Vernimmen 2016 Thèmes traités 1. Lafarge ou la fin de 182 ans d’indépendance 2. Les hybrides 3. Dividendes et rachats d’actions en 2015 4. Le Vernimmen 2016 5. L’affacturage 6. Acheter ou louer son immobilier 1. Lafarge ou la fin de 182 ans d’indépendance Lafarge • • • • • • • • • • • • 1833 : naissance en Ardèche 1864 : le contrat du siècle : le canal de Suez 1887 : création du 1er laboratoire mondial de RD ciment 1947 : leader en France 1956 : implantation en Amérique du nord 1959 : implantation au Brésil 1980 : leader en Amérique du nord 1994 : implantation en Chine 1997 : acquisition de Redland 2001 : leader mondial avec l’acquisition de Blue Circle 2008 : acquisition d’Orascom 2015 : « fusion d’égaux » avec Holcim Lafarge Lafarge 56 - 44 Lafarge 56 % - 44 % Holcim - Lafarge Lafarge Pourquoi ? • Valeur de l’actif économique de Holcim : 120 % du montant comptable. • Valeur de l’actif économique de Lafarge : 90 % du montant comptable. Lafarge Pourquoi ? Lafarge 12% 10% Coût du capital Titre de l'axe 8% 6% Rentabilité économique 4% 2% 0% 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015e 2016e 2017e 2018e Lafarge Pourquoi ? Lafarge Holcim 12% 12% 10% 8% 8% Titre de l'axe Titre de l'axe Coût du capital 10% Coût du capital 6% Rentabilité économique 4% 6% 4% 2% rentabilité économique 2% 0% 0% 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015e 2016e 2017e 2018e 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015e 2016e 2017e 2018e Lafarge Pourquoi ? Depuis 2008, les rentabilités économiques des deux groupes (environ 5 à 6 %) sont inférieures à leur coût du capital (environ 8 %) et bien éloignées de celles prévalant en 2006-2007 (autour de 10 %). Certes, le choc de 2008-2009 a été très violent dans ce secteur à coûts fixes élevés, mais la patience des investisseurs a des limites. Lafarge Pourquoi ? • Six ans après, en 2014, la fusion des deux groupes apparaît comme la solution pour arrêter des destructions de valeur et permettre à une entité plus grande d’être plus efficace et de mieux gérer les fonds confiés par les investisseurs. • Et si Holcim prend le dessus, c’est qu’à l’aune de la rentabilité économique, ses performances sont devenues meilleures récemment que celles de Lafarge : en 2016, Holcim devrait gagner son coût du capital alors que Lafarge devra attendre au moins 2019. 2. Les hybrides Les hybrides • Le terme titre hybride recouvre dans son acception large tous les titres ne correspondant pas parfaitement à une dette ou à des capitaux propres (définition retenue généralement par les académiques – yc le Vernimmen) – Obligation convertible – Actions de préférences – Titres super subordonnés • Pour les praticiens le terme est sensiblement plus restrictif et ne désigne que des obligations subordonnées d’une durée très longue Les hybrides Les hybrides • Les « hybrides » existent depuis très longtemps sous diverses formes (TSDI, certificats d’investissement, ...) • C’est un produit classique de financement des banques et des assurances qui sont plus habitués à « structurer » leur passif pour répondre à des contraintes réglementaires de solvabilité • La structuration du marché pour les entreprises industrielles (« corporates ») est récente guidée par des considérations comptables mais surtout de rating • Avec la hausse des volumes, la standardisation du produit en fait une poche de marché distincte dont les investisseurs sont familiers Les hybrides • Structure type (Orange) • • • • « Equity content » de 50% pour les agences (perdu au premier call) Langage de remplacement Step up Report des coupons (si pas de dividendes) Les hybrides • Motivations pour l’émetteur – Diversifier ses sources de financement – Financement d’une acquisition (bonne perception par les agences de rating) – Renforcement de la structure financière / Défendre son rating • Exemple : EDF Le Groupe, qui