TABLE DES MATIÈRES

publicité
Table des Matières -
1
TABLE DES MATIÈRES
TABLE DES MATIÈRES 1
INTRODUCTION 3
La diversité animale 3
Besoins des animaux 4
Oxygène 4
Eau 5
Nourriture 5
Reproduction 5
Fonctions nécessaires à la vie animale 5
Circulation 6
Excrétion 6
Locomotion 6
Perception 6
Coordination 6
Contraintes liées à l'environnement 7
Le milieu marin 7
Le milieu d'eau douce 7
Le milieu terrestre 7
CLASSIFICATION ET ÉVOLUTION ANIMALE 9
Taxonomie (ou taxinomie) 9
Classification hiérarchique 10
Approche traditionnelle 10
Phénétique 11
Cladistique 11
Les cinq Règnes 12
Grandes divisions phylogénétiques du règne animal
12
Uni- versus Pluricellulaires 12
Agrégats de cellules versus tissus 13
Plan de symétrie 13
Cavité interne 13
Protostomiens vs Deutérostomiens 13
Échelle temporelle 13
Précambrien (4600-570M) 14
Paléozoïque (570-230M) 14
Mésozoïque (230-65M) 14
Cénozoïque (64M-Aujourd'hui) 14
LES PROTOZOAIRES 15
Locomotion et support 17
Respiration et circulation 18
Alimentation et digestion 19
Excrétion et osmorégulation 19
Reproduction 20
Défenses 22
Écologie 22
LES PORIFÈRES 25
Généralités 25
Architecture et classification 26
Respiration et circulation 28
Alimentation et digestion 28
Excrétion et osmorégulation 28
Reproduction 28
Défenses 29
Écologie 30
LES CNIDAIRES 31
Architecture et classification 32
Locomotion et support 33
Respiration et circulation 34
Alimentation et digestion 35
Excrétion et osmorégulation 36
Sens et système nerveux 36
Reproduction 36
Défenses 37
Écologie 37
LES PLATHELMINTHES 39
Origine des métazoaires et des animaux bilatéraux
40
Architecture et classification 40
Locomotion 42
Respiration et circulation 42
Alimentation et digestion 42
Excrétion et osmorégulation 42
Reproduction 43
Sens et système nerveux 44
Défenses et adaptations 44
LES NÉMATODES 47
Architecture 47
Locomotion 48
Respiration et circulation 48
Alimentation et digestion 48
Excrétion 49
Reproduction 49
Écologie 49
LES MOLLUSQUES 51
Architecture et classification 51
Locomotion 54
Respiration et circulation 54
Alimentation et digestion 55
Reproduction 56
Défenses 56
Département de biologie, Université d’Ottawa
2 - Animaux: Structures et Fonctions
Écologie 56
LES ANNÉLIDES 57
Architecture et Classification 58
Locomotion 59
Respiration et circulation 61
Alimentation et digestion 61
Excrétion et osmorégulation 62
Système nerveux 62
Reproduction 62
Une parenthèse sur la reproduction 63
Reproduction sexuée ou asexuée? 63
Si sexuée, monoïque ou dioïque? 63
Qui fait quoi? 64
Écologie 64
LES ARTHROPODES 65
Architecture et classification 65
Locomotion 66
Respiration et circulation 67
Alimentation et digestion 69
Excrétion et osmorégulation 69
Cycle biologique 70
Défenses 70
Écologie 70
LES ÉCHINODERMES 73
Architecture et classification 74
Locomotion 75
Respiration et circulation 75
Alimentation et digestion 75
Excrétion et osmorégulation 76
Sens et système nerveux 76
Reproduction 76
Défenses et adaptations à la vie sessile 76
Écologie 77
INTRODUCTION AUX CHORDÉS 79
Architecture et classification 80
Origine des Chordés 81
Évolution des Chordés 82
Les Vertébrés 82
LES POISSONS 83
Architecture et classification 84
Locomotion 85
Respiration et circulation 85
Osmorégulation et excrétion 87
Sens et système nerveux 87
Écologie 87
LES AMPHIBIENS 89
Adaptations des Vertébrés à la vie terrestre 89
Architecture et classification 91
Squelette et locomotion 91
BIO 2525 - Hiver 2003
Respiration et circulation 91
Alimentation et digestion 92
Excrétion et osmorégulation 92
Reproduction 93
LES REPTILES 95
Architecture et Évolution 95
Respiration et circulation 96
Alimentation et digestion 97
Excrétion et osmorégulation 97
Reproduction 97
Défenses et adaptations 98
Système nerveux 98
LES OISEAUX 99
Modifications associées au vol 99
Respiration et circulation 100
Alimentation et digestion 101
Excrétion et osmorégulation 101
Système nerveux 101
LES MAMMIFÈRES 103
Architecture et classification 103
Locomotion 104
Respiration et circulation 104
Alimentation et digestion 105
Excrétion et osmorégulation 105
Système nerveux 105
Adaptations 106
GLOSSAIRE 107
Introduction -
3
Introduction
La diversité des animaux est incroyable. En taille, les animaux peuvent
varier de 0.1 mm à quelques dizaines de mètres. Certains ne vivent que quelques jours, d’autres plus d’un siècle. On retrouve des animaux dans tous les
habitats, allant des fosses abyssales aux pics des plus hautes montagnes.
Pourtant, malgré leurs nombreuses différences, tous ces organismes ont plusieurs choses en commun. Ils proviennent vraisemblablement d’un même
ancêtre, ont fondamentalement les mêmes besoins, et font face aux mêmes
contraintes imposées par le milieu dans lequel ils vivent.
La diversité animale
Il y a présentement environ 1,500,000 espèces animales qui sont connues. On soupçonne que les espèces vivant actuellement, mais qui n'ont pas
encore été décrites, sont au moins aussi nombreuses, sinon de cinq à trente
fois plus nombreuses que les espèces connues. Le nombre d’espèces qui ont
vécu sur la terre mais qui ont maintenant disparu est fort probablement
beaucoup plus grand que celui des espèces vivant aujourd’hui.
Les zoologistes regroupent les animaux multicellulaires en 32 embranchements. Chaque embranchement est caractérisé par une architecture particulière et une série de propriétés biologiques qui le distingue de tous les
autres. Presque tous ces embranchements sont les survivants d’un groupe
plus grand de près d’une centaine d’embranchements qui existaient sur Terre
il y a 600 millions d’années lors du Cambrien. Il s’est alors produit une
grande diversification de la faune, sans doute l’évènement évolutionnaire
le plus important de l’histoire de la vie animale. Au cours d’une période de
quelques millions d’années, toutes les architectures animales existant
aujourd’hui, et une multitude maintenant disparues et connues seulement
par les fossiles, sont apparues.
Le nombre d'espèces dans chacun de ces groupes donne une idée de
leur importance actuelle. Les Arthropodes sont actuellement le groupe qui a
le plus de succès, et ce succès s'explique par celui des Insectes. Certains
Département de biologie, Université d’Ottawa
4 - Animaux: Structures et Fonctions
autres embranchements dominent: les Mollusques (moules, escargots,
pieuvre), les Nématodes et les Chordés (dont nous faisons partie, mais
dont plus de la moitié des représentants sont des poissons).
Tableau 1. Nombre d'espèces vivantes dans
les principaux embranchements. (Les 25
embranchements qui ne sont pas inclus
totalisent environ 8,500 espèces
Embranchement
Nombre d’espèces
Arthropoda
1,200,000
Mollusca
110,000
Nematoda
90,000
Chordata
47,200
Apicomplexa
20,000
Platyhelminthes
15,000
Annelida
15,000
Ciliophora
7,500
Echinodermata
6,000
Sarcomastigophora
4,500
Porifera
4,300
Besoins des animaux
Oxygène
L'oxygène est un élément indispensable à la vie de la plupart des animaux. L'acquisition d'oxygène, qui sert à oxyder des hydrates de carbones
pour produire de l'énergie chimique ou musculaire, est donc une priorité. Le
système respiratoire est l'ensemble des tissus ou organes qui vont permettre
à l'animal de se procurer l'oxygène dont il a besoin.
Les besoins en oxygène d’un organisme sont reliés à sa taille (voir “
Implications écologiques de la taille” à la page 120). En milieu terrestre,
l'oxygène de l'air est disponible en abondance. Dans l'atmosphère, l’oxygène
constitue environ 20% (en masse) de l'air. L'oxygène est relativement peu
soluble dans l'eau (voir “ Solubilité de l’oxygène dans l’eau” à la page 134), et
il est donc relativement difficile pour les animaux aquatiques de se procurer
de grandes quantités d'oxygène. De plus, la solubilité des gaz comme l'oxygène diminue lorsque la température augmente. Le réchauffement d'un
volume d'eau de 5 ºC à 20 ºC lui fera perdre près de la moitié de l'oxygène en
solution. Pour beaucoup d'animaux, dont les besoins en oxygène augmentent avec une augmentation de la température, cela signifie donc que l'acquisition d'oxygène en milieu aquatique lorsqu'il fait chaud est particulièrement
problématique.
BIO 2525 - Hiver 2003
Introduction -
5
Eau
Tous les animaux ont besoin d'eau pour survivre. Les réactions biochimiques dépendent d’enzymes et de substrats qui doivent être en solution
dans l'eau. De plus, même des processus physiques comme la diffusion de
l'oxygène au travers des membranes requièrent de l'eau. Sans eau, les animaux ne peuvent respirer!
L'eau est également utilisée par les animaux comme solvant pour les
déchets métaboliques. Le gaz carbonique produit par la respiration, et les
déchets azotés produits par le métabolisme des protéines doivent être éliminés. En rejetant l'eau chargée de ces déchets, l'animal peut ainsi maintenir
ses fluides internes propres.
Par définition, l'eau est plus disponible en milieu aquatique qu'en milieu
terrestre. Toutefois, même en milieu marin, l'eau peut être difficile à capter
pour un animal dont les fluides internes sont moins concentrés que l'eau de
mer. En milieu d'eau douce (dulcicole), l'eau peut être trop abondante!
Comme les fluides internes de la plupart des animaux sont plus concentrés
que l'eau douce (ils sont hypertoniques à l’eau douce), l'eau entre continuellement dans l'organisme par diffusion. Cette entrée massive d'eau perturbe
l'équilibre osmotique des cellules, inhibe ou ralentit les réactions biochimiques, et peut même causer l'éclatement des cellules. Les animaux doivent
donc maintenir la concentration en sels et en déchets des fluides internes à
l'intérieur de limites assez strictes: le système osmorégulateur se chargera de
contrôler la pression osmotique et le système excréteur se chargera de purifier les fluides internes en éliminant les déchets métaboliques sous forme
dissoute.
Nourriture
Contrairement aux plantes, les animaux ne produisent pas eux-mêmes
leur nourriture. Ils doivent donc être équipés pour se la procurer dans le
milieu où ils vivent. Les proies capturées devront être digérées et les éléments nutritifs assimilés par l'animal. Le système digestif se chargera de ce
travail. L'élimination des substances qui ne peuvent être digérées est la défécation, distinguée ici de l'excrétion des déchets métaboliques.
Reproduction
L’oxygène, l'eau et la nourriture sont indispensables à la survie des individus. Cependant, puisqu'aucun animal n'est immortel, il est indispensable
que les animaux se reproduisent pour assurer la survie de leur espèce.
Fonctions nécessaires à la vie animale
Pour assouvir leurs besoins (voir “ Besoins des animaux” à la page 4), les
animaux doivent respirer, boire, s'alimenter, et se reproduire. Pour bien
accomplir ces fonctions, certaines autres actions sont très souvent nécessaires: faire circuler l'oxygène, l'eau et la nourriture vers chacune des cellules,
Département de biologie, Université d’Ottawa
6 - Animaux: Structures et Fonctions
excréter les déchets métaboliques, se déplacer pour obtenir ce dont l'animal a
besoin ou pour trouver un partenaire sexuel, percevoir l'environnement, et
coordonner les mouvements et défenses.
Circulation
La respiration, l'osmorégulation, et la digestion sont très souvent effectuées par des cellules, tissus, ou organes spécialisés. Il est indispensable que
le travail de ces structures spécialisées puisse bénéficier à toutes les autres
cellules de l'animal. Le système circulatoire sert à transporter les gaz et les
substances dissoutes vers les autres cellules, et à ramener les déchets métaboliques vers les cellules spécialisées pour l'excrétion.
Excrétion
Il n’y a pas de vie sans déchets. Les cellules des animaux produisent des
déchets métaboliques qui doivent être éliminés. Les différentes voies métaboliques par lesquelles les protéines sont digérées produisent de l’ammoniac (NH3). Ce composé, très soluble dans l’eau, est également très toxique
et doit être éliminé rapidement. La principale fonction du système excréteur
est d’éliminer l’ammoniac ou les autres composés azotés qui en sont dérivés.
Locomotion
Pour assouvir leurs besoins, la plupart des animaux doivent se déplacer.
Ces déplacements peuvent être rapides et à grande échelle, comme chez la
sterne arctique lors des migrations, ou lents et à petite échelle comme chez
l’étoile de mer.
Perception
Les structures sensorielles des animaux leur permettent de prendre contact avec leur environnement, de détecter la présence de nourriture ou de
prédateurs, et de s'orienter. Évidemment, la taille relative et la spécialisation
des structures sensorielles dépend du mode de vie des animaux. Les animaux
qui se nourissent en filtrant l’eau et sans se déplacer, comme la moule bleue
ont des structures sensorielles rudimentaires si on les compare à celles d’un
prédateur actif comme le requin.
Coordination
La mécanique de la plupart des animaux est très complexe. Leurs structures sensorielles les bombardent continuellement d'informations auxquelles
l'organisme doit souvent répondre. Cette réponse doit être coordonnée,
orientée et efficace. Les systèmes nerveux, hormonal et immunitaire ont
pour rôle principal de coordonner ces réponses.
BIO 2525 - Hiver 2003
Introduction -
7
Contraintes liées à l'environnement
Les animaux se retrouvent dans trois habitats principaux: le milieu
marin, le milieu d'eau douce, et le milieu terrestre. Ces différents milieux
posent des contraintes différentes quant aux moyens de subsistance des animaux.
Le milieu marin
La vie a fait son apparition dans les océans qui recouvrent près des trois
quarts de la surface terrestre. Tous les embranchements d'invertébrés ont
colonisé le milieu marin. L'eau de mer a une densité similaire à celle des animaux ce qui facilite leur flottaison. La température des océans est relativement stable. La pression osmotique de l'eau de mer est semblable à celle des
liquides internes (les fluides internes de la plupart des invertébrés marins
sont isotoniques à l’eau de mer, par contre, ceux des Vertébrés sont généralement hypotoniques à l’eau de mer), il est donc possible de libérer les
gamètes dans le milieu ambiant. De par sa faible solubilité, l'oxygène est
relativement rare toutefois (voir “ Solubilité de l’oxygène dans l’eau” à la
page 134).
Le milieu d'eau douce
Le milieu d'eau douce (dulcicole) pose principalement des problèmes
osmotiques aux animaux qui doivent retenir leurs sels et constamment éliminer l'eau qui pénètre dans leurs cellules. Les gamètes et les embryons doivent donc être maintenus dans un milieu tamponné. La température fluctue
plus qu'en milieu marin.
Le milieu terrestre
Le milieu terrestre est l'environnement le plus hostile à la vie animale.
L'eau y est rare et les animaux doivent éviter la dessiccation. La gravité s'y
fait sentir beaucoup plus qu’en milieu aquatique, et les structures de support
doivent par conséquent contrer l’effet de la gravité. La température fluctue
beaucoup plus qu’en milieu marin et plus qu’en milieu dulcicole.
Département de biologie, Université d’Ottawa
8 - Animaux: Structures et Fonctions
BIO 2525 - Hiver 2003
Classification et évolution animale -
9
Classification et évolution
animale
Branchiopoda
Echinodermata
Chordés inférieurs
Vertebrata
Autres
pseudocoelomates
Nematoda
Mesozoa
Sarcomastigophora
Ciliophora
Apicomplexa
Microspora
Bryozoa
Mollusca
Annelida
Uniramia
Chelicerformes
Crustacea
Nemertea
Platyhelminthes
Ctenophora
Cnidaria
Placozoa
Porifera
Myxozoa
La systématique est la branche de la biologie qui traite de la classification
et du nom scientifique des organismes. Le principe central de cette discipline
est de regrouper les espèces qui partagent certaines similitudes anatomiques
ou développementales, et qui proviennent d'une même lignée évolutive.
La systématique est une branche importante de la biologie. Non seulement la standardisation de la nomenclature binomiale permet à tous d’appeler les animaux par le même nom, mais le regroupement d’organisme
apparentés nous permet d’inférer des choses sur un organisme à partir de ce
qui est connu de son ancêtre ou de ses cousins.
La classification est en continuel changement. Au gré des nouvelles
recherches et découvertes, le regroupement des organismes est modifié pour
mieux réfléter les différentes lignées évolutives. Comme il y a encore beaucoup d’éléments manquants, il existe souvent des interprétations contradictoires qui se veulent autant d’hypothèses. Il y a également une résistance
naturelle au changement qui retarde l’adoption de certains regroupements
par l’ensemble des zoologistes.
Taxonomie (ou taxinomie)
Une des tâche des taxonomistes est de décrire et nommer chaque
espèce. Depuis Linné, on nomme les espèces en utilisant la nomenclature
binomiale (genre et espèce). Chaque espèce a un nom latin, formé de deux
mots. Le premier mot est le genre (généralement un nom), et le second
l’espèce (généralement un adjectif qualificatif). Par exemple, le nom scientifique du ver de terre est Lumbricus terrestris (le lombric terrestre).
Département de biologie, Université d’Ottawa
10 - Animaux: Structures et Fonctions
Classification hiérarchique
Les espèces sont regroupées de façon hiérarchique en genre, les genres
en famille, les familles en ordre, les ordres en classe, les classes en embranchement, et les embranchements en règne.
Par exemple, la classification de l'espèce humaine est la suivante:
Règne: Animal
Embranchement: Chordés
Classe: Mammifères
Ordre: Primates
Famille: Hominidés
Genre: Homo
Espèce: sapiens
Cette classification se veut le reflet du degré de parenté entre espèces.
Les espèces du même genre sont plus apparentées que les espèces de la
même famille, mais s’il est relativement aisé de délimiter les espèces (qui sont
un regroupement naturel d'organismes), il est parfois difficile de délimiter les
groupes aux autres niveaux. Cette classification n'est pas établie à tout
jamais, et elle est appelée à changer avec la venue de nouvelles informations
sur les membres de chacun des groupes. En fait, la classification est en perpétuel changement, et cela explique les divergences que vous pourrez observer entre différents manuels de zoologie.
On tend donc à regrouper les espèces qui partagent de nombreuses
structures homologues parce qu'il est plus vraisemblable qu'elles dérivent
d'un ancêtre commun. L’alternative, que ces structures homologues soit
apparues indépendamment chez des ancêtres distincts, est à priori rejetée car
plus complexe. On utilise donc le principe de parcimonie (appelé aussi le
Rasoir d'Occam) pour choisir entre plusieurs hypothèses en phylogénie.
L'hypothèse la plus simple, celle qui fait intervenir le moins d'étapes, celle qui
est la plus parcimonieuse, est généralement celle qui est retenue. La composition chimique, les protéines présentes et les signatures des fragments d'ADN
mitochondrial servent de plus en plus de nos jours à classifier les organismes
en respectant leur phylogénie.
Approche traditionnelle
L’approche traditionnelle repose sur deux principes pour regrouper les
organismes. Les groupes doivent être formés d’espèces ayant un ancêtre
commun, et les caractéristiques doivent différer entre les groupes rendant
chaque groupe unique. On regroupe ainsi les organismes ayant des caractéristiques communes (traits homologues ), dérivées de celle d’un ancêtre
commun (trait ancestral). Cependant, le second principe laisse beaucoup de
place à la subjectivité. Qu’est-ce qui est suffisamment unique pour distinguer
un groupe d’un autre? Depuis plus d’un siècle, les taxonomistes ont suggéré
BIO 2525 - Hiver 2003
Classification et évolution animale -
11
une multitude de classifications, certaines plus intéressantes que d’autres,
mais rarement ces suggestions ont fait l’unanimité. Plus souvent, elles ont
mené à des “guerres” d’experts...
Phénétique
L’approche phénétique (taxonomie numérique) se veut complètement
objective. C’est une approche très quantitative dans laquelle tous les traits,
qu’ils soient homologues ou non) sont traités égalements. À partir de la présence et l’absence de ces traits, ou de mesures des traits quantitatifs (comme
par exemple le nombre d’appendices thoraciques), on calcule un indice de
similarité entre les groupes à classifier. La classification se fait ensuite en utilisant un algorithme de groupement hiérarchique (il y en a plusieurs variétés)
visant à maximiser la similarité à l’intérieur d’un groupe, et les différences
entre les groupes. Cette approche, très populaire dans les années 1980, est
beaucoup moins utilisée aujourd’hui. On lui reproche surtout de ne pas produire les mêmes regroupements que l’approche traditionnelle ou l’approche
cladistique, et d’être trop sensible au sous-ensemble de caractères utilisés et
aux algorithmes et mesures de similarité choisis.
Cladistique
L’approche cladistique se veut stricte et objective tout en tenant compte
des homologies, et c’est sans doute ce qui explique qu’elle gagne du terrain
sur l’approche traditionnelle. En cladistique, les regroupements sont basés
uniquement sur les homologies, mais en plus, les groupes doivent 1) être
monophylétiques et 2) contenir tous les descendants de l’ancêtre commun
pour former un clade.
Figure 2. Cladogramme de l’homme, du
gorille et du chimpanzé. Notez que la famille
des Pongidés ne regroupe pas tous les
descendants de l’ancêtre commun. Ce n’est
donc pas un groupe valide aux yeux des
cladistes.
Pongidés
Gorille
Chimpanzé
Hominidés
Homme
Les cladistes ont développé un vocabulaire très précis pour décrire les
caractéristiques des traits utilisés pour classifier les groupes d’animaux. Pour
eux les traits distinctifs de chaque clade sont des synapomorphies.
L’approche cladistique remet en question la validité de plusieurs regroupements traditionnellement acceptés. Il y a donc de nombreux changement
dans la classification, et les manuels (et les profs!) traînent de la patte. *
Département de biologie, Université d’Ottawa
12 - Animaux: Structures et Fonctions
Les cinq Règnes
Les organismes vivants sont désormais généralement regroupés en cinq
grands groupes (règnes): Monera (bactéries), Protoctista (Protozoaires),
Plantae (plantes), Fungi (champignons) et Animalia (animaux)
Tableau 3. Caractéristiques des 5 règnes.
.
Règne
Caractéristiques
Monera
Procaryotes (pas de noyau ni organelles)
Protoctista
Eucaryotes (noyau et organelles présents)
Plantae
Eucaryotes
Multicellulaires
Autotrophes
Paroi cellulaire de cellulose
Fungi
Eucaryotes
Hétérotrophes saprophytes
Paroi cellulaire de chitine
Animalia
Eucaryotes
Multicellulaires
Hétérotrophes
Pas de paroi cellulaire
Grandes divisions phylogénétiques du règne
animal
L'arbre phylogénétique simplifié donne un aperçu des groupes que nous
étudierons et de leur phylogénie. Chaque branche correspond à une division
importante.
Figure 4. Arbre phylogénétique simplifié des
animaux
Branchiopoda
Echinodermata
Chordés inférieurs
Vertebrata
Autres
pseudocoelomates
Nematoda
Mesozoa
Sarcomastigophora
Ciliophora
Apicomplexa
Microspora
Bryozoa
Mollusca
Annelida
Uniramia
Chelicerformes
Crustacea
Nemertea
Platyhelminthes
Ctenophora
Cnidaria
Placozoa
Porifera
Myxozoa
Uni- versus Pluricellulaires
Les animaux descendent fort probablement d'organismes unicellulaires
eucaryotes. Les Protozoaires (le Règne des Protistes) comprennent des
organismes unicellulaires, généralement hétérotrophes (qui ne produisent
pas eux-mêmes leur nourriture). Le reste de l'arbre forme le Règne Animal,
composé d'organismes multicellulaires et hétérotrophes.
BIO 2525 - Hiver 2003
Classification et évolution animale -
13
Agrégats de cellules versus tissus
La première branche, celle des Parazoaires (Éponges), comprend des
organismes pluricellulaires qui n'ont pas de véritables tissus, contrairement
au reste des animaux qu'on appelle les Métazoaires (du grec, meta= plusieurs, zoon=animal).
Plan de symétrie
Les métazoaires se divisent ensuite selon le plan de symétrie du corps en
animaux à symétrie radiale (la branche des Cnidaires qui comprend les
anémones de mer) et en animaux à symétrie bilatérale.
Cavité interne
Les animaux à symétrie bilatérale sont divisés en trois groupes en se servant de la présence d'une cavité interne, le coelome (koilos= cavité) comme
critère. On a donc une branche d'animaux sans coelome (Acoelomates)
comme le vers solitaire de l'embranchement des Plathelminthes, des animaux avec une cavité interne qui n'est pas un vrai coelome (Pseudocoelomates) comme l'ascaris de l'embranchement des Nématodes, et des
animaux avec un véritable coelome (Eucoelomates) comme le ver de terre
de l'embranchement des Annélides, et tous les animaux placés plus haut
dans l'arbre phylogénétique.
Protostomiens vs Deutérostomiens
La division suivante de l'arbre phylogénétique est basée sur des détails
du développement embryonnaire. On divise les Eucoelomates en Protostomiens ou Deutérostomiens (proto= premier, deutero= second, stomum=
bouche). Le nom de ces deux groupes reflète l'origine de la bouche lors du
développement embryonnaire. Chez les Protostomiens, la bouche dérive du
blastopore qui est la première ouverture qui apparaît au stade gastrula.
Chez les Deutérostomiens, la bouche dérive d'une ouverture qui apparaît
plus tard dans le développement.
Les cladogrammes sont continuellement remis en question. Ces remises
en questions sont justifiées par les informations additionnelles que les
recherches récentes nous permettent de découvrir et qui mènent à de nouvelles théories plus parcimonieuses.
Échelle temporelle
Depuis les débuts de la vie animale sur Terre, il y a eu une multitude de
changements climatiques et géologiques qui ont certainement influencé
l’évolution des grands groupes d'animaux. Les premiers êtres vivants qui ont
dominé étaient vraisemblablement des organismes unicellulaires et autotrophes. Ce sont ces algues qui modifièrent l'atmosphère terrestre en produisant
de grandes quantités d'oxygène. L'apparition d'oxygène, nécessaire aux animaux, entraîna également l'apparition d'une couche d'ozone autour de la
terre qui filtre une bonne partie des rayons ultraviolets.
Département de biologie, Université d’Ottawa
14 - Animaux: Structures et Fonctions
Précambrien (4600-570M)
On possède peu de fossiles des premiers animaux. La plupart se fossilisent très mal, et les roches qui pourraient contenir des fossiles des premiers
animaux sont très vieilles et souvent endommagées. L'époque la plus vieille
pour laquelle de nombreux fossiles sont connus est la fin du Précambrien.
La composition des dépôts de fossiles de cette époque a incité les paléontologistes à appeler le Précambrien le stade ver-méduse de l'évolution. A la fin
du Précambrien, la plupart des embranchements actuels étaient déjà apparus,
mais la faune était dominée par les méduses et les vers.
Paléozoïque (570-230M)
Le Paléozoïque a vu apparaître les poissons, les plantes à fleur, les insectes, les Amphibiens et les Reptiles. Les 5 continents étaient encore fusionnés
en un seul, appelé Pangée. Il y a eu au moins deux extinctions majeures
reliées sans doute à des changements de climat et à des variations dans le
niveau de la mer.
Mésozoïque (230-65M)
Le Mésozoïque est surnommé l'âge des Reptiles. Les continents commencent à dériver, le climat est chaud et favorable aux Reptiles, les Mammifères et les oiseaux apparaissent et les Dinosaures font sentir leur présence.
Cénozoïque (64M-Aujourd'hui)
Le Cénozoïque est l'âge des Mammifères. Les Dinosaures disparaissent,
les oiseaux et les Mammifères se diversifient, et, tout récemment Homo
apparaît. Il y a eu un refroidissement graduel du climat au cours de cette ère.
BIO 2525 - Hiver 2003
Les Protozoaires -
15
Les Protozoaires
Les Protozoaires sont des organismes unicellulaires et ne sont pas à proprement parler des animaux. Ces organismes font partie d'un règne bien à
eux: celui des Protistes. Les protozoologistes ne s'accordent toutefois pas
encore quant à la classification, et de nombreux manuels présentent une classification très différente de celle adoptée par Hickman et Roberts.
L'apparente simplicité des Protozoaires est trompeuse. En fait, la cellule
unique des Protozoaires est plus complexe que la cellule animale typique.
Toutes les fonctions nécessaires à la vie animale sont remplies par cette cellule unique. Ce sont les organelles de cette cellule qui remplissent le rôle
des tissus et organes des animaux plus complexes.
Tous les animaux doivent maintenir et contrôler les échanges entre leur
corps et le milieu ambiant. Ces échanges se font par diffusion à travers les
membranes cellulaires (ou osmose dans le cas de l'eau). La diffusion joue
donc un grand rôle dans la respiration, l'alimentation, l'excrétion et l'osmorégulation chez tous les organismes. Il vaut donc la peine de s'attarder quelques instants sur ce processus et sur les facteurs qui l'affectent (voir “ Loi de
Fick” à la page 121)
Département de biologie, Université d’Ottawa
16 - Animaux: Structures et Fonctions
Figure 5. L'amibe et l’euglène (en bas).
BIODIDAC ©Jon Houseman
Pseudopodes
Rotifère dans une
vacuole alimentaire
Noyau
Ectoplasme
Vacuole
pulsatile
Vacuoles
alimentaire
Endoplasme
Vacuole contractile
Nucléole
Noyau
Chloroplaste
Flagelle
Stigma
Grains de
paramylon
Fibres basales
du flagelle
Figure 6. Paramécie. BIODIDAC ©Jon
Houseman
Pellicule
Vacuole alimentaire
Cytopharynx
Cytoprocte
Cils
Cytostome
Gouttière orale
(péristome)
Vacuole alimentaire
en formation
Vacuole contractile
en systole
Pellicule
Micronucleus
Macronucleus
Vacuole contractile
en diastole
BIO 2525 - Hiver 2003
Les Protozoaires -
Figure 7. Mérozoïtes de Plasmodium au
moment de la rupture des erythrocytes. C’est
à ce stade que le gens atteints de malaria font
des poussées de fièvre car le parasite est
alors soumis aux attaques du système
immunitaire de l’hôte. BIODIDAC ©Jon
Houseman
17
.
Locomotion et support
Les Protozoaires vivent dans un univers où les forces de viscosité dominent (voir “ Nombre de Reynolds” à la page 125). Leur mouvement est
principalement limité par la cohésion des molécules d'eau. Le gros du travail
à effectuer sert à vaincre cette cohésion. En pratique, cela implique qu'ils ne
peuvent se déplacer que si ils battent continuellement de leurs cils ou de leur
flagelle et que leur déplacement n'entraîne que très peu les molécules d'eau
dans leur sillage. Pour vous donner une idée de ce que vivent les Protozoaires, imaginez vous en train de nager dans de la mélasse!
La locomotion des Protozoaires nécessite donc beaucoup de travail,
mais ce travail serait inutile si le protozoaire ne pouvait maintenir sa forme.
En effet, le battement des cils ou flagelles ne ferait que déformer l'animal
sans le déplacer (imaginez vous en train de pousser un ballon mou au travers
de la mélasse...). La membrane externe des Protozoaires doit donc être renforcée pour permettre le mouvement: ce sont les éléments cytosquelettiques
qui donnent la forme et la rigidité des Protozoaires. Les microtubules de
protéine (tubuline) sont les éléments de base de ce cytosquelette.
On retrouve trois types d’organelles locomotrices chez les Protozoaires.
Figure 8. Mouvement amiboïde.
Les pseudopodes sont le principal moyen de locomotion des amibes.
Le mouvement caractéristique produit par les pseudopodes est appelé mouvement amiboïde. Il est rendu possible par la présence de deux types de
cytoplasme: l’ectoplasme qui a la texture d’un gel, et l’endoplasme granulaire qui est plus fluide. L’ectoplasme, retrouvé en périphérie, agit un peu à la
manière d’un boyau d’ou jaillit l’endoplasme vers l’extrémité du pseudopode
naissant. Rendu à la périphérie, l’endoplasme change d’état et se transforme
en gel. L’ectoplasme dans la partie arrière de l’amibe reprend l’état fluide et
se transforme en endoplasme pour alimenter le mouvement. Les forces responsables du mouvement n’ont pas encore été clairement identifiées. Il semble que le mouvement, comme les contractions musculaires, implique des
microfilaments d’actine et de myosine.
Département de biologie, Université d’Ottawa
18 - Animaux: Structures et Fonctions
Lien
radial
Figure 9. Structure 9+2 des cils et flagelles. ©
BIODIDAC
Plasmalemme
Doublet de microtubules
Microtubules
centraux
Bras de dynéine
Molécules
de tubuline
Projections
des
microtubules
centraux
Les flagelles et les cils ont la même structure interne. Ils sont formés de
neuf paires de microtubules formant un cercle autour d’une paire centrale
(structure 9+2). Les cils et flagelles retrouvés chez presque tous les animaux
ont la même structure.
Figure 10. Battement d’un flagelle et d’un cil.
Le mouvement des cils et des flagelles est alimenté par des molécules
d’ATP. Chez les Ciliés, comme la paramécie, le battement des cils serait inefficace s’il n’était pas coordonné. Cette coordination est faite mécaniquement
par un appareil complexe de fibrilles interciliaires qui relie les cils entre eux et
contribue à rendre la pellicule plus rigide.
Figure 11. Section de la pellicule d’un cilié
montrant les fibrilles formées de microtubules
à la base du cytosquelette © BIODIDAC
Corpuscule
basal
Cils
Alvéole
Trichocyste
Fibrilles
interciliaires
Respiration et circulation
Les Protozoaires dépendent exclusivement de la diffusion pour la respiration et la circulation de l'oxygène et des éléments nutritifs. La pellicule doit
donc être perméable, ce qui empêche les Protozoaires de coloniser les
milieux terrestres à moins que l'air soit continuellement saturé d'humidité
BIO 2525 - Hiver 2003
Les Protozoaires -
19
(voir “ Rapport surface:volume” à la page 131). Les Protozoaires, comme
tous les organismes aquatiques, font face à des problèmes lorsque la température de l'eau est élevée. En effet, les besoins d'oxygène augmentent avec
un accroissement de la température. Cependant, la solubilité de l'oxygène
dans l'eau diminue lorsque la température augmente (voir “ Solubilité de
l’oxygène dans l’eau” à la page 134). Les hautes températures sont donc
défavorables à leur survie.
