1-4-2 L’art de la Mésopotamie L’art sumérien (3500 - 2340 avant J.C.) L’art akkadien (2340-2180 av. J.C. puis 2125-2025) L’art babylonien (1760-1600 av. J.C.) L’art assyrien (1000-612 av. J.C.) L’art néo babylonien (612-539 av. J.C.) L’art perse (539-331 av. J.C) L’art sumérien (3500 - 2340 avant J.C.) La Mésopotamie est constituée par des cités-états indépendants, chacune avec son dieu local, dont le souverain humain est le représentant. La construction est en brique crue et en bois, la Mésopotamie disposant de peu de pierres. Les restes de cette architecture sont rares. Les temples sont construits au sommet des plates-formes artificielles, appelées ziggourats. Ziggourat Les statues de Dieux, prêtres et adorants, les yeux immenses, incrustés de matériaux de couleur, communiquent par leur regard. Dans la sculpture taillée en marbre, la stylisation est en cônes et cylindres. Les sculptures en métal, coulées ou assemblées, sont d’un style plus flexible et réaliste. Temple d’Abu, Tell Asmar, (vers 2700- 2500 av.J.C.) Support d’offrandes, tombes d’Ur, vers 2600 av.J.C. Étendard d’Our – le style sumérien Étendard D’Our, 2600 av. J.C. – face paix et face guerre, bois incrusté de nacre et de lapis-lazouli L’artiste sumérien représente ses personnages torse de face, les pieds et la tête de profil. Le fond est uni, divisé en bandes, chaque figure se tient sur une ligne de sol, les plus importantes étant les plus grandes (perspective d’importance). Les phases successives d’une action sont représentées dans une même scène. Étendard D’Our, 2600 av. J.C. – face paix, bois incrusté de nacre et de lapis-lazuli L’art akkadien (2340-2180 av. J.C. puis 2125-2025) L’art akkadien: la glorification personnelle du roi • Les Sémites habitant la Mésopotamie du nord gagnent le sud, adoptent la civilisation sumériennes mais sont mois attachés à l’idée de souverain représentant du dieux: Sargon D’Akkad et ses successeurs (2340-2180 av. JC) sont les premiers à s’appeler roi. • Une nouvelle tache de l’art est la glorification personnelle du souverain, comme nous voyons dans ce portrait en bronze: Tête d’un souverain akkadien, Ninive, bronze, vers 2300 av JC Ou dans la stèle de Naram-Sin, commémorant une victoire du petit-fils de Sargon et de son armée, vers 2300-2200 av. J.C. Goudéa, prince de Lagash, vers 2150 av. J.C. retour au style sumérien • Les rois akkadiens sont chassés par les tribus du nord est qui vont dominer la plaine de 2180 à 2125 av. J.C. • Pendant cette période, la cité état de Lagash et son souverain, Goudéa, gardent leur indépendance. • Goudéa réserva à nouveau le titre du roi au Dieu local, auquel il reconstruit le temple. Goudéa n’est que son serviteur. Aujourd’hui sont préservés les statues de Goudéa qui ornait ce temple. Nous y retrouvons les grosses têtes aux corps trapus de l’art sumérien, et le souverain espérant obtenir la faveur divine: Goudéa ici a sur ses genoux un projet architectural (mur d’enceinte) qu’il offre à l’approbation de Dieu. Art babylonien, 1760-1600 av. J.C.: Le code des lois de Hammourabi • La période entre 2000 et 1000 av. J.C est une période de désordre, le pouvoir central des souverains indigènes n’est exercé qu’entre 1760 et 1600, et c’est Babylone qui en est le centre, comme jadis Akkad et Ur. • Hammourabi, fondateur de la dynastie babylonienne, « le berger favori » de Shamash, dieu-soleil, a pour mission de faire régner la justice sur terre. Il nous laisse son code des lois, gravés sur une stèle de diorite (vers 1760). L’art assyrien (1000-612 av. J.C.): les palais, les reliefs • La cité-état d’Assur sur le HautTigre, étend entre 1000 et 612 av. J.C. son empire sur toute la Mésopotamie et les régions environnantes. • De cette période nous restent des palais des rois assyriens, comme le palais de Sargon II (742-706 av. J.C.). Le terme d'Assyrie (capitale Assur) est employé pour désigner le nord de la Mésopotamie, qui est un vaste plateau désertique. Les Assyriens, comme les Sumériens construisent en briques, mais encadrent les portes de grandes dalles de pierre, décorés en relief qui ressemble à la sculpture en ronde bosse, comme ici avec ces taureaux aillés à cinq