Effets sur la santé des champs électromagnétiques basse fréquence

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effets sur la santé
des champs électromagnétiques basse fréquence
Dr Choasson
( Pr Aurengo )
préhistoire
Louis XVI, Lavoisier
première époque
Wertheimer, wiring-code
nombreuses pathologies explorées
résultats contradictoires
deuxième époque
très grandes études, mesures réelles
les incertitudes se réduisent
troisième époque
méta-analyses
expertises collectives (Ac Sc USA, NIEHS, NRPB, CIRC)
certitudes, zones d ’ombre, risque attribuable
quatrième époque
quelle politique de recherche ?
quelle gestion des risques ?
le spectre électromagnétique
Fréquence (Hz)
22
10
10
20
14
10
10
10
10
5
50 Hz
fréquence (Hz)
rayonnements
ionisants
10
7
rayonnements
non ionisants
12.4
10
-6
10
-11
Énergie des photons (eV)
exemples d'exposition aux ELF
Champ électrique
• sous le conducteur
• à 30 m de l'axe
• à 100 m de l'axe
Champ magnétique
Tension
0m
30 m
400 kV
30 µT
12 µT
225 kV
20 µT
3 µT
90 kV
10 µT
1 µT
100
1
0,3
0,1
Exposition ubiquitaire
m
µT
µT
µT
1000 - 6000 V/m
100 - 2000 V/m
10 - 200 V/m
télévision à 1 m
perceuse à 30 cm
microordinateur
couverture élec.
0,1
3
0,5
3,5
µT
µT
µT
µT
études épidémiologiques : les dangers évoqués
• accidents coronariens
• leucémies
• troubles du rythme cardiaque
• tumeurs cérébrales
• sclérose en plaques
• mélanomes
• troubles de l ’attention
• cancers bronchiques
• suicides
• cancer du sein
• malformations congénitales
• cancer de la prostate
• maladie d'Alzheimer
• mort subite du nourisson
études épidémiologiques : principes
• études rétrospectives cas-témoin
- résidentiel (enfant # 30 ; adulte # 20)
- professionnel (# 50)
• études prospectives exposés / non exposés
• tendances séculaires
études épidémiologiques : difficultés
• sélection des témoins
• facteurs de confusion
• multiplicité des tests
• nécessité de plusieurs études concordantes
• métrologie de l'exposition
- wire-code de Wertheimer / mesure directe
- aspects temporels (sinusoïdal, pulsé, durée)
• rareté des pathologies étudiées
• métrologie des méta-analyses ???
• biais de publication (initiale, correction)
étude résidentielle US
Linet 1997 New Engl J Med
• étude résidentielle sur les leucémies aiguës
lymphoblastiques de l'enfant
• incidence naturelle USA : 2,2 à 2,5 / 100.000 enfants
• étude cas-témoins multicentrique
- 638 cas ; 620 témoins
- champ estimé (wire-code) et mesuré en aveugle
- exposition des mères pendant la grossesse (41%)
• risque de LAL :
< 0,2 µT
RR = 1,05
> 0,2 µT
RR = 1,24
> 0,5 µT
RR = 1,41
[0,82 - 1,50]
[0,86 - 1,79]
[0,49 - 4,09]
541 cas
83 cas
9 cas
• concordance négative estimation - mesure
étude résidentielle canadienne
Green 1999 Int J Cancer
• risque de leucémie chez l ’enfant
• Ontario, mesures et code de câblage
• 201 cas - 406 témoins
CM intérieur ≥ 0,15 µT
CM extérieur ≥ 0,15 µT
Code de câblage
OR = 1,47
OR = 3,45
OR = 0,79
(0,44-4,85)
(1,14-10,45)
(0,21-2,96)
• 88 cas - 133 témoins : mesure personnelle pendant 48 h
CM ≥ 0,14 µT,
CE ≥ 11,6 V/m,
OR = 4,5
OR = 0,3
(1,3-15,9)
(0,1-0,9)
étude résidentielle canadienne
McBride 1999 Am J Epidemiol
• étude résidentielle sur les leucémies de l'enfant
• étude cas-témoins multicentrique
- 399 cas ; 399 témoins
- champ estimé (wire-code) et mesuré x 48 h
• pas d ’augmentation significative du risque de leucémie
- leucémies - mesure
[0,7 - 1,8]
- leucémies - wire-code [0,6 - 2,3]
• relation avec la mobilité géographique
étude résidentielle néerlandaise
Hay 1999 Ned Tijdschr Geneeskd
• nombre de cancers après installation d ’une ligne THT
• ville de Odijk ; ligne THT en 1950 ; période 1985-1996
- 131 cancers (dont 4 enfants)
• pas de différence significative avec le nombre attendu
- registres régionnaux et nationaux
étude résidentielle UK
Doll 1999 Lancet
• risque de leucémie de l ’enfant
• Angleterre + Pays de Galles + Écosse
• 2226 cas (908 LLA) - 2226 témoins
• mesures pendant 48h (chambre)
• mesures à l’école,
• pas de relation entre CEM et cancers
LLA
OR = 0,92
Tumeurs du cerveau
OR = 0,46
Tous cancers
OR = 0,87
(0,47-1,73)
(0,11-1,86)
(0,56-1,35)
“ Pour ce qui concerne le Royaume-Uni, cette étude clôt le débat.
