Anthropologie comme « brand » / Branding anthropology http://dilbert.com/dyn/str_strip/000000000/00000000/0000000/000000/10000/2000/600/12645/12645.strip.sunday.gif Scott Adams, Dilbert, Jan. 25 1998 Guy Lanoue Université de Montréal, 2012-2017 Anthropology Inc. Forget online surveys and dinnertime robo-calls. A consulting firm called ReD is at the forefront of a new trend in market research, treating the everyday lives of consumers as a subject worthy of social-science scrutiny. On behalf of its corporate clients, ReD will uncover your deepest needs, fears, and desires. On a hot Austin night last summer, 60 natives convened for a social rite involving stick-on mustaches, paella, and a healthy flow of spirits. Young lesbians formed the core of the crowd. The two organizers, who had been lovers for a couple months, were celebrating their birthdays with a Spanish-themed party, decorated in bullfighting chic. It was a classic hipster affair, and everyone was loose and at ease, except for one black-haired interloper with a digital camera and a tiny notepad. Graeme Wood Feb 20 2013, 9:09 PM ET Atlantic Monthly, mars 2013 http://www.theatlantic.com/magazine/archive/2013/03/anthropology -inc/309218/ Guy Lanoue, Université de Montréal, 2013-2015 Aujourd’hui, quand les personnes veulent communiquer leur « brand » personnel, l’anthropologie est là pour dépanner les hipsters et pour les aider à éviter de faux pas sémiotiques. Mais, l’anthropologie est aussi un brand en soit, à consommer comme les autres. Autrement dit, peu importe l’opinion de l’anthropologue; l’important pour le public est de se vanter d’en avoir consulter un. Comme certaines personnes laissent incessamment glisser qu’elles fréquentent un psychiatre pour suggérer qu’elles possèdent un caractère complexe, profond et ténébreux, en dépit de la banalité de leur vie et peut-être en contradiction avec leur apparence, le mention de l’anthropologue peut confirmer les revendications à un statut cosmopolite. “Anthropology may seem like a strange word to be including in a book that seeks to push the leading edge of brand thinking, yet the only strange thing is the extent to which it has previously been ignored. As the social science that studies the origins and social relationships of human beings, it is a central discipline that explains much of how brands work through the many societies and cultures across the world.” http://beyond-branding.com/chapters/anthropology.htm, 15-04-2014 Intéressant: pour inclure l’anthropologie à son brand personnel de brand expert, cet auteur (Ian Ryder, un contributeur à la collection Beyond Branding, 2003) redéfinit la discipline comme l’étude des origines et de rapports sociaux: aucun mention de symboles et des dynamiques culturelles, chose un peu troublante dans un livre censé analyser la sémiotique du commerce mondial. En ignorant le rôle de la culture, Ryder et d’autres font appel à des traits prétendument ‘universaux’ tels que notre patrimoine génétique primate. Autrement dit, pour définir son brand personnel comme anthropologue, il évacue la grande partie de l’anthropologie. On étudie les origines et on est donc les experts de l’universel, Q.E.D. Pas surprenant, M. Ryder fait référence aux singes en citant Desmond Morris: ‘Homo sapiens has remained a naked ape nevertheless; in acquiring lofty new motives, he has lost none of the earthy old ones. This is frequently a cause of some embarrassment to him, but his old impulses have been with him for millions of years, his new ones only a few thousand at the most—and there is no hope of quickly shrugging off the accumulated genetic legacy of his whole evolutionary past.’ (pas de précision bibliographique). À droite, une publicité Old Navy avec Travis, qui en 2009 arrachera le visage d’une amie de sa gardienne Sandra Herold, à Stamford, Connecticut. http://i.dailymail.co.uk/i/pix/2009/02/18/article-0038D3049000005DC-1000_468x450.jpg L’image de l’anthropologue: naïf et protagoniste d’un rencontre stéréotypique Nous savons que l’anthropologie est devenu un brand quand il devient sujet de l’ironie, une position vis-à-vis l’objet qui brouille le rapport entre signifiant et signifié: autrement dit, l’ironie établie une double armature sémiotique autour de l’objet, une positive et l’autre négative. Le résultat est une distance entre le monde phénoménal et ses représentations où on projette de multiples interprétations divergentes, comme dans le cas du brand. Peut-être la meilleure parodie de l’anthropologie est issue de la plume (et du cerveau un peu bizarre) de Gary Larson, The Far Side, 1984. Ici, et dans la diapo suivante, l’image de l’anthropologue n’est pas si flatteuse. Larson est marié à une anthropologue, Toni Carmichael. http://www.jonathantaee.com/journal/wpcontent/uploads/2010/02/Anthropologists-861x1024.jpg Le brand anthropologique et le visuel Il y a une explosion d’intérêt dans le mot brand de nos jours. Le mot est (mal)utilisé comme synonyme de « marque de