Concevoir et animer des communautés de pratiques BIE. 14 juin 2006 Bernadette Charlier Mise en activité • Les questions que vous vous posez • Les questions que vous voudriez poser à nos témoins BIE. 14 juin 2006 Bernadette Charlier Plan de la présentation 1. Quelques mises au point conceptuelles – Communautés de pratique et réseaux – Communautés virtuelles – Types de communautés virtuelles 2.Apprendre dans une communauté de pratique 3. Modèle de la Cop comme structure sociale de connaissances 4. Design et cycle de vie d’une communauté de pratique 5. Encore vos questions BIE. 14 juin 2006 Bernadette Charlier 1. Mise au point conceptuelle : réseau • Réseau – On s’intéresse aux relations entre les individus et à leurs effets – Les réseaux sont potentiellement infinis • «L’ensemble de la population est pris dans un filet serré de parenté et d’amitié qui non seulement lie les uns aux autre tous les habitants de l’île, mais qui les relie aussi à leurs parents et amis dispersés dans toute la Norvège. Et effectivement, à travers toute la planète » (Barnes, cité par Mercklé, 2004) – Ils font partie du capital social des individus et constituent le bien d’une société – Aujourd’hui, les réseaux seraient moins homogènes, moins imperméables, plus entrelacés BIE. 14 juin 2006 Bernadette Charlier Réseaux en éducation (J. Perriault, 1986) 1. Les réseaux sont là pour régler des déséquilibres entre ceux qui demandent une information et ceux qui peuvent la donner 2. Ils permettent la relation entre une unité (individu ou groupe) et une globalité 3. Les personnes qui participent à un réseau se définissent par un critère commun qui fait partie de leur identité 4. Les structures sont autoporteuses et auto-évaluatives 5. Ils assurent le lien avec l’innovation. Ils constituent des « niches » au sein desquelles se construisent de nouveaux usages, de nouvelles pratiques 6. Ils ont une mémoire collective, répartie entre les membres BIE. 14 juin 2006 Bernadette Charlier Quelques questions : au BIE des réseaux ? • • • • • Quelles relations entre les membres ? Pour répondre à quels déséquilibres ? Quelle ouverture ? Quelle dynamique ? Quelle valorisation des actions ou des connaissances produites ? • Quelle valeur d’utilité ou d’expressivité pour les individus ? • Quels liens avec BIE. l’innovation ? 14 juin 2006 Bernadette Charlier • Quelle mémoire ? Communautés de pratique (Wenger) • Les communautés de pratique sont des groupes d’individus qui partagent un enjeu ou une passion pour quelque chose qu’ils font et apprennent à mieux faire en interagissant régulièrement • Elles se reconnaissent par trois dimensions : engagement mutuel, entreprise conjointe, répertoire commun • Pour devenir un membre même périphérique, il s’agit de réaliser des apprentissages à propos de chacune de ces dimensions • La participation et la réification sont deux processus fondamentaux de la constitution d’une communauté et de sa dynamique BIE. 14 juin 2006 Bernadette Charlier Les communautés d’apprenants (Henri) • L’activité authentique des étudiants est d’apprendre • Les communautés d’apprenants deviendraient des milieux dans lesquels les étudiants apprennent à apprendre et dans lesquels les enseignants sont des modèles de l’apprentissage intentionnel et du savoir motivé BIE. 14 juin 2006 Bernadette Charlier Quelques questions • Faisons nous partie de communautés de praticiens ? Par exemple, au sein du BIE en existent-ils ? • Comment ces communautés évoluent-elles ? • Quelles sont leurs valeurs ajoutées ? • Quelle place pour les communautés d’apprenants dans nos dispositifs et pourquoi faire ? BIE. 14 juin 2006 Bernadette Charlier 1. Mise au point conceptuelle : les communautés virtuelles Une notion en émergence – un groupe virtuel communiquant par Internet – un réseau social structuré animé par un but partagé et associé à un cyber-lieu – un cyber-lieu comportant un espace commun: lieu des interactions et de vie de la communauté – peuplement du cyber-lieu: résultats de l’activité de la communauté, artefacts, créations individuelles et réalisations communes, échanges télématiques, etc. (Jones, 1997) – Attention, toute communauté virtuelle n’est pas automatiquement une communauté de pratique ou une communauté d’apprenants BIE. 14 juin 2006 Bernadette Charlier 1. Mise au point conceptuelle : les types de communautés virtuelles • Les communautés mènent diverses activités et adoptent diverses formes de participation qui induisent différents types d’apprentissage • Différents types de communautés virtuelles identifiés en fonction: – du but (émergence de l’intention) – du type de rassemblement (force du lien social) – de l’évolution temporelle des buts et des modalités de rassemblement BIE. 14 juin 2006 Bernadette Charlier 1. Mise au point conceptuelle : les types de communautés virtuelles Groupe Communauté de pratique Communauté d’apprenants Communauté finalisée Communauté