Le déplacement permet un certain renouvellement de l'eau au contact de
la pellicule externe. Ce renouvellement, couplé aux mouvements du cytoplasme à l'intérieur de la cellule permet de maintenir un gradient de concentration en oxygène de chaque coté de la membrane, et donc de faciliter
l'entrée d'oxygène par diffusion (voir “ Loi de Fick” à la page 121).
Alimentation et digestion
Figure 12. Phagocytose chez l’amibe.
©BIODIDAC
Les Amibes se nourrissent de deux façons. La première, la phagocytose, permet à l'amibe d'ingérer des particules. Les pseudopodes entourent
la particule qui est incorporée au cytoplasme entourée d'une membrane formant une vacuole. Cette vacuole se fusionne ensuite à un ou plusieurs lysosomes qui contiennent les enzymes digestives permettant de dégrader les
hydrates de carbones et les protéines. La deuxième, la pinocytose, permet
aux amibes d'ingérer des liquides ou des éléments nutritifs dissous.
Chez la Paramécie, un cilié, l'ingestion a lieu dans une zone spécialisée
de la pellicule appelée le cytostome. Le matériel ingéré est inséré dans une
vacuole, puis combiné à des lysosomes. L'élimination des éléments indigestibles se fait également dans une zone spécialisée: le cytostome.
Excrétion et osmorégulation
La digestion et la dégradation des protéines par les animaux produisent
des déchets contenant de l'azote. Ces déchets azotés doivent être éliminés
car ils sont toxiques. L'ammoniac (NH3) est le produit direct du métabolisme des protéines. Il a comme caractéristique d'être très soluble dans l'eau,
mais il est également extrêmement toxique.
Les Protozoaires éliminent leurs déchets azotés sous forme d'ammoniac
par diffusion. Ce mécanisme simple est possible parce qu'ils ont un fort
rapport surface:volume, et parce qu'ils vivent en milieu aquatique. La diffusion de l'ammoniac est également facilitée par les mouvements internes du
cytoplasme. La plupart des animaux plus gros ne pourront dépendre uniquement de la diffusion pour se débarrasser de leurs déchets azotés.
Département de biologie, Université d’Ottawa
20 - Animaux: Structures et Fonctions
Figure 13. Structure de la vacuole contractile
d’une paramécie. ©BIODIDAC
R é ticulum
endop lasm ique
P ore
e xcréte ur
Va cuole pulsatile
(vide)
C a nal
alim enta ire
Va cuole pulsa tile
(pleine)
C anal
a lim en taire
A m po ule
R éticulum
e ndopla sm iq ue
Les Protozoaires qui vivent en eau douce font face à des problèmes
osmotiques. Leurs fluides internes ont une pression osmotique supérieure à
celle de leur milieu (on dit qu'ils sont hypertoniques à leur milieu). L'eau
entre donc continuellement à l'intérieur de la cellule par osmose. Pour éliminer les surplus d’eau, ces organismes dulcicoles sont munis d'une structure
spécialisée: la vacuole contractile. Un transport actif des sels minéraux
vers l'intérieur de la cellule permet de plus à l'organisme de maintenir son
équilibre osmotique. Les Protozoaires marins ont une pression osmotique
interne à peu près égale à celle de l'eau de mer, ils sont isoosmotiques à
l'eau de mer.
Reproduction
Le mode principal de reproduction chez les Protozoaires est la reproduction asexuée, mais la reproduction sexuée est également commune. La
reproduction asexuée est avantageuse car elle est énergétiquement plus économique. Cependant, elle maintient une faible variabilité génétique à l'intérieur des lignées, ce qui réduit la rapidité avec laquelle les lignées peuvent
évoluer. Les Protozoaires qui ne se reproduisent qu'asexuellement dépendent entièrement des mutations pour modifier leur patrimoine génétique.
Seul leur grand pouvoir reproductif et leur cycle de vie rapide leur permet de
s'adapter assez rapidement pour ne pas être éliminés par sélection naturelle.
La reproduction asexuée peut être 1) une fission binaire, au cours de
laquelle l'individu se sépare littéralement en deux pour produire deux individus identiques et de même taille; 2) un bourgeonnement au cours duquel
une extension de l'organisme se sépare et produit un nouvel individu; ou 3)
une fission multiple où le parent multinucléé se divise en plusieurs cellules
de taille semblable.
La reproduction sexuée implique généralement la formation de gamètes mâles et femelles (gamétogénèse), mais, chez les Ciliés, il existe un mécanisme spécial d'échange de matériel génétique qui ne fait pas intervenir des
gamètes: c'est la conjugaison. Les Ciliés ont des noyaux dimorphes: un
macronoyau polyploïde qui contrôle le fonctionnement cellulaire et un ou
BIO 2525 - Hiver 2003
Les Protozoaires -
21
plusieurs micronnoyaux qui sont impliqués dans la reproduction sexuée.
Une méiose produit d'abord des micronoyaux haploïdes, et ce sont ces
micronoyaux haploïdes qui sont transférés entre partenaires sexuels.
Le protozoaire causant la malaria, Plasmodium, est un Apicomplexe qui
illustre divers types de reproduction asexuée et la reproduction sexuée.
Figure 14. Cycle biologique de Plasmodium,
le protozoaire Apicomplexe responsable de la
malaria. © BIODIDAC
Plasmodium
Malaria
Oocystes sous
l’épithélium de l’estomac
Sporozoites migrent
vers les glandes
salivaires
Gamètes
Ingestion des
gamétocytes
Gamétocytes
Mérozoites infectent
les globules rouges
Sporozoites
pénètrent dans
les cellules du
foie
FOIE
GLOBULES ROUGES
La femelle vectrice du stade infectant transmet des sporozoïtes lors du
repas de sang. Ces sporozoïtes pénètrent dans les cellules du foie où elles
vont se reproduire asexuellement par fission multiple pour produire de multiples mérozoïtes. Ces mérozoïtes vont par la suite pénétrer dans les globules rouges et vont encore se multiplier par fission multiple. Cette partie du
cycle peut se répéter plusieurs fois, infectant ainsi plusieurs globules rouges.
Certains mérozoïtes se transforment alors en gamétocytes par gamétogénèse. Ces gamétocytes seront ingérés avec les globules rouges par une autre
femelle moustique lors de son repas de sang. La fertilisation entre gamétocytes a lieu dans l'intestin du moustique. Après formation du zygote, ce dernier pénètre dans une cellule intestinale et il y a encore une fois une fission
multiple qui produira des sporozoïtes. À maturité, ces sporozoïtes quitteront la cellule intestinale du moustique pour migrer vers les glandes salivaires. Ce sont ces sporozoïtes qui infecteront le prochain hôte lorsque le
moustique injectera les anticoagulants produits par les glandes salivaires au
cours de son prochain repas.
Ce cycle très complexe illustre les adaptations des Protozoaires parasites.
Ces derniers sont les seuls retrouvés en milieu terrestre, car en fait ils ne sont
jamais exposés aux rigueurs de ce milieu parce qu’il n’a pas de stade libre.
Notez également qu'au cours du cycle, il y a plusieurs stades où il y a multiplication du parasite. Cette multiplication permet d'augmenter les chances
de survie dans un cycle très complexe, où, à chaque étape, le parasite est
exposé aux moyens de défense de l'hôte. Pour se protéger des attaques du
système immunitaire, une bonne partie du cycle est complétée à l'intérieur
Département de biologie, Université d’Ottawa
22 - Animaux: Structures et Fonctions
des cellules de l'hôte. L'apparition des mérozoïtes dans le sang se fait de
façon cyclique et non pas continuellement; c'est ce qui explique les poussées
de fièvre associées aux attaques de malaria.
Défenses
Les amibes qui vivent dans le sol produisent des kystes lorsque les conditions deviennent difficiles. Ces kystes sont résistants à la dessiccation et au
gel.
De nombreux Ciliés possèdent des trichocystes qui ressemblent à de
petits harpons et sont souvent enduits de substances paralysantes. Ces trichocystes sont utilisés pour immobiliser les proies et sont déchargés lorsque
un prédateur touche au cilié.
Le Flagellé responsable de la maladie du sommeil (Trypanosoma) se protège des attaques du système immunitaire en modifiant continuellement son
glycocalyx de manière à rendre les anticorps inopérants.
Écologie
Les Protozoaires jouent un rôle écologique important dans les milieux
aquatiques et les sols. Ceux qui font de la photosynthèse fournissent évidemment le carburant aux niveaux trophiques plus élevés, cependant leur
rôle principal est celui de décomposeurs: ils contribuent largement à retourner les éléments nutritifs vers les producteurs primaires.
Les Protozoaires parasites causent également de nombreux problèmes
aux organismes qu'ils infectent. La malaria est l'une des maladies les plus
répandues dans le monde et affecte toujours des millions d'êtres humains.
La maladie du sommeil, causée par des trypanosomes transmis par la mouche tsé-tsé, affecte principalement le bétail et réduit le succès de son élevage
dans certaines régions.
BIO 2525 - Hiver 2003
Les Protozoaires -
Figure 15. Dinoflagellé Ceratium. Ce sont
des flagellés apparentés à ce genre qui sont
responsables de plusieurs empoisonnements
alimentaires chez les amateurs de
mollusques. ©BIODIDAC
Flagelle
transversal
23
Certains Flagellés aquatiques produisent des toxines qui peuvent causer
la mort des poissons. Les mollusques filtreurs comme les moules et les huîtres peuvent ingérer de grandes quantités de ces flagellés sans en être affectés. Toutefois, les toxines accumulées peuvent causer des intoxications
sévères chez les amateurs de fruits de mer.
Plaque de
cellulose
Ceinture
Sulcature
Flagelle
longitudinal
Département de biologie, Université d’Ottawa
24 - Animaux: Structures et Fonctions
BIO 2525 - Hiver 2003
Les Porifères -
25
Les Porifères
Les éponges illustrent l’une des premières expériences de vie multicellulaire. Ayant un niveau cellulaire d’organisation, elles sont formées de cellules faiblement attachées les unes aux autres qui ne forment pas de vrais
tissus, même si elles sont organisées en couches distinctes. L’absence de
points d’ancrage et de jonctions entre les cellules adjacentes formant ces
couches cellulaires distingue l’organisation cellulaire des éponges de celle des
organismes ayant de véritables tissus.
Les éponges sont spécialisées pour pomper l’eau et capturer les particules en suspensions qui s’y trouvent. Cette filtration est faite par les choanocytes qui peuvent se retrouver, dépendamment de l’architecture des
éponges, dans le spongiocoele, les canaux radiaux, ou les chambres choanocytaires. L’architecture plus complexe des éponges de type sycon ou leucon
permet une filtration plus efficace. La plupart des éponges ont une architecture de type sycon.
Les éponges sont supportées par un endosquelette formé de spicules
composées de calcium, de silice, ou de spongine (protéine). Quoiqu’elles forment un groupe très ancien, les éponges forment un chaînon important des
écosystèmes marins
Généralités
Les éponges, de l'embranchement des Porifères, sont des organismes
pluricellulaires peu complexes chez lesquels il n'y a pas de véritables tissus ni
d'organes. Les fonctions nécessaires à la vie sont donc remplies par des cellules, plutôt que par des tissus, des organes ou des systèmes. Par rapport aux
organismes unicellulaires, les éponges bénéficient de la spécialisation cellulaire et de la division du travail entre les divers types de cellules.
Les éponges sont des organismes aquatiques filtreurs, sessiles, sans plan
de symétrie bien défini (asymétriques), et caractérisés par la présence des
choanocytes.
Département de biologie, Université d’Ottawa
26 - Animaux: Structures et Fonctions
Figure 16. Choanocyte d’une éponge. C’est
le battement du flagelle des choanocytes qui
fait circuler l’eau dans les éponges. Les
particules entraînées par le mouvement de
l’eau sont capturées dans la collerette. ©
BIODIDAC
Flagelle
Microvillosité
Collerette
Noyau
Architecture et classification
Dans leur architecture la plus simple, les éponges ne sont constituées
que de deux feuillets cellulaires qui épousent la forme d'un sac double. Le
feuillet externe, le pinacoderme, est percé d'ouvertures qui permettent à l'eau
de pénétrer vers l'intérieur de l'animal, le spongiocoele. Le feuillet interne est
tapissé de cellules à collerette munies d'un flagelle, les choanocytes. C'est le
battement de ces flagelles qui provoque l'entrée de l'eau et des particules alimentaires par les pores du pinacoderme et sa sortie par l'ouverture du sac,
l'osculum. Entre les deux feuillets se trouve une matrice gélatineuse appelée
mésoglée qui contient des cellules amiboïdes, les amibocytes. La mésoglée
contient également des spicules de calcaire ou de silice ou des fibres de
spongine sécrétées par les amibocytes. La mésoglée, renforcée par les spicules, forme donc un squelette interne (un endosquelette) qui permet aux
éponges d'épouser des formes précises et d'atteindre une taille respectable.
Figure 17. Éponge de type ascon. L’eau
entre par les pores inhalants formés par les
porocytes, passe dans le spongiocoele, et
ressort par l’oscule. © BIODIDAC
Osculum
Spongiocoele
Spicule
Choanocyte
dans le
choanoderme
Mesoglée
Amibocyte
Pinacoderme
Pore inhalant
Porocyte
Cette architecture simple en forme de sac est de type asconoïde (ou
ascon). C'est une architecture peu efficace car la surface de contact entre les
choanocytes et l'eau qui pénètre dans l'éponge est assez réduite. De plus,
BIO 2525 - Hiver 2003
Les Porifères -
27
comme l'eau et les particules entrent directement dans le spongiocoele, il y
a un mélange entre cette eau et celle qui a déjà été filtrée et qui est chargée
des déchets métaboliques.
Au cours de l'évolution des différents groupes d'éponges, cette architecture simple a été remplacée par deux types d'architecture plus complexes et
qui permettent une filtration plus efficace. Chez les éponges de type syconoïde (ou sycon), il y a toujours une grande cavité centrale, mais les choanocytes sont situés dans les canaux qui mènent au spongiocoele, permettant
ainsi la filtration avant que l'eau nouvellement aspirée vers l'intérieur de
l'éponge se mélange à celle qui est déjà filtrée.
Figure 18. Éponge de type sycon. L’eau entre
par un pore inhalant, passe dans un canal
radial où sont les choanocytes, puis dans le
spongiocoele pour être expulsée par l’oscule.
© BIODIDAC
Spicule
Osculum
Spongiocoele
Pinacoderme
Choanocyte
Canal
inhalant
Canal
radial
Pore
inhalant
Canal
aqueux
interne
Amibocyte
Mésoglée
Finalement, chez les éponges leuconoïdes (ou de type leucon) le spongiocoele disparaît presque entièrement pour être remplacé par un réseau de
canaux. Notez que cette classification des éponges selon leur architecture
n'est pas une classification taxonomique, mais une classification fonctionnelle puisque des éponges de plus d'un type sont retrouvées dans la majorité
des classes d'éponges.
Figure 19. Éponge de type leucon. L’eau
entre par un pore inhalant, passe par une
chambre contenant des choanocytes pour
ressortir par un oscule. © BIODIDAC
Osculum
Pore inhalant
Choanocytes
Département de biologie, Université d’Ottawa
28 - Animaux: Structures et Fonctions
Respiration et circulation
Les éponges dépendent de la diffusion pour obtenir l'oxygène dont elles
ont besoin. La diffusion d'oxygène est facilitée par le mouvement de l'eau
créé par l'action des choanocytes. L'animal étant formé en fait de deux
feuillets minces qui sont en contact avec l'eau, la diffusion suffit à la respiration. Les amibocytes situés dans la mésoglée obtiennent aussi leur oxygène
par diffusion.
Alimentation et digestion
Les particules en suspension qui pénètrent dans l'éponge sont filtrées
par les choanocytes. Le battement des flagelles crée un courant qui amène
les particules au contact de la collerette des choanocytes où elles se collent à
du mucus. Ce mucus chargé de particules est ingéré par phagocytose par le
choanocyte. La digestion est intracellulaire, mais elle n'a pas lieu dans le
choanocyte. La vacuole digestive contenant le mucus et les particules est plutôt transférée à un amibocyte. C'est à l'intérieur de l'amibocyte que cette vésicule se fusionne à un lysosome et que la digestion a lieu. Les éléments
nutritifs sont redistribués par les amibocytes qui se déplacent soit vers la
paroi extérieure pour nourrir les cellules du pinacoderme, soit vers la paroi
interne pour nourrir les choanocytes.
Figure 20. Alimentation des éponges. Les
particules capturées dans la collerette sont
ingérées par les choanocytes, empaquetées
dans des vacuoles, puis transférées aux
amibocytes où elles sont digérées pour
ensuite être transportées aux autres cellules.
© BIODIDAC
Flagelle du choanocyte
Vacuole
Alimentaire
Microvilli formant
le collet
Noyau du
choanocyte
Amoebocytes
dans la mésoglée
Excrétion et osmorégulation
Le grand rapport surface:volume des éponges leur permet de simplement dépendre de la diffusion pour l'élimination des déchets métaboliques.
Les déchets azotés sont éliminés sous forme d'ammoniac. La plupart des
éponges vivent en milieu marin et n'ont donc pas de graves difficultés à
osmoréguler. Les quelques espèces qui vivent en milieu d'eau douce possèdent des vacuoles contractiles pour éliminer les surplus d'eau.
Reproduction
Les éponges peuvent se reproduire asexuellement et sexuellement; de
plus, elles possèdent un grand pouvoir de régénération. En fait, les éponges
sont les animaux ayant la plus grande capacité de régénération: les cellules
d'une éponge écrabouillée vont se regrouper pour former une nouvelle
BIO 2525 - Hiver 2003
Les Porifères -
29
éponge. Aucun autre animal ne pourrait survivre à un tel traitement. Il est
donc très difficile de se débarrasser d'une éponge à moins de tuer toutes ses
cellules. Par contre, ce grand pouvoir de régénération est mis à profit dans la
production des éponges de bain. Les éponges peuvent aussi se reproduire
par bourgeonnement.
Les éponges sont hermaphrodites (du nom du dieu grec de la guerre
Hermes, et de la déesse de l'amour Aphrodite) et donc monoïques (mono=
un, oikos= maison). Un individu produit à la fois les gamètes mâles et les
gamètes femelles. Le sperme des éponges, produit par les amibocytes, est
relâché dans le spongiocoele, expulsé par l'osculum, et entre dans la colonne
d'eau. Éventuellement, un spermatozoïde est capté par un choanocyte d'une
autre éponge, et pénètrera jusque dans la mésoglée pour rejoindre l'oocyte
où aura lieu la fécondation de l'ovule. Le zygote se développe en larve ciliée
qui sera elle aussi expulsée par l'osculum. Cette larve est dotée de tropismes:
lorsque elle est jeune, elle est attirée par la lumière (phototropisme positif) et
a un géotropisme négatif. Arrivée à maturité, les tropismes sont renversés et
la larve est repoussée par la lumière et attirée par le fond, où elle se fixera
éventuellement.
Les éponges d'eau douce, à la fin de la période de croissance à
l'automne, forment des gemmules. La gemmule est une structure de protection contenant des amibocytes qui ne sont pas encore différenciés (ou archéocytes). La gemmule est libérée lors de la décomposition de l'éponge.
Figure 21. Gemmule d’une éponge d’eau
douce du genre Spongilla. Les archéocytes
contenus dans la gemmule sont totipotents
et pourront se transformer en amibocytes,
choanocytes ou en pinacocytes. © BIODIDAC
Micropyle
Spicule
Masse
d'archéocytes
La dispersion des larves ou des gemmules joue un rôle important pour
les éponges car elle permet la colonisation de nouveaux substrats.
Défenses
Les spicules des éponges les protègent en partie des gros prédateurs qui
n'apprécient généralement pas leur pointes parfois acérées. Plusieurs éponges produisent en plus des composés organiques (terpènes, benzoquinones,
bromines) qui leur donnent mauvais goût et qui, dans certains cas, vont inhiber la croissance d'autres organismes comme les coraux. Ces inhibiteurs de
croissance peuvent permettre aux éponges de monopoliser l'espace qui est
souvent un facteur limitant dans les zones littorales des océans.
Département de biologie, Université d’Ottawa
30 - Animaux: Structures et Fonctions
Écologie
Les éponges habitent généralement les zones littorales et sublittorales où
la nourriture (phytoplancton, bactéries) est abondante. Elles filtrent d'énormes quantités d'eau et contribuent à réduire la turbidité de l'eau. Leur abondance est souvent limitée par la disponibilité de silice ou de calcium.
Certaines éponges peuvent décomposer les roches ou coquilles calcaires et
jouent un rôle important dans le cycle biogéochimique du calcium dans les
océans. Cette capacité de dégrader les coquilles calcaires les pousse parfois à
décimer les populations d'huîtres et de palourdes. Les éponges servent
d'abris pour de multiples animaux et sont mangées par certains poissons.
BIO 2525 - Hiver 2003
Les Cnidaires -
31
Les Cnidaires
Les Cnidaires forment un groupe charnière entre les premiers organismes multicellulaires et ceux qui sont apparus après. Ils sont également intéressants à étudier à cause de certaines caractéristiques propres à cet
embranchement. Leur architecture basées sur une symétrie radiale impose
des contraintes importantes sur leur mode de vie. Par exemple, ils n’ont pas
de système nerveux centralisé parce qu’ils ne se déplacent pas dans une
direction particulière.
Les Cnidaires sont diploblastiques et sont formés de deux couches de
tissus: l’ectoderme et l’endoderme. Ils représentent les premiers organismes au niveau d’organisation cellules-tissus. La symétrie radiale et la présence de deux couches de tissus semblent être apparues simultanément, et il
n’y a pas d’organismes diploblastiques à symétrie bilatérale.
Les Cnidaires sont des prédateurs qui utilisent toute une variété de cellules caractéristiques (les cnidoblastes) pour accrocher, harponner et engluer
leurs proies. Leur cycle biologique est également unique avec une alternance
de générations (cycle vital dimorphe) entre le stade polype et le stade
méduse. Les différentes classes de Cnidaires se distinguent par l’importance
relative de ces deux stades.
Figure 22. Diagramme d’un polype (à
gauche) et d’une méduse (à droite).
L’ectoderme (à l’extérieur), l’endoderme (à
l’intérieur), et la mésoglée (entre les deux)
sont colorés. © BIODIDAC
Département de biologie, Université d’Ottawa
32 - Animaux: Structures et Fonctions
Architecture et classification
Les Cnidaires (du grec knide= ortie et du latin aria= qui ressemble,
comme) tiennent leur nom de cellules caractéristiques retrouvées à la surface
de leur corps: les cnidocytes (ou cnidoblastes). Ce sont des animaux à
symétrie radiale ou biradiale dont la paroi corporelle est formée de deux
feuillets (ectoderme et endoderme) séparés par la mésoglée (ou mésenchyme, ou mesohyl). L'architecture générale des Cnidaires n'est pas sans rappeler celle des éponges de type asconoïde. Les deux feuillets cellulaires
prennent la forme d'un sac double, les deux épaisseurs du sac étant reliées
par la mésoglée. Contrairement aux éponges cependant, les Cnidaires ont de
véritables tissus.
La bouche des Cnidaires est généralement entourée de tentacules. Cette
bouche mène à la cavité gastro-vasculaire. La plupart des Cnidaires ont
deux stades: un stade méduse généralement planctonique, et un stade polype
généralement benthique et sessile.
Les méduses sont nageuses et ont la forme d'une ombrelle. La bouche
est orientée vers le bas et est suspendue par le manubrium. La cavité gastro-vasculaire est ramifiée dans l'ombrelle qui est bordée de tentacules. Les
cnidoblastes sont concentrés sur les tentacules. C'est au stade méduse qu'a
généralement lieu la reproduction sexuée.
Figure 23. Schéma d'une méduse. ©
BIODIDAC
Mésoglée
Cavité gastrique
(estomac)
Gastroderme
Ectoderme
Manubrium
Bouche
Tentacules
MÉDUSE
Les polypes ont généralement un corps cylindrique et s'attachent au
substrat par leur disque pédieux. La bouche est généralement orientée vers
le haut, et est entourée de plusieurs tentacules.
Figure 24. Schéma d’un polype. ©
BIODIDAC
Bouche
Tentacule
Cavité gastrovasculaire
(estomac)
Corps
Gastroderme
Mésoglée
Ectoderme
Disque
pédieux
POLYPE
BIO 2525 - Hiver 2003
Les Cnidaires -
33
Les trois classes principales de Cnidaires se distinguent, entre autres, de
par l'importance relative des deux formes de vie dans le cycle biologique.
Figure 25. Cycle biologique d'Obelia
(Hydrozoaire). Planule, colonie de polype
(zoécie) contenant des polypes nourriciers
(appelés aussi gastrozoïdes ou autozoécies)
et des polypes reproducteurs (appelés aussi
gonozoïdes ou gonozoécies), et méduse. ©
BIODIDAC
Gonozoïde
Gonade
Méduse
Spermatozoïdes
Oeuf
Zygote
Bourgeon
de méduse
Gastrozoïdes
Planula
Bouche
Planula
fixée
Tentacules
Jeune
colonie
Chez les Hydrozoaires (du grec hydra= serpent de mer), les deux formes corporelles sont généralement présentes et sont à peu près d'égale
importance (sauf chez l'hydre d'eau douce).
Figure 26. Cycle biologique d’Aurelia. Larve
planule, schyphistome, strobile, ephyra et
méduse.
Schyphozoaire
Méduse
Planula
Ephyra
Schyphostome
Strobile
Chez les Scyphozoaires (du grec skyphos= tasse) le stade méduse
domine et il y a de très petits polypes qui passent souvent inaperçus, alors
que chez les Anthozoaires (du grec anthos= fleur), c'est le stade polype qui
domine et il n'y a généralement pas de stade méduse. Les coraux et les anémones de mer sont des Anthozoaires. La quatrième classe de Cnidaires (celle
des Cubozoaires), est considérée par certains zoologiste comme un ordre
de Scyphozoaires. Elle est caractérisée par des méduses ayant une ombrelle
cubique et des tentacules groupés aux quatre coins inférieurs de l’ombrelle.
Locomotion et support
Les méduses sont loin d'être d'excellentes nageuses. Les courants
marins sont en fait leur principal mode de locomotion. Elles doivent toutefois se maintenir dans la colonne d'eau. Elles y parviennent de façon passive
et active. Passivement, les méduses ont une densité très proche de celle de
l'eau de mer; elles "coulent" donc lentement. De plus, leur corps en forme
d'ombrelle ralentit leur chute vers le fond. Plus activement, elles peuvent
nager en contractant leur épiderme, ce qui referme l'ombrelle en repoussant
l'eau vers le bas et propulse la méduse vers le haut.
Département de biologie, Université d’Ottawa
34 - Animaux: Structures et Fonctions
Chez certains Cnidaires coloniaires, comme la galère portugaise (Physalia), la colonie de polypes (ou zoécie) n'est pas sessile, mais flotte à la dérive
à la surface de l'eau. Ces animaux forment une colonie très complexe où
certains individus se spécialisent pour la reproduction (les gonozoécies) et
d'autres pour les fonctions somatiques (les autozoécies). La galère portugaise possède un flotteur rempli de gaz qui lui permet de flotter à la surface,
et qui lui sert également de voile.
Figure 27. Détail de l’épiderme d’un Cnidaire.
Les cellules épithéliomusculaires forment un
muscle longitudinal. © BIODIDAC
Cellule épitheliomusculaire
Cellule sensorielle
Cellule nerveuse
Myonème
Figure 28. Coupe transversale d’une
anémone ilustrant les septa complets et
incomplets. La présence des septa complets
permet de compartimenter le squelette
hydrostatique et ainsi d’en augmenter
l’efficacité mécanique.
Septa complet
Septa incomplet
Épiderme
Gastroderme
Muscle rétracteur
La présence de la cavité gastro-vasculaire et d'une bouche qui peut se
fermer (contrairement à l'osculum des éponges) permet aux Cnidaires
d'avoir un squelette hydrostatique. Ce "squelette" est en fait formé de
l'eau qui emplit la cavité gastro-vasculaire et des parois corporelles musculeuses de l'animal. L'eau étant incompressible, le volume de l'animal ne peut
changer lorsque sa bouche est fermée. La contraction des cellules épithéliomusculaires de l'épiderme, qui forment des muscles longitudinaux, permet à
l'animal de rétrécir et raccourcir ses tentacules. Les cellules du gastroderme
forment un muscle circulaire qui, lorsque contracté, permet à l'animal de
s'allonger ou d'étirer ses tentacules. La présence de muscles antagonistes (les
muscles longitudinaux et circulaires) permet d'étirer activement chaque muscle après sa contraction au lieu d'attendre l'étirement physiologique des
fibres musculaires qui est beaucoup plus lent.
Chez certains Anthozoaires, comme l'anémone de mer, la cavité gastrovasculaire est subdivisée par des septa. Cette division de la cavité permet
d'augmenter l'efficacité du squelette hydrostatique puisque les contractions
antagonistes des muscles qui permettent le mouvement peuvent être confinées à une région de l'animal plutôt que de faire intervenir tous les muscles
du corps.
Les cellules glandulaires du disque pédieux des polypes sécrètent une
substance adhésive qui permet à l'animal de se fixer. Cependant, les hydres
et les anémones de mer vont fréquemment se détacher du substrat et faire
des culbutes pour se déplacer vers des endroits plus favorables. Dans certains cas, ils vont accumuler une bulle de gaz dans la cavité gastro-vasculaire
et flotter entre deux eaux, se laissant amener par les courants marins vers
d'autres lieux. Certaines anémones arrivent même à nager en ramant à l'aide
de leurs tentacules.
Les coraux utilisent à la fois un squelette hydrostatique pour animer
leurs tentacules, et un endosquelette calcaire pour soutenir la colonie.
Respiration et circulation
Les Cnidaires dépendent principalement de la diffusion pour obtenir
l'oxygène dont ils ont besoin. Leur corps étant très souvent formé de deux
couches de cellules, l'une à l'extérieur, l'autre tapissant la cavité gastro-vasculaire, ils n'ont pas vraiment besoin de système circulatoire. Les cellules amiboïdes de la mésoglée s'occupent du transport des éléments nutritifs des
cellules du gastroderme vers celles de l'épiderme.
BIO 2525 - Hiver 2003
Les Cnidaires -
35
Alimentation et digestion
Les Cnidaires sont, la plupart, des carnassiers qui se nourrissent de
plancton, de protozoaires, et de petits poissons. Ils capturent et immobilisent leurs proies à l'aide des cnidoblastes de leurs tentacules. Souvent ces
cnidoblastes contiennent des toxines qui paralysent la proie. La proie est
transportée vers la bouche à l'aide des tentacules.
La digestion est à la fois extracellulaire et intracellulaire chez les Cnidaires. Les cellules du gastroderme sécrètent du mucus et des enzymes
digestives qui sont relâchées dans la cavité gastro-vasculaire. Les cellules du
gastroderme sont flagellées, et le battement des flagelles permet de mélanger
l'eau, la nourriture, et les enzymes contenues dans la cavité. Les particules
alimentaires partiellement digérées sont ensuite absorbées par phagocytose,
et la digestion est complétée à l'intérieur des vacuoles digestives.
Figure 29. Coupe transversale de la paroi
corporelle d’un hydre. © BIODIDAC
Cellules
glandulaires
Cellules
endodermiques
gastriques
Cellules
interstitielles
Cnidocystes
Cellules épithéliomusculaires
ectodermiques
Mesoglée
Chez les Anthozoaires, il y a une structure unique, le siphonoglyphe,
qui est une gouttière ciliée à chaque extrémité de la bouche allongée. Cette
structure permet de faire circuler l'eau vers l'intérieur de la cavité gastro-vasculaire. Les cellules du siphonoglyphe sécrètent également du mucus qui
sert à lubrifier la bouche et le pharynx et ainsi faciliter le passage de la proie
vers la cavité gastro-vasculaire. La présence des septa, chez les anémones de
mer augmente la surface de contact entre le contenu de la cavité et le gastroderme.
Notez que la bouche est à la fois l'anus chez les Cnidaires. Il n'y a qu'une
seule ouverture au tube digestif, et on dit de cet arrangement que c'est un
tube digestif incomplet. Cet arrangement n'est pas très efficace car la
nourriture partiellement digérée, les rebuts de digestion, et les proies nouvellement ingérées sont mélangées dans la cavité gastro-vasculaire. Il est donc
difficile à ces animaux de digérer parfaitement leurs proies car les gradients
de diffusion des substances nutritives et des déchets métaboliques de chaque
coté des membranes des cellules du gastroderme ne peuvent être maintenus.
Département de biologie, Université d’Ottawa
36 - Animaux: Structures et Fonctions
Excrétion et osmorégulation
Les Cnidaires marins sont istoniques à l'eau de mer, et n'ont donc pas
de problèmes d'osmorégulation. Les déchets azotés sont éliminés sous
forme d'ammoniac. L'hydre, qui est dulcicole, est hypertonique par rapport
à son milieu. Les surplus d'eau sont éliminés activement par le gastroderme,
et les protéines de la membrane des cellules du gastroderme transportent
activement les ions pour compenser la diffusion.
Sens et système nerveux
Il n'y a pas de tête ni de cerveau chez les Cnidaires. Le mode de vie sessile ou planctonique implique que l'animal peut venir en contact avec des
proies ou de prédateurs dans toutes les directions. Une concentration des
fibres nerveuses dans une région du corps n'est donc pas particulièrement
avantageuse.
Les Cnidaires ont un système nerveux primitif (réseau nerveux) composé d'environ 100,000 neurones en réseau qui est en contact avec les cellules contractiles de l'épiderme et du gastroderme, et qui forment des
extensions au travers de l'épiderme et du gastroderme. Ces cellules nerveuses transmettent les messages aux cellules contractiles. Il y a deux types de
réponses musculaires, des réponses lentes et des réponses rapides qui sont
obtenues par des nerfs de diamètres différents.
Les Cnidaires possèdent des cellules sensorielles qui réagissent aux stimuli chimiques et tactiles dans l'épiderme et le gastroderme. Les polypes
n'ont généralement pas d'organes sensoriels, mais les méduses ont souvent
des cellules photoréceptrices et des groupes de cellules permettant de
détecter la gravité: les statocystes. Ces structures sont, dans leur forme la
plus simple, un petit sac de cellules ciliées contenant du liquide et des statolithes de sulfate de calcium. Les cellules ciliées sont sensorielles et permettent
à l'animal de distinguer la direction du fond et celle de la surface.
Figure 30. Détail de l’ombrelle d’une méduse
montrant les statocystes et les
photorécepteurs.
Capuchon
Photorécepteurs
Statocyste
BIO 2525 - Hiver 2003
Reproduction
Typiquement, il y a une phase sexuée et une phase asexuée chez les Cnidaires. La méiose a lieu lors de la production des gamètes, donc les méduses et les polypes sont diploïdes.
Les polypes se multiplient de façon asexuée par bourgeonnement, fission binaire et régénération. Chez certaines espèces, la spécialisation cellulaire est réversible. Les méduses se multiplient de façon sexuée en
produisant des gamètes qui sont relâchés dans l'eau. La fertilisation est donc
externe. Le zygote se développe en larve planule qui est ciliée et planctonique.