commerce », mais il y a une différence notable avec l’étiquetage classique: le brand n’a pas de référence explicite au produit qu’il représente. Comment est-il lié au produit? Il y a 2 réponses à cette question: 1) par métonymie (le lien est faible, et il passe à travers une ou plusieurs métaphores); 2) la direction sémiotique du lien est renversée: normalement, le signifiant indique un signifié; la répétition constante (la pub) crée une paire où les composants sont liés de façon tellement serrée qu’il est désormais impossible de distinguer le signifiant du signifié (il n’est plus « son » signifié). À différence de la pub classique, le brand prend des traits qui ne sont pas normalement attachés au champ métaphorique du produit et les projette sur le produit: on passe d’une dyade à un rapport triangulé. Comparé à l’oralité ou à la narration, le visuel fournit beaucoup plus d’opportunités pour établir des métonymies: le branding comme processus est quasiment toujours visuel. « signifiant » (brand) froid signifié/signifiant signifié (produit) condensation Le brand anthropologique est quasiment toujours défini par la distance: les spécialistes de l’exotique, du sujet lointain ou ancien. Les anthropologues sont des experts de l’aliénation, capables donc de pénétrer l’inconnu. Marion Cotillard: "Mi sento una outsider, noi attori non siamo gente normale" L'attrice francese protagonista del film "C'era una volta a New York" di James Gray, nelle nostre sale la prossima settimana. Veste i panni di una emigrante polacca che finisce per prostituirsi. "Non ho mai ragionato in termini di carriera. Mi sento un'antropologa che prova a capire come funzionano le anime” – entretien avec l’actrice Marion Cotillard, publié le 8-01-2014, La Repubblica, http://www.repubblica.it/spettacoli/cinema/2014/0 1/08/news/marion_cotillard75374131/?ref=HRERO-1 Traduction: ‘L’actrice française, protagoniste du film The Immigrant de James Gray… interprète une immigrante polonaise qui devient prostituée. « Je n’ai jamais pensé en termes de carrière. Je me sens un anthropologue qui tente de comprendre comment fonctionnent les esprits ». La façon la plus directe de passer de la précision et la proximité de la métaphore à l’ambiguïté et la distance de la métonymie est par le visuel: l’image est tellement polyvalente et polysémique qu’elle présente plusieurs signifiés, et donc permet la construction d’un brand. Étant donné la polysémie de l’image (comparé au texte), le sujet présenté visuellement devient le brand de l’anthropologie: l’exotique lointain est présenté visuellement. Aujourd’hui, l’anthropologue a substitué la polyvalence de l’image pour la précision scientifique d’antan. Notez que cette couverture (d’un manuel publié en 2009) n’utilise que des ihmages « exotiques » et orientalisantes sur la couverture (le seul blanc est un clone de Crocodile Dundee); une anthropologie du 19e siècle au 3e millénaire. Comment Hollywood voit-elle l’anthropologie? “Franny Ellis (Anne Hathaway), an anthropology student, returns home from her PhD thesis work in Morocco to see her estranged brother, Henry (Ben Rosenfield), a musician who entered a coma after being hit by a car. To revive Henry and repair their relationship, Franny uses writings from Henry's journal to travel among New York City music clubs, where she takes notes on the phrases and music she observes.” https://en.wikipedia.org/wiki/Song_One 22-07-2015 Donc, Anne Hathaway en Song One (2014) non seulement interprète un anthropologue pour établir une identité ‘intéressante’ (elle est aussi réalisatrice du film), son personnage utilise les techniques de terrain anthropologique pour récréer l’identité ‘perdue’ de son frère désormais en coma. Une métaphore pour la Nouvelle Vague en anthropologie, où on s’identifie totalement avec le sujet au point de disparaitre totalement dans l’Autre, sauf qu’ici c’est l’autre en coma qui se réveille grâce aux techniques anthropologiques utilisées par sa sœur. Mais notez la réaction de Jon Stewart et de la Hathaway (à 1’47’’) quand cette dernière décrit (23-01-2015) le sujet du film https://www.youtube.com/watch?v=ikhwiWSUuE4, 22-07-2015. Équipement essentiel, aujourd’hui et hier http://www.throwmetheidol.com/art_images/farber/Indiana%20Jones_whip.jpg Est-ce surprenant que plus l’anthropologue « devient » son sujet, plus il doit se distinguer d’eux: le voici en version fouet et veston de cuir. Nous sommes à la fin des années 1930, mais son vrai public est bien sur le public de 1981, où le libre échange et le nouveau système mondial commencent à émerger. Des emplois se perdent suite aux déplacements rapides du capital: le Japon et l’Asie commencent à émerger, le Mexique et le Canada se transforment lentement en fournisseurs de main d’œuvre et de matières brutes pour alimenter ce qui reste de l’industrie américaine, victime de la crise pétrolière de 1973 qui a basculé le système mondial « traditionnel » (post-guerre). Émerge le nouveau cosmopolitisme: si