout le territoire national et en tout temps, la détention, le transport, la
naturalisation, le colportage, la mise en vente, la vente ou l'achat, l'utilisation, commerciale ou
non, des spécimens prélevés : dans le milieu naturel du territoire métropolitain de la France,
après le 24 novembre 1992 ; dans le milieu naturel du territoire européen des autres Etats
membres de l'Union européenne, après la date d'entrée en vigueur de la directive du 21 mai
susvisée.
L'escargot de Quimper est également inscrit sur :
-
la liste rouge européenne des espèces menacées (UIC, 2014) : préoccupation mineure
(espèce pour laquelle le risque de disparition de métropole est faible) ;
-
la liste rouge mondiale des espèces menacées (UICN, 2014) : préoccupation mineure.
L'espèce est de plus inscrite aux annexes II et IV de la Directive européenne "Habitats – Faune
– Flore" (92/43/CEE).
Comme le montre la carte ci-contre, l'escargot de Quimper n'est
présent en France que dans les trois départements de l'Ouest
breton et dans les Pyrénées Atlantiques (source : MNHN).
Cette espèce est évidemment emblématique de la région de
Quimper.
III.3.2 – Kerlic / Keridoret
Les prairies humides bordant l'Odet et le petit ruisseau offre une plus grande diversité
d'insectes, notamment de lépidoptères (papillons) et d'odonates (libellules). Toutefois, les
espèces observées sont en général communes et ne présentent pas d'enjeu fort :
-
lépidoptères : tircis, aurore, citron, myrtil, demi-deuil ;
-
odonates : calopteryx vierge, petite nymphe au corps de feu,
sympétrum méridional… Le sympétrum méridional est considéré
comme peu commun dans le Finistère.
Petite nymphe au corps de feu
Aucun coléoptère à valeur patrimoniale (lucane cerf-volant, grand capricorne, pique-prune) n'a
été observé au niveau des grands arbres creux des boisements et haies du fuseau.
L'escargot de Quimper a également été observé le long du petit ruisseau. Les boisements,
fourrés et haies humides ou frais du secteur sont des habitats favorables à ce mollusque.
Le second enjeu faunistique de ce secteur réside dans la présence d'amphibiens protégés. Le
crapaud commun et une grenouille brune (rousse ou agile) pondent dans la partie aval du petit
ruisseau.
Demande de dérogation d'autorisation d'intervention sur espèces protégées – Dossier CNPN – LBI
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Création d'une réserve d'eau brute et d'un feeder pour sécuriser l'approvisionnement en eau potable
Plus en amont, le long du chemin de Keridoret, un ancien lavoir alimenté par une source
accueille la reproduction de la salamandre tachetée et du triton palmé. Ces quatre espèces sont
communes en Bretagne.
Ancien lavoir en bordure du chemin de Keridoret et triton palmé
Elles sont considérées comme "préoccupation mineure" sur les listes rouges des espèces
menacées aux niveaux national, européen et mondial.
Elles sont toutefois protégées en France par l'arrêté du 19 novembre 2007 fixant les listes des
amphibiens et des reptiles protégés sur l'ensemble du territoire et les modalités de leur
protection dont l'article 3 stipule pour les espèces d'amphibiens et de reptiles dont la liste est
fixée ci-après :
I- sont interdits sur tout le territoire métropolitain et en tout temps, la destruction ou l'enlèvement
des œufs et des nids, la destruction, la mutilation, la capture ou l'enlèvement, la perturbation
intentionnelle des animaux dans le milieu naturel ;
II- sont interdits sur tout le territoire national et en tout temps, la détention, le transport, la
naturalisation, le colportage, la mise en vente, la vente ou l'achat, l'utilisation, commerciale ou
non, des spécimens prélevés : dans le milieu naturel du territoire métropolitain de la France,
après le 12 mai 1979 ; dans le milieu naturel du territoire européen des autres Etats membres
de l'Union européenne, après la date d'entrée en vigueur de la directive du 21 mai susvisée.
Cet ancien lavoir sera donc à préserver et protéger lors des travaux.
Concernant l'avifaune, les espèces observées sont communes du bocage breton. Il s'agit pour
l'essentiel de passereaux : pouillot véloce, moineau, pinson des arbres, mésange charbonnière,
mésange bleue, troglodyte mignon... On trouve également : merle, corneille, geai des chênes…
Pour les rapaces diurnes, le faucon crécerelle a été observé sur le site.
Demande de dérogation d'autorisation d'intervention sur espèces protégées – Dossier CNPN – LBI
-50-
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Création d'une réserve d'eau brute et d'un feeder pour sécuriser l'approvisionnement en eau potable
III.3.3 – Kerlic / Gourvily
Entre la voie communale Kerlic / Keridoret et l'échangeur de Gourvily, le fuseau emprunte une
voie communale.
Le principal enjeu réside dans la présence en bordure de la route de talus boisés favorables à la
présence de l'escargot de Quimper. Plusieurs observations sont indiquées dans l'étude
réalisée pour Quimper Communauté sur le secteur de Kerlic (Quimper Communauté / ANTEA /
Cyrille BLOND, 2013. Complément à l'état initial faune / flore : secteur de Kerlic, Quimper – 29).
On soulignera également que cette étude a signalé la présence du campagnol amphibie dans
une prairie humide en bordure de la route. Cette espèce à forte valeur patrimoniale est protégée
au niveau national et est considérée comme "vulnérable" au niveau mondial. Toutefois dans le
secteur, le projet est implanté sous une voie existante et ne présente pas de risque pour la
faune et la flore.
III.3.4 – Secteur de Trohéïr
Ce secteur relativement boisé est favorable aux mammifères : chevreuil, blaireau, renard,
ragondin, taupe…
L'avifaune reste commune. Aucune espèce à forte valeur patrimoniale n'a été observée.
Concernant les amphibiens, seuls des têtards de crapaud commun ont été observés sur les
bords calmes et peu profonds du Steïr.
Pour les invertébrés, on retrouve quelques odonates sur les prairies humides et en bordure du
Steïr : calopteryx vierge, petite au corps de feu, anax empereur, sympetrum rouge-sang.
Les prairies et friches à proximité du Steïr sont riches en orthoptères. Elles accueillent
également quelques espèces communes de papillons : vulcain, azuré de la Bugrane…
Calopteryx vierge en bordure du Steïr et azuré de la bugrane dans la prairie en rive droite
Demande de dérogation d'autorisation d'intervention sur espèces protégées – Dossier CNPN – LBI
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Création d'une réserve d'eau brute et d'un feeder pour sécuriser l'approvisionnement en eau potable
On notera également à l'extrémité Ouest du fuseau, en rive droite
du Steïr, la présence de deux vieux chênes "enlacés", présentant
des traces de sortie de larves de coléoptères saproxylophages. Il
s'agit d'un habitat potentiel pour le lucane cerf-volant (Lucanus
cervus). Le lucane cerf-volant présente un intérêt européen
(Directive européenne « Habitats, Faune, Flore ») mais n’est pas
protégé au niveau national. Cette espèce est commune en
Bretagne et dans le Finistère.
L'escargot de Quimper est également présent dans les boisements humides bordant le Steïr
en rive gauche. L'espèce n'a pas été observée sur la rive droite où le boisement est très étroit.
III.3.5 – Les poissons
L’Odet et le Steïr sont des cours d’eau de 1ère catégorie piscicole, à salmonidés dominants, et
classés à migrateurs.
Ils sont tous 2 inscrits aux listes 1 et 2 des cours d’eau classés au titre de l’Article L.214-17
du Code de l’Environnement, arrêtées par le préfet coordonnateur du bassin Loire-Bretagne en
date du 10 juillet 2012 :
u Liste 1 : tronçons de cours d’eau sur lesquels aucune autorisation ou concession ne peut
être accordée pour la construction de nouveaux ouvrages constituant un obstacle à la
continuité écologique :
- L’Odet : de la confluence du ruisseau le Goarem au lieu-dit « Kerrouan » (Leuhan)
jusqu’à l’estuaire (tronçon où se situe le futur point de prélèvement) ;
- Le Steïr : de la source jusqu’à la confluence avec l’Odet (où se situe la prise d’eau de
Troheïr) ;
u Liste 2 : tronçons de cours d’eau sur lesquels tout ouvrage doit être géré, entretenu et
équipé pour assurer le transport suffisant des sédiments et la circulation des poissons
migrateurs dans un délai de 5 ans après publication de la liste :
- L’Odet : de la confluence du Langelin jusqu’à l’estuaire (tronçon où se situe le futur
point de prélèvement) vis-à-vis des espèces suivantes : anguille, saumon atlantique,
truite de mer, alose, lamproie marine + espèces holobiotiques (identifiée en phase de
concertation : la truite fario) ;
- Le Steïr : de la confluence avec le Kerlestrec jusqu’à la confluence avec l’Odet vis-à-vis
des mêmes espèces que ci-dessus (tronçon où se situe le seuil aval de la prise d’eau
de Troheïr alimentant le bief du Moulin des Salles).
Pour l'Odet, les données concernant l'ichtyofaune (poissons) sont issues de la DREAL, de
l'ONEMA (récapitulatif des opérations de pêche sur la période 2000-2010) et de la Fédération du
Finistère pour la Pêche et la Protection du Milieu Aquatique (communication orale de M. LE
BOUTER). L'Odet, au niveau de la station de Keridoret, présente un "indice poisson rivière"
(IPR) excellent (classe 1) en 2007 et 2014, correspondant à un peuplement piscicole de très
bonne qualité (DREAL, 2007/2014).
Demande de dérogation d'autorisation d'intervention sur espèces protégées – Dossier CNPN – LBI
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Selon l'ONEMA et la Fédération de pêche, l'Odet est caractérisé par la présence de : l'anguille,
le chabot, le goujon, la lamproie de Planer, la lamproie marine, la loche franche, le saumon
atlantique, la truite de rivière, le vairon. L'altération, la dégradation et la destruction des œufs et
des habitats, notamment des lieux de reproduction de : la lamproie de Planer, de la lamproie
marine, du saumon atlantique et des truites et la grande alose ; sont interdits (arrêté du
08/12/1988 fixant la liste des espèces de poissons protégées sur l'ensemble du territoire
national). Par ailleurs, la lamproie de Planer, la lamproie marine et le saumon atlantique
présentent un intérêt européen et sont inscrits à l'annexe II de la Directive "Habitats, faune,
flore". Les espèces migratrices prises en considération au titre de l'arrêté du 10/07/2012 sont :
anguille, saumon atlantique, truite de mer, grande alose, lamproie marine.
Par ailleurs, les suivis de juvéniles de saumon réalisés sur l'Odet (source : Fédé pêche 29)
montrent en 2014 un indice moyen pondéré de 46 individus (capturés en 5 min), ce qui est
proche de la moyenne de l'Odet sur la période 1994-2014 (49 individus / 5 min) et supérieur à la
moyenne régionale 2003-2014 (35 individus / 5 min).
Le Steïr présente également une importance pour les espèces migratrices dont le saumon
atlantique et l'anguille. D'après la Fédération de pêche, son peuplement piscicole est semblable
à celui de l'Odet. Les données transmises par le SIVALODET (analyses et interprétations
d'indices biologiques sur le bassin versant de l'Odet : peuplements d'invertébrés, diatomées
benthiques, ichtyofaune. 2013, AQUABIO / SIVALODET) indiquent la présence des espèces
suivantes : anguille, goujon, vairon, lamproie de Planer, truite fario, saumon atlantique, chabot,
loche franche.
Sur l'Odet comme sur le Steïr, la préservation de la qualité de l'eau et la réduction des
perturbations lors des travaux de franchissement du cours d'eau sont donc des enjeux
importants.
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III.4 – CONTINUITES ET EQUILIBRES ECOLOGIQUES
Les déplacements de la faune sont rarement aléatoires. Ces déplacements répondent à
des besoins journaliers (nutrition), saisonniers (reproduction) ou annuels (migration).
