le stress au - Docteur BOUDARENE Psychiatre et ancien député

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le stress en milieu du travail
docteur mahmoud boudarène
psychiatre
tizi ouzou
[email protected]
www.docteurboudarene.unblog.fr
introduction
1 - stress = concept galvaudé
contrainte - pression « strain »
tension physique – psychique
stress
malaise
résilience = plasticité et souplesse = coping
2 - le stress n’est pas une maladie / il peut y conduire
entre santé et maladie
ne pas confondre avec anxiété/angoisse
dépression
3 - stress positif/négatif
lien avec le temps
bon et mauvais stress ?
stress chronique
4 - qu’est-ce que le stress ?
perte ou sentiment de perte du contrôle
être débordé/ ne pas être à la hauteur
* d’un événement nouveau/imprévu
* d’une modification de notre environnement
quantité de changement
effort adaptatif
5 - stress effort = engagement/sur-engagement +++
- stress détresse = désengagement/retrait (inhibition)
environnement
(événements de vie)
- physique
- social (familial,
conjugal…)
- PROFESSIONNEL
P
E
R
S
O
N
N
A
L
I
T
E
Sentiment de contrôle
bien-être - santé
AGIR
hyper contrôle ?
Sentiment de perte du contrôle
SUBIR
souffrance
maladie
stress professionnel
santé et bien-être au travail
« préoccupations
émergentes »
grâce aux connaissances nouvelles sur le stress
- lien entre l’événement de vie et la souffrance
- dialogue esprit - corps
psychologie de la santé - psychologie médicale
psychologie du travail
connaissance et reconnaissance
des nuisances du stress en milieu du travail
Alors !
Le travail c’est la santé ?
- Le travail (et le chômage)
est (sont) sans aucun doute source de stress et de souffrance
- Législations (européennes) reconnaissent
* les nuisances dues au stress dans le milieu du travail
* les répercussions sur la santé des sujets et de l’entreprise
- Législations consacrent le « bien-être au travail »
donnent la possibilité et incitent à agir particulièrement
* dans le cadre de la prévention
* dans la perspective de la promotion de la santé au travail
les experts pensent que
beaucoup reste à faire
repères
1 - stress = 2ième cause des problèmes de santé liés au travail
(3ième enquête européenne-2000 - fondation Dublin pour l’amélioration des
conditions de vie au travail)
2 - UE consacre 3-4% du PIB pour les problèmes de santé mentale
(rapport du BIT – octobre 2000)
3 - coût pour les 15 pays de l’UE = 265 milliards d’euros/an (1998)
Algérie
loi N° 88-07 du 26-01-1988. inscrit son action dans le cadre
des problèmes classiques d’hygiène et de sécurité au travail.
octobre 2003 / tripartite
réaffirme la nécessité de préserver la santé des travailleurs, de
veiller à la protection sociale, de leur offrir des conditions de
travail décentes.
Les notions de stress et de bien-être au travail n’ont pas été
évoquées.
le travail n’est pas une activité naturelle de l’homme
Travail
contraintes et exigences
nuisances
- physiques, connues et reconnues (médecine du travail)
- psychologiques ++++, peu connues et non reconnues
professionnelles
exigences/contraintes
organisationnelles
relationnelles
individuelles
a - contraintes professionnelles
liées au travail et à ses conditions d’exercice
- exigence spatiale et temporelle (lieu et temps de travail)
- travail posté (chaîne, relève, 3X8, 2X12…)
- travail à risque (machines, bâtiment, mines, pétrole,…)
accidents +++
- travail en isolement social (sud, émigration,…)
- travail avec investissement émotionnel important +++
professions aidantes « helping people work »
(assistantes sociales, infirmières, médecins,…)
- travail qui expose au danger permanent/violence
protection civile, agents de sécurité,….
terrorisme +++
1 - absence d’emprise et d’initiative sur l’activité : « low control »
2 - charge/pression excessives : « job pressure »
baisse de la motivation
travail subi
insatisfaction
souffrance
b - contraintes organisationnelles
liées aux valeurs et culture de l’entreprise
- productivité
- performance et challenge
- compétition féroce
- exaltation de l’initiative
- fantasme du cadre modèle
dynamique, hyperactif
- conditions de recrutement
(tests…psychologiques…)
culture des entreprises modernes
identité de l’entreprise +++
fonctionnement institutionnel rigide
absence de souplesse, de flexibilité
- initiative et emprise sur l’activité
- reconnaissance et récompense de l’effort
identité personnelle (con)fondue
dans l’identité de l’entreprise
- quel place pour les valeurs de solidarité et d’entraide ?
- que devient la « famille des travailleurs ?»
- quel avenir pour le concept de « ressources humaines » ?
- valeurs encore compatibles avec ?