on ne peut pas dompter l’ennemi « étranger » (le commerce internationalisé) on peut s’y « joindre » en s’appropriant de son café, de son vin, de ses vêtements, de ses expressions. On s’internationalise, on devient cosmopolite, on échange le chapeau colonial symbole d’un passé compromis contre le Borsalino, signe d’un présent où on « accepte » l’autre on cache les lignes de force et de domination. Bronislaw Malinowski le père du fonctionnalisme et du terrain anthropologique, avec les Trobriandais en 1918. Aujourd’hui, ses idées sont considérés dépassées, mais cette photo fige pour toujours l’image de l’anthropologue-aventurier qui établie la distance « scientifique » par l’arrogance coloniale. Le chapeau de rigueur : le borsalino classique. Rien de nouveau. Les anthropologues sont souvent représentés en chapeau pour signaler qu’ils sont généralement blancs, avec la peau tendre, et qu’ils sont « sur le terrain », hors de leur environnement « naturel »; donc, dehors, où vivent les indigènes. Le « terrain », expression désormais normalisée pour parler de recherche, suggère que les anthropologues étudient de personnes qui n’ont pas de maisons, c.-à-d., elles vivent dehors; autrement dit, des sauvages (du Latin silva, forêt). Encore Bronislaw Malinowski aux Iles trobriandais, 1918, cette fois-ci, avec casque colonial; justement, le borsalino d’Indy a déplacé ce dernier un peu trop associé à la domination coloniale. http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/6/69/Bronis%C5%82aw_Malinowski_among _Trobriand_tribe.jpg L’inspiration pour Indy? Peut-être Gerardo Reichel-Dolmatoff , anthropologue Colombien d’origine autrichienne décédé en 1994. Parfois accusé d’avoir des sympathies fascistes ou nazis (mais il émigre en Colombie en 1939, à 27 ans, on présume pour fuir les Nazis), il était certainement connu à George Lucas, étudiant en anthropologie au Modesto Junior College (Californie) dans les années 1960s. ReichelDolmatoff est spécialiste de l’Amazonie, lieu où notre héros vol un bijou « ethnique » au début du film Raiders of the Lost Ark. « Young Indy », Robot Chicken (2006): http://www.youtube.com /watch?v=LwaAEf0vdZ w http://www.trbimg.com/img-50a30c76/turbine/la--fg-colombia-nazi.jpg-20121113/600 Roy Chapman Andrews (1884-1960) était un explorateur à l’emploi du American Museum of Natural History et renommé pour ses expéditions au désert Gobi dans les années 1920s à la recherche de fossiles de dinosaures. Il avait déjà guidé des expéditions en Asie, où il a combattu des pirates, des serpents et des infestations d’insectes. Un petit bémol: il n’est pas anthropologue, sauf qu’au cours des années 1930 il a écrit des livres qui prétendaient que l’Asie était le berceau de l’humanité. À l’époque, il n’y a avait pas suffisamment de fossiles pour invalider cette hypothèse farfelue (et il y avait Java Man, un Homo erectus découvert en 1891). Edgar Rice Burroughs, créateur de Tarzan, s’est dit inspiré par les aventures du futur directeur du Musée. Par contre, ni George Lucas ni Steven Spielberg l’ont mentionné comme modèle pour leur héros. Par contre, Chapman Andrews n’était pas l’unique aventurier de l’époque, seulement le mieux connu par le public. Par exemple, Otto Rahn était un chercheur du Graal et Obersturmfuhrer mystique engagé par Heinrich Himmler pour alimenter la mythologie nazi de l’origine ‘spéciale’ des Aryens (mais obligé à se suicider ou simplement assassiné par le SS). Lucas et Spielberg ne donnent aucune indication qu’ils se sont inspirés de Rahn, alimentant ainsi la spéculation. En fait, nous sommes toujours à l’époque de l’Orientalisme classique; le monde était plus petit avec plusieurs parties inexplorées (par les Euro-américains) ;les communications sont lentes. L’explorateur était un modèle quasi archétypique, luimême une fossile du colonialisme du 19e siècle. Wikipédia mentionne une dizaine de candidats (http://en.wikipedia.org/wiki/Indiana_Jones, 9-12-2014) mais omette Reichel-Dolmatoff). Sydney Fox (Tia Carrere) est une archéologue dans la série Relic Hunter (1999-2002). Elle enseigne à une université américaine générique (« Trinity College »; la série était filmé à Toronto, où il y a un collège de ce nom). À différence d’Indiana Jones, elle sauve les artéfacts pour les restituer aux vrais propriétaires. Elle n’a pas de fouet (phallique?), ni de pistolet. Elle ne tue personne, bien qu’elle est experte des arts martiaux. Elle est aussi dépourvue d’autres signes de la « profession » (chapeau, saharienne). En fait, lors qu’elle est « en mission », elle est quasi toujours habillée en débardeur (voir photo), tandis que c’est son assistant Nigel, censé être l’homme du duo (mais il est, à vrai dire, un peu efféminé), qui est en saharienne, bien que les pouvoirs hyper-masculins que confère ce vêtement ne semblent avoir aucun effet sur lui). Donc, les femmes archéologues – et n’oublions pas Lara Croft, Tomb Raider, à droite) utilise le corps comme « uniforme », tandis que leurs