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UN TAPIS POUR LA PRINCESSE.
TEXTES ET DESSINS DE MUSE
Des messagers quittèrent en tapis volant le royaume de Persépolis afin de porter un
message du roi Sohrab fils de Rostam dans les pays voisins,
- Écoutez peuples perses, le roi Sohrab fils de Rostam mari sa fille la princesse
Djawila. Seul celui qui offrira un tapis volant qui convienne à la princesse pourra se
présenter à elle pour avoir son accord. Écoutez amis des Perses…
Les messagers allèrent aux portes de l’Inde, le pays des fakirs et des charmeurs de
serpents, en Bactriane par où arrivent les marchands chinois vendeurs de soies.
Descendant de leur tapis volant ils annonçaient de nouveau le mariage de la princesse
Djawila et de la condition à ce mariage, que le tapis convienne à la princesse.
Et les gens se posaient la question, que cela veut-il dire ?
Cependant, les envoyés du roi Sohrab fils
de Rostam n’ajoutaient rien de plus et
remontaient sur leur tapis et poursuivaient
leur route, chez les Parthes et leurs
terribles archers capables de tuer un
rhinocéros à cinquante pas, en Ionie, les
portes de la Grèce, monde inconnu et
mystérieux. Les tapis volants survolèrent le
phare d’Alexandrie et les pyramides
d’Égypte pour y porter leur message aux
Égyptiens.
La Babylonie, les inventeurs de l’alphabet
et de la culture des plantes, était leur
dernière étape.
Enfin, les tapis volants et leur passager
pouvaient rentrer à Persépolis.
Et pendant ce temps-là, un jeune berger, Jeiran, était de bonne humeur, il chantait, des
sons, des paroles, sans aucuns sens, en tondant ses moutons.
Les princes et les puissants voulaient en savoir plus, qui était cette princesse ?
Avait-elle quelque chose de particulier ? Que pourrait lui faire plaisir dans un
tapis ? Tout le monde se posait des questions. En tout cas ceux qui voulaient se
marier.
Alors, les princes et les puissants qui voulaient se marier envoyèrent à leur tour
des messagers à Persépolis. Un nombre incroyable de tapis volants arrivaient en
ville.
Mais les messagers furent bien déçus d’apprendre que personne n’avait jamais vu
la princesse Djawila, et personne ne savait rien d’elle. Quelques dames d’atours
de la princesse dirent aux agents des princes et des puissants que la princesse
était d’une beauté incomparable et ils surent que le roi Sohrab fils de Rostam
était immensément riche. Les envoyés des princes et des puissants se
souviendraient de cela.
Persépolis était la plus belle ville des régions perse, et les artistes y venaient
produire leurs œuvres. Des statues gigantesques fondues par les hommes du
bronze, des peintures murales aux représentations fantastiques agrémentaient les
rues. Les envoyés des princes et des puissants pouvaient voir que l’industrie
travaillait le fer avec une science consommée. Le commerce était florissant et
l’armée avait de rutilants chars à faux. Les envoyés des princes et des puissants
constatèrent cela.
Les messagers reprirent leur tapis volant et rentrèrent dans leur contrées donner
à leurs maîtres les rares renseignements qu’ils avaient pu récolter.
Et pendant ce temps là, Jeiran, le jeune berger, en cardant la laine, chantait ses
paroles sans queue ni tête.
Les Perses tissaient des tapis depuis plus de trois
mille ans. Les tapis étaient échangés contre de l’or, de
la soie, des épices, des esclaves ou bien une nouvelle
technique.
Les moutons, nombreux dans ces régions, donnaient
une bonne laine qu’il fallait carder, filer et colorer.
Les couleurs se trouvaient dans la nature, la racine de
garance pour le rouge, le bleu à partir de la feuille
d’indigo ou du sulfate de cuivre pour les verts.
Enfin, il fallait tisser le tapis sur un métier à tisser afin
de nouer les fils entre eux. Ce travail était éreintant.
La laine pouvait être mêlée à des poils de chameau, de
chèvres. Pour les plus beaux tapis, ceux qui chatoient
même dans la nuit, de la soie, des fils d’argent et d’or.
Et bien sûr, les princes et les puissants voulaient ces
tapis-là.
Et pendant ce temps là, Jeiran cherchait des couleurs
en gardant ses moutons, et colora le fil, en chantant
des paroles inconnues de tous.
Métier vertical en 1890
http://fr.wikipedia.org/wiki/Tapis_persan
Tous les tapis ne volaient pas, il
fallait qu’un mage ait prononcé
une formule magique en trempant
le tapis dans les eaux du lac
Tashk. Il y avait de mauvais mages
alors le tapis allait de travers, de
bons mages, le tapis volait bien. Et
il y avait quelques très bons mages,
alors le vol était extraordinaire.
Et bien sûr, les princes et les
puissants voulaient ces mages-là.
Quelques mois plus tard, les princes et les puissants désirant
marier la fille du roi Sohrab fils de Rostam arrivèrent en chameaux
à Persépolis. Ils se présentèrent à la Porte de l’Entente, où ils
s’annoncèrent.
