Cas cliniques somnolence

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Causes et Explorations de
la Somnolence Diurne
en dehors du SAOS
Centre du Sommeil et de la Vigilance
D’Annecy, Clinique d’Argonay
La Somnolence diurne
Attention
La signification de la somnolence diurne
 Somnolence ordinaire
 Somnolence pathologique
4 cas cliniques pour un bilan de la somnolence
Qu’est ce que la somnolence?
Problématique
Il y a la somnolence ordinaire :
celle que tout le monde connaît
 Après le repas
 Dans les moyens de transports
 En réunion monotone
Illustration: Jean-Yves BARRET
La Somnolence au Travail
Etudes
épidémiologiques
Gallup 1997:
16% des américains gênés par
la somnolence souvent ou toujours
au travail
Louis Harris 1998: Les salariés avec somnolence
 Ont des difficultés de concentration:
 Ont plus de mal à faire face au stress:
 Ont des difficultés à comprendre les autres:
60%
60%
57%
 Ont du mal a prendre des décisions:
48%
la Somnolence ordinaire
La somnolence ordinaire est déjà un signe
Elle peut conduire au développement de certaines pathologies:
 Surconsommation d’ excitants
 Anxiété
 Baisse de l’efficacité intellectuelle
 Endormissements dans des situations dangereuses:
presque’ accidents …
Elle impose le respect de règles d’hygiène du sommeil
Somnolence ordinaire la sieste
la sieste
• Correspond à un besoin naturel de repos en
milieu de journée
• Permet de couper la journée pour rester en
forme et être vigilant
• Besoin présent à des degrés plus ou moins
importants à tous les âges
• Court moment de repos de 10 à 20 minutes
Est plus marqué si la nuit précédente a été
courte ou mauvaise
La Somnolence pathologique
Il y a la somnolence pathologique ou
avec conséquences graves
 Somnolence habituelle et remarquée
 Somnolence inappropriée
 Somnolence avec accident
Elle impose un bilan
La somnolence anormale
ou somnolence diurne excessive :
• Peut se définir comme la survenue
d’endormissements à des moments où il
faudrait rester éveillé
• C’est un symptôme qui devrait être recherché
systématiquement lors de tout interrogatoire
du sommeil
Rythmes circadiens
rythme veille - sommeil
Le sommeil et la température interne
sont fortement liés entre eux
Variations de la vigilance
au cours des 24 heures
8:00
16:00
24:00
Time
8:00
Plusieurs niveaux de somnolence
• Légère : épisodique, elle ne se manifeste
que lors des périodes de calme et de repos
Par exemple : regarder la télévision...
• Modérée : tous les jours, lors d’activités ne
nécessitant pas une attention particulière
• Sévère : tous les jours, lors d’activités
nécessitant une certaine attention
Les personnes s’endorment très facilement
n’importe quand dans la journée, en
conduisant, au travail, en classe
L’impact social et professionnel est important
Principales pathologies à
rechercher devant des troubles
de la vigilance
Causes de somnolence induite
• Insuffisance de sommeil ou dette de sommeil ++
• Prise de médicaments (hypnotiques, psychotropes…)
• Alcool
Causes de somnolence spontanée
• Primaires : SAOS, SRVAS, narcolepsie-cataplexie,
hypersomnie idiopathique, hypersomnie récurrente
(Kleine-Levin)
• Secondaires : hypersomnies d’origine
neurologique, psychiatrique, infectieuse,
métabolique ou endocrinienne
• Circadiennes : travail posté, jet lag, syndrome de
retard de phase, syndrome d’avance de phase,
syndrome hypernycthéméral
La dette de sommeil
La somnolence est fonction
de la dette de sommeil
12h
11h
10h
9h
Nombre d’heures
8h
7h
Sommeil
6h
5h
4h
Dette
3h
2h
1h
0
Lundi
Mardi
Mercredi
Jeudi
Vendredi
Samedi
Narcolepsie-cataplexie
