Camps_livret_legendes_photos - Archives départementales de la

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Livret de visite
Légende des illustrations
E
ntre 1939 et 1945, les autorités françaises ont ouvert et fait fonctionner dans la Vienne plusieurs camps d'internement administratifs
pour civils : camp de la route de Limoges, camp de Rouillé, camp de
la Chauvinerie... A des périodes différentes, pour des durées diffé-
rentes, selon des logiques différentes, et avec des destins différents, plus de
11 000 personnes sont ainsi passées dans ces camps : réfugiés espagnols, Tsiganes, Juifs, internés politiques, détenus de droit commun, etc. A la Libération,
Miliciens, collaborateurs, suspects en tout genre, civils allemands rattrapés par
l'avancée des Alliés, connaissent à leur tour l'internement.
Sauf exception, cet internement ne résulte pas d'une procédure judiciaire et les
institutions administratives - du ministre au préfet et à leurs services - en assurent la responsabilité mais il obéit à des logiques différentes, conjoncturelles ou
longuement réfléchies, qui traduisent des ruptures politiques évidentes : logique de contrôle social sous la IIIe République finissante, logique d'exclusion
systématique qui fonde le régime de Vichy dès sa création puis utilisation de
l'internement comme une étape préalable vers la déportation et l'extermination. L'utilisation des camps à la Libération obéit en partie à une autre logique
liée à l'épuration.
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LES POLITIQUES DE L’INTERNEMENT
1 Les réfugiés espagnols au centre d'accueil de la rue Jean-Macé à Poitiers, photographiés
par un journaliste de L'Avenir de la Vienne, le 6 février 1939. Fin 1938, la France répartit
dans ses départements les réfugiés républicains fuyant la guerre civile espagnole. La
Vienne accueille ainsi début 1939 plus de 2200 réfugiés espagnols hébergés dans près de
25 lieux publics répartis sur l’ensemble du département. Poitiers concentre à elle seule
près des 2/3 des réfugiés espagnols. Au contexte de méfiance accrue envers l’étranger
s’ajoute l’appartenance communiste de beaucoup des réfugiés : étrangers et communistes,
aux yeux de la loi, ils sont doublement suspects. L’administration préfectorale s’enquiert
alors d’un lieu pour regrouper les espagnols jugés trop nombreux à Poitiers mais aussi pour
se conformer à la législation sur les étrangers. En octobre 1939, ils sont regroupés au camp
de la route de Limoges tout juste ouvert.
Archives Départementales de la Vienne, J-Ph Bozier, 3 JX 80
2 Des internés politiques dans le camp de Rouillé, [1942]. Au fond à droite, un des miradors du camp. De l'autre côté des barbelés commencent les premiers jardins et les maisons
du village.
Musée de la Résistance Nationale.
3 Des enfants Tsiganes internés dans le camp de la route de Limoges à Poitiers. Ils sont
probablement photographiés à l'occasion de la première communion organisée par le père
Fleury dans le camp le 3 novembre 1942. Ce jour-là, 20 enfants Tsiganes (6 garçons et 14
filles), dont José Fernandez, 14 ans (troisième en partant de la gauche), font leur communion. Sur la gauche, la clôture barbelée sépare la partie du camp réservée aux Tsiganes de
celle réservée aux Juifs. La fille de Germaine L'Huillier, qui vient en aide aux Tsiganes dans
le camp, est appuyée le long du grillage.
Collection privée - André José Fernandez, Christian Roy / retouche J-Ph Bozier
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Une famille juive (Goldstein/Kluger) internée dans le camp de la route de
Limoges
à Poitiers, [été-automne 1941]. A l'été 1942, les membres de cette famille sont transférés
de Poitiers pour le camp de Drancy puis déportés à Auschwitz par les convois des 20 juillet
et 6 août 1942.
Mémorial de la Shoah
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5 L'administration du camp de la route de Limoges à Poitiers, [11 février 1942]. Le groupe
se trouve dans la partie du camp réservée aux Juifs. On relève notamment la présence d’un
gendarme et de l'infirmière du camp. Si la date mentionnée est la bonne, il pourrait s'agir
alors du personnel du camp sous la direction de M. Gilbert. A l'arrière plan, on aperçoit des
internés.
