N° 566 Novembre 2016 REVUE MENSUELLE (10 numéros) fondée en 1959 par L’ASSOCIATION NATIONALE DE LA PRESSE MUTUALISTE 255, rue de Vaugirard – 75719 PARIS CEDEX 15 – Tél. : 01 40 43 36 81 Abonnement : Le numéro ...................................................................................................... 10 numéros par an (pour 1 abonnement) ............................... 68,00 € 680,00 € Vente et abonnement à nos bureaux. Directeur de la publication : Gérard Quittard Secrétariat de l’ANPM : Carole Corbion, 01 40 43 36 81 Christine Jorez, 01 40 43 61 27 Coordination éditoriale : Laurence Hamon Rédactrice en chef : Sylvie Irissou Contact technique : Cyril Dehay, 01 44 49 61 00 Ont collaboré à ce numéro : Catherine Chausseray, Isabelle Coston, Delphine Delarue, Réalisé par la CIEM 67, rue Blomet 75015 Paris Benoît Saint-Sever, Léa Vandeputte, Aliisa Waltari Numéro de CPPAP : 0518 G 83108 Numéro ISSN : 0015 – 9670 Dépôt légal : novembre 2016 Les droits d’utilisation des visuels fournis par la Ciem pour illustrer les articles de ce numéro sont strictement limités dans le cadre de France Mutualité (article + photographie). Tout autre usage est interdit. SOMMAIRE PRESSE Les 50 derniers articles ou dossiers de « France Mutualité » .............................................. 3 SYSTÈME DE SOINS Médicaments : acheter sur Internet en toute sécurité (Léa Vandeputte) ............................................................................................................................................................... 5 Brèves .......................................................................................................................................................................................... 7 MÉDECINE Réveiller la mémoire par les odeurs (Delphine Delarue) ........................................................................................................................................................ 10 PRÉVENTION Cinétose : un mal bénin mais très désagréable (Aliisa Waltari) ................................................................................................................................................................... 12 FORME – BIEN-ÊTRE Quand les cheveux se font vieux (Catherine Chausseray) ........................................................................................................................................... 14 Mon enfant fait des cauchemars (Isabelle Coston) ............................................................................................................................................................. 16 SANTÉ Brèves ....................................................................................................................................................................................... 18 VIE PRATIQUE – DROITS Circuler à vélo : les règles à connaître (Benoît Saint-Sever) .................................................................................................................................................... 21 Les articles de ce numéro peuvent être repris dans le cadre des 50 % de la surface imprimée des revues mutualistes obligatoirement consacrés à l’information générale. Novembre 2016 – N° 566 – 2 PRESSE Les 50 derniers articles ou dossiers de « France Mutualité » Afin de vous aider dans l’élaboration du sommaire de votre revue, « France Mutualité » publie chaque mois la liste de ses cinquante derniers articles ou dossiers, brèves comprises. Vous pouvez télécharger ces articles sur Mutweb, l’Extranet fédéral : à partir de l’onglet « Réseaux », « Presse mutualiste » et « Collection “France Mutualité” ». Titre Rubrique Nombre de signes Numéro 565 – Octobre 2016 Soins dentaires : encore trop d’abus Système de soins 4 542 Brèves et filets (6) L’otite séreuse : une maladie à ne pas négliger Système de soins Médecine 6 221 4 132 Intestin irritable : des solutions existent Médecine 4 581 Enceinte à 40 ans : un suivi particulier Prévention 5 605 Gauchers et droitiers : quelles différences ? Forme – Bien-être 5 007 Santé Vie pratique / Environnement Numéro 564 – Septembre 2016 Contrats seniors : la Mutualité française opposée au projet Système de soins de labellisation du ministère de la Santé 4 914 6 116 Pourquoi choisir une vraie mutuelle ? Système de soins 5 454 Brèves et filets (5) Endométriose : des douleurs à ne pas prendre à la légère Cigarette électronique : où en est-on aujourd’hui ? Pédiatrie : les idées fausses d’il y a trente ou quarante ans Boissons énergisantes : une pratique de consommation à risque Brèves et filets (5) Télétravail : des avantages et des inconvénients Système de soins Médecine Prévention Prévention Forme – Bien-être 5 680 4 586 4 666 5 238 4 989 Santé Vie pratique / Environnement 5 325 5 772 Coopaname : le travail réinventé Economie sociale 4 548 Ehpad : bien vieillir à l’abri des dérives sectaires Brèves et filets (5) Pollution intérieure : aérez votre logement ! 4 662 Numéro 563 – Juin 2016 Système de soins 4 605 Brèves et filets (5) Système de soins Est-il possible de détecter un risque de rupture d’anévrisme Médecine ? 