Les espèces animales empruntent des couloirs nommés corridors biologiques. Ces
espaces restreints représentent les passages préférentiels de la faune et assurent ainsi
une continuité entre les milieux favorables à la vie des populations. Les corridors
biologiques constituent les maillons les plus sensibles des armatures ou réseaux
écologiques.
On considère que les corridors biologiques locaux s'insèrent dans des continuums
écologiques. Ceux-ci correspondent aux ensembles de milieux favorables aux
déplacements de la faune. Les continuums sont les "zones de diffusion" qui permettent
la dispersion entre différentes populations et qui assurent ainsi leur survie par les
échanges génétiques.
Le fuseau d'étude traverse deux axes biogéographiques importants que sont les vallées
de l'Odet et du Steïr.
Dans ce contexte biogéographique et au regard de la nature du projet, les
principaux enjeux sont :
- préserver la continuité des cours d'eau (dont l'Odet) et de réduire les risques de
perturbation lors des travaux de franchissement,
- préserver la qualité des eaux du Steïr en s'assurant de la qualité des eaux
brutes après séjour dans la retenue de Kerrous.
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III.5 – SYNTHESE DES ENJEUX
III.5.1 – Récapitulatif des enjeux pour la flore et les habitats
naturels
Les enjeux à prendre en compte pour la mise en œuvre du projet sont :
Ø
Secteur Kerrous / Kerlic
-
carrière de Kerrous : préservation du salsifis des prés ;
-
ripisylve de l'Odet : réduction des emprises des travaux sur la ripisylve de l'Odet et
surtout, préservation des vieux arbres creux susceptibles d'accueillir des chiroptères
ou insectes remarquables ;
-
prairies humides de Kerlic : réduction des emprises des travaux sur les prairies
humides et évitement de leur drainage par la tranchée de la canalisation, évitement
d'emprises et de captation sur les sources ;
-
bocage de Kerlic et boisements frais à humide : préservation de la trame bocagère
et en particulier, des vieux arbres.
Ø
Zone urbaine centrale
Pas d'enjeu particulier : en cas de proximité de haies bocagères, la canalisation devra
être implantée de façon à les préserver.
Ø
Secteur de Troheïr
-
prairies humides : réduction des emprises des travaux et évitement de leur
drainage ;
-
ripisylve : réduction des emprises des travaux sur les boisements humides et
évitement du drainage. La ripisylve du Steïr est sensiblement plus développée en
rive gauche qu'en rive droite où elle se limite à un alignement d'arbres ;
-
ripisylve : surveillance ou suppression des stations de balsamine géante.
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III.5.2 – Récapitulatif des enjeux pour la faune
Sur les 49 espèces protégées observées, 5 présentent une certaine valeur patrimoniale. 5
autres espèces à valeur patrimoniale sont signalées dans la bibliographie. Il s'agit
principalement des poissons migrateurs. Pour le reste, il s'agit d'espèces communes possédant
un statut de protection comme la plupart des passereaux.
Les espèces à valeur patrimoniale identifiées sont les suivantes :
- escargot de Quimper (protection nationale, intérêt européen),
- triton palmé (protection nationale, espèce commune liée aux zones humides),
- salamandre tachetée (protection nationale, espèce commune liée aux zones humides),
- crapaud commun (protection nationale, espèce commune liée aux zones humides),
- lucane cerf-volant (intérêt européen, espèce commune en Bretagne liée aux vieux arbres).
Les espèces à valeur patrimoniale signalées dans la bibliographie sont les suivantes :
- campagnol amphibie (protection nationale, vulnérable au niveau mondial et européen),
- saumon atlantique (protection nationale et vulnérable en France , intérêt européen),
- anguille (état critique de conservation au niveau mondial, européen et national),
- lamproie de Planer (protection nationale, intérêt européen),
- lamproie marine (protection nationale, quasi menacée en France, intérêt européen).
L'Odet et le Steïr sont des cours d'eau protégés au titre de l'article L.214-17 du Code de
l'Environnement. Les espèces protégées (au titre de l'arrêté du 8 décembre 1988 fixant la liste
des espèces de poissons protégées sur l'ensemble du territoire national), présentes sur l'Odet et
le Steïr sont les suivantes : la truite fario (sédentaire et migratrice), la lamproie de Planer
(sédentaire), ainsi que quatre espèces considérées comme "grands migrateurs" : le saumon
atlantique, la grande alose et la lamproie marine. L'anguille, dont les populations sont en déclin,
est également classée comme "grand migrateur", mais elle n'est pas protégée au niveau
national.
Les enjeux pour les poissons concernent :
- le maintien de la continuité hydraulique des cours d'eau durant les travaux,
- la limitation au maximum des risques de perturbation des cours d'eau (pollutions, départ de
fines, risques de colmatage de frayères) durant les travaux,
- la remise en état du lit mineur après travaux.
Par ailleurs, nous rappellerons que les deux sites de Kerrous / Kerlic et Trohéir accueillent des
habitats naturels riches et de qualité malgré la proximité de l'urbanisation de l'agglomération de
Quimper. Ces milieux sont des milieux de vie essentiels pour la préservation d'une faune
ordinaire diversifiée aux abords des zones urbaines.
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IV – ANALYSE
DES IMPACTS ECOLOGIQUES
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L'évaluation des impacts sur les habitats naturels, la faune et la flore porte sur les secteurs
naturels suivants :
- Kerrous – Kerlic / Keridoret : carrière, franchissement de l'Odet, zones humides et prairies de
Kerlic / Keridoret ;
- Troheir : prairies humides, ripisylve et franchissement du Steïr
- ainsi que sur l'habitat et les espèces piscicoles des cours d'eau de l'Odet et du Steïr et son
bief.
IV.1 – IMPACTS PREVISIBLES DU PROJET EN PHASE
"CHANTIER"
Les impacts temporaires ou transitoires de l’opération à étudier sont liés exclusivement aux
phases de réalisation des travaux de pose du feeder de transfert d’eau brute et de mise en
œuvre des nouvelles installations de prélèvement.
IV.1.1 IMPACT DU CHANTIER DE POSE DU FEEDER DE
TRANSFERT
IV.1.1.1 – Données générales
Les travaux de pose du feeder de transfert d’eau brute, enterré sur la totalité du parcours,
seront réalisés, en plusieurs tranches réparties entre 2015 et fin 2017, sous la forme d’un
chantier mobile visant une piste de cheminement d’une largeur de 12 m maximum et dont la
vitesse de progression sera comprise entre 20 et 30 m linéaire par jour minimum selon les
contraintes techniques.
Hors affectation pouvant être engendrée par un remaniement conduisant à l’altération durable
d’un milieu sensible, les impacts seront essentiellement d’ordre temporaire.
Le tracé, qui compte un total de 4 950 m de linéaire, dont 550 m de conduite d’ores et déjà
posés à l’occasion des travaux d’aménagement de l’échangeur du Loc’h, se situe très
majoritairement en espaces urbains, le long des voiries, sous accotement ou sous chaussée,
voire sous chemins aménagés ou à réaménager en liaison douce. Seul un linéaire global de
730 m concerne des espaces "naturels", sans compter les 180 m à mettre en place au sein
du site de la carrière.
Les points particuliers du tracé concernent en termes de contraintes :
- la traversée de la RD 100, qui sera réalisée en forage, le passage sous l’ouvrage d’art, via la
rue du Château ne pouvant s’envisager (radier béton à – 1 m sous la voirie) ;
- le croisement de diverses conduites enterrées (dont le feeder Gaz) à localiser précisément
en phase d’études de projet.
En termes de contraintes écologiques (plus particulièrement développées ci-après) sont à
évaluer les impacts liés :
- aux franchissements de cours d’eau ;
- aux interventions en zones humides et en secteurs naturels sensibles ;
- aux interventions sur voiries ;
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IV.1.1.2 – Principe du projet
En section courante, les travaux de pose de conduite consistent en la réalisation d’une tranchée
d’enfouissement et la pose de la canalisation et des fourreaux associés sous la forme d’un
chantier mobile occupant une piste de largeur de 12 m maximum en terrains classiques
mais limitée à une largeur maximale de 6 m en parcelles sensibles telles que celles
identifiées en zones humides. La piste de chantier comprend :
- une piste de circulation des engins (≈ 3 m au minium),
- l’emprise de la tranchée (≈ 1 m),
- l’espace réservé au stockage des conduites à enfouir et des appareils (1 m sur emprise
limitée nécessaire),
- une zone de stockage temporaire des déblais de tranchée (≈ 1 à 2 m),
- de part d’autre, des cordons de stockage de la terre végétale décapée en préalable et
réservée pour la réfection du sol après fermeture de la tranchée (≈ 1 à 2 m).
Tous les terrains temporairement affectés par le chantier sont remis à leur état initial. Il
n’y aura aucun mélange entre terre végétale et terrains inférieurs.
Schéma de principe
Emprise servitude temporaire : 12 m
Canalisation DN 500 mm
Principe d'intervention pour la pose de la canalisation (source : cabinet Bourgois)
Les particularités liées au franchissement des secteurs sensibles sont présentées ci-après.
IV.1.1.3 – Impacts des franchissements de cours d'eau
Le tracé du feeder retenu nécessitera le franchissement de 3 cours d’eau, l’Odet ainsi que le
Steïr et son bief. La réalisation des travaux est prévue en tranchée ouverte compte tenu de la
structure hétérogène du sous-sol qui a conduit QUIMPER COMMUNAUTE à écarter la solution
de passages en forage.
Les trois traversées de cours d’eau, feront l’objet d’un certain nombre de précautions pour éviter
tout risque de destruction d’espèce ou d’habitat protégé, comme détaillé ci-après.
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à
Franchissement de l'Odet
Ø Impacts sur la ripisylve
De façon à réduire les emprises du projet sur la
ripisylve bordant l'Odet, le choix de
l'implantation de la canalisation a été fait dans
un secteur où la bande boisée est étroite en
rive gauche (trouée avec absence de grands
arbres) et inexistante en rive droite.
Aucun abattage de vieux arbres n'est à prévoir.
Emplacement du franchissement de l'Odet vu
depuis la rive droite
Par ailleurs, la piste de travail sera réduite à 6 m de large, au lieu de 12 m dans les terrains sans
enjeux. Elle sera clairement délimitée par des filets de protection de chantier empêchant l'accès
au reste de la ripisylve.
Les incidences sur la ripisylve en tant qu'habitat d'intérêt communautaire seront donc
réduites durant les travaux et non significatives après remise à l'état initial du site.
Ø Franchissement de l'Odet
Les incidences des travaux sur le milieu aquatique et l'ichtyofaune sont développées dans le
chapitre IV.3.2, pages 69 et suivantes.
Deux techniques alternatives sont envisageables pour la pose de la canalisation : pose à sec
sous canalisation temporaire surélevée ou pose à sec par demi-section.
Quelle que soit la technique employée, les enjeux et impacts potentiels portent sur :
-
le maintien d'un débit minimum permettant d'assurer la continuité hydraulique durant les
travaux ;
-
la réalisation des travaux hors des périodes de migration et de reproduction des espèces
protégées et patrimoniales présentes.
Ainsi, la réalisation des travaux en période de basses eaux de fin d'été – début
d'automne, et en tout état de cause avant la reprise des crues d'automne, permettra de
réduire au minimum les risques de perturbation pour les espèces migratrices. Ces
incidences et mesures sont détaillées dans le chapitre IV.3.2. pages 74 et suivantes ;
-
la réduction maximale des perturbations physiques : lors des travaux de franchissement
des cours d'eau, les enjeux concernent les risques de pollution par les hydrocarbures
(pertes d'huiles des engins) et par la mise en suspension de matières lors de la pose et
du retrait des batardeaux (colmatage des frayères, incidences sur la respiration
branchiale, augmentation de la turbidité…). Afin de réduire ces risques, un cahier des
charges rédigé avec rigueur et une bonne conduite du chantier sont indispensables
(interdiction du stockage d'engins et de matériel polluant aux abords des cours d'eau,
mise en place d'un barrage filtrant de bottes de paille pour la rétention des MES à l'aval
des travaux, reconstitution du lit mineur initial…).