confrères sont militarisés et standardisés: l’homme s’habille pour une expédition au Népal, tandis que les femmes se déshabillent (comparativement) et se sexualisent pour devenir anthropologues. La saharienne, le brand essentiel de l’archéologue masculin et de James Bond (version Roger Moore). Les poches de poitrine pour le calepin, les épaulettes retiennent les courroies des caméras: bref, les « armes » de l’archéologue masculin font partie de son corps. Sydney et Lara, par contre, n’ont même pas de brassières en évidence sous leur débardeurs: pas de « poches », et leur « équipement » est plus ou moins exposé. L’homme et son équipement forment une entité hermétique, tandis que les femmes doivent suspendre et donc exposer leur équipement de terrain. Même des femmes « agressives » comme Lara et Sydney ne sont pas « naturellement » équipées pour affronter le terrain. http://3.bp.blogspot.com/17CLwxR0VjE/UOFzuFURzgI/AAAAAAAADAI/BQLiaqK0Ass/s1600/anthropologists+in+t he+field+copy.jpg Sur le site du Chinese University of Hong Kong, Department of Anthropology, 31-12-2012 Il y a toute une industrie qui cible l’image de l’anthropologue; à gauche, un concours pour BD. Notez que l’image de l’anthropologue est souvent celle d’une personne exotique, un peu explorateur, un peu conquistador, un peu osé, car on ne respecte pas les règles et les conventions. http://1.bp.blogspot.com/_JrWdDIwSxk4/SsznSAIyf3I/AA AAAAAAC_4/6TQbJRaAI_k/s1600/cartoon%2520competi tion%2520for%2520web%2520copy.jpg On peut, avec l’anthropologie faire des jeux de mots plus intellectuels comparés aux joueurs de foot, qui doivent se contenter de doubles entendes sexuels: « Rugby players do it in the dirt », ou, « Football players have leather balls ». À vrai dire, on n’est pas trop évolué, même si notre petit moment de transgression se cache derrière Clifford Geertz. http://rlv.zcache.ca/isapi/designall.dll?rlvnet=1&realview=113158993915508071&design=d79e8813-98ef-40a6-be3e20919021a724&style=basic_tshirt_light&size=a_l&color=white&pending=false&pdt=zazzle_shirt&max_dim=512 http://blog.theasa.org/wp-content/uploads/2007/12/eternals05.jpg The Eternals, une race de surhumains dans l’univers de Marvel Comics sont présentés au public en 1976. Censés protéger l’humanité, ils sont une fusion des dieux scandinaves et du panthéon grec. La crise pétrolière provoquée par l’OPEC en 1973 a alimenté la consommation de BDs centrées sur les humains surpuissants, dont une faiblesse et l’origine les rendent accessibles, humains , en contraste avec le héros traditionnel, Superman, qui est un extraterrestre). Spiderman, les X-men, les Fantastic Four, et les Eternals sont humains (ou de souche humaine). Anthro était une BD de 1968, qui est apparue pour seulement 6 numéros. Il est censé être le premier ‘Cro-Magnon’, issu d’un père neandertalien (qui s’appelle ‘Ne-An’; qui sait? peut-être il vient ‘de Tall’ en Allemagne? Il serait ‘Ne-An der Tall’) et une mère ‘d’une autre tribu’. Il est fondateur de ‘la race humaine’, et va réapparaitre dans l’univers DC de temps en autre. American Dad, « Rapture’s Delight » (5/9; 13-12-2009): la fin du monde est arrivée; nous sommes en la 7e année d’Armageddon, la guerre de Jésus contre l’Anti-Christ prévue pour la end of days (fin des temps); une parodie du film Escape from New York de John Carpenter, avec Kurt Russell (1981). Le survivant de l’apocalypse? une chaine chic, avec des boutiques à Londres, New York et Montréal: « Anthropologie offers a one-of-a-kind and compelling shopping experience that makes women feel beautiful, hopeful and connected” (du site du magasin londonais; mon emphase). Leurs produits sont artisanaux et exotiques. C’est ici que l’extraterrestre Roger Smith s’est caché pour 7 ans pour réparer sa navette spatiale. C’est difficile à ne pas penser qu’Anthropologie n’est pas inspirée directement de la compagne J. Peterman, une sorte de Banana Republic spécialisé dans la production de l’image urban cowboy. Elle est renommée parce qu’elle était ciblée par l’émission Seinfeld dans les années 1990s. Leur catalogue était connu pour ses narrations exotiques (qui sont ciblées par l’émission Seinfeld): une appropriation urbaine du terrain anthropologique. L’acteur John Hurley (aujourd’hui porte-parole pour la bière Coors) interprète J. Peterman (il existe vraiment); après la fin de la série, il a acheté des actions dans la compagnie. http://www.entrepreneur.com/dbimages/article/topimage/j-peterman-company.jpg En haut, le vrai J. Peterman; à droite, en version Seinfeld (il s’appelle Jacopo pour le distinguer de John). En haut à droite, la marque de commerce. http://4.bp.blogspot.com/_KsXKP R7iS3c/TUJed7LyOmI/AAAAAA AADJE/41HVRzfpGAM/s1600/pe terman.jpg “Lieutenant Horatio Caine examines academically acclaimed Cultural Anthropology professor Adam Metzger whose corpse is found wearing only shorts, hanged from a tree in KKK-lynching style with cult elements, such as a possible canine sacrifice. Wounds indicate some five