5 680 3 311 Sel : attention aux abus Prévention 4 107 Le sport, c’est bon pour mon enfant Forme – Bien-être 4 921 Brèves et filets (5) Santé 5 325 Novembre 2016 – N° 566 – 3 Faites maigrir votre poubelle Vie pratique / Environnement Numéro hors-série – Mai 2016 Des Etats généraux pour la santé visuelle Etats généraux de la santé visuelle Basse vision : une prise en charge de qualité encore peu Etats généraux de répandue la santé visuelle L’ophtalmologie, une discipline à la pointe de l’innovation Etats généraux de la santé visuelle La coopération professionnelle comme solution à la pénurie Etats généraux de d’ophtalmologistes la santé visuelle Numéro 562 – Mai 2016 Citiz-France : une coopérative pour développer l’autopartage Economie sociale Le dossier médical partagé, pour une meilleure coordination Système de soins des soins Brèves et filets (5) Système de soins Résistance aux antibiotiques : où en est-on ? Médecine Compléments alimentaires : utiles ou dangereux ? Prévention Hammam et sauna : de nombreux bienfaits, Forme – Bien-être peu de contre-indications Brèves et filets (5) Santé Congé parental d’éducation : c’est papa qui s’occupera de Vie pratique / bébé Famille Numéro 561 – Avril 2016 L’HAD, une alternative à l’hospitalisation traditionnelle Système de soins Brèves et filets (5) Système de soins Troubles de l’équilibre : quand l’oreille interne est en cause Médecine Premiers secours : bien réagir pour sauver des vies Prévention Y a-t-il de « bonnes » et de « mauvaises » graisses ? Prévention Les « serious games » : des jeux vidéo thérapeutiques Bien-être Brèves et filets (5) Santé Ateliers solidaires : donner une seconde vie aux objets Vie pratique / Environnement Numéro 560 – Mars 2016 Avantages et limites de la téléconsultation Système de soins Brèves et filets (5) Système de soins Fibromyalgie : un mal intense et invisible Médecine Générations Cobayes : la jeunesse engagée Prévention contre les maladies environnementales Les régimes « tendance » en question Forme Brèves et filets (5) Santé Protéger ses données personnelles Vie pratique sur les réseaux sociaux Voyager avec son enfant Vie pratique 4 828 4 876 4 735 5 187 6 270 5 789 6 326 4 852 5 616 4 493 3 092 4 960 4 075 6 241 4 939 7 526 7 167 7 985 5 187 5 078 4 058 7 245 5 695 5 986 4 676 6 523 4 679 7 226 5 158 Novembre 2016 – N° 566 – 4 SYSTÈME DE SOINS Calibrage Texte principal : 3 980 signes Médicaments : acheter sur Internet en toute sécurité 4 visuels : 01_MedicamentsInternet Les pharmacies sont autorisées à vendre en ligne des médicaments sans ordonnance depuis 2013. Mais, sur Internet, les sites labellisés et réglementés côtoient les sites illégaux qui écoulent des produits frauduleux. Seul devant son ordinateur, le patient doit donc rester vigilant pour éviter les pièges. Depuis janvier 2013, les Français peuvent acheter certains médicaments sur Internet. « La vente en ligne est autorisée pour les produits de prescription médicale facultative, par exemple le paracétamol, et pour la parapharmacie », explique Alain Breckler, membre du conseil central de la section A (pharmaciens d’officine) de l’Ordre national des pharmaciens. Cette pratique est strictement réglementée par le Code de la santé publique. En effet, seules les officines physiques peuvent avoir un site. Pour vendre des médicaments, elles doivent demander une autorisation auprès de l’agence régionale de santé (ARS) et en informer l’Ordre. « En revanche, les produits de parapharmacie ne sont pas soumis à cette procédure », ajoute le pharmacien. Attention aux contrefaçons Sur Internet, cependant, la prudence est de mise. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) estime qu’environ 50 % des médicaments vendus en ligne sont des médicaments frauduleux (contrefaits ou non autorisés). « Ils représentent une menace pour la santé publique, indique Alain Breckler, car nous ne connaissons ni leurs conditions de fabrication ni leur composition, et ils peuvent mettre en danger la vie du patient. » Il tient cependant à rassurer : « Des opérations de contrôle ont montré que les officines françaises n’étaient pas concernées par la falsification des médicaments, contrairement à celles d’autres pays européens. » Vérifier la labellisation du site Pour acheter ses médicaments en toute sécurité, mieux vaut donc prendre des précautions. « Tout d’abord, nous conseillons vivement aux internautes de vérifier que la pharmacie en ligne est inscrite sur la liste Novembre 2016 – N° 566 – 5 labellisée*. Ensuite, les sites doivent disposer de liens vers l’ARS et vers l’Ordre des pharmaciens. Depuis 2015, ils doivent aussi afficher un logo commun à tous les Etats membres de l’Union européenne. En cliquant dessus, l’internaute peut vérifier que le site figure bien sur la liste des sites autorisés pour l’activité de commerce électronique de médicaments », précise le pharmacien. De plus, l’Ordre national des pharmaciens rappelle que les mentions suivantes doivent apparaître sur le site : la raison sociale de l’officine ; le nom du ou des pharmaciens responsables ; l’adresse, l’e-mail et le numéro de téléphone de l’officine ; la dénomination sociale et les coordonnées de l’hébergeur du site Internet ; le nom et l’adresse de l’agence régionale de santé territorialement compétente ; les coordonnées de l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM). Une faible part de marché Parmi les plus de 300 pharmacies autorisées à vendre sur Internet, rares sont celles qui tirent des revenus importants de leur site. Une étude de l’université Pierre-et-Marie-Curie Paris-VI portant sur la vente en ligne de médicaments, menée entre janvier et mars 2014, montrait que seules 3 % des 870 personnes sondées avaient déjà acheté un médicament en ligne et seulement 16 % s’étaient déjà rendues sur des sites d’officine. « Le marché de la vente en ligne est peu développé en France, confirme Alain Breckler. Il était important d’offrir ce service complémentaire aux patients, mais il ne révolutionne pas les habitudes pour le moment. Les officines sont, en effet, facilement accessibles et bien réparties sur le territoire, avec une pharmacie pour 2 900 habitants environ. De plus, rien ne remplace le conseil et l’échange avec le pharmacien. » Léa Vandeputte * La liste des sites français autorisés est disponible sur le site de l’Ordre national des pharmaciens, Ordre.pharmacien.fr, ainsi que sur celui du ministère de la Santé, Sante.gouv.fr. Novembre 2016 – N° 566 – 6 SYSTÈME DE SOINS (brèves) Calibrage : 1 154 signes 021_EvaluationMe dicamentsPatient 022_Pharmacien VaccinGrippe Les patients interviendront dans l’évaluation des médicaments La Haute Autorité de santé (HAS) a récemment lancé une expérimentation dans laquelle elle invite les patients à participer à l’évaluation des médicaments et des dispositifs médicaux. Jusque-là, pour réaliser l’analyse destinée à déterminer l’intérêt de ces produits, leur prix et leur niveau de remboursement par l’Assurance maladie, la HAS s’appuyait essentiellement sur des données cliniques, sur des éléments économiques pour certains produits et sur l’expertise scientifique de professionnels et de spécialistes. Désormais, les malades pourront intervenir par l’intermédiaire des associations qui les représentent. Dès le 21 novembre, ces dernières auront la possibilité de déposer leurs contributions sur le site de la HAS à partir d’une liste de produits mise à jour chaque semaine. Ce dispositif permettra aux patients de donner un avis consultatif sur leur traitement et sur le produit évalué, mais aussi sur la façon dont ils vivent le parcours de soins, leur maladie et son impact sur la vie quotidienne. Un premier bilan de cette expérimentation sera effectué au bout de six mois. Calibrage : 1 051 signes Les pharmaciens autorisés à vacciner contre la grippe Les Français pourront bientôt se faire vacciner contre la grippe dans les pharmacies. Inédite en France, cette mesure, votée par les députés le 27 octobre dans le cadre de l’examen du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS 2017), sera testée pendant trois ans. Son objectif est d’améliorer la couverture vaccinale de la population contre une maladie qui tue encore des milliers de personnes chaque année. Rappelons qu’en 2015 moins d’une personne à risque sur deux (femmes enceintes, plus de 65 ans, patients atteints de maladies chroniques, personnes obèses, professionnels de santé, personnel navigant et tous ceux qui sont en contact avec des nourrissons de moins de 6 mois) s’était fait vacciner. Les conditions d’application de ces mesures expérimentales et les modalités de formation des pharmaciens aux injections souscutanées seront fixées par décret. Pour pouvoir vacciner, les pharmaciens devront notamment disposer d’une pièce dédiée et être couverts par une assurance spécifique. Novembre 2016 – N° 566 – 7 Calibrage : 975 signes 023_FraisCachesALD ALD : les frais cachés des maladies chroniques Une étude du Collectif interassociatif sur la santé (Ciss) et du magazine 60 Millions de consommateurs rappelle que les malades atteints par une affection de longue durée (ALD) comme le diabète ou le cancer doivent régler certains frais de santé de leur poche malgré la couverture à 100 % par l’Assurance maladie. En effet, certaines de leurs dépenses ne sont pas prises en charge par le dispositif : c’est notamment le cas du forfait journalier hospitalier, de la chambre particulière, des dépassements d’honoraires et des frais de santé qui ne sont pas liés directement à leur maladie. En 2013, pour les 10 % des patients en ALD qui consomment le plus de soins, le reste à charge s’élevait tout de même à plus de 1 700 euros. Et ces moyennes cachent en réalité, pour les personnes les plus consommatrices, « des restes à charge pouvant […] atteindre plusieurs milliers, voire des dizaines de milliers d’euros », précise l’étude. Calibrage : 987 signes 024_ApplisSanteHAS Applis santé : le guide de la HAS Piluliers connectés, podomètres, applications de suivi des régimes alimentaires, bracelets qui comptent les battements cardiaques… Il existe actuellement près de 50 000 « applis santé » de natures très diverses et de nouvelles apparaissent chaque jour. Pour garantir la sécurité des données personnelles échangées et la fiabilité des informations délivrées sur ces supports, la Haute Autorité de santé (HAS) vient de publier une série de recommandations de bonne pratique. Elle préconise par exemple que l’élaboration des contenus soit assurée par des professionnels de santé ou par des organismes professionnels compétents, que chaque source de financement ou conflit d’intérêts soit clairement mentionné ou encore que chaque mesure de données personnelles indique la marge d’erreur éventuelle. La HAS souhaite également que la confidentialité des données personnelles soit garantie selon des critères de sécurité particulièrement stricts et exigeants. Pour plus d’infos : Has-sante.fr, « Actualités », 7 novembre 2016. 025_RenouvellementOp ticien Calibrage : 1 177 signes Le renouvellement des lunettes et des lentilles facilité chez l’opticien Un décret paru le 16 octobre précise les nouvelles prérogatives dont bénéficient les opticiens-lunetiers. Ces derniers sont désormais autorisés à adapter la prescription des lentilles de contact dans le cadre d’un renouvellement, à condition que les patients présentent Novembre 2016 – N° 566 – 8 une ordonnance datant de moins de trois ans (moins d’un an pour les patients âgés de moins de 16 ans). En cas de perte ou de bris de verres correcteurs, les opticiens pourront délivrer une nouvelle paire de lunettes sans ordonnance lorsque « l’urgence est constatée et en l’absence de solution médicale adaptée », précise le décret. La durée de validité des ordonnances est quant à elle revue à la hausse : dorénavant, il est possible de changer de lunettes sans repasser chez l’ophtalmologiste avec une ordonnance de moins de cinq ans pour les patients de 16 à 42 ans – la durée de validité est fixée à un an pour les moins de 16 ans et à trois ans pour les plus de 42 ans. Le décret maintient toutefois la possibilité pour le prescripteur de refuser toute adaptation par les opticiens « par une mention expresse sur l’ordonnance ». Novembre 2016 – N° 566 – 9 MÉDECINE Calibrage Texte principal : 3 696 signes Réveiller la mémoire par les odeurs L’olfactothérapie, qui repose sur le lien existant entre les odeurs et les souvenirs, est aujourd’hui utilisée dans plusieurs hôpitaux pour aider les patients traumatisés crâniens, les victimes d’AVC et les malades d’Alzheimer atteints de troubles de la mémoire ou du langage. 