THIOMBIANO TALADIDIA PowerPoint - Sortir du sous

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LES ORIGINES HISTORIQUES DES
CRISES DU DEVELOPPEMENT EN
AFRIQUE DE L’OUEST
1
TA L A D I D I A T H I O M B I A N O ,
UNI VERSI TÉ O UAG A I I
Symposium "Sortir du sous-développement : quelles nouvelles pistes
pour l’Afrique de l’Ouest ?"
Ouagadougou du 6 au 8 Octobre 2010
Introduction
2
 En luttant pour l’indépendance, est ce que les peuples
africains et singulièrement leurs dirigeants avaient mesurer
les enjeux futurs qui les attendaient, à savoir conduire les
jeunes nations vers la prospérité
 Pour comprendre l’origine des crises de développement en
Afrique, nous allons :
1.
rappeler le contexte géopolitique et les choix de
développement,
2. analyser les origines des crises de développement
avant dans un troisième temps d’examiner les
solutions d’un futur développement pour le continent.
1. Le contexte géopolitique et les choix de modèles de
développement
3
 Deux faits majeurs ont marqué l’avènement des
indépendances des pays ouest africains :


la fin de la seconde guerre mondiale ;
l’existence de deux systèmes politiques et économiques
 Dans le même temps au plan de la pensée
économique, on distinguera principalement
deux courants sur lesquels vont se greffer
différentes variantes. Les théories et les
politiques de développement seront influencées
par ces deux écoles de pensée.
1.1. La fin de la seconde guerre mondiale et la
naissance des théories du développement
4
 Une des causes fondamentales de la seconde guerre
mondiale est la crise financière et économique de
1929. Les répercussions de cette crise sont triple :



au plan économique, on assiste à une baisse des prix, à la
faillite de nombreuses entreprises, à la réduction de la
consommation, à la surproduction, à l’effondrement des
monnaies et au développement du chômage ;
au plan politique, c’est la disparition des régimes politiques
fragiles et la montée des régimes autoritaires. ;
les revendications d’indépendance de nombreuses colonies et
notamment celles de l’Afrique de l’Ouest se manifestent.
1.1.1.Quelques rappels du débat économique
5
 Tout au long du début du XX ème
siècle, la théorie
économique est dominée par l’Ecole néoclassique.
 Keynes va marquer une rupture avec sa Théorie Générale.
 Auparavant,
le philosophe allemand Karl Marx avait
développé sa théorie de la critique du capitalisme à travers
son œuvre intitulée « Le Capital (1867).
 C’est dans ce contexte de débats et de guerre froide que va
naître comme le souligne M. KASSE (2010) le débat sur
l’économie du développement comme problématique et
questionnements spécifiques sur les pays sous-développés.
a. Les difficultés théoriques du positionnement de
l’économie du développement
6
 Trois principaux courants:
le premier courant qui considère l’économie du
développement comme une branche de la
macroéconomie ;
 le second courant considère l’économie du développement
comme un chapitre récent de la science économique ;
 la troisième approche considère que l’économie du
développement doit se constituer en science autonome.

b. les étapes de la pensée du développement
7
on peut retenir trois moments essentiels marquant la
construction du paradigme de l’économie du
développement
 la première période marque celle de la décolonisation et
du début de construction des systèmes économiques
nationaux (1945-1965)
 la seconde période est celle de la radicalisation (19601980)
 la troisième période prend sa source à partir de la crise
économique des années 80
1.1.2.La situation des forces productives en Afrique
de l’Ouest au lendemain des indépendances
8
 Qui parle de modèle de développement doit prendre
en considération l’état réel des forces productives et
du contexte socioculturel.
 En a-t-il été ainsi dans les formes de développement
proposées aux pays africains et ceux de l’Afrique de
l’Ouest ?
 Pour répondre à cette question, essayons de :
 analyser l’état de développement à l’indépendance
 et le niveau des ressources humaines.
a. Le niveau de développement économique de
l’Afrique
9
 Au niveau de l’Afrique de l’’Ouest, la cause fondamentale de l’échec
des politiques agricoles est qu’il n’eut pas réellement de véritables
réformes agraires. La colonisation n’avait pas bouleversé
totalement le système foncier (colonat pour les pays côtiers et
système traditionnel pour les pays sahéliens)
 Ce délaissement de l’agriculture (découverte de pétrole pour le
Nigéria) a entraîné une baisse des rendements agricoles, une
détérioration des conditions de vie des populations rurales (80%
de la population totale) et une baisse des niveaux de revenus.
 La promotion des cultures de rente, théorie ricardienne de la
spécialisation a contribué à la dégradation de l’environnement et à
la déforestation.
 L’effort d’industrialisation a été alors freiné par l’absence de
transfert de technologie, la grande pauvreté des masses rurales
(faible revenu), la surévaluation des monnaies. L’argent des
gisements miniers et des cultures de rente n’ont pas été réinvestis
dans l’agriculture céréalière et l’industrie
b. L’état des ressources humaines
10
 Les pays ouest africains à l’exception du Nigéria et dans
une moindre mesure le Ghana et le Sénégal avaient peu
de ressources humaines ayant atteint l’université.
 La politique de l’enseignement supérieur a surtout été le
développement
indépendances.
des
sciences
sociales
après
les
 L’enseignement technique a été peu promu. Par exemple,
au Burkina Faso il y avait un Centre d’Apprentissage à
Ouagadougou qui était tellement négligé que ceux qui
sortaient avec leur CAP technique étaient contraints de
1.2. Les conditions historiques des indépendances
11
 Les indépendances aussi ont été acquises dans un
contexte d’une Europe très affaiblie au sortir de la crise
financière et économique et aussi d’une guerre qui a
ruiné totalement son économie.
 Cette Europe avait besoin de matières premières tout
comme au début de la colonisation pour ses industries et
les colonies étaient là pour y répondre.
 Les indépendances ne pouvaient pas ne pas être vidées
de leur contenu à travers les accords monétaires, la
balkanisation, l’installation des bases militaires, aides
liées, etc.
2. Les origines des crises de développement
12
 Dans la fièvre euphorique des indépendance, les jeunes
nations vont tenter
développement.
d’édifier
des
modèles
de
 Les
deux modèles seront le reflet des théories
dominantes de l’époque, à savoir le modèle libéral et le
modèle collectiviste.
 Notre objectif n’est pas de reprendre tout le processus,
mais de montrer les causes des échecs de ces modèles de
développement.
2.1.Les conditions préalables du développement du
capitalisme
13
 La théorie de l’économie libérale suppose l’existence
d’un certain nombre de conditions favorables à son
fonctionnement. Il s’agit :