(Maladie de Gélineau)
Épidémiologie
• Prévalence : 0,02 à 0,065% - soit 12000 à 38000
patients en France
• Sexe : prédominance masculine (2H/1F)
• Age : 2 pics
■
entre 15 et 17 ans
■
entre 36 et 37 ans
• Retard diagnostic : 10 ans
• Circonstances déclenchantes : stress psychique
ou physique, modification du rythme veille sommeil
Clinique
Affection chronique caractérisée par
une tétrade symptomatique
2 symptômes cardinaux principaux :
• des accès de sommeil irrésistibles
• des chutes de tonus musculaire ou cataplexies
2 symptômes secondaires inconstants :
• des hallucinations hypnagogiques ou
hypnopompiques
• des paralysies du sommeil
Traitements
• Modafinil ++ ou amphétamines (Ritaline,
Concerta) pour stimuler la vigilance
• Xyrem (oxybate de sodium)
• Antidépresseurs tricycliques ou inhibiteurs
de la recapture de la sérotonine pour réduire
la fréquence des accès de cataplexie
• Siestes diurnes < 20mn, de préférence aux
heures de somnolence maximale
• Psychothérapie de soutien
• Soutien associatif (ANC), reclassement
professionnel, milieu éducatif adapté...
Hypersomnie idiopathique
• Allongement du sommeil de nuit
• Grandes difficultés à se réveiller
(ivresse du sommeil)
• Somnolence diurne excessive avec
des épisodes de sommeil prolongés
non rafraîchissants
Epidémiologie
• Fréquence : ? (5000 à 7500 malades)
• Age de début : rarement avant 30 ans
• Pas de circonstance déclenchante, pas
de cause identifiée
Traitement
• Similaire à celui de la narcolepsie
Syndrome de Kleine-Levin
• Adolescents mâles
• Épisodes d’hypersomnie durant 1 à 2 semaines
• + Troubles du comportement :
■ Désinhibition sexuelle
■ Agressivité
■ Hyperphagie
Syndrome des jambes sans repos
et
Mouvements périodiques nocturnes
• Sensations désagréables dans les jambes
empêchant le sommeil et responsables d’une
somnolence diurne
• Mouvements périodiques pendant le sommeil :
■ Contractions musculaires toutes les 30
secondes du jambier antérieur qui réveillent
le sujet
■ Fragmentation du sommeil responsable
de somnolence diurne
Critères diagnostics
SJSR et PLMS
Conséquences de la somnolence
• Impliquée dans 15 à 20% des accidents de la
voie publique et du travail (Horne et coll. 1995)
• Somnolence et absentéisme (Philip 2001)
→ Nombre d’arrêts de travail plus élevé chez
les patients présentant une somnolence
excessive dans les 3 mois précédents
• Somnolence et conduite automobile
Risque accidentel
Les accidents liés à la somnolence surviennent
aux moments physiologiques de moindre vigilance
Arrêté du 21 Décembre 2005
• Les pathologies du sommeil et les troubles
de la vigilance entrent dans la liste des
pathologies nécessitant un avis médical sur
l’aptitude à la conduite
• Ils sont donc à déclarer par le patient à la
commission départementale des permis de
conduire
Explorations
Méthodes subjectives
• Questionnaires de sommeil
• Échelles (somnolence, fatigue, dépression)
• Agenda de sommeil
Échelle d’ Epworth
SOMNOLENCE : ECHELLE D’EPWORTH
Moyenne
Assis, en train de lire
0
1
2
3
En train de regarder la télévision
0
1
2
3
Assis, inactif, dans un endroit public (cinéma..)
0
1
2
3
Passager dans une voiture roulant pendant > 1 heure
0
1
2
3
Allongé, l’après-midi, si vous le pouvez
0
1
2
3
Assis, en train de parler à quelqu’un
0
1
2
3
Assis calmement après un repas sans alcool
0
1
2
3
Dans une voiture immobilisée dans un embouteillage
0
1
2
3
TOTAL
 > 12 : Hypersomnolence diurne modérée
 > 15 : Hypersomnolence diurne sévère
 > 18 : Hypersomnolence diurne majeure
Forte
Faible
Jamais
Avez vous une chance de vous endormir ?