Les Cnidaires -
37
Défenses
Les cnidoblastes des Cnidaires sont un excellent moyen de défense.
Les toxines relâchées par les cnidoblastes peuvent provoquer des brûlures
douloureuses. Les amateurs de plongée sous-marine qui connaissent les
désagréments causés par ces brûlures se munissent d'enzymes protéolytiques
(comme les attendrisseurs de viande) comme antidote aux toxines.
L'endosquelette calcaire des coraux leur assure une protection contre
les poissons trop voraces.
Écologie
Les Cnidaires sont typiquement carnivores, mais certaines anémones de
mer produisent des cellulases qui leur permettent de digérer le matériel végétal. Ils sont à leur tour des proies pour certains poissons, mollusques et crustacés. Les polypes produisent une quantité phénoménale de mucus pour
nettoyer leur surface des particules qui sédimentent, et de nombreux poissons coralliens se nourrissent de ce mucus. Certains vers plats digèrent des
polypes sans affecter les cnidoblastes et arrivent à intégrer ces cnidoblastes à
leur épiderme pour assurer leur propre protection.
L'anémone et le poisson-clown forment un exemple classique de symbiose. Le poisson s'enrobe du mucus de l'anémone, ce qui empêche l'anémone de le reconnaître comme une proie. L'anémone assure protection au
poisson qui se nourrit des déchets rejetés par l'anémone. En contrepartie, le
poisson sert de leurre pour attirer d'autres proies vers l'anémone.
Plusieurs coraux possèdent des algues photosynthétiques dans des
vacuoles. Les algues produisent des sucres qui sont assimilés par les coraux,
et débarrassent les coraux des déchets azotés.
Département de biologie, Université d’Ottawa
38 - Animaux: Structures et Fonctions
BIO 2525 - Hiver 2003
Les Plathelminthes -
39
Les Plathelminthes
Les Plathelminthes sont les animaux tribloblastiques les plus primitifs
que nous étudierons. Ils possèdent trois couches de véritables tissus: ectoderme, endoderme, et mésoderme entre les deux autres. Cependant ils
n’ont pas de cavité interne véritable (coelome) et ce sont donc des acoelomates. Les premiers vers plats vivaient librement, mais suite à l’apparition
d’animaux plus gros et complexes, les Plathelminthes se sont diversifiés en
de nombreuses espèces de parasites, tirant profit de plusieurs de leurs caractéristiques les préadaptant à un mode de vie parasite. De nos jours, il y a plus
d’espèces parasites que d’espèces vivant librement.
L’ancêtre était plat, et se déplaçait à l’aide de cils en rampant sur une
couche de mucus produite par les cellules de l’épiderme. L’ouverture du
tube digestif incomplet était placée au milieu du corps, et la matière organique récoltée était ingérée et transportée à l’aide de cils. Il avait une symétrie bilatérale, avec une concentration de structures sensorielles dans la
partie antérieure (céphalisation).
L’aspect le plus remarquable des Plathelminthes actuels est le secret de
leur survie jusqu’à aujourd’hui: l’adaptation au mode de vie parasite. Suite à
l’évolution d’animaux mieux adaptés qu’eux au mode de vie libre, les vers
plats ont tiré avantage de leur forme plate pour se cacher dans les cavités
internes de leurs hôtes. Des transformations à l’épiderme sécréteur leur ont
permis de développer des crochets pour s’accrocher et un tégument pour
les protéger du système de défenses de leur hôte.
La survie des vers plats libres jusqu’à aujourd’hui repose sans doute en
partie sur la présence des rhabdites, qu’on croit jouer un rôle défensif en
secrétant un mucus au goût désagréable pour leurs prédateurs.
Département de biologie, Université d’Ottawa
40 - Animaux: Structures et Fonctions
Origine des métazoaires et des animaux
bilatéraux
La grande majorité des animaux actuels sont des métazoaires. La présence de plusieurs cellules permet la spécialisation cellulaire, qui entraîne une
plus grande efficacité énergétique. Il existe deux théories quant à l'origine
des métazoaires.
La théorie coloniaire présume que les métazoaires dérivent de colonies
de protozoaires flagellés ayant une structure similaire à celle des choanocytes des éponges (les Choanoflagellés). Deux indices militent en faveur de
cette hypothèse: la présence d'un ou de plusieurs flagelles sur les spermatozoïdes, et la larve planule retrouvée chez plusieurs métazoaires inférieurs.
La théorie des plasmodies suggère que les métazoaires dérivent plutôt
de protozoaires multinucléés (comme les Ciliés), dont les micronoyaux sont
diploïdes, et qui auraient subit une cellularisation interne. La tendance à la
bilatéralisation chez les Ciliés est avancée comme argument supportant cette
hypothèse.
Il est également possible que les deux hypothèses soient vraies et que les
métazoaires dérivent en fait de plusieurs lignées évolutives et soient donc
polyphylétiques.
On ne sait toujours pas si l'ancêtre des métazoaires avait une symétrie
radiale, comme les Cnidaires, ou s’il était bilatéral. Quoiqu'il en soit, c'est
dans la lignée des animaux bilatéraux que la diversité animale est la plus
grande, et il semble donc que l'architecture radiale soit un cul-de-sac évolutif.
La reconstruction de l'ancêtre hypothétique de la lignée des animaux
bilatéraux se base sur plusieurs caractéristiques communes. La larve est bilatérale. Il y a trois feuillets cellulaires: l'ectoderme duquel dérivent le système
nerveux et l'épiderme, le mésoderme qui se développe à partir de l'endoderme et qui est à l'origine des organes internes, et l'endoderme à l'origine
du tube digestif. On croit que cet animal, s’il a existé, se déplaçait en nageant
ou à l'aide de cils, et qu'il avait une concentration de cellules sensorielles à
l'extrémité antérieure du corps (céphalisation).
Architecture et classification
Les Plathelminthes (du grec platys= plat et helmins= vers) sont des animaux bilatéraux qui possèdent trois véritables feuillets cellulaires: l’ectoderme, le mésoderme, et l'endoderme. Comme leur nom l'indique, ils
sont généralement aplatis ce qui augmente leur rapport surface:volume.
Les vers plats peuvent avoir un mode de vie libre, comme le planaire, mais la
majorité d'entre eux (environ 85%) sont parasites.
Les espèces parasites sont plus évoluées que les espèces qui ont un
mode de vie libre, et elles ont subi toute une série de transformations. Ce
sont les Plathelminthes au mode de vie libre qui illustrent le mieux les caractéristiques de l'embranchement.
BIO 2525 - Hiver 2003
Les Plathelminthes -
41
L'épiderme des vers plats est cilié, et ce sont les cils de la surface ventrale
qui assurent le mouvement. On retrouve entre les cellules de l'épiderme des
cellules caractéristiques, les rhabdites. Elles ont la forme de courtes tiges qui
sont déchargées lorsque l'animal est dérangé. Sous l'épiderme se retrouvent
deux couches de muscles, la première forme un muscle circulaire, la
seconde un muscle longitudinal. Des muscles dorso-ventraux relient les
deux faces de l'animal. Ces trois groupes de muscles permettent à l'animal
de garder sa forme aplatie, et forment une partie du squelette hydrostatique.
Figure 31. Coupe transversale d'une planaire
d'eau douce, Dugesia © BIODIDAC
Glandes et
rhabdites
Muscles du
pharynx
Cavité pharyngienne
Muscles circulaires
Testicule
Épiderme
Lumen de
l'intestin
Muscles
longitudinaux
Muscles dorso-ventraux
Oviducte
Cils
Cordon nerveux
Lumen du
Tissus connectif
pharynx
(parenchyme)
Les trois classes principales de Plathelminthes sont les Turbellariés, les
Cestodes, et les Trématodes.
Les Turbellariés sont des prédateurs ou des détritivores et ont un donc
un mode de vie libre. Le tube digestif, incomplet, est digité, en forme de
sac ou avec trois poches.
Les Trématodes sont des parasites qui ont typiquement deux hôtes, un
hôte intermédiaire (mollusque) et un hôte définitif (vertébré). Ce groupe
renferme plusieurs parasites de l'homme, comme les schistosomes, la
douve du foie (Fasciola hepatica), et Clonorchis sinensis illustré ci-dessous.
Figure 32. Coupe longitudinale de Clonorchis
sinensis, un Trématode parasitant le foie de
l'homme. ©BIODIDAC
Bouche
Ventouse antérieure
Ventouse ventrale
Pore génital
Utérus contenant
les oeufs
Intestin
Réceptacle séminal
Spermiducte
Glande vitelline
Canal vitellin
Réceptacle séminal
Ovaire
Testicule
Pore excréteur
Les Cestodes sont des parasites du tube digestif qui ont un corps très
long et aplati comme un ruban. Le ver solitaire (Taenia) fait partie des Cestodes.
Département de biologie, Université d’Ottawa
42 - Animaux: Structures et Fonctions
Locomotion
La locomotion de vers plats libres est basée sur un mouvement ciliaire.
L'épiderme de la face ventrale de ces animaux contient de nombreuses cellules glandulaires qui produisent du mucus. Ce mucus sert à lubrifier le substrat et à faciliter le mouvement de l'animal. Près de 50% des dépenses
énergétiques de ces animaux viennent de la production de mucus.
Respiration et circulation
Les vers plats dépendent uniquement de la diffusion pour la respiration.
Il n'y a pas de véritable système circulatoire. Les déplacements de l'animal
agitent les fluides interstitiels et favorisent la diffusion. L'absence de système
circulatoire est sans doute un des facteurs qui limitent l'épaisseur des vers
plats.
Les Cestodes qui vivent dans l'intestin des Vertébrés ont un métabolisme anaérobique (glycolyse) et des enzymes spéciales qui leur permettent
de pallier la rareté de l'oxygène dans leur milieu. Les vermifuges utilisés pour
traiter les infestation de vers intestinaux sont typiquement des inhibiteurs de
ces enzymes.
Alimentation et digestion
Figure 33. Système digestif d’un ver plat
libre. Remarquez que le tube digestif n’a
qu’une seule ouverture (on le qualifie
d’incomplet) qui sert à la fois de bouche et
d’anus. Le système digestif est ramifié dans
toutes les parties du corps, permettant ainsi à
l’animal de nourrir toutes ses cellules malgré
l’absence d’un système circulatoire. ©
BIODIDAC
Le tube digestif des vers plats, lorsque présent, est incomplet. Il est
ramifié dans toutes les parties du corps de manière à augmenter les surfaces
de contact et réduire les distances entre les éléments nutritifs et les cellules
du corps. Comme chez les Cnidaires, la digestion est à la fois extracellulaire
et intracellulaire. Le bol alimentaire est agité par des cils à l'intérieur du tube
digestif. Le pharynx produit les enzymes digestives et peut être évaginé
pour commencer la digestion à l'extérieur du tube digestif.
Chez les espèces parasites, le tube digestif est souvent absent. Les éléments nutritifs sont absorbés par diffusion au travers de l'épiderme.
Excrétion et osmorégulation
Pharynx
BIO 2525 - Hiver 2003
C'est chez les vers plats qu'apparaît un des systèmes excréteurs les plus
primitifs: le réseau protonéphridien. Ce système est commun chez les
espèces dulcicoles et sert à éliminer les surplus d'eau.
Les Plathelminthes -
Figure 34. Détail de l’anatomie interne d’un
ver plat libre illustrant une partie du système
protonéphridien. Ce réseau de canaux
servant à éliminer les surplus d’eau parcourt
tout le corps de l’animal. © BIODIDAC
Protonéphridie
43
Il consiste en un réseau de tubules qui mène à l'extérieur de l'animal par
les néphridiopores. Le fluide interstitiel est aspiré dans les tubules par
l'action des cils dans les cellules à flamme. Les éléments nécessaires sont
réabsorbés au travers les parois des tubules. Ce système n'est utilisé que
pour l'osmorégulation. Les déchets métaboliques (comme l'ammoniac) diffusent simplement vers l'extérieur de l'organisme.
Reproduction
Les Plathelminthes peuvent se reproduire asexuellement et sexuellement.
La reproduction asexuée peut se faire par fission transversale. De plus,
les vers plats ont une capacité de régénération considérable. Chez les espèces parasites qui ont plusieurs hôtes, et dont les chances de survie sont réduites par la faible probabilité de transmission d'un hôte à l'autre, il y a très
souvent une multiplication de larves à plusieurs étapes dans le cycle vital
(amplification larvaire).
La plupart des vers plats sont hermaphrodites, mais la fertilisation est
généralement croisée. La copulation permet à deux vers d'emmagasiner le
sperme de l'autre individu. La fertilisation a lieu après la copulation. Les
gamètes mâles sont donc produits avant les ovules (protandrie), ce qui permet de réduire les chances d'autofertilisation.
Figure 35. Système reproducteur d'un vers
plat libre, Dugesia © BIODIDAC
Cirre
Conduit
Vésicule spermatique
Cordon nerveux
séminale
Testicules longitudinal
Sac du
cirre
Pore
génital
Réceptacle
séminal
Ovaires
Glandes
Oviducte
Cordon
vitellogènes
nerveux
transversal
Les Cestodes parasites de l'intestin, comme le ver solitaire, ont rarement
la chance de rencontrer un partenaire sexuel. Chez ces animaux, l'autofertilisation est courante. Les oeufs fertilisés sont emmagasinés dans les segments
postérieurs à la tête (proglottis), et, arrivés à maturité, ces segments sont
relâchés avec les excréments de l'hôte. Il y a une croissance continuelle de
segments au niveau du scolex pour remplacer ceux qui sont perdus.
Département de biologie, Université d’Ottawa
44 - Animaux: Structures et Fonctions
Sens et système nerveux
Figure 36. Détail de la partie antérieure d’un
ver plat libre illustrant la concentration des
structures sensorielles dans la tête
(céphalisation). © BIODIDAC
Auricule
Le système nerveux comporte une paire de ganglions cérébraux, deux
cordons nerveux longitudinaux, et une série de nerfs transversaux.
Les planaires ont des statocystes et typiquement des ocelles qui leur
permettent de détecter la lumière. Il y a des chémorécepteurs dans la région
céphalique. Leur mode de locomotion a favorisé une concentration des
structures nerveuses et sensorielles dans la partie antérieure du corps. Chez
les espèces parasites, les structures sensorielles sont typiquement réduites ou
absentes.
Ganglion cérébral
Cordon nerveux
pairé
Défenses et adaptations
Les vers plats libres ont peu de prédateurs car il sécrètent des substances
répulsives.
Les espèces parasites doivent être à même de résister aux attaques du
système immunitaire de l'hôte si elles sont endoparasites, ou de résister aux
enzymes digestives et de s'accrocher si ce sont des parasites du tube digestif.
Figure 37. Structure du tégument d'un
Cestode. ©BIODIDAC
Glycocalyx
Microtriches
Couche
syncitiale
Muscle
circulaire
Vacuole
Mitochondrie
Lame basale
Extension cytoplasmique
Muscle
longitudinal
Corps principal
de la cellule
Noyau
L'épiderme des endoparasites peut être camouflé en incorporant des
antigènes des cellules de l'hôte de façon à confondre les anticorps. L'épiderme des Cestodes est souvent un syncitium, une masse continue de protoplasme qui est résistante aux enzymes digestives.
Ces mêmes Cestodes ont souvent une structure d'attachement spéciale,
le scolex, qui leur permet de s'ancrer dans la paroi du tube digestif de leur
hôte.
BIO 2525 - Hiver 2003
Les Plathelminthes -
45
Figure 38. Scolex du Cestode Taenia solium
qui a un scolex typique avec rostre, crochets
et ventouses. ©BIODIDAC
Rostre
Crochet
Ventouse
Département de biologie, Université d’Ottawa
46 - Animaux: Structures et Fonctions
BIO 2525 - Hiver 2003
Les Nématodes -
47
Les Nématodes
Les Nématodes, ou vers ronds, sont un embranchement qui est
regroupé avec plusieurs autres embranchements mineurs pour former les
animaux pseudocoelomates, les animaux qui possèdent un pseudocoelome.
Ces animaux ont trois feuillets cellulaires (ils sont triploblastiques), possèdent une cavité interne, mais cette cavité n'est pas entièrement entourée de
mésoderme.
Les Nématodes ont un squelette hydrostatique à haute pression. Leur
cuticule de collagène est imperméable, mais elle est percée de pores pour
permettre les transferts gazeux. Ils ne possèdent que des muscles longitudinaux.
Les Nématodes sont à la fois diversifiés et abondants. Plusieurs se nourissent des racines des plantes cultivées et certains sont des parasites s’attaquant à l’être humain.
Architecture
Les Nématodes sont les premiers animaux qui possèdent l'architecture
d'un tube à l'intérieur d'un tube. Le tube interne est le tube digestif qui est
complet avec une bouche et un anus. Cet arrangement permet une spécialisation des diverses régions du tube digestif et une digestion plus efficace.
Figure 39. Détail de la paroi corporelle d’un
Nématode. © BIODIDAC
Le corps des Nématodes est recouvert d'une cuticule relativement
imperméable, ce qui leur permet de coloniser l'environnement terrestre, spécialement les sols.
Noyau
Extension
protoplasmique
Cordon nerveux
Élément contractile
Il y a une caractéristique unique chez les Nématodes: le nombre de cellules est fixe pour chaque espèce (eutélie). Les divisions cellulaires (mitose)
arrêtent très tôt au cours du développement embryonnaire, et la croissance
de ces vers est due à une croissance de leurs cellules plutôt que par un
accroissement du nombre de cellules.
Département de biologie, Université d’Ottawa
48 - Animaux: Structures et Fonctions
Locomotion
Les Nématodes ont un squelette hydrostatique à haute pression. La
cuticule sécrétée par l'épiderme syncitial est formée de plusieurs couches de
fibres de collagène disposées en spirale et, sans être élastique, peut être
déformée. Ils ne possèdent que des muscles longitudinaux, pas de muscles
circulaires. L'action de ces muscles longitudinaux permet aux Nématodes de
se déplacer en ondulant rapidement. Ce déplacement n'est pas particulièrement efficace dans l'eau, mais est facilité par la présence de particules sur lesquelles le ver peut prendre appui. Les mouvements de locomotion font
circuler le fluide du pseudocoelome. La forte pression du fluide et la petite
taille (moins de 1 mm) de la majorité des Nématodes font qu'ils sont presque
impossible à écraser.
Figure 40. Coupe transversale d'un
Nématode. © BIODIDAC
Cordon nerveux
Muscle
Épiderme
Pseudocoelome
Cuticule
Cellule de Renette
Intestin
Respiration et circulation
Il n'y a pas de système respiratoire ni circulatoire chez les Nématodes.
La respiration se fait par diffusion au travers de pores qui percent la cuticule
imperméable. Quoique les Nématodes peuvent vivre en milieu terrestre, ils
résistent assez mal à la dessiccation (leurs pores laissent échapper l'eau) et on
les retrouve principalement dans les sols humides en milieu terrestre. Le
fluide contenu dans le pseudocoelome favorise la circulation. Les Nématodes qui parasitent le tube digestif (comme Ascaris), ont un métabolisme anaérobique.
Alimentation et digestion
Le tube digestif des Nématodes est un simple tube sans muscles sauf au
pharynx et au rectum. Ces puissants muscles qui entourent le tube digestif
(sphincters) permettent aux Nématodes d'ingérer de la nourriture malgré la
forte pression hydrostatique, et de déféquer une petite partie du contenu du
tube digestif.
La bouche des Nématodes libres comporte typiquement trois lèvres.
Les Nématodes prédateurs possèdent un stylet dont ils se servent pour
transpercer l'épiderme de leurs proies pour ensuite sucer leurs fluides.
BIO 2525 - Hiver 2003
Les Nématodes -
49
Excrétion
Il n'y a pas de protonéphridies chez les Nématodes. Chez certains
d'entre eux on retrouve des cellules de Rénette, dont le fonctionnement
n'est pas bien connu. Les déchets azotés sont rejetés sous forme d'ammoniac chez les formes parasites, et sous forme d'urée ou d'acide urique chez
les Nématodes du sol.
Reproduction
Les Nématodes sont dioïques. Le mâle possède des spicules pour garder ouvert le pore anal de la femelle lors de l'accouplement. Le système
reproducteur et le tube digestif des mâles et des femelles débouchent tous
deux dans le cloaque. Les spermatozoïdes n’ont ni flagelle ni de cils chez
les Nématodes (spermatozoïdes amiboïdes).
Écologie
Les Nématodes sont un des embranchements qui ont le plus de succès,
mais notre connaissance de ces animaux est très limitée. Morphologiquement, c'est un groupe très homogène. La grande similarité et la petite taille
des espèces décrites laisse croire à certains spécialistes qu'il pourrait exister
près d'un million d'espèces de Nématodes.
Les Nématodes du sol causent chaque année de lourds dommages aux
plantes cultivées par l'homme. On estime que chaque année aux États-Unis
plus de 100 M $ en nématicides sont employés pour réduire les dommages
causés au maïs, au blé et au tabac.
Les Nématodes parasites causent également des problèmes à l'homme.
Onchocerca volvulus est un nématode transmis par les mouches noires en Afrique de l'Ouest et en Amérique Centrale et qui cause de douloureuses démangeaisons et éventuellement la cécité. Les dommages sont causés par les
larves qui s'accumulent dans les tissus de l'homme (microfilaires) et qui
causent souvent une accumulation de fluides dans les membres (éléphantiasis).
Département de biologie, Université d’Ottawa
50 - Animaux: Structures et Fonctions
BIO 2525 - Hiver 2003
Les Mollusques -
51
Les Mollusques
L'embranchement des Mollusques (du latin molluscus = mou), le
deuxième embranchement le plus diversifié présentement, comprend
plus de 100,000 espèces vivantes. Ses représentants habitent principalement
le milieu marin, mais certains groupes ont colonisé avec succès les milieux
dulcicoles et terrestres.
Les Mollusques comprennent des animaux qui ont des formes et des
modes de vie très différents, comme l'huître, la limace et la pieuvre. C'est un
groupe qui a subi une radiation adaptative prononcée, et qui a jadis
dominé l'environnement marin.
Architecture et classification
Derrière la grande diversité de leurs formes, les Mollusques ont des
caractéristiques communes. Les Mollusques possèdent un pied ventral
musculeux, souvent cilié, qui joue un rôle dans la locomotion. Ils ont un
manteau qui enveloppe la masse viscérale dorsale et qui sécrète la coquille
composée principalement de carbonate de calcium (CaCO3). La coquille
forme l'armure de l'animal mais, contrairement aux Arthropodes, ne
l'entoure pas entièrement. Le manteau forme généralement un repli vers
l'intérieur de la coquille à la jonction du pied, la cavité formée par ce repli
(cavité du manteau ou cavité palléale) renferme typiquement les organes
respiratoires, les cténidies. Presque tous les Mollusques (sauf les Bivalves)
possèdent une radula qui est une structure en forme de râpe utilisée pour
l'alimentation.
Département de biologie, Université d’Ottawa
52 - Animaux: Structures et Fonctions
Figure 41. Caractéristiques des Mollusques.
Les caractéristiques ancestrales sont:
coquille et manteau entourant la masse
vicérale dorsale, pied ventral cilié, radula, et
cténidie dans la cavité du manteau (cavité
palléale). ©BIODIDAC
Manteau dorsal
Cténidie
Radula
Tube digestif
complet
Coquille
Corde nerveuse
Pied ventral cilié
ventrale
Il y a sept classes de Mollusques, mais 99% des espèces vivant actuellement appartiennent aux Bivalves (huître, moule, palourde) et aux Gastéropodes (limace, escargot). À ces deux classes principales, s'ajoutent deux
classes qui ont un intérêt particulier: celle des Polyplacophores parce que
ses représentants ressemblent à l'ancêtre hypothétique du groupe, et celle
des Céphalopodes (pieuvre, seiche, calmar) car c'est le groupe le plus évolué.
La grande diversité des formes chez les Mollusques est le résultat de
modifications au niveau manteau, de la coquille, de la masse viscérale et du
pied.
Contrairement aux Annélides, aux Arthropodes, et aux Vertébrés, les
Mollusques n'ont pas une organisation métamérique. On croit qu'ils dérivent d'animaux bilatéraux acoelomates avec un épiderme cilié comme les
Plathelminthes, qui auraient développé un coelome mais pas de métamères. (Le coelome des Mollusques est réduit, et au stade adulte est représenté
par la cavité qui entoure le coeur, la cavité péricardique). La séquence évolutive depuis l'ancêtre ressemblant à un ver plat, telle que développée à partir
des travaux de Yonge, aurait été la suivante. La concentration des cils sur la
surface ventrale, aurait augmenté la distinction entre la face ventrale et dorsale de ces animaux vermiformes. L'existence de ces animaux dépendait
également de la sécrétion de mucus par l'épiderme pour la locomotion et
pour la protection. Le durcissement de la couche de mucus sur la face dorsale aurait procuré une plus grande protection et donc un certain avantage
face aux compétiteurs. Éventuellement, l'intégration de composés de calcium (abondants dans l'eau de mer) aurait permis de renforcer la couche de
mucus dorsale et d'assurer encore plus de protection. Toutefois, cette nouvelle coquille réduit les surfaces d'échange, et pour compenser cette réduction, il y aurait eu un repli de l'épiderme vers l'intérieur au bord de la coquille
et le développement d'organes respiratoires protégés par la coquille. Cette
séquence aurait produit l'ancêtre des Mollusques actuels.
Cette hypothèse séduisante est maintenant sérieusement remise en question. Il existe encore plusieurs points obscurs, entre autres l'existence des
Mollusques sans coquille (la classe des Aplacophores), la ressemblance du
développement embryonnaire des Annélides et des Mollusques, et la présence de structures pairées suggérant une métamérisation chez certains
représentants de la classe des Monoplacophores.
Les Polyplacophores, Gastéropodes, Bivalves, et Céphalopodes
représentent des variations de l'architecture de l'ancêtre hypothétique.
BIO 2525 - Hiver 2003
Les Mollusques -
Figure 42. Vue latérale de l'anatomie interne
d'un chiton. © BIODIDAC
Artère
dorsale
Valves
Hémocoele
53
Manteau
Gonade
Intestin
Estomac
Atrium gauche
Radula
Ventricule
Cavité péricardiaque
Anneau
nerveux
Tête
Bouche
Oesophage
Pied
Gonopore
gauche
Glande Cordon nerveux
digestive
pédieux
Anus
Néphridiopore
gauche
Les Polyplacophores (chitons) sont des animaux marins benthiques
des zones littorales et qui se nourrissent principalement d'algues microscopiques poussant sur les substrats durs. Leur architecture ressemble beaucoup
à celle de l'ancêtre hypothétique. Leur forme aplatie et le pied bien développé leur permet de se déplacer sur le substrat et de résister à l'action des
vagues. La coquille est toutefois modifiée; elle est formée de plusieurs plaques, les valves, et permet de mieux épouser le contour de substrats inégaux.
Les cténidies sont disposées de chaque côté de l'animal.
Figure 43. Anatomie d’un Gastéropode. ©
BIODIDAC
Manteau
Cavité du manteau
Intestin
Coquille
Cténidie
Coeur
Anus
Glande
digestive
Tentacule
céphalique
Chez les Gastéropodes (escargots, bigorneaux, limaces) il y a, par rapport à l'architecture de l'ancêtre hypothétique, une torsion des organes internes qui amène les cténidies et l'anus au dessus de la tête. Les facteurs qui ont
pu donner un avantage aux animaux ayant cette torsion demeurent obscurs.
Ce pourrait être pour empêcher le colmatage de la cténidie par les particules
resuspendues par les déplacement de l'animal, ou encore pour concentrer les
structures importantes là où elle peuvent être bien protégées. Il est possible
que se soit au stade larvaire que cette torsion procure un avantage.
Tete
Pied
Bouche
Figure 44. Schéma de l’anatomie interne de
la palourde, un Bivalve. L’eau est aspirée par
le siphon inhalant, filtrée par les cténidies,
puis expulsée par le siphon exhalant. ©
BIODIDAC
Palpe labial
Cténidies
Les Bivalves (moule, huître, coquille Saint-Jacques) ont, comme leur
nom l'indique, une coquille divisée en deux valves reliées par une charnière
dorsale. Ce sont des animaux sédentaires qui se nourrissent en filtrant l'eau.
Le manteau des Bivalves a des extensions, les siphons, qui servent à aspirer
et expulser l'eau de sa cavité. Les cténidies sont hypertrophiées et transformées en organes de filtration. La radula, par contre, ayant peu d'utilité pour
ces filtreurs, est absente.
Siphon
exhalant
Pied
Siphon
inhalant
Département de biologie, Université d’Ottawa
54 - Animaux: Structures et Fonctions
Figure 45. Anatomie interne du calmar. ©
BIODIDAC
Caecum
Oesophage
Cerveau
Ganglion
cérébral
Ganglion
pédal
Ganglion
viscéral
Estomac
Glandes
digestives
Gonade
Manteau
Coquille
Cavité du
manteau
Bras
Coeur
systémique
Coeur branchial
Néphridie
Cténidie
Ventouses
Siphon
Bec
Tentacule
Radule
Anus
Gonoducte
Poche
d'encre
Intestin
Glande
salivaire
Les Céphalopodes sont des animaux très mobiles, chez qui la coquille
a perdu de l'importance, et peut être entièrement recouverte par le manteau
(comme chez la seiche). Ce sont des prédateurs actifs, capables d'une locomotion rapide, et dotés de structures leur permettant de détecter et de capturer des proies mobiles. Leur architecture et leur morphologie interne, très
différentes de celles des autres Mollusques, sont le reflet de leur mode de vie.
Locomotion
Les cils et le mucus jouent un rôle dans la locomotion des chitons et des
Gastéropodes, comme chez les vers plats qui ont un mode de vie libre.
Plusieurs Bivalves ne se déplacent pas du tout, et leur pied est transformé en filaments collants (les byssus) qui servent à attacher l'animal au
substrat. Les Bivalves qui vivent dans les sédiments doivent toutefois se
déplacer pour éviter d'être enfouis. Leur pied musculeux est utilisé pour tirer
l'animal. Le squelette hydrostatique permet de modifier la forme du pied qui
peut alors pénétrer dans les sédiments, puis servir de point d'ancrage pour
que la contraction des muscles permettent à l'animal de se tirer vers l’avant.
Les Céphalopodes se déplacent principalement en projetant l'eau contenue dans la cavité du manteau par un siphon, un peu à la manière des
moteurs à réaction. L'eau est expulsée lors de la contraction des muscles du
manteau, et le siphon peut être orienté de manière à diriger l'animal vers
l'endroit voulu.
Respiration et circulation
Tous les Mollusques aquatiques ont des cténidies. La ventilation de ces
organes respiratoires est assurée par le mouvement de l'eau qui est provoqué
par l'action des cils ou la contraction des muscles de la cavité du manteau.
Les Gastéropodes terrestres ont un poumon, qui est une simple invagination du manteau avec une petite ouverture vers l'extérieur afin de limiter les
pertes d'eau.
BIO 2525 - Hiver 2003
Les Mollusques -
55
Le système circulatoire de la plupart des Mollusques est ouvert et ressemble à celui des Arthropodes. Le sang pénètre dans les coeur par les
ostia et est pompé dans les diverses régions du coeur le long d'artères. Ce
sang baigne les tissus et revient dans la cavité qui entoure le coeur, la cavité
péricardique pour être pompé à nouveau.
Les Céphalopodes ont cependant un système circulatoire fermé qui
est beaucoup plus efficace et peut supporter les taux métaboliques élevés
associés à la nage rapide. Ces animaux ont deux coeurs, un coeur branchial
qui pompe le sang vers les cténidies pour y être oxygéné, et un coeur systémique qui repompe le sang dans toutes les régions du corps. Cet arrangement permet de maximiser la redistribution de l'oxygène en éliminant le
mélange de sang oxygéné avec celui qui est chargé de gaz carbonique.
Alimentation et digestion
La radula est impliquée dans l'alimentation de tous les Mollusques, sauf
évidemment chez les Bivalves qui en sont dépourvus. Cette structure en
forme de râpe est bien adaptée au broutage des algues sur les substrats durs.
Chez les Gastéropodes prédateurs, elle est transformée, et peut servir de
lance.
Figure 46. Radula d'un mollusque brouteur. ©
BIODIDAC
Sac de la radula
Radula
Odontophore
Chez les Bivalves, les particules filtrées par les cténidies sont imbibées
de mucus et acheminées vers la bouche sous l'action de mouvements ciliaires. Dans l'estomac, elle sont triées et exposées à l'action des enzymes digestives. On retrouve chez les Bivalves un stylet cristallin qui n'est autre chose
qu'un cône d'enzyme digestives cristallisées. Ce stylet est mis en mouvement
par l'action des cils, et est lentement râpé sur une structure semblable à une
meule, le moulin gastrique.
Département de biologie, Université d’Ottawa
56 - Animaux: Structures et Fonctions
Figure 47. Détail de l’appareil digestif d’un
Bivalve illustrant le style cristallin et le moulin
gastrique. © BIODIDAC
Particules
ingérée
Oesophage
Moulin gastrique
Estomac
Bouche
Style
crystallin
Caeca
digestifs
Sac du
style
Region
du tri
Intestin
Reproduction
La reproduction est sexuée chez les Mollusques. La plupart sont dioïques, mais plusieurs Bivalves et Gastéropodes sont hermaphrodites. Les
gonades se développent dans la cavité péricardique. La plupart des Bivalves n'ont pas d'organes copulateurs et relâchent leur gamètes dans l'eau.
Chez les Gastéropodes terrestres, la fécondation est toujours interne.
Le zygote de plusieurs Mollusques se développe en larve trochophore
semblable à celle de certains Annélides, puis en larve veliger qui est unique
aux Mollusques.
Défenses
Les Mollusques des zones intertidales sont équipés pour résister à la dessiccation entre les marées hautes (opercule des Gastéropodes, valves des
Bivalves). Les Gastéropodes pulmonés peuvent sceller leur coquille et
entrer en dormance pour survivre aux périodes sèches.
Les pieuvres et les seiches peuvent relâcher de l'encre pour confondre
leurs attaquants; cet encre forme un écran visuel et chimique qui leur laisse le
temps de s'enfuir.
Écologie
Les Mollusques sont présents dans tous les habitats marins et sont indispensables au maintien des réseaux trophiques. La moule zébrée, récemment
introduite dans les Grands Lacs, cause présentement de graves problèmes
aux canalisations d'eau potable. Relativement petite, sans prédateurs, elle
connaît présentement une explosion démographique, et risque de complètement transformer le réseau trophique des Grands Lacs. Elle a été signalée
dans le canal Rideau pour la première fois en 1990, et elle poursuit présentement la phase exponentielle de l’accroissement de son abondance.
