Epidemie_CM

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Dr Cécile Mourlan , ARLIN Réunion Mayotte
La notion « d’épidémie »
sous-entend que l’on connaisse
le niveau de “normalité”
= Augmentation anormale du nombre de cas d’un
phénomène de santé
avec des points communs en termes de :
- lieu
= suspicion de lien (même service,
- temps
même temporalité,
- personne
caractéristiques des patients
+/- identiques, …)
Épidémie d’IN : exemples
 Épidémies de colonisations digestives à
enterococcus faecium résistant à la vancomycine
au CHU de Nancy – 2005- 130 cas
 Épidémies d’infection à clostridium difficile(ICD)
dans le Nord- Pas de Calais- fin 2006- 40
établissements- 400 cas
 Cas groupés d’infections cutanées graves à
mycobactéries après traitement par mésothérapie
– oct 2006 à janv.2007- 16 cas dont 12 certains.
Et dans votre service?
Quelle conduite face à une
suspicion d’épidémie
1- Le préalable :un système d’alerte performant
Qui donne l’alerte? Tout personnel , paramédical ,
médical , laboratoire .
2- l’investigation de l’épidémie
Etapes de l’investigation
 Etape 1 : Description de l’épidémie (24 - 48 h)
 Etape 2 : Formulation des hypothèses et
premières mesures de prévention
 Etape 3 : Vérification des hypothèses et mesures
de prévention plus spécifiques: Enquête
épidémiologique analytique, enquête de pratiques et enquête
microbiologique
 Etape 4 : Rédaction d’un rapport et rétro-
information
 Etape 5 : Evaluation des mesures prises
Définir les cas
 Buts
 identifier le maximum de cas (Sensibilité)
 ne pas inclure ceux qui ne sont pas des cas (Spécificité)
 Différents niveaux de certitude
 cas certains, probables, possibles
Définir un taux d’attaque
 Compter les cas (n° d’identification) : 
numérateur
 Collecter dans le même temps:
 Informations démographiques
 Information sur la maladie elle-même: s.cliniques, date
de début, durée, sévérité, traitement reçu…
 Déterminer la taille de la population
dénominateur
Taux d’attaque
Etape essentielle
Description de l’épidémie
T : temps (chronologie  courbe épidémique)
L : lieu (espace): distribution géographique des
cas; zones à risque et leurs caractéristiques
P : personne: caractéristiques individuelles,
détermination d’éventuels sous-groupes à risque
T :Temps, courbe épidémique
 Distribution des cas selon la date (heure, semaine, …) de
début des symptômes
Nombre de cas
Source commune
ponctuelle
Nombre de cas
Temps
Source commune
persistante
Temps
Tableau synoptique des cas
Vue d’ensemble des événements survenus pendant la période épidémique
Hypothèse d’une transmission croisée si chevauchement des périodes
d’hospitalisation des cas
10

Description temporo-spatiale
de l’épidémie: L
 Répartition spatiale des cas dans le service ou dans
l’établissement
 Repérer un groupement des cas qui orienterait la
localisation de la source de l’épidémie
(facteur commun de lieu)
Répartition spatiale des cas
12
Recueil des caractéristiques
cliniques des cas: P
 Recherche des facteurs de risque classiques de
l’infection en cause
 Questionnaire standardisé
 Caractéristiques générales (1)
 Numéro d’identification, âge, sexe
 Date d’admission, date de l’infection (durée d’exposition)
 Evolution, date de décès si nécessaire
 Provenance d’un autre hôpital ou service
 Motif principal d’hospitalisation
 Procédures diagnostiques invasives récentes (endoscopie,
cathétérisme, biopsie,…)
Fin de l'étape 1 :description de l'épidémie
 Décrire en détails les cas
 Identifier les facteurs d’exposition communs
 Obtenir les dénominateurs
 calculer des taux d’attaque (TA)
 comparer ces taux par groupes
 Identifier des facteurs démographiques, spécifiques
Etape 1 : 24 à 48 heures (nombre de cas limité)
Etape 2 : Formulation des hypothèses
et premières mesures de prévention
 Premières hypothèses sur la source et le mode de
transmission
 Allure de la courbe épidémique
 Facteurs identifiés : lieux, les procédures
 Données de la littérature sur l’infection en cause
 Adaptation des premières mesures de prévention
Mesures de prévention orientées
en fonction des hypothèses (1)
 Dans tous les cas : respect des précautions standard
(hygiène des mains+++)
 Transmission croisée
 Mesures d’isolement adaptées en fonction du site infecté
et du mode de contamination