4 visuels : 03_Olfactotherapie En 2001, à l’hôpital Raymond-Poincaré de Garches (Hauts-de-Seine), le Cosmetic Executive Women (CEW)* ouvre son tout premier atelier olfactif baptisé « Sentir pour mieux se souvenir ». L’idée de MarieFrance Archambault, ancienne psychomotricienne et initiatrice du projet, est d’utiliser les odeurs du quotidien pour éveiller les souvenirs des patients suivis au sein du centre de médecine physique et de réadaptation. « L’odorat est directement lié au système limbique, le siège des émotions dans le cerveau, et fait passer la mémoire avant l’analyse, explique Patty Canac, olfactothérapeute pour le CEW. L’olfaction permet d’accéder aux souvenirs plus rapidement que les autres sens : l’odeur qui va vous rappeler un événement vécu vous projette tout de suite dans une scénographie particulière, c’est presque instantané. » Quinze ans après la création du premier atelier, les bons résultats de l’association ont encouragé d’autres établissements hospitaliers à faire appel à ses services : le CEW gère aujourd’hui quatorze ateliers olfactifs, dans neuf structures. Elle suit de nombreuses personnes en rééducation neurologique, des patients atteints de troubles cognitifs (troubles mnésiques, de la concentration, de l’élocution), des victimes d’AVC ou de traumatismes crâniens, des malades du cancer, d’Alzheimer ou encore des adolescents en souffrance. « Ces ateliers permettent également un travail plus ludique, dirigé vers l’hédonicité et le plaisir, ainsi qu’une ouverture vers l’extérieur, ajoute Patty. Quand on est hospitalisé longtemps, cela aide beaucoup. » Stimuler l’activité cérébrale Concrètement, le patient est adressé aux ateliers par le corps médical de l’hôpital avec un objectif précis qui peut être mémoriel, langagier ou d’évasion. Il s’agit toujours d’encourager et de stimuler l’activité cérébrale. « Nous travaillons main dans la main avec les blouses blanches, poursuit Patty. Lorsqu’un patient nous est adressé, Novembre 2016 – N° 566 – 10 nous prenons connaissance de son dossier, de son histoire et mettons en place des stratégies bien définies. Par exemple, l’orthophoniste va travailler la mémoire visuelle de la personne sur des images de lieux qu’elle connaît et je vais travailler sur les odeurs qu’elle aurait pu y croiser. On essaie de se rapporter à quelque chose de vécu. » La mallette olfactive utilisée par les deux olfactothérapeutes du CEW, constituée avec le fabricant de parfums et d’arômes alimentaires IFF (International Flavors & Fragrances), contient de très nombreuses possibilités. « Nous avons des odeurs de mer, de forêt, de piscine, de montagne, mais aussi des odeurs d’aliments, de bonbons, de gâteaux, de viande ou de poisson », précise Patty. Lors des ateliers individuels, l’olfactothérapeute fait sentir une petite bande de papier buvard imprégnée au patient. Ce dernier n’a pas à nommer l’odeur, il est simplement invité à partir à la recherche du souvenir qui lui est lié. Peu à peu, il se réapproprie son passé et se situe ainsi plus facilement dans le présent. Les ateliers peuvent aussi être collectifs. Dans ce cas, les odeurs sont davantage utilisées pour susciter la prise de parole, les échanges et le dialogue entre les patients. Delphine Delarue * Cette association est aussi à l’origine des premiers centres de beauté créés dans les hôpitaux il y a une vingtaine d’années, pour aider les malades à mieux vivre leur pathologie. Pour plus d’infos : Cew.asso.fr. Novembre 2016 – N° 566 – 11 PRÉVENTION Calibrage Texte principal : 3 520 signes Encadré : 545 signes Cinétose : un mal bénin mais très désagréable Mal de mer en bateau, mal de l’air en avion ou malaises en voiture ou en train, le mal des transports – ou cinétose – touche de nombreuses personnes et peut facilement gâcher les départs en vacances. Le plus souvent sans gravité, il est dû à une discordance des informations enregistrées par les yeux et par l’oreille interne. 4 visuels : 04_MalDesTransports Transpiration, pâleur, salivation excessive, mal au cœur, bouffées de chaleur, nausées et vomissements… Qu’ils soient provoqués par un voyage en avion, en voiture ou en bateau, les symptômes de la cinétose, ou mal des transports, sont toujours les mêmes et se manifestent plus ou moins violemment selon les personnes (les enfants et les femmes enceintes y sont particulièrement sensibles). « Ces malaises, plutôt fréquents, sont liés à une discordance entre les informations envoyées par les yeux au cerveau et les mouvements du corps perçus par l’oreille interne [où se situe le vestibule, l’organe de l’équilibre, NDLR] », explique le professeur Christophe Vincent, ORL et secrétaire général de l’Association française d’otologie et d’otoneurologie (AFON). Par exemple, lorsqu’on lit un livre en voiture, les yeux sont concentrés sur les pages et ne perçoivent pas les mouvements du véhicule, contrairement à l’oreille interne et aux capteurs musculaires, qui, eux, les perçoivent parfaitement. Il y a donc conflit entre les différentes informations adressées au cerveau. Celui-ci ne