BIO 2525 - Hiver 2003
Les Annélides -
57
Les Annélides
Les Annélides modifient l’architecture eucoelomate que nous avons
découverte chez les Mollusques en la poussant un peu plus loin. Au lieu
d’avoir un coelome et toutes les structures qui lui sont associées, ils ont une
série d’unités répétées qui contiennent chacune une cavité interne remplie de
fluide. Cet arrangement d’unités répétées donne une apparence segmentée
aux Annélides, une homologie sérielle. Cette transformation de l’architecture est appelée métamérisation, et chaque segment produit est un métamère.
Dans la forme ancestrale, tous les métamères sont semblables, et les
structures dérivées de l’ectoderme et du mésoderme sont répétées dans
chaque segment. On peut presque considérer chaque segment comme un
organisme indépendant, avec son propre système excréteur, des muscles circulaires et longitudinaux servant à faire fonctionner le squelette hydrostatique, et un ganglion pour coordonner les influx nerveux dans le métamère.
On retrouve également une paire de métanéphridies pour filtre le fluide
coelomique et éliminer les déchets métaboliques, et des gonades pairées
dans la paroi du septa de chaque métamère.
Figure 48. Coupe latérale de la partie
antérieure d’un lombric illustrant les organes
internes. © BIODIDAC
Oesophage
Vésicules
séminales
Gésier
Vaisseau sanguin
dorsal
Jabot
Coeurs
Intestin
Pharynx
Ganglion
cérébral
Prostomium
Bouche
Ganglion sousoesophagiens
Réceptacles
séminaux
Ovaire
Testicules
Cordon
nerveux
Vaisseau sanguin
ventral
Département de biologie, Université d’Ottawa
58 - Animaux: Structures et Fonctions
Cependant, les structures dérivées de l’endoderme ne sont pas métamériques. L’apparition d’un tube digestif complet peut être considéré comme
un grand progrès dans l’évolution animale car elle permet une spécialisation
des différents sections et une meilleure digestion. Toutefois, cela cause un
problème potentiel pour les segments adjacents à la partie antérieure du tube
digestif où la digestion n’est pas commencée, et pour les segments les plus
postérieurs recevant une nourriture déjà complètement digérée et sans valeur
nutritive. Le développement d’un système circulatoire fermé qui alimente
toutes les parties du corps permet de résoudre ce problème.
Le succès des Annélides est attribué en grande partie à leur squelette
hydrostatique segmenté. Chaque partie du corps peut changer de forme
sans affecter les autres. Chez les vers de terre (Oligochaete), le diamètre et
la longueur de chaque segment peut varier indépendamment. Chez les vers
marins (Polychaetes) chaque coté peut bouger indépendamment.
Architecture et Classification
Les Annélides sont un des rares embranchements à avoir colonisé l'environnement marin, dulcicole et terrestre. C’est le groupe d'animaux vermiformes qui a en moyenne la plus grande taille. On attribue ce succès à la
présence d'un coelome véritable. Notez que près de 90% des espèces
vivant actuellement possèdent un véritable coelome (Annélides, Mollusques, Arthropodes, Chordés). Un autre facteur qui peut expliquer le succès des Annélides est la métamérisation, ou la division du corps en
plusieurs unités (appelées des métamères ou segments).
Figure 49. Éléments métamériques chez les
Annélides.
Septa
Néphrostome
Vaisseau
dorsal
Intestin
Vaisseau
ventral
Cordon nerveux
Ganglion
BIO 2525 - Hiver 2003
Néphridiopore
Les Annélides ont un corps segmenté. Chez les membres les plus primitifs les métamères sont presque tous semblables. Ces métamères dérivent du
mésoderme, et les organes mésodermiques sont arrangés de façon métamérique: muscles, système circulatoire, système respiratoire, système osmorégulateur et les gonades. Par contre, les organes qui dérivent de
l'endoderme, comme le tube digestif, ne sont pas métamériques.
Chez le lombric, ou ver de terre, chaque métamère est séparé par des
cloisons d'origine mésodermique: les septa. Cette division du coelome en
compartiments indépendants permet d'améliorer l'efficacité du squelette
hydrostatique. Elle permet également à l’animal d’effectuer des ondulations
lentes et un mouvement péristaltique. L'épiderme des Annélides forme également des soies ou des parapodes qui sont utilisées pour la locomotion.
Les Annélides -
Figure 50. Segmentation du corps du ver de
terre, Lumbricus terrestris (Oligochaete) ©
BIODIDAC
Pygidium
Septa
Peristomium
59
Chez le lombric, les segments sont apparemment semblables extérieurement, sauf les deux premiers et le dernier. Le premier segment, situé devant
la bouche, est appelé le prostomium. La bouche est située sur le deuxième
segment, le péristomium. Le dernier segment, quant à lui, est appelé le
pygidium.
La paroi corporelle des Annélides est formée de plusieurs couches. Il y
a une cuticule secrétée par l'épiderme sous-jacent. Sous l'épiderme se
trouve une couche de muscles circulaires, et une couche de muscles longitudinaux.
Il y a trois classes principales d'Annélides. Les Polychètes (du grec
polys= plusieurs, et chaete= soie ou long poil) sont caractérisés par la présence de nombreuses soies souvent portées sur des parapodes de formes
très variables. Les Oligochètes (du grec oligos= peu) ont des soies réduites
ou de très petite taille et ne possèdent pas de parapodes. Les Hirudinées
(du latin hirudo= sangsue), ou sangsues, sont aplatis dorso-ventralement et
ont des ventouses sur le prostomium et le pygidium.
Locomotion
La métamérisation du coelome permet un nouveau type de mouvement: le mouvement péristaltique. L'acquisition de ce moyen de locomotion a permis aux premiers Annélides de coloniser un milieu auquel les
autres organismes vermiformes n'avaient pas accès, soit les sédiments riches
en matière organique, et pourrait être à l'origine de leur succès.
Le mouvement péristaltique fait intervenir le squelette hydrostatique
et les soies.
Figure 51. Mouvement péristaltique chez un
Oligochaete. © BIODIDAC
La contraction des muscles circulaires d'un segment provoque son allongement et la rétraction des soies ce qui fait avancer l'extrémité antérieure du
segment. Ensuite, les muscles longitudinaux se contractent. Cette action est
accompagnée de l'extension des soies qui s'ancrent dans le substrat, et le segment se raccourcit en tirant vers l'avant l'extrémité postérieure du segment.
Cette action se propage de l'avant vers l'arrière du ver lui permettant d'avancer. Notez que la contraction des muscles circulaires provoque l'étirement
des muscles longitudinaux et vice-versa. L'enfouissement est facilité par
l'ingestion des sédiments.
Département de biologie, Université d’Ottawa
60 - Animaux: Structures et Fonctions
Figure 52. Coupe transversale de la paroi
corporelle d’un ver de terre illustrant les soies
et la musculature associée. © BIODIDAC
Soie
Muscle rétracteur
Les parapodes des Polychètes errants leur permettent de marcher rapidement à la surface des sédiments et de se déplacer dans des tunnels. Les
ondulations du corps permettent également de se servir des parapodes
comme des rames et de nager. Les soies jouent un rôle important dans la
locomotion et permettent à l'animal de s'ancrer pour exercer une poussée.
Figure 53. Locomotion chez Nereis, un
Polychaete. © BIODIDAC
Les ventouses des Hirudinées leur permettent de ramper sur les substrats durs comme la chenille arpenteuse (un mouvement qui rappelle celui du
jouet Slinky). Les sangsues peuvent également nager en faisant onduler leur
corps aplati.
Figure 54. Locomotion chez la sangsue
(Hirudinae). © BIODIDAC
BIO 2525 - Hiver 2003
Les Annélides -
61
Respiration et circulation
Figure 55. Coupe transversale de la paroi
corporelle d’un ver de terre. © BIODIDAC
Cuticule
La respiration chez le lombric se fait par diffusion au travers de la cuticule perméable. Les glandes de l'épiderme produisent continuellement du
mucus qui maintient la surface humide, et permet ainsi à l'oxygène de diffuser vers l'intérieur de l'animal.
La forme relativement massive des Annélides nécessite une circulation
efficace de l'oxygène et des éléments nutritifs. Chez les lombrics, le système
circulatoire fermé est formé de capillaires entourant le tube digestif, de
vaisseaux sanguins longitudinaux qui parcourent tout le corps, et de coeurs
latéraux qui pompent le sang dans le système circulatoire. Le sang des lombrics contient un pigment respiratoire qui augmente l'efficacité du transport
de l'oxygène: l'hémoglobine. Ce pigment est en solution dans le sang, et
n'est pas contenu dans des cellules spécialisées comme chez les Vertébrés.
Muscles circulaires
Muscles longitudinaux
Les Polychètes marins qui vivent dans des terriers ou des tunnels ont
plus de difficulté à se procurer de l'oxygène. Ils possèdent souvent des branchies, et la surface des parapodes est fréquemment impliquée dans les
échanges respiratoires. Les mouvements du ver dans son tunnel font circuler l'eau et aident à renouveler l'oxygène.
Alimentation et digestion
Figure 56. Coupe latérale du lombric illustrant
les différentes parties du tube digestif. ©
BIODIDAC
Pharynx
(pomper)
Jabot
(entreposer)
Gésier
(broyer)
Les lombrics sont des détritivores qui ingèrent la terre et en retirent le
matériel organique. Leur pharynx musculeux leur permet d'avaler la terre
qui est par la suite broyée dans le gésier. Le bol alimentaire voyage le long du
tube digestif grâce aux contractions des muscles entourant l'intestin qui provoquent le péristaltisme.
La paroi du tube digestif forme un repli dorsal, le typhlosole, qui augmente la surface de contact entre les aliments ingérés et la surface de diffusion des aliments digérés.
Intestin
(assimiler)
Figure 57. Coupe transversale d’un lombric
illustrant les structures associées au tube
digestif. Notez la présence de tissu
chloragogue, dans lequel a lieu la synthèse
du glycogène et des gras, et qui est
lâchement associé au typhlosole et à
l’intestin. © BIODIDAC
Tissu chloragogue
Typhlosole
Lumière de l’intestin
Musculature de
l’intestin
Département de biologie, Université d’Ottawa
62 - Animaux: Structures et Fonctions
Les Polychètes peuvent également être des détritivores fouisseurs, mais
certains sont des suspensivores et d'autres des prédateurs. Les sangsues sont
la plupart des détritivores et des prédateurs. Certaines se nourrissent du
sang des Vertébrés (elles sont hématophages). Ces dernières ont typiquement un jabot et de nombreux caeca qui servent à emmagasiner le sang
dont elles se gorgent, ce qui leur permet de survivre entre deux repas éloignés.
Excrétion et osmorégulation
Figure 58. Métanéphridie d’un lombric. ©
BIODIDAC
Néphridiopore
La présence du fluide coelomique facilite l'excrétion des déchets métaboliques. Le fluide est constamment filtré par les métanéphridies. Les
Annélides possèdent deux métanéphridies par segment. Chaque métanéphridie est composée d'un néphrostome cilié qui s'ouvre dans le segment
précédent et qui fait circuler le liquide coelomique dans un tubule qui est
entouré de capillaires. Chaque métanéphridie s'ouvre vers l'extérieur par un
néphridiopore par lequel sont rejetés les déchets métaboliques. Chez le
lombric, les déchets azotés sont rejetés principalement sous forme d'urée. Il
y a réabsorption partielle des sels et de l'eau le long du tubule, mais les métanéphridies ne constituent pas un système osmorégulateur très efficace.
Néphrostome
Système nerveux
Figure 59. Coupe latérale de la partie
antérieure du lombric illustrant la
concentration des structures nerveuses dans
la tête (céphalisation). © BIODIDAC
Nerfs latéraux
Ganglions
cérébraux
Ganglion
circumpharyngien
Ganglions
suboesophagiens
Les structures sensorielles sont réduites chez le lombric, mais comprennent des organes photorécepteurs. La base des soies est fréquemment innervée et ces structures servent également d'organes mécanorécepteurs. Les
Polychètes prédateurs, tels Nereis, ont des yeux mieux développés.
Corde nerveuse
ventrale
Figure 60. Schéma de la structure de l’oeil de
Nereis montrant la disposition des cellules
photoréceptrices. © BIODIDAC
BIO 2525 - Hiver 2003
Le système nerveux des Annélides est bien développé avec une concentration de ganglions à l'extrémité antérieure (céphalisation) et une corde
nerveuse ventrale qui se ramifie en nerfs segmentaires ou périphériques
dans chaque segment.
Reproduction
La reproduction chez les Annélides est sexuée, et ces animaux sont
généralement hermaphrodites. Le système reproducteur est bien développé et comprend plusieurs testicules et ovaires. Lors de l'accouplement, le
sperme est transféré d'un individu à l'autre et stocké dans le réceptacle séminal où il est entreposé. La fertilisation des oeufs a lieu après l'accouplement.
Le transfert du sperme se fait le long de deux sillons formés par des replis de
la cuticule ce qui réduit les chances d'autofertilisation.
Les Annélides -
Figure 61. Accouplement chez le ver de terre.
© BIODIDAC
Ovaires
Réceptacles
séminaux
(2e)
Réceptacles
séminaux
(1ers)
9
Ouvertures
d’oviductes
Clitellum
12 15
37
32
32
63
37
15 12 9
Ouverture des
Testicules
Testicules
vas deferens
(1ers)
(2e)
Clitellum
Chez les Oligochètes et les Hirudinées, les oeufs sont relâchés dans
un cocon secrété par le clitellum. Le sperme est alors relâché dans le cocon
et la fertilisation y a lieu. Le cocon, où éclosent les oeufs, glisse ensuite vers
la tête avec un tube de mucus. Lorsqu’il y a une larve dans le cycle vital, elle
est de type trocophore.
Figure 62. Formation du cocon chez le ver de
terre. © BIODIDAC
Une parenthèse sur la reproduction
Reproduction sexuée ou asexuée?
Asexuée
Avantages
Sexuée
Économique et
rapide
Maintien la variabilité
Combinée à la sélection naturelle, augmente le taux d'évolution
Inconvénients
Uniformité de la
descendance
coûteux, plus lent
Si sexuée, monoïque ou dioïque?
Monoïque
Dioïque
Avantages
Division du travail
Potentiel reproducteur
plus grand
Une rencontre permet
d'avoir deux "mères"
Pas de danger d'autofertilisation
Désavantages
Danger d'autofertilisation
mâles "inutiles"
Une seule mère par rencontre
Adaptations
Protandrie
Types d'organismes
Lents, sédentaires,
rares ou avec un fort
taux de mortalité juvénile
Bonne locomotion, qui
vivent en population dense,
ou avec un faible taux de
mortalité juvénile
Département de biologie, Université d’Ottawa
64 - Animaux: Structures et Fonctions
Qui fait quoi?
Taxon
Asexuée
Monoïque
Dioïque
Protozoaires
Sarcomastigophores
++
Apicomplexes
++
+
Ciliés
++
+
Porifères
++
++
+
Hydrozoaires
+
++
++
Schyphozoaires
+
Anthozoaires
+
++
Turbellariés
+
++
Trématodes
++
++
Cestodes
++
++
Cnidaires
++
++
Plathelminthes
Nématodes
+
+
++
Annélides
Polychètes
++
Oligochètes
++
Hirudinées
++
Écologie
Les Annélides sont très abondants et servent de proies pour de multiples organismes (poissons, oiseaux, rongeurs, amphibiens, et de nombreux
invertébrés). Les lombrics aident à décomposer la matière organique et à
aérer le sol, augmentant ainsi sa fertilité. Les pâturages supportent typiquement une biomasse plus importante de vers de terre que de bétail.
Les Polychètes sédentaires se nourrissent des particules qui sédimentent. Leur forme, leurs tentacules, et leur mode d'alimentation sont analogues à ceux des concombres de mer. C'est un bon exemple de structures
analogues et de convergence.
BIO 2525 - Hiver 2003
Les Arthropodes -
65
Les Arthropodes
L’embranchement des Arthropodes est celui qui a le plus de succès sur
notre planète. On retrouve des Arthropodes en abondance dans tous les
habitats, des pics de montagne neigeux aux fosses abyssales, et des déserts
aux forêts tropicales. La caractéristique principale de ce groupe est la présence d'appendices articulés (grec Arthron= articulation) et d'un exosquelette. Ce dernier est formé d'une cuticule qui recouvre entièrement
l'extérieur de l'animal et même la portion antérieure et postérieure du tube
digestif.
Architecture et classification
La cuticule, qui est sécrétée par l'épiderme, est rigide. Elle est composée de deux couches principales: l'épicuticule et la procuticule (subdivisée
en exocuticule et endocuticule). La rigidité de la cuticule provient de la
procuticule composée de chitine (hydrate de carbone similaire à la cellulose)
dans une matrice de protéines. L'ensemble est durci (tanné) par l'action de
phénols oxydés en quinones qui relient la matrice de fibrilles de chitine aux
autres protéines de l'endo et exocuticule. Cette réaction est appelée sclérification. Chez les Crustacés s'ajoutent des dépôts de carbonate de calcium
et de phosphate de calcium. L'épicuticule est formée de protéines et de cires
hydrophobes (surtout chez les Insectes); son rôle est d'imperméabiliser la
cuticule.
Figure 63. La cuticule des Arthropodes. La
mince épicuticule est imprégnée de cires qui
l’imperméabilisent. © BIODIDAC
Épicuticule
Exocuticule
Endocuticule
Épiderme
Département de biologie, Université d’Ottawa
66 - Animaux: Structures et Fonctions
Comparativement au squelette hydrostatique des Annélides, par
exemple, l'exosquelette des Arthropodes est beaucoup plus robuste et permet des mouvements plus efficaces. Toutefois la sécrétion de la cuticule
exige un investissement d'énergie considérable, et le squelette ajoute beaucoup de poids à l'animal. La présence d’un exosquelette ne permet pas une
croissance continue; les Arthropodes doivent donc muer.
Les Arthropodes ont en commun une organisation métamérique avec
une spécialisation de certaines régions du corps (tagmose), la présence
d'appendices pairés et de pattes articulées. L'embranchement se divise en
trois sous-embranchement principaux d’après le type d’appendices: les Chélicérates, les Crustacés et les Uniramés.
Figure 64. Tagmes d’un Chelicerate. ©
BIODIDAC
Prosome
Les Chélicérates sont représentés par la classe des Arachnides (araignée, scorpion, tique, limule). Ces animaux n'ont pas d'antennes et sont
munis de chélicères qui portent un croc qui sert à injecter le venin. Leur
corps est divisé en deux parties: le prosome (tête et thorax) et l'opisthosome (abdomen) reliés par un rétrécissement du corps, le pédicelle. Les
Arachnides ont 4 paires de pattes uniramées.
Opisthosome
Figure 65. Tagmes d’un Crustacé. ©
BIODIDAC
Cephalothorax
Abdomen
Figure 66. Tagmes d’un Insecte. ©
BIODIDAC
Tête Thorax
Abdomen
Les Crustacés (homard, copépode, balane) sont les maîtres du milieu
marin. Leurs corps est généralement divisé en deux tagmes: le céphalothorax et l'abdomen. Ils possèdent deux paires d'antennes, des mandibules,
deux paires de maxilles et des branchies sur les segments de l'abdomen.
Leurs appendices sont biramés et sont souvent similaires sur la majorité des
segments (homologie sérielle).
Les Insectes font partie du sous-embranchement des Uniramés, avec
les millipèdes et centipèdes. Ils sont caractérisés par la présence d'une seule
paire d'antennes, de mandibules, de une ou deux paires de maxilles, et de
trois paires de pattes. Leur corps est divisé en trois tagmes: la tête, le thorax,
et l'abdomen. La plupart des Insectes ont deux paires d'ailes sur le thorax.
Locomotion
L'exosquelette et la présence d'appendices articulés procure aux
Arthropodes un avantage locomoteur marqué sur les animaux vermiformes. D'une part, l'exosquelette procure la rigidité nécessaire au mouvement,
fournit des points d'attache solides pour les muscles et des points d'appui
BIO 2525 - Hiver 2003
Les Arthropodes -
67
pour des mouvement de levier. D'autre part, les appendices permettent à
l'animal de se déplacer sans avoir à utiliser toute sa musculature comme chez
les animaux qui dépendent d'un squelette hydrostatique.
Figure 67. Musculature du thorax et de la
patte associée à la marche. © BIODIDAC
Les articulations des arthropodes ne permettent des mouvements que
dans un seul plan (comme la reliure d'un livre). Par contre, les appendices
sont composés de plusieurs unités dont les articulations sont orientées dans
différents plans ce qui permet de déplacer l'extrémité de l'appendice dans
toutes les directions.
Figure 68. Patte d’un Arthropode illustrant les
plans de flexion de chaque articulation.
Les insectes qui ont des ailes (ptérygotes) ont un grand avantage car ils
peuvent se déplacer rapidement sur de grandes distances. Les insectes les
plus primitifs (comme les libellules) se servent de muscles antagonistes et de
leviers pour mouvoir leurs ailes . Les insectes les plus évolués (les mouches
et les abeilles) utilisent des muscles qui ne sont pas directement attachés à
l'aile, mais plutôt au thorax. Leur action entraîne une déformation du thorax
qui actionne les ailes. L'avantage de cette approche est que le système entre
en résonnance et réduit ainsi la dépense musculaire.
Respiration et circulation
La cuticule réduit énormément les échanges gazeux ou osmotiques au
niveau de l'épiderme. Les Arthropodes sont donc munis d’organes spécialisés pour acquérir de l'oxygène.
Département de biologie, Université d’Ottawa
68 - Animaux: Structures et Fonctions
Figure 69. Détail du poumon interne d’une
araignée. © BIODIDAC
Les araignées ont un poumon interne qui est composé de feuillets de
tissus disposés comme les feuilles d'un livre, ce qui permet d'augmenter la
surface de contact. Le poumon est ventilé par les mouvements de l'abdomen et l'action du squelette hydrostatique interne.
Les Crustacés ont des branchies protégées par la carapace qui forme
une chambre branchiale. Les crabes terrestres ont des branchies beaucoup
plus petites que ceux qui sont aquatiques, ce qui leur permet de réduire les
pertes d'eau. Ces crabes ne peuvent toutefois vivre dans l'eau, leurs branchies ne leur permettant pas d'extraire suffisamment d'oxygène.
Figure 70. Le système trachéen d’un insecte.
© BIODIDAC
Spiracle
Sac aérien
Trachéole
Muscle
Les Insectes ont un système respiratoire unique et extrêmement efficace: le système trachéen. La cuticule est percée de pores, les spiracles
munis de poils hydrophobes. Ces pores mènent à un réseau de trachées et
de trachéoles qui peuvent occuper près de 50% du volume interne de
l'insecte. Les trachéoles se ramifient en tubules qui entourent les muscles et
les organes. Ces tubules sont remplis de fluide trachéolaire. La ventilation
est assurée par des sacs aériens qui pompent ou expulsent l'air suivant les
mouvements et contractions de l'animal. Dans les tissus très actifs, comme
les muscles alaires, les métabolites sécrétées font augmenter la pression
osmotique entre les cellules. Le fluide contenu dans les tubules est aspiré par
osmose dans les tissus, ce qui crée une pression négative dans les trachéoles
qui vont aspirer l'air de l'extérieur. Le fluide permet les échanges gazeux et
augmente l'efficacité du système.
Les Arthropodes ont un système circulatoire ouvert, leur sang n'est
donc pas continuellement dans les vaisseaux sanguins mais baigne les organes internes. Le coeur pompe le sang (hémolymphe) contenu dans la cavité
péricardique par les ostia et le propulse vers les différentes régions du
corps. La cavité interne est divisée par des diaphragmes, ce qui induit des
courants et réduit le mélange du sang nouvellement pompé et celui déjà présent dans la cavité interne.
Figure 71. Anatomie interne de l’écrevisse. ©
BIODIDAC
Coeur
Ostia
Coelome
L'hémolymphe des Arthropodes peut contenir des pigments respiratoires qui augmentent l'efficacité du transport de l'oxygène et du gaz carbonique vers les organes respiratoires. Les insectes n'ont typiquement pas de
pigments respiratoires; leur système trachéen est suffisamment efficace
pour qu'ils puissent s'en passer.
BIO 2525 - Hiver 2003
Les Arthropodes -
69
Alimentation et digestion
On retrouve toutes les stratégies alimentaires chez un groupe aussi vaste
et diversifié que les Arthropodes. Ces spécialisations alimentaires sont typiquement associées à des adaptations au niveau des appendices buccaux et du
tube digestif.
Seule la partie centrale du tube digestif est utilisée pour la digestion car
les parties antérieure et postérieure sont recouvertes de cuticule.
Les araignées sont des prédateurs qui paralysent leurs proies à l'aide de
venin injecté par les crocs des chélicères. Elles injectent alors leurs enzymes digestives dans la proie et sucent ensuite le liquide produit. Elle peuvent
emmagasiner la nourriture dans des caeca.
Les Crustacés sont typiquement filtreurs (zooplancton) ou détritivores
(écrevisse, homard). Leurs appendices servent à créer un courant qui amène
les particules à la bouche.
Les pièces buccales des insectes sont modifiées, parfois de façon surprenante, selon le type d'alimentation. Par exemple, la sauterelle est un brouteur
qui possède de fortes mandibules très sclérifiées qui résistent à l'abrasion
causée par la silice contenue dans les tissus de nombreuses plantes. Le
moustique possède une trompe piqueuse qui lui permet d'injecter un anticoagulant et d'aspirer le sang. Le papillon a une longue trompe suceuse.
Figure 72. Modification des pièces buccales
chez les Insectes. Le moustique (en haut à
gauche) a des appendices piqueurs. La
mouche (en bas à gauche) des pièces
buccales lécheuses. Le papillon (à droite) a
une trompe lui permettant d’aspirer le nectar.
© BIODIDAC
Excrétion et osmorégulation
L'excrétion se fait par des organes spécialisés, et la forme sous laquelle
les déchets azotés sont éliminés est généralement liée à l'environnement où
l'animal vit. Les araignées ont des glandes coxales et éliminent leurs déchets
sous forme d'urée ou d'acide urique. Les Crustacés ont des glandes antennaires et éliminent leurs déchets azotés sous forme d'ammoniac.
Département de biologie, Université d’Ottawa
70 - Animaux: Structures et Fonctions
Figure 73. Glande antennaire de l’écrevisse.
© BIODIDAC
Figure 74. Schéma illustrant l’excrétion des
déchets azotés par les tubes de Malpighi. ©
BIODIDAC
Acide urique
K+
H2O
K+
H2O
Les Insectes ont un organe caractéristique: les tubes de Malpighi. Les
déchets azotés sont rejetés sous la forme de cristaux d'acide urique qui précipitent dans l'intestin à cause du faible pH. Ils peuvent donc éliminer les
déchets azotés avec un minimum de pertes d'eau.
Cycle biologique
La reproduction chez les Arthropodes est sexuée et les animaux sont
dioïques. Il y a généralement plusieurs stades larvaires dont la morphologie
et l'écologie diffèrent de celles du stade adulte (métamorphose).
Chez les Insectes, la métamorphose peut être complète ou incomplète. Chez les sauterelles, par exemple, la métamorphose est incomplète et
les larves ressemblent beaucoup aux adultes (moins les ailes et les organes
génitaux). Par contre, chez les mouches et les papillons, la métamorphose
est complète. La larve est très différente de l'adulte, et il y a un stade pupe
au cours duquel la métamorphose s'effectue.
Défenses
L'exosquelette est la première ligne de défense des Arthropodes. Leur
petite taille et leur agilité peut également servir à tromper leurs prédateurs.
En fait, tous les moyens sont bons et se retrouvent chez certains représentants du groupe: mimétisme, venin, acides, mauvais goût, épines, etc.
Écologie
Les Arthropodes jouent un rôle important dans les chaînes alimentaires
de tous les habitats. En milieu aquatique, les Crustacés planctoniques permettent les transferts d'énergie des plantes aux poissons. En milieu terrestre,
les Insectes compétitionnent avec l'Homme pour la nourriture et sont vecteurs de multiples parasites, comme Plasmodium l’agent responsable de la
malaria .
Le grand succès des insectes peut s'expliquer par plusieurs facteurs. Leur
petite taille leur permet de coloniser des microhabitats. Le vol est un moyen
de défense et leur permet de se disperser facilement pour trouver de la nourriture ou exploiter des ressources temporaires. Leur exosquelette imperméable (grâce à l'épicuticule cireuse) offre protection contre les prédateurs et
contre la dessiccation, et offre un support qui permet une locomotion effi-
BIO 2525 - Hiver 2003
Les Arthropodes -
71
cace. La métamorphose et les différences entre les larves et les adultes permettent de réduire la compétition intraspécifique pour des ressources
limitées. La grande fécondité et la multiplication rapide des Insectes leur
permet d'exploiter les ressources alimentaires rapidement avant que d'autres
animaux en bénéficient, augmentant ainsi les chances de survie de l'espèce.
Enfin, leur association avec les plantes à fleur et la coévolution de ces deux
groupes leur a permis d'exploiter une source de nourriture abondante et
variée.
Département de biologie, Université d’Ottawa
72 - Animaux: Structures et Fonctions
BIO 2525 - Hiver 2003
Les Échinodermes -
73
Les Échinodermes
Les Échinodermes ont une symétrie radiale, et si ce seul trait était utilisé pour regrouper les animaux, on penserait qu'ils sont apparentés aux Cnidaires. Ce n'est pas le cas. Même si pendant une longue période les meilleurs
zoologistes regroupèrent tous les animaux à symétrie radiale dans l'embranchement Radiata, ce regroupement est maintenant désuet. Si on observe le
cycle de vie des Échinodermes, on réalise que la larve possède une symétrie
bilatérale, et que seul le stade adulte a une symétrie radiale.
Chez les Eucoelomates, il existe deux types de développement du coelome: schizocoele et enterocoele. Dans le type schizocoele, le mésoderme
se sépare pour former le coelome. C'est la caractéristique des Protostomiens. Dans le type enterocoele, caractéristique des Deutérostomiens dont
font partie les Échinodermes, le coelome se développe à partir de poches de
mésodermes du tube digestif.
Chez les Deutérostomiens, le coelome est formé de trois parties (coelome tripartite), dont l'une se transforme en système aquifère chez les
Échinodermes.
Figure 75. Coupe sagittale d’un pied
ambulacraire. © BIODIDAC
Ampoule
Canal latéral
Paroi corporelle
Pied ambulacraire
Muscles
rétracteurs
Muscle du podia
Ventouse
La plupart des Échinodermes actuels sont mobiles, mais à peine! Ils se
déplacent lentement à l'aide des pieds ambulacraires, la bouche orientée
vers le bas. Devenus mobiles après que leurs ancêtres aient acquis une symétrie radiale associée à un mode de vie sédentaire, ils ont hérités d'une architecture pentaradiale qui pose de nombreuses contraintes. Les Échinodermes
Département de biologie, Université d’Ottawa
74 - Animaux: Structures et Fonctions
les plus évolués et mobiles (concombres de mer, dollars des sable) s'éloignent d'ailleurs de plus en plus de la symétrie radiale, sans avoir une symétrie bilatérale parfaite et une importante céphalisation, mieux adaptées aux
déplacements dans une seule direction.
Architecture et classification
L'étoile de mer illustre bien les principales caractéristiques de l'embranchement.
Figure 76. Anatomie externe de deux étoiles
de mer : l’une vu de dessus, l’autre de
dessous. © BIODIDAC
Les Échinodermes ont une symétrie radiale d’ordre 5 (symétrie pentaradiale). Comme tous les animaux à symétrie radiale, ils n'ont pas de tête,
ni de droite, de gauche, de devant ou de derrière. Par contre, ils ont une face
orale (où se trouve la bouche) et une face aborale (à l'opposé de la bouche).
Les Échinodermes ont un endosquelette calcaire formé d'ossicules.
Ces ossicules portent des épines qui dépassent de l'épiderme, et sont plus ou
moins soudées de manière à permettre le mouvement. L'épiderme des Échinodermes est cilié.
Surface aborale
Survace orale
Les Échinodermes possèdent une structure unique, le système aquifère qui est formé d'une série de canaux remplis de liquide et grâce auquel ils
peuvent se mouvoir et capturer leur proies. Le système aquifère est rempli
d'un liquide d'une composition très similaire à l'eau de mer, mais ayant une
pression osmotique légèrement supérieure. Il s'ouvre vers l'extérieur par un
pore (le madrépore ou madréporite). Ce réseau de tubules part du madrépore et rejoint le canal circulaire. De là, le canal circulaire se ramifie dans
chacun des bras en canal radial. Tout le long des bras se trouvent de petits
canaux, les canaux ambulacraires, qui mènent aux pieds ambulacraires.
Figure 77. Photo et schéma des
composantes du système aquifère d’une
étoile de mer. © BIODIDAC
Madrépore
Ampoules
Canal
radial
Canal
circulaire
Les étoiles de mer font partie de la classe des Astéroïdes. Les oursins et
les dollars des sables font partie de la classe des Echinoïdes, caractérisée par
la présence d'un test interne formé par la fusion des ossicules. Les concombres de mer, qui sont des suspensivores fort sympathiques, font partie
de la classe des Holothuries. Ces derniers ont une forme cylindrique, un
épiderme qui a l'apparence du cuir, et des ossicules réduits.
BIO 2525 - Hiver 2003
Les Échinodermes -
75
Locomotion
Figure 78. Séquence de l’extension d’un pied
ambulacraire et gros plans de leur insertion
au travers des ossicules formant le squelette
interne.
Ampoule
Pied ambulacraire
Les pieds ambulacraires sont la principale structure locomotrice. À
l'intersection du canal latéral et de l'ampoule se trouve une valve qui permet
d'emprisonner l'eau dans le pied ambulacraire. Les muscles longitudinaux de
l'ampoule permettent de pousser l'eau dans le pied, provoquant ainsi son
extension. À l'extrémité de chaque pied se trouve une ventouse qui permet
l'adhésion du pied ambulacraire sur le substrat. Finalement, la détente des
muscles longitudinaux dans la paroi de l'ampoule permet la rétraction du
pied. Le mouvement coordonné de centaines de pieds ambulacraires permet
à l'étoile de mer d'avancer lentement. Le liquide contenu dans le système
aquifère est légèrement hyperosmotique à l'eau de mer ce qui réduit les chances d'une perte de pression dans le système.
Respiration et circulation
La diffusion joue un rôle important dans la respiration des Échinodermes. L'épiderme porte des branchies dermiques ciliées, où a lieu un
échange à contre-courant permettant une plus grande diffusion. Les pieds
ambulacraires forment également une surface d'échange. Les tissus internes,
toutefois, ne sont pas en contact direct avec l'eau de mer. Le système aquifère, dont la surface interne est ciliée, sert de système circulatoire, permettant à l'oxygène, aux éléments nutritifs, et aux déchets de passer de
l'épiderme aux tissus internes ou vice-versa.
Les concombres de mer ont des arbres respiratoires (organes arborescents) qui communiquent avec l'extérieur par le cloaque.