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Ø Franchissement d'un petit écoulement naturel, affluent de l'Odet
A priori, le lit devrait être à sec lors des travaux à l'étiage. En cas de persistance d'un
écoulement, celui-ci sera maintenu par la mise en place d'une buse temporaire. La tranchée
d'implantation de la canalisation sera réalisée sous la buse, sans incidence significative sur cet
écoulement intermittent.
à
Franchissement du Steïr et de son bief
Ø Traversée de la ripisylve
Au niveau du franchissement des deux cours d'eau, l'ancienne ripisylve a été détruite par les
travaux de construction de la RD 100.
Actuellement, celle-ci se limite à une maigre bande de jeunes saules roux et aulnes glutineux.
Elle recouvre également l'îlot séparant le Steïr de son bief. Cette jeune formation boisée
présente des valeurs fonctionnelle et écologique nettement inférieures à celles de la forêt
riveraine occupant la rive gauche au Nord, et même à celles de l'ancienne ripisylve formée de
grands arbres (chênes, frênes) encore présente plus en amont en rive droite.
Les incidences vis-à-vis de cet habitat sont donc réduites.
Ø Franchissement du Steïr
Les incidences sur le milieu aquatique et l'ichtyofaune sont développées dans le chapitre IV.3.2,
pages 69 et suivantes.
IV.1.1.4 – Impacts sur les zones humides
à
Les zones humides
Les principaux impacts du projet sur les zones humides concernent la phase de travaux. En
effet, la mise en place de la canalisation nécessite le creusement d'une tranchée par des engins
lourds. Outre la destruction du couvert végétal pendant les travaux, le travail de ces engins est
susceptible de modifier les caractéristiques physiques du sol (compactage, drainage par la
tranchée) avec une incidence potentielle à plus long terme sur les caractéristiques pédohydrologiques.
Ø
Secteur de Troheïr
Sur ce secteur, la canalisation est implantée sur des espaces perturbés par la construction de la
RD 100. Les formations naturelles concernées sont donc liées à la revégétalisation des
délaissés et zones de travaux de la route.
Après avoir quitté la voirie latérale à la RD 100, la tranchée traverse d'Est en Ouest :
- un bassin d'eaux pluviales de la RD,
- un fourré humide de saules roux et d'aulnes occupant le pied de talus de la route,
- le bief du Steïr, l'îlot central et le lit du Steïr,
- une prairie mésophile occupant un délaissé de la route en rive droite,
- la ripisylve du Steïr.
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Il est à signaler qu'en première approche, l'implantation de la canalisation a été envisagée en
rive gauche du bief du Steïr afin d'éviter la traversée du cours d'eau.
Les investigations de terrain ayant montré la présence d'habitats naturels sensibles à forte
valeur écologique (zones marécageuses, forêt humide alluviale) et d'une espèce protégée à
valeur patrimoniale (escargot de Quimper), le maître d'ouvrage a pris le parti de traverser le
Steïr et son bief afin :
- de réduire les incidences environnementales du projet,
- de permettre un accès facile, via une piste, au point de restitution de la canalisation dans le
Steïr.
Ainsi, les zones naturelles sensibles traversées par le projet se limitent à la bordure de zone
humide en rive gauche, au franchissement du Steïr et de son bief et à la ripisylve en rive droite.
En conséquence, l'emprise temporaire sur les zones humides du secteur de Troheïr se limite à
environ 990 m² (6 m x 165 m).
Ø
Franchissement de la vallée de l'Odet
Depuis la rive droite de l'Odet, la canalisation sera implantée au sein de zones humides
(prairies, plantations de résineux, fourrés humides). Si les prairies aval revêtent un intérêt
écologique et fonctionnel relativement élevé au regard de la diversité floristique observée,
l'intérêt de la partie amont est significativement réduit par l'enrésinement de la parcelle. Du point
de vue de l'intérêt écologique et hydrologique de ce secteur, il conviendrait de supprimer cette
jeune plantation avant qu'elle ne cause des effets importants à la diversité biologique du site.
Zones humides (plantation de résineux et prairies) traversées par la conduite d'eau
Les emprises sur ces milieux sensibles seront temporaires et couvrent une superficie d'environ
1 140 m² (6 m x 190 m). Des mesures seront prises pour assurer la pérennité du fonctionnement
hydraulique de ces zones, réduire au maximum les incidences en phase de travaux et les
remettre en état le plus rapidement possible.
- le tracé de la canalisation a été éloigné de l'ancien
lavoir accueillant la reproduction de la salamandre
tachetée et du triton palmé. Le passage de la tranchée
à l'aval du point d'eau évite tout risque de drainage ou
de déviation de la source et donc, assure la pérennité
du site de reproduction des batraciens protégés,
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Création d'une réserve d'eau brute et d'un feeder pour sécuriser l'approvisionnement en eau potable
- en amont du chemin agricole de Keridoret, le tracé écorne un fourré humide et une haie
bocagère. Bien que non observé à cet endroit précis, ces habitats sont favorables à l'escargot
de Quimper. Les mesures de recherche et de déplacement des individus mises en œuvre
dans la traversée de la ripisylve de l'Odet seront également prises dans ce secteur,
- entre Kerlic et Keridoret, avant de retrouver la voirie
existante, la canalisation sera implantée dans la
prairie avec préservation de la haie bocagère
marquant la limite de parcelle.
Ø
Restitution en rive droite
Une fois traversé le Steïr, la conduite sera implantée au sein d'une prairie méso-hygrophile
occupant un délaissé routier. Il est prévu le long de la conduite, la création d'une piste empierrée
de 3 m de large qui servira d'accès à l'ouvrage de restitution.
La conduite et la piste seront implantées en bordure de la zone humide correspondant à l'ourlet
accompagnant la ripisylve. Hydrauliquement, cette frange humide est principalement alimentée
par la rivière (aval) et non par le versant (amont) très réduit. Les dispositions liées à
l'implantation de conduites en zone humide ne s'imposent donc pas à partir du moment où la
totalité de la piste de travail sera hors zone humide. Toutefois, la lisière (ourlet) humide de la
ripisylve devra être délimitée et protégée par la pose de filets de protection de chantier.
Au niveau de l'ouvrage de restitution de la conduite dans le Steïr, celle-ci coupe la ripisylve sur
une vingtaine de mètres. Dans cette coupure de la ripisylve, la piste de travail sera réduite à 6 m
pour :
- réduire les emprises en zone humide (20 m x 6 m ≈ 120 m²) ;
- réduire l'emprise sur les arbres remarquables de la ripisylve.
Le positionnement de la restitution a été fait dans une trouée d'environ 8 m de large existant
entre les grands arbres de ripisylve.
Une attention très particulière devra être portée au deux gros chênes identifiés juste à droite de
la trouée. En plus de leur taille remarquable, ceux-ci accueillent très probablement le lucane
cerf-volant, coléoptère d'intérêt européen mais non protégé au niveau national. Ces arbres
devront être signalés et protégés lors des travaux par des filets de protection de chantier.
Le linéaire total de zones humides concernées par le tracé des conduites (sur 3 secteurs
distincts) a été évalué à 375 m, représentant une surface maximale potentiellement affectée par
le chantier de 2 250 m2 pour une piste de travail réduite à une largeur maximale de 6 m sur
ces tronçons.
Moyennant les précautions minimales à prendre sur ces zones (cf. chapitre "V.3.2- Mesures
liées au franchissement des zones humides", p 85), l’impact de l’aménagement restera
strictement temporaire, la fonctionnalité hydraulique et la richesse écologique n’étant pas
destinées à être durablement perturbées.
Demande de dérogation d'autorisation d'intervention sur espèces protégées – Dossier CNPN – LBI
-63-
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IV.2 – IMPACTS PREVISIBLES DU PROJET EN PHASE
"EXPLOITATION"
IV.2.1- IMPACT SUR LA RESSOURCE EN EAU
Les impacts directs permanents du projet sur le milieu aquatique sont essentiellement liés, d’une
part aux nouveaux prélèvements d’eau brute à l’Odet destinés à alimenter la nouvelle
réserve à constituer dans la cavité de la carrière de Kerrous, et d’autre part, aux restitutions à
réaliser au Steïr à partir de cette réserve en période d’étiage sévère, lors des besoins de
compensation du déficit de respect du débit réservé lié à l’exploitation de la prise d’eau de
l’usine de Troheïr.
IV.2.1.1 – Impacts sur la qualité des eaux
L'apport d'eaux brutes provenant de l'Odet dans le Steïr peut présenter des risques potentiels
vis-à-vis de la qualité des eaux, bien que les qualités physico-chimiques du Steïr et de l'Odet
soient compatibles et que l'Odet ne représente pas une source de pollution pour le Steïr. Dans
ce contexte, ces risques sont donc principalement liés au séjour de l'eau pompée dans l'Odet
dans la retenue de Kerrous. La hauteur de la colonne d'eau stockée atteindra une quarantaine
de mètres. Le stockage des eaux dans la retenue peut conduire à une altération des paramètres
physico-chimiques (température, ph, composition chimique, turbidité…).
D'après l'étude d'impact réalisée par le Cabinet BOURGOIS, les impacts potentiels portent sur
les points suivants :
- aucun risque de rechargement significatif en métaux, sulfates, chlorures, d'après le bilan de
la qualité actuelle des eaux de fond de carrière ;
- stratification thermique estivale de la colonne d'eau ;
- stratification de l'oxygène dissous attendue avec des conditions proches de l'anoxie en fond
de retenue. L'absence d'oxygène peut entraîner, par réduction, des relargages de composés
(fer, manganèse, ammonium…) à partir des sédiments accumulés en fond de réservoir ;
- risque d'eutrophisation au printemps-été des eaux de surface de la retenue (augmentation du
pH, de la température, des concentrations algales, diminution de l'oxygène dissous). Le
risque d'eutrophisation est intiment lié au temps de séjour des eaux dans la retenue. Or, le
taux de renouvellement moyen des eaux de la retenue est de plus de 85% sur 3 ans, ce qui
réduit sensiblement les risques d'eutrophisation.
Afin de pallier les effets d'une dégradation de la qualité de l'eau restituée au Steïr, les mesures
suivantes seront prises :
- limitation des flux de sédiments apportés à la réserve par asservissement des prélèvements
dans l'Odet à la turbidité des eaux,
- réservation d'un culot non mobilisable de fond de réservoir en phase de restitution vers le
Steïr,
- pompage des eaux brutes de la réserve à 1 m en dessous de la surface du plan d'eau,
- mise en place d'un dispositif de surveillance de la qualité de l'eau.
Dans ce contexte, les risques sur la faune et la flore aquatiques du Steïr d'une
dégradation de la qualité des eaux par le déversement des eaux de la retenue
apparaissent limités.
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IV.2.1.2 – Impact hydraulique des prélèvements
Sur le plan de l’impact hydraulique, compte tenu de l’exigence fixée de prélèvement sur l’Odet
pour reconstitution de la réserve sous le strict respect d’un débit aval délivré de 4 800 l/s,
contrôlable au jour le jour à la station de jaugeage de Tréodet (800 m en aval), les effets de la
dérivation des eaux resteront particulièrement faibles.
A l’échelle journalière, le débit de prélèvement maximal, de 240 l/s, ne représente en effet que
5% de la valeur du module, débit à maintenir en aval de cette prise d’eau.
En terme de bilan annuel, le volume total maximal dérivable de 1 200 000 m3/an se limitera par
ailleurs à :
- 0,8 % de l’écoulement interannuel ;
- 1,07 % de l’écoulement global en conditions de succession de mois quinquennaux secs ;
- 1,29 % de l’écoulement global en conditions de succession de mois décennaux secs.
Le besoin de 1er remplissage, représentant par ailleurs 9,6 % de volume supplémentaire par
rapport au besoin maximal après mise en exploitation, correspond quant à lui à 0,87 % de
l’écoulement interannuel de l’Odet. Ce 1er remplissage, selon les conditions hydrologiques,
pourrait nécessiter 2 hivers successifs pour être complet.