Mémorial de la Shoah
6 Le personnel civil (gardiens, policiers, secrétaires, médecin) du camp de Rouillé posant
à l'intérieur du camp devant les portes d'entrée [1943]. On reconnait devant au centre, le
directeur du camp, Pernet, en uniforme avec un béret et la cigarette à la main.
Collection privée - Gérard Simmat
7 Organigramme de l'administration du camp de Rouillé, 27 novembre 1941. Cet organigramme est une des pièces annexes du rapport sur la situation et les effectifs du camp
fourni par le directeur au préfet de la Vienne, le 22 janvier 1942. Il ne reflète cependant
pas la réalité du fonctionnement du camp, et notamment les difficultés de recrutement de
personnels, en particulier pour les gardiens.
Archives Départementales de la Vienne, J-Ph Bozier, 109W375
L’ ARCHITECTURE DES CAMPS
8 Vue d'ensemble du camp de la route de Limoges à Poitiers depuis le mirador sud-ouest,
[août 1943]. On distingue bien les deux rangées de barbelés au milieu desquelles se trouvaient des chevaux de frise. Au loin, l'autre mirador se trouve au bord de la route de Limoges. Le camp est situé à l'écart de la ville.
Mémorial de la Shoah
9 Plan d'ensemble du camp de Rouillé, 21 février 1942. Plan établi dans le cadre de marchés publics pour trois nouvelles constructions dans le camp (infirmerie, dortoir et préau).
Quatre sociétés y répondent dont trois poitevines. Les difficultés pour se fournir en matières premières retarderont les travaux qui ne s'achèveront qu'au début de l'été 1942.
Archives Départementales de la Vienne, J-Ph Bozier, 109W224
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10 Vue de l'intérieur du camp de la route de Limoges à Poitiers, [mai 1941]. Le camp est
encore en travaux. Les matériaux au premier plan serviront probablement à la construction
des sanitaires. A cette date, le camp accueille uniquement des Tsiganes. Certaines roulottes
se trouvent dans le camp. Les Allemands les feront enlever.
Collection privée - Félicia Barbanel
11 Plan du camp de la route de Limoges, [printemps 1942]. Ce plan d'ingénieur, métré et
légendé, montre les travaux effectués, ceux en cours et les baraquements qui pourraient
éventuellement être édifiés. Il localise également les fossés recouverts de caillebotis, travaux nécessaires pour assainir le camp situé sur un plateau argileux où stagnent les eaux
de pluies, le rendant boueux.
Archives Départementales de la Vienne, J-Ph Bozier, 109W215
12 Vue du camp d'internement et de la gare de Rouillé prise du haut d’un mirador, août
1943. On distingue bien les deux rangées de barbelés autour du camp. Le long du chemin,
une barrière en bois a été construite pour séparer visuellement le camp des voies ferrées
et de la gare. Le camp jouxte les premières habitations du village.
Archives Départementales de la Vienne, J-Ph Bozier, 109W228
VIVRE DANS LES CAMPS
13 Corvée d'épluchures dans le camp de la route de Limoges à Poitiers, 24 septembre
1941. On relève que le groupe de femmes et d’enfants travaille dans la partie administrative du camp, au vu et au su des passants sur la route de Limoges qui ne pouvaient donc
ignorer les conditions de vie des internés.
Collection privée - Albert Rowek
14 Vue du jardin potager, porcherie et clapier du camp de Rouillé, août 1943. A Rouillé, la
création d'un potager et d'un petit élevage a permis d'améliorer le quotidien alimentaire
des internés même si ces derniers ont toujours souffert d'une sous-alimentation.
Archives Départementales de la Vienne, J-Ph Bozier, 109W228
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15 Vue de l'intérieur du camp de la route de Limoges à Poitiers (détail), [décembre 1941].
Construit sur un terrain argileux, le camp devient vite un bourbier dès les premières intempéries. Les Tsiganes, très démunis, sont nombreux à marcher pieds nus dans la boue à
l'image de cette jeune internée.
Archives Départementales de la Vienne, J-Ph Bozier, 109W219
16 Vue de la cuisine et de la prison du camp de la route de Limoges à Poitiers, [décembre
1941]. La cuisine, construite en dur, sera le dernier vestige du camp, démolie en 1985, peu
de temps avant la pose de la stèle commémorative du camp.