La Porte de l’Entente était
en forme d’amande coupée
en son milieu, un chef
d’œuvre.. La ville était
animée, les boutiques
regorgeaient de produit de
qualités exceptionnelles :
des tissus légers comme de
la plume, des métaux plus
durs que la pierre. Femmes
et hommes portaient sur
eux des pierres précieuses
de toutes tailles, de toutes
couleurs : des rubis, des
émeraudes, des lapis-lazuli.
Les odeurs de beignets
frits, de poissons marinés,
d’agneaux grillés ouvraient
l’appétit des voyageurs.
Les gardes les guidèrent jusqu’au palais où, reçus par le grand vizir entouré de ses conseillers en
habits de cours, ils furent conduits à leurs appartements. les princes et les puissants, ravis
d’être arrivés sains et saufs à Persépolis et satisfaits de cet accueil royal, se reposèrent dans des
lits moelleux et se restaurèrent de mets délicieux. Tout cela semble bien engagé, pensa chacun.
Enfin, le vizir les accompagna l’un après l’autre jusqu’à la salle des audiences du roi Sohrab fils
de Rostam.
Et pendant ce temps là, en chantant ses étranges paroles, Jeiran tissa un tapis aux motifs
harmonieux, laissant un espace en forme de losange au centre.
Le premier à pénétrer dans la salle d’audience fut le prince de Bactriane. Il était le favori. Le prince
était le plus beau. Son tapis déroulé, la foule de courtisans s’exclama d’admiration. Soie et fils
d’or était mêlés adroitement à la laine pour former trois motifs qui se répétaient, une hermine pour
la pureté, une mésange, pour le courage, une truite, pour la vivacité.
Répondant à l’ordre de son maître, vole, tapis, vol, le tapis s’envola avec légèreté. Il survola les
assistants, disparu par une porte, réapparut par une autre, pose-toi tapis, ordonna le prince de
Bactriane. Le tapis se posa aux pieds de la princesse.
Après un échange de signes avec sa fille, le roi
Sohrab fils de Rostam prit la parole,
-Ce tapis ne convient pas à la princesse.
Le prince Égyptien fit sensation. Le tapis était
orné d’un calendrier. Des astres étaient tissés de
fils d’or. Vol, tapis, vol, ordonna le prince et le
tapis quitta le sol, contourna les deux piliers,
revint dans la salle, et finit sa course dans le
pilier central. Un rire général résonna dans la
salle d’audience. Après un échange de signe avec
sa fille, le roi Sohrab fils de Rostam prit la
parole,
-Ce tapis ne convient pas à la princesse.
Le tapis indien contenait du poil d’éléphant, il décolla des quelques pouces seulement. Le tapis
Parthes était vif et facile a manier, le tapis de Babylone était riche en savoir.
Et pourtant, à chaque fois, après un échange de signes avec sa fille, le roi Sohrab fils de Rostam
prit la parole,
-Ce tapis ne convient pas à la princesse.
Il y aura-t-il un époux pour la mystérieuse Djawila ?
Et pendant ce temps là, Jeiran forgea, en chantant ses paroles mystérieuses, un losange
d’argent qu’il refroidit avec l’eau du lac Tashk dont son village était voisin. Il y lava le tapis.
Jeiran se présenta aux Portes de l’Entente afin d’offrir son tapis à la princesse.
– Je viens offrir mon tapis pour la princesse Djawila. Les gardes se moquèrent, le jetèrent en
dehors des murs. Se cachant dans une caravane, il entra dans la cité.
Il voulut entrer dans le palais, les soldats le poursuivirent dans les rues de la ville. Se mêlant
à la foule des serviteurs du matin, il pénétra dans le palais.
Traversant les salles du palais, il croisa un homme qui lui demanda la raison de sa
présence.
- Je viens présenter mon tapis pour la princesse. L’homme sembla étonné,
- Quel est ton nom ?
- Je suis Jeiran le berger du village de Kherameh, voisin du lac Tashk.
- Montre-moi ce tapis, ordonna l’homme.
-À ce moment, Jeiran vit bouger un voile cachant le mur. Il étala le tapis, s’accroupit derrière
le losange d’argent. En silence, il frotta la plaque d’argent, une lueur apparue, puis une
alouette baignée de lumière. Le tapis prit son envol. Jeiran fit un tour dans la salle, et,
revenant vers l’homme, Jeiran frotta le losange d’argent, l’oiseau s’estompa peu à peu et le
tapis se posa au sol.
La princesse sortie de derrière le voile. Après
avoir fait un gracieux sourire à Jeiran le berger,
elle fit un signe à l’homme qui était le roi Sohrab
fils de Rostam.
-Ce tapis convient à la princesse Djawila, et
Jeiran le berger sera son époux, annonça le roi.
La princesse était muette et ne pouvait donc pas
prononcer de formule magique.
Ils se marièrent et furent heureux toute leurs
vies. La princesse et Jeiran réalisaient les plus
beaux tapis qui soit en s’occupant de leurs
moutons.
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