IV.2.2- IMPACTS SUR LA CARRIERE DE KERROUS
Compte tenu du caractère artificialisé de la carrière de Kerrous, les incidences sur les éléments
naturels seront faibles.
La carrière étant toujours en exploitation, le front de taille est vierge et entièrement minéral. La
mise en eau de la carrière n'aura donc pas d'impact sur la faune (y compris sur les hirondelles
des rivages et des fenêtres, compte tenu de la localisation en hauteur des sites de reproduction)
et la flore.
IV.2.3- IMPACT DE L'IMPLANTATION DU FEEDER EN MILIEU
URBAIN
En dehors des secteurs naturels abordés précédemment, l'implantation de la conduite d'eau
brute aura lieu en milieu urbanisé ou sous voirie ou chemin (cf. carte "principes du projet" page
25).
On soulignera toutefois la traversée de deux secteurs urbains plus naturels :
-
un parc urbain naturel à Kermorvan où la canalisation sera implantée sous un chemin.
Le franchissement d'un ruisseau se fera sans incidence dans un remblai passant audessus du cours d'eau, busé à cet endroit. L'implantation de la canalisation se fera en
préservant les haies bocagères existantes ;
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-
entre Kermorvan et Kervouyec Névez, la conduite sera implantée dans l'emprise d'un
ancien chemin existant en limite de lotissement et destiné à être réaménagé en liaison
douce. Ce secteur est en cours d'aménagement
A Kervouyec Névez, la conduite sera
implantée dans le talus de la RD 100.
Aucun habitat naturel, ni aucune espèce sensible, protégée et à valeur patrimoniale n'a
été observé dans ce secteur péri-urbain très perturbé.
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IV.3 – ANALYSE DES IMPACTS PREVISIBLES POUR LES
ESPECES A ENJEUX
Les espèces protégées ou à forte valeur patrimoniales identifiées sont préservées au mieux, en
premier lieu par les mesures d’évitement qui ont été intégrées dans la définition du tracé
et/ou de la période d’intervention, en second lieu, pour les espèces ou habitats ne pouvant être
évitées par le faisceau du chantier d’enfouissement, par les mesures spécifiques détaillées dans
la partie V pages 80 et suivantes.
IV.3.1- LA FAUNE TERRESTRE ET SEMI-AQUATIQUE
IV.3.1.1 – Le crapaud commun
Juste avant d'atteindre la rive gauche de l'Odet, le tracé de la canalisation a été calé dans une
trouée existante dans la bordure boisée de la rivière (ripisylve) afin d'éviter l'arasement de vieux
arbres.
Toutefois, un bassin de décantation des eaux de ruissellement de la carrière est disposé à cet
endroit. Malgré une qualité biologique très médiocre, ce point d'eau sert de site de reproduction
au crapaud commun, espèce protégée au niveau national.
Conformément à l'arrêté du 19 novembre 2007 portant sur la protection des amphibiens et des
reptiles sur le territoire national, les œufs, larves et individus de crapaud commun sont protégés
(article 3) mais pas les sites de reproduction (article 2).
Sous réserve des travaux de remise en état du site de la carrière de Kerrous, à réaliser,
préalablement aux aménagements prévus par Quimper Communauté, par l'exploitant actuel, la
destruction du bassin de décantation sera nécessaire pour la mise en place de la canalisation.
IV.3.1.2 – Le lucane cerf-volant
Les chênes remarquables (habitat potentiel du Lucane cerf-volant) identifiés sur le site de
restitution des eaux au Steïr seront signalés et protégés lors des travaux par des filets de
protection.
IV.3.1.3 – Le campagnol amphibie
Sur le secteur de Kerlic / Gourvily, destiné à être prochainement urbanisé, le projet sera
implanté sous voirie. Il sera donc sans effet sur le patrimoine naturel, notamment sur la zone
humide accueillant le campagnol amphibie à proximité de l'échangeur de Gourvily.
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IV.3.1.4 – L'escargot de Quimper
Les données résumées ici correspondent à des prospections
visuelles (mai et septembre 2014) sur toutes les zones favorables
concernées par les travaux.
Les investigations de terrain ont permis de recenser deux
secteurs où l'espèce est présente. La faible densité d'individus
observés est sans doute à mettre en relation avec le temps
faiblement pluvieux des périodes d'investigation.
- Le secteur de Troheïr : le tracé de la canalisation a été déplacé
pour éviter l'habitat de l'escargot de Quimper
- Le secteur de Kerrous/Kerlic : le projet de canalisation porte atteinte à deux surfaces de
60 m² chacune (120 m² au total), correspondant à l'habitat de l'escargot de Quimper (voir
carte des impacts du secteur de Kerrous/Kerlic, page 58) : en rive gauche de l'Odet en amont
de sa confluence avec le petit ruisseau de Kerlic et le long des rives du Kerlic. En l'absence
de mesures compensatoires, les travaux risquent de provoquer la destruction des individus
colonisant les boisements et ripisylve.
Cette espèce d'intérêt européen fait l'objet d'une protection totale au niveau national (protection
des œufs, individus et de l'habitat, d'après l'article 2 de l'arrêté du 23/04/2007). Des mesures de
protection doivent donc être prises préalablement au début des travaux :
- recherche et capture des individus présents dans la ripisylve en rive gauche et à l'intérieur
de la piste de travail délimitée, par des personnes qualifiées ou sous encadrement de
personnes qualifiées ;
- déplacement puis relâche des individus capturés dans la ripisylve, à proximité de la zone
de travaux mais hors de tout risque de perturbation.
Après travaux, les berges de l'Odet et la piste de travail étant remises à l'état initial, les
incidences du projet sur l'habitat de l'escargot de Quimper seront minimes et ne sont pas
susceptibles de porter atteinte à la préservation de l'espèce sur le site. A terme, l'impact sur la
population locale d'escargot de Quimper ne sera donc pas significatif.
Rappel général de la biologie générale de l'escargot de Quimper
L'espèce (Elona quimperiana) recherche essentiellement les zones forestières humides de la
moitié Ouest de la Bretagne (à l'ouest d'une ligne Saint-Brieuc / Vannes). Elle est surtout
abondante dans le Finistère et sur les marges Ouest des Côtes d'Armor et du Morbihan. Elle
colonise les zones forestières feuillues ou mixtes, les rives ombragées des ruisseaux, les haies
de grands arbres et, à l'Ouest, les zones plus ouvertes à la végétation herbacée assez dense,
landes et falaises humides par exemple. Cet escargot a deux périodes de reproduction, une
printanière (avril-mai) et une automnale (septembre-octobre). Les pontes sont déposées dans
des anfractuosités, sur les souches, au pied des arbres, sous de tas de bois mort, de cailloux
(MNHN, Cahiers d'habitats Natura 2000). La longévité et en moyenne de 2 à ans. L'espèce peut
rester active ne période estivale humide ou hivernale douche mais hiberne dans les galeries de
rongeurs, sous les mousses ou la litière ainsi que dans les souches et les zones rocheuses. Les
principaux prédateurs de l'escargot de Quimper sont les coléoptères carabiques forestiers.
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IV.3.2 – L'ICHTYOFAUNE
Les espèces concernées par l'arrêté du 8 décembre 1988 fixant la liste des espèces de
poissons protégées sur l'ensemble du territoire national sont :
-
la lamproie de Planer (Lampetra planeri)
la lamproie marine (Petromyza marinus)
le saumon atlantique (Salmo salar)
la truite fario (truite de mer) – (Salmo trutta)
la grande alose (Alosa alosa)
Pour ces espèces, en outre, sont interdits la destruction ou l'enlèvement des œufs ainsi que la
destruction, l'altération ou la dégradation des milieux particuliers, et notamment des lieux de
reproduction, désignés par l'arrêté préfectoral du 10 juillet 2012.
Les impacts du projet sur les peuplements piscicoles sont principalement liés à la mise en place
du feeder sous les cours d'eau. Ils portent sur :
- le maintien d'un débit minimum dans la rivière pendant les travaux,
- les risques d'altération de la qualité de l'eau,
- les risques de colmatage du lit et donc l'altération des éventuelles zones de frayères à l'aval.
Les incidences liées à la phase délicate des travaux sont développées dans le chapitre suivant.
IV.3.2.1- Impacts du feeder en phase "travaux"
Quelle que soit la technique de franchissement retenue, les travaux de franchissement
des cours d'eau devront impérativement avoir lieu en période d'étiage, à savoir entre miaoût et début octobre.
Ø
Franchissement de l'Odet
La largeur du lit mineur au niveau de la zone de travaux est de 15 m. Le lit est constitué de blocs
rocheux (cf. photo) et repose sur un socle granitique. L'écoulement est rapide. En raison de la
structure hétérogène du sous-sol, un franchissement par forage dirigé n'a pas été retenu.
Pour le franchissement de l'Odet, deux techniques sont envisageables :
- pose à sec sous canalisation temporaire surélevée,
- pose à sec par demi-section,
La description de ces deux techniques et des mesures à
prendre pour réduire les incidences de ces travaux délicats
est détaillée ci-après.
Lit de l'Odet au niveau de l'implantation
de la conduite d'eau brute
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Ø
Franchissement du bief et du Steïr
Les lits de ces deux écoulements ont été déplacés et reconstitués lors de la construction du pont
de la RD 100. Ils présentent un profil artificialisé avec des berges enrochées.
Lits du Steïr et de son bief au niveau de la zone de travaux
Le franchissement du bief est envisagé par mise à sec. L'écoulement sera interrompu par mise
en place d'un batardeau en amont de la zone de franchissement. L'écoulement sera dévié vers
le lit naturel du Steïr.
Des précautions seront prises lors du retrait du batardeau et de la remise en eau du bief pour
limiter les départs de fines (barrage filtrant de bottes de paille ancrées par des fers à béton).
Les travaux de franchissement du Steïr se feront depuis la rive droite, facilement accessible à
partir de la voie de service de la RD 100. Le Steïr présente à ce niveau un lit mineur d'environ
15 mètres de large avec un fond caillouteux (cf. photo ci-dessus). Comme pour l'Odet, la
structure hétérogène du sous-sol a conduit à écarter la solution d'une pose par forage dirigé.
La technique retenue pour la pose de la conduite d'eau brute est celle de la canalisation
surélevée (voir schéma ci-après).
Ø
Impacts de la pose des canalisations en franchissement de cours d'eau
Deux techniques alternatives sont envisageables pour la pose des canalisations sous cours
d'eau :
u pose à sec sous canalisation temporaire surélevée :
La traversée de la rivière, sur une largeur de lit mineur de l’ordre de 15 m, est prévue par voie
classique, avec ouverture d’une tranchée d’enfouissement de la canalisation à ciel ouvert, en
travaillant selon le schéma de principe présenté ci-dessous. Ces travaux seront réalisés en
période de basses eaux en prenant les précautions adaptées pour la vie piscicole.
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Schéma de principe de franchissement de la rivière
La durée maximale de cette intervention sur le cours d’eau sera limitée à 15 jours jusqu’à
remise à l’état initial.
L’entreprise qui sera en charge des travaux devra respecter les prescriptions minimales
suivantes pour ne pas modifier le régime d'écoulement des eaux, permettre la circulation des
poissons et ne pas provoquer de pollution du cours aval :
-
la mise à sec de la zone de pose de la conduite, sur un linéaire de cours d’eau de 3 à
5 m, sera assurée en installant une canalisation temporaire surélevée largement
dimensionnée entre un batardeau (ou merlon en enrochements + gravier grossier lavé)
amont étanche et un batardeau aval (cf. schéma ci-dessus) pour maintenir la continuité
de l’écoulement. Afin d'éviter la mise en suspension de fines, l'étanchéité des batardeaux
sera assurée par une géomembrane ou un géotextile entourant le batardeau plutôt que
par l'utilisation de terre.