Échelle de Stanford
Échelle de Pichot
FATIGUE : ECHELLE DE PICHOT
Extrêmement
Beaucoup
Moyennement
Un peu
Pas du tout
Diriez vous que ?
Vous manquez d’énergie
0
1
2
3
4
Tout vous demande un effort
0
1
2
3
4
Vous vous sentez faible
0
1
2
3
4
Vous avez les bras, les jambes lourdes
0
1
2
3
4
Vous vous sentez fatigué(e) sans raison
0
1
2
3
4
Vous avez envie de vous allonger pour vous reposer
0
1
2
3
4
Vous avez du mal à vous concentrer
0
1
2
3
4
Vous vous sentez fatigué(e), lourd(e) et raide
0
1
2
3
4
TOTAL
 > 17 : Fatigue modérée
 > 24 : Fatigue sévère

Méthodes Objectives
• Actimétrie
• Polysomnographie
• Tests de vigilance : Test Itératif des Latences
d’Endormissement (TILE), Test de Maintien
d’Eveil (TME)
Actimétrie
Polysomnographie
Enregistrement de l’EEG, EOG et EMG
ainsi que des paramètres respiratoires
et du muscle jambier antérieur
Valeurs normales
• Temps de sommeil total
6h30 - 8h30
• Latence d’endormissement
< de 30 minutes
• Pourcentage de sommeil lent profond 25%
• Pourcentage de sommeil paradoxal
20%
• Pourcentage de sommeil lent léger
55%
• Index d’efficacité du sommeil
> 90%
Tests de vigilance : Test Itératif
de Latences d’Endormissement
(TILE)
• Seule méthode objective de mesure de la
somnolence
• 5 siestes, en chambre noire, de 20 minutes
• La consigne : “ne pas lutter contre le sommeil”
• Enregistrement polysomnographique du sommeil
• Mesure de la latence d’endormissement à chaque
sieste, puis de la latence moyenne de la journée
Test de maintien d’éveil (TME)
• Évaluation des effets d’un traitement
• 4 tests de 40 minutes, patient assis dans la
semi-obscurité
• La consigne : “résister au sommeil”
• Mesure de la latence d’endormissement pour
les 4 épreuves
• < 33 minutes : persistance d’une somnolence
Exemple de latences
d’un sujet somnolent
Aspects médico-légaux
L’appréciation de l’aptitude à la conduite
Arrêté du 21 Décembre 2005
• Régit les critères médicaux d’aptitude à la
conduite, selon le type de permis ou
l’activité
• Le SAS est une cause d’inaptitude totale à
la conduite de véhicules lourds, et partielle à
la conduite de véhicules légers
• Cet arrêté fixe la liste des affections
médicales nécessitant un avis de la
commission médicale primaire des
permis de conduire (CMPPC)
• Le médecin doit orienter le patient
vers ces commissions pour apprécier
l’aptitude à la conduite
• La compliance et l’observance du
traitement ainsi que l’évaluation de la
vigilance par la réalisation de tests de
maintien d’éveil sont pris en compte
• Décision concernant l’aptitude à la
conduite prise par le médecin de la
commission
Cas cliniques somnolence
La Somnolence au Trava
Cas clinique n°1
 Femme de 42 ans
infirmière de nuit en réanimation
 2 enfants (6 et 14 ans)
 Antécédents :
RAS
Adressée pour somnolence au travail par le
médecin du travail
Interrogatoire
 3 nuits de 12 heures / semaine : Lundi, Mardi, Jeudi
 Temps de trajet 1 heure x 2
 Le mercredi s’occupe de ses enfants
 Eléments sub dépressifs: fatigue, désillusion
Bilan:
Agenda du sommeil
Cas clinique 1
Cas clinique 1
Résultats de l’Agenda et de
l’Actimétrie
 Temps de sommeil la semaine :