Alimentation et digestion
Les étoiles de mer sont des prédateurs. Leurs déplacements lents ne leur
permettent d'attraper que des proies qui sont encore plus lentes qu'elles,
comme les moules et les huîtres. Elles arrivent à entrouvrir la coquille de ces
mollusques en se servant de leurs pieds ambulacraires, et évaginent ensuite
leur estomac cardiaque à l'intérieur de la coquille de leur proie. Les enzymes digestives produites par l'estomac digèrent et liquifient les tissus de la
proie, et la "soupe" produite est aspirée à l'intérieur du tube digestif de
l'étoile de mer où la digestion se poursuit (dans l’estomac pylorique et les
caeca). Le tube digestif se ramifie dans les bras de l'étoile de mer, et cette
ramification favorise le transport des éléments nutritifs vers toutes les parties
de l'animal.
Département de biologie, Université d’Ottawa
76 - Animaux: Structures et Fonctions
Figure 79. Lanterne d’Aristote d’un oursin. ©
BIODIDAC
Les oursins, de la classe des Echinoïdes, sont des brouteurs qui se
nourrissent des algues de la zone littorale des océans. Les membres de cette
classe possèdent une structure caractéristique, la lanterne d'Aristote, située
dans la bouche et formée d’une quarantaine d’ossicules formant cinq dents
calcaires reliées par des muscles. Cette structure sert à broyer le matériel
végétal.
Les concombres de mer sont benthiques et se nourrissent des particules qui sédimentent; ce sont des suspensivores. Ils possèdent des tentacules
autour de la bouche qu'ils étalent à la surface des sédiments. Les particules
qui sédimentent se collent au mucus qui couvre les tentacules, et ces derniers
sont régulièrement introduits dans le tube digestif, ce qui permet à l'animal
d'ingérer les particules recueillies et d'enrober à nouveau les tentacules de
mucus.
Excrétion et osmorégulation
Les Échinodermes n'ont pas de système excréteur et rejettent leurs
déchets azotés directement sous forme d'ammoniac. Ce sont des animaux
exclusivement marins, et on explique leur distribution par l'absence de système assurant l'osmorégulation.
Sens et système nerveux
Les structures sensorielles des Échinodermes sont dispersées sur tout
l'animal, comme on pourrait s'y attendre d'un organisme à symétrie radiale.
Le système nerveux est formé de deux éléments principaux: un anneau nerveux central et des nerfs radiaux. Les étoiles de mer possèdent également
des structures permettant de percevoir la lumière à l'extrémité des bras. Ces
structures leur permettent de détecter où se trouve la surface, un peu comme
les statocystes des méduses.
Reproduction
L'embryologie des membres de ce groupe donne des indices de son origine évolutive. La larve bilatérale planctonique se fixe éventuellement et
devient un adulte. Les Échinodermes sont dioïques, quoique les mâles et
les femelles soient morphologiquement similaires. Les gamètes sont relâchées dans l'eau de mer où a lieu la fertilisation.
Les Échinodermes ont une grande capacité de régénération. Les étoiles
de mer peuvent facilement remplacer un bras qui a été coupé.
Défenses et adaptations à la vie sessile
L'endosquelette calcaire, qui occupe une fraction importante de l'animal, assure une protection relative aux Échinodermes. Les épines servent
également à repousser les prédateurs. De plus, plusieurs Échinodermes possèdent des pédicellaires, qui servent à pincer les intrus.
BIO 2525 - Hiver 2003
Les Échinodermes -
Figure 80. Pédicellaire d’un Échinoderme. ©
BIODIDAC
77
Les animaux sessiles et peu mobiles comme les Échinodermes, mais
aussi les éponges et les polypes de Cnidaires, doivent faire face à trois problèmes: ils doivent se protéger des prédateurs, éviter d'être enfouis par les
particules qui sédimentent ou d'être recouverts par d'autres organismes sessiles, et avoir un moyen de se déplacer pour coloniser de nouveaux habitats
et réduire ainsi la compétition intraspécifique ou interspécifique.
Éponges
Cnidaires
Échinodermes
Protection
endosquelette
spicules
mauvais goût
cnidoblastes
endosquelette
endosquelette
épines
pédicellaires
toxines
Enfouissement
courant
inhibiteurs de croissance
mucus
cils
pédicellaires
Dispersion
larve
larve
méduse
larve
Écologie
Prédateurs de Bivalves, les étoiles de mer peuvent réduire considérablement les populations d'huîtres et de moules, ce qui cause de sérieux problèmes aux aquiculteurs qui cultivent ces mollusques très prisés des gourmets.
Les oursins jouent un rôle important dans les communautés littorales. La
réduction du nombre de leurs prédateurs (loutres sur les côtes de Californie,
phoques et poissons dans le Golfe du Saint-Laurent) a causé une augmentation de leur population. La surabondance d'oursins a lourdement taxé les
peuplements d'algues qui servent de refuge à de nombreux autres organismes. La diversité des communautés côtières a été réduite, et l'abondance de
certains organismes, comme le homard, a décliné fortement.
Département de biologie, Université d’Ottawa
78 - Animaux: Structures et Fonctions
BIO 2525 - Hiver 2003
Introduction aux Chordés -
79
Introduction aux Chordés
L'embranchement des Chordés regroupe toute une série d'organismes
issus d'une radiation adaptative importante. Les poissons, grenouilles, serpents, dinosaures, oiseaux et même l'espèce humaine ont le même ancêtre.
Quoiqu'il y ait plusieurs théories quant à l'origine des Chordés, la plus commune implique des organismes assez particuliers comme ancêtres. Dans le
sous-embranchement des Urochordés, il y a un petit groupe d'animaux qui
ont un cycle vital dimorphe avec un stade adulte sessile et une larve nectonique (nageant librement). Selon cette hypothèse, la larve devint le stade
dominant dans le cycle vital, et tous les descendants possèdent les caractéristiques de la larve des Urochordés: une notocorde, des fentes pharyngiennes, une queue post-anale, et un cordon nerveux tubulaire dorsal.
Dans le second sous-embranchement, celui des Céphalochordés,
l'architecture ancestrale a été modifiée pour produire un organisme ressemblant à un poisson élancé. C'est dans ce sous-embranchement que les caractéristiques ancestrales de l'embranchement sont les plus évidentes.
Le troisième et plus important sous-embranchement est celui des Vertébrés. Le rôle de la notocorde comme élément squelettique est réduit et sa
fonction ancestrale remplie par des os et cartilages. Le nom du sous-embranchement est tiré de celui des unités de base du nouveau squelette axial: les
vertèbres. Dans la forme ancestrale, les ouvertures dans la paroi du pharynx
étaient supportées par des arches branchiales cartilagineuses, empêchant
ainsi que le pharynx ne s'écrase sur lui même. Ces structures sont toujours
présentes chez les Vertébrés sans mâchoires, les Agnathes, comme la lamproie et la mixine.
Département de biologie, Université d’Ottawa
80 - Animaux: Structures et Fonctions
Chez les Vertébrés plus évolués, les Gnathostomes, les arches branchiales se sont transformées en mâchoires.
Architecture et classification
Figure 81. Morphologie générale de l’ascidie
adulte, un Urochordé. © BIODIDAC
Bouche
Atrium
Fentes
pharyngiennes
Estomac
Ascidie
Les embranchements vus jusqu'à présent représentent plus de 96% des
espèces animales vivantes. L'embranchement des Chordés (ou Cordés) est
l'un des rares embranchements à avoir colonisé avec succès les environnements aquatiques et terrestres.
L'embranchement des Chordés est subdivisé en trois sous-embranchements: les Urochordés, les Céphalochordés, et les Vertébrés.
Figure 82. Morphologie de la larve d’un
Urochordé. © BIODIDAC
Cordon nerveux
Bouche
Pharynx
Fentes
pharyngiennes
Notocorde
Ces trois sous-embranchements partagent les 4 structures communes
aux Chordés qui sont des animaux bilatéraux et métamérisés:
1. Une notocorde qui est une tige endosquelettique formée cellules
remplies de fluide et entourée de tissu connectif. Son rôle est d'assurer le
support longitudinal. Elle est réduite chez les Vertébrés où son rôle principal est rempli par la colonne vertébrale.
2. Une corde nerveuse tubulaire dorsale (ou tube neural), qui devient
la moelle épinière chez les Vertébrés.
3. Des fentes pharyngiennes, qui servent à la filtration chez les Chordés primitifs, et se développent en d'autres structures chez les Vertébrés.
4. Une queue post-anale bien développée.
Les caractéristiques primitives de l'embranchement sont bien illustrés
chez Branchiostoma (appelé autrefois Amphioxus), un Céphalochordé marin.
BIO 2525 - Hiver 2003
Introduction aux Chordés -
Figure 83. .Anatomie de Branchiostoma
(Amphioxus), un Céphalochordé. ©
BIODIDAC
Notocorde
Cordon nerveux dorsal
Fentes pharyngiennes
81
Queue
Anus
Ouverture
de l’atrium
Près de la moitié du volume de l'animal est formée de muscles longitudinaux arrangés obliquement (les myomères) séparés par du tissu connectif.
La contraction alternée des myomères de chaque côté de l'animal provoque
des ondulations qui lui permettent de nager ou de s'enfouir dans les sédiments. La notocorde donne la rigidité dans l'axe longitudinal. Les cils sur
les barres pharyngiennes provoquent le courant, et l'eau pénètre par la bouche pour être par la suite expulsée par les fentes pharyngiennes. Les particules filtrées se collent au mucus des barres pharyngiennes et sont acheminées
vers le tube digestif
Origine des Chordés
L'origine des Chordés remonte à plus de 500 millions d'années, probablement au Cambrien. Les plus vieux fossiles découverts sont ceux de Vertébrés. Les ancêtres de ces Vertébrés, et ceux des Chordés n'ont pas encore
été découverts. Il est probable que l'absence d'endosquelette calcaire chez
les premiers Chordés puisse expliquer cette absence de fossiles.
L'hypothèse la plus répandue est celle de Garstang (1920). Elle postule
que les ancêtres des Chordés et des Échinodermes étaient des animaux sessiles et filtreurs pourvus de tentacules. Il y aurait eu perte des tentacules et
apparition des fentes pharyngiennes au stade adulte, et apparition de la
notocorde au stade larvaire. Éventuellement, ce stade larvaire aurait acquis
des traits du stade adulte, dont la capacité de se reproduire sexuellement
(néoténie).
Figure 84. Diagramme illustrant l’hypothèse
de Garstang quant à l’origine des Chordés. ©
BIODIDAC
Origine des Chordés
(Garstang 1920)
Céphalochordés
Agnathes
Gnathostomes
Mâchoire
Ancêtre néoténique de
type Urochordé
Échinodermes
ancestraux
Apparition larve planctonique dans le cycle
Fentes pharyngiennes
Ancêtre filtreur avec tentacules
Département de biologie, Université d’Ottawa
82 - Animaux: Structures et Fonctions
Évolution des Chordés
Selon Romer, le corps des Chordés a évolué à partir de deux composantes principales. Les composantes viscérales incluent le tube digestif, les
organes de la cavité interne, les muscles, les nerfs, et les parties du squelette
associées au tube digestif. Les fentes et arches pharyngiennes ainsi que les
branchies sont donc des composantes viscérales. Les composantes somatiques incluent le tégument, la paroi corporelle, et les structures associées à
la locomotion comme la notocorde, la queue, et le tube neural. L'évolution
des Chordés peut être vue comme une série de modifications aux deux composantes principales.
Les Vertébrés
Les Vertébrés sont caractérisés par la présence d'une colonne vertébrale,
formée de vertèbres métamériques, et par un crâne, qui donnent support
et protection au tube neural (la moelle épinière) et au cerveau.
Le sous-embranchement des Vertébrés est divisé en 2 superclasses en se
basant sur la présence d'une mâchoire: la superclasse des Agnathes (du grec
a=sans et gnathos= mâchoire) et la superclasse des Gnathostomes.
Les Vertébrés qui ont une mâchoire, les Gnathostomes, se divisent en
six classes: les Chondrichthyens (requin, raie), les Osteoichthyens (tous
les poissons qui ont des arètes), les Amphibiens (grenouille, salamandre),
les Reptiles (tortue, serpent, crocodile), les Oiseaux, et les Mammifères.
Tous ces Vertébrés possèdent, à un moment ou à un autre de leur développement, une série de structures et d'organes communs:
1. un pharynx, dont dérivent les arcs branchiaux qui portent les branchies des poissons;
2. un (ou deux) rein, qui est l'organe qui sert à filtrer les fluides internes
et qui est chargé de l'excrétion;
3. un foie, qui sert à transformer, stocker, ou détoxifier les substances
nutritives acheminées dans le sang;
4. des arches neurales et centra qui forment respectivement la partie
supérieure et inférieure des vertèbres;
5. deux yeux latéraux et un oeil pinéal;
6. un système acoustico-vestibulaire, comprenant des canaux semicirculaires, des statocystes, et la ligne latérale;
7. un cerveau, comprenant un bulbe olfactif, un bulbe visuel, un
bulbe auditif, des hémisphères cérébraux, et un cervelet;
8. un système endocrinien, avec glandes pituitaire (croissance), thyroïde (métabolisme basal), surrénales (adrénaline), et gonades (comportement).
BIO 2525 - Hiver 2003
Les Poissons -
83
Les Poissons
Dans la vie de tous les jours, on appelle poisson presque tous les Vertébrés aquatiques à sang froid. Ce vocable de poisson regroupe cependant 3
classes bien distinctes de Vertébrés: les Agnathes (lamproie), les Chondrichthyens (requin) et les Osteoichthyens (saumon). Ces trois groupes
représentent la grande majorité des espèces de Vertébrés vivant actuellement.
Les Agnathes ne possèdent pas de mâchoires. Comme l'ancêtre, ce sont
généralement des animaux filtreurs, se nourissant de petites particules organiques en suspension dans l'eau.
Figure 85. Plaques cartilagineuses. ©
BIODIDAC
Les Chondrichthyens, ou poissons cartilagineux, possèdent un squelette plus développé, mais fait presque entièrement de cartilages (sauf le
crâne). Ils possèdent également des nageoires, supportées par des cartilages,
qui leur permettent une nage plus efficaces. On voit donc le début d'un
squelette appendiculaire.
Les Osteoichthyens, ou poissons osseux, sont le groupe de Vertébrés
ayant actuellement le plus de succès et ils continuent à se diversifier rapidement. Leurs squelettes axial et appendiculaire sont rendus plus robustes
que ceux des poissons cartilagineux par des dépots de calcium transformant
les cartilages en os. Ils possèdent également plusieurs caractéristiques leur
donnant une plus grande efficacité mécanique. La vessie natatoire, reliée au
système circulatoire, leur permet de modifier leur densité et ainsi de réduire
les dépenses énergétiques pour les empêcher de couler. L'opercule et la
musculature associée permet de ventiler les branchies sans avoir à se déplacer ou à faire intervenir de grands groupes de muscles. Finalement, les ceintures pectorale et pelvienne plus développées permettent un mouvement
mieux controlé des nageoires.
Département de biologie, Université d’Ottawa
84 - Animaux: Structures et Fonctions
Architecture et classification
Les Agnathes sont les plus primitifs des "poissons" vivants. Ils ont
conservé plusieurs des caractéristiques des Céphalochordés. La grande
innovation de ce groupe est sans aucun doute la formation de vertèbres calcifiées et d'un crâne. Les raisons qui pourraient expliquer l'apparition de ces
os demeurent obscures. Il ne fait aucun doute que le crâne et les vertèbres
offrent protection au cerveau et à la moelle épinière. Mais cet avantage peut
être compensé par une augmentation de la masse, et donc des coûts associés
à la nage. Il est également possible que le calcium et le phosphore des structures calcifiées aient été d'abord des réserves et que les sites d'accumulation
aient par la suite acquis une fonction de protection. Quoiqu'il en soit, le
résultat est la formation d'un squelette axial augmentant la capacité de nage
de ces animaux. Le remplacement de la notochorde formée d'une seule
pièce par des vertèbres articulées permet un contrôle plus fin des ondulations du corps.
Les Chondrichthyens (du grec chondros= cartilage et ichthys= poisson), ou poissons cartilagineux, possèdent une mâchoire courte qui forme
un levier puissant et des nageoires pectorales et pelviennes qui permettent de
compenser la poussée vers le bas produite lorsque l'animal se propulse vers
l'avant.
Figure 86. Évolution de la mâchoire.
Arche branchiale
supérieure
Arche branchiale
inférieure
Mâchoire
supérieure
Mâchoire
inférieure
BIO 2525 - Hiver 2003
L'acquisition d'une mâchoire et de nageoires pectorales et pelviennes
ont permis aux premiers Vertébrés qui en furent dotés d'exploiter une nouvelle niche écologique en abandonnant le mode de vie filtreur pour celui,
plus actif, de prédateurs de proies mobiles et plus grosses. Leur nom de
poissons cartilagineux provient du fait que la plus grande partie de leur
endosquelette est formée de cartilages et non pas d'os. Il y a toutefois des
dépôts de calcium dans les vertèbres et dans le crâne. La paroi corporelle est
couverte de plaques cartilagineuses qui protègent l'animal.
Les Osteoichthyens, ou poissons osseux, sont les poissons les plus
évolués et les plus diversifiés (environ 21,000 espèces, plus de 50% des Vertébrés). Ils sont caractérisés par la présence d'un endosquelette osseux,
une vessie natatoire utilisée pour ajuster la densité de l'animal ou transformée en poumon, une queue homocerque (dont la portion dorsale et ventrale sont égales), la présence d'une opercule qui protège les branchies et
facilite leur ventilation, et une maxille mobile. L'épiderme est généralement
couvert d'écailles.
Les Poissons -
Figure 87. Squelette d’un Osteoichthyen. ©
BIODIDAC
Opercule
Ceinture
pectorale
Nageoire
pectorale
Nageoires
dorsales
85
Nageoire
caudale
Arêtes
Ceinture
Nageoire
pelvienne Nageoire
pelvienne anale
Locomotion
L'arrangement en zigzag des myomères chez les poissons permet un
contrôle plus précis des ondulations et donc un mouvement plus efficace.
Figure 88. Caractéristiques des
Chondrichthyens. © BIODIDAC
Nageoire caudale
Nageoires dorsales
Ceinture pelvienne
Chez les Chondrichthyens comme le requin, ce sont les mouvements
de la queue qui font avancer l'animal. Le passage de l'eau près des nageoires
pectorales et pelviennes exerce une poussée vers le haut lorsque l'animal
avance, et empêche le tangage. La nageoire dorsale (aileron) empêche le roulis. Ces animaux sont condamnés à nager continuellement, sinon ils coulent
lentement. Les requins régularisent leur densité en accumulant une huile (le
squalène) dans le foie, ce qui leur permet de réduire la dépense énergétique
pour rester en suspension dans l'eau.
Ceinture pectorale
Figure 89. Parties du corps utilisées par
différents poissons osseux (Osteoichthyens)
pour se propulser.
Chez les Osteoichthyens, la position des nageoires pectorales et pelviennes, ainsi que leur articulation et leur fonction, changent. Les nageoires
pectorales remontent vers l'arrière de l'opercule, et les nageoires pelviennes
prennent la place qu'occupaient les nageoires pectorales. La nouvelle position des nageoires pectorales permet de mieux contrôler le mouvement à
basse vitesse, d'effectuer des demi-tours rapides et de freiner. L'accumulation de gaz dans la vessie natatoire permet aux Osteoichthyens de maintenir
une densité similaire à celle de l'eau. Les formes des Osteoichthyens sont
très variables, et les structures associées à la propulsion varient selon ces formes.
Les arêtes renforcent le squelette axial et servent de point d'appui aux
myomères. Le remplacement des plaques cartilagineuses par les écailles permet d'augmenter l'efficacité du mouvement en réduisant la rigidité de la
paroi corporelle et en réduisant le poids de l'animal.
Respiration et circulation
Les poissons se procurent de l'oxygène à l'aide de branchies qui sont des
structures très élaborées et fragiles. L'eau procure la plus grande partie du
support nécessaire aux lamelles branchiales, qui s'affaissent lorsque l'on sort
Département de biologie, Université d’Ottawa
86 - Animaux: Structures et Fonctions
un poisson hors de l'eau. La ventilation des branchies est assurée par
l'ouverture de la bouche et les mouvements des arches branchiales. La présence de l'opercule et d'une valve buccale permet aux Osteoichthyens de
ventiler efficacement leurs branchies.
Figure 90. Échanges à contre-courant entre
le sang dans les capillaires et l’eau ventilant
les lamelles branchiales d’un poisson osseux
(Osteoichthyen). © BIODIDAC
Le mouvement de l'eau dans la chambre branchiale est perpendiculaire
au mouvement du sang dans les capillaires à la surface des branchies. Cet
arrangement permet des échanges à contre-courant d'oxygène et de gaz
carbonique qui sont très efficaces.
Les poissons très actifs (comme le thon ou le maquereau) ont une surface relative de branchies plus grande que ceux qui sont moins actifs
(comme la carpe ou la sole). Certains poissons (la barbote par exemple) peuvent augmenter la surface de leurs branchies lorsqu'ils sont transportés dans
un environnement où l'oxygène est moins abondant. Certains poissons ventilent leurs branchies de façon passive en nageant la bouche ouverte. La
morphologie de l'appareil buccal du maquereau, par exemple, l'oblige à nager
constamment car il ne peut ventiler suffisamment ses branchies en restant
sur place.
Figure 91. Diagramme du système
circulatoire d’un poisson. © BIODIDAC
Oreillette
Muscles
BIO 2525 - Hiver 2003
Ventricule
Branchies
C'est chez les poissons qu'apparaissent les érythrocytes (globules rouges). Les besoins métaboliques de ces animaux requièrent la présence de
pigments respiratoires en quantités telles que la viscosité du plasma sanguin
serait trop grande s’ils étaient simplement en solution. Il est par contre possible de transporter la quantité requise de pigments respiratoires en les
emmagasinant dans des cellules qui voyagent avec le plasma beaucoup plus
fluide. Les poissons, comme tous les Vertébrés, ont un système circulatoire fermé, et le système vasculaire est tapissé d'un endothélium non abrasif pour éviter d'endommager les cellules sanguines. Le coeur est formé
d'une oreillette et d'un ventricule. Le sang désoxygéné provenant du foie,
du cerveau, et du reste du corps s'accumule dans le sinus veineux avant d'être
pompé par le coeur. Du ventricule, il passe par l'aorte et est dirigé vers les
branchies pour être oxygéné. De là, il est dirigé vers la tête et le corps. Entre
le ventricule et l'aorte, il y a un renflement élastique, le bulbus arteriosus,
dont la fonction est de régulariser la pression sanguine entre les battements
du ventricule.
Les Poissons -
87
Osmorégulation et excrétion
Les requins et les raies (Chondrichthyens)ont des fluides internes
généralement plus concentrés en sels que les autres poissons marins (environ
50% de la pression osmotique de l'eau de mer). Ils conservent leurs déchets
azotés sous forme d'urée à haute concentration dans leurs fluides internes,
ce qui augmentent leur pression osmotique au-delà de celle de l'eau de mer.
Pour protéger leurs protéines de l'effet déstabilisateur des hautes concentrations d'urée, ils produisent de l'oxyde de trimethylamine. Ils n'ont donc
pas besoin de boire, et les excès de sels absorbés avec la nourriture sont éliminés par la glande rectale qui excrète le chlorure de sodium (NaCl) dans la
partie postérieure de l'intestin.
Les fluides internes des Osteoichthyens marins ont une pression
osmotique qui est d'environ un tiers de celle de l'eau de mer. Par diffusion et
osmose, ils perdent donc de l'eau et gagnent continuellement des ions. Les
pertes d'eau sont compensées en buvant de l'eau de mer et en éliminant les
ions Cl- par des cellules spécialisées des branchies (les ions Na+ suivent).
Les Osteoichthyens dulcicoles font face au problème inverse: la dilution de leurs fluides internes par l'eau qui pénètre par osmose par les branchies. Les surplus d'eau sont éliminés par les reins sous forme d'urine très
diluée, et des cellules spécialisées des branchies captent les ions chlorures
(Cl-). L'élimination des déchets azotés se fait au niveau des branchies sous
forme d'ions ammonium (NH4+).
Sens et système nerveux
L'olfaction est un sens très développé chez les poissons, et le bulbe
olfactif du cerveau est généralement très bien développé. Le système acoustico-vestibulaire comprend les canaux semi-circulaires, remplis de fluide et
de statolithes et tapissés de cellules ciliées, qui sont l'organe de l'équilibre. La
ligne latérale est l'organe auditif.
Écologie
La majorité des poissons marins vivent dans les eaux côtières qui sont
les plus productives. La majorité sont des prédateurs, mais certains sont herbivores. La faune ichthyenne des eaux douces est très diversifiée. On attribue cette diversification à la grande diversité des habitats dulcicoles et aux
plus grandes probabilités d'isolation génétique.
Département de biologie, Université d’Ottawa
88 - Animaux: Structures et Fonctions
BIO 2525 - Hiver 2003
Les Amphibiens -
89
Les Amphibiens
Les Amphibiens illustrent l'architecture des Vertébrés en transition
entre le milieu aquatique et le milieu terrestre. C'est chez les Amphibiens
qu'on voit apparaître les caractéristiques importantes des Vertébrés terrestres: l'architecture tétrapode, les modifications au squelette axial, et le développement des poumons et d'un double système circulatoire. Les
adaptations à la vie en milieu terrestre ne sont cependant pas complétées
chez les Amphibiens, comme le démontre leur besoin de retourner à l'environnement aquatique pour se reproduire.
Adaptations des Vertébrés à la vie terrestre
La colonisation du milieu terrestre par les Vertébrés a nécessité plusieurs
modifications par rapport à l'architecture et aux organes des poissons. On
peut relier ces modifications à la grande différence de densité entre l'eau et
l'air, aux forces de gravité et aux risques de dessiccation en milieu terrestre.
Les mouvements d'ondulation du corps, si efficaces en milieu aquatique,
ne permettent pas une locomotion efficace en milieu terrestre. D'une part,
la force de poussée exercée par les ondulations est très faible lorsque la densité du fluide déplacé est faible; d'autre part, la friction sur le sol est grande.
La locomotion de la grande majorité des Vertébrés terrestres est assurée par
les membres. Ce changement dans le mode de locomotion entraîne le développement du squelette appendiculaire (modification des nageoires pectorales et pelviennes en pattes) et des ceintures pectorale et pelvienne pour
supporter le poids du corps. Associés à ces changements du squelette, le
système musculaire appendiculaire se développe, et il y a réduction de la
musculature axiale.
Département de biologie, Université d’Ottawa
90 - Animaux: Structures et Fonctions
Figure 92. Membre d’un Amphibien.
Remarquer la position des pattes de chaque
coté du corps.
Il n'y a pas de branchies chez les Vertébrés terrestres. Ces structures
délicates qui sont supportées par l'eau chez les poissons, s'affaissent sur ellesmêmes à cause de la gravité et de la tension superficielle de l'eau en milieu
terrestre. Les surfaces respiratoires doivent donc être internes et protégées
de la dessiccation.
La présence de pattes qui permettent de soulever le corps évite également que les organes internes, spécialement les poumons, soient écrasés par
le poids de l'animal.
La colonne vertébrale doit également être modifiée pour satisfaire aux
nouveaux besoins de support en milieu terrestre. La forme des vertèbres
change, et des extensions (les zygapophyses) apparaissent pour empêcher la
colonne vertébrale de plier dans l'axe dorso-ventral, et pour résister aux
ondulations latérales associées aux pas alternés.
Figure 93. Modification des vertèbres chez
les Amphibiens. Adapté de Radinsly.
Zygapophyses
Osteoichthyen
Amphibien
Les yeux et les narines doivent être protégées de la dessiccation. Il y a
apparition des paupières et de glandes lacrymales chez les Vertébrés terrestres pour humecter les yeux et les protéger. Les cellules olfactives retraitent vers l'intérieur et l'épithélium des narines produit du mucus pour garder
la surface humide.
La faible densité de l'air entraîne la disparition de la ligne latérale. Les
ondes sonores dans l'air ne peuvent stimuler suffisamment les cellules sensorielles, et il y a donc apparition de structures permettant d'amplifier ces
ondes sonores (pavillon de l'oreille, tympan, os de l'oreille interne).
Ces multiples modifications nécessaires à la vie terrestre n'ont pu apparaître en même temps, et l'on croit que cette colonisation du milieu terrestre
par les Vertébrés s'est faite par étapes. Plusieurs raisons pourraient expliquer
la colonisation du milieu terrestre par les Vertébrés il y a plus de 400 millions
d'années. À cette période (au Dévonien durant le Paléozoïque), le climat est
devenu de plus en plus sec, et les étendues d'eau douce plus rares. L'intense
compétition pour un habitat restreint a sans doute été une pression de sélection importante. Le grand nombre de prédateurs en milieu aquatique, et la
forte mortalité des stades juvéniles en milieu aquatique pourraient également
avoir favorisé les animaux qui pouvaient exploiter l'environnement terrestre
déjà bien colonisé par les plantes à fleur et les insectes. Le milieu terrestre
regorgeait de nourriture et n'abritait pas encore de gros prédateurs à cette
époque.
Cette colonisation graduelle du milieu terrestre est également suggérée
par l'existence des Amphibiens actuels. Les Amphibiens ne sont pas des animaux terrestres à proprement parler, car ils ne peuvent se reproduire qu'en
milieu aquatique.
BIO 2525 - Hiver 2003
Les Amphibiens -
91
Architecture et classification
Les Amphibiens (du grec amphi= double et bios= vie) sont des vertébrés tétrapodes ectothermes qui ont typiquement une peau mince, sans
écailles, mais avec des glandes produisant du mucus ou du venin. Leur cycle
de vie a deux stades: une forme larvaire aquatique et une forme adulte qui
peut être terrestre ou aquatique.
La classe des Amphibiens comprend les grenouilles, rainettes et crapauds (Ordre Anoures, qui veut dire sans queue), et les salamandres et tritons (Ordre Urodèles, qui veut dire queue visible).
Les Urodèles (salamandre) ont la même forme que les amphibiens primitifs qui sont éteints. On les retrouve principalement dans les milieux
humides et frais sous les pierres ou les souches. Les Anoures (grenouille)
ont une tête large, n'ont pas de queue, et ont des pattes postérieures et une
ceinture pelvienne très développée qui leur permet de se déplacer en sautant.
Squelette et locomotion
La colonne vertébrale des Amphibiens est plus rigide que celle des poissons, et les vertèbres possèdent des zygapophyses. La ceinture pelvienne
des grenouilles est particulièrement robuste et permet de transférer les forces des jambes au corps. Lorsque l'animal est au repos, les membres ne sont
pas directement sous le corps, mais forment un angle droit (position des
"push-ups").
Chez les Urodèles, la marche est accompagnée d'une ondulation du
corps qui rappelle la nage des poissons.
Respiration et circulation
Les formes aquatiques d'Amphibiens possèdent des branchies. Ces
branchies peuvent être externes, comme chez le triton, ou internes, comme
chez le têtard.
Figure 94. Étapes de la ventilation des
poumons chez la grenouille. © BIODIDAC
Chez la grenouille, la métamorphose du têtards en grenouille s'accompagne de changements respiratoires importants. Les branchies disparaissent, et
sont remplacées par des poumons simples mais bien vascularisés. Ces poumons sont ventilés par une pompe buccale actionnée par les muscles de la
gorge. Ce mécanisme de ventilation est relativement inefficace comparé à
celui des Mammifères et surtout des oiseaux.
La peau mince, humide, et bien vascularisée est un lieu d'échange important chez la majorité des Amphibiens terrestres. Ce mode de respiration est
mis à profit lors d'expériences de laboratoire puisque les grenouilles sont
couramment anesthésiées en enveloppant leur corps dans un tissu imbibé
d'anesthésique.
Département de biologie, Université d’Ottawa
92 - Animaux: Structures et Fonctions
Figure 95. Tégument d’un Amphibien. ©
BIODIDAC
Épiderme
Glandes
Derme
Figure 96. Système circulatoire chez un
Amphibien. © BIODIDAC
Poumon ou
peau
Oreillette
Ventricule
Circulation
systémique
Contrairement aux poissons, le sang des Amphibiens qui vient d'être
oxygéné dans les organes respiratoires retourne au coeur pour être pompé à
nouveau avant d'être envoyé vers la tête et le reste du corps. Ce circuit permet au sang de mieux oxygéner les tissus puisque la pression sanguine est
plus élevée dans les artères systémiques. En effet, le passage dans les capillaires des organes respiratoires réduit énormément la pression sanguine, et
donc la rapidité avec laquelle le sang peut circuler dans les vaisseaux sanguins
après avoir été oxygéné. Le repompage du sang par le coeur permet d'élever
la pression sanguine à nouveau. Les Amphibiens ne possèdent toutefois
qu'un seul ventricule, et il y a un certain mélange du sang nouvellement oxygéné et du sang désoxygéné qui est inévitable, ce qui réduit l'efficacité du système circulatoire. L'intérieur du ventricule des Amphibiens contient
cependant des fibres et des cordons musculaires qui réduisent le mélange du
sang provenant des deux oreillettes.
Alimentation et digestion
La plupart des Amphibiens adultes ont des dents qu'ils utilisent principalement pour retenir leurs proies qui sont avalées entières. Les grenouilles
capturent leurs proies (généralement des insectes) à l'aide de leur langue qui
est attachée à l'avant de la bouche et repliée vers l'arrière au repos. Lorsque
la proie passe à proximité, la langue se déplie rapidement, et se colle à
l'insecte qui est ramené dans la bouche. Les grenouilles avalent leur proies
en comprimant les muscles de leur gorge et en enfonçant leurs globes oculaires dans la cavité buccale, ce qui force la proie à pénétrer dans l'oesophage.
Excrétion et osmorégulation
L'excrétion est accomplie par des reins. Les larves et les adultes aquatiques excrètent généralement de l'ammoniac. La plupart des adultes terrestres excrètent leurs déchets azotés sous forme d'urée. La métamorphose
chez la grenouille s'accompagne de changements dans la physiologie du rein
et d'un passage d'excrétion des déchets sous forme d'ammoniac à une excrétion d'urée.
La peau perméable des Amphibiens permet une entrée d'eau massive
chez les espèces dulcicoles. Pour contrer ce phénomène, ces espèces excrètent une urine diluée abondante et réabsorbent les sels contenus dans leur
urine au niveau des tubules rénaux. De plus, il y a transport actif d'ions au
niveau de la peau.
BIO 2525 - Hiver 2003
Les Amphibiens -
93
Reproduction
Les oeufs des Amphibiens ne peuvent résister à la dessiccation. La
reproduction se fait donc en milieu aquatique, et la distribution de ces animaux est limitée par la disponibilité d'eau. Les gamètes sont relâchées dans
l'eau et la fécondation est externe.
