Dr F. Mouquet, Cardiologie C, CHRU Lille

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SEMIOLOGIE CARDIAQUE
Dr F. Mouquet, Cardiologie C, CHRU Lille
Plan du cours
I.
Signes fonctionnels
- Dyspnée
- Douleur
- Malaise, perte de connaissance
- Palpitations
II. Signes cliniques
- Inspection
- Palpation
Dr F. Mouquet, Cardiologie C, CHRU Lille
Signes fonctionnels
Correspondent à la plainte du patient, c’est-à-dire à son motif
de consultation ou d’hospitalisation
- Dyspnée
- Douleur thoracique
- Malaise, Perte de connaissance
- Palpitations
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Dyspnée
- La dyspnée se définit comme une difficulté à respirer:
Sensation de manque d’air, d’étouffement.
- Selon la pathologie sous jacente, elle peut être brutale ou progressive,
d’effort ou de repos.
- Afin d’objectiver son importance, on l’évalue selon la classification de la New
York Heart Association (NYHA) qui comprend 4 stades:
I : pas de dyspnée
II : dyspnée pour des efforts importants: marche rapide, montée
d’escaliers…
III: dyspnée pour les efforts modérés: toilette, habillage…
IV: dyspnée de repos
- Il peut s’y associer une dyspnée de décubitus, ou orthopnée
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Dyspnée: principales causes
 Insuffisance cardiaque
- Dyspnée progressive,
- Stade II à IV de la NYHA, évoluant habituellement sur plusieurs semaines.
- Avec l’aggravation s’associe une orthopnée.
- S’améliore sous traitement, notamment les diurétiques, IEC, bétabloquants
 Œdème aigu pulmonaire
- Dyspnée brutale, avec orthopnée et expectoration mousseuse et rosée.
- Survient fréquemment en fin de nuit
 Embolie pulmonaire
- Dyspnée brutale
- Contexte évocateur: alitement prolongée, immobilisation…
 Insuffisance coronaire
- Blocpnée d’effort= sensation brutale de dyspnée lors d’un effort,
s’améliorant au repos
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Dyspnée: principales causes non cardiaques
- Anémie
Dyspnée progressive, pâleur cutanéo muqueuse (conjonctive)
- Pathologie pulmonaire :
Contexte d’insuffisance respiratoire chronique, asthme
Contexte d’infection bronchique ou pulmonaire: fièvre, toux
productive avec expectorations sales
- Obstacle des voies aériennes
Compression de la trachée par un goître thyroidien…
- Pathologie pleurale
Pneumothorax: dyspnée et douleur brutale, sujet jeune
Epanchement pleural
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Dyspnée: rôle de l’infirmière
 Rassurer le patient
 Apprécier rapidement le degré de gravité:
- Polypnée superficielle, ou à l’inverse bradypnée ou gasp
- Cyanose: reflète de le degré d’hypoxie (manque d’oxygène)
- Saturation en oxygène
 Mise en route oxygénothérapie: lunettes, sonde nasale,
masque haute concentration. (objectif SaO2>90%)
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Dyspnée: rôle de l’infirmière
 Rassurer le patient
 Apprécier rapidement le degré de gravité:
- Polypnée superficielle, ou à l’inverse bradypnée ou gasp
- Cyanose: reflète de le degré d’hypoxie (manque d’oxygène)
- Saturation en oxygène
 Mise en route oxygénothérapie: lunettes, sonde nasale,
masque haute concentration. (objectif SaO2>90%)
 Appel du médecin
 Pose d’une voie veineuse, préparation du chariot d’urgence
si nécessaire (et notamment du matériel d’intubation)
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Douleur thoracique
Symptôme subjectif, difficilement quantifiable et vérifiable.
Donc facilement trompeur, même avec de l’expérience.
Peut révéler une angoisse bénigne ou un infarctus du myocarde
Donc…
PRUDENCE
Particulièrement dans les services d’urgence ou d’accueil:
Tout patient se présentant pour une douleur thoracique, sans
exception, devrait bénéficier d’un ECG dans les 10-15’ suivant
l’admission, vu par un médecin avant tout autre prise en
charge ou bilan.