5 heures 15
 Temps de sommeil le mercredi :
3 heures 30
 Temps de sommeil le week-end :
8 heures
 Episodes involontaires de sommeil / nuit de travail : 6
le plus long 47 minutes, le plus court 2 minutes
 Décalage jour du week-end
Cas clinique 1
Recommandations
 Sommeil de semaine a augmenter :2 épisodes
 Eviter le trop grand décalage du week-end
 Exposition à la lumière en été le soir
éviter la lumière le matin
Cas clinique 2
Cas clinique n°2
 Homme de 53 ans
 Divorcé
enquêteur téléphonique
(3 enfants)
 Antécédents :
HTA traitée - Tabagique
Vient de lui même pour somnolence sévère
au travail
 Surpoids :
IMC 35
clinique 2
Interrogatoire
 Dort 8 heures / nuit sommeil peu reposant
 Ronflements (ne sait pas, vit seul)
 S’endort à son poste de travail entre 2 appels, ses
collègues le réveillent avec le téléphone
 Pertes de contact au volant
Bilan:
Echelle d’Epworth
Polygraphie
clinique 2
Résultats des investigations
Echelle d’Epworth :
Polygraphie :
+ désaturations
18
IAH = 38
clinique 2
Recommandations CAT
 Bilan complet + traitement par PPC
 Il ne s’agit pas d’un poste de sécurité
 Avertir le sujet du risque lié à la conduite automobile
 Surveillance sur le suivi de PPC
Cas clinique 3
Cas clinique n°3
 Homme de 25 ans
juriste d’entreprise
 Célibataire
 Antécédents :
RAS
Adressé par son médecin du travail pour
somnolence excessive
 Nombreux déplacements professionnels
: Horaires chargés
clinique 3
Interrogatoire
Depuis enfance gros dormeur
Etudiant se couchant à 2 heures et se levant à midi
Depuis son entrée dans le monde professionnel
 Le soir se couche à 21 heures lever 6 à 7 heures
 Le week-end, a l’impression de dormir tout le temps
 Lutte contre le sommeil en réunions
 S’est endormi dans son bureau
Bilan:
Epworth
EPS + TILE
clinique 3
EPS
clinique 3
Le TILE et le TME
Ils comprennent:
 5 tests de 20 minutes
 Mesure objective par PSG
 Normes de référence et de comparaison
 Conditions standardisées
Utilité:
 Le TILE mesure la tendance à s’endormir
 Le TME mesure la capacité à rester éveillé
clinique 3
Le TILE test itératif des latences
d’endormissement
clinique 3
Résultats des examens
Epworth :
18
EPS :
Sommeil un peu irrégulier
TST = 8 h 15
SLP = 22% SP = 21%
Latence SP = 5 min
TILE :
Latence moyenne 2 min 40 sec
2 endormissements en SP
clinique 3
Autres éléments du bilan
 Cataplexies :
minimes
 Hallucinations :
non
 Paralysie du sommeil :
oui
 Groupage HLA :
DR 1501
DQ0602
Narcolepsie Maladie de Gelineau
clinique 3
Recommandations CAT
 Poste de sécurité ?
 Traitement par MODIODAL + règles hygiéno-diététiques
 Prévoir des siestes au travail
 Prévenir la hiérarchie ?
 Contrôle par le Test de maintien d’éveil
clinique 3
Autres éléments du bilan
 Cataplexies :
minimes
 Hallucinations :
non
 Paralysie du sommeil :
oui
 Groupage HLA :
DR 1501
DQ0602
Narcolepsie Maladie de Gelineau
clinique 3
Recommandations CAT
 Poste de sécurité ?
 Traitement par MODIODAL + règles hygiéno-diététiques
 Prévoir des siestes au travail
 Prévenir la hiérarchie ?
 Contrôle par le Test de maintien d’éveil
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