Département de biologie, Université d’Ottawa
94 - Animaux: Structures et Fonctions
BIO 2525 - Hiver 2003
Les Reptiles -
95
Les Reptiles
Les Reptiles ont perfectionné les adaptations au milieu terrestre des
Amphibiens. Les Reptiles pondent des oeufs, entourés d'une membrane
imperméable et d'une coquille, et qui peuvent donc résister à la dessiccation.
La fécondation est interne. L'épiderme des Reptiles est couvert d'écailles
de kératine qui rendent la peau imperméable. Pour compenser la perte de
l'épiderme comme organe servant à la respiration et à l'excrétion, les Reptiles
ont un rein et des poumons qui sont plus efficaces. Les côtes, le sternum et
les muscles intercostaux servent à protéger les viscères et assurent la ventilation des poumons.
Architecture et Évolution
Environ 6200 espèces de reptiles sont retrouvées actuellement sur Terre.
Apparus environ 20 millions d’années après les Amphibiens, au Carbonifère
(340 millions d’années), ils se sont rapidement diversifiés au Mésozoïque
(surnommé l’âge des Reptiles) et ont dominé l’environnement terrestre
jusqu’à une extinction massive et mystérieuse il y a environ 66 millions
d’années.
Figure 97. Cladogramme des Vertébrés
terrestres. © BIODIDAC
Tortues
Amphibiens
Serpents
Mammifères
Crocodiles
Lézards
Oiseaux
Dinosaures
Quatre fosses temporales
Deux fosses temporales
Pas de fosse temporale
Département de biologie, Université d’Ottawa
96 - Animaux: Structures et Fonctions
Environ 100 millions d’années après leur apparition, les Reptiles se sont
divisés en trois lignées. La première a donné naissance aux tortues. La
seconde lignées a donné naissance au Pelycosaures, ancêtres des Mammifères. La troisième lignée, plus diversifiée et spectaculaire, comprenait les ancêtres des serpents, lézards, crocodiliens et plusieurs reptiles maintenant
disparus, dont les dinosaures.
Les trois lignées sont distinguées par le nombre d’ouvertures dans le
crâne au niveau des tempes (les fosses temporales). La fonction précise de
ces fosses n’est pas bien connue, mais on soupçonne qu’elles sont reliées au
fonctionnement des mâchoires.
Respiration et circulation
Figure 98. Coupe transversale du tégument
d’un Reptile. © BIODIDAC
La présence d'une peau imperméable empêche la respiration cutanée
chez les Reptiles. Cette perte est compensée par une amélioration de l'efficacité du poumon et du système circulatoire. La ventilation des poumons est
assurée par la contraction des muscles intercostaux et abdominaux chez la
majorité des Reptiles. Chez les tortues, la carapace dorsale et le plastron ventral empêchent le mouvement de la cage thoracique, et ce sont les mouvements des ceintures pectorale et pelvienne qui assurent l'inflation et la
déflation des poumons.
Figure 99. Coupe sagittale de poumons
d’Amphibien et de Reptile. Noter
l’augmentation de la surface d’échanges chez
le Reptile grâce à la présence des cloisons. ©
BIOEDNET
La surface interne des poumons est augmentée par la présence de plusieurs cloisons. Certains caméléons possèdent de long diverticules aveugles
qui s'étendent entre les viscères. Ces diverticules peuvent être gonflés d'air,
ce qui augmente le volume du corps et peut effrayer les prédateurs.
L'évolution du coeur se poursuit chez les Reptiles par un cloisonnement
longitudinal plus poussé qui assure une meilleure répartition du sang artériel
et veineux. Le cloisonnement est partiel chez la majorité des Reptiles, sauf
chez les Crocodiliens où il est complet.
Amphibien
BIO 2525 - Hiver 2003
Reptile
Les Reptiles -
Figure 100. Coupe sagittale du coeur d’un
Reptile crocodilien. Noter la présence d’une
cloison complète entre les deux ventricules.
C’est donc un coeur à quatre chambres. ©
BIODIDAC
Vers les poumons
Du corps
Vers le corps
Des poumons
97
Alimentation et digestion
La majorité des Reptiles sont carnivores. Les adaptations principales
sont les dents et les modifications de la mâchoire permettant d'avaler de
grandes proies.
Les crocodiles et la majorité des lézards ont de multiples dents semblables (ils sont homodontes). Chez les crocodiles, ces dents sont profondément ancrées dans la mâchoire, ce qui réduit les chances qu'elles soient
arrachées lors d'un combat avec une proie.
L'articulation de la mâchoire des lézards et des serpents est particulière
et leur permet d'avaler des proies de taille disproportionnée. De plus, les
deux moitiés de la mâchoire inférieures ne sont pas fusionnées, mais reliées
par des ligaments élastiques.
Les serpents ont typiquement des dents sur le palais, et ces dents sont
incurvées vers l'arrière ce qui empêche la proie de s'échapper. La plupart des
serpents venimeux ont des crochets creux qui leur permettent d'injecter leur
venin. Ces crochets peuvent être dépliés par l'action des muscles de la
tempe. Le venin est souvent une neurotoxine qui attaque le système nerveux, mais la vipère et le serpent à sonnette produisent un venin hémotoxique qui détruit les érythrocytes et les vaisseaux sanguins.
Excrétion et osmorégulation
Les Reptiles excrètent leurs déchets azotés sous forme d'acide urique, ce
qui leur permet de conserver l'eau si précieuse en milieu sec. Les reptiles
marins ont des glandes à sel sur la tête pour se débarrasser du surplus d'ions.
Reproduction
La fertilisation est interne chez les Reptiles. Les gamètes ne sont donc
pas exposées aux rigueurs du milieu terrestre. Les Reptiles pondent des
oeufs amniotiques. L'embryon est entouré d'une membrane (l'amnios)
renfermant le liquide amniotique. Deux sacs membraneux sont rattachés à
l'embryon: la vésicule vitelline et l'allantoïde. La vésicule vitelline contient le
vitellus (jaune) qui nourrit l'embryon. L'allantoïde sert à entreposer les
déchets jusqu'à l'éclosion. Le tout est entouré d'une autre membrane, le
chorion, qui est perméable aux gaz, mais pas à l'eau. Le chorion est entouré
d'une coquille souple chez les Reptiles.
Figure 101. Oeuf amniotique. © BIODIDAC
Amnion
Cavité
amniotique
(contient le fluide)
Vitellus
Cavité
allantoïde
(déchets)
Allantois
Chorion
(échanges
gazeux)
Département de biologie, Université d’Ottawa
98 - Animaux: Structures et Fonctions
Défenses et adaptations
Les Reptiles sont des hétérothermes ectothermes (poïkilothermes).
Leur température corporelle varie (hétérotherme), et ces variations de température sont reliées à celles de l'environnement (ectotherme).
Ces animaux arrivent cependant à régulariser quelque peu leur température en modifiant leur comportement.
Certains biologistes croient que les plus gros dinosaures étaient homéothermes et endothermes, c’est-à-dire qu'ils maintenaient leur température
constante en contrôlant leur métabolisme.
Système nerveux
La langue d'un serpent n'est pas venimeuse. C’est plutôt un organe qui
sert à capter les produits chimiques contenus dans l'air et à les amener
jusqu'à l'organe de Jacobson, situé dans le plafond de la bouche. Certains
serpents nocturnes ont, sur la tête, des organes thermosensibles qui leur permettent de détecter les petits rongeurs nocturnes dont ils se nourrissent.
BIO 2525 - Hiver 2003
Les Oiseaux -
99
Les Oiseaux
Les Oiseaux peuvent presque être définis comme étant des Reptiles
spécialisés car leur architecture est similaire à celle des Reptiles et les modifications peuvent être reliées au vol. Les oiseaux sont des homéothermes
endothermes qui ont des plumes. Leurs membres antérieurs sont modifiés
pour le vol, et leurs membres postérieurs pour la marche, la nage, ou pour se
percher.
Modifications associées au vol
Le vol exige une très grande dépense métabolique, et les forces exercées
par les muscles alaires sont également importantes. On retrouve donc chez
les Oiseaux des adaptations pour augmenter le taux métabolique qui peut
être soutenu, pour réduire les dépenses métaboliques inutiles (réduction du
poids), pour augmenter l'efficacité du système cardio-vasculaire (pour maintenir un métabolisme élevé), et pour solidifier le squelette.
Figure 102. Parties d’une plume d’oiseau:
rachis, barbe, barbule. © BIODIDAC
Barbule
Rachis
Barbe
La température influence énormément les réactions métaboliques.
L'activité des enzymes qui catalysent les réactions augmente avec un accroissement de la température, jusqu'à un maximum, puis diminue. Pour maintenir les hauts taux métaboliques requis pour le vol, les oiseaux maintiennent
leur température corporelle à l'intérieur de limites précises (ils sont homéothermes). On croit que les plumes étaient à l’origine une adaptation pour
conserver la chaleur corporelle (réduction de la convexion), et qu'elles ont
été modifiées pour le vol par la suite .
Il est important pour les oiseaux qui volent de minimiser la masse qu'ils
ont à transporter. Les os des oiseaux sont généralement creux et renforcés
par des cloisons. Chez certains oiseaux, les sacs aériens se prolongent dans
les plus gros os.
Département de biologie, Université d’Ottawa
100 - Animaux: Structures et Fonctions
Figure 103. Coupe d’un os d’oiseau. ©
BIODIDAC
Chez les oiseaux, l'excrétion des déchets azotés se fait sous forme
d'acide urique. Comme les cristaux d'acide urique peuvent être éliminés
avec une quantité minime d'eau, l'oiseau n'a donc pas à transporter une
masse inutile de liquide.
Pour résister aux forces qui entrent en jeu lors du vol, la colonne vertébrale des oiseaux est renforcée par la fusion de plusieurs vertèbres, particulièrement dans la queue et au niveau de la ceinture pelvienne. La cage
thoracique doit également être renforcée pour éviter d'être écrasée par les
muscles alaires. Les côtes sont donc fusionnées et le sternum est hypertrophié pour permettre un solide point d’ancrage pour les muscles alaires.
La ceinture pelvienne est également fusionnée pour solidifier les points
d'ancrage des muscles de la queue.
Figure 104. Modifications du squelette
associées au vol chez les oiseaux. ©
BIODIDAC
Ceinture pelvienne
soudée aux vertèbres
Sternum élargi
Respiration et circulation
La présence de plumes réduit la ventilation de l'épiderme et empêche les
oiseaux d'avoir une respiration cutanée.
Leurs grands besoins métaboliques (de 6 à 10 fois ceux d'un reptile de
taille similaire) ont entraîné des modifications au niveau des systèmes respiratoire et circulatoire.
BIO 2525 - Hiver 2003
Les Oiseaux -
Figure 105. Poumon et sacs aériens chez un
oiseau. © BIODIDAC
101
Les poumons des oiseaux ne sont pas des sacs aveugles (culs-de-sac),
mais plutôt des conduits dans lesquels l'air circule à sens unique. Il n'y a pas
d'alvéoles, mais plutôt des parabronches. La ventilation de ces parabronches est assurée par l'entremise de sacs aériens qui sont situé à l'avant et à
l'arrière des poumons, et qui agissent à la manière de pompes. L'air passe de
la bouche directement aux sacs aériens postérieurs, puis aux parabronches,
puis aux sacs aériens antérieurs, pour être finalement exhalé. Il n'y a donc
pas de mélange entre l'air frais et l'air résiduel. La présence de valves empêche l'air de revenir vers l'arrière. Dans les poumons, la circulation du sang
des capillaires des parabronches est à contre-courant de celle de l'air, ce qui
maximise les échanges gazeux. On considère que le système respiratoire des
oiseaux est le plus perfectionné et le plus efficace du règne animal. La ventilation des poumons peut également servir à éliminer les surplus de chaleur
(la sudation est impossible à cause de la présence des plumes).
Le coeur des oiseaux a quatre chambres séparées (comme chez les crocodiliens), ce qui prévient le mélange entre de sang veineux et artériel. Chez
les oiseaux nordiques, la circulation est à contre-courant dans les pattes, de
manière à réduire les pertes de chaleur.
Alimentation et digestion
Les oiseaux ont des besoins métaboliques élevés et doivent donc se
nourrir d'aliments riches. Les premiers oiseaux étaient sans doute des insectivores, mais le mode alimentaire des oiseaux actuels est très varié (granivores, piscivores, carnivores, nécrophages, frugivores). La spécialisation
alimentaire s'accompagne de modifications au niveau du bec et du tube
digestif. Par exemple, les oiseaux granivores, comme la poule, ont un bec
robuste pour briser les graines, un jabot pour les entreposer, et un gésier qui
contient typiquement des cailloux pour les broyer (les oiseaux n'ont pas de
dents).
Excrétion et osmorégulation
Les oiseaux marins ont des glandes à sel semblables à celles des iguanes
pour excréter les surplus d'ions.
Système nerveux
Le vol requiert une très bonne vision et une bonne coordination; les
zones du cerveau responsables de ces aspects sont donc particulièrement
développées chez les oiseaux.
Les yeux sont très développés, et leur position est reliée au régime alimentaire. Chez les oiseaux herbivores, les yeux sont disposés de chaque coté
de la tête, ce qui leur permet d'avoir un très large champ de vision et de voir
venir les prédateurs. Chez les rapaces, les yeux sont situés à l'avant, ce qui
permet d'avoir une meilleure vision binoculaire et de mieux juger des distances et les vitesses.
Département de biologie, Université d’Ottawa
102 - Animaux: Structures et Fonctions
BIO 2525 - Hiver 2003
Les Mammifères -
103
Les Mammifères
Les Mammifères sont apparus sur Terre il y a environ 190 millions
d'années. Comme les Oiseaux, ils descendent des Reptiles et ont modifié
l'architecture héritée de ces derniers en vue d'une vie plus active alimentée
par un métabolisme plus élevé. Les modifications principales se situent au
niveau des structures locomotrices et de celles reliées à l'alimentation.
Architecture et classification
Le point d'attache des membres antérieurs et postérieurs est modifié de
manière à ce que les membres supportent directement le poids du corps. Ce
déplacement rapproche les membres du centre de gravité de l'animal et est
accompagné de modifications au niveau des ceintures pectorale et pelvienne.
Les membres supportant directement le corps, la puissante musculature ventrale nécessaire aux Reptiles pour soulever le corps n'est plus aussi développée. Les modifications aux ceintures permettent une plus grande efficacité
de mouvement des membres et une rotation plus prononcée vers l'avant et
l'arrière, et donc de faire de plus grands pas.
Figure 106. Squelette d’un rongeur. ©
BIODIDAC
Les structures reliées à l'alimentation (mâchoires, dents, musculature)
sont également transformées. La dentition se spécialise et on voit apparaître
des dents de forme et de fonction différentes: incisives (couper), canines
(percer), prémolaires (déchirer) et molaires (broyer). La couronne des prémolaires et molaires se développe de façon à permettre de bien s'imbriquer,
et le point d'attachement à l'os dentaire se renforce en ayant plus d'une
racine. Cette dentition permet aux Mammifères de bien mastiquer leur
nourriture et de la digérer plus efficacement par la suite.
Le maintien d'un haut taux métabolique requiert une bonne isolation,
particulièrement pour les petits Mammifères qui ont un rapport surface:volume relativement élevé. Le écailles des Reptiles ont été remplacées
par des poils qui permettent de retenir une couche d'air emprisonné près du
Département de biologie, Université d’Ottawa
104 - Animaux: Structures et Fonctions
corps. Comme chez les Oiseaux, il y a des muscles qui permettent d'ériger
ou de rabaisser les poils, faisant ainsi varier l'épaisseur de la couche d'air
emprisonnée et donc la qualité de l'isolant. Des glandes sudoripares apparaissent dans l'épiderme pour permettre de réduire la température de l'animal
par transpiration lorsqu'il fait trop chaud.
Figure 107. Tégument d’un Mammifère. ©
BIODIDAC
Pore
Glande
sébacée
Muscle
Glande
sudoripare
Follicule
Les Mammifères sont donc des Vertébrés endothermes, homéothermes, couverts de poils, et caractérisés par la présence de mamelles.
Locomotion
Les membres locomoteurs des Mammifères ont une variété surprenante
de formes. Les animaux fouisseurs, comme la taupe, ont des membres
courts et puissants qui leur permettent de creuser dans le sol rapidement.
Les animaux sauteurs, comme le kangourou, ont des pattes postérieures
hypertrophiées. Les animaux coureurs ou ceux qui se déplacent beaucoup
(caribou) ont des membres élancés qui leur permettent de faire des grands
pas.
Respiration et circulation
La peau des Mammifères est formée de plusieurs couches de cellules
mortes, ce qui réduit les pertes d'eau en milieu terrestre, mais limite les
échanges gazeux cutanés. L'air est aspiré dans les poumons sous l'action du
diaphragme et des muscles intercostaux. L'air passe d'abord dans les fosses nasales où il est réchauffé et humecté, puis dans la trachée et les bronches
recouvertes de cils qui repoussent les particules.
BIO 2525 - Hiver 2003
Les Mammifères -
Figure 108. Système respiratoire et alvéoles
pulmonaires d’un humain. © BIODIDAC
105
La surface des poumons est augmentée par la présence des alvéoles. La
dilatation des poumons requiert un travail considérable car la tension superficielle qui colle les membranes alvéolaires est élevée. Pour faciliter la ventilation, on retrouve des surfactants qui réduisent la tension superficielle à la
surface interne des alvéoles. La présence de ces surfactants réduit le travail
nécessaire à la dilatation des poumons. Lorsque l'alvéole se dilate, la concentration des surfactants par unité de surface diminue, et la tension superficielle augmente, ce qui fait augmenter la résistance à la dilatation et protège
contre l'éclatement.
Le coeur des Mammifères a quatre chambres, comme celui des Oiseaux.
Le sang passe d'abord par les poumons avant d'être repompé dans le reste du
corps. Ce circuit assure que le sang oxygéné (artériel) est à haute pression
lors de sa distribution vers les organes. L'aorte est élastique et cette élasticité
lui permet de tamponner les variations de pression entre les battements cardiaques.
Alimentation et digestion
Le tube digestif des Mammifères est assez typique des Vertébrés mais
c'est au niveau des dents et de la mâchoire que les Mammifères se distinguent.
Les Mammifères sont hétérodontes, et l'importance relative des divers
types de dents varie selon le mode d'alimentation. Contrairement aux autres
Vertébrés, les dents des Mammifères ne sont remplacées qu'une seule fois
(dents de lait). Les dents se trouvent sur un seul os (l'os dentaire), ce qui renforce la mâchoire.
Figure 109. Articulation de la mâchoire d’un
Mammifère carnivore et chez un herbivore. ©
BIODIDAC
Herbivore
L'articulation de la mâchoire diffère chez les Mammifères carnivores et
herbivores. Chez les carnivores, l'articulation se trouve au même niveau que
les dents, ce qui permet aux prémolaires (on les appelle les dents carnassières
chez les carnivores) de cisailler les chairs de la proie. Chez les herbivores,
l'articulation est située au-dessus du niveau des dents, et l'action des muscles
de la mâchoire fait que toutes les dents se referment en même temps, permettant ainsi de broyer la nourriture efficacement.
Excrétion et osmorégulation
Carnivore
L'excrétion des déchets azotés par le rein se fait généralement sous
forme d'urée chez les Mammifères. Les Mammifères qui vivent en milieu
très sec ont des boucles de Henle très longues ce qui leur permet de réabsorber une bonne partie de l'eau qui se retrouverait perdue dans l'urine.
Système nerveux
La taille relative du cerveau des Mammifères est de cinq à dix fois celle
des Reptiles. Comme chez les Oiseaux, le cervelet est bien développé, permettant une bonne coordination des membres locomoteurs. Contrairement
aux Oiseaux cependant, le bulbe visuel est peu développé, et c'est plutôt le
Département de biologie, Université d’Ottawa
106 - Animaux: Structures et Fonctions
bulbe olfactif qui est bien développé. Le néocortex, couche externe des
hémisphères cérébraux ,se développe considérablement et permet d'intégrer
l'information et les influx nerveux.
Adaptations
Les adaptations comportementales des Mammifères peuvent dans bien
des cas leur permettre d'assurer leur défense. Le contrôle de la température
corporelle est l'une des priorités pour ces animaux. En climat froid, certains
Mammifères vont hiberner durant l'hiver, alors que dans les déserts ils estiveront. Dans les deux cas, l'animal se roule en boule de manière à réduire son
rapport surface:volume et conséquemment les pertes de chaleur ou d'eau.
Les animaux nordiques ont des appendices courts et souvent de couleur
plus foncée que le reste du pelage de manière à capter le plus d'énergie calorifique possible. Ils tendent également à être plus gros que les espèces apparentées qui vivent plus au sud.
Lorsque la température est chaude, la transpiration est augmentée de
manière à réduire la température corporelle. Comme le pelage réduit considérablement l'évaporation, il est fréquent d'observer un halètement lorsque
les Mammifères tentent de se rafraîchir.
BIO 2525 - Hiver 2003
Glossaire -
107
Glossaire
Abdomen
Tagme qui ne participe pas à la locomotion chez les organismes qui ont subi
une tagmose et dont le tronc s'est développé en deux tagmes.
Acétabule
L'une des deux ventouses des douves digéniques (classe des Trématodes).
La ventouse orale entoure la bouche, alors que l'acétabule est située sur la
face ventrale.
Acoelomate
Se dit d'un animal triploblastique qui ne possède pas de cavité générale
interne (coelome). Les Plathelminthes et les Némertes sont acoelomates.
Ce terme pourrait aussi s'appliquer à d'autres embranchements inférieurs,
mais il est plus correct de l'employer à propos d'organismes triploblastiques
plutôt que diploblastiques.
Figure 110. Coupe transversale d’un ver plat
illustrant les trois couches de tissus
(ectoderme à l’extérieur, endoderme formant
le tube digestif, et mésoderme entre les deux)
et l’absence de cavité interne (coelome). ©
BIODIDAC
Amplification larvaire
Forme de reproduction asexuée où un même organisme à l'état larvaire peut
produire un grand nombre d'organismes à l'étape suivante de développement. Un bon exemple est donné par la Douve (classe des Trématodes),
dont un seul sporocyste donne des centaines de rédies.
Analogie
Propriété de structures qui ont les mêmes fonctions sans avoir la même origine. Par exemple, les ailes d'une chauve-souris et celles d'un insecte sont
analogues parce qu'elles servent à voler. Elles n'ont toutefois pas évolué à
partir d'une même structure présente chez un ancêtre commun des deux
organismes.
Analogues
Se dit de structures qui ont les mêmes fonctions sans avoir la même origine.
Par exemple, les ailes d'une chauve-souris et celles d'un insecte sont analogues parce qu'elles servent à voler. Elles n'ont toutefois pas évolué à partir
d'une même structure présente chez un ancêtre commun des deux organismes.
Département de biologie, Université d’Ottawa
108 - Animaux: Structures et Fonctions
Figure 111. Les ailes du papillon de nuit, du
ptérosaure, de l’oiseau et de la chauve-souris
sont des structures analogues. © BIODIDAC
Antennes
Appendices sensoriels présents sur la tête de divers animaux, même si l'on
emploie facilement ce terme pour les Uniramiens (Insectes) et les Crustacés.
Antennule
Chacun des petits appendices sensoriels biramés situés sur le premier segment des Crustacés.
Appareil trachéal (système trachéen)
Appareil respiratoire des Insectes et de certaines Araignées, dans lequel l'air
est transporté directement vers les tissus par un ensemble de tubules. Étant
donné que le transport d'oxygène est direct, il n'y a souvent aucun pigment
respiratoire dans le sang des animaux dotés d'un appareil trachéal.
Arborescence respiratoire
Structure respiratoire propre aux concombres de mer (de l'embranchement
des Échinodermes). L'eau est pompée vers l'intérieur et vers l'extérieur des
deux structures de ce type présentes dans la cavité générale.
Archentéron
Nom donné à l'intestin primitif, c'est-à-dire à la première cavité qui traverse
l'embryon en cours de développement tout en étant ouverte sur l'extérieur.
Formé au cours de la gastrulation, il est entouré de l'endoderme nouvellement formé et deviendra l'appareil digestif de l'organisme.
Asexué
Se dit d'un organisme qui ne se reproduit pas par la recombinaison du matériel génétique contenu dans des gamètes. Chez un organisme asexué, il n'y a
pas de combinaison d'un spermatozoïde et d'un oeuf haploïdes pour former
un zygote.
Biramé
Se dit d'un type d'appendice chez certains Arthropodes. Les appendices
biramés sont ramifiés et ont une forme en Y.
Blastopore
Ouverture qui donne sur l'intestin primitif (archentéron) et qui deviendra la
bouche ou l'anus. Le blastopore se forme au cours de la gastrulation.
Bourgeonnement
Forme de reproduction asexuée où une petite partie se sépare d'un organisme et se développe jusqu'à former un organisme complet.
BIO 2525 - Hiver 2003
Glossaire -
109
Branchie lamellaire
Organe respiratoire de certains Chélicérates aquatiques. Il se compose de
plusieurs feuillets, ou lamelles, à travers lesquels l'eau passe.
Branchies épidermiques
Extensions de l'épiderme externe et de la membrane de la cavité coelomique
des Échinodermes. L'épiderme et la membrane interne sont tous deux
tapissés de cils. Les branchies épidermiques jouent un rôle important dans
les échanges gazeux et la diffusion des déchets métaboliques.
Canal ambulacraire
Canal qui descend le long de la face orale de chacun des bras des Échinodermes, et qui contient les pieds ambulacraires. Si le canal ou sillon est
visible, on dit que les bras sont ouverts. Sinon, on dit qu'ils sont fermés.
Captacule
Tentacule cilié spécialisé que les Mollusques Scaphopodes utilisent pour se
nourrir. La nourriture est captée sur le bulbe gluant situé à la pointe du captacule avant d'être amenée vers la bouche par les cils du captacule.
Caractéristique ancestrale
Caractéristique partagée par tous les membres d'un groupe taxinomique
d'organismes (taxon) et utilisée pour définir la nature distincte de ce groupe.
Cette caractéristique peut être modifiée ou même disparue chez certains
membres du groupe.
Carapace
Bouclier protecteur dorsal qui recouvre un animal. Par exemple, chez les
Crustacés, la cuticule forme une plaque au-dessus du céphalothorax.
Chez les Tortues, l'ensemble de la coquille porte le nom de carapace.
Cavité gastro-vasculaire
Nom donné à la cavité interne des Cnidaires. Il s'agit d'un tube digestif
incomplet comportant une seule ouverture, la bouche. Les aliments à digérer et les aliments non digérés à éliminer doivent tous deux passer par la bouche. Cette cavité est bordée par le gastroderme.
Cavité palléale
Cavité créée entre le manteau et le corps des Mollusques lorsque le manteau, une extension de la paroi du corps, sécrète une coquille.
Cavité péricardique
Partie du coelome qui forme un sac, ou espace qui entoure le coeur. Chez les
Invertébrés qui ont une hémocèle, la cavité péricardique est constituée par
tout le reste du coelome véritable.
Département de biologie, Université d’Ottawa
110 - Animaux: Structures et Fonctions
Cellule 4d
Cellule qui apparaît au stade des 64 cellules chez les animaux dont l'embryon
connaît une phase de segmentation déterminée, et qui forme toutes les
structures mésodermiques.
Cellule-flamme (ou cellule à flamme)
Cellules flagellées typiques des Plathelminthes et dont le battement de la
touffe de flagelles fait entrer les fluides internes dans le réseau protonéphridien.
Cellule animale
Membrane
plasmique
Mitochondrie
Centrioles
Envelope
nucléaire
Noyau
Chromatine
Nucléole
Réticulum
endoplasmique
lisse
Vésicule
sécrétrice
Appareil
de Golgi
Ribosomes
Lysosome
Réticulum
Cytoplasme
endoplasmique
rugueux
Cellule endodermique épithéliomusculaire
Cellule du gastroderme qui borde la cavité interne des Cnidaires. Elle
absorbe et digère la nourriture et contribue aux mouvements et aux changements de forme en contractant ses myonèmes.
Cellule épithéliomusculaire
Cellule de la surface externe des Cnidaires. Les cellules épithéliomusculaires
forment le revêtement externe de l'animal et contribuent à ses mouvements
en contractant leurs myonèmes.
Céphalothorax
Nom du tagme qui porte les maxillipèdes, c'est-à-dire les premiers appendices présents sur le thorax de nombreux Arthropodes, lorsqu'ils servent à
l'alimentation.
Cercaire
Stade du cycle vital des Douves (classe des Trématodes). Les cercaires se
développent à partir des rédies situées dans l'hôte intermédiaire. Ces organismes, qui ont l'aspect de têtards, quittent l'hôte intermédiaire pour se loger
dans l'hôte définitif ou dans un autre hôte intermédiaire.
BIO 2525 - Hiver 2003
Glossaire -
111
Chélicères
Paire d'appendices caractéristiques située sur le premier segment du corps de
Chélicériformes tels que les araignées et les tiques.
Chitine
Hydrate de carbone complexe formé d'un arrangement linéaire d'unités de
N-acétyl-glucosamine. La chitine est caractéristique de la paroi cellulaire des
champignons et de la cuticule externe des Arthropodes.
Chitineux
Fait de chitine, un hydrate de carbone complexe formé d'un arrangement
linéaire d'unités de N-acétyl-glucosamine. La chitine est caractéristique de la
paroi cellulaire des champignons et de la cuticule externe des Arthropodes.
Choanocyte
Nom donné aux cellules à collerette dont le flagelle est responsable de la
circulation d'eau dans les éponges. Lorsque le flagelle bat, la nourriture est
coincée contre les microvillosités qui forment la collerette. Il y a également
des choanocytes chez certains Protistes coloniaux.
Choanoflagellés
Nom donné aux Protozoaires qui ressemblent aux choanocytes ou cellules
à collerette des éponges. Ces Protozoaires ont une collerette formée de
microvillosités qui entourent un flagelle central. Lorsque le flagelle bat, la
nourriture est coincée contre la collerette et consommée par phagocytose.
Figure 112. Choanoflagellés coloniaires. ©
BIODIDAC
Chromatophore du manteau
Cellule spécialisée pigmentée située à la surface des Céphalopodes et qui,
en changeant de forme, expose des quantités différentes de pigments, ce qui
modifie la couleur et l'apparence de l'animal.
Cil
Organe locomoteur cellulaire semblable à un poil, qui consiste en une extension de la membrane cytoplasmique entourant une structure de microtubules
de modèle 9+2. Par rapport aux flagelles, les cils sont plus courts et plus
nombreux à la surface de la cellule.
Ciliature complexe
Structure ciliaire spécialisée présente chez les Ciliés supérieurs (Ciliophores). Des cils de modèle 9+2 s'unissent pour former des structures plus
grosses et plus complexes telles que les cirres et les membranelles.
Département de biologie, Université d’Ottawa
112 - Animaux: Structures et Fonctions
Clade
Terme employé en taxinomie cladistique pour décrire les liens entre groupes d'animaux. Un clade comprend l'ancêtre commun et tous les autres
groupes ou lignées issues de l'ancêtre commun, dans la limite d'un même
phylum.
Clitellum
Métamères spéciaux soudés qui sécrètent du mucus au cours de l'accouplement ainsi que le cocon qui protège les oeufs fécondés chez les Oligochètes
et les Sangsues.
Cnidoblaste
Cellule spécialisée propre aux Cnidaires. L'évagination du cnidoblaste libère
un nématoblaste, qui peut agir comme un aiguillon ou comme un fil gluant
qui empêtre et capture une proie.
Figure 113. Cnidoblaste avant et après
évagination. © BIODIDAC
Filament
urticant
Épines
Hampe
Cnidocil
Opercule
Capsule du
cnidocyste
Mitochondrie
Noyau du
cnidocyste
Coelome tripartite
Structure caractéristique du phylum des Deutérostomiens. Le coelome
comporte trois cavités distinctes : le protocoele, le mésocoele et le métacoele.
Coelome
Cavité générale véritable complètement bordée par le mésoderme, qui en
forme la membrane. Les animaux qui possèdent un véritable coelome,
comme les Annélides, les Mollusques ou les Chordés, sont des Coelomates (ou Eucoelomates).
Avantages conférés par la présence d’un coelome. Le coelome confère
plusieurs avantages aux animaux. Il laisse un espace où les organes peuvent
croître. Le fluide qu'il contient facilite la circulation, et peut servir à tamponner les variations de températures et à absorber les chocs. Il permet de cons-
BIO 2525 - Hiver 2003
Glossaire -
113
truire un squelette hydrostatique efficace. Le fluide qui baigne les organes
internes peut être filtré pour éliminer les déchets métaboliques. Enfin, il permet au tube digestif de se mouvoir indépendamment du corps de l'animal.
Coelomoducte
Tubules qui relient la cavité coelomique à l'extérieur de l'animal.
Coeur branchial
Coeur secondaire résultant d'une modification de l'appareil circulatoire et qui
pompe le sang dans les branchies.
Colloblaste
Cellule caractéristique des tentacules des Cténophores. Les colloblastes libèrent une matière gluante et servent à capturer des proies. Ils ressemblent en
cela aux cnidoblastes, et ce trait commun en fait des structures analogues.
Collum
Structure propre aux Millipèdes, formée à partir du premier segment du
tronc qui a perdu ses appendices et s'est élargi pour former un gros segment
semblable à un collier autour de la tête.
Complexe apical
Ensemble d'organites spécialisés chez les protozoaires parasites du phylum
des Apicomplexes, dont on croit qu'il aide le parasite à pénétrer son hôte
afin de poursuivre son cycle vital.
Conjugaison
Forme de reproduction sexuée chez les Protozoaires Ciliés (Ciliophores).
Au cours de la conjugaison, les deux protozoaires s'accollent, les macronoyaux disparaissent et, après la division méiotique des micronoyaux, les
deux protozoaires s'échangent leur matériel génétique.
Figure 114. Conjugaison chez la paramécie.
© BIODIDAC
Couche lamelleuse
La plus interne des trois couches de la coquille d'un Mollusque, appelée
aussi nacre. Elle se compose de très fines lamelles de cristaux de carbonate
de calcium (aragonite) qui sont continuellement produites par la surface du
manteau.
Cténidie
Terme désignant les branchies des Mollusques, qui ont souvent des fonctions supplémentaires à celle de la respiration.
Structure locomotrice propre aux Cténaires, formée d'ensembles de cils
organisés en plaquettes. Les cténidies sont elles-mêmes disposées en huit
rangées qui vont de la face orale à la face aborale de l'animal.
Département de biologie, Université d’Ottawa
114 - Animaux: Structures et Fonctions
Cuticule
Couche externe, non vivante et non cellulaire, d'un organisme. Sécrétée par
l'épiderme sous-jacent, la cuticule est répandue chez plusieurs types d'animaux, dont les Nématodes, les Annélides et les Arthropodes. En général,
la présence d'une cuticule exclut la présence de cils.
Cycle vital dimorphe
Cycle vital qui comprend deux formes distinctes très différentes. L'animal
évolue de la forme immature à la forme reproductrice. Les deux formes peuvent cohabiter chez les organismes dimorphes coloniaux.