Aucune autre étude portant sur le cancer et l'exposition
aux champs électromagnétique ne se justifie plus dans le pays ”
constat après 20 ans de recherches
• les plus grandes études épidémiologiques jamais entreprises
• des résultats négatifs ou contradictoires
• pour les études significatives :
- pas de pathologie spécifique (6 types de cancer #)
- la force de l'association est faible (RR # 2)
- le plus souvent, pas de relation dose - effet
• le paramètre pertinent d'exposition reste inconnu
• des centaines de millions de $ dépensés en 20 ans
la mélatonine
•
•
•
•
hormone "de la nuit" produite par la glande pinéale
dérivé du tryptophane
renseigne l'organisme sur le rythme circadien
rétrocontrôle négatif sur les hormones sexuelles
• effet cancérostatique sur les tumeurs mammaires
induites par le DMBA
• dépression du pic nocturne de mélatonine chez le rongeur
Wilson 81; Kato 93 ; Löscher 94
• pas d ’effet thérapeutique
ELF et cancer du sein
• Loomis 1994
- augmentation de l'incidence du K sein chez la femme
- métiers a priori exposés aux ELF
- métiers à dominance masculine
• Cantor 1995
- pas d'augmentation significative (mêmes données !!)
• McDowall 1986 ; Li 1997
- pas d'augmentation significative (lignes HT)
• Vena 1995
- pas d'augmentation significative (couverture chauffante)
• Coogan 1996
- exposition professionnelle chez l'homme
- pas d'augmentation significative
étude résidentielle US
Gammon 1998 Am J Epidemiol
• étude résidentielle sur les cancers du sein
• étude cas-témoins multicentrique
- 2199 cas ; 2009 témoins
- usage de couverture électrique ou water-bed
• pas d ’association significative OR [0,9-1,4]
la mélatonine
• dépression du pic nocturne de mélatonine
- rongeur
Bakos 95
+ babouin Rogers 93
- babouin Rogers 95
- homme Graham 96-97, Selmaoui 96
+ homme
Karasek 98
- rongeur
Loscher 98
- homme (retardé 6 / 30) Wood 98
J Pineal Res
Radiat Res
J Pineal Res
taux de mélatonine nocturne chez l'homme
exposition à un champ de 50 Hz ; 10 µT
mélatonine (pg/ml)
70
champ
témoin
60
50
40
30
20
10
0
10
12
14
16
18
20
22
00
02
04
06
08
heure
d'après Selmaoui 1996
Cancérogénèse
agents génotoxiques
erreurs de replication de l'ADN
c. pré-cancéreuses
c. normales
agents génotoxiques
erreurs de replication de l'ADN
agents épigénétiques
temps...