peut traiter correctement les messages contradictoires, il ne sait pas comment réagir et fournit une réponse inadaptée. Le malaise sera d’autant plus fort que les mouvements du véhicule seront importants, par exemple en cas de virages successifs en voiture, de tempête en mer ou de fortes turbulences en avion. En général, les symptômes disparaissent quand le véhicule s’arrête ou quelques minutes après. Le malaise peut aussi s’atténuer au fil des déplacements ou en quelques jours en cas de voyage prolongé. Novembre 2016 – N° 566 – 12 Les astuces pour éviter le malaise « Pour éviter le mal des transports, on conseille généralement aux personnes de fixer un point d’horizon afin de mettre en cohérence les différentes entrées d’informations », indique le professeur Vincent. En voiture, n’hésitez pas à vous arrêter souvent pour prendre l’air et, en mer, essayez de rester le plus souvent à l’extérieur, au centre du bateau, et de regarder au loin. En train, même principe : regardez au maximum à l’extérieur en concentrant votre regard sur un point à l’horizon. En avion, si vous en avez la possibilité, placez-vous plutôt au centre de l’appareil, au niveau des ailes, où les mouvements sont moins importants, et pensez à diriger la ventilation vers votre visage. Dans le train ou en bateau, asseyez-vous plutôt dans le sens de la marche. Pendant le déplacement, hydratez-vous régulièrement et détendezvous. Autre astuce : mangez léger et le moins gras possible avant le départ pour limiter les nausées et les vomissements et ne buvez pas d’alcool (qui a un effet sur l’oreille interne). Vous pouvez également demander à votre médecin de vous prescrire des médicaments comme la diphénhydramine (Nautamine) ou le diménhydrinate (Mercalm, Nausicalm) pour atténuer les réponses de l’oreille interne. Certains existent en patch à coller derrière l’oreille ou en bracelet. « Enfin, dans les cas sévères, la kinésithérapie vestibulaire, une sorte de rééducation de l’oreille interne, peut parfois aider en rééquilibrant un peu les discordances », conclut le professeur Vincent. Aliisa Waltari Encadré Et le mal de terre ? Le « mal de terre », qui peut provoquer les mêmes symptômes de nausées, de vertiges ou de vomissements que le mal des transports, se manifeste parfois au moment du retour à la terre après un long voyage en mer. L’organisme, qui s’était habitué aux mouvements du bateau, doit se réadapter et retrouver son équilibre. Cela prend généralement de quelques heures à quelques jours. Sachez qu’un autre type d’activité peut aussi causer des symptômes proches du mal des transports : la pratique de jeux vidéo de courses de voitures. Novembre 2016 – N° 566 – 13 FORME – BIEN-ÊTRE Calibrage Texte principal : 3 225 signes Encadré : 893 signes Quand les cheveux se font vieux Tout comme la peau, les cheveux vieillissent : ils s’affinent et grisonnent, ils peuvent aussi pousser moins vite ou tomber davantage. L’âge et la génétique sont les principaux facteurs de ce phénomène. Bien que le processus soit irréversible, certains soins apportés à votre chevelure vous permettront de lui conserver un bel aspect. 4 visuels : 05_CheveuxVieillissent Dès la quarantaine, voire plus tôt pour certains, l’aspect de la chevelure commence à changer. Comme pour les premières rides, l’apparition des cheveux blancs affecte le moral, car ces indésirables font prendre conscience du temps qui passe. Pourtant, l’âge n’est pas le seul facteur en jeu : certaines personnes commencent en effet à voir leurs premiers cheveux blancs pousser dès 25 ans, quand d’autres n’en ont pas un seul passé 40 ans. Des modifications liées à l’âge Chez les femmes, la baisse du taux d’hormones féminines (œstrogènes et progestérone) due à la ménopause, notamment, rend les cheveux plus sensibles à la testostérone, l’hormone masculine. Leur cycle de vie raccourcit donc et ils ont tendance à tomber plus vite et à repousser plus lentement. C’est la raison pour laquelle beaucoup de femmes constatent à cette période de leur vie une diminution de la densité de leur chevelure. « Chaque jour, une femme perd en moyenne et naturellement entre 50 et 100 cheveux, surtout après l’âge de 50 ans », indique la Société française de dermatologie (SFD) sur son site. Cette diminution de volume s’explique également par une moindre épaisseur de la fibre capillaire elle-même. La cuticule, l’enveloppe qui entoure la fibre du cheveu, se dégrade avec l’âge : elle est moins épaisse et plus fragile. Devenus plus fins, les cheveux sont aussi moins bien protégés contre les agressions en tout genre : pollution, chlore, colorations, rayons UV, chaleur du sèchecheveux, etc. Novembre 2016 – N° 566 – 14 Changer ses habitudes Pour les préserver, évitez donc les brushings trop fréquents, et si vous ne pouvez pas vous passer de sèche-cheveux, choisissez la température la plus basse. Les élastiques, barrettes ou pinces trop serrées abîment aussi les fibres capillaires et peuvent causer une alopécie dite de traction, perte de cheveux causée par une trop forte traction exercée sur ces derniers. Ils ont aussi besoin d’être davantage protégés, en particulier des rayons UV. Voilà pourquoi, en été, il est conseillé d’utiliser une huile ou un lait protecteur. Des soins spécialement adaptés, qui contiennent notamment de la kératine et des nutriments comme le zinc, permettent aux cheveux vieillissants de maintenir volume et brillance ; d’autres, plus spécifiques, entretiennent la blancheur en leur évitant de jaunir. « Contrairement à ce que l'on croit habituellement, il ne faut pas hésiter à se laver les cheveux dès qu'ils sont un peu sales, recommande la SFD. Le shampoing donne du gonflant à la chevelure et permet de gagner du