-
la pose de la conduite de transfert d’eau brute (feeder) sous la canalisation provisoire
surélevée sera réalisée en réservant soigneusement les matériaux du lit de la rivière.
-
la remise en état immédiate du lit mineur sera effectuée en réutilisant les matériaux
extraits et en assurant la stabilité des berges entaillées par des protections de berges
écologiques (par exemple par pose de fascines).
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u pose à sec par demi-section :
Cette technique consiste à rétrécir temporairement le lit du cours d'eau à la moitié de sa section
par mise en place de trois batardeaux (cf. schéma ci-dessous). Cela permet de mettre à sec une
demi-section du cours d'eau et de pouvoir y réaliser la tranchée et la pose de la canalisation.
Comme pour la technique précédente, et de façon à réduire au maximum les départs de fines,
on préfèrera la mise en place d'un batardeau en graviers grossiers lavés + enrochements +
géomembrane, plutôt qu'un batardeau en terre + enrochements.
Avant retrait des batardeaux amont et aval, la demi-section est remise à l'état initial avec
reconstitution du lit. La même opération est alors réalisée sur l'autre demi-section.
Quelle que soit la technique employée, les enjeux et impacts potentiels portent sur :
-
le maintien d'un débit minimum permettant d'assurer la continuité hydraulique durant les
travaux ;
-
la réduction maximale des perturbations physiques : lors des travaux de franchissement
des cours d'eau, les enjeux concernent les risques de pollution par les hydrocarbures
(pertes d'huiles des engins) et par la mise en suspension de matières lors de la pose et
du retrait des batardeaux (colmatage des frayères, incidences sur la respiration
branchiale, augmentation de la turbidité…). Afin de réduire ces risques, un cahier des
charges rédigé avec rigueur et une bonne conduite du chantier sont indispensables
(interdiction du stockage d'engins et de matériel polluant aux abords des cours d'eau,
mise en place d'un barrage filtrant de bottes de paille pour la rétention des MES à l'aval
des travaux, reconstitution du lit mineur initial…) ;
-
la réalisation des travaux hors des périodes de migration et de reproduction des espèces
présentes.
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Création d'une réserve d'eau brute et d'un feeder pour sécuriser l'approvisionnement en eau potable
Le tableau ci-dessus indique les périodes de reproduction et de migration des poissons grands
migrateurs de Bretagne (source : Observatoire des poissons migrateurs de Bretagne).
Bien que non protégée au niveau national, nous avons également pris en compte l'anguille en
raison de son classement "en danger critique d'extinction" au niveau national, européen et
mondial.
Il apparaît que la période de moindre impact pour la réalisation des travaux en cours d'eau
correspond au mois d'août et de septembre. En effet, à cette période, seule a lieu la dévalaison
de jeunes de grande alose. La préservation de la continuité hydraulique et du débit minimum
réduira l'impact sur cette espèces et permettra d'assurer la dévalaison des aloses.
Concernant la reproduction et les sites de frai, le frai des saumons et truites aura lieu environ
deux mois après les travaux.
Cela laisse un temps suffisant pour :
- contrôler l'absence de relargage de fines et de colmatage des sites potentiels de frayères
(radiers de galets) à l'aval du chantier ;
- que l'augmentation des débits et que les premières crues de fin d'automne "nettoient" les
sites de frayères des fines qui auraient pu s'y déposer.
Compte tenu de la durée de l'intervention, du linéaire concerné, des objectifs de planification
visant à s'affranchir des périodes de migration et de reproduction des poissons tout en se
plaçant en régime hydrologique maîtrisable (débit d'étiage), et au regard des prescriptions à
respecter pour maintenir en tout temps l'écoulement et pour restituer la constitution du lit à
l'état initial, l'impact de l'intervention restera très limité.
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IV.3.2.2- Impacts sur l'ichtyofaune en phase "exploitation"
à
Qualité des eaux et régime hydraulique
Les impacts sur les peuplements piscicoles sont directement liés aux impacts sur la ressource
en eau des rivières du Steïr et de l'Odet, tant sur le plan hydraulique que sur le plan de la qualité
des eaux.
L'étude d'impact a montré que les risques sur la faune et la flore aquatiques du Steïr et de l'Odet
d'une dégradation de la qualité des eaux apparaissent très limités (cf. chapitre IV.2.1 page 64).
Les dégradations potentielles de la qualité des eaux prélevées sur l’Odet durant leur
stockage, qui pourraient principalement être liées au développement de phénomènes
d’eutrophisation, et qui pourraient avoir des effets sur les peuplements piscicoles lors des
périodes de restitution, seront maîtrisées de manière optimale :
- arrêt automatique du prélèvement sur l’Odet en pointe de dégradation de qualité des eaux
(cf. ci-dessus) ;
- pompage au sein de la retenue dans les tranches d’eau les moins vulnérables, soit à 1 m
minimum sous la surface du plan d’eau et plus de 4 m au-dessus du fond du réservoir, où
peuvent se développer des relargages à partir des sédiments.
En matière d’effets sur le milieu aquatique, l’étude a mis en évidence un impact parfaitement
acceptable du programme global d’aménagement.
Les conditions de prélèvement sur le nouvelle prise d’eau dans l’Odet répondant,
transitoirement, à un besoin de constitution rapide de la réserve d’eau brute (1er remplissage),
puis aux seuls besoins de compensation de la sollicitation de la ressource de soutien du débit
réservé du Steïr en aval de l’usine de Troheïr, permettent de réduire les impacts potentiels sur le
milieu naturel (et ses usages) à des niveaux parfaitement acceptables, voire bénéfiques face
aux besoins prioritaires d’alimentation en eau des populations lors d’épisodes hydrologiques très
sévères.
En outre, le suivi du site permet un contrôle sérieux des volumes prélevés. En effet, ces
volumes prélevés sur les ressources, comme les volumes d’eau potable produits sur l’usine
de Troheïr, seront comptabilisés au moyen d’équipements de mesure en continu et les
volumes journaliers et les cumuls mensuels archivés :
- prélèvement sur le Steïr à Troheïr ;
- prélèvement sur la réserve de la carrière de Kerrous pour restitution au Steïr ;
- prélèvement sur l’Odet pour alimentation de la réserve de Kerrous.
En complément, un capteur de niveau d’eau sera installé pour suivre la cote du plan d’eau de la
carrière.
Par conséquent, la menace d'atteinte à la qualité des eaux et du débit des cours d'eau ne
risque pas de perturber les peuplements piscicoles du Steïr et de l'Odet.
à
Continuité écologique
Concernant les aménagements sur cours d'eau, ceux-ci ont été conçus dans l'objectif du
strict maintien de la continuité écologique.
La création de la prise d’eau sur l’Odet au droit de la carrière de Kerrous, à n’utiliser qu’en
période de hautes eaux (disponibilité assurant le respect du module du fleuve à Tréodet) et par
sa configuration même, ne nécessitera aucun aménagement au sein du lit mineur
susceptible d’entraver la continuité écologique du cours d’eau.
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L’ouvrage de prise d’eau sera en effet constitué d’un déversoir latéral de l’ordre de 3 m de long
positionné en berge de l’Odet, calé en fonction des hauteurs d’eau disponibles aux conditions
limites de module interannuel.
L’utilisation de la prise d’eau, sur l’Odet, conçue pour assurer une parfaite continuité
écologique, sera conditionnée :
- au seul besoin de réalimentation de la carrière de Kerrous (suivi de la cote du plan d’eau) ;
- au maintien d’un débit aval minimal fixé au module de l’Odet, à contrôler au niveau de la
station de jaugeage de Tréodet (outils de gestion mis à disposition par la DREAL) ;
- a un seuil haut de turbidité à mesurer en continu sur la prise d’eau pour assurer l’arrêt
automatique du prélèvement en pointe de dégradation de qualité des eaux (en crue
généralement), afin de préserver au mieux la réserve d’eau d’apports de matières
particulaires et des nutriments associés.
à
Risques de captage de juvéniles
Le déversoir latéral de l’ouvrage de prise d’eau sera équipé d’un dégrilleur fixe constitué de
barreaux cylindriques de 20 mm de diamètre à entrefer de 100 mm, meilleur compromis entre
protection et contraintes d’exploitation d’un équipement délocalisé par rapport aux sites
d’exploitation des installations de production d’eau potable.
Au sein de la chambre de réception des débits dérivés en berge, la canalisation d’alimentation
de la bâche de pompage vers la retenue de Kerrous sera quant à elle protégée par une crépine
autonettoyante (décolmatage régulier à air comprimé à contre-courant) dont la maille sera de
1 voire 2 mm.
Dans ce contexte et considérant que le débit d’attrait d’alimentation la prise d’eau reste très
limité puisqu’au maximum de 5 % du débit véhiculé par l’Odet au droit du site de Kerrous, le
risque de captage de juvéniles restera faible, y compris en ce qui concerne le risque de
piégeage temporaire dans la chambre de réception (seuil de coupure de la crépine empêchant
l’alimentation de la bâche de pompage aval).
En outre, les migrations de l'anguille (avalaison des civelles) et du saumon (dévalaison des
smolts), espèces emblématiques de l’Odet, se déroulent au printemps et en début d'été, de
mars à mai voire jusqu’à juin pour le saumon et d'avril à juillet pour l'anguille, selon les
conditions hydrologiques et climatiques de l’année. Or, selon le bilan détaillé des disponibilités
de prélèvement à l’Odet, et sauf conditions atypiques de débits hivernaux très secs, les
dérivations nécessaires à la reconstitution de la réserve de Kerrous (en cas de sollicitation sur
l’étiage précédent) se termineront vers février avant la période de migration.
Par conséquent, la création de la prise d’eau sur l’Odet, grâce aux principes de
conception retenus et à la faveur d’un prélèvement à réaliser en seules périodes de
hautes eaux (débit aval à maintenir égal au module du fleuve), permettra de maintenir la
continuité écologique et de limiter au maximum les risques de captages de juvéniles.
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IV.3.3- LA FLORE
IV.3.3.1- Espèces patrimoniales
Dans ce secteur, deux espèces patrimoniales ont été observées (cf carte des impacts, pages 59
et 60):
- L'osmonde royale (Osmunda regalis) : cette fougère est commune dans le Finistère et ne
fait l'objet que d'une protection par arrêté préfectoral (21/06/2010) portant sur la
réglementation de la cueillette de certaines espèces dans le Finistère. Elle est présente par
touffes sur les berges de l'Odet. La suppression d'une ou d'eux touffes dans l'emprise des
travaux n'est pas susceptible de porter atteinte à la présence de l'espèce sur le site. Aucune
disposition particulière n'est à prévoir.
- Le salsifis des prés (Tragopogon pratensis) : une petite station a été identifiée juste en
bordure de la piste d'accès à la carrière (côté gauche en descendant). Bien que non
protégée, il s'agit d'une des rares stations de cette espèce dans le Finistère. Il convient donc
d'en assurer le maintien sur le site.
Le salsifis des prés est une plante vivace des prairies mésophiles, qui fleurit de mai à juillet.
Afin d'assurer sa pérennité, la terre végétale en bordure de piste sera décapée sur une
quinzaine de mètres de part et d'autre de la canalisation.
La terre sera mise en réserve pendant les travaux puis :
- soit remise au même endroit en fin de travaux afin de retrouver l'état actuel,
- soit régalée sur une surface qui sera destinée à être conservée en prairie après la fin de
l'exploitation de la carrière.
IV.3.3.2- Cas particulier des espèces invasives
Sur le secteur de Troheïr en particulier, plusieurs espèces invasives avérées ont été identifiées
(laurier palme, rhododendron, balsamine géante). Des précautions devront donc être prises afin
d'éviter la dissémination de ces espèces.
Cela concerne plus précisément la balsamine géante, qui a été localisée dans l'emprise de la
zone de travaux. Les mesures suivantes devront être prises :
-
identification et localisation des pieds dans et aux abords de la zone de travail : cette
espèce est en fleurs de juillet à octobre ;
-
arrachage des pieds à la fin du printemps ou au début de l'été (avant que la plante soit
en graines) ;
-
mise en sac et évacuation hors du site vers une plate-forme de compostage à
fermentation haute température.