agents épigénétiques
cancer
c. cancéreuse
études animales :
recherche d'un effet génotoxique des ELF
• Yasui 1997
- rats m et f exposés à 500 et 5000 µT x 2 ans
- pas d'augmentation de K
- tous K, SNC, lymphome, leucémie, K sein
• Mandeville 1997
- rates exposées à 2, 20, 200, 2000 µT x 2 ans
- pas d'augmentation de l'incidence des K
- pas de tendance dose-effet
• Harris 1998
- souris haut risque lymphome
- exposées à 1, 100, 1000 µT x 1,5 ans (+ expo. intermittente)
- pas d'augmentation de l'incidence des lymphomes
études animales :
recherche d'un effet épigénétique des ELF
• plus de 40 études
- promotion de tumeurs (sein, peau, foie, lymphomes)
- co-promotion
- inhibition de réparation de l'ADN
- augmentation d'effet de génotoxiques connus
- toutes études négatives sauf 5
Löscher 93-96 : sein ; chimioinduit + 50 et 100 µT
Beniashvili 91 : non répliqué
Cain 93 : infirmé en 93 et 94
Lagroye 97 : RI + 100 µT non répliqué
Cancérogénicité animale - I
Mandeville 1997
• 5 groupes de 50 rates F344
• Exposition < 0,2 µT à 2000 µT, 20 h/j, 2 ans
• Suivi hebdomadaire, autopsie de tous les animaux, analyse
de 55 organes et tissus
• Observations cliniques et analyses pathologiques en
"aveugle"
• Pas d’augmentation du nombre de cancer, quel que soit le
niveau d’exposition
Cancérogénicité animale - II
Yasui 1997
• 3 groupes de 48 rates F344
• Exposition < 0,1 µT à 5000 µT, 22,6 h/j, 2 ans
• Suivi hebdomadaire, autopsie de tous les animaux, analyse
de 55 organes et tissus
• Observations cliniques et analyses pathologiques en
"aveugle"
• Pas d’augmentation du nombre de cancer, quel que soit le
niveau d’exposition
niveaux d'énergie
rayons X
visible
IR
IR
liaison des nucléons...............
liaison des électrons...............
liaisons covalentes.................
liaisons de van der Waals.........
rotation et vibration moléculaire.
106 eV
103 à 10 eV
1 eV
10-1 eV
10-2 à 10-3 eV
FM, TV...............
60 Hz..................
10-6 eV
2,5 .10-13 eV
échauffement par les courants induits
métabolisme basal
énergie rayonnée 10 km de ligne 500 MW
échauffement humain pour 1 G, 1 kV.m-1
100 W
1 mW
0,07 µW
modifications du potentiel membranaire
champs induits par une ligne HT
champ électrique externe..................
champ électrique interne...................
champ transmembranaire..................
1 kV.m-1
40 µV.m-1
120 mV.m-1
champ transmembranaire naturel....
10 MV.m-1
force sur des molécules M10+ , 450 m.s-1
• champ électrique 1 kV.m-1................
• champ magnétique 100 µT ........
6.10-11 pN
10-7 pN
• activation cellules ciliées cochléaires
• liaison moléculaire actine-myosine..
• liaison protéine-récepteur..............
1 pN
4 pN
90 pN
point de vue d'un biophysicien
• plusieurs ordres de grandeur entre
- les niveaux d'énergie pertinents en biologie
- les niveaux d'énergie résultant des ELF
• le premier maillon d'une chaîne conduisant à un
processus pathologique reste inexistant
groupe de travail
NAS / National Research Council
Ac. Sci. USA 1996
• « the current body of evidence does not show that
exposure to EMF presents a human-health hazard »
• « 50 - 100 µT field levels represent the lower limit for
credible effects of magnetic field exposure »
• « the weight of evidence is moderate for the
existence of in vitro effects at 100 µT and above »
groupe de travail NIEHS juin 1998
• Proposition de classement des ELF en 2B par le CIRC
1
cancérigène certain
(75) tabac, alcool, amiante, radon, benzène
2A cancérigène probable
(59) acrylamide, gaz diesel, tétrachloréthylène
2B cancérigène possible
(225), saccharine,gaz essence café
3 non classable par manque de données
(474) thé
4 probablement non cancérigène
(1) caprolactame
rapport NRPB
mars 2001
• pas de preuve de risque d ’augmentation de cancer
- ni par les études expérimentales
- ni par les études épidémiologiques humaines
• aucune relation causale établie entre ELF et cancer
- ni en exposition professionnelle
- ni en exposition résidentielle chez l ’adulte
• pas de risque de tumeur cérébrale chez l ’enfant
• doute sur le risque de leucémie chez l ’enfant
rapport NRPB mars 2001
leucémies de l ’enfant pour des expositions > 0,2 µT
1986 Tomenius
243 / 212
4 / 10
0,3
[0,1 - 1,2]
NS
1988 Savitz
31 / 191
5 / 16
1,9
[0,7 - 5,6]
NS
1991 London
164 / 144
20 / 11
1,5
[0,7 - 3,3]
NS
1993 Feychting
24 / 344
4 / 70
0,6
[0,2 - 1,8]
NS
1997 Michaelis
129 / 328
4/6
1,5
[0,4 - 5,5]