pattes et tête humaines (721705 av. J.C., porte de la citadelle de Sargon II) Dictionnaire: Encadrer, v. Aillé , adj. = qui a des ailles dalle (de pierre), n.f. Ce procédé est ancien, comparez La porte des lions, fortification hittites, en Anatolie (vers 1400 av JC) et les dalles de la porte du palais assyrien (taureaux aillés à cinq pattes et tête humaines (721-705 av. J.C., porte de la citadelle de Sargon II) Terminologie: Le relief, le bas-relief, le haut-relief, La sculpture, la sculpture en ronde bosse Art assyrien- décoration de palais • Les murs de ces palais sont décorés de longue séries de bas reliefs illustrant les conquêtes des armés royales: nous y voyons apparaitre la narration picturale. Le compte-rendu détaillé des campagnes militaires laissent peu de place à la glorification personnelle du roi; ce but est mieux atteint avec les scènes de chasse royale au lion, sujet fréquent car cette chasse est de caractère cérémoniaire. La représentation des animaux dans l’art assyrien Sur ces reliefs de Ninive nous voyons le courage, la force et le drame des animaux blessés. Ils sont étonnamment beaucoup plus expressifs que les hommes blessés des reliefs montrant les armés pillant et saccageant les villes ennemies… Art néo-babylonien (612-539 av. J.C.) • 612-539 av. J.C. dernière période florissante avant la conquête perse; Le plus connu des souverains néobabyloniens est Nabuchodonosor, le constructeur de la légendaire tour de Babel. • A la différance de l’art assyrien et leur dalles de pierre sculptés des portes, les palais néo-babyloniens sont décorés de reliefs architecturaux en brique moulée cuite et vernie. • Exemple: La porte d’Ishtar de l’enceinte sacrée de Nabuchodonosor à Babylone: nous y voyons aussi un arc en plein cintre, connu aussi des égyptiens, mais ici utilisé dans une architecture solennelle. Terminologie: brique, brique crue/cuite, moulée, vernie. Arc, arc en plein cintre: luk, polukružni luk Art néo-babylonien: Porte d’Ishtar, Babylone, vers 575 av. J.C. (restaurée au musée d’État à Berlin) La construction en brique fait découvrir aux bâtisseurs mésopotamiens la construction d’arcs et de voûtes. Terminologie: l’arc, la voûte À gauche: art assyrien: relief qui ressemble à la sculpture en ronde bosse (décoration de la porte de la citadelle de Sargon II) À droite: art néobabylonien: brique moulée, cuite et vernie (détail de la décoration de la porte d’Ishtar) L’art perse (539-331 av.J.C) • Dans l’art perse, peuple n’ayant pas oublié son origine nomade, le « style animalier » de le décoration des petits objets utilitaires, comme ici ce gobelet, se retrouve repris à une échelle monumentale… Gobelet de Suse, vers 5000 4000 av JC Louvre decoranimalier-bouquetins …comme ici, dans les chapiteaux des colonnes en forme de têtes de taureaux ou de bison. L’art perse prend le style animalier de ses ancêtres nomades et le reproduit à une échelle monumentale, s’inspirant, dans la combinaison relief/ronde bosse, de l’art assyrien. Terminologie: chapiteaux, colonnes Chapiteau à taureaux, 510av. J.C., salle d’audience du palais de Darius I Architecture perse: Palais de Darius I à Persépolis • Culte religieux basé sur le dualisme du bien et du mal (lumièreobscurité) se célébrait en plein-air, il n’y a pas de restes d’architecture religieuse. • Les palais par contre sont impressionnants: tel celui de Darius Ier commencé en 518 à Persépolis qui est un mélange d’influences (salle de colonnes égyptiennes, colonnes élancées: influences grecques ioniennes). Art Perse: le relief en décoration des mur est d’inspiration assyrienne, mais moins expressifs et avec plus de stylisation: ces reliefs sont une décoration architecturale, et soumis à l’architecture. Nous pouvons à nouveau parler d’une stylisation en cônes et cylindres… Terminologie importante pour parler de l’art mesopotamien… Terminologie: relief, bas relief, haut relief. Sculpture, sculpture en ronde bosse. Brique, brique crue/cuite, moulée, vernie. Arc, voûte. Dalle de pierre. Stèle de diorite, statue en marbre. Terminologie: décoration, narration picturale, style, stylisé, réaliste, expressif, cérémoniaire, glorification personnelle.