Balsamine géante en fleurs au niveau du pont de la RD100
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IV.4 – SYNTHESE DES IMPACTS PREVISIBLES SUR LES
HABITATS, LA FAUNE ET LA FLORE
Sur la totalité du projet (5 km), deux secteurs naturels sont traversés. Les investigations ont
permis d'établir sur le fuseau d'étude le diagnostic suivant :
à
patrimoine naturel remarquable : présence du site inscrit juste en amont dans la vallée de
l'Odet : Le Stangala, absence de site Natura 2000 à moins de 13 km ;
à
habitats naturels sensibles recensés : l'Odet et sa ripisylve ; prairies, friches et plantations
humides de Kerlic / Keridoret ; prairies et fourrés humides de Troheïr ; le Steïr et son bief ;
la ripisylve du Steïr et ses zones marécageuses ;
à
espèces végétales sensibles protégées ou à valeur patrimoniale recensées : osmonde
royale (protection réglementée), salsifis des prés (non protégé mais très rare dans le
Finistère) ;
à
espèces végétales invasives à surveiller et supprimer dans l'emprise des travaux : robinier
faux-acacia, laurier palme, rhododendron, balsamine géante ;
à
espèces animales protégées et/ou à valeur patrimoniale : escargot de Quimper (protection
nationale / intérêt européen), crapaud commun (protection nationale), salamandre
tachetée (protection nationale), triton palmé (protection nationale), campagnol amphibie
(protection nationale), lucane cerf-volant (intérêt européen), anguille (menacée aux
niveaux national et mondial), saumon atlantique (protection nationale / intérêt européen),
lamproie de Planer (protection nationale / intérêt européen), lamproie marine (protection
nationale / intérêt européen), grande alose (protection nationale), truite de mer (protection
nationale).
Le projet consiste à soutenir le débit d'étiage du Steïr à partir d'eau brute pompée dans l'Odet,
stockée dans la carrière de Kerrous (après fin d'exploitation) et transférée par une canalisation
de 5 km de long.
Vis-à-vis des habitats naturels, de la flore et de la faune, l'essentiel des impacts potentiels sont
temporaires et liés aux travaux d'implantation de la canalisation. Les enjeux, risques et mesures
prises pour réduire ou supprimer les impacts sont les suivants :
Ø
Protection des habitats naturels sensibles :
- réduction de la piste de travail à 6 m et protection des habitats naturels riverains durant
les travaux par des filets de protection de chantier ;
- mise en place de bouchons d'argile dans les tranchées pour éviter le drainage des
zones humides ;
- franchissement des cours d'eau à sec (par dépose d'une canalisation temporaire
surélevée ou par demi-section) à l'étiage et réduction de mise en suspension de fines
par dispositif de protection approprié ;
- remise des sites à l'état initial avec remise en place de la terre végétale ou du fond du
lit initialement réservés.
Ø
Protection des espèces végétales sensibles :
- préservation du salsifis des prés par mise en réserve de la terre végétale et remise en
place après travaux.
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Ø
Protection des espèces animales sensibles :
- balisage préalable au lancement des travaux de la piste de travail (réduite à 6 m en
zones sensibles), avec identification des zones ou éléments proches des sites
d’intervention à préserver impérativement (arbres remarquables – lavoir abritant des
espèces protégées)
- escargot de Quimper : recherche et déplacement d'individus dans la traversée des bois
humides ;
- triton palmé et salamandre tachetée : préservation de l'ancien lavoir de Keridoret ;
- crapaud commun : travaux hors période de ponte et de stade larvaire au niveau du
bassin de décantation de Kerrous (sous réserve des travaux de remise en état du site
de la carrière par l'exploitant, préalablement aux aménagements prévus par Quimper
Communauté) ;
- lucane cerf-volant : implantation de la canalisation dans des trouées existantes dans la
traversée des haies et ripisylves pour éviter l'abattage de vieux arbres ; préservation
des vieux chênes bordant le Steïr où l'espèce est potentiellement présente ;
- campagnol amphibie : sans incidence, implantation de la canalisation sous voirie au
niveau de l'échangeur de Gourvily ;
- poissons migrateurs et/ou protégés au titre de l'arrêté du 8 décembre 1988 : saumon
atlantique, truite, grande alose, anguille, lamproies marine et de Planer : réduction des
impacts en phase travaux avec notamment préservation d'un débit minimum, travail à
l'étiage hors des périodes de migration et de reproduction, dispositif pour réduire la
mise en suspension de fines.
Ø
Effets permanents :
- risque faible de perturbation de la qualité des eaux et du débit des cours d'eau ;
- absence d'effet de coupure et d'incidences sur les corridors biologiques ;
- absence d'incidences sur les sites Natura 2000 les plus proches ;
- mesures visant à s'assurer de la bonne qualité des eaux transférées dans le Steïr dont
surveillance.
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IV.5 – EVALUATION DES INCIDENCES NATURA 2000
Comme le montre la carte ci-après, le projet ne concerne directement aucun site Natura 2000.
Le site le plus proche est la ZPS n°5312005 "rivières de Pont-L'Abbé et l'Odet". Il s'agit d'une
zone destinée à la protection des oiseaux d'intérêt européen. Bien que localisé sur le bassin
versant de l'Odet, le site d'implantation du projet ne présente aucun lien écologique et physique
avec l'anse de Combrit, affluent de l'Odet inscrit dans le site Natura 2000.
Le projet sera donc sans incidence significative sur la conservation des sites Natura 2000 les
plus proches.
On rappellera toutefois que plusieurs espèces animales d'intérêt européen ont été recensées
dans le fuseau d'implantation de la canalisation. Des mesures sont prévues pour réduire les
incidences potentielles sur ces espèces :
-
escargot de Quimper : balisage strict et réduction de la taille de la piste de travail à 6 m
de large dans la traversée des bois humides, habitat privilégié de l'espèce ; recherche et
déplacement des éventuels escargots présents, préalablement au démarrage des
travaux avec relâche dans un habitat identique à proximité ; remise à l'état initial du site ;
-
ichtyofaune : réalisation des travaux de franchissement de cours d'eau à l'étiage et hors
des périodes de migration, préservation de l'écoulement pendant les travaux, mise en
place de dispositifs de réduction de la mise en suspension de matières, remise à l'état
initial du lit ;
-
lucane cerf-volant : localisation et préservation des vieux chênes, notamment ceux où
l'espèce est potentiellement présente en bordure du Steïr.
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le projet et Natura 2000
Natura 2000 :
directive habitat (ZSC)
directive oiseaux (ZPS)
18
km
Douarnenez
projet
Quimper
16
13 km
km
16 km
17km
Fouesnant
et de l'Odet
marais de
Mousterlin
dunes et
archipel des
roches de
Penmarc'h
0 km
fond :
5 km
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V – MESURES D'EVITEMENT, DE
REDUCTION, DE COMPENSATION ET
D'ACCOMPAGNEMENT
DES IMPACTS
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Ce chapitre récapitule les mesures prises pour éviter, réduire et compenser les impacts sur les
espèces, notamment les espèces protégées et les habitats. Elles ont pour la plupart déjà été
évoquées dans le dossier.
V.1 – MESURES D'EVITEMENT
V.1.1- MESURES D'ADAPTATION DU TRACE
D'une manière générale, le tracé a été adapté afin d'éviter au maximum l'atteinte aux habitats
naturels et en particulier aux habitats d'espèces protégées et aux zones humides. La mise en
place de la canalisation sous espaces publics a ainsi largement été privilégiée, notamment le
long des voiries.
En espaces naturels, suite au diagnostic « habitats naturels – faune – flore », des adaptations
localisées ont été opérées pour éviter toute destruction d’habitats ou d’espèces protégés ou
d’intérêt patrimonial.
On retiendra en particulier sur le secteur de l’Odet :
- Le choix précis de franchissement du cours d'eau à la faveur d’une trouée existant dans la
ripisylve et à l’évitement de vieux arbres remarquables,
- L’évitement d’un lavoir où sont présents la salamandre tachetée et le triton palmé ;
- La réduction du linéaire de passage en zone humide en assurant la protection d’une haie de
très bonne qualité au voisinage du lieu-dit Kériodet.
EXTRAIT DE LA CARTOGRAPHIE DES MESURES D’ACCOMPAGNEMENT – SECTEUR ODET/KERLIC
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Sur le secteur de Troheïr, qui s’est révélé le plus sensible, le diagnostic « habitats naturels –
faune – flore » a conduit à définir une alternative notable au tracé initialement envisagé.
ALTERNATIVES DU TRACE SUR LE SECTEUR DE TROHEÏR
Le tracé d’origine visait en effet à longer le bief du Steïr en rive gauche pour éviter le
franchissement des cours d’eau, récemment rectifiés lors des travaux d’aménagement de la
RD 100.
Or, malgré le franchissement nécessaire du Steïr et de son bief, l’alternative retenue de passage
en rive droite permet d’avoir un impact environnemental global sensiblement réduit. Ce choix
permet en effet :
- de réduire de façon drastique des interventions en zones humides ;
- de sauvegarder la ripisylve, très large en rive gauche, qui constitue sur la zone
l’habitat de l’Escargot de Quimper.
Il permet en outre d’offrir une accessibilité facilitée au point de restitution au Steïr pour les
besoins d’entretien, alors que le tracé de rive gauche aurait nécessité l’aménagement
d’une piste carrossable, affectant alors durablement le site avec, sur une bande de 3 m,
l’imperméabilisation des terrains humides et la destruction définitive de la ripisylve sur cette piste
en même temps que d’une partie de l’habitat naturel de l’Escargot de Quimper.
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Une fois traversé le Steïr, la conduite sera implantée au sein d'une prairie méso-hygrophile
occupant un délaissé routier. Il est prévu le long de la conduite, la création d'une piste empierrée
de 3 m de large qui servira d'accès à l'ouvrage de restitution.
La conduite et la piste seront implantées en bordure de la zone humide correspondant à l'ourlet
accompagnant la ripisylve. Hydrauliquement, cette frange humide est principalement alimentée
par la rivière (aval) et non par le versant (amont) très réduit. Les dispositions liées à
l'implantation de conduites en zone humide ne s'imposent donc pas à partir du moment où la
totalité de la piste de travail sera hors zone humide. Toutefois, la lisière (ourlet) humide de la
ripisylve devra être délimitée et protégée par la pose de filets de protection de chantier
(Cf. Mesures d'accompagnement, du chantier, p.93).
V.1.2- MESURES SPECIFIQUES RELATIVES AUX BATRACIENS
Dans le secteur de Kerlic - Keridoret, le tracé de la canalisation a été éloigné de l'ancien lavoir
accueillant la reproduction de la salamandre tachetée et du triton palmé. Le passage de la
tranchée à l'aval du point d'eau évite tout risque de drainage ou de déviation de la source et
donc, assure la pérennité du site de reproduction des batraciens protégés.
V.1.3- MESURES RELATIVES A L'ESCARGOT DE QUIMPER
En période d’activité les individus de tailles moyennes à grandes (adultes) sont assez facilement
visibles, actifs en période humide ou cachés sommairement sous des abris divers (souches,
pierres ou planches). Il est donc possible de récolter ces individus qui sont situés dans des
zones qui vont être détruites.
Le maître d'ouvrage mettra en œuvre cette action, qui sera effectuée au plus tôt la veille de la
destruction des sous-bois (car les escargots peuvent recoloniser le site en quelques jours).
Cette mesure ne peut cependant permettre la sauvegarde des individus jeunes ou des pontes
(invisibles dans la litière). Elle sera réalisée à une température comprise entre 9 et 15°C. En
effet, elle n’est pas efficace en périodes très froides ou très chaudes pendant lesquelles les
individus se réfugient immobiles dans des terriers ou sous les mousses.