d’intérêt Regroupement Intentionnalité du rassemblement Différentes formes de communautés virtuelles en fonction de leur contexte d’émergence BIE. 14 juin 2006 Bernadette Charlier 1. Mise au point conceptuelle : les types de communautés virtuelles • Si toutes les communautés visent une certaine forme d’apprentissage, elles ne doivent par être confondues • L’activité, la forme de participation, le type de production et, en conséquence, l’apprentissage sont différents au sein de chacune d’elles BIE. 14 juin 2006 Bernadette Charlier 2. Apprendre dans une communauté de pratiques Deux propositions fondamentales de la théorie de l’apprentissage social de Wenger (1998) • Apprendre et faire sont une seule et même chose : participer constitue le fait d’apprendre et de comprendre • Apprendre est un processus de participation, de négociation de la signification et de construction identitaire BIE. 14 juin 2006 Bernadette Charlier Apprendre dans une communauté de pratiques : un modèle…(Daele) Conditions de participation Conditions d’apprentissage Règles Démonstrations Références Débat, confrontation Analyse Pistes, outils didactiques Apports méthodologiques et didactiques Création de nouvelles méthodes Partage d’expériences Témoignages Appropriation Echanges Action Formalisation Réflexion, observations Pratiques en classe Conditions d’entrée BIE. 14 juin 2006 Bernadette Charlier 3. Modèle de la CoP comme structure sociale de connaissances Trois éléments constitutifs principaux • un domaine • une communauté • une pratique partagée BIE. 14 juin 2006 Bernadette Charlier 3. Modèle de la CoP comme structure sociale de connaissances Le domaine de connaissances • Le domaine de la CoP ne doit pas être confondu avec la profession ou la discipline • Il est constitué d’un ensemble d’enjeux, de défis et de problèmes rencontrés dans la pratique et auxquels la communauté décide de se consacrer • C’est le sujet sur lequel la communauté focalise • C’est la raison d’être de la communauté et de qui définit son identité • le domaine évoluera au cours du cycle de vie de la communauté en fonction des défis nouveaux qui se présentent et des problèmes nouveaux surgissent BIE. 14 juin 2006 Bernadette Charlier 3. Modèle de la CoP comme structure sociale de connaissances La communauté • C’est un ensemble de personnes qui ont à cœur le domaine, qui se sentent concernées par les enjeux qui sont en cause • La participation y est volontaire et prend diverses formes qui représentant diverses motivations : – le désir de voir le domaine se développer – la recherche d’interactions avec les pairs pour partager quelque chose d’important – le désir de faire une contribution sachant qu’elle sera appréciée – la simple envie d’apprendre au sujet de la pratique dans une perspective personnelle de se perfectionner BIE. 14 juin 2006 Bernadette Charlier 3. Modèle de la CoP comme structure sociale de connaissances La communauté • Les relations au sein de la communauté sont fondées sur la réciprocité, la confiance et l’ouverture • Les membres ont la capacité de gérer les dissensions et de les rendre productives BIE. 14 juin 2006 Bernadette Charlier 3. Modèle de la CoP comme structure sociale de connaissances • Les communautés peuvent être de taille variable – une quinzaine de personnes forment une communauté intime – 15 à 50 personnes forment une communauté de taille moyenne et pourront développer des rapports fluides et différentiés – 50 à 100 personnes forment une grande communauté qui tendra à se diviser en sous-groupes en fonction de sujets ou de la localisation géographique – plus de 150 personnes, il s’agit d’une très grande communauté au sein de laquelle les sous-groupes développent des identités locales ; les membres, très engagés localement, conservent un sens d’appartenance à la grande communauté BIE. 14 juin 2006 Bernadette Charlier 3. Modèle de la CoP comme structure sociale de connaissances La pratique partagée • Elle est développée par les membres de la communauté pour être plus efficace au quotidien • Elle englobe – l’histoire de la communauté et les connaissances qui ont été développées – un ensemble socialement défini de manières de faire les choses dans un domaine spécifique – des approches communes – un ensemble de normes partagées qui constituent la base pour l’action, la communication, la résolution de problème, la performance et la responsabilité. BIE. 14 juin 2006 Bernadette Charlier 3. Modèle de la CoP comme structure sociale de connaissances La pratique inclut – un corpus de divers types de connaissances empiriques, théoriques, procédurales, tacites et explicites – des cadres de référence, des modèles, des principes – des outils – des experts, des documents, des leçons apprises, des pratiques exemplaires, des heuristiques Les types de connaissances – sur la communauté – sur des objets concrets et tangibles (outils, manuels) – sur des objets moins concrets