Archives Départementales de la Vienne, J-Ph Bozier, 109W219
17 Deux jeunes Tsiganes internés dans le camp de la route de Limoges à Poitiers, [19411943]. La porte de communication entre le camp des Tsiganes et la partie administrative
est ouverte. Une infirmière semble attendre les deux jeunes. Les mauvaises conditions
d'hygiène dans le camp nécessitent la mise en place de campagnes de vaccination.
Archives du diocèse de Poitiers - Jérôme de la Roulière, J-Ph Bozier
18 Le rabbin Elie Bloch (1909-1943). Rabbin des Juifs mosellans réfugiés en Poitou, il
tente de venir en aide aux Juifs internés au camp de la route de Limoges à Poitiers, notamment en sauvant des enfants juifs de la déportation. Interné à son tour dans le camp en
janvier 1943, il est déporté avec sa famille en décembre 1943 et assassiné à son arrivée à
Auschwitz.
Collection privée - Félicia Barbanel
19 Le père Jean Fleury (1905-1982). A partir de mai 1942, il devient l'aumônier des Tsiganes au camp de la route de Limoges à Poitiers. Il est intervenu systématiquement en leur
faveur auprès des autorités allemandes et françaises. Il a été l'intermédiaire entre le rabbin
Bloch et les internés juifs dans le camp, malgré l'interdiction d'y pénétrer.
Archives Départementales de la Vienne, J-Ph Bozier, 12 J 45 /148
20 La sœur Jeanne Chérer (1885-1970). Mosellane réfugiée à Lusignan en septembre
1939 avec sa congrégation des Filles de la Charité, elle a apporté en tant qu'assistante sociale une aide logistique précieuse et un soutien moral aux internés politiques du camp de
Rouillé.
Archives Départementales de la Vienne, J-Ph Bozier, 12 J 45 /148
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21 Deux jeunes internées juives le long des barbelés dans le camp de la route de Limoges
à Poitiers, [mars-avril 1943]. La présence de deux hommes à l'extérieur du camp, sur le
chemin de ronde, laisse penser qu'il était possible pour les poitevins de s'approcher du
camp.
Mémorial de la Shoah
22 Broche au cadenas et à la clé, mars 1942. Broche en bakélite fabriquée dans un
manche de brosse à dents par un interné du camp de Rouillé pour une jeune fille de 14 ans
en remerciement des services rendus par ses parents et par elle-même aux internés. Il
symbolise les liens qui pouvaient naître entre internés et non-internés.
Collection privée - famille Demarbre-Migault, ADEL-JR Rochais
23 Affiche de propagande pour la promotion du travail en Allemagne (France, Secrétariat
général de l'Information et Propaganda Abteilung, 1943). Le système de la "Relève" (3 ouvriers contre 1 prisonnier) proposé par Vichy dans le cadre de la collaboration ne fonctionne pas : début 1943, les Allemands imposent le travail forcé. Vichy instaure alors le Service du travail obligatoire et puise notamment la main d'oeuvre dans ses camps d'internement.
Archives Départementales de la Vienne, 12 J 63
24 Diplôme de gagnant d'un concours de belote organisé par les internés politiques du
camp de Rouillé, 19 mars 1944. Les dessins illustrant le diplôme soulignent l'aspect carcéral
de l'internement : chaînes, barbelés, baraquements, miradors. Mais ils veulent aussi être
un signe d’espoir : la clé rompt le fil de fer barbelé, ouvre les fers des chaînes et le coq tricolore chante la liberté retrouvée.
Musée de la Résistance Nationale
25 Groupe artistique du camp de Rouillé, [décembre 1942]. Les internés politiques, très
organisés, montent une troupe de théâtre qui se produit régulièrement. La sœur Chérer,
assistante sociale, leur fournit les costumes. Ils sont probablement photographiés au moment de la représentation du Médecin malgré lui joué lors d'une soirée de "gala" organisée
le 25 décembre 1942 dans le camp.
Archives Départementales de la Vienne, J-Ph Bozier, 12 J 45
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26 Groupe de jeunes filles tsiganes dans le camp de la route de Limoges à Poitiers, [3 novembre 1942]. Le père Fleury organise le 3 novembre 1942 dans le camp une cérémonie
pour la communion de 20 jeunes tsiganes dont probablement ces 14 jeunes filles ici photographiées. Elles revêtent le voile blanc alors en usage pour cette cérémonie.