Le relâcher des escargots de Quimper aura lieu à la suite des captures, dans les habitats
favorables à l'espèce (bois, fourrés humides, ripisylve) à proximité des zones de travaux
(cf. carte ci-contre)
Cette mesure s’applique à l‘ensemble des zones où l’espèce est présente : bois des secteurs de
Kerlic-Keridoret et de Troheïr, ripisylve de l'Odet. E noutre, en amont du chemin agricole de
Keridoret, le tracé écorne un fourré humide et une haie bocagère. Bien que non observé à cet
endroit précis, ces habitats sont favorables à l'escargot de Quimper. Les mesures de recherche
et de déplacement des individus mises en œuvre dans la traversée de la ripisylve de l'Odet
seront également prises dans ce secteur,
Coût estimatif de la mesure :
Elle implique la participation d’un spécialiste de la faune (récolte et déplacement des individus)
agissant en parfaite synchronisation avec l’avancement du chantier. Coût estimatif pour
deux jours (divisibles en demi-journées en fonction de l’avancement du chantier) : 1 200 euros
HT (600 euros/jour).
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V.2 – MESURES DE REDUCTION DES IMPACTS
V.2.1- MESURES LIEES AUX TRAVAUX DE FRANCHISSEMENT
DES COURS D'EAU
En premier lieu, ces travaux seront programmés en période de basses eaux pour intervenir en
situation de faibles hauteurs d’eau et s’affranchir au mieux des fortes variabilités d’écoulement,
ainsi que hors des périodes de migrations et de reproduction des poissons.
La durée maximale de chaque intervention sur cours d’eau sera limitée à 15 jours jusqu’à
remise à l’état initial pour les traversées de l’Odet et du Steïr et à 5 jours pour le
franchissement du bief.
L’entreprise qui sera en charge des travaux devra respecter les prescriptions minimales
suivantes pour maintenir en permanence l’écoulement des eaux durant toute la durée de
l’intervention et permettre la circulation des poissons, ne pas provoquer de pollution du cours
aval et restaurer le lit après intervention dans des conditions optimales :
- contrôle strict du chantier inscrit dans le cahier des charges de consultation des
entreprises ;
- information du chef de chantier sur les enjeux environnementaux et contrôle pendant le
chantier ;
- la largeur d’intervention sera réduite au minimum, sur un linéaire de cours d’eau
pouvant se limiter à 3 à 5 m ;
- la traversée sera assurée, pour maintenir l’écoulement en permanence, soit en
intervenant par demi-section à l’abri de merlons étanches, soit en installant une
canalisation de dérivation temporaire largement dimensionnée entre un batardeau amont
étanche et un batardeau aval ;
- les matériaux de constitution des berges et du lit du cours d’eau seront soigneusement
réservés en vue d’une remise en état immédiate en réutilisant les matériaux extraits et
en assurant la stabilité des berges entaillées ;
- afin d’éviter les fuites de matériel particulaire vers l’aval, susceptibles de provoquer le
colmatage du lit, des filtres (type bottes de paille) seront posés préventivement ;
- après travaux, il sera réalisé une vérification de l'absence de colmatage des sites
potentiels de frayères à l'aval des travaux.
Compte tenu de la durée limitée d’intervention, du linéaire concerné, des possibilités de
planification visant à s’affranchir des périodes de migration et de reproduction des
poissons tout en se plaçant en régime hydrologique maîtrisable, et au regard des prescriptions
à respecter pour maintenir en tout temps l’écoulement et pour restituer la constitution du lit
à l’état initial, l’impact de ce type d’intervention restera très limité.
Les modalités définitives d’intervention et dates précises de réalisation des travaux
devront cependant être soumises au service de Police de l’Eau et à l’ONEMA avant la
mise en œuvre.
Coût estimatif de la mesure :
Contrôle environnemental du chantier : 3 journées : 1 800 euros HT (600 euros/jour).
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V.2.2- MESURES LIEES A LA QUALITE DES EAUX
L’analyse de la qualité des eaux détaillée dans l'étude d'impact a permis de conclure à une
structure naturelle des eaux de l’Odet parfaitement comparable à celle des eaux du Steïr et à
l’absence de risque d’apports de micropolluants directement imputable à l’Odet. En outre, les
risques de dégradation de la qualité des eaux en cours de stockage dans la réserve de Kerrous
resteront principalement liés aux problématiques d’eutrophisation progressive mais qui ne
peuvent être quantifiés.
En l’absence de possibilité de simulation objective d’évolution de la qualité des eaux stockées,
sa maîtrise sera toutefois optimisée par les mesures prises quant :
- à la limitation des prélèvements lors des pointes de turbidité (crues) de l’Odet pour réduire au
mieux les charges prélevées pour alimenter la retenue (matières particulaires et cortège
organique, azoté et phosphoré associé) ;
- aux conditions de prélèvement dans la tranche d’eau de la retenue visant à s’affranchir des
perturbations pouvant intervenir à la surface du plan d’eau (charges algales et évolution de
pH) comme en fond de réservoir (relargages potentiels).
Les risques de dégradation significative de la qualité de l’eau prélevée sur l’Odet en cours de
stockage avant transfert vers le Steïr apparaissent de même relativement limités dans ce
contexte, mais aucune quantification objective des évolutions potentielles ne peut être tentée.
V.2.3- MESURES LIEES AU FRANCHISSEMENT DES ZONES
HUMIDES
Les mesures de réduction adaptée des impacts sur ces zones (prescriptions qui seront exigées
auprès de l’entreprise en charge des travaux) sont les suivantes ; elles visent à éviter de
modifier la circulation de l’eau dans le sol après travaux, à préserver les caractéristiques
particulières des sols en place et à favoriser une recolonisation spontanée de la flore sur la piste
de travail :
- La piste de travail sur ces zones humides sera réduite au minimum nécessaire (6 m
maximum) et sera balisée par filet de protection ;
- Les travaux seront programmés en dehors de la période hivernale, la plus pluvieuse, pour
limiter les effets de la circulation des engins en période où les prairies sont les plus
hydromorphes et les plus sensibles à la dénaturation ; ce choix de programmation permet
également de placer le chantier en conditions techniques de réalisation les plus favorables ;
- Le décapage des terres de surface, à réserver pour une remise en place après pose de la
canalisation, sera réalisé de manière à éviter le mélange avec les horizons plus profonds
extraits de la tranchée d’enfouissement de la conduite, eux aussi réservés de façon
différenciée pour comblement après pose de la conduite ;
- Au sein de la tranchée d’enfouissement, outre la canalisation, aucun apport de matériau
imperméable ne sera opéré, de même que l’apport de matériau typiquement drainant
(graviers) sera évité ;
- Un décompactage du sous-sol de la piste de circulation sera réalisé avant remise en place de
la couverture de terre végétale ;
- La mise en place de bouchons d’argile, lors de la fermeture de la tranchée (tous les 30 m
environ), évitera tout effet de drainage.
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Après restauration à l’état initial de la zone de travail, la préservation des caractéristiques
physiques des sols assurera la reprise d’une végétation hygrophile grâce à une recolonisation
par la flore sauvage présente en périphérie.
V.2.4- MESURES SPECIFIQUES RELATIVES AU CRAPAUD
COMMUN
Un bassin de décantation des eaux de ruissellement de la carrière de Kerrous, utilisé comme
site de reproduction par le crapaud commun, sera supprimé sous l'emprise de la canalisation.
Conformément à l'arrêté du 19 novembre 2007 portant sur la protection des amphibiens et des
reptiles sur le territoire national, les œufs, larves et individus de crapaud commun sont protégés
(article 3) mais pas les sites de reproduction (article 2).
Dans cette situation, pour ne pas porter atteinte à l'espèce, la suppression du bassin ne devra
pas avoir lieu entre février et juin, période à laquelle les pontes et les larves sont présentes.
V.2.5- MESURES RELATIVES A LA RIPISYLVE ET AU BOCAGE
D'une façon générale, en traversée des espaces sensibles (zones humides, bois, bocage,
ripisylve), la piste de travail sera réduite à 6 m de large. Elle sera clairement délimitée par des
filets de protection de chantier empêchant l'accès aux zones sensibles.
De façon à réduire les emprises du projet sur la
ripisylve bordant l'Odet dans le secteur
Kerrous- Kerlic, le choix de l'implantation de la
canalisation a été fait dans un secteur où la
bande boisée est étroite en rive gauche (trouée
avec absence de grands arbres) et inexistante
en rive droite.
Aucun abattage de vieux arbres n'est à prévoir.
Emplacement du franchissement de l'Odet vu
depuis la rive droite
Les incidences sur la ripisylve en tant qu'habitat d'intérêt communautaire seront donc
réduites durant les travaux et non significatives après remise à l'état initial du site.
En outre, entre Kerlic et Keridoret, avant de retrouver la
voirie existante, la canalisation sera implantée dans une
prairie. La haie bocagère marquant la limite de parcelle
sera préservée.
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Au niveau de l'ouvrage de restitution de la conduite dans le Steïr en rive doite, celle-ci coupe la
ripisylve sur une vingtaine de mètres. Le positionnement de la restitution a été fait dans une
trouée d'environ 8 m de large existant entre les grands arbres de ripisylve.
Une attention très particulière devra être portée aux deux gros chênes identifiés juste à droite de
la trouée. En plus de leur taille remarquable, ceux-ci accueillent très probablement le lucane
cerf-volant, coléoptère d'intérêt européen mais non protégé au niveau national. Ces arbres
devront être signalés et protégés lors des travaux par des filets de protection de chantier
(cf. Mesures d'accompagnement général du chantier, p. 93).
V.3 – MESURES COMPENSATOIRES
V.3.1- MESURES RELATIVES AUX BATRACIENS
Au titre des mesures compensatoires et sous réserve des travaux de remise en état du site de
Kerrous que l’exploitant actuel de la carrière aura préalablement réalisés, si QUIMPER
COMMUNAUTE est amenée à détruire le bassin de décantation des eaux de fond de carrière où
des pontes de crapaud commun ont été repérées, il sera créé, à proximité, une mare de
substitution.
Coût estimatif de la mesure :
Création d'une mare (conception, réalisation) : 3 000 euros HT.
V.3.2- MESURES RELATIVES AU SALSIFIS DES PRES
Juste en bordure de la piste d'accès à la carrière (côté gauche en descendant), une petite
station de salsifis des prés (Tragopogon pratensis) a été identifiée. Bien que non protégée, il
s'agit d'une des rares stations de cette espèce dans le Finistère. Il convient donc d'assurer le
maintien de l'espèce sur le site.
Le salsifis des prés est une plante vivace des prairies mésophiles, qui fleurit de mai à juillet. Afin
d'assurer sa pérennité, la terre végétale en bordure de piste sera décapée sur une quinzaine de
mètres de part et d'autre de la canalisation.
La terre sera mise en réserve pendant les travaux puis :
- soit remise au même endroit en fin de travaux afin de retrouver l'état actuel,
- soit régalée sur une surface qui sera destinée à être conservée en prairie après la fin de
l'exploitation de la carrière.
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V.4 – MESURES D'ACCOMPAGNEMENT
V.4.1- MESURES D'ACCOMPAGNEMENT DU CHANTIER
V.4.1.1- Mesures d'accompagnement général du chantier
Des précautions particulières applicables aux travaux d'enfouissement du feeder dans les
espaces naturels sensibles, dont les zones humides, seront prises :
- balisage préalable au lancement des travaux de la piste de travail (réduite à 6 m en zones
sensibles), avec identification des zones ou éléments proches des sites d'intervention à
préserver impérativement (zone humide, bocage, ripisylve, habitats de l'escargot de Quimper,
du salsifis des prés) ;
- exigences de remise à l'état initial de tous les terrains concernés par le chantier mobile en
assurant un tri soigné des matériaux décapés à remettre en place. Il n'y aura aucun mélange
entre terre végétale et terrains inférieurs.
