L’Association des Étudiants en Ethnologie et Anthropologie de Nanterre (AEEAN) présente : Maurice Godelier L’Imaginé, l’Imaginaire & le Symbolique Vendredi 12 février 2016 à 16h00 Amphi B2 (bât. B, RDC) AEEAN I [email protected] Université Paris Ouest I 20 av. De la République. Nanterre • • • • • • • • • • L'association des Etudiants en Ethnologie et Anthropologie de Nanterre vous informe que le Vendredi 12 février 2016 à 16h00 aura lieu, dans le cadre des « Rencontres du Troisième Type » la conférence de MAURICE GODELIER intitulée « L'imaginé, L'imaginaire et le Symbolique ». Cette conférence, ouverte à tous, se tiendra dans l'amphithéâtre B2, situé au rez-de-chaussée du bâtiment B de l'Université de Nanterre et sera suivie d'un « Anthro-pot » convivial, qui sera ainsi l'occasion de continuer à discuter autour d'un verre. Voici, pour ceux qui ne le connaissent pas, une petite biographie de Maurice Godelier : Ancien élève de Fernand Braudel et maître assistant de Claude Lévi-Strauss, Maurice Godelier a été titulaire de la chaire d'anthropologie au Collège de France, puis directeur scientifique au CNRS dont il est médaillé d'Or, il est également directeur d'études à l'EHESS. A partir de 1966, il commence un parcours qui fera de lui l'un des meilleurs spécialistes mondiaux des sociétés de la Mélanésie. De 1967 à 1988, il passe 7 ans sur le terrain, parmi les Baruya, une tribu vivant à l'intérieur de la Nouvelle-Guinée. Il a alors travaillé sur de grandes questions anthropologiques comme la parenté, en éclaircissant le lien entre la conception envisagée et le système de transmission lignagère. Il a également étudié les conditions sociales et techniques de la production des richesses, puis il s'est intéressé à comprendre et analyser les premiers pas d'une situation coloniale et les transformations rapides, politiques, économiques et culturelles, qu'elle entraîne. Enfin, Maurice Godelier a pu analyser dans le détail les pratiques symboliques et les raisons imaginaires par lesquels les Baruya construisaient leur ordre social. L'Imaginé, L'imaginaire et le Symbolique : Si tout ce qui est imaginaire est imaginé, tout ce qui est imaginé n'est pas imaginaire. Car en imaginant, l'homme peut rendre possible l'impossible. Dans les mythes ou les religions par exemple, ce qui est imaginé n'est jamais pensé ni vécu comme imaginaire par ceux qui y croient. Cet imaginé-là, plus réel que le réel, est sur-réel. Si Lévi-Strauss affirme que « le réel, le symbolique et l'imaginaire » sont « trois ordres séparés », Maurice Godelier montre au contraire que le réel n'est pas un ordre séparé du symbolique et de l'imaginaire. Les rites, objets et lieux sacrés ne témoignent-ils pas en effet de la réalité, et donc de la vérité de l'existence de Dieu, des dieux ou des esprits pour une partie de l'humanité ? Le symbolique permet aux humains de signifier ce qu'ils pensent et ce qu'ils font. Il déborde donc la pensée, envahit et mobilise le corps tout entier, le regard, les gestes, les postures mais aussi les temples, les palais, les outils, les aliments, les montagnes, la mer, le ciel et la terre : il est le réel. S'interroger sur la nature et le rôle de l'imaginaire et du symbolique, c'est vouloir rendre compte de composantes fondamentales de toutes les sociétés et d'aspects essentiels du mode d'existence proprement humain, des aspects qui, chaque fois, forment une grande part sociale et intime de notre identité.