LA CONTRIBUTION DES AUTORITES REGIONALES ET LOCALES AU DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE Ouagadougou, jeudi 26 novembre 2009 Alain YVERGNIAUX Vice-président du Conseil Régional de Bretagne Bretagne 28 000 km² 2730 km de côtes 3,1 millions d’ habitants 2 Bretagne • PIB régional : 85 milliards €, 6ème rang français Un taux de croissance (2,5% depuis 1990) parmi les plus soutenus des régions françaises • Population active : 1 238 000 personnes • Taux de chômage déc. 2008 : 6 % (France : 7,2%) • 6 aires urbaines de plus de 100 000 habitants Rennes: 572 000 - Brest : 309 000 - Lorient : 192 000 – St-Brieuc : 127 000- Quimper : 129 000 – Vannes : 133 000 • Une population jeune : 25% a moins de 20 ans • 110 000 étudiants 3 3 La Bretagne : 1950 - 2009 1950 : - 1 breton sur 2 vit directement ou indirectement de l’agriculture - exode des jeunes (pas d’emplois) - une des régions les plus pauvres de France, accumulant de multiples retards: logement équipements des ménages transport, déplacement, périphéricité sous industrialisation 2009 : économie moderne, plus encore une société moderne, qui a accompli en 50 ans un parcours incroyable pour devenir une région référente, qui présente aujourd’hui non plus des retards, mais est en avance dans beaucoup de domaines. 4 Comment expliquer, comment comprendre ce « miracle » breton? • 1950 : l’évolution de la population inquiète. Les jeunes quittent la Bretagne • La prise de conscience est d’abord démographique • Création du CELIB : comment faire pour stopper cette émigration des jeunes? • Il faut du développement économique pour créer de l’emploi, des revenus et retenir les jeunes 5 Comment expliquer, comment comprendre ce « miracle » breton? • La mécanique vertueuse du « miracle breton » s’enclenche à partir de 2 logiques: – Une logique exogène (Etat, Europe) – des forces endogènes : la puissance du mouvement coopératif, la mobilisation conjointe des élus de tous bords, la création de multiples comité d’expansion, la dynamique de développement local, et l’émergence d’entrepreneurs bretons, d’un esprit d’entreprise breton: TPE et PME performantes, réparties sur tout le territoire, dans de multiples domaines d’activités, et naissances de grands groupes aujourd’hui internationaux: Pinault, Bolloré, Leclerc… 6 • Bretagne, 1ère région agro-alimentaire française et leader en Europe – l’industrie de la viande – 48% de la production nationale de porc, de volaille et de bœuf – l’alimentation animale, – fruits et légumes (2è producteur national). – les produits laitiers (22% de la production nationale), – Les produits de la mer – 4 600 entreprises – 70 000 emplois, soit 1/3 des emplois industriels en Bretagne – 600 chercheurs 7 7 Les pôles de compétitivité : VALORIAL – L’ALIMENT DE DEMAIN • Un réseau dynamique de 250 membres, …un réseau dense de transfert de technologie et de centres de recherche, des centres de formation et d’enseignement supérieur reconnu – Le pôle Valorial concerne l’ensemble des acteurs des filières agroalimentaires (lait, viandes, ovoproduits …), de la production à la consommation, (producteurs, IAA et leur fournisseurs, équipementiers, fabricants d’ingrédients …) – Une dynamique de projets : 104 projets labellisés – Des coopérations internationales : Belgique, Chine, Japon, Russie, USA… et demain l’UEMOA 8 8 Une coopération économique éthique et innovante Bretagne-UEMOA • Avril 2006 : rencontre du président CISSE • Juillet 2006 : assemblée générale de Bretagne International • Janvier 2007 : 20 PME bretonnes au Burkina Faso, Togo et Bénin • Octobre 2007 : accord de coopération Bretagne-UEMOA-Helvetas sur la mise en place d’une filière coton bio-équitable au Mali et au Burkina Faso • Janvier 2008 : 20 PME bretonnes au Mali et Sénégal • Janvier 2009 : 20 PME bretonnes au Niger et en Côtes-d’Ivoire • Janvier-novembre 2009 : recherche-action « pour une approche territoriale de la souveraineté alimentaire : soutien de la Bretagne aux cultures vivrières en Afrique de l’Ouest » • 2010 : lancement du projet « Talents du monde », centre de formation en Bretagne pour de futurs entrepreneurs d’Afrique de l’Ouest. 9 Pour une approche territoriale de la souveraineté alimentaire : une coopération économique innovante entre l’Afrique de l’Ouest et la Bretagne » • Conviction affirmée par les acteurs bretons et africains réunis à Brest du 21 au 26 novembre 2009: – Qu’il est possible de bâtir une coopération économique à la fois innovante et éthique dans une approche territoriale de la souveraineté alimentaire – En rassemblant les efforts des collectivités, des services décentralisés de l’Etat, des entreprises, des organismes de formation et de vulgarisation agricole, des associations de solidarité internationale et des associations de migrants 10 • Objectifs: – favoriser en priorité le développement des productions vivrières, leur conservation, leur transformation et leur écoulement pour l’approvisionnement des populations locales et des marchés d’Afrique de l’Ouest; – Privilégier l’appui à l’agriculture familiale et aux organisations de producteurs • Une coopération « gagnant-gagnant » – L’Afrique de l’Ouest, c’est un marché de près de 300 