Archives Départementales de la Vienne, J-Ph Bozier, 82 J 3 /2
27 Groupe d'enfants tsiganes dans le camp de la route de Limoges à Poitiers, [19421943]. Les nombreux enfants tsiganes présents dans le camp sont pris en charge par le
père Fleury. Avec l'aide de Geneviève L'Huillier, ils sortent régulièrement avec les enfants
dans les bois à proximité du camp. Les trois jeunes femmes photographiées avec les enfants font probablement parti du réseau de jeunes catholiques poitevines venant en aide
au père Fleury.
Archives du diocèse de Poitiers - Jérôme de la Roulière
28 Groupe d'enfants juifs à la Sansonnerie, Migné-Auxances, 7 janvier 1942. Grâce aux
efforts conjugués de Marcelle Valensi, assistante sociale pour l'organisation juive "La mère
et l'enfant", et du rabbin Elie Bloch, une trentaine d'enfants sont sortis du camp et placés
provisoirement dans une maison d'enfants, au lieu-dit la Sansonnerie, dans l'attente de
leur trouver une maison d'accueil.
Collection privée - Félicia Barbanel
29 Jacques Jabouille dans le camp de Rouillé (détail), [automne 1942-hiver 1943]. Responsable du Front National (mouvement de résistance créé par le Parti communiste), interné à Rouillé en juin 1942, Jacques Jabouille s'évade du camp de Migné le 29 septembre
1943. Repris, il est fusillé par les Allemands le 4 juillet 1944.
Archives Départementales de la Vienne, J-Ph Bozier, 12 J 84 /358
30 Monique Dyment devant les barbelés du camp de la route de Limoges à Poitiers,
[printemps 1942]. Monique a deux ans et demi lorsqu'elle est photographiée, probablement au début du printemps 1942. Elle fait partie du convoi partant de Poitiers pour Drancy le 6 août 1942, puis elle est déportée à Auschwitz un mois plus tard.
Collection privée - Félicia Barbanel
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LES CAMPS DE LA LIBERATION
31 Plan manuscrit du centre de séjour surveillé (CSS) de Châtellerault, janvier 1945. Ce
plan sommaire, dressé par le directeur du camp et annexé à son rapport mensuel pour le
mois de décembre 1944, représente l'ancienne école de garçon de la rue Léon Brédif aménagée en CSS : en bleu, les zones dédiées aux internés, en rouge, celles réservées à l'administration. Le camp ne sera jamais amélioré, le CSS fermant ses portes un mois plus tard.
Archives Nationales , O .Banchereau, F/7/15109
32 Plan et photographie du site de la Chauvinerie à Poitiers (montage), [1940-1942]. On
ne connaît aucune photographie de la Chauvinerie en 1945, lors de son utilisation en tant
que CSS. On en connaît en revanche pour la période où le site a fait office, sous le nom de
Frontstalag 230, de camp de prisonniers pour soldats coloniaux de l’armée française : on y
voit la partie supposée du camp qui a servi à interner les civils allemands à la Libération.
Sur le plan, les pointillés rouges matérialisent l'angle de la prise de vue. Sur la photographie, on aperçoit au fond les baraquements du camp.
plan : AM Poitiers 1012 ; photo : Médiathèque François-Mitterand, fonds Simmat, série O.6
33 Portrait d'Henri Conrad par un interné du camp de la Chauvinerie, 1945. Henri Conrad
est gardien dans le camp, affecté au service du matériel. Il se lie d'amitié avec un interné,
artiste peintre, qui peint son portrait en remerciement de nourriture ou de matériaux.