Cytostome
Du grec kutos, cellule, et stoma, bouche. Endroit de la surface de certains
Protozoaires, en particulier des Ciliés, où se produit toujours la phagocytose.
Déchets métaboliques
Déchets produits par le métabolisme. Il s'agit le plus souvent d'ammoniac, de
bioxyde de carbone et d'eau.
Deutérostomiens
Phylum qui comprend les Chordés et les Échinodermes, qui ont en commun un blastopore formant l'anus et non la bouche, la segmentation
radiaire indéterminée chez l'embryon et la formation de la cavité générale
par creusement d'un entérocoele.
Dioïque
Se dit d'un organisme dont les structures reproductrices mâle et femelle sont
dans des individus distincts. Antonyme de monoïque.
Diploblastique
Se dit d'un organisme formé à partir de deux feuillets cellulaires seulement,
l’endoderme et l'ectoderme. Il peut y avoir entre ces deux feuillets une
matrice, la mésoglée ou le mésenchyme selon le cas, qui ne constitue pas un
véritable tissu cellulaire.
Diplosegment
Caractéristique des Millipèdes, de l'ordre des Diplopodes, dont les segments
sont soudés deux à deux. Par conséquent, il semble y avoir deux paires
d'appendices pour chaque segment visible du tronc.
Diverticule
Toute branche ou poche creuse qui s'étend sur le côté d'un organisme.
Dulcicole
Se dit d’organismes qui vivent en eaux douces.
BIO 2525 - Hiver 2003
Glossaire -
115
Ecdysis (mue)
Terme spécifique qui désigne le changement périodique d'exosquelette chez
les Arthropodes.
Ectoderme
Couche de cellules la plus externe, qui forme l'épithélium et le système nerveux d'un animal. L'ectoderme et l'endoderme constituent les deux feuillets
embryonnaires principaux d'un animal.
Ectoparasite
Organisme installé à la surface de son hôte et qui en dépend pour une, plusieurs ou toutes les étapes de son cycle de vie.
Ectoparasitisme
Mode de vie d'un organisme installé à la surface de son hôte et qui en
dépend pour une, plusieurs ou toutes les étapes de son cycle vital.
Endoderme
Couche de cellules la plus interne, qui forme le tube digestif et les autres
organes qui lui sont associés. L'ectoderme et l'endoderme constituent les
deux feuillets embryonnaires principaux d'un animal.
Endoparasite
Organisme installé à l'intérieur de son hôte et qui en dépend pour une, plusieurs ou toutes les étapes de son cycle de vie.
Endosquelette
Ensemble des structures de soutien qui font partie du squelette et qui sont
complètement entourées de tissus vivants. Les Échinodermes et les Vertébrés, entre autres, possèdent un endosquelette.
Enterocoele
L'un des deux modes de formation d'une cavité générale à partir du mésoderme (l'autre étant la formation schizocoele par fission du mésoderme),
caractéristique des Deutérostomiens. La cavité coelomique est formée par
des poches de mésodermes issues du tube digestif.
Figure 115. Formation entérocoele du
coelome chez les Deutérostomiens. ©
BIODIDAC
Éponge asconoïde (ou ascon)
La plus simple des trois formes d'éponge calcaire. Elle se compose d'un
spongiocoele central, tapissé de choanocytes, qui s'ouvre directement sur
l'extérieur par l'oscule. L'eau entre dans l'éponge en traversant la paroi par
des pores. (Diagramme)
Département de biologie, Université d’Ottawa
116 - Animaux: Structures et Fonctions
Éponge leuconoïde (ou leucon)
La plus complexe des trois formes d'éponge calcaire. Les choanocytes sont
situés dans des cavités, et il n'y a pas de spongiocoele. L'eau entre par des
canaux inhalants et se dirige vers les prosopyles. Elle sort des cavités par des
apopyles, puis des canaux exhalants, et enfin par l'oscule. (Diagramme)
Éponge syconoïde
La forme intermédiaire des trois formes d'éponge calcaire. Le spongiocoele
n'est plus tapissé de choanocytes. Ces derniers sont situés dans des canaux
radiaires qui communiquent avec le spongiocoele par des apopyles. L'eau
entre dans les canaux radiaires par des prosopyles et sort de l'éponge par un
oscule unique. (Diagramme)
Espèce
Il existe plusieurs concepts différents de ce qu’est une espèce.
Une espèce biologique (au sens de Dobzhansky et Mayr) est un groupe d’individus ou de populations d’individus qui se reproduisent entre eux et occupent
une niche écologique spécifique en nature. C’est donc la capacité de se
reproduire qui détermine les limites de l’espèce, et non la présence ou
l’absence de certaines caractéristiques morphologiques ou physiologiques
communes. Ce concept d’espèce ne fait pas l’unanimité car il ne s’applique
pas vraiment aux organismes qui se reproduisent asexuellement.
Une espèce évolutionnaire est une lignée évolutive formée de populations ancestrales et de leurs descendants qui est distincte des autres lignées évolutives et
qui a son propre destin. Ce concept s’applique également aux organismes se
reproduisant asexuellement.
Une espèce phylogénétique est un groupe d’organismes qui peuvent être distingués d’autres groupes et auquel appartiennent les ancêtres et les descendants
d’une lignée évolutive. Selon cette définition, une espèce est une unité monophylétique.
Eucoelomate
Qui possède une cavité interne entièrement entourée de mésoderme.
BIO 2525 - Hiver 2003
Glossaire -
Figure 116. Coupe transversale schématisée
d’un lombric illustrant les trois couches de
tissus. Le mésoderme entoure entièrement la
cavité interne. © BIODIDAC
117
Évolution convergente
Développement de structures ou de caractéristiques semblables dans deux
lignées évolutives qui n'ont pas d'ancêtre commun. Ces structures ou caractéristiques sont dites analogues.
Existant
Se dit d'une espèce ou d'un groupe d'espèces qui vivent encore aujourd'hui et
qui ne sont pas éteints.
Exosquelette
Ensemble des structures de soutien qui font partie du squelette et qui ne
sont pas complètement entourées de tissus vivants. Les éléments de l'exosquelette sont sécrétés par un épiderme sous-jacent et une face de ces structures est exposée. Les Arthropodes, entre autres, ont un exosquelette.
Fente pharyngienne
Ouverture latérale dans la paroi du pharynx, qui permet à l'eau entrée dans la
bouche de ressortir par le pharynx. C'est l'une des caractéristiques ancestrales du phylum des Chordés. Elle permettait de retirer l'eau des aliments
ingérés avant de faire passer ceux-ci dans l'appareil digestif.
Filière
Chacun des appendices modifiés de l'extrémité postérieure de l'opisthosoma des Araignées.
Fission binaire
Division cellulaire par laquelle une cellule mère se divise en deux cellules de
taille égale.
Fission multiple
Division cellulaire par laquelle une cellule mère se divise en plus de deux cellules. Lorsque seulement deux cellules filles sont produites, le processus
porte le nom de fission binaire.
Flagelle
Organe locomoteur cellulaire semblable à un poil, qui consiste en une extension de la membrane cytoplasmique entourant une structure de microtubules
de modèle 9+2. Par rapport aux cils, les flagelles sont plus longs et moins
nombreux (habituellement un ou deux par cellule).
Fossiles
Les fossiles auxquels on peut attribuer un âge permettent de déterminer
l'ordre dans lequel sont apparus les organismes, mais surtout de spécifier une
échelle temporelle aux diverses hypothèses phylogénétiques. Malheureusement, certains organismes se fossilisent très mal, et on ne possède pas de
fossiles pour de nombreux groupes. De plus, le procédé de datation des fos-
Département de biologie, Université d’Ottawa
118 - Animaux: Structures et Fonctions
siles n'est pas toujours utilisable. En général, on date les fossiles en mesurant
le rapport entre la quantité d'isotopes radioactifs et d'isotopes stables dans
les couches de roches volcaniques (ignées) au-dessus et au-dessous de la
strate de roches sédimentaires où on a retrouvé le fossile ce qui permet
d'estimer environ l'âge de la strate de roches sédimentaires et donc des fossiles. Les isotopes les plus souvent utilisés sont l'238U (qui se dégrade en
206
Pb), et le 40K (40Ar). Le 14C ne peut être utilisé pour les fossiles plus vieux
que quelques dizaines de milliers d'années car il se dégrade trop rapidement.
Gamète
Chacun des deux types de cellules sexuelles, l'oeuf et le spermatozoïde, qui
s'unissent pour former un zygote.
Gastroderme
Nom du feuillet de cellules endodermiques qui borde la cavité gastro-vasculaire des Cnidaires.
Gastrulation
Étape du développement de l'embryon au cours de laquelle la blastula
devient la gastrula. Des cellules se déplacent à partir de la région où se formera le blastopore et se dirigent vers l'intérieur pour former une deuxième
couche (endoderme). L'embryon possède alors deux couches de cellules au
lieu d'une seule.
Gnathobase
Base des appendices de nombreux Arthropodes, modifiée en une surface
broyeuse qui défait les aliments avant qu'ils passent dans la bouche.
Gnathochilarium
Structure semblable à un rabat formée par la fusion des premières maxilles
chez les Millipèdes, les Diplopodes et les Pauropodes.
Gonade
Organe reproducteur qui produit des gamètes -- oeufs ou spermatozoïdes - par réduction méiotique du matériel chromosomique.
Grade cellulaire
Type d'organisation des Parazoaires. Ces organismes ont des cellules distinctes qui fonctionnent indépendamment les unes des autres même si certaines d'entre elles peuvent avoir des fonctions spécialisées. Jamais ces
cellules ne fonctionnent ensemble ni ne forment des tissus.
Gravide
Se dit d'un organisme dans lequel il y a des oeufs, ou des embryons en développement.
BIO 2525 - Hiver 2003
Glossaire -
119
Hémocèle
Principale cavité corporelle des Mollusques et des Arthropodes. Vestige du
blastocoele, elle forme une partie du système circulatoire ouvert de ces
animaux. Le véritable coelome est habituellement réduit à une cavité qui
entoure le coeur, la cavité péricardique.
Hémolymphe
Liquide contenu dans l'hémocèle des organismes qui possèdent un système circulatoire ouvert. L'hémolymphe sert à la fois de liquide coelomique et de liquide circulatoire.
Hermaphrodite (monoïque)
Qui combine les fonctions reproductrices des deux genres en un seul individu. Pour éviter l’autofertilisation, de nombreux organismes hermaphrodites font de la protandrie.
Homologie sérielle
Homologie entre des éléments qui ont évolué à partir de métamères identiques. En effet, la métamérisation donne des segments qui ont une origine
embryonnaire commune, mais la modification des diverses parties du corps
en vue de différentes fonctions entraîne la perte de cette similarité.
Homologie
Propriété de structures qui ont la même origine mais des fonctions différentes. L'aile de la chauve-souris et le battoir de la baleine sont homologues
parce qu'ils viennent tous deux des appendices de leur ancêtre vertébré commun, mais la première sert à voler alors que l'autre sert à nager.
Homologues en série
Se dit d'éléments homologues qui ont évolué à partir de métamères identiques. En effet, la métamérisation donne des segments qui ont une origine
embryonnaire commune, mais la modification des diverses parties du corps
en vue de différentes fonctions entraîne la perte de cette similarité.
Homologues
Se dit de structures qui ont la même origine mais des fonctions différentes.
L'aile de la chauve-souris et le battoir de la baleine sont homologues parce
qu'ils viennent tous deux des appendices de leur ancêtre vertébré commun,
mais la première sert à voler alors que l'autre sert à nager.
Département de biologie, Université d’Ottawa
120 - Animaux: Structures et Fonctions
Figure 117. Structures homologues:
membres des Vertébrés- homme, chien,
cheval, baleine. © BIODIDAC
Hôte définitif
Hôte du stade adulte des parasites dont le cycle vital complexe comporte
plus d'un hôte.
Hôte intermédiaire
Organisme qui reçoit un parasite pendant son stade larvaire, lorsque le parasite a un cycle vital complexe qui l'amène à avoir plus d'un hôte.
Figure 118. Relation entre le taux
métabolique basal et la taille de divers
organismes vivants. Notez que les
organismes unicellulaires ont en général un
taux métabolique inférieur aux organismes
multicellulaires de même taille.
Log10 Taux métabolique (Watts)
Implications écologiques de la taille
La taille des organismes est le plus important facteur déterminant leur métabolisme. Le taux métabolique basal, par exemple, augmente avec la taille,
mais ne lui est pas directement proportionnel. Par conséquent, quoique les
gros organismes requièrent plus d’énergie que les petits, leur besoins, par
unité de masse, sont moindres.
6
4
2
0
-2
-4
-6
Po
-8
ik i
-10
-12
-14
U
-15
ce
ni
llu
la
lo
ir
-10
e
th
(
es
rm
20
es
°C
(
m
Ho
C)
°
20
eo
e
th
rm
(
es
39
°C
)
)
-5
0
5
Log10 Masse corporelle (kg)
Les nivaux d’organisation plus complexes permettent, et même favorisent,
l’évolution d’animaux de plus grande taille. Avoir une grande taille a plusieurs conséquences physiques et écologiques importantes. En augmentant
de taille, les organismes voient leur rapport surface:volume se réduire.
Labium
Portion inférieure de la cavité buccale formée chez plusieurs Uniramiens
par la fusion des secondes maxilles.
Lanterne d'Aristote
Structure spécialisée utilisée par les Échinodermes Échinides, notamment les
oursins et les dollars des sables (oursins plats), pour s'alimenter. Elle se compose de 40 petites plaques formant cinq dents. (Photo et diagramme)
BIO 2525 - Hiver 2003
Glossaire -
121
Loi de Baer
Le développement embryonnaire ou l'ontogénie, est une riche source de renseignements en phylogénie. Karl von Baer, un embryologiste allemand et qui
est le père de la phylogénie énonça au XIXième siècle un principe connu sous
le nom de Loi de Baer: l'ontogénie répète la phylogénie. Cette loi, plus tard
peaufinée par un évolutionniste allemand, Ernst Haekel, veut que le développement embryonnaire des espèces les plus récentes répète les étapes de
l’évolution, des animaux unicellulaires (zygote) jusqu'à l'espèce en question.
Il y a de trop nombreuses exceptions à cette loi pour en faire un principe
absolu, et l'interprétation moderne se réduit à dire que les embryons d'espèces apparentées sont plus semblables que les adultes.
Loi de Fick
La loi de Fick décrit le taux de transfert de molécules à travers les membranes.
S∆C
D ∝ ----------L
Le taux de diffusion (D, par exemple en grammes d'oxygène par seconde) est
proportionnel à la surface d'échange (S, par exemple en mm2), à l'épaisseur
de la membrane (L, par exemple en mm) et à la différence de concentration
de chaque coté de la membrane cellulaire ( ∆ C, par exemple en mg L-1).
La quantité d'oxygène qui entre dans une cellule (ou la quantité de gaz carbonique qui en sort) sera donc plus grande pour une grande cellule que pour
une petite (la surface S est plus grande), sera plus grande si la membrane est
mince que si elle est épaisse (l'épaisseur L est plus petite) et sera plus grande
si il existe une forte différence de concentration ( ∆ C) des deux cotés de la
membrane que si cette différence est petite.
Lophophore
Double couronne de tentacules ciliés creux qui entoure la bouche d'un certain nombre de groupes d'animaux. On se demande si ces animaux devraient
ou non constituer un phylum distinct, et plusieurs considèrent que le lophophore est le caractère distinctif du phylum des Lophophoriens.
Lunule
Échancrure ou trou traversant le corps de plusieurs oursins plats (ou dollars
des sables). On ne comprend pas parfaitement la fonction des lunules, mais
elles pourraient participer au déplacement de la nourriture de la face orale à
la face aborale, ou stabiliser l'animal dans les courants forts.
Département de biologie, Université d’Ottawa
122 - Animaux: Structures et Fonctions
Macronoyau
L'un des deux types de noyaux dimorphes présents chez les Protozoaires
Ciliés. Il contient plusieurs exemplaires du génome (polyploïdie) et assure le
fonctionnement général de la cellule. L'autre type de noyau est le micronoyau.
Madréporite
Ouverture extérieure, semblable à une passoire, donnant sur le système
aquifère des Échinodermes.
Mandibule
Mâchoire inférieure des Vertébrés ou appendice servant à l'alimentation
chez les Uniramiens et les Crustacés.
Manteau
Mince extension membraneuse de la masse viscérale des Mollusques. Le
manteau, qui forme deux rabats, sécrète la coquille sur la face dorsale.
L'espace situé entre les deux rabats s'appelle la cavité palléale.
Maxille
Chacun des appendices de la tête qui servent à l'alimentation. Les maxilles
servent surtout à manipuler la nourriture de telle sorte qu'elle puisse être
écrasée ou mâchée par les mandibules.
Maxillipède
Chacun des premiers appendices présents sur le thorax de nombreux
Arthropodes, lorsqu'ils servent à l'alimentation.
Méduse
Stade mobile du cycle vital des Cnidaires. À ce stade, les individus nagent
librement et se reproduisent. Des gonades matures se forment dans les
méduses mâles ou femelles. Les Méduses Acalèphes en sont un exemple.
Mésenchyme
Couche intermédiaire entre les feuillets cellulaires interne et externe d'un
animal diploblastique. Le mésenchyme se forme à partir de l'ectoderme. Il
se compose d'une sorte de gelée appelée mésoglée, et peut contenir des cellules.
Mésocoele
La deuxième des trois cavités coelomiques de la structure tripartite caractéristique du phylum des Deutérostomiens. Les autres cavités coelomiques
sont le protocoele et le métacoele.
BIO 2525 - Hiver 2003
Glossaire -
123
Mésoderme
Le troisième feuillet cellulaire qui se développe chez les animaux triploblastiques dans la gastrula, entre l'ectoderme et l'endoderme. Le mésoderme
donne naissance aux muscles, aux tissus conjonctifs, aux os ainsi qu'au sang
et aux autres composantes du système vasculaire.
Mésoglée
Couche semblable à une gelée située entre les feuillets cellulaires (chez les
Porifères), ou entre l’ectoderme et l’endoderme (chez les Cnidaires). Il
agit comme un genre de ciment qui maintient ensemble les deux feuillets
mais, à la différence du mésenchyme, il contient peu ou pas de cellules.
Métacoele
La dernière des trois cavités coelomiques de la structure tripartite caractéristique du phylum des Deutérostomiens. Les autres cavités coelomiques sont
le protocoele et le mésocoele.
Métamère
Chacune des unités répétées d'un animal dont le corps a été divisé en une
suite de segments identiques qui se répètent le long de l'axe longitudinal.
Chaque métamère contient des structures identiques à celles des métamères
adjacents.
Métamérique
Se dit d'une structure qui consiste en une suite d'unités identiques, les métamères, qui se répètent le long de l'axe longitudinal d'un animal. Chaque
métamère contient des structures identiques à celles des métamères adjacents.
Métamérisation
Division du corps en une suite de segments identiques, les métamères, qui
se répètent le long de l'axe longitudinal d'un animal. Chaque métamère contient des structures identiques à celles des métamères adjacents.
Métamérisme
Propriété d'un animal dont le corps se divise en une suite de segments identiques, les métamères, qui se répètent le long de l'axe longitudinal. Chaque
métamère contient des structures identiques à celles des métamères adjacents.
Métanéphridie
Organe excréteur et osmorégulateur formé d'un entonnoir cilié, le néphrostome, relié à des tubules qui conduisent au pore extérieur de la néphridie. Le
néphrostome recueille le liquide coelomique et tout ce qu'il contient pour
produire l'urine. (Diagramme). Les Annélides et les Mollusques ont des
métanéphridies.
Département de biologie, Université d’Ottawa
124 - Animaux: Structures et Fonctions
Métazoaire
Organisme pluricellulaire qui présente toutes les caractéristiques d'un animal.
Un Métazoaire possède des cellules, des tissus et des organes.
Micronoyau
L'un des deux types de noyaux dimorphes présents chez les Protozoaires
Ciliés. Il contient un seul exemplaire du génome et sert à la reproduction de
la cellule. L'autre type de noyau est le macronoyau.
Microtriche
Petite projection portant des microvillosités, située à la surface du tégument
des Ténias. Les microtriches accroissent la surface disponible pour les échanges gazeux et peuvent s'interdigiter avec les microvillosités de l'intestin de
l'organisme hôte.
Monociliée
Se dit d'une cellule qui possède un flagelle, et donc un seul organite de
modèle 9+2. Par contre, une cellule polyciliée possède à sa surface de nombreux cils (structures 9+2).
Monoïque
Se dit d'un organisme dont les structures reproductrices mâle et femelle sont
dans un même individu à une étape ou une autre du cycle vital. Antonyme de
dioïque.
Monophylétique
Se dit d’un regroupement de taxa ayant le même ancêtre commun.
Mue
Changement périodique de l'enveloppe externe d'un animal. Ce terme
s'applique à diverses situations, dont le changement d'exosquelette chez les
Arthropodes, de fourrure chez les Mammifères, de plumes chez les
Oiseaux et de peau chez les Reptiles.
Myonème
Ensemble de myofibrilles contractiles présent dans certaines cellules. Les
myonèmes permettent à la cellule ou à une partie de la cellule de se contracter et de changer de forme.
Nématoblaste
Organite du cnidoblaste, une cellule propre aux Cnidaires. C'est la partie
évaginable de la cellule, qui peut perforer ou empêtrer une proie potentielle,
ou encore s'y coller.
BIO 2525 - Hiver 2003
Glossaire -
125
Niveaux de complexité architecturale
Les embranchements d’animaux multicellulaires peuvent être regroupés en
cinq niveaux de complexité architecturale:
Niveau d’organisation protoplasmique. Ce niveau d’organisation est
retrouvé chez les Protozoaires et les autres organismes unicellulaires. Toutes les fonctions nécessaires à la vie sont confinées aux structures internes de
la cellule unique, les organelles.
Niveau d’organisation cellulaire. Retrouvé chez les organismes formés
d’un agrégat de cellules différentiées. Il y a une division des fonctions, par
exemple entre les cellules somatiques et celle responsables de la reproduction. Ces cellules ne sont généralement pas organisées en tissus. Certains
protozoaires coloniaires sont à ce niveau d’organisation. Plusieurs experts
placent aussi les éponges (Porifera) à ce niveau.
Niveau d’organisation cellules-tissus. à ce niveau d’organisation, les cellules similaires s’organisent en couches, formant des tissus. Certains experts
placent les éponges à ce niveau, mais les organismes apparentés aux méduses
(Cnidaires) sont un meilleur exemple. Ces deux groupes sont toutefois aussi
partiellement organisés au niveau cellulaire car de nombreuses cellules ne
sont pas organisées en tissus. Par contre le réseau nerveux des Cnidaires est
clairement formé de cellules organisées en tissus ayant la perception comme
fonction.
Niveau d’organisation tissus-organes. Les organismes à ce niveau
d’organisation ont des tissus formant des organes. Les organes sont généralement formés de plusieurs types de tissus et ont des fonctions plus spécialisées que les tissus. Les organismes les plus primitifs ayant ce niveau
d’organisation sont les Plathelminthes, chez qui on retrouve des organes
bien définis comme les ocelles, le tube digestif, et les organes reproducteurs.
Niveau d’organisation organes-systèmes. Les systèmes sont formés de
plusieurs organes servant une des fonction nécessaire à la vie, comme la respiration, la circulation, la digestion. Les Annélides, par exemple, ont des systèmes circulatoires et digestif. La plupart des embranchements sont à ce
niveau d’organisation.
Nombre de Reynolds
Le rapport de la force d'inertie sur la force de viscosité est appelée le nombre
de Reynolds. Ce rapport décrit assez bien les conditions dans lesquelles les
corps se déplacent. Un nombre de Reynolds peu élevé indique que les forces de viscosité prédominent. Un nombre de Reynolds élevé indique que les
forces d'inertie dominent le mouvement.
Tout corps se déplaçant dans un fluide doit combattre deux forces qui
s'opposent au mouvement: l'inertie et la cohésion des molécules du fluide
(ou viscosité). La force d'inertie (Fi) est calculée selon l'équation suivante:
F i = ρSU
2
Département de biologie, Université d’Ottawa
126 - Animaux: Structures et Fonctions
La force de viscosité (Fv) est calculée par:
µSU
F v = ----------L
où ρ est la densité du fluide, S est la surface perpendiculaire au mouvement,
U est la vitesse, µ est la viscosité dynamique du fluide, et L est la longueur
caractéristique du corps ou la dimension maximale dans le plan perpendiculaire au mouvement.
Notocorde
Caractéristique ancestrale des Chordés, qui consiste en une tige cartilagineuse rigide située près de la face dorsale de l'animal. Dans la forme ancestrale, la notocorde sert de squelette axial et aide à soutenir le corps. Chez les
Vertébrés, sa fonction mécanique est remplie par la colonne vertébrale et la
notocorde est réduite.
Figure 119. Structure de la notocorde. Le
centre cellularisé est entouré de gaines de
tissu conjonctif lui donnant son élasticité et sa
rigidité. © BIODIDAC
Noyaux dimorphes
Type d'organisation du matériel nucléaire typique des Ciliés. Il y a toujours
un seul petit micronoyau et un gros ou plusieurs macronoyaux. Le micronoyau sert à la reproduction, et les macronoyaux au fonctionnement de la
cellule.
Oeil composé
Oeil caractéristique des Arthropodes. Il se compose de plusieurs unités
optiques fondamentales appelées ommatidies. Un oeil composé se présente
habituellement en combinaison avec des ocelles à une seule lentille beaucoup
plus simples.
Opisthaptor
L'un des deux organes de fixation chez les Douves Monogènes. Contrairement au prohaptor, l'opisthaptor est le principal organe de fixation et peut
comporter des crochets, des griffes et des ventouses.
Opisthosoma
Second tagme des Chélicériformes, dont les appendices, s'il y en a, servent
aux échanges gazeux et à la production de soie. (Diagramme)
Organelle
Structure remplissant une fonction particulière à l’intérieur d’une cellule.
Ossicule
Petite structure ou plaque qui forme le squelette endodermique des Échinodermes. Le terme anglais ossicle désigne également les dépôts en forme
d'aiguille de la coquille des Mollusques primitifs ainsi que les osselets des
Vertébrés.
BIO 2525 - Hiver 2003
Glossaire -
127
Parapode
Appendice latéral non articulé qui se présente par paires chez les Annélides
Polychètes. Les parapodes ont des formes diverses liées aux rôles différents
qu"ils jouent dans la locomotion et la respiration.
Pédicellaire
Structure défensive semblable à une pince présente à la surface des Échinodermes. Les pédicellaires peuvent répondre à des stimuli externes indépendamment du système nerveux central de l'animal. Certains pédicellaires
complexes sont toxiques.
Pédipalpes
Deuxième paire d'appendices chez les Arthropodes Chélicériformes.
Pélagique
Qualifie l'une des zones de l'environnement marin ainsi que les animaux qui
y vivent. Les animaux pélagiques nagent ou flottent entre la surface et le
fond de l'océan, et jamais sur les côtes.
Pellicule
Réseau d'épaississements semi-rigides de la membrane cellulaire de certains
Protozoaires. La pellicule sert à ancrer le flagelle ou les cils locomoteurs
dans la membrane cytoplasmique.
Pentaradiale
Se dit d'une symétrie radiale d'ordre 5 (du grec pente, cinq). Seuls les Échinodermes présentent ce type de symétrie.
Périostracum
La plus externe des trois couches de la coquille d'un Mollusque. Cette couche cornée est formée de conchioline, une protéine qui protège les couches
intérieures.
Péristomium
Partie contenant la bouche et située derrière le prostomium chez les Annélides. Tout comme le prostomium, ce n'est pas un véritable segment et il ne
possède pas les soies caractéristiques des Annélides. (Certains manuels le
présentent erronément comme le premier véritable segment.)
Phylogénie
La phylogénie est la branche de la biologie qui traite du mode de formation
des espèces et des groupes d'espèces au cours de l'évolution. C'est en quelque sorte la discipline qui essaie de reconstruire l'arbre généalogique des
êtres vivants.
Département de biologie, Université d’Ottawa
128 - Animaux: Structures et Fonctions
Pied ambulacraire
Tube creux et rempli de liquide qui fait partie du système aquifère des
Échinodermes. Les muscles associés aux pieds ambulacraires leur permettent d'être commandés hydrauliquement et de remplir des fonctions de locomotion, de fixation, d'alimentation et d'échange gazeux.
Figure 120. Coupe de la paroi corporelle
d’une éponge ascon et détail d’un pinacocyte.
© BIODIDAC
Pinacoderme
Couche de cellules aplaties recouvrant le corps des éponges.
Pinnule
Appendice des bras des Échinodermes Crinoïdes. Les pinnules ont pour
effet d'accroître la surface extérieure des bras de ces organismes.
Planule
Stade larvaire nageant librement de certains Cnidaires. Une planule est
formée de deux couches de cellules, un ectoderme cilié (couche externe) et
un endoderme (couche interne).
Planuloïde
Qui a l'aspect d'une planule, le stade larvaire nageant librement de certains
Cnidaires. Une planule est formée de deux couches de cellules, un ectoderme cilié (couche externe) et un endoderme (couche interne).
Plaque pectinifère
Chacun des appendices modifiés de l'opisthosoma des Scorpions. Leur
fonction n'est pas connue avec certitude, mais on croit qu'ils pourraient agir
comme organes mécanorécepteurs captant les vibrations du substrat.
Polype
Stade sessile et asexué du cycle vital des Cnidaires. Chez certaines espèces,
les polypes sont des organismes indépendants, chez d'autres ils forment des
colonies où certains polypes assurent la nutrition (autozoécies), alors que
d'autres sont responsables de la reproduction (gonozoécies).
Polyphylétique
Se dit d'un groupe taxinomique d'organismes qui n'ont pas un même ancêtre
commun. Les caractéristiques qui définissent le groupe ne sont pas présentes
dans une même forme ancestrale qui appartiendrait elle aussi au taxon en
question.
Prismatique
Qualifie la couche médiane des trois couches de la coquille d'un Mollusque
typique.
BIO 2525 - Hiver 2003
Glossaire -
129
Proboscis
Organe tubulaire d'alimentation qui s'étend à l'extérieur d'un animal. Chez de
nombreux Invertébrés, le proboscis est évaginable et sort du corps pour permettre à l'animal de se nourrir.
Proglottis
Chacun des segments présents en série chez les Ténias. Les proglottis contiennent les organes reproducteurs. Des proglottis immatures s'ajoutent continuellement à partir du scolex. Les proglottis les plus matures, qui
contiennent des milliers d'oeufs, sont les plus éloignés du scolex.
Prohaptor
Organe de fixation (ventouse) qui entoure la bouche des Douves Monogènes. Il est formé de structures adhésives qui aident l'animal à se fixer à son
hôte. C'est l'opisthaptor, et non le prohaptor, qui est le principal organe de
fixation.
Prosoma
Premier tagme des Chélicériformes, constitué des six premiers segments
du corps. Les appendices du prosoma servent à l'alimentation et à la locomotion. Le prosoma ne possède aucun appendice sensoriel tel que des
antennes.
Prostomium
Partie la plus antérieure des Annélides, située immédiatement en avant de la
bouche. Tout comme le péristomium, ce n'est pas un véritable segment et il
ne possède pas les soies caractéristiques des Annélides.
Protandrie
Hermaproditisme séquenciel dans lequel le sexe passe de mâle à femelle.
Protocoele
La première des trois cavités coelomiques de la structure tripartite caractéristique du phylum des Deutérostomiens. Les autres cavités coelomiques
sont le mésocoele et le métacoele.
Protonéphridie
Structure qui joue un rôle osmorégulateur et excréteur chez certains Invertébrés. Aussi appelé cellule-flamme, ce tubule est fermé à son extrémité distale. Le battement de ses cils internes a pour effet de pomper de l'eau à
travers la membrane cellulaire et de la propulser dans le tubule.
Département de biologie, Université d’Ottawa
130 - Animaux: Structures et Fonctions
Figure 121. Schéma d’une partie du système
protonéphridien d’un ver plat et détail d’une
cellule à flamme. © BIODIDAC
Protostomiens
Phylum qui comprend les Annélides, les Mollusques et les Arthropodes,
qui ont en commun un blastopore formant la bouche, la segmentation
spirale chez l'embryon et la formation de la cavité générale par fission du
mésoderme (schizocoele).
Protozoaires
Organismes unicellulaires du règne des Protistes qui, comme des animaux,
doivent se nourrir pour obtenir des nutriments et qui sont considérés
comme hétérotrophes.
Pseudocoelomate
Animal qui possède une cavité générale non complètement tapissée par le
mésoderme. Autrefois, on classait tous les pseudocoelomates dans le phylum des Aschelminthes, mais cela n'est plus considéré comme acceptable
parce que l'on ne connaît aucun ancêtre commun à ces animaux.
Figure 122. Coupe transversale schématisée
d’un ver rond, illustrant les trois couches de
tissus. Notez que la cavité interne est bordée
par le mésoderme vers l’extérieur, et par
l’endoderme vers l’intérieur. C’est donc un
pseudocoelome. © BIODIDAC
Pseudocoelome
Cavité du corps qui n'est pas complètement tapissée par le mésoderme.
Dans ce cas, le mésoderme est en contact avec l'ectoderme mais non avec
l'endoderme. La formation du pseudocoelome fait l'objet de certains
débats. Il est par définition un vestige du blastocoele, mais on donne souvent le nom de pseudocoelome à des cavités qui ne se sont pas formées de
cette façon. (voir “ Pseudocoelomate” à la page 130)
Pseudopode
Extension du cytoplasme à partir de la surface d'un Protozoaire ou d'une cellule amiboïde. Il s'agit d'une structure temporaire servant à la locomotion et
à l'alimentation. (voir “ Locomotion et support” à la page 17)
Radiation adaptative
Évolution d'une variété d'espèces à partir d'un ancêtre commun. Chaque
espèce est adaptée à une niche donnée, et les descendants peuvent être
d'aspects très différents de leur ancêtre et les uns des autres.
BIO 2525 - Hiver 2003
Glossaire -
131
Radula
Organe d'alimentation qui constitue une caractéristique ancestrale de tous les
Mollusques. La radula ressemble à une langue couverte de denticules et
fonctionne comme une râpe pour détacher les aliments du substrat.
Rapport surface:volume
Ratio de la surface externe d’un organisme ou d’une structure à son volume.
Pour une forme donnée, le rapport surface volume diminue avec une augmentation de la taille. Le rapport surface:volume est un indice souvent utilisé
pour décrire les conditions dans lesquelles les cellules ou les organismes
vivent. Un rapport surface:volume élevé indique que la diffusion n'est sans
doute pas limitante, un rapport faible indique que les besoins ne peuvent
sans doute pas être assouvis uniquement par la diffusion.