hours of torture with thirteen different weapons. … He was hated by parents and colleagues but loved by his thirteen students because of his controversial course on hatred, violence and pain, which included such guest speakers as a KKK leader and Columbian prison torturer Bardosa ….” du site IMDB (http://www.imdb.com/title/tt0534768/; 21-052013), CSI Miami, Season 1, Episode 10, “A Horrible Mind” « And now, gentlemen, our professor of anthropology is … history. » Yeeeeaaaaaaaahhh! Temperance ‘Bones’ Brennan (Emily Deschanel), anthropologue judiciaire dans l’émission du même nom qui a débuté en 2005, est basée sur Kathy Reichs, réalisatrice de l’émission, une anthropologue judiciaire qui écrit des romans ayant comme protagoniste principale Temperance Brennan, qui dans l’univers de l’émission, écrit des romans ayant comme protagoniste principale une anthropologue judiciaire nommée Kathy Reichs. L’émission est très populaire et est toujours en onde (2016). Un leitmotiv est l’autisme de la protagoniste, qui ne comprends pas la culture populaire, les émotions et la diplomatie: une positiviste. Un échange anthropologique contemporain: blog 4chan, 23-05-2013, http://boards.4chan.org/b/res/482050325 “What the fuck is wrong with white people? This professor, cultural anthropology, expects me to write a 5 page paper about a fucking daily ritual. "Describe a routine or common ritual from your everyday life that would seem extraordinary to someone from a different culture or subculture". Seriously do white people get any dumber, are they fucking supporting bullshit papers?” Meilleur réponse: “Just write 'ooga booga' 1000 times, and when he gives you an F, call him racist. Then alert the news, Al Sharpton* will take it from there.” Et le dénouement: “You don't understand, I'm fucking chinese, I don't fucking talk about myself at all. This isn't a formal research paper, if this was a formal research paper I could write fucking 15 pages about it. Fuck you white ass niggas making me talk about myself and shit.” >White People >Eat a dick >Narcissistic faggots who express individualism *Al Sharpton: "a man who is willing to tell it like it is“: Taylor, Clarence (2002). Black Religious Intellectuals: The Fight for Equality from Jim Crow to the 21st Century. New York: Routledge. p. 127; ou, "a political radical who is to blame, in part, for the deterioration of race relations“, Ibid, p.118; ou, un simple opportuniste (sans référence). À vous de choisir. Le protagoniste sans nom du livre de Leonard Cohen Beautiful Losers (1966) est un anthropologue spécialiste de la tribu « A______s », probablement les « Agniers », un ancien nom franco-québécois pour les Mohawks; une des protagonistes est Kateri Tekakwitha (d.1670), une jeune mohawk canonisée par l’Église, et Edith, une des derniers descendants de la tribu des « A______s », est mariée au protagoniste sans nom (souvent appelé simplement « I », ‘Je’ par les critiques). Edith se suicide pour des raisons inconnues. Il émerge que son mari l’anthropologue I est un cocu; les deux font partie d’un triangle avec l’autre protagoniste « F », qui possiblement est un personnage imaginée par le narrateur « I », un alter-égo et un portrait-miroir de « I ». Un thème du livre est la stérilité intellectuelle de l’anthropologue « I », qui est un poseur dont les déclarations banales font preuve d’impuissance intellectuelle est sont mises en contraste par les actions effrénées de son disciple, ami, et coépoux « F », qui abonde avec l’énergie frénétique. Parmi les vedettes avec des diplômes en anthropologie ou avec des « intérêts » anthropologiques, on reconnait (à gauche) Morgan Fairchild et Mindy Cohn (Marymount); Thandie Newton (Cambridge), Prince Charles (Cambridge), Dax Shepherd (UCLA), Tatyana Ali (Harvard), Jane Campion (Victoria), Vladimir Duran (Montréal), Kurt Vonnegut (Chicago), Hugh Laurie (Cambridge). Un film de culte qui a lancé un genre (Nazisploitation). En dépit du sujet et des noms allemands attachés à l’équipe de production, c’est un film canadien de 1975. Ilsa est interprétée par Dyanne Thorne, actrice américaine spécialiste de ce genre de rôle. Elle étudiait en anthropologie mais a décidé à réorienter ses études. Elle est devenue un pasteur à Las Vegas. “No, I didn’t get a degree in Anthropology although there were those who thought that I did because I started out seriously preparing for that field.” http://www.retrocrush.com/archive2007/d yannethorne/m; 20-12-2016 Plusieurs organismes et associations anthropologiques se vantent des vedettes, grands ou non, qui ont étudié l’anthropologie. Pourtant, certains anthropologues renommés sont devenus « les innommables »: Joseph Mengele (Ph.D., Munich 1934): « l’Ange de la Mort » du camp d’extermination Auschwitz. Quand les trains arrivent avec les victimes, il envoie allégrement des centaines de milliers aux chambres à gaz tout en se réservant quelques sujets pour ses expériences « biologiques » d’une cruauté sans pareil. Il