Henri Conrad est représenté en uniforme de gardien de camp, mais l'interné ne semble pas
connaitre la signification des lettres CSS (centre de séjour surveillé) entrelacées qui se trouvent sur son col et qu'il reproduit mal. Le portrait est peint sur un treillis et le cadre est fabriqué dans le camp avec du bois donné par Henri Conrad.
collection privée - Guy Conrad,
J-Ph Bozier
34 Nerf de bœuf, [1945]. L'enveloppe de cuir renferme des fils tressés, assurant solidité et
souplesse. Henri Conrad a confisqué cet objet à un autre gardien qui s'en servait pour frapper des internés.
collection privée - Guy Conrad,
J-Ph Bozier
9
CAMPS SANS MEMOIRE, MEMOIRE DES CAMPS
35 Jean-Louis Bauer, sa mère Jeanne Ziegler, Thérèse Barbanel et André José Fernandez
devant la stèle, rue du père Fleury à Poitiers. Le 4 septembre 1985, ces quatre rescapés du
camp de la route de Limoges à Poitiers assistent à la pose d'une stèle commémorative à
l'occasion de la cérémonie du 40e anniversaire de la Libération.
Archives Départementales de la Vienne, J-Ph Bozier, 12 J 84 /397
36 Stèle commémorative du camp de Rouillé, [1964]. La référence dans le texte à un
"camp hitlérien de concentration" minimise le rôle de l'administration de Vichy dans son
organisation et son fonctionnement. Dans les années 2000, une nouvelle stèle reprend
pourtant le même texte.
Archives Départementales de la Vienne, J-Ph Bozier
37 Vestige d'une partie d'un baraquement du camp de Rouillé, [1940-1945]. Racheté par
un particulier après le démantèlement du camp, ce demi baraquement est déplacé à 150
m du camp pour y être utilisé comme dancing dans la cour de l'Hôtel de la Gare qui avait
logé des femmes d'internés et des personnels occasionnels du camp pendant la guerre. Il
est aujourd'hui le dernier vestige des camps de la Vienne.
Archives Départementales de la Vienne, J-Ph Bozier
38 Maquette d'avion trimoteur. Cette maquette en chêne fabriquée par un interné de
Rouillé a été offerte au Docteur Cheminée. Médecin de Rouillé et médecin du camp, il contribua à l'évasion de plusieurs internés politiques qu'il hospitalisait à l'Hôtel-Dieu de Poitiers d'où ils s'échappaient.
Collection privée - Famille Cheminée, ADEL-JR Rochais
39 Boite à cigarettes à l'oiseau, juin 1943. Cet objet au mécanisme ingénieux à été offert
au Docteur Cheminée par des internés politiques du camp de Rouillé. La dédicace sous son
socle mentionnant les auteurs et le destinataire n'était pas sans risque à une période où la
libération de la France n'est pas encore d'actualité.
Collection privée - famille Cheminée, ADEL-JR Rochais
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40 - Livre-coffret "Château de l'Augerie". De nombreux livres-coffrets sont réalisés pas
les internés de Rouillé, représentant principalement le château de l'Augerie, situé au voisinage immédiat du camp. Ces objets, plus volumineux, sont probablement fabriqués dans
le cadre de l'atelier organisé dans le camp fin 1942, pour être ensuite vendus au profit du
Secours National.
Collection privée - Famille Collon, ADEL-JR Rochais
41 Plateau à deux anses à la vigne, 1945. Ce plateau en noyer a été fabriqué par un civil
interné au camp de La Chauvinerie à la Libération et donné à Roger Chaussebourg, alors
gardien extérieur du camp, en échange de nourriture. Le bois a été fourni par M. Chaussebourg mais il pouvait aussi être récupéré dans un atelier de menuiserie à proximité du
camp. Un plateau identique était en possession d’un autre gardien du camp, Henri Conrad. Sculpteur de métier, cet interné a également réalisé, avec des outils de fortune, des
livres-coffrets dans lesquels était écrit "Souvenir du camp de la Chauvinerie Poitiers 1945".
Collection privée - Roger Chaussebourg, J-Ph Bozier
42 Assiette à la Croix de Lorraine, 1945. Fabriquée par un interné du camp de La Chauvinerie à Poitiers, cette assiette montre l'extrême habilité du sculpteur compte tenu de l'absence d'outillage dans le camp. Le motif représenté, une croix de Lorraine entourée d'une
couronne de laurier symbolique, porte la mention "Qui s'y frotte s'y pique". Ce motif soustend probablement l'origine lorraine de l'interné, qui cherche alors à montrer ses convictions patriotiques. Elle est donnée à Henri Conrad, gardien dans le camp, qui lui-même
avait fui le régime fasciste italien.
Collection privée - Guy Conrad, J-Ph Bozier
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