Assistance ventilatoire Dr Ali MOFREDJ Service de Réanimation CH Salon de Provence Indications de l’assistance ventilatoire • 1 - Améliorer les échanges gazeux Hypoxie (PaO2 < 60 mmHg, SpO2< 90%) Hypercapnie (> 50 mmHg ou acidose respiratoire) • 2 - Réduire le travail des muscles respiratoires et permettre leur repos (IRA) • 3 - Protection des voies aériennes (anesthésie générale, troubles neurologiques..) • 4 - Réduire la pression intracrânienne par hyperventilation (traumatisme crânien) • 5 - Stabiliser la cage thoracique (volet costal, sternal, résection de côtes..) • 6 - Réduire la consommation d’O2 de l’organisme (états de choc, sepsis..) Assistance ventilatoire : (1° support en réanimation) Ventilation non invasive (VNI) Ventilation conventionnelle (standard = invasive) • Sonde d’intubation • Trachéotomie Complications (+) - pneumopathies - sédation - inconfort... Interface patient-machine • Masque nasal • Masque facial Complications (-) - morbidité - mortalité INTRODUCTION • Ventilation invasive, après intubation – dans le cadre d’une atteinte aiguë ou chronique décompensée (insuffisance respiratoire aiguë, état de choc, traumatisme crânien grave, coma…) ventilation continue, de longue durée, en réanimation – à l’occasion d’un geste médical nécessitant le contrôle de la ventilation (intervention chirurgicale sous anesthésie générale…) ventilation continue, de courte durée, au bloc opératoire INTRODUCTION • Ventilation non-invasive, sans intubation – Au stade d’insuffisance respiratoire chronique terminale ventilation intermittente, le plus souvent nocturne, à domicile – En relais d’une ventilation invasive, ou pour l’éviter (décompensation de BPCO) ventilation intermittente, en réanimation ou en service de pneumologie La ventilation spontanée (active = contraction) (passive = relâchement) Rappels physiologiques Rappels physiologiques Surdistension pulmonaire Lésions pulmonaires Collapsus alvéolaire Hypoventilation alvéolaire Pression (Paw) 3. Niveau d’aide inspiratoire 2. Pressurisation 4. Cyclage I/E 5. Niveau de PEP Temps 1. Réponse à l’effort inspiratoire « trigger » LES MODES VENTILATOIRES • Deux principaux modes de ventilation – soit le patient ne respire pas mode CONTRÔLE – soit le patient respire mode ASSISTE • Deux paramètres peuvent être contrôlés ou assistés – Le volume courant (Vt) avec un objectif d’obtenir 6 à 8 ml/kg poids idéal (càd rapporté à la taille ! ) – La pression d’insufflation (Pins) avec un objectif d’obtenir une pression moyenne < 30 cmH20 – Ces deux paramètres sont inter-dépendants : l’un se règle en fonction de l’autre et vice-versa Les différents modes ventilatoires Volume contrôlé (VC) Ventilation en Pression Contrôlée (VPC) VAC VACI Procédure de sevrage Aide inspiratoire (AI, VSAI) • Il n’y a pas UN mode ventilatoire à imposer. Tous les modes sont utilisables, en fonction du patient, de sa pathologie et des habitudes du prescripteur. • Par contre il y a DES objectifs de ventilation à obtenir : – Saturation: > 90% ; PO2 > 8kPa (60 mmHg) – Volume courant: 6-8 ml/kg – Pression moyenne dans les voies aériennes (reflet de la pression alvéolaire) : < 30 cm H2O Ventilation contrôlée Volume initial 4-8 ml/kg FR 10 à 16/min Débit insufflation 60 l/min PEEP 4-5 cmH2O I/E ½ FiO2 50% Ventilation Assistée Trigger au maximum Volume courant PEEP 4-5 cmH2O FiO2 Fréquence imposée Débit d’insufflation I/E pour FR imposée Aide Inspiratoire Preserve Spontaneous Breathing • Spontaneous breathing provides ventilation to dependent lung regions which get the best blood flow, as opposed to PPV with paralyzed patients. ((Frawley, AACN Clinical 2001. Froese, Anesth, 1974). Aide Inspiratoire ou VSAI AI en fonction du Vt souhaité PEEP 4-5 cmH2O Débit ou pente ou Ti FiO2 REGLAGES COMMUNS • FiO2, adaptée au résultat de la gazométrie • Pression de fin d’expiration positive (Peep) : varie de 0 (Zeep) à 15 cm H2O. La pression alvéolaire reste supérieure à Patm pour lutter contre le collapsus alvéolaire de fin d’expiration + Peep Palv Collapsus alvéolaire Peep Inspiration Expiration Expiration Palv > Patm Palv < Patm Palv > Patm REGLAGES COMMUNS • Limites d’alarmes (à adapter à la ventilation du patient) – FR minimale et maximale – Pins maximale, réglée environ 10 cm H2O au dessus de celle mesurée. (Dépiste une sonde bouchée ou coudée, bronchospasme, pneumothorax, intubation sélective) – Pins basse, réglée environ 