volume, ce qui masque les déficits capillaires. Il ne faut pas se priver de ce geste simple, car il n'est pas néfaste pour l'évolution de la calvitie. » En revanche, les dermatologues sont formels : la croyance populaire selon laquelle couper les cheveux en période de pleine lune les fait repousser plus drus est sans fondement. Catherine Chausseray Encadré Couleur, coupe : comment choisir sa coiffure ? Cheveux longs ou courts, frange, couleur… : certains choix de coiffure peuvent masquer ou atténuer les défauts dus à l’âge. Une frange effilée, par exemple, viendra habilement cacher les rides du front. Le mieux est de demander conseil à votre coiffeur, qui vous orientera en fonction de la forme de votre visage pour la coupe et de votre carnation pour une éventuelle coloration. Il n’y a pas de coupe particulière à adopter selon son âge et les cheveux longs ne sont pas réservés aux jeunes. Cependant, certaines coiffures, comme les queues-de-cheval trop hautes, sont à bannir. De même pour la longueur : des cheveux très longs, en dessous des épaules, auront tendance à accentuer les imperfections. Quant à la couleur, mieux vaut éviter les tons trop foncés, qui durcissent les traits, le mieux étant de jouer sur les reflets, qui adoucissent. Novembre 2016 – N° 566 – 15 FORME – BIEN-ÊTRE Calibrage Texte principal : 3 384 signes Encadré : 1 160 signes Mon enfant fait des cauchemars Un rituel du coucher qui n’en finit plus, la peur du noir, du monstre tapi sous le lit ou dans les placards : la nuit s’annonce difficile pour les parents, qui risquent d’être réveillés par les pleurs de leur petit. Fréquents chez le jeune enfant, les cauchemars n’ont rien de dramatique, ils sont la manifestation de frustrations ou d’angoisses ressenties dans son quotidien. 3 visuels : 06_Cauchemars Les cauchemars sont habituels chez les enfants âgés de 3 à 5 ans, voire dès 2 ans et demi pour certains d’entre eux, durant la « période œdipienne », comme l’appellent les psychanalystes. « C’est une période de maturation importante, à la fois sur le plan neurologique et sur le plan affectif », explique Nicole Catheline, présidente du conseil scientifique de la Société française de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent et disciplines associées (SFPEADA), qui précise : « C’est à ce moment que l’enfant commence à avoir des avis plus nuancés sur ses parents. Il est moins égocentré et s’aperçoit que ces derniers peuvent punir, sanctionner. Il arrive alors qu’il se sente en danger. » Cela coïncide aussi souvent avec l’entrée à l’école, une phase de socialisation importante. Un phénomène très utile « La nuit, le cauchemar sert à évacuer la tension ressentie dans la journée », indique la psychiatre. Comme le fondateur de la psychanalyse, Sigmund Freud, qui décrivait le rêve comme « le gardien du sommeil », Nicole Catheline affirme que « le rêve est un phénomène physiologique très utile à l’enfant », car il permet au sommeil de jouer son rôle réparateur. « Le cauchemar est la trace que l’enfant a bien compris que ses parents pouvaient être mécontents de lui, par exemple. Il évacue alors tout cela dans le rêve, car celui-ci lui permet de traiter les informations reçues au cours de la journée de manière détournée et l’aide à dormir », dit-elle. Dans son rêve, l’enfant ne met pas directement en scène ses parents ou ses copains d’école, il déplace ses angoisses sur une figure imaginaire : « Ce peut être un personnage de conte, par exemple, Novembre 2016 – N° 566 – 16 une sorcière ou bien un animal effrayant comme un loup, une grosse bête… », détaille le docteur Catheline. Pour la majorité des enfants, la période des cauchemars représente donc un passage obligé. Néanmoins, « si cela dure au-delà de 6 ans, ce peut être problématique, car cela signifie que le travail de maturation ne se fait pas, que l’enfant est très angoissé et, dans ce cas, il faut consulter, dans un premier temps le pédiatre ou le généraliste », avertit la psychiatre. Vaincre la peur d’aller au lit Lorsque l’enfant ne veut pas aller se coucher parce qu’il redoute de faire des cauchemars, Nicole Catheline insiste sur l’importance de le rassurer en discutant avec lui. Elle encourage à lui « lire des livres sur le thème des cauchemars, pour lui montrer qu’il est comme les autres, [à] lui expliquer qu’eux aussi ont fait des cauchemars dans leur enfance, que c’est tout à fait normal ». Pour rassurer l’enfant, « on peut tout à fait lui laisser la porte ouverte ou la lumière allumée, par exemple, s’il le demande, sans toutefois trop complexifier le rituel ». En revanche, la psychiatre déconseille formellement aux parents d’autoriser l’enfant à dormir près d’eux, un privilège qui ne doit être accordé qu’à titre exceptionnel, « en cas de maladie, mais pas quand il s’agit d’un cauchemar ». Isabelle Coston Encadré La terreur nocturne Les parents sont parfois déstabilisés par les terreurs nocturnes de leur enfant. Au cours de ces manifestations, qui surviennent plutôt en début de nuit et peuvent être spectaculaires, ce dernier crie, s’agite, les yeux ouverts, comme s’il était éveillé. Or « la terreur nocturne n’est rien d’autre qu’un cauchemar pendant lequel l’enfant peut se lever, faire des gestes pour chasser quelque chose qui lui fait peur. C’est une particularité liée à l’architecture du sommeil », explique Nicole Catheline, présidente du conseil scientifique de la Société française de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent et disciplines associées (SFPEADA). Elle tient à rassurer les parents : « C’est un phénomène tout à fait banal, l’enfant réagit devant ce qu’il voit en rêve », avant de souligner que « les terreurs nocturnes révèlent une petite immaturité