La mort et l`euthanasie. Aspects en médecine palliative.

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La mort et l'euthanasie. Aspects en
soins palliatifs.
André LEURQUIN
Médecin coordinateur à
la résidence du Parc
Introduction
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Aspects philosophiques. Purement
personnels.
A qui appartient la vie? A Dieu? A la
personne? Importance de l ’option
personnelle pour notre réaction face à
la mort.
Difficultés et frustrations du soignant.
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“La mort n’a rien de tragique. Dans cent
ans, chacun de nous n’y pensera plus.”
(Boris VIAN)
Mourir accompagné…
Un paradoxe?
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« Au dernier lampion, au dernier
chagrin, on se retrouve seul » (Jacques
Brel)
L ’accompagnement du mourant est un
acte de compassion pure qui grandit le
soignant.
Au-delà de l’éthique, le spirituel
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Foi en l’homme et en son potentiel de
croissance jusqu’au bout. Entrer dans
la mort debout.
Présence, travail sur soi, Ressourcement, questions, approfondissement
personnel
Évolution de la fin de vie
Les étapes de l’agonie selon
Élisabeth Kubler-Ross
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Dénégation (choc):”le
médecin se trompe”
Colère (émotion):
“pourquoi moi?”
Marchandage: “si Dieu
me laisse encore vivre, je
ferai ceci ou ça”.
Dépression préparatoire
Acceptation et sérénité
La mort est facile, c’est la vie qui
est difficile
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Prendre la mort de front pour l ’aborder
de façon constructive
Vivre jusqu’à la mort, qu ’elle soit
lointaine ou imminente
Le programme “vivre jusqu’à la mort”
Docteur Raymond G. Garey
(hôpital général luthérien de Park Ridge)
Facteurs prédictifs de
l’ajustement émotionnel
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Niveau de malaise
Contact intime préalable avec un mourant: +
si mort acceptée dans la paix intérieure, - si
mourant colérique ou angoissé
Orientation spirituelle
Intérêt et attention soutenue des proches
Degré d ’éducation
Inquiétudes des patients
terminaux
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La plus fréquente: être un fardeau pour
autrui
Souffrance de la séparation des
proches, inquiétude du sort des proches
après leur mort, fin douloureuse: 50%
des cas
Parfois, sentiment sous-jacent que la
vie n ’a plus de valeur ou de sens
Évaluation et suggestions
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Les défis du patient terminal: acceptation ou
rejet de la réalité de sa mort. Le désir de
guérir peut être présent dans l ’acceptation.
Trouver un sens satisfaisant à sa nouvelle
situation. Il doit trouver une réponse à la
question « Quelle valeur est-ce que j’ai,
maintenant »
Sources d ’aide d ’après les patients: la foi
religieuse, la famille, soi-même, le personnel
soignant.
En pratique...
Comment aider le patient?
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Respect des sentiments et des idées du
patient
Parler, écouter
Valorisation de la façon même d ’assumer la
souffrance et la mort
Maintien d ’un environnement social et
émotionnel cohérent avec la vie préalable du
patient
Dire la vérité
Que dire à celui qui va mourir?
Les pièges...
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Culpabilité des soignants et des
proches face à la mort de quelqu’un.
Peur que la patient ait l’impression
qu’on baisse les bras, qu’on va
l’abandonner.
Conspiration du silence entraînant la
souffrance de part et d’autre, et rendant
la communication impossible.
Comment se comporter face à un
mourant?
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Prendre conscience que le mourant sait.
Comment partager avec lui ce savoir?
Respecter le refus du patient de nous
parler en lui faisant comprendre que
nous sommes prêts à le rencontrer dans
sa question et dans sa peur, que nous
ne nous dérobons pas.
L’euthanasie en Belgique
La loi, les conditions, et le bilan.
Buts de la loi « Lallemand »
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Sortir les pratiques de la clandestinité
Cohérence avec la pratique
Respect des opinions divergentes
Protection des soignants
Liberté « on n’est libre que quand on
agit en pleine lumière »
Conditions légales
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Patient majeur ou émancipé, capable et
conscient au moment de la demande
Demande « volontaire, réfléchie et
répétée »
Situation médicale sans issue et souffrance physique ou psychique insupportable
Respect des conditions et procédures de
la loi.
Procédures et conditions
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Information et concertation avec le patient
Vérification de la persistance de la souffrance
et de la volonté réitérée du patient
Consultation d’un autre médecin, rédaction
d’un rapport
Concertation avec l’équipe de soins
Concertation avec les proches si le patient le
désire
S’assurer que le patient ait eu l’occasion de
s’entretenir avec les personnes qu’il souhaite.
Bilan de la loi sur l’euthanasie
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259 euthanasies déclarées en Belgique
entre septembre 2002 et décembre
2003, soit 0,25% du total des décès
annuels.
Plus de 9 cas sur 10 concernaient des
malades condamnés à brève échéance,
cumulant souffrances physiques et
psychiques.
Le 14 janvier 2004, le recours contre la loi de dépénalisation de l'euthanasie en Belgique a été rejeté par la
Cour d'arbitrage. Ce recours était introduit par deux
associations catholiques qui prétendent "défendre la
vie", en fait l'obligation de supporter la souffrance. Ces
associations viennent de décider de s'adresser à présent à
la Cour Européenne des Droits de l'Homme à Strasbourg. L'une d'elles invoque "la conformité à l'enseignement de l'Eglise catholique romaine", alors même que la
loi du libre-choix respecte aussi bien les valeurs religieuses que les valeurs laïques. On ne peut plus clairement trahir ses intentions, à savoir que chacun, même
non catholique, doit se comporter selon les seules valeurs
de l'Eglise. Ce mépris des valeurs d'autrui parce que tout
simplement différentes, jette un éclairage singulièrement
inquiétant sur l'amour du prochain que par définition le
catholicisme est censé véhiculer.
La méthode hollandaise
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Médicaments utilisés : Dormicum 2 à 3
mg IV ou Penthotal 1 à 2 g IV Insuline
Actrapid 100 U en SC. Myoplégine 100
à 400 mg SC ou IM Pavulon 20 mg IV
Paradoxe: les médicaments les plus
efficaces ne sont disponibles qu’à
l’hôpital
A bannir : KCl (décès brutal et
douloureux)
La mort, c’est quoi?
La vision de Jérôme Bosch?
Où celle de Gibrat?
Merci de votre attention.
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