Figure 123. Relation entre le rapport
surface:volume et le volume pour divers
organismes
106
Rapport surface:volume (cm-1)
Bactérie
105
104
Les besoins des animaux et de leurs cellules sont généralement proportionnels à leur masse ou à leur volume. Toutefois, les échanges par diffusion
sont proportionnels à la surface. Pour une forme donnée, si on double le
volume, on double les besoins, mais la surface n'est augmentée que d'environ
1.5 fois. Une augmentation de taille implique donc que les apports augmentent moins vite que les besoins.
Amibe
103
102
Hydre
Ver solitaire
101
Mouche
Ver de terre
100
Saumon
10-1
Homme
10-2
10-8
10-6
10-4
10-2
100
3
Volume (cm )
102
104
Une adaptation possible pour maintenir un rapport surface:volume relativement élevé est d'avoir une forme très découpée, ou du moins une forme très
différente de celle d'une sphère. En effet, la sphère est la forme géométrique
qui a le plus faible rapport surface:volume. Seuls les plus petits protozoaires
et les plus petites cellules des animaux multicellulaires ont une forme sphérique
Rédie
Stade du cycle vital des Douves (classe des Trématodes). Les rédies se développent dans l'hôte intermédiaire à partir des cellules contenues dans le
sporocyste. Elles contiennent elles-mêmes des cellules qui donneront des
cercaires. Il s'agit là d'un exemple d'amplification larvaire.
Renette
Type de cellule propre aux Nématodes. On croit que les renettes jouent un
rôle dans l'osmorégulation ainsi que dans l'élimination des déchets métaboliques.
Résistance aux pesticides
Phénomène selon lequel une concentration de pesticides autrefois suffisante
pour contrôler ou tuer des insectes ne suffit plus et doit être remplacée par
une dose plus forte pour produire les mêmes résultats.
Département de biologie, Université d’Ottawa
132 - Animaux: Structures et Fonctions
Rhopalies
Organes sensoriels situés au bord de l'ombrelle des Méduses. Les rhopalies
contiennent toujours un statocyste qui sert à l'équilibre, et parfois des ocelles pour détecter la lumière.
Rhynchocoele
Cavité générale, propre aux Némertes, qui contient le proboscis rétractable.
La question de savoir si le rhynchocoele est ou non un véritable coelome fait
l'objet de débats, et il est donc difficile d'établir si les Némertes sont ou non
des Coelomates.
Sac pulmonaire
Organe respiratoire de certaines Araignées. Il est formé de multiples replis
de la cuticule, qui forment des feuillets ou des lamelles que l'air traverse
pour les échanges gazeux.
Schistosomiase
Maladie causée par les parasites Trématodes du genre Schistosoma présents
partout dans le monde. Différentes espèces sont responsables de diverses
maladies, depuis la dermatite commune des nageurs jusqu'à la schistosomiase, qui affecte plus de 200 millions de personnes.
Schizocoele
Cavité générale véritable qui se forme par scission du mésoderme.
Schizocoelus
L'un des deux modes de formation d'une cavité générale à partir du mésoderme (l'autre étant le creusement d'un entérocoele), caractéristique des
Protostomiens. Le mésoderme se fend en deux pour créer la cavité coelomique.
Figure 124. Formation du coelome
schizocoele. © BIODIDAC
Schizogonie
Forme de reproduction asexuée chez certains Protozoaires. Une cellule déjà
multinucléaire se divise de telle sorte que chacune des cellules filles contient
un seul des noyaux de la cellule mère. On appelle aussi fission multiple ce
type de division.
Scolex
Organe de fixation caractéristique des Ténias. Situé à l'extrémité antérieure
de l'animal, il se compose de ventouses adhésives et, chez certaines espèces,
de crochets, qui permettent à l'animal de se fixer à son hôte. Les proglottis
se développent à partir de l'arrière du scolex.
BIO 2525 - Hiver 2003
Glossaire -
133
Scyphistome
Polype très petit qui n'existe que pendant un temps très court avant de donner un strobile, puis des méduses. Cette étape caractéristique du cycle vital
donne son nom à la classe des Scyphozoaires de l'embranchement des Cnidaires.
Segmentation radiaire (Clivage radial)
Modèle de division dans un embryon en formation. Les produits des divisions cellulaires se superposent directement les uns sur les autres, et les plans
successifs de division sont perpendiculaires les uns aux autres. Antonyme de
segmentation spirale.
Figure 125. Clivage spiral. © BIODIDAC
Segmentation spirale (Clivage spiral)
Modèle de division cellulaire dans un embryon en formation. Les produits
des divisions cellulaires se décalent par rotation dans le sens horaire ou antihoraire, de sorte que les cellules filles se trouvent dans le sillon de la paire
sous-jacente de cellules. Antonyme de segmentation radiaire.
Figure 126. Clivage spiral © BIODIDAC
Siphonoglyphe
Paire de sillons ciliés dans l'ouverture orale des Anthozoaires, qui participent avec d'autres éléments pairs à la symétrie biradiale de ces animaux.
Les cils propulsent l'eau dans la cavité gastro-vasculaire.
Département de biologie, Université d’Ottawa
134 - Animaux: Structures et Fonctions
Soies
Structures semblables à des cheveux qui s'étendent à l'extérieur du corps.
Elles sont habituellement faites de chitine et sont courantes chez les Annélides et les Arthropodes.
Solubilité de l’oxygène dans l’eau
Comme pour les autres gaz, la solubilité de l’oxygène diminue avec un
accroissement de la température. Il y a donc moins d’oxygène potentiellement disponible en eau chaude, alors que les besoins en oxygène des animaux qui ne contrôlent pas leur température a tendance à environ doubler
pour chaque 10 degrés C d’augmentation de la température.
-1
-1
Besoins en oxygène (mg s )
0.4
15
Oxygène dissout (mg L )
Figure 127. Effet de la température sur la
concentration de l'eau en oxygène (ligne
brisée) et sur les besoins en oxygène d'un
poisson de 1 kg (ligne continue)
0.3
10
0.2
0.1
5
0.0
0
10
20
30
40
Température de l'eau (ºC)
Spicule
Petit élément calcaire ou silicieux qui forme le squelette interne d’une
éponge.
Figure 128. Spicule de Grantia, une éponge.
BIODIDAC © Houseman
Toute structure semblable à une aiguille. On emploie le plus souvent ce
terme pour désigner les structures produites par les Éponges et qui en forment le squelette. Les Nématodes mâles utilisent des spicules pour la copulation. On appelle également spicules les dépôts semblables à des aiguilles
sur la coquille des Mollusques.
Sporocyste
Stade du cycle vital des Douves (classe des Trématodes). Le sporocyste se
développe à partir du miracidium qui s'est logé dans l'hôte intermédiaire.
Chaque sporocyste contient les cellules qui donneront de nombreuses rédies.
Il s'agit là d'un exemple d'amplification larvaire.
BIO 2525 - Hiver 2003
Glossaire -
135
Sporogonie
Forme de reproduction asexuée où le zygote résultant de la fusion des
gamètes mâle et femelle connaît de multiples divisions cellulaires qui produisent des sporozoïtes. On retrouve cette forme de reproduction chez les
Protozoaires du phylum des Apicomplexes.
Squelette hydrostatique
Squelette formé par une cavité fermée remplie de liquide et entourée d'une
paroi qui contient des muscles orientés dans différentes directions. Des contractions de ces muscles assurent la rigidité du squelette ou changent la
forme de l'organisme pour lui permettre de bouger.
Statocyste
Organe de l'équilibre sensible à la gravité. Il comprend au moins un statolithe solide entouré de cils sensoriels. Le statolithe roule suivant la position de
l'organisme et stimule différents cils.
Strobilisation
Processus de conversion du schyphistome en un strobile au cours du cycle
vital des méduses de la classe des Scyphozoaires. Des divisions transversales du strobile produisent les petites éphyrules en forme de disque qui
deviendront des méduses adultes.
Stylet cristallin
Dans l'estomac de certains Mollusques, structure semblable à une baguette,
formée d'enzymes nécessaires à la digestion. Les cils qui tapissent l'estomac
font tourner le stylet cristallin, et celui-ci grince contre le bouclier gastrique
pour libérer les enzymes digestives.
Symétrie bilatérale
Type de symétrie dans lequel un seul plan de symétrie peut traverser l'axe
oral-aboral en découpant l'organisme en deux moitiés identiques.
Département de biologie, Université d’Ottawa
136 - Animaux: Structures et Fonctions
Symétrie biradiale
Type de symétrie dans lequel un organisme qui semble présenter une symétrie radiale possède au moins un ensemble de structures paires. Il n'y a par
conséquent que deux plans de symétrie passant par l'axe oral-aboral de l'animal
• Symétrie biradiale à
cause de la
présence des
siphonoglyphes
.
Symétrie radiale
Organisation morphologique dans laquelle les partie d’un animal sont organisées concentriquement autour d’un axe oral-aboral, permettant ainsi à plusieurs plans imaginaires passant par cet axe de diviser l’animal en deux pour
créer des moitiés symétriques.
Synapomorphie
Caractéristique nouvelle et distinctive partagée par un groupe d'organismes
et qui en définit la lignée ou le clade.
Syncitial
Relatif à un protoplasme contenant plusieurs noyaux qui ne sont pas séparés
les uns des autres par une membrane cytoplasmique. Cela donne l'apparence
de cellules à plusieurs noyaux et d'un tissu dépourvu de frontières entre les
cellules.
Syncitium
Protoplasme contenant plusieurs noyaux qui ne sont pas séparés les uns des
autres par une membrane cytoplasmique. Cela donne l'apparence de cellules
à plusieurs noyaux et d'un tissu dépourvu de frontières entre les cellules.
BIO 2525 - Hiver 2003
Glossaire -
137
Système aquifère
Modification du coelome propre aux Échinodermes. Ce système fermé,
rempli d'eau, forme des canaux et des ramifications dans tout le corps.
Dans les pieds ambulacraires, il agit comme squelette hydrostatique et
permet la locomotion.
Système circulatoire fermé
Système circulatoire dans lequel le liquide (le sang) circule dans des vaisseaux
ou conduits reliés les uns aux autres par des capillaires.
Système circulatoire ouvert
Système circulatoire dans lequel le liquide (le sang), au lieu de circuler dans
des vaisseaux ou conduits reliés les uns aux autres par des capillaires, entre
dans l'hémocèle avant de retourner au coeur.
Tagme
Région corporelle distincte résultant de modifications d'un segment d'un
animal métamérique afin d'accomplir des fonctions spécifiques.
Tagmose
Processus par lequel différents segments d'un animal métamérique participent à des fonctions spécifiques et sont par conséquent modifiés pour
accomplir ces fonctions. Ces modifications résultent en des régions corporelles distinctes appelées tagmes.
Taxon
Groupe classificatoire d'organismes apparentés.
Tégument
Revêtement externe des vers plats parasites, notamment les Douves et les
Ténias. Il consiste en une couche syncitiale externe reliée à des corps cellulaires profondément imbriqués dans le mésenchyme protecteur sousjacent.
Tissu différentié (peau, carapace, écailles, ...) couvrant le corps d’un organisme.
Telson
Partie la plus postérieure du corps de certains Arthropodes, formée à partir
du pygidium de l'embryon. Même s'il peut sembler être un tagme, le telson
n'est pas un véritable segment.
Thorax
Tagme qui participe à la locomotion chez les organismes qui ont subi une
tagmose et dont le tronc s'est développé en deux tagmes.
Département de biologie, Université d’Ottawa
138 - Animaux: Structures et Fonctions
Tissu
Un groupe de cellules similaires organisées de manière à remplir une fonction nécessaire à la vie.
Il y a quatre types de tissus: épithélial, conjonctif, musculaire et nerveux.
Tissu épithélial. Un épithélium est une couche de cellules qui recouvre une
surface interne ou externe. À la surface externe, l’épithélium forme une couche protectrice. Mais les organes internes sont également recouverts d’un
épithélium. Les cellules épithéliales forment souvent des glandes qui produisent du mucus, ou des composés spécialisés comme des hormones ou des
enzymes.
Tissu conjonctif. Les tissus conjonctifs servent à supporter et relier les
autres tissus. Ce type de tissu comprend des cellules, mais surtout un grand
nombre de fibres extracellulaires et d’un fluide appelé substance fondamentale dans lequel baignent les fibres. Les fibres sont faites de collagène, la protéine la plus abondante dans le règne animal, qui procure flexibilité et
résistance à l’étirement. Le tissu conjonctif dense formant les ligaments et les
tendons est composé principalement de fibres de collagène. Le sang et la
lymphe sont considérés comme des tissus conjonctifs. Les os sont formés
d’un tissu conjonctif calcifié où des sels de calcium entourent les fibres de
collagène.
Figure 129. Tissu conjonctif dense. Tendon
d’un Mammifère. L’arrangement parallèle des
fibres de collagène forme un cable résistant.
Notez les fibroblastes entre les fibres pâles.
Ce sont les cellules qui sécrètent les fibres.
BIODIDAC © Harris
Figure 130. Coupe longitudinale d’une cellule
de muscle strié de la grenouille. Un noyau est
visible au centre. BIODIDAC © Harris
BIO 2525 - Hiver 2003
Tissu musculaire. Le tissu musculaire est formé de cellules allongées spécialisées pour la contraction appelées fibres musculaires. Les myofibrilles à
l’intérieur des fibres musculaires sont les éléments contractiles. Les muscles
squelettiques sont striés et formés de cellules cylindriques avec plusieurs
noyaux qui sont très longues et peuvent atteindre les deux extrémités du
muscle. Les muscles lisses sont formés de cellules avec un seul noyau qui forment la paroi corporelle et entourent les organes comme l’intestin ou l’utérus et les vaisseaux sanguins.
Glossaire -
139
Tissu nerveux. Le tissu nerveux est spécialisé pour la réception des stimuli
et la transmission des influx nerveux. Il y a deux types de cellules dans le
tissu nerveux: les neurones et les névroglies qui servent à isoler les neurones
et à les supporter physiquement.
Figure 131. Extrémité d’une neurone d’un
nerf moteur innervant plusieurs fibres
musculaires. BIODIDAC © Harris
Torsion
Modification inhabituelle du corps, propre aux Gastéropodes, qui donne
une structure asymétrique et un tube digestif en U, de sorte que l'anus et la
cavité du manteau, qui sont normalement postérieurs, se retrouvent à
l'avant, au-dessus de la tête.
Totipotente
Se dit d'une cellule différenciée qui peut se transformer en l'une ou l'autre
parmi plusieurs cellules spécialisées différentes d'un organisme. Après cette
transformation, la cellule accomplit des fonctions nouvelles et différentes.
Trachée
Partie de l'appareil respiratoire des Insectes, des Vertébrés et de certaines
Araignées. Chez les Invertébrés, elle est formée de tubules qui amènent l'air
directement de l'extérieur vers les tissus. Chez les Vertébrés, elle est formée
de conduits qui amènent l'air aux poumons.
Trait convergent
Trait ou caractéristique semblable chez deux animaux qui appartiennent à
des lignées évolutives distinctes et séparées. Leurs traits convergents sont
considérés comme analogues.
Triploblastique
Se dit d'un organisme qui se forme à partir de trois feuillets cellulaires,
l'endoderme, l'ectoderme et le mésoderme.
Triradiale
Se dit d'une symétrie radiale d'ordre 3.
Département de biologie, Université d’Ottawa
140 - Animaux: Structures et Fonctions
Trocophore
Larve ciliée nageuse qui constitue un stade de certains embranchements
d'animaux dont les Annélides et les Mollusques. Cette larve se caractérise
par une couronne ciliée préorale qui entoure le milieu du corps. Les trocophores sont souvent considérées comme une caractéristique ancestrale des
Protostomiens.
Tronc
Premier tagme, situé derrière la tête, chez les animaux qui n'ont que deux
tagmes.
Tube digestif complet
Tube digestif qui comporte une bouche et un anus. Cette adaptation permet
un traitement linéaire des aliments ingérés, avec des régions spécialisées pour
le broyage, le mélange, la digestion des aliments sous différentes conditions,
ainsi que leur absorption.
Tube digestif incomplet
Tube digestif qui possède une seule ouverture, la bouche, et pas d'anus. Les
aliments ingérés et les aliments non digérés à éliminer doivent tous deux passer par cette même ouverture.
Tube siphonal
Cordon de tissu qui passe entre les différentes loges de la coquille d'un Nautile. Il règle la quantité d'air ou de liquide présente dans les loges afin d'assurer une flottabilité neutre de l'animal lorsqu'il nage.
Tubes de Malpighi
Organes excréteurs des Insectes et de certaines araignées. Même s'ils sont
semblables par leur aspect et leur fonction, ils ne sont pas homologues. Les
tubes de Malpighi sont des extensions creuses de l'intestin suspendues dans
l'hémocèle.
Uniramé
Se dit d'un type d'appendice chez les Arthropodes. Les appendices uniramés
ne sont pas ramifiés et tous leurs éléments sont disposés en une séquence
linéaire.
Vecteur
Animal (souvent un insecte) qui transporte une maladie d'un individu infecté
vers un qui ne l'est pas. Par exemple, le moustique est le vecteur du paludisme chez les humains.
Vélum
Fin rabat de tissu qui entoure la face interne de l'ombrelle de la forme
méduse des Hydrozoaires.
BIO 2525 - Hiver 2003
Glossaire -
141
Vermiforme
Se dit d'un animal qui ressemble à un ver, avec un corps cylindrique beaucoup plus long que large.
Zoécie
Chaque individu membre d'une colonie chez les espèces coloniales. Il y a
souvent une division des tâches entre les zoécies, le plus souvent entre les
autozoécies, qui assurent la nutrition, et les gonozoécies, responsables de la
reproduction.
Département de biologie, Université d’Ottawa
142 - Animaux: Structures et Fonctions
BIO 2525 - Hiver 2003
Métabolisme -
9
Métabolisme
Les animaux, comme vous et moi, ne peuvent rester en vie sans énergie.
Cette énergie, les animaux l'obtiennent en consommant une myriade de
molécules organiques de toutes sortes, en les convertissant en un nombre
plus restreint de molécules relativement simples, puis en extrayant graduellement l'énergie chimique entreposée dans ces carburants pour la monnayer
sous une forme directement utilisable (l'ATP), ou pour l'entreposer à court
(glycogène) ou moyen (graisses) terme. Les voies métaboliques comprennent
des milliers de réactions chimiques complexes qui doivent être coordonnées
efficacement pour fournir l'énergie venant de la nourriture (catabolisme) ou
pour créer d'autres molécules organiques à partir de molécules plus simples
(anabolisme).
ATP: la monnaie unique de l'économie
énergétique cellulaire
Les cellules animales ne peuvent survivre à de hautes températures ou à
de fortes pressions. L'extraction de l'énergie contenue dans les molécules
composant leur nourriture doit donc se faire graduellement. Pas question de
simplement brûler des hydrates de carbones (comme dans un moteur à
explosion). Les voies cataboliques permettent de convertir les grandes quantité d'énergie contenues dans les sucres, les acides gras ou les acides aminés,
en de plus petites dénominations: les molécules d'ATP. Cette conversion
d'énergie contenue dans la nourriture se fait en une série d'étapes et fait
intervenir un nombre hallucinant de composés et enzymes. En couplant les
réaction exergoniques à des réactions endergoniques, les cellules animales
peuvent donc libérer l'énergie quand est elle requise et là où elle est requise.
Figure 2. Conversions ADP - ATP sont le
mécanisme principal de transfert d’énergie.
L’addition d’un troisième groupement
phosphate requiert de l’énergie.Cette énergie
est libérée lorsque ce phosphate est enlevé.
NH 2
O
P O
O-
O-
ADP
O
P O
O- CH 2
N
N
N
O
N
OH
OH
NH 2
O
O P O
O-
O
P O
O-
O
P O
O- CH 2
N
N
O
N
N
ATP
OH
OH
Département de biologie, Université d’Ottawa
10 - Animaux: Structures et Fonctions
Pourquoi l'oxygène est-il nécessaire ?
Si la grande majorité des animaux ont besoin d'oxygène pour survivre,
c'est parce qu'en son absence ils ne peuvent extraire assez d'énergie des carburants assimilés. Lorsque l'oxygène est disponible aux cellules animales,
elles peuvent complètement oxyder les molécules d'aliments en dioxyde de
carbone et en eau. En son absence, l'oxydation est moins complète, et l'énergie produite ne correspond qu'à une fraction de ce qui est libéré en conditions aérobies. Les cellules qui ont un métabolisme élevé et qui ont peu de
réserves d'ATP (neurones du cerveau des mammifères, par exemple) ne peuvent survivre plus d'une minute ou deux sans oxygène.
Production d'ATP en conditions aérobies
En conditions aérobies, la production d'ATP à partir d'un sucre simple
comme le glucose se fait en 4 grandes étapes.
Électrons
transportés
par 2 NADH
Électrons
transportés par
2 NADH
Électrons
transportés par
6 NADH et
2FADH2
Cytosol
Glycolyse
2
Pyruvate
Glucose
ATP
+2
•
•
•
BIO 2525 - Hiver 2003
2
Acétyl
CoA
ATP
+0 (-2)
Cycle de
Krebs
Chaîne de
transport des
électrons
ATP
ATP
+2
+34
Tout d'abord, le glucose (un hexose, donc un sucre à six carbones) est
scindé en deux molécules de pyruvate (ou d'acide pyruvique, à 3 carbones). Cette étape a lieu dans le cytosol et est communément appelée la
glycolyse.
Les molécules de pyruvate produites doivent ensuite traverser la membrane mitochondriale où elles sont transformées au passage. C'est la
réaction de transition
Dans la matrice mitochondriale, les dérivés du pyruvate sont complètement oxydés en dioxyde de carbone et en eau. L'énergie chimique contenue dans les molécules dégradées est transférée (en partie) à des
molécules spécialisées (NADH, FADH2). C'est le cycle de l'acide citrique, aussi appelé cycle de Krebs.
Métabolisme -
•
11
À la surface de la membrane mitochondriale interne, la chaîne de transport des électrons convertit l'énergie entreposée temporairement dans
les molécules spécialisées (NADH, FADH2) en ATP. Cette étape cruciale, la phosphorylation oxydative, produit la majorité des ATP.
Glycolyse
Le glucose est une molécule qui contient 686 kcal par mole d'énergie qui
peut être libérée par oxydation. La glycolyse est la première étape du processus cellulaire de respiration. Elle a lieu dans le cytosol de nombreux type de
cellules animales. Au cours de la glycolyse, la transformation du glucose suit
une séquence de 9 réactions catalysées par des enzymes qui produisent deux
molécules de pyruvate (la forme ionisée de l'acide pyruvique). La glycolyse
ne se produit pas spontanément : deux molécules d'ATP sont nécessaires à la
phosphorylation du glucose pour produire l'intermédiaire réactif. La glycolyse produit 4ATP (pour une production nette de 2), 2 NADH et 2 pyruvate. Les deux molécules de pyruvate produites contiennent encore la
majorité de l'énergie chimique du glucose. En fait, la glycolyse ne convertit
qu'environ 2% de l'énergie du glucose en ATP. Les animaux qui peuvent
exploiter l'énergie contenue dans le pyruvate auront donc un avantage
important.
Oxydation du pyruvate (Réaction de transition)
En présence d'oxygène, la plupart des cellules animales vont dégrader le
pyruvate en dioxyde de carbone et en eau au cours de trois étapes : l'oxydation du pyruvate, le cycle de l'acide citrique, et la phosphorylation oxydative
(chaîne de transport des électrons). Cependant, l'oxygène n'entre réellement
en action qu'à la toute dernière étape de la chaîne de transport des électrons.
Une mole de pyruvate peut être oxydée en libérant 271.5 kcal d'énergie
libre. À l'étape d'oxydation du pyruvate (réaction de conversion), les deux
molécules de pyruvate sont converties en deux molécules d'acétate. Cette
réaction a lieu dans la mitochondrie et libère du dioxyde de carbone, un
déchet qui doit diffuser hors de la cellule. Le produit de cette étape est donc
deux molécules d'acétate qui vont se joindre à 2 molécules de coenzyme A
pour former 2 acétyl CoA. Cette oxydation des deux molécules de pyruvate
va également produire 2 NADH.
L'acétate, une molécule à 2 carbones, peut être produit à partir de pyruvate, mais aussi à partir de nombreux acides aminés, des parties d'acides
nucléiques, et de la plupart des sucres. Lorsque combiné à une molécule de
coenzyme A, le produit (Acétyl CoA) peut ensuite être dégradé par la troisième grande étape : le cycle de l'acide citrique.
Le cycle de l'acide citrique (cycle de Krebs)
Décrit en 1937 par Sir Hans Krebs, ce qui lui a éventuellement valu le
prix Nobel, le cycle de l'acide citrique fait intervenir des enzymes attachées à
la membrane interne de la mitochondrie, et d'autres dans la matrice mitochondriale. À la fin des huit étapes du cycle, pour chaque molécule d'acétyl
Département de biologie, Université d’Ottawa
12 - Animaux: Structures et Fonctions
CoA, 3 molécules de NADH, une de FADH2, et une molécule d'ATP sont
produites, et il y a production de deux molécules de dioxyde de carbone.
L'énergie contenue dans les transporteurs d'électron NADH et FADH2 ne
sera libérée qu'à l'étape suivante par la chaîne de transport des électrons.
Figure 3. Transferts d’énergie dans le cycle
de l’acide citrique (de Krebs). Dans cette
étape, l’acétyl CoA est dégradé en dioxide de
carbone et les atomes d’hydrogène et les
électrons sont transportés vers la chaîne de
transport des électrons par le NADH et le
FADH2
acétyl CoA
citrate
oxaloacétate
H2O
cis-aconitate
H2O
NADH
malate
isocitrate
CO2
+
H 2O
NADH
fumarate
FADH2
succinate
ATP
+ Coenzyme A
α-ketoglutarate
succincyl
CoA
AdP
Coenzyme A
CO2 +
NADH
La chaîne de transport des électrons (phosphorylation oxydative)
Avant d'entrer dans la chaîne de transport des électrons, une mole de
glucose aura donc été convertie en :
4 moles d'ATP (équivalent à 29Kcal)
10 moles de NADH (environ 520Kcal)
2 moles de FADH2 (environ 70 Kcal)
Ce qui correspond à environ 90% des 686 kcal initialement contenues
dans le glucose. Le 10% "perdu" est dissipé en chaleur. Mais seulement 29
kcal sont directement disponible sous forme d'ATP. L'essentiel de l'énergie
est contenu dans les transporteurs d'électrons NADH et FADH2. La chaîne
de transport des électrons sert à convertir toute cette énergie en ATP le plus
efficacement possible.
BIO 2525 - Hiver 2003
Métabolisme -
13
Figure 4. Chaîne de transport des électrons.
Ce diagramme, illustre les principales
réactions impliquant les accepteurs
d’électrons de part et d’autre de la membrane
interne de la mitochodrie. Parrallèlement au
transport des électrons, des protons sont
pompés dans l’espace intermembranaire de
la mitochondrie. C’est à partir de ce gradient
chimique que l’ATP est produit par
phosphorylation oxidative. Image provenant
du projet KEGG, qui est l'acronyme de Kyoto
Encyclopaedia of Genes and Genomes, qui a
pour but l'informatisation de la connaissance
actuelle des voies métaboliques et
régulatrices (http://www.genome.ad.jp/
kegg/pathway/map/map00190.html)
La chaîne de transport des électrons consiste en une série de transporteurs d'électrons associés à des protéines qui sont imbriquées de part et
d'autre de la membrane interne des mitochondries. Ces transporteurs sont
positionnés en série dans la membrane en ordre croissant d'affinité pour les
électrons. Les électrons, passant d'un transporteur à l'autre, relâchent de
l'énergie qui est harnachée pour produire de l'ATP. Ce processus de production de l'ATP à partir du transport des électrons est appelé la phosphorylation oxydative. Le NADH et le FADH2 produits lors de la glycolyse et du
cycle de l'acide citrique transfèrent leur électrons (avec les ions hydrogènes
associés) à la chaîne de transport des électrons, ce qui permet de regénérer le
NAD+, qui autrement viendrait à manquer. Le cyanure et le monoxyde de
carbone sont des poisons métaboliques qui inhibent la chaîne de transport
des électrons.
Seule une partie de l'énergie contenue dans les transporteurs d'électrons
NADH et FADH2 est emmagasinée dans l'ATP. Le reste est dissipé sous
forme de chaleur. Au total, l'ensemble des 4 étapes de la respiration aérobie
permet de convertir 40% de l'énergie du glucose (les 60% restants s'échappent sous forme de chaleur).
Synthèse de l'ATP. Simultanément au passage des électrons dans la chaîne
de transport des électrons, des ions H+ sont transportés dans l'espace intermembranaire de la mitochondrie. L'accumulation de ces ions crée un gradient d'énergie chimique résultant de différences de concentration d'ions
hydrogène (pH) de chaque coté de la membrane interne. La chaîne de transport d'électrons fonctionne donc simultanément comme une pompe à protons.
Département de biologie, Université d’Ottawa
14 - Animaux: Structures et Fonctions
Figure 5. Diagramme de l’ATP-synthase.
Retour de protons accumulés dans l’espace
intermembranaire de la mitochondrie par des
pores permet à ATP synthase de récolter
cette énergie potentielle et de former de l’ATP
(chimiosmose). Illustration provenant du site
de la fondation Nobel sur Boyer et Walker, les
deux récipiendaires du prix Nobel de chimie
1997. (http://www.nobel.se/chemistry/
laureates/1997/illpres/boyer-walker.html)
L'ATP est formé à partir d'ADP et de phosphore inorganique lors du
retour des protons vers l'espace intérieur de la mitochondrie. L'ATP-synthase (ATPase à protons) est une enzyme située dans des pores à la surface
de la membrane interne de la mitochondrie qui capture l'énergie chimique
relâchée par le retour des protons vers la matrice de la mitochondrie.
Respiration anaérobie
Lors de la respiration cellulaire aérobie, le NAD est regénéré à partir du
NADH par la chaîne de transport des électrons et l'oxygène est l'accepteur
final d'électrons. Certains animaux vivent cependant dans des conditions où
il n'y a pas suffisamment d'oxygène pour la respirations aérobie (parasites
intestinaux). D'autres doivent survivre à des périodes où l'oxygène n'est pas
en quantité suffisante (moules à marée basse, prof en ski de fond tentant
désespérément de monter la côte Penguin). Dans ces conditions, il y aura
respiration anaérobie, une oxydation du glucose sans oxygène.
Figure 6. Fermentation lactique
2 ATP
2 ADP + 2 Pi
Glucose
Glycolyse
2 NAD+
2 NADH
+2 H+
2 Acide
pyruvique
2 Acide lactique
Lorsque l'organisme ne peut se procurer suffisamment d'oxygène pour
permettre à la chaîne de transport des électrons de fonctionner, le pyruvate
produit par la glycolyse ne peut continuer à être oxydé et l'énergie contenue
transportée par le NADH produit par la glycolyse ne peut être extraite par la
chaîne de transport des électrons. Dans ces conditions, une enzyme présente
BIO 2525 - Hiver 2003
Métabolisme -
15
dans le cytosol la lacticodéshydrogénase catalyse la conversion du pyruvate
en lactate et de NADH en NAD. Cette regénération de NAD permet à la
cellule de continuer la glycolyse et donc d'obtenir de l'énergie (beaucoup
moins efficacement cependant). Le lactate n'est pas métabolisé plus à fond
en conditions anaérobies et s'accumule dans la cellule. Lorsque l'oxygène
redevient disponible, ce lactate est reconvertit en pyruvate est passe par les
autres étapes de la respiration aérobie. L'oxygène utilisé pour métaboliser ce
lactate correspond à une dette d'oxygène.
Certains organismes (les parasites intestinaux par exemple), utilisent une
forme de glycolyse différente au cours de laquelle le glucose est scindé pour
produire du malate, au lieu du lactate. Ce mécanisme fonctionne comme la
fermentation lactique en regénérant le NAD à partir du NADH pour pouvoir continuer la glycolyse.
Autres sources d'énergie
Si un animal ne peut obtenir suffisamment de nourriture, il va utiliser ses
réserves d'énergie. Lorsque la cellule produit un surplus d'ATP, la forte concentration d'ATP inhibe la chaîne de transport des électrons et l'acétyl CoA
sert à la biosynthèse d'acides gras. Acides gras entreposés sous forme de triglycérides, surtout sous forme de gouttelettes dans cellules adipeuses. Lorsque le besoin s'en fait sentir, les triglycérides sont hydrolysés dans le cytosol
pour libérer des acides gras et le glycérol. Les graisses sont une excellente
substance de réserve : elles permettent d'emmagasiner beaucoup d'énergie
tout en étant légères. En effet, les lipides contiennent deux fois plus d'énergie par mole que les hydrates de carbone complexe comme le glycogène. Le
glycogène requiert cependant 3-5 g d'eau par gramme pour l'entreposage, et
la masse isocalorique des graisses est donc environ 10x plus faible que celle
du glycogène.
Figure 7. Anabolisme et catabolisme aérobie
des protéines, polysaccharides et des lipides
Protéines
Polysaccharides
ADP + Pi
ATP
Acides aminés
Lipides
ADP + Pi
ATP
ADP + Pi
ATP
Hexoses
Pentoses
ADP + Pi
ADP + Pi
ATP
ATP
Acides gras
ADP + Pi
ADP + Pi
ATP
ATP
Pyruvate
Urée
Cycle de
L’urée
CO2
ADP + Pi
Acétyl-CoA
ATP
Cycle de
l’acide citrique
e-
O2
Chaîne de transport
des électrons
Phosphorylation
oxydative
ATP
Département de biologie, Université d’Ottawa
16 - Animaux: Structures et Fonctions
Les triglycérides des lipides sont catabolisés en acides gras et glycérol. Le
glycérol peut être converti en pyruvae et entrer dans le cycle de Krebs. Les
acides gras sont clivés, deux carbones à la fois, pour produire de l'acétyl CoA
qui entre dans le cycle de Krebs également. Notez que le métabolisme des
lipides réutilise une bonne partie des voies métaboliques du glucose.
Le catabolisme des protéines suit un scénario similaire. Les protéines
sont hydrolysées en acides aminés. Le groupe aminé est clivé et sort de la cellule sous forme d'ammoniaque. Le reste de la molécule entre dans le cycle de
Krebs.
Contrôle du métabolisme
La production d'ATP doit être finement couplée aux besoins des cellules
animales. Sa formation, et celle des produits intermédiaires du métabolisme,
peut être accrue ou diminuée selon le besoin. Les cellules conservent donc
l'énergie et les matériaux à leur disposition en les utilisant efficacement.
Le contrôle des réactions métabolique peut se faire de nombreuses
façons : en contrôlant le transport d'un des réactif, en modulant l'activité
d'une enzyme servant de catalyseur (soit en la modifiant chimiquement, soit
en la régulant allostériquement) en modifiant la structure tertiaire de la protéine, ou en contrôlant la disponibilité des cofacteurs (NAD, ADP, ATP,
vitamines, etc.).
BIO 2525 - Hiver 2003
Téléchargement