NS
1997 Linet n.a.
624 / 615
83 / 70
1,2
[0,9 - 1,8]
NS
1997 Linet a.
463 / 463
58 / 44
1,5
[0,9 - 2,6]
NS
1999 McBride
297 / 329
49 / 42
1,4
[0,8 - 2,3]
NS
1999 Dockerty
40 / 40
5/2
2,5
[0,5 - 12,8] NS
995 / 977
21 / 23
0,9
[0,5 - 1,7]
1999 UKCCS
NS
rapport NRPB mars 2001
méta-analyse leucémies de l ’enfant
Ahlbom 2000 Br J Cancer
< 0,2
0,2 - < 0,4
≥ 0,4
Mesures
5 études
1,05
[0,86 - 1,28]
1,14
[0,85 - 1,53]
1,83
[1,08 - 3,11]
Calcul
4 études
1,58
[0,77 - 3,25]
0,79
[0,27 - 2,28]
2,13
[0,93 - 4,88]
Total
9 études
1,08
[0,89 - 1,31]
1,10
[0,83 - 1,47]
2,00
[1,28 - 3,14]
rapport NRPB mars 2001
risque attribuable de leucémies de l ’enfant
Ahlbom 2000 Br J Cancer
• total UK : environ 430 leucémies de l ’enfant par an
• évaluation du risque > 0,4 µT
- en Angleterre 0,4 % population
- dans 20 % des cas en raison de lignes HT
• risque x 2 > 0,4 µT
- si l ’effet est avéré : 2 leucémies par an
• risque x 1,5 > 0,2 µT et x 2 > 0,4 µT
- si l ’effet est avéré : 6 à 7 leucémies par an
classement CIRC juin 2001
IE inadequate evidence
• analyse de la littérature
LE limited evidence
• IE cancer induits par champs statiques (adultes / enfants)
• IE cancer induits par ELF chez l ’adulte (CE/CM)
• LE leucémies de l ’enfant
• IE autres cancers induits par ELF chez l ’enfant
ELF magnetic : possibly carcinogenic to humans (2B)
ELF electric : not classifiable (3)
Static fields : not classifiable (3)
points de consensus
• les résultats des diverses études ne permettent pas
d'exclure l'existence d'un effet des ELF sur la santé
• aucun mécanisme crédible n'a été mis en évidence
• si il existe, le risque est à la limite du bruit de fond et des
possibilités de l'épidémiologie
• le risque attribuable ne cesse de se restreindre
• actions futures
- poursuivre les recherches > 0,4 µT
- évaluer le nombre de personnes exposées
- évaluer le coût-bénéfice des mesures d ’évitement
- choisir en connaissance de cause
- revoir les normes ?
recommandation européenne 12-7-99
• seuils d ’observation d ’effets sur la santé > 100 mA.m-2
• marges de sécurité
100 (effet) -> 10 (professionnel) -> 2 (public) mA.m-2
2 mA.m-2 -> 320 µT (NRPB, CENELEC)
2 mA.m-2 -> 100 µT (CCE)
mixeur 700 µT ; rasoirs 1500 µT ; sèche-cheveux 2000 µT
• notion d ’exposition temporaire
5000 V.m-1
100 µT
Champ électrique 400 kV
• axe
1000 - 6000 kV.m-1
• 30 m
100 - 2000 kV.m-1
• 100 m
10 - 200 kV.m-1
Champ magnétique 400 kV
• axe
30 µT
• 30 m
12 µT
• 100 m
1 µT
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