transitoire. Souvent, il y a des antécédents familiaux, des familles à terreurs nocturnes ». Contrairement aux cauchemars « classiques », l’enfant ne se souvient généralement pas de ce qui lui a fait peur. Pour ne pas l’inquiéter inutilement, la psychiatre recommande de ne pas lui en parler. Novembre 2016 – N° 566 – 17 SANTÉ (brèves) Calibrage : 1 299 signes 071_FrancaisSurpoids 072_BruitAuTravail L’excès de poids touche près d’un Français de plus de 30 ans sur deux Près d’un Français sur deux de plus de 30 ans est concerné par un excès de poids. C’est ce que révèlent les premiers résultats de la cohorte Constances, un vaste programme de recherche porté par l’Inserm et la Caisse nationale d’assurance maladie des travailleurs salariés (Cnamts). Plus de 110 000 personnes sont régulièrement suivies dans le cadre de cette étude lancée en 2012 et qui devrait rassembler à terme (dans dix ans) 200 000 personnes. Pour cette première analyse consacrée au surpoids et à l’obésité, les chercheurs se sont intéressés à environ 29 000 participants âgés de 30 à 69 ans en 2013. Résultat : la prévalence de surpoids varie de 41 % pour les hommes à 25,3 % pour les femmes. L’obésité touche quant à elle 15,8 % des hommes et 15,6 % des femmes. Surpoids et obésité confondus concernent ainsi 56,8 % des hommes et 40,9 % des femmes. L’étude confirme en outre que l’excès de poids est lié au lieu d’habitation (les départements les plus touchés par l’obésité sont le Nord et la Meurthe-et-Moselle) et au niveau socio-économique (un peu plus de 30 % des femmes ayant un revenu mensuel inférieur à 450 euros sont obèses, alors que le pourcentage chute à 7 % parmi celles qui disposent d’au moins 4 200 euros). Calibrage : 1 022 signes Près de huit travailleurs sur dix gênés par le bruit au travail Selon une enquête Ifop-JNA présentée à l’occasion de la première Semaine de la santé auditive au travail, qui a eu lieu du 24 au 28 octobre, 79 % des Français déclarent rencontrer des difficultés à suivre des conversations de travail à cause du bruit. Et pour sept sondés sur dix, le bruit entraîne un état de fatigue auditive, surtout après « une exposition sonore continue au-delà des seuils réglementaires de 80 décibels pendant huit heures », précise l’étude. Une situation qui, si elle se poursuit en dehors du temps de travail, risque d’engendrer « une usure prématurée des cellules sensorielles de l’oreille ». Des conséquences loin d’être anodines, auxquelles s’ajoutent les effets extra-auditifs du bruit tels que la nervosité ou le manque de vigilance. Le bruit aurait également un impact économique : toujours selon l’étude, 6 millions d’actifs en poste perdraient au moins 120 heures de travail par an à cause des nuisances sonores en entreprise. Novembre 2016 – N° 566 – 18 Calibrage : 1 283 signes 073_Diabete 074_BPCO Diabète : la surmortalité des malades toujours d’actualité La surmortalité des diabétiques de type 2 reste une réalité en France, malgré l’amélioration de la prise en charge. Telle est la conclusion d’une étude présentée dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) du 8 novembre. Un phénomène qui ne concerne que le diabète de type 2, celui que l’on découvre le plus souvent tardivement. Cette étude portait sur deux cohortes de plusieurs milliers de malades de plus de 45 ans suivis pendant plusieurs années. Parmi eux, 35 % sont décédés durant l’étude, à un âge médian de 77 ans pour les hommes et de 82 ans pour les femmes. Ces patients sont majoritairement décédés de maladies cardiovasculaires ou rénales, de cancers localisés comme celui du pancréas, du côlon-rectum, du foie ou de la vessie : uniquement des pathologies favorisées par le diabète. « Ces résultats rappellent l’importance des mesures de prévention », qui doivent « passer par une éducation thérapeutique adaptée », souligne le BEH. A l’occasion de la Journée mondiale du diabète le 14 novembre, l’Association française des diabétiques (AFD) a mis en avant le test, récemment actualisé, qu’elle propose en ligne (Contrelediabete.fr/letest.html) et qui permet d’évaluer le risque de développer la maladie. Calibrage : 962 signes BPCO : 3,5 millions de personnes concernées en France La Journée mondiale de la broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO), le 16 novembre, a été l’occasion de revenir sur une pathologie encore méconnue du grand public, qui touche pourtant plus de 3,5 millions de Français. Cette maladie inflammatoire qui obstrue progressivement les voies respiratoires tue chaque année 16 000 personnes dans notre pays. Si les fumeurs sont les premières victimes (ils représentent 80 % des patients), les consommateurs de cannabis et les victimes de tabagisme passif sont également concernés. Les signes d’alerte sont une toux persistante et grasse, puis un essoufflement qui devient de plus en plus handicapant. Il faut savoir que plus tôt la BPCO est diagnostiquée, moins les lésions pulmonaires seront importantes. Seuls l’arrêt du tabac et la pratique régulière d’une activité physique permettent de stabiliser la maladie. Pour plus d’infos : Vivreunnouveausouffle.fr. 075_Cranberries Calibrage : 1 156 signes Les cranberries seraient inutiles contre les infections urinaires Le remède miracle de nos grands-mères pour prévenir et soigner les infections urinaires semble bien avoir fait son temps. Selon une étude américaine publiée dans le Journal of the American Medical Novembre 2016 – N° 566 – 19 Association, les cranberries (canneberges) seraient tout simplement inutiles contre les cystites. Pour parvenir à cette conclusion, les chercheurs ont suivi 185 femmes âgées (une population à risque en matière d’infections urinaires). Chaque jour pendant un an, la