une classe d’entrepreneurs-innovateurs possédant un capital ;
le développement ou l’existence de marchés de concurrence ;
la liberté politique ;
la naissance d’un secteur porteur (agriculture, industrie) ;
la définition assez claire du rôle de l’Etat dans l’intervention
économique ;
de l’existence d’institutions démocratiques garantissant la
propriété privée ;
l’existence d’un centre et d’une périphérie avec des spécialisations
bien définies des deux.
2.2.La construction du capitalisme en Afrique de
l’Oust
14
 L’économie est dualiste, c’est-à-dire d’un côté, une agriculture




alimentaire et en marge une agriculture de rente qui est liée à un
secteur moderne commercial.
Quant à l’industrie, essentiellement de substitution, elle est
représentée par des filiales de sociétés du Nord qui tout en
bénéficiant d’exonérations fiscales exorbitantes ne transfèrent
aucune technologie mais par contre rapatrient le maximum de
bénéfices. Peu d’accumulation interne de capital;
Le multipartisme avait fait place au monopartisme et l’Etat était
devenu un Etat répressif, propriété d’un clan, d’une ethnie, d’une
famille.
Ensuite l’avènement des PAS
Le système capitaliste a besoin d’un capitaliste, d’un
ouvrier et d’une source d’accumulation. L’Etat joue plus ou
moins un rôle marginal/important selon les cas. Or, rien de tout
cela n’existait en Afrique de l’ouest
2.3. Le modèle de transition au socialisme
15
 Le
socialisme scientifique repose sur deux piliers : la
socialisation de l’économie et l’avènement d’un pouvoir
politique populaire et démocratique capable de gérer
adéquatement les instruments de production socialisée.
 L’Etat et l’ouvrier sont les moteurs du développement. Ce qui
n’était pas le cas en Afrique de l’Ouest
 Aujourd’hui, le socialisme a échoué partout en Afrique parce que
les conditions historiques d’accession à l’indépendance
rendaient difficiles l’application du socialisme.
 Ils ont confondu la faiblesse des moyens de production qui
rendait indispensable leur socialisation avec une socialisation
scientifique correspondant à un état avancé de ces forces
productives.
3. Les grandes orientations vers un
développement durable en Afrique de
l’Oueest
16
 Vers de nouvelles pistes de réflexion

Les agents porteurs du développement


Par agents, nous entendons au sens de la Comptabilité nationale : Etat et
individus
au niveau des secteurs d’accumulation
Au niveau de l’agriculture, tout en développant l’agriculture céréalière pour
nourrir les populations, les cultures de rente doivent s’accroître dans le
même temps;
 Dans le domaine industriel, nous avons besoin de deux types d’industries :
les industries de transformation des produits de l’agriculture et les
industries de pointe


L e rôle de l’intelligentsia
L’intellectuel est à la fois l’objecteur de conscience pour garantir une société
démocratique, il est le scientifique qui oriente le politique vers des choix
judicieux de développement, il est le théoricien qui anticipe sur l’avenir de la
société et les contradictions de cette société.
 Le rôle de l’Etat dans une combinaison capitaliste et socialisante en se
fondant sur la culture et le patrimoine de l’Afrique

3. Les grandes orientations vers un
développement durable (Suite)
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 L’intégration régionale et le développement durable
 Le rôle de l’intégration régionale
En se reportant à l’histoire de la colonisation qui a fragmenté les Etats
africains et notamment ceux de l’Afrique de l’Ouest, aujourd’hui il
apparaît qu’avec des petits pays à l’espace géographique réduit et au
pouvoir d’achat faible, il est difficile de bâtir des économies fortes.;
 Le Nigéria qui devait être le moteur de cette intégration est dans de
nombreuses contradictions


le développement durable

L’espace géographique ouest africain est un réservoir de matières
premières pour l’occident/l’Asie et un lieu touristique de tout genre.
Outre la désertification dont connaît le continent, il y a une disparition
progressive de nombreuses espèces fauniques et aussi aux différences
sources de forme de pollution (vieilles voitures, vieilles usines,
déversement de déchets toxiques) venues du Nord.
Conclusion
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 En définitive, les origines historiques des crises de
développement sont multiples et multiformes.
 Face à cela, les solutions de développement qui sont
proposées ne conduisent pas nécessairement à une
véritable émergence des pays africains.
 Les erreurs de départ ont été que les premiers dirigeants
n’ont pas su construire des économies à partir des legs
coloniaux et des cultures des sociétés africaines.
 L’Afrique sait que les trois piliers de son avenir sont : les
ressources humaines formées, le développement de son
agriculture et la création d’un tissu industriel florissant et
compétitif en liaison avec l’agriculture.
MERCI POUR VOTRE ATTENTION
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