utilise cet instrument financier pour la première fois, le considère comme un outil d’optimisation de son bilan compte tenu de la durée de vie de ses actifs et du cycle d’investissement de long terme de ses projets industriels Dans ce contexte, les émissions hybrides vont permettre au Groupe EDF de renforcer la structure de son capital tout au long de son cycle d’investissement tout en offrant flexibilité et attractivité en termes de coûts. Ces émissions de dette hybride permettront également au Groupe de diversifier davantage ses sources de financement sur les marchés de capitaux. Les hybrides • Motivations pour l’investisseur – Rendement relativement élevé (dans un contexte de quantitative easing) • Ex: EDF 2,625% vs 0,99% à 10 ans (espérés/garantis) – Diversification par rapport au compartiment high yield (plus belles signatures) – Nouvelle classe d’actifs Les hybrides • Un marché récurrent – Une émission d’hybrides doit théoriquement être remplacée par une nouvelle émission lors de exercice du call – Un exercice du call pas si optionnel que cela • Step up • Equity content • Risque de réputation – Même si le coût d’une nouvelle émission est plus élevé, peu d’émetteurs prennent le risque de se couper du marché (Südzucker est un contre exemple) – Les dates de call annoncent donc de nouvelles émissions Les hybrides • Les craintes des émetteurs – Risque de changement de méthodologie des agences de rating • Ex (2013 et 2014): – suppression de l’equity content pour les sub-investment grade (Moody’s) : la double peine – S&P imposant une date d’échange de l’ancienne émission par la nouvelle peu éloignée du premier call – Risque de changement comptable (IFRS) Les hybrides • Un marché différent pour les mid-caps – Un marché moins standardisé – Mix de convertibles et d’hybrides (Steria, Neopost, Assystem) : « ODIRNANES »1 • Neopost : 3,375% sur 7 ans puis call ou Euribor + 8% - Conversion avec 42% de prime – Traitement IFRS en capitaux propres... – 100-300 M€ • Obligations convertibles avec un « gimmick » comptable 1 obligations à durée indéterminée à option de remboursement en numéraire et/ou en actions nouvelles et/ou existantes 3. Dividendes et rachats d’actions en 2015 au sein du CAC 40 Dividendes et rachats d’actions en 2015 Rachats d’actions en 2015 Dividendes et rachats d’actions en 2015 Dividendes et rachats d’actions en 2015 Dividendes et rachats d’actions en 2015 Dividendes et rachats d’actions en 2015 Dividendes et rachats d’actions en 2015 Dividendes et rachats d’actions en 2015 Dividendes et rachats d’actions en 2015 Dividendes et rachats d’actions en 2015 Dividendes et rachats d’actions en 2015 Pour plus de détails, voir la Lettre Vernimmen.net de janvier 2016 4. Le Vernimmen 2016 Le Vernimmen 2016 • 1200 pages à jour des dispositions fiscales, comptables, boursières, juridiques et de la recherche académique • Plus de 100 tableaux ou graphiques de données financières • Entrent dans le Vernimmen 2016 : BSPCE, colle, crossover, ILAT et ILC, loan to value et LTV, EBITDAR, taux d’effort, REIT et SIIC, Opco et Propco, SEPAmail, etc. • Une version papier, une version pour iPad et une version en streaming (www.vernimmenenligne.net) avec les podcasts de nos MOOC ou cours à HEC. 36 Le Vernimmen 2016 • Chapitre sur la gestion du BFR depuis 2010 • Chapitre sur la structuration de la dette depuis 2012 • Chapitre sur le financement des start-ups depuis 2013 37 Le Vernimmen 2016 • Chapitre sur la gestion du BFR depuis 2010 • Chapitre sur la structuration de la dette depuis 2012 • Chapitre sur le financement des start-ups depuis 2013 • Chapitre sur la gestion financière de l’immobilier depuis 2015 38 5. L’affacturage L’affacturage • Fin 2014, Total met en place un programme d’affacturage de 1 000 M€. • Et l’affacturage poursuit sa croissance : L’affacturage + 11 % par an depuis 1995 et plus du tiers des