millions de personnes – L’implication des entreprises bretonnes dans la satisfaction des besoins alimentaire relève non seulement d’une démarche solidaire, mais aussi d’un investissement économique. – Notre ambition partagée : marier éthique et économie 11 • Notre vision partagés des enjeux alimentaires en Afrique de l’ouest – Les populations rurales sont les premières touchées par la crise alimentaire – La population ouest-africaine est en forte mutation et la demande alimentaire évolue : exode rural, forte croissance des urbains, évolution des temps (moins de temps consacrés à la cuisine), évolution des habitudes alimentaires – Modification du climat: diminution des pluies, incertitudes sur les évolutions à venir – La crise alimentaire est profondément structurelle. Elle remet en question les modèles de développement des dernières décennies qui ont visé à déréguler les marchés agricoles et les mécanismes d’intervention sur les marchés. – Le secteur agricole doit être désormais considéré comme un pilier du développement régional à part entière et doit être appuyé comme tel. 12 • Notre positionnement – Notre histoire nous rapproche des populations ouest-africaines – Il ya 50 ans, les exploitations familiales bretonnes étaient confrontées à des problématiques agricoles qui ont amené les agriculteurs à faire des choix en termes d’organisation, de secteurs à valoriser et de renforcement des capacités • Multitude d’initiatives mises en œuvre par la population locale, dans un cadre protégé • au début du développement agricole de la Bretagne, appui à un tissu dense de micro-entreprises et de coopératives impulsées par l’esprit d’entreprise • Véritable essor du développement agricole en Bretagne à partir du moment où il y a eu prise de conscience de l’importance des formations et organisation à tous les niveaux: enseignement, recherche, organisations agricoles – Ces choix ont fait de la Bretagne une des toutes premières régions agricoles et agro-alimentaires d’Europe, au prix cependant de problèmes environnementaux sérieux dont il faut tirer les leçons. 13 • Les défis à relever en Afrique de l’Ouest : – Améliorer les volumes de production, en limitant les pertes actuelles de production liées aux manques d’équipements de stockage appropriés, au défaut de logistique, de conservation, de transformation, au manque aussi de formation – Revaloriser l’image et l’attrait économique des activités rurales – Explorer les possibilités d’accroissement de l’accès aux aliments d’origine locale et régionale afin de limiter la dépendance envers les importations et l’influence de l’instabilité des marchés mondiaux. 14 • Pistes de travail en commun – En cohérence avec les objectifs de la politique agricole définie au niveau régional par l’UEMOA et la CEDEAO – Nous proposons de travailler sur 2 thématiques transversales et centrales : • Partant du constat que les expériences concluantes passent toutes par la prise en main par les producteurs et éleveurs des affaires qui les concernent ou leur bonne représentation, nous proposons de faire de l’appui à l’organisation et à la structuration du monde agricole notre thème principal. Nous nous fixons comme objectif le renforcement des capacités des ruraux à participer à la définition des orientations stratégiques concernant leur territoire et leurs filières, et à disposer de l’autonomie pour mettre en œuvre les choix délibérés afin que le développement leur soit le plus profitable possible. 15 • Faisant le constat que l’efficacité des actions est fortement conditionnée par la mise en place de mécanismes de financement appropriés aux objectifs des acteurs et à leurs moyens, nous souhaitons faire de ce thème le second axe de réflexion, notamment sous l’angle de la micro-finance. C’est une des conditions-clés de l’émergence de projets entrepreneuriaux créateurs de richesses locales, d’emplois et de revenus Des sujets transversaux majeurs seront pris en compte dans la réflexion sur ces 2 thèmes: • La valorisation du rôle des femmes • La logistique, la conservation, la transformation • L’adaptation au changement climatique 16 • Méthode – Bourse à projets et offres de compétences – Un comité scientifique pour capitaliser les expériences – Un cadre de travail commun ouvert à de multiples acteurs: • Collectivités de Bretagne et d’Afrique de l’Ouest ( conseils régionaux notamment : Burkina, Mali, Sénégal…) • Entreprises et organisations professionnelles • Associations et ONG • Avec bien entendu l’approfondissement du lien Région-Bretagne / commission de l’UEMOA – Utilisation maximale des autres axes de la coopération Bretagne-UEMOA : liens PME , pôle VALORIAL, « Talents du Monde » 17 Ce siècle a deux défis majeurs à relever : - Nourrir l’humanité tout en protégeant la planète - Réduire les inégalités de développement nord-sud pour mettre fin à la pauvreté Très modestement et à sa place, la Région Bretagne entend contribuer à mobiliser et fédérer toutes les forces de ses acteurs: collectivités, entreprises, associations, services publics… convaincue que les régions sont à la bonne échelle pour jouer un rôle essentiel dans l’émergence d’un développement humain, durable et solidaire. 18