s’enfui en Argentine après la guerre, où il meurt, impuni. Napoleon Chagnon (Ph.D., Michigan 1966): renommé pour son portrait des Yanomami de l’Amazonie, en 2000 il est accusé d’avoir encourager la violence (les croyant violents, il néanmoins donne des armes blanches à ses informateurs) et d’avoir favoriser la propagation d’une épidémie de rougeole qui les a décimé (cette accusation est plus tard rejetée par la communauté scientifique). Certains, dont T. Turner, le compare à Mengele; pour plusieurs, il reste la bête noir de la discipline. Son portrait des Yanomami comme des primitifs violents, si populaire dans les années 1960, a été fortement critiqué. Le film Secrets of the Tribe (Jose Padilha, 2010) revoit l’épisode. Carlos Castaneda (Ph.D., UCLA 1973): il devient un cause célèbre dans les années 1970s quand on exige qu’il fournie des preuves de la véracité de ses données sur les pratiques chamaniques et surtout de l’existence de son informateur principal, un chamane yaqui identifié par l’appellatif Don Juan. Ses livres lancent une culte New Age. Il répond à la critique en se retirant de la vie publique avec trois « épouses ». La communauté académique exige que l’université lui enlève son doctorat. (Elle refuse). Quarante ans plus tard, on ne sait toujours pas si son œuvre est fiction ou ethnographie. Herbert Jankuhn (Ph.D., Berlin, 1932) est un archéologue renommé qui a travaillé en collaboration avec la Ahnenerbe, l’organisation du SS parrainée par Heinrich Himmler pour identifier l’origine raciale « pure » des Allemands. À la demande de Himmler, dans les années 1930s il participe à plusieurs expéditions pour identifier la Heimat (« mère-terre », la patrie) des Allemands, qu’il recherche au Crimée, convaincu que les Goths ancestraux viennent du Caucase (et jusqu’à la fin de ses jours aussi convaincu de la supériorité raciale allemande). Après la guerre il devient doyen à l’Université de Göttingen, où ses recherches sur les villes-portuaires comme points névralgiques de la civilisation sont bien accueillies. Dans un manuel assez standard (Archaeological Theory in Europe: The Last Three Decades, Ian Hodder (ed.), Routledge, 1991, 2e éd. 2015), il n’y a aucun mention (pp.190-1) des activités nazis de Jankuhn; il est considéré un pionnier de l’archéologie européenne. Voir aussi Ethics and the Archaeology of Violence, A. Gonzalez-Ruibal et G. Moshenska (eds.), Springer, 2015, qui dédie un chapitre aux activités ailleurs indicibles de Jankuhn. Et voici où nos histoires se chevauchent: les expéditions lancées par la Ahnenerbe sont l’inspiration pour les antagonistes allemands en Indiana Jones and the Raiders of the Lost Ark. De recherches semblables ont vraiment été parrainées par les Nazis, mais pas pour trouver la Graal comme dans le film (c’est plutôt Himmler qui avait une vision mystique). Il est intéressant que l’image de l’anthropologue est créée et véhiculée par un visuel qui fait référence à des situations exotiques, fusionnant l’exploration avec un sujet « ethnographique ». En fait, il y a une inversion qui émerge après la soi-disant critique révolutionnaire de Writing Culture (de Clifford, Marcus, Fischer et al.) de 1983, qui s’adresse à la question de l’autorité: qui à le droit de parler? L’ethnologue, avec sa vision générale qui utilise une narration impersonnelle souvent basée sur une sélection de faits qui ne sont pas nécessairement importants aux sujets qu’on étudie? Ou les informateurs, qui connaissent leur culture « de l’intérieur » mais qui ne possèdent pas la vision de l’ensemble de l’anthropologue? Mais la tentative d’éviter de ne pas parler pour l’Autre laisse la porte ouverte sur l’utilisation de tropes normalisés et inconscients (car ils ne sont pas explicitement politisés et donc passent inobservés sous le radar de la rectitude politique), qui néanmoins véhiculent le statut-quo, selon Michel Foucault: dans l’absence d’une structure narrative positiviste, le sauvage Rousseau-esque, l’homme aliéné marxiste et le névrotique freudien influencent l’interprétation du texte. le noble l’aliéné le névrotique Woody Allen, « Annie Hall », 1977 Usine, 1930s Détail de Benjamin West, « The Death of General Wolfe », 1770 À gauche, Mme Anouk Pappers, « Brand Anthropologist » (sa propre description, pas la mienne). J’ai fait une recherche Google (23-032013) « anthropologist image », et ceci était la 13e à apparaitre. 