10 cm H2O en dessous de celle mesurée (dépiste un débranchement et fuites) – Spirométrie basse et haute (dépiste hypohyperventilation, fuite, extubation) – FiO2: min 30% (sauf cas de l’IRC), max 100% • Temps d’apnée (30 secondes) et ventilation d’apnée (VC 12 X 500) • Filtre humidificateur et réchauffeur de gaz (/72h) RETENIR QUE… Quelque soit le mode, la VM est anti-physiologique, puisque elle est en pression positive. En elle-même, elle induit: • des modifications hémodynamiques •une inflammation pulmonaire = ventilator-induced lung injury (VILI) par volo- ou baro-traumatisme •la ventilation artificielle, la sédation, le décubitus dorsal induisent une réduction des volumes pulmonaires responsables d’atélectasies risque de surinfection et de pneumopathie nosocomiale acquise sous ventilation mécanique (PNAVM) DONC, Intérêt à dé-ventiler un patient le plus vite possible Intérêt à préserver la ventilation spontanée et la toux du patient (pas d’excès de sédation !) Going Too Fast Désynchronisation • Situation idéale de la VC mais sédation! • La difficulté de sevrage est proportionnelle à la durée de la VM • Le sevrage exige un effort de plus en plus important du patient • La désynchronisation augmente le travail respiratoire et conduit à l’épuisement • Plusieurs facteurs interfèrent dans le sevrage (patient et:ou respirateur) Maux et remèdes du patient • Excès de sédation (revoir le timing…) • Augmentation des résistances dans les voies respiratoires (spasme, œdème, secrétions bronchiques..) • Diminution de la compliance pulmonaire (OAP, pneumothorax…) • Augmentation de l’espace mort (BPCO..) • Augmentation de la production de CO2 (fièvre, agitation, hyperalimentation…) Kiné, AT, Corticoïdes, bronchodilatateurs, antipyrétiques…..entre autres remèdes Les maux du Ventilateur • Trigger inadéquat : augmentation du temps de réponse, augmentation des résistances du système qui allonge le temps de transmission, interférences externes dans le circuits (eau, secrétions), fuite dans le circuit (autotriggering), régalage inadéquat (trop élevé) • Débit: Si insuffisant = Vt insuffisant et Ti machine supérieur au Ti patient (d’où hyperinflation). A l’inverse, débit trop important diminue de façon proportionnelle le Ti machine. Ainsi le patient inspire dans un circuit déjà fermé. • FR et Volume insufflé: Ce dernier dépend de la FR et du niveau d’aide préréglé. Une synchronisation des FR de la machine et du patient est indispensable. Des solutions miracles? Ajuster le niveau d’aide pour un Vt cible en fonction des profils obstructif et restrictif Adapter la Pressurisation Trigger expiratoire La vraie vie VNI : avantages • Évite l’intubation ++++ • • • • • • Apporte une assistance ventilatoire efficace Possibilité de s’exprimer et de s’alimenter Diminution des infections nosocomiales Sevrage ventilatoire plus rapide Diminution de la durée d’hospitalisation Diminution de la mortalité VNI : Indications • BPCO décompensée (Brochard NEJM 90, 95) • OAP hypercapnique (Masip, Lancet 2001; Nava AJRCCM 2004) • Hypoxémie sévère : – Hématologie (Hilbert, NEJM 2001) – Extubation précoce (Girault, AJRCCM 98) – Prophylaxie de la détresse respiratoire post-extubation (Nava CCM 2005; Ferrer AJRCCM 2006) – Post-opératoire (préventive, curative) ? Tableau 1 – Contre-indications absolues de la VNI • environnement inadapté, expertise insuffisante de l'équipe • patient non coopérant, agité, opposant à la technique • intubation imminente (sauf VNI en pré-oxygénation) • coma (sauf coma hypercapnique de l’IRC) • épuisement respiratoire • état de choc, troubles du rythme ventriculaire graves • sepsis sévère • immédiatement après un arrêt cardio-respiratoire • pneumothorax non drainé, plaie thoracique soufflante • obstruction des voies aériennes supérieures (sauf apnées du sommeil, laryngo-trachéomalacie) • vomissements incoercibles • hémorragie digestive haute • traumatisme crânio-facial grave • tétraplégie traumatique aiguë à la phase initiale Consensus VNI 2006 APPLICATION AU LIT DU MALADE VNI = Fuites Les clefs de la réussite de la mise en place d’une VNI • • • • • Bonne indication (réversibilité de la pathologie) Environnement sécurisant Patient confortablement installé Expliquer le fonctionnement de l’appareil Rester à côté du patient le temps nécessaire +++ • Questionner le patient • Ne modifier qu’un seul paramètre à la fois • Essai de plusieurs interfaces