ou intangibles (manifestation ou extériorisation de compétences) BIE. 14 juin 2006 Bernadette Charlier 3. Modèle de la CoP comme structure sociale de connaissances • Ce ne sont pas toutes les pratiques (pratique du droit, de la médecine) qui donnent naissance à une communauté de pratique • Communauté et pratique renvoient à un type spécifique de structure sociale qui a un but, une intention bien spécifique BIE. 14 juin 2006 Bernadette Charlier Types de CoP stratégiques Communautés stratégiques vs spontanées Quatre types de CoP stratégiques qui se distinguent par leur intention 1. la communauté d’aide et d’assistance 2. la communauté de pratiques exemplaires 3. la communauté dédiée à l’intendance et à la gestion des connaissances 4. la communauté d’innovation BIE. 14 juin 2006 Bernadette Charlier 4. Design et cycle de vie d’une Cop • Design pour susciter l’éveil, non pas pour créer une structure dans l’organisation • Design dans le but d’amener la communauté à exprimer sa propre direction interne, son caractère et son énergie. • Dilemme à la base du design d’une communauté – le design est fait pour prévoir, planifier, organiser – le design ne peut prévoir, planifier de qui est naturel, spontané et auto-dirigé • Plutôt que de focaliser sur la volonté de tout prévoir avec justesse et exactitude, le design doit se concentrer sur la stimulation de la participation active BIE. 14 juin 2006 Bernadette Charlier 4. Design et cycle de vie d’une Cop Cycle de vie de la Cop composé de 5 stades – Découverte de la potentialité – Fusion des membres – Maturation collective – Intendance – Transformation ou mort BIE. 14 juin 2006 Bernadette Charlier 4. Design et cycle de vie d’une Cop Stade 1 Potentialité de la communauté • Définition de la Cop : son domaine, sa communauté (qui, quoi, sa valeur, les rôles et les output), la pratique en cause. • Identifier les besoins communs de connaissances. • Déterminer les premières intentions: aide, pratiques exemplaires, intendance, gestion des connaissances, innovation • Identifier le coordonnateur et les leaders • Interviewer les membres potentiels • Design préliminaire : envergure, sujet, structure, rôles, processus de partage, liste des membres BIE. 14 juin 2006 Bernadette Charlier 4. Design et cycle de vie d’une Cop Stade 2 Fusion • Cerner les principaux enjeux du domaine et établir la valeur de l’échange pour le domaine • Développer la confiance et resserrer les liens de la communauté • Quelles connaissances à partager sur la pratique • Incuber et livrer la valeur immédiate • Construire des connexions entres les membres du noyau (à ce stade, plus important que le développement de la participation périphérique) BIE. 14 juin 2006 Bernadette Charlier 4. Design et cycle de vie d’une Cop Stade 3 Maturation (1) • La communauté définit son rôle dans l’organisation et ses rapports avec les autres domaines. • Elle n’est plus juste un réseau d’amis professionnels, elle élargit ses frontières. • Elle doit gérer sa croissance en s’assurant qu’elle n’est pas détournée de ses intentions. • Toujours rester à la pointe et s’intéresser aux problèmes (danger de bureaucratisation) BIE. 14 juin 2006 Bernadette Charlier 4. Design et cycle de vie d’une Cop Stade 3 Maturation (2) • Mesurer et gérer la création de valeur • Gérer le système de connaissances, – collecte les anecdotes, documenter, distribuer et diffuser les connaissances • Soutien à la communauté – accorder du temps de participation, voyage pour rencontrer les membres et participer aux événements – développer le modèle de financement de la communauté : financement de projets, financement de l’infrastructure BIE. 14 juin 2006 Bernadette Charlier 4. Design et cycle de vie d’une Cop Stade 4 Intendance • Relever le défi de se maintenir de manière durable • Surmonter le déclin de l’énergie • Éviter la fermeture et le cantonnement dans une pratique bien établie • Veiller au ressourcement • Recruter de nouveaux membres, un nouveau noyau • Développer un nouveau leadership BIE. 14 juin 2006 Bernadette Charlier 4. Design et cycle de vie d’une Cop Stade 5 Transformation ou mort • Risques – – – – perte de l’énergie transformation de la communauté en club social dispersion des membres dans d’autres communautés institutionnalisation de la communauté • Se redéfinir, se transformer, demeurer actuel • …ou mourir BIE. 14 juin 2006 Bernadette Charlier En résumé Conditions d’émergence • Soutien de l’organisation : temps et des moyens • Légitimité, pertinence, création de valeur – conscience de ce que la communauté peut apporter et de ce que chacun peut donner • Animation coordination • Un noyau • Consultation des membres sur ce que la communauté doit être et sur ce qu’elle doit faire • Design de la communauté en fonction de la taille • Programme d’activités et d’événements BIE. 14 juin 2006 Bernadette Charlier 5. Encore vos questions .. BIE. 14 juin 2006 Bernadette Charlier