ressources à court terme des entreprises : L’affacturage Et ce n’est pas propre à la France : Volume annuel des opéra ons d'affacturage dans le monde (en Md€) 2500 2000 1500 1000 500 0 1993 1998 Source : Factors Chain Intern onal 2003 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 L’affacturage + 9,4 % /an depuis 1993 L’affacturage Les moteurs de la croissance • La dernière technique déconsolidante ? • Un meilleur risque pour les banques, donc une moindre consommation de capitaux propres réglementaires • Un produit, 4 services • Une productivité en hausse • Des innovations produits (reverse factoring) • Une mauvaise image de la titrisation (subprime) L’affacturage L’attaque des Fintech • Finexcap, Advanon, etc. • Visent les TPE, start-ups non couvertes par les affactureurs classiques • Plus souples : facture par facture • Une activité qui démarre et est microscopique pour l’instant 6. Acheter ou louer son immobilier? Acheter ou louer son immobilier? • Les modes de financement – capitaux propres (marge de manœuvre pour l’avenir) – en garantie d’emprunts classiques (hypothèque, negative pledge) – crédit-bail immobilier – location simple • bail 3-6-9 ou plus long • Indexation des loyer ILAT/ILC ou activité • Sale and leaseback pour passer de la propriété à la location ou au crédit bail Acheter ou louer son immobilier? • Critères de choix – Maturité de l’entreprise • Jeune : géométrie variable, besoins d’investissement fort LOCATION • À maturité : géographie et effectifs stabilisés, forte génération de cash flow, sécurisation d’actifs clés Plutôt PLEINE PROPRIÉTÉ (poire pour la soif) – Actionnaires • Famille attachée à un bâtiment • Entrepreneur propriétaire de l’immobilier (via une SCI ou holding) louant à la société opérationnelle • Succession facilitée Acheter ou louer son immobilier? • Critères de choix – Les contraintes et opportunités opérationnelles • actifs opérationnels spécifiques de l’entreprise dont la localisation est clef (immeuble des Galeries Lafayette boulevard Haussmann) PROPRIETE • actifs banalisés pour lesquels le déménagement de l’entreprise n’entraînerait pas d’impact significatif (bureaux) ARBITRAGE FINANCIER • actifs d’exploitation non stratégiques ou dont le groupe n’est pas convaincu de la pérennité LOCATION Acheter ou louer son immobilier? • Critères de choix – Fiscalité • • • • Plus-value en cas de lease-back? Immeuble récent ou ancien Existence de pertes fiscales Supplément de base fiscale à venir Fenêtre (SIIC jusqu’en 2011, ...) – Contraintes financières • Entreprise en bas de cycle • Financement d’une opération de croissance externe – Critères financiers • Prix inférieur à la valeur financière ? Spéculer sur le marché immobilier • Arbitrage risque / rentabilité : être propriétaire = réduction du risque... à quel coût • Comparer les flux – mais quel impact sur le taux d’actualisation? • Comparaison du taux de capitalisation et du taux d’endettement Acheter ou louer son immobilier? • Création de valeur – Recherche en finance : création de valeur des sale and lease back – Valorisation par le multiple d’EBITDAR ou la méthode OpCo-PropCo – Prise en compte de plus en plus systématique par le marché de la part d’immobilier (pour les secteurs sensibles : santé, hôtellerie, distribution) Acheter ou louer son immobilier? • Organisation – Séparer la performance opérationnelle de la gestion de l’immobilier • Mise en évidence d’un loyer • Pression pour optimiser l’utilisation de l’espace • Gestion plus efficace de l’immobilier (synergies) – Séparation réelle ou virtuelle • Création d’une foncière permettant d’envisager une externalisation totale ou partielle • Mise en place d’un reporting séparé (en particulier si les coûts de transfert sont trop importants) Ce document est disponible sous www.vernimmen.net Merci à DS Avocats et à Bernard Tézé de leur accueil Bonne soirée