* épanouissement/accomplissement individuels
* sauvegarde de l’identité personnelle
* motivation et satisfaction
souffrance
c - contraintes relationnelles
liées aux relations entre les sujets et entre les sujets et la hiérarchie
milieu du travail = système harmonieux, équilibré
= relations mutuelles, vitales
= qualité des échanges, souplesse
- proximité/promiscuité - problème de territoire
- problèmes personnels amenés au travail
- désaccord sur l’activité et son exercice
- non reconnaissance du mérite – absence d’équité - injustice
- harcèlement
émergence de conflits
dysfonctionnement
émergence de conflits
violence
comportements pervers
Harcèlement moral
mobbing
stalking (traque)
Bullying (scolaire)
harcèlement sexuel
femmes
souffrance
d – contraintes individuelles
problèmes personnels amenés dans le milieu du travail
- problèmes psychologiques ou de santé
- problèmes conjugaux, familiaux, financiers…
répercussions du stress
1 - sur le sujet
a - maladies professionnelles
- lien de cause à effet mis en évidence, connu
- relation de la maladie avec le travail reconnue
b - maladies liées au stress
- lien de cause à effet non évident, non connu
- maladies « communes », relation avec le travail non
reconnue
désordres psychiques
-
PTSD, burn Out,
troubles de l’adaptation
troubles humeur et caractère,
troubles anxieux et dépressifs….
désordres somatiques
- cardio-vasculaires
- digestifs
- dermatologiques…
Burn out
soignants – avocats - travailleurs sociaux – enseignants - policiers
familles de malades chroniques.
professions de santé et secteur de l’éducation
+++
pathologie de la relation
pose le problème éthique de la relation d’aide
apporter de l’aide aux patients sans se consumer soi-même (médecin).
réaction de défense à l’épuisement = deshumanisation de la relation
Burn out chez le médecin
en France et aux USA = 1 médecin généraliste sur 2
prévalence en hausse
Ne pas confondre
- burn out = troubles en rapport avec épuisement professionnel
- bore out = troubles en rapport avec l’ennui au travail (placard)
- brown out = troubles en rapport avec un travail absurde (sens)
Relative parenté clinique
Burn out
travail = principale cause évoquée par les médecins
- surcharge de travail / épuisement
- nombre d’heures de travail
- nombre de patients (associé à la dépersonnalisation)
- non reconnaissance de l’engagement /disponibilté du médecin
- gestion difficile de l’interface famille et travail (destructuration de la vie familiale)
burn-out est une pathologie de cette relation d’aide
- activité médicale = un dilemme éthique
idéal du soignant (sauver des vies) et impuissance face aux exigences des
patients, à la mort.
Burn out
burn-out = stade final d’une rupture d’adaptation
• déséquilibre entre les ressources et les exigences
• seuil d’assimilation de la souffrance dépassé
• refus d’exprimer la souffrance (famille)
• déni de souffrance / fuite en avant
• surinvestissement / repousser les limites
Burn out
burn-out = stade final d’une rupture d’adaptation
médecin en mal-être
• comportement néfaste pour son exercice
• prescriptions différentes
• incapacité à avoir un rôle de contenant du patient et de sa maladie
• angoisse à l’idée de perdre sa capacité d’exercer
• poursuite de l’activité mais négligence de la gestion du cabinet.
Burn out
Trois composantes (Freudenberger)
Burn out des soignants.
- épuisement émotionnel : anxiété, moins de motivation
- dépersonnalisation des patients : cynisme, agressivité, moins d’empathie
- perte de l’accomplissement personnel : dévalorisation, incapacité, activisme
- recours à l’alcool, au cannabis
Burn out: expressions des troubles
- fatigue, céphalées, troubles digestifs
- épuisement, anxiété, tristesse, baisse de l’estime de soi…
- trouble de l’attention, de la mémoire, de la vigilance
- irritabilité, labilité émotionnelle, difficulté à contrôler les émotions
- baisse « libido professionnelle » : désintérêt, démotivation
- hyperactivité, déni.
suicide, stade ultime du burn-out
- plus élevé que dans la population générale
- X 2,37 chez les médecins/population générale (France 2003)
- observatoire pour le décès des médecins libéraux
- surexposition des femmes médecins
- spécialités les plus concernées : psychiatrie, médecine générale
- anesthésie-réanimation (11% addicts à une drogue)
- âge moyen au moment du suicide = 48 ans
- risque relatif de suicide élevé dans tous les pays
Source internet
Indicateur du risque de suicide
- consommation excessive d’alcool (50% des cas)
- divorce (50% des cas)
- difficultés financières
- contentieux ordinaux, administratifs ou judiciaires (25% des cas)
- maladie physique ( cancer), ou mentale ( troubles bipolaires)
- plainte d’un tiers au conseil de l’Ordre de médecins
- une poursuite de la sécurité sociale
- une suspension de permis de conduire (ivresse)
Source internet
Quantifier le Burn out
Maslach burn out inventory (MBI)
Taux faible, moyen ou élevé des composantes
- épuisement émotionnel
- dépersonnalisation
- accomplissement personnel
Prévenir
- une gestion soigneuse de l’interface travail-famille
- avoir d’autres passions que la médecine
- savoir dire non aux patients, aux confrères, aux structures
qui demandent toujours plus
- le médecin n’est pas un patient comme les autres
= structures spécifiques dédiées pour assurer sa prise en charge
Comment réagir
- Etre attentif à son état de santé et à celui des confrères
- En parler
- Consulter un professionnel de santé.