Isolement « air », « gouttelettes » et/ou « contact »
 Notion de « cohorting »
 Personnel dédié, sectorisation temporaire
 Fermeture de lits, d’unités ? Transfert de patients?
Etape 3 : Vérification des hypothèses et
mesures de prévention plus spécifiques
 Nécessite l’intervention de personnels ayant reçu
une formation appropriée
 Epidémiologistes
 Hygiénistes
 Microbiologistes
 Recherche des cas additionnels
 Enquête épidémiologique analytique
 Enquête de pratiques
 Enquête microbiologique
Procédure de rappel patients
 Parfois nécessaire notamment en cas d’exposition à un
risque de transmission virale (VIH, hépatites) ou de
certains pathogènes (BK), à un risque environnemental
(légionelle), à une exposition sérielle
 Exemple: hémodialyse, anesthésie, endoscopie
 Procédure complexe sur le plan technique et
organisationnel
 Coût/bénéfice ?
 Guide « rappel patient » SFHH 2006
Revue Hygiènes XIV n°1 mars 2006
Mesures préventives plus spécifiques
 A définir au terme de l’investigation
 Eradication de la source
 Modification des procédures à risque
 Immunisation des patients et/ou du personnel
 Adaptation des équipements et des locaux
 Organisation du travail, fermeture temporaire ou
définitive d’un service ou d’une unité de soins
 Sensibilisation du personnel
 Organisation de la gestion du risque au niveau de
l’établissement
Problème du dépistage
 Le dépistage des porteurs et la décolonisation des
porteurs dans un contexte épidémique doivent être
réalisés dans un cadre strictement défini par le CLIN.
 Dépistage des patients (information du patient)
 Dépistage du personnel ( concertation médecine du
travail – CLIN – accord de la Direction de
l’établissement- information du personnel)
Etape 4 : Rédaction d’un rapport et
rétro-information
 Rapport écrit détaillé de l’ensemble de
l’investigation
 Importance des notes d’étapes
 Objectifs
 Référence
 Document médico-légal
 Document pédagogique
 Publication scientifique
Rétro-information
 Objectif : faire bénéficier la communauté
hospitalière de son expérience
 Qu’est-il arrivé ?
 Comment l’événement est-il survenu ?
 Quelles étaient les causes ?
 Quelles actions ont été proposées ?
 Comment l’information a été partagée ?
 Principaux résultats et enseignements auprès des
personnes concernées
Etape 5 :
Evaluation des mesures prises
 Nécessite de maintenir la surveillance des IN sur le lieu
de survenue de l’épidémie durant quelques semaines
ou quelques mois
 Vérifier l’arrêt de l’épidémie
 Détecter précocement une récidive
 Evaluation des procédures mise en œuvre
 Audit(s)
Complexicité de la gestion d’ une épidémie
 Dans chaque ets : existence d’un plan de gestion
des épidémies (2011)
 Constitution d’une cellule de crise


Coordonne les différentes étapes, met en place rapidement les
mesures nécessaires
Composée de: un animateur (praticien hygiéniste…) , un
décideur, un chef de service ou clinicien du service concerné,
des experts (microbiologiste, infectiologue, ingénieur, si
besoin intervenant extérieur: ARLIN, ARS, CIRE…), un
responsable de la communication, le medecin du travail…
Information capitale
 Du patient,
 Des personnels
 Des instances extérieures : en premier lieu ARS,
 Des organisations aidantes : ARLIN-CCLIN
 Des médias : parfois utile d’anticiper…
Signalement externe
 dématérialisé
en 2011, e -sin
 CCLIN- ARLIN
et ARS-InVS
 Après avis du praticien hygiéniste
 IN à caractère « rare » ou « particulier » par rapport
aux données épidémiologiques locales, régionales ou
interrégionales, dont les épidémies
loi n°98-535 du 01/07/1998 relative au renforcement de la veille sanitaire
décret n°2001-671 du 26/07/2001 et circulaire n°21 du 22/01/2004
Instruction n° DGS/RI3/DGOS/PF2 n° 2011/186 du 18 mai 2011 relative au
déploiement de l'outil de télé-signalement des infections nosocomiales dénomé
"e-SIN"
FIN DE L’EPIDEMIE !
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