moitié de ces participantes ont consommé des cranberries alors que l’autre moitié prenait des placebos. A la fin de l’étude, les femmes des deux groupes présentaient des taux similaires de bactéries associées à l’infection urinaire. Sur la période, 29 % des femmes avaient subi au moins une infection urinaire : 12 femmes dans le groupe sans cranberries et 10 dans le groupe avec cranberries. Les chercheurs recommandent donc aux femmes victimes de troubles de ce type de se rendre chez le médecin plutôt que de ne s’en remettre qu’aux canneberges. Une cystite mal soignée peut en effet conduire à des troubles rénaux importants. Novembre 2016 – N° 566 – 20 VIE PRATIQUE – DROITS Calibrage Texte principal : 4 250 signes Encadré : 602 signes Circuler à vélo : les règles à connaître Pour se rendre au travail ou pour se balader en famille, pour faire du sport ou simplement pour le plaisir, le vélo est accessible à tous. Mais, comme tous les autres véhicules, il est soumis à certaines règles : le cycliste doit être bien équipé et doit respecter le Code de la route. 3 visuels : 08_CirculerAVelo Sur la route ou sur une piste cyclable, circuler à vélo est soumis à des règles mises en œuvre pour sécuriser les espaces partagés avec d’autres usagers. Et ces consignes doivent être respectées que l’on avance à la seule force des mollets ou que l’on soit aidé par une batterie électrique. En effet, un décret de mars 2016, fixant les exigences de sécurité concernant les bicyclettes, définit ce terme : « On entend par bicyclette tout produit comportant deux roues et une selle, et propulsé soit principalement par l'énergie musculaire de la personne montée sur ce véhicule, en particulier au moyen de pédales, soit de façon additionnelle avec un dispositif d'assistance électrique. » Un équipement obligatoire La première étape pour rouler en toute tranquillité consiste à disposer d’un vélo en bon état. Certains équipements sont obligatoires. Le vélo, qu’il soit électrique ou non, doit disposer : de deux freins, l’un à l’avant, l’autre à l’arrière ; d’un feu avant jaune ou blanc et d’un feu arrière rouge ; d’un avertisseur sonore et de dispositifs rétroréfléchissants sur les côtés et les pédales. De plus, hors agglomération, la nuit ou le jour, lorsque la visibilité est insuffisante, le cycliste et son éventuel passager ont l’obligation d’être vêtus d’un gilet rétroréfléchissant. En complément, la Sécurité routière recommande de porter un casque, d’installer un écarteur de danger, d’avoir des pneus correctement gonflés et munis de bandes latérales réfléchissantes. Elle rappelle également que les enfants de moins de 5 ans doivent être installés dans un siège adapté muni de repose-pieds et de courroies d’attache. Il est possible, mais non obligatoire, de souscrire une assurance pour garantir les dommages que vous ou votre bicyclette pouvez subir, mais aussi ceux que vous pouvez causer (responsabilité civile). De même, nul besoin d’immatriculer son vélo, excepté dans le cas d’un deux-roues électrique dont le moteur a une puissance supérieure à 250 W et dont la vitesse dépasse 25 km/h. Novembre 2016 – N° 566 – 21 Un véhicule presque comme les autres Une fois bien équipé, le cycliste doit respecter le Code la route au même titre que les conducteurs des autres véhicules (bus, voitures, motos). Le non-respect de ces règles est sanctionné par une amende. Par exemple, l’usage du téléphone portable tenu à la main ou le refus de priorité correspondent à une amende de quatrième classe d’un montant forfaitaire de 135 euros. Sachez toutefois que les infractions commises à vélo n'entraînent pas de retrait de points sur le permis. Si l'infraction est très grave (conduite en état d'ivresse ou mise en danger d'autrui, par exemple), elle peut cependant donner lieu à une suspension du permis de conduire. Une bonne conduite La Sécurité routière a émis une liste de recommandations de bonne conduite à vélo. En ville, elle conseille ainsi de privilégier l’usage des bandes ou des pistes cyclables quand il y en a et de ne pas circuler sur les trottoirs, leur utilisation étant autorisée uniquement pour les enfants de moins de 8 ans. De plus, elle rappelle que les piétons sont prioritaires sur tous les véhicules, y compris les bicyclettes. Sur la chaussée, il est préférable de rouler du côté droit, à environ 1 mètre du trottoir ou des voitures en stationnement afin d’être bien visible et de ne pas se laisser surprendre par une portière qui s’ouvrirait brusquement, par exemple. Une distance de sécurité doit être respectée par rapport aux autres usagers et il est fortement déconseillé de zigzaguer entre les automobiles. Aux intersections, il convient de se placer un peu en avant des véhicules afin d’être vu et de ne jamais être hors du champ de vision du conducteur, par exemple le long d’un camion ou d’un bus . Enfin, la Sécurité routière précise que lorsque l’on roule à plusieurs, mieux vaut se positionner en file indienne ou, à défaut, à deux de front. Au-delà de dix personnes, le plus prudent est de scinder le groupe. Benoît Saint-Sever Encadré Les entreprises peuvent encourager leurs salariés à faire du vélo Depuis janvier 2016, deux nouvelles mesures ont été mises en place afin d'inciter les employeurs à développer les trajets à vélo de leurs salariés. La première offre une réduction d'impôts aux entreprises qui mettent à disposition de leurs salariés des vélos pour leurs déplacements quotidiens. La seconde mesure propose aux entreprises qui le souhaitent d’indemniser les salariés qui se rendent sur leur lieu de travail à vélo. Le montant de cette indemnité kilométrique vélo (IKV) est fixé à 0,25 euro par kilomètre parcouru. Novembre 2016 – N° 566 – 22