17 des premières 20 images relevées sont comme celle-ci: situées dans le « terrain » exotique ou dans la boue. http://aroundtheworldin80brands.files.wordpress.com/2012/08/anouk-pappersbrand-anthropologist.jpg?w=600&h=330 Trois avatars de l’anthropologue; lequel est le plus « anthropologique »? Un champ italien, 1998 À gauche, un restaurant bourgeois, 2007; en 1979, sur un radeau construit de 3 troncs d’arbre, avec une pelle comme pagaie et un fusil sur le dos. Les trois sont en fait des lieux d’enquête. L’anthropologue post-1983 « purifié » de ses pêchés doit se ranger solidement du côté de ses sujets pour les « laisser parler » avec leur « propre voix ». Avec l’émergence du nouveau système mondial, la capacité de théoriser la diversité qui jadis définissait l’anthropologie a été transféré vers l’Autre. Le mécanisme de ce transfert? L’anthropologie visuelle. Même dans les années 190s il était plus facile de faire un film et de trouver un public que d’écrire une monographie, car on peut, voulant, mettre en marche une caméra et « documenter » tout ce qui se passe autour de soi sans consciemment prendre une position d’autorité. « In October 2011, Professors Bruce Owens, Julie Searles and Gabriela Torres participated in HONK! 2011, a festival of activist street bands. They joined fellow anthropologists from Tufts University and paraded as part of the "Endangers Species with Lipstick" comparza. » (20-05-2013) http://wheatoncollege.edu/anthropology/files/2011/10/ho nk-2011.jpg Mais, attention! Si les anthropologues semblent prêts à céder l’autorité à leurs sujets, ils continuent à signaler leur supériorité avec des anciens symboles (le chapeau d’expédition, les vêtements en kaki, l’attitude moralisateur et missionnaire d’être « engagés » à « aider » des sujets marginalisés, qui sont inconsciemment présentés entourés de signes de pauvreté, etc.): de l’autorité incarnée directement par les outils narratifs de l’anthropologue, à l’autorité représentée indirectement (et peut-être inconsciemment) par des métonymies qui sont mieux communiquées par le visuel. “An anthropologist working in the field demonstrates the preparation of peanut (groundnut) milk in Karnataka, India. Anthropologists must often travel the world in order to do their work.” De Britannica Kids (20-05-2013). Souvent, les anthropologues illustrent leurs recherches avec des images où ils sont entourés d’enfants, de personnes mal habillées, etc. : des marginalisés, des faibles. http://media.web.britannica.com/eb-media/20/103820-004-61438530.jpg L’autorité explicite du texte versus l’autorité cachée du film L’autorité narrative dans la plupart des ethnologies classiques s’établissait avec le ton prétendument objectif et « scientifique » du texte. Le fait d’adopter un texte de linéaire pour organiser la masse d’événements aléatoires qu’il a observé devient le vecteur de l’autorité : s’il ne maitrise pas les faits, il maitrise néanmoins la structure du texte. Il ne peut jamais saisir tous les faits connus aux indigènes, mais la structure logique du texte le permet de remplir les vides avec sa voix, consciemment ou non. Autrement dit, la logique du texte ignore certains détails et donc crée des espaces narratifs où l’auteur peut insérer des généralisations: branding. P.e., la déclaration « Les Sekani sont des chasseurs », ignore les femmes, qui normalement ne chassent pas. Elles travaillent les peaux et préparent la nourriture, deux activités qui dépendent sur les hommes-chasseurs. On peut conclure qu’elles aient un statut inférieure. C’est faux, mais cette généralisation tombe sur un terrain fertile alimenté par nos préjugés que les femmes ont fait « du progrès » (seulement en Occident), et donc il est normal qu’elles avaient, avant et ailleurs en d’autres sociétés moins prétendument « illuminées » un statut inférieur à celui des hommes. Telles généralisations promeuvent l’idée d’une société unie, et donc cache les rapports de force qui divisent les groupes. Et, c’est une position essentialiste: chez « nous », les bourgeois et les prolétaires sont structuralement unis dans un seul cadre politico-économique, mais ils ne partagent pas la même culture. Chez « eux », par contre, une seule culture doit prétendument unir des personnes qui ont tendance à travailler individuellement ou en petits groupes plutôt que dans des ensembles « naturellement » unis par la complémentarité qu’on trouve dans « nos » rapports de classe. « Nous » sommes prétendument unis par notre économie, « eux » prétendument par leur culture, et donc il est « justifiable » de généraliser: « ils » sont des chasseurs, une tribu, des cultivateurs, etc.. Mais le visuel n’est pas plus « véridique » que le verbe. Le film utilise aussi ses outils narratifs qui transmettent un sous-texte parfois noyé par la masse de détails transmis de façon simultanée. Même si le cinéaste renonce à une « voix » omnisciente (prises distantes ou prises panoramiques; narration; sujet humain particulièrement « héroïque »), le spectateur pense mieux connaitre le sujet parce qu’on voit « tous » les détails (oubliant qu’une prise de vue est un choix) qui semblent définir le sujet. Cette transmission simultanée est impossible avec le texte prétendument plus linéaire. Mais est-ce ainsi? Plus le cinéaste met l’accent sur les détails, plus est-il inévitable que le spectateur interprétera cet arrière-plan à travers « ses » filtres inconscients: en les survolant, il va les normaliser. Censé être « expert » du distant, l’anthropologue-cinéaste ou l’anthropologue-narrateur sélectionne