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Douleur thoracique: principales causes
Péricardite
Coronarienne
(Angor, Infarctus)
Embolie
pulmonaire
Dissection
aortique
Précordiale
Rétrosternale
basithoracique
retrosternale
Intensité
Intense ou violente
Variable, souvent
angoisante
Douleur sourde,
parfois intense
Violente
Type
Coup de poignard,
brûlure
Constrictive, oppression,
étau, pesanteur
Coup de poignard,
point
Déchirure
Aucune
Mâchoire, épaules, bras
Aucune
transfixiante et
descendante
Survenue
Spontanée,
Augmentée par
l’inspiration, la
position allongée
A l’effort
Spontanée
augmentée par la
respiration, la toux
Spontanée
Durée
Plusieurs heures,
jours
Quelques minutes à
prolongée, ( > 20 mn)
Variable
Plusieurs
heures
Penché en avant,
anti-inflammatoires
Arrêt de l’effort, trinitrine
Rien
Rien
Siège
Irradiation
Diminution
Douleur thoracique: principales causes
Péricardite
Coronarienne
(Angor, Infarctus)
Embolie
pulmonaire
Dissection
aortique
Précordiale
Rétrosternale
basithoracique
retrosternale
Intensité
Intense ou violente
Variable, souvent
angoisante
Douleur sourde,
parfois intense
Violente
Type
Coup de poignard,
brûlure
Constrictive,
oppression, étau,
pesanteur
Coup de poignard,
point
Déchirure
Aucune
Mâchoire, épaules,
bras
Aucune
transfixiante et
descendante
Survenue
Spontanée,
Augmentée par
l’inspiration, la
position allongée
A l’effort
Spontanée
augmentée par la
respiration, la toux
Spontanée
Durée
Plusieurs heures,
jours
Quelques minutes à
prolongée, ( > 20 mn)
Variable
Plusieurs
heures
Penché en avant,
anti-inflammatoires
Arrêt de l’effort,
trinitrine
Rien
Rien
Siège
Irradiation
Diminution
Douleur thoracique: principales causes
Péricardite
Coronarienne
(Angor, Infarctus)
Embolie
pulmonaire
Dissection
aortique
Précordiale
Rétrosternale
basithoracique
retrosternale
Intensité
Intense ou violente
Variable, souvent
angoisante
Douleur
sourde, parfois
intense
Violente
Type
Coup de poignard,
brûlure
Constrictive,
oppression, étau,
pesanteur
Coup de
poignard, point
Déchirure
Aucune
Mâchoire, épaules,
bras
Aucune
transfixiante et
descendante
Survenue
Spontanée,
Augmentée par
l’inspiration, la
position allongée
A l’effort
Spontanée
augmentée par
la respiration,
la toux
Spontanée
Durée
Plusieurs heures,
jours
Quelques minutes à
prolongée, ( > 20 mn)
Variable
Plusieurs
heures
Penché en avant,
anti-inflammatoires
Arrêt de l’effort,
trinitrine
Rien
Rien
Siège
Irradiation
Diminution
Douleur thoracique: principales causes
Péricardite
Coronarienne
(Angor, Infarctus)
Embolie
pulmonaire
Dissection
aortique
Précordiale
Rétrosternale
basithoracique
retrosternale
Intensité
Intense ou violente
Variable, souvent
angoisante
Douleur
sourde, parfois
intense
Violente
Type
Coup de poignard,
brûlure
Constrictive,
oppression, étau,
pesanteur
Coup de
poignard, point
Déchirure
Aucune
Mâchoire, épaules,
bras
Aucune
transfixiante
et
descendante
Survenue
Spontanée,
Augmentée par
l’inspiration, la
position allongée
A l’effort
Spontanée
augmentée par
la respiration,
la toux
Spontanée
Durée
Plusieurs heures,
jours
Quelques minutes à
prolongée, ( > 20 mn)
Variable
Plusieurs
heures
Penché en avant,
anti-inflammatoires
Arrêt de l’effort,
trinitrine
Rien
Rien
Siège
Irradiation
Diminution
Douleur thoracique: principales causes
Siège
S
Intensité
P
I
E
D
Précordiale
Rétrosternale
basithoracique
retrosternale
Intense ou violente
Variable, souvent
angoisante
Douleur sourde,
parfois intense
Violente
Coup de poignard,
brûlure
Constrictive, oppression,
étau, pesanteur
Coup de poignard,
point
Déchirure
Aucune
Mâchoire, épaules, bras
Aucune
transfixiante et
descendante
Spontanée, Augmentée
par l’inspiration, la
position allongée
A l’effort
Spontanée
augmentée par la
respiration, la toux
Spontanée
Plusieurs heures, jours
Quelques minutes à
prolongée, ( > 20 mn)
Variable
Plusieurs
heures
Penché en avant, antiinflammatoires
Arrêt de l’effort, trinitrine
Rien
Rien
I
Type
T
Irradiation
I
Survenue
S
Durée
E
Diminution
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Douleurs autres:
 Douleurs abdominales:
- Hépatalgie lors de l’insuffisance cardiaque
- Douleur péri ombilicale dans la fissuration ou la rupture
d’anévrysme de l’aorte
 Douleurs des membres inférieurs
- Phlébite= douleur unilatérale, de repos, survenue brutale
- Artérite= douleur uni ou bilatérale, d’effort (claudication) puis
de repos en cas d’aggravation
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Douleur thoracique: principales causes
non cardiaques
- Pneumothorax, Pleurésie
- Douleurs pariétales: costales, musculaires, arthrose des
articulations costo sternales
- Névralgie intercostale
- Zona
- Ulcère gastrique, reflux gastro oesophagien
- Angoisse
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Douleur: rôle de l’infirmière
 Rassurer le patient
 Apprécier rapidement le degré de gravité:
- Intensité de la douleur (Echelle d’évaluation 1-10)
- Signes de choc: trouble de conscience, marbrures, pâleur,
sueur
 - Prendre les constantes: pouls, TA, SaO2
 Appel du médecin
 Pose d’une voie veineuse
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Malaise
Symptôme de description très variable, allant de la sensation de
mal être (lipothymie), à la perte de connaissance.