V.4.1.2- Mesures de préservation des habitats de l'escargot de
Quimper
Concernant plus particulièrement l'escargot de Quimper, une action d’information auprès des
responsables des chantiers sera réalisée afin d’éviter la dégradation des habitats de l’espèce en
bordure immédiate du tracé en cours de réalisation. Ceci implique la visite des bordures du
chantier afin de localiser les zones qui ne doivent pas être touchées par le chantier (pas de
création de chemin, de zone de stationnement d’engins ou de matériaux ou encore de structures
de chantier).
Cette mesure s’applique à l‘ensemble des zones où l’espèce est présente.
V.4.1.3- Autres mesures
La destruction systématique des espèces invasives repérées dans la zone d’intervention
sera réalisée à l’occasion des travaux.
Cela concerne plus précisément la balsamine géante, qui a été localisée dans l'emprise de la
zone de travaux (secteur de Troheïr). Les mesures suivantes devront être prises :
-
identification et localisation des pieds dans et aux abords de la zone de travail : cette
espèce est en fleurs de juillet à octobre ;
-
arrachage des pieds à la fin du printemps ou au début de l'été (avant que la plante soit
en graines) ;
-
mise en sac et évacuation hors du site vers une plate-forme de compostage à
fermentation haute température.
Demande de dérogation d'autorisation d'intervention sur espèces protégées – Dossier CNPN – LBI
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V.5 – MESURES DE SUIVI
V.5.2- SUIVIS ECOLOGIQUES
V.5.2.1-Bilan à la fin des travaux
Un bilan global sera réalisée à l'issue de l'année qui suit la fin de réalisation des travaux, afin de
vérifier la bonne exécution de l'ensemble des mesures environnementales. Il fera l'objet d'un
compte-rendu détaillé faisant le bilan du respect, accompagné d'une cartographie localisant les
secteurs sensibles à préserver aux abords de la canalisation, à savoir :
ü
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la vérification de l'absence de colmatage des sites potentiels de frayères à l'aval des
travaux
la lisière des zones humides évitées par le projet
l'état du sol et de la végétation sous l'emprise des pistes de chantier et de la canalisation
(absence de couches imperméables, décompactage du sol, couvert végétal)
la ripisylve de l'Odet (secteur de Kerrous- Kerlic)
la ripisylve du Steïr, et en particulier les 2 gros chênes à préserver
la haie bocagère à préserver entre Kerlic et Keridoret
la mare de substitution à Kerrous (si QUIMPER COMMUNAUTE est amenée à détruire
le bassin de décantation des eaux de fond de carrière)
Les informations ainsi compilées seront disponibles pour l'évaluation du respect de la mise en
œuvre des mesures environnementales par la DREAL.
V.5.2.2-Bilans annuels
Le suivi écologique des sites sensibles sur lesquels se sont déroulés les travaux, ainsi que
l’actualisation des conseils de gestion écologique seront effectués, dans le cadre d’un suivi
annuel, par un ingénieur écologue sur une durée de 5 ans après la fin des travaux de
canalisation.
Il s'agit de réaliser le suivi de la réponse des milieux naturels et de la faune et la flore aux
actions entreprises dans le cadre des mesures de réduction, de compensation et
d'accompagnement. Il ne s'agit plus de raisonner en terme de réalisations mais en terme
d'évolution des milieux et des espèces. Ces suivis écologiques permettront d'évaluer la
pertinence des aménagements et modes de gestion (mares, friches) pendant 5 ans et de mettre
en place des améliorations si nécessaire.
Les espèces patrimoniales feront l'objet d'un suivi spécifique : escargot de Quimper,
batraciens, salsifis des prés.
Le suivi conservatoire des populations d’Escargot de Quimper s'effectuera dans les zones
boisées où ont été réalisé les relâchers. Il s'agira de recherches visuelles en journée et de nuit si
possible en période pluvieuse, avec comptage du nombre d'individus.
Le suivi des batraciens sera réalisé au niveau de la mare de substitution (dans l'hypothèse où
elle est créée). L’inventaire des batraciens sera réalisé entre fin février et mi-mai, avec un
minimum de 2 campagnes de terrain, l'une précoce et l'autre en fin de saison de reproduction.
L’étude des populations reproductrices implique la recherche à vue des adultes, des pontes, des
larves et des têtards sur la future mare. Les déplacements des adultes (pour la reproduction) et
des juvéniles récemment métamorphosés seront de même analysés (par recherche visuelle en
journée ou au crépuscule en fin d’hiver, au printemps et en été).
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Pour le salsifis des prés, sera évalué le nombre total d'individu sur le secteur restauré entre
juin et juillet.
Afin d'évaluer la dynamique de recolonisation des zones humides situés dans l'emprise des
travaux (piste de chantier + canalisation), un suivi de la végétation sera réalisé sur les zones
restaurées. En premier lieu, le caractère humides de ces zones seront re-précisées au regard
des critères botaniques de l'arrêté du 24 juin 2008. Dans un second temps, il sera effectué des
relevés phytosociologiques selon la méthode Braun-Blanquet simplifiée. Cette méthode consiste
à réaliser des relevés floristiques d’abondance-dominance, c'est-à-dire à inventorier la flore au
sein d’une unité de végétation homogène, sur une surface déterminée.
Le suivi des espèces invasives et en particulier de la station de balsamine géante dans le
secteur de Troheïr sera réalisé par comptage du nombre de pieds (ou par évaluation de la
surface si le nombre de pied est trop important).
Coût estimatif de la mesure :
Elle correspond à l’intervention d’un écologue connaissant les localisations des populations du
site. Coût estimatif pour 5 x 4 journées : 12 000 euros HT (600 euros/jour).
V.5.3- SUIVI DE LA QUALITE DES EAUX
L'indicateur de suivi pour l'ichtyofaune, et notamment pour les poissons migrateurs et/ou
protégés au titre de l'arrêté du 8 décembre 1988, est la qualité de l'eau.
Une surveillance de la qualité de l’eau extraite de la réserve sera pratiquée pour suivre la
réalité des évolutions potentielles au cours du temps. Le recul apporté par ce suivi sur plusieurs
années permettra d’évaluer les besoins potentiels d’un renouvellement renforcé de la masse
d’eau, voire de la mise en œuvre de vidanges préventives.
En mesure d’accompagnement complémentaire, un contrôle régulier de la qualité des eaux
restituées au Steïr sera pratiqué pour évaluer les évolutions de qualité liées au stockage et le
niveau d’eutrophisation de la réserve. Le programme de contrôle proposé consiste en la
réalisation (sur prélèvements ponctuels), en période de mobilisation :
- en début d’utilisation de la réserve, d’un 1er bilan d’analyses (portant sur les paramètres :
Température, pH, Oxygène, Conductivité, Matières En Suspension, Ammonium, Nitrates,
Orthophosphates) ;
- d’un contrôle hebdomadaire de la Température et du pH ;
- d’une analyse complémentaire sur le Fer et le Manganèse (1ers indicateurs de relargages à
partir des sédiments de fond de retenue) après abaissement du plan d’eau jusqu’à une cote
de l’ordre de 8 m NGF.
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VI – SYNTHESE DES IMPACTS ET
MESURES RELATIFS AUX ESPÈCES
PROTÉGÉES CONCERNÉES PAR LA
DEMANDE DE DÉROGATION
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- cours principal et
bief du Steïr
- cours principal de
l'Odet
- bois humide de
Keridoret
- ripisylve de l'Odet
Localisation
- données de suivis
piscicoles (DREAL,
SIVALODET,
Fédération de pêche
du Finistère)
- bibliographie
- inventaires de terrain
Origine des
connaissances
- altération
potentielle
limitée de la qualité de
l'eau du Steïr
- risque de colmatage des
sites
potentiels
de
frayères à l'aval
- coupure de continuité
hydraulique pendant les
travaux
de
franchissement de cours
d'eau pour l'implantation
du feeder
- destruction de l'habitat de
l'espèce dans l'emprise
des travaux
- destruction
d'individus
dans
l'emprise
des
travaux
Impacts potentiels
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Espèce
Escargot de Quimper
Elona quimperiana
Salmo salar
Saumon atlantique
Truite fario
Salmo trutta
Lamproie marine
Petromyzon marinus
Lamproie de Planer
Lampetra planeri
Grande alose
Alosa alosa
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Mesures d'évitement, de réduction te de
compensation d'impacts
- calage du tracé pour éviter au maximum les
emprises sur l'habitat de l'espèce : changement du
tracé pour éviter les emprises dans la ripisylve du
Steïr à Troheïr
- réduction de la piste de travail à 6 m avec
délimitation stricte
- information par un écologue du chef de chantier sur
les enjeux et contraintes environnementaux du site
- opération de capture des individus préalablement
aux travaux avec relâcher dans les habitats
adjacents
- remise en état de l'habitat après travaux
- suivi de la population pendants 5 ans après travaux
- réduction de la largeur de travail à 3/5 m
- travail à sec par choix de techniques de travaux par
demi-section ou conduite surélevée
- maintien de l'écoulement et du débit durant les
travaux (continuité hydraulique)
- travaux en août/septembre : période de débit
minimum, hors des périodes de migration et de
reproduction des principales espèces
- dispositions pour réduire les risques de pollution
pendant les travaux (hydrocarbures, MES…) :
inscription du contrôle et des mesures dans le
cahier des charges de consultation des entreprises
- remise à l'état initial des berges et du lit mineur
- contrôle de l'état des sites potentiels de frayères
aval après travaux
- contrôle de la qualité de l'eau en entrée et sortie de
la retenue de Kerrous avec renouvellement
préventif des eaux de la retenue si nécessaire
Impacts résiduels
Effets sur la population
locale
Sans effet significatif sur
la population locale à
terme
Sans effet significatif sur
les populations locales à
terme
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BIBLIOGRAPHIE
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Luxembourg. Ed. Biotope.
- Bretagne Vivante, 2012. Atlas de répartition 2000-2012 des amphibiens de Bretagne et de
Loire-Atlantique.
- Bretagne Vivante, 2012. Atlas de répartition 2000-2012 des reptiles de Bretagne et de LoireAtlantique.
- Bretagne Vivante, 2012. Atlas provisoire des rhopalocères et zygènes de Bretagne.
- Bretagne Vivante, 2012. Atlas provisoire des odonates de Bretagne.
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- CBN Brest, 2009. Liste des plantes rares et en régression dans le Finistère.
- CBN Brest, 2009. Liste des plantes vasculaires invasives de Bretagne.
- ENGREF, CORINE Biotopes.
- GOB (coord.), 2012. Atlas des oiseaux nicheurs de Bretagne. Groupe ornithologique breton,
Bretagne Vivante – SEPNB, LPO 44, groupe d’études ornithologiques des Côtes d’Armor.
Delachaux et Niestlé.
- MNHN, 2013. EUNIS : correspondances entre les classifications EUNIS et CORINE
Biotopes.
- MNHN / ENGREF. Cahiers d'habitats Natura 2000 : tome 1 – Habitats forestiers.
- Observatoire des poissons migrateurs en Bretagne : www.observatoire-poissons-migrateursbretagne.fr
- ONEMA, 2011. Export des données du récapitulatif des opérations de pêche en Bretagne sur
la période 2000-2010.
- PENN AR BED, 1988, n°126-127. Atlas des amphibiens et reptiles de Bretagne.
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Bretagne : la flore du Finistère.
Etudes consultées
- Cyrille BLOND, 2005. Diagnostic faune-flore du projet d'aménagement des rives du Steïr,
Quimper.
- Quimper Communauté / ANTEA / Cyrille BLOND, 2013. Complément à l'état initial Faune /
Flore : secteur de Kerlic, Quimper (29).
- Quimper Communauté / Cabinet BOURGOIS, 2015. Création d'une réserve d'eau brute et
d'un feeder pour sécuriser l'approvisionnement en eau potable : dossier préalable à la
Déclaration d'Utilité Publique (Etude d'impact et dossier "loi sur l'eau").
- SIVALODET / AQUABIO, 2013. analyse et interprétations d'indices biologiques sur le bassin
versant de l'Odet : peuplements d'invertébrés, diatomées benthiques, ichtyofaune.
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