inconsciemment les traits qui renforcent cette position. Mais le brand anthropologique, comme tous les brands, existe à l’intérieur d’une logique mercantile qui reproduit les classes « verticales » en les cachant, souvent par l’entremise d’une transposition sémiotique où une dynamique verticale devient « horizontale » (comme pour le brand lui-même). En insistant que l’autre peut être caractérisé par un trait « distant » – chasseur, éleveur, tribu – et an adoptant la fiction que sa présence est peu intrusive grâce à la technologie contemporaine, l’anthropologue reproduit implicitement la logique capitaliste où la subordination coloniale de l’Autre est présentée par un construction où le sujet incarne la « diversité humaine ». Quelle situation est plus véridique? Malinowski ou Asen Balikci avec les Inuit netsilik? Narration Film/visuel Utilise la 3e personne omnisciente pour uniformiser le sujet (« Les Nuer sont des éleveurs de vaches »). Limite ou omet la voix omnisciente du narrateur en faveur d’une narration multivocale. Utilise la voix passive (cacher la source de l’agir, qui laisse l’anthropologue comme la seule voix autoritaire) Laisse le sujet décrire ses propres actions et ses motivations; mettre l’accent sur la performance: l’informateur / sujet devient protagoniste au dépens du narrateur classique. Adhère à une structure narrative rigide: commencer avec des faits hors-discussion (localisation, géographie, climat), pour passer au symbolisme (du macro au micro); ceci dévalorise les structures « mineures », c-à-d, les croyances, les valeurs, etc. Présente une structure non-linéaire; l’accent sur les petit détails réduit les macrostructures en métaphore. La structure non-linéaire évite le point de vue téléologique (les événements sont prédestinés). Le geste individuel devient la force motrice qui construit le présent. Utilise l’histoire comme matrice – le « fil du temps » impose un rapport de causalité qui est un miroir de la rationalité normalement transmise par l’idéologie dominante. Intercaler le passé et le présent pour déconstruire l’idée de la temporalité occidentale: l’histoire se construit par les individus et ne « déroule » pas selon un plan-maître . Plus l’auteur pense qu’un sujet soit important, plus il lui dédie un espace narratif; chaque sujet est individualisé par une quantité mesurable de mots. Ceci souligne la singularité de chaque fait, qui devient une métaphore pour l’individualité comme force motrice. La lumière peut cacher ou souligner le sujet (p.e., imposer une tonalité sombre ou claire pour chaque cadrage ou pour chaque sujet). L’importance d’un sujet n’est plus établie selon le temps passé sur l’écran, mais par la lumière: sabote le tems et donc l’histoire. La bande sonore peut jouer sur les émotions du public: mimétique (silencieuse) ou diégétique (bruyante). Choix de cadrage (gros plan, plan américain, etc.); le visuel peut avoir de multiples sujets, chacun avec son propre cadrage: le gros plan souligne l’individualité du sujet, le zoom lent ou rapide souligne le mouvement, le dynamisme. Modifier les couleurs ou le contraste: filtres, choix de pellicule (« chaud » ou « froid »). Avec le bon filtre, les lignes du visage sont adoucies et il est plus crédible qu’un homme de 60 ans puissent avoir une petite copine de 25 ans. Le contraste entre le micro et le macro peut créer de métaphores plus puissantes que la parole, en déclenchant de contrastes qui communiquent la thème (p.e., la plume de Forrest Gump, le sac volant de American Beauty) . Le film documentaire/ethnographique nécessite la collaboration des sujets; ceci leur donne un certaine influence sur le contenu; le film déclenche plusieurs conversations polycentriques. Branding vs publicité classique Le meilleur exemple est l’utilisation de l’ours polaire qui est, après de décennies de publicité, est immédiatement reconnaissable comme symbole du Coca-Cola. La publicité traditionnelle souligne une qualité du produit et tente de la mettre en valeur. Ici, le Coke désaltère. Cette qualité devient une synecdoque du produit. http://t1.gstatic.com/images?q=tb n:ANd9GcSEBfdwALfqpNnXWi0 YjXQWlRsUo46peCFWR9z9DPRry3 Rfp37sQx-mPsA http://disruptist.com/wp-content/uploads/2010 /10/The-Coke-Polar-Bear-coke-57341_1024_774.jpeg http://www.arpinphilately .com/upload/maxi/canada-322.jpg Le branding n’utilise pas les qualités du produit pour établir l’image. Il prend des qualités du public et les projette sur l’objet. Il n’y a pas de lien évident entre un ours polaire et le breuvage, mais après la campagne publicitaire de Coke le timbre (centre) évoque la soif. Le branding peut être tellement efficace qu’il établit de liens puissants qui sont utilisables pour l’utilisation d’une voix ironique, une des bases de la culture pop contemporaine. http://0.thumbs.4chan.org/b/thumb/1299490320234s.jpg http://images2.cpcache.com/ product/wordplay-wildlife-theate r/72204392v8_225x225_Front.jpg http://fr.toonpool.com/user/1 391/files/bi-polar_365455.jpg