L’endettement du gouvernement du Québec: origine et perspective. Par Yves Rabeau PhD Professeur titulaire DSA-ESG UQAM Conseil général du Parti libéral du Québec Trois-Rivières 15 mai 2004. Les faits:Dette/PIB Dette totale/PIB 60,0% 50,0% 40,0% 30,0% 20,0% 10,0% 20 02 20 00 19 98 19 96 19 94 19 92 19 90 19 88 19 86 19 84 19 82 19 80 19 78 19 76 19 74 19 72 19 70 0,0% Les faits :service de la dette/ recettes Service de la dette en pourcentage des revenus totaux 20,0% 18,0% 16,0% 14,0% 12,0% 10,0% 8,0% 6,0% 4,0% 2,0% 20 02 20 00 19 98 19 96 19 94 19 92 19 90 19 88 19 86 19 84 19 82 19 80 19 78 19 76 19 74 19 72 19 70 0,0% Les faits:service de la dette/ dépenses sans service de dette Service de la dette en pourcentage des dépenses excluant le service de la dette 25,0% 20,0% 15,0% 10,0% 5,0% 20 02 20 00 19 98 19 96 19 94 19 92 19 90 19 88 19 86 19 84 19 82 19 80 19 78 19 76 19 74 19 72 19 70 0,0% Les faits:dette par habitant Dette par habitant ($) 18 000 16 000 14 000 12 000 10 000 8 000 6 000 4 000 2 000 20 02 20 00 19 98 19 96 19 94 19 92 19 90 19 88 19 86 19 84 19 82 19 80 19 78 19 76 19 74 19 72 19 70 0 Sources de l’endettement Surestimation du potentiel de production par le fédéral: le Canada est très riche et de façon permanente à long terme. o Assurance-hospitalisation, assurance-santé universel sans aucun mécanisme de marché. o Bien-être social: paie 50% des coûts sans contrainte quant aux politiques des provinces. o Éducation post-secondaire etc… Conduit à une impasse : refile partie des coûts aux provinces sans changer les règles. Sources de l’endettement Révolution tranquille: l’État veut combler les multiples retards allant de l’éducation à l’entrepreuship. Présence dans plusieurs domaines: ce qui devait être une transition est devenu permanent. Résultat: un secteur public bien au delà de la capacité de payer de l’économie. o Bureaucratie démesurée (dépenses per capita les plus élevées), sociétés d’État multiples… o Cartel des syndicats/centralisation des pouvoirs/rigidité o Livraison publique des services sans mécanisme de marché, avec en plus les contraintes fédérales. Impact de la dette sur l’économie Effet d’éviction: réduit la croissance du PIB/ potentiel de production. Taxation accrue dans l’avenir Réduction des dépenses productives de l’État Hausse du coût du capital Hausse du taux de change via emprunt à l’étranger Sur 10 ans, peut réduire le potentiel de 10% (Duguay/Rabeau, J of Macroeconomics, 1988) Impact de la dette sur l’économie(suite) Problème canadien:d’un niveau de vie égal à celui des États-Unis à 20% inférieur en 25 ans. Mauvais choix de taxation au Québec: amplifie impact o Taxation sur le capital: faiblesse historique des investissements o Taxation confiscatoire sur les emplois hautement qualifiés o Taxation démesurément progressive: incitation au travail Québec parmi les états pauvres en Amérique du Nord:peu d’entreprises prospères, faible entrepreneurship, peu de riches pour investir (Centre d’étude sur les niveaux de vie, Observateur international de la productivité, No1, Automne 2000) Mesures pour l’avenir Effet d’éviction à venir: risque de s’intensifier o Démographie: coûts/ressources humaines o Concurrence internationale/déplacement des activités/flexibilité o Insuffisance de la formation Les voies: o Réduire les dépenses et les coûts des services publics: urgent de revoir les façons de faire et l’accessibilité o Accélérer la croissance du PIB: taxation, réglementation,éducation supérieure.(Cas de référence : Irlande). Mesures pour l’avenir Les voies (suite): o Entente avec le fédéral: pas de panacée magique. • Ressources limitées car endettement très élevé/multiples responsabilités (nouvel enjeu: sécurité) • Stabiliser et sécuriser le financement • Modifier les règles de programme: santé o Constituer systématiquement une réserve d’au moins 1 milliard$ à chaque budget et verser le solde à la dette comme au fédéral. o Monétiser certains actifs que l’État n’ a pas intérêt à détenir. o Moratoire indéfini sur la question du statut du Québec dans le Canada: les questions économiques doivent mobiliser toutes les ressources. Mesures pour l’avenir Obstacles importants à régler le problème des finances publiques ET à accélérer la croissance économique: o Problème culturel majeur: changer les mentalités du mouvement syndical, des groupes de pression et d’une grande partie des médias. o Méfiance voir mépris pour les mécanismes de marché (le « néolibéralisme »): aurait-on oublier le bilan des pays de l’ex-URSS. o Changer les façons de faire: pas un « virage à droite » mais une adaptation incontournable face aux nouvelles réalités économiques. Mesures pour l’avenir Obstacles importants à régler le problème des finances publiques ET à accélérer la croissance économique (suite): o Mettre fin à la dépendance à l’état: devenir des « adultes économiques » visant à créer de la richesse au lieu de chercher constamment à la répartir. o Cesser de confondre l’intérêt de groupes de travailleurs/citoyens avec l’intérêt public. La non résolution de ces problèmes conduira vers des problèmes encore plus considérables dans un avenir rapproché et nécessitera la mise en place de mesures encore plus draconiennes.