Sur le plan cardiovasculaire, correspond habituellement à une
baisse de la pression artérielle, ou à une baisse de la
fréquence cardiaque.
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Malaise: principales causes
- Malaise vagal:
Conditions particulières: pièce surchauffée, alcool, émotion, douleur…
Précédé de prodromes: flou visuel, sensation de faiblesse…
- Hypotension: le plus souvent de type orthostatique
Survient lors des changements de position
Le matin au lever
- Trouble de conduction cardiaque= bradycardie
- Troubles du rythme ventriculaire
Souvent précédé de palpitations
- Rétrécissement aortique
Patient porteur d’un souffle cardiaque
Perte de connaissance à l’effort
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Malaise: principales causes non cardiaques
Causes neurologiques:
- Epilepsie: morsure de langue, mouvement cloniques…
- Drop attack: chute habituellement vers l’avant
- Traumatisme cranien
Hypoglycémie
Intoxication: médicamenteuse, monoxyde de carbone…
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Malaise: rôle de l’infirmière
 Si perte de connaissance
- Vérifier pouls, mouvements respiratoires:
- Début des manœuvres de réanimation: massage, oxygénation
- Appel du médecin
- Pose d’une voie veineuse, préparation du chariot d’urgence et
du défibrillateur
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Malaise: rôle de l’infirmière
 Si perte de connaissance
- Vérifier pouls, mouvements respiratoires:
- Début des manœuvres de réanimation: massage, oxygénation
- Appel du médecin
- Pose d’une voie veineuse, préparation du chariot d’urgence et
du défibrillateur
 Perte de connaissance brève:
- Prise des constantes: pouls, TA, dextro
- ECG
- Appel du médecin
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Palpitations
Décrit habituellement comme une perception anormale et
désagréable des battements cardiaques:
sensation de cœur rapide ou impression que le cœur s’arrête.
 Surviennent au repos ou à l’effort, souvent dans des
conditions de stress ou de fatigue.
 Début progressif ou brutal.
 Durée de quelques sec à plusieurs minutes ou heures
 Isolées, ou associées à une dyspnée, douleur…
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Palpitations: principales causes
 Extrasystoles:
- auriculaires ou ventriculaires
- habituellement bénignes en absence de caractères répétitifs
 Tachycardies supra ventriculaires:
- fibrillation auriculaire, flutter
- parfois très rapide (160-180/min)
- habituellement bénignes en terme de pronostique vital
- problème majeur= risque thrombo embolique
 Tachycardies ventriculaires
- potentiellement grave, avec risque de fibrillation ventriculaire
puis arrêt cardiaque
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Palpitations : rôle de l’infirmière
 Rassurer le patient
 Apprécier rapidement le degré de gravité:
- Fréquence cardiaque et tension artérielle
- Signes de choc: trouble de conscience, marbrures, pâleur,
sueur
 - Prendre les constantes: pouls, TA, SaO2
 - faire un ECG, si possible tracé long
 Appel du médecin
 Pose d’un voie veineuse, préparation du chariot d’urgence,
ou du défibrillateur
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II SIGNES CLINIQUES
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Inspection
L’observation du malade apporte des renseignements
importants sur son état hémodynamique et ses fonctions
vitales principales:
 Etat de conscience
 Couleur des téguments, notamment des extrémités
 Fréquence respiratoire
 Présence de marbrures
 Présence d’œdèmes
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Palpation
 Chaleur des téguments
 Consistance des œdèmes
 Recherche des différents pouls:
carotidien, radial, fémoral, poplité, pédieux et tibial postérieur
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Auscultation
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Conclusion
 Sémiologie relativement simple
 Un même symptôme peut révéler une pathologie bénigne
ou une pathologie qui va engager le pronostic vital.
 L’infirmière est parfois le premier contact du patient à son
arrivée à l’hôpital
 Savoir s’aider des constantes: pouls, tension artérielle,
saturation
 Savoir anticiper: pose voie veineuse, chariot d’urgence…
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