- Espace d’aide psychologique dédié au médecin (France)
- Participer à des groupes de paroles (professionnels de santé)
- Groupe de gestion de stress
- Garder un suivi médical/ lieu de soins
-Trouver un équilibre entre vie professionnelle et privée
- Envisager un possible arrêt de travail /assurance
- Lutter contre la violence des malades/ tolérance zéro de l’Ordre
Comment réagir
Catalogne
- code de déontologie = le médecin qui sait qu’un confrère est malade doit lui
demander de se soigner,
- dénoncer le médecin malade à l’Ordre des médecins.
- structure d’aide au médecin.
- structures pour les médecins addicts
taux de suicides n’est pas supérieur à celui de la population générale.
Canada
prise en charge confraternelle en ville du médecin atteint de burn-out.
USA
structures de prise en charge dans chaque état
Royaume Uni
inscription à l’Ordre, le médecin doit nécessairement désigner un médecin traitant
France
prise en charge limitée / enquête de l’ordre
Source internet
Aides disponibles (France)
Association d’aide professionnelle aux médecins libéraux (AAPML)
écoute assurée par des psychologues et médecins spécialistes,
appel est anonyme
disponible 24H sur 24, 7 jours sur 7.
Association pour les soins aux soignants (APSS)
- initiative de l’Ordre des médecins et organismes d’assurance sociale
- base de données de pathologies spécifiques des soignants
- définir une politique commune pour répondre aux besoins spécifiques
(prévention, traitements, suivi des professionnels concernés,
constituer des structures d’accueil et de soins pour les soignants,
former des médecins pour prendre en charge des soignants).
…
Aides de la CARMF
aides à la reprise
si arrêt prolongé, maintien des indemnités journalières durant 3 à 6 mois
déclaré invalide s’il n’est plus en mesure d’exercer sa profession
A 60 ans, si inapte, bénéficie d’une retraite anticipée avec maintien de ses droits.
En cas de suicide, l’indemnité de décès est augmentée
répercussions du stress
2 – sur l’entreprise
- altération de la communication entre les travailleurs
- dialogue difficile avec la hiérarchie
- conflits et agressions psychologiques en hausse
- conflits avec l’entreprise (conflits sociaux, grèves)
accidents de travail
baisse du rendement et de la productivité
équilibre de l’entreprise en danger
évaluation du stress
1 - chez le sujet
- examen médical si maladie avérée
- examen psychologique (caractère et affects)
- examen psychosocial (événements de vie)
- examen qualité de vie
- bilan facteurs de prédiction +++
- rôle du médecin et psychologue du travail +++
- usage de questionnaires
- examens biologiques (cortisol ,dhea, cathécolamines,…)
- examens neurophysiologiques (potentiels cognitifs)
évaluation du stress
2 - à l’entreprise
a - évaluation quantitative
- démarche lourde et passation laborieuse
- questionnaires à adapter et à valider
- obstacles à la passation (langue et niveau scolaire)
- rôle du psychologue de l’entreprise
b - évaluation qualitative
- maladies, congés de maladie, absentéisme
- conduite à risque, accidents de travail
- conduites addictives, comportements pervers
- rôle du médecin du travail
c - émergence de conflits - insatisfaction
- conflits entre travailleurs et avec la hiérarchie
- conflits sociaux (revendications et grèves)
- désinvestissement du travail
- baisse de la motivation/baisse du rendement
- rôle de la DRH
sources de stress
répercussions
exigences organisationnelles
- charge tâche
- cadences/délais
- contrôle/initiative
exigences professionnelles
- promotion/récompense
- reconnaissance
- soutien/support
exigences relationnelles
- relations harmonieuses
- communication sereine
- respect des différences
exigences individuelles
- problèmes individuelles
- problèmes sociaux
sujet
insatisfaction
- malaise/anxiété
- morosité/dépression
- troubles de l’adaptation
baisse de la motivation
- fatigue/épuisement
- désintérêt
- baisse de l’apprentissage
Maladies
- psychiques
- somatiques
- conduites perverses
- addictions
entreprise
absentéisme
baisse de la qualité
conflits relationnels
baisse du rendement
conflits sociaux/grèves
accidents
quelles actions ?
1 - dirigée vers le sujet
- traitement et soins si présence de maladie
- action de prévention
et de promotion de la santé - sujets à risque
- prise en charge individuelle
- technique de gestion du stress
- accompagnement psychothérapique
- rôle du psychologue et du médecin du travail
quelles actions ?
2 - action dirigée vers l’entreprise
a - faire un diagnostic – audit
souffrance
dysfonctionnement
- crise interpersonnelle (problème relationnel, hiérarchie)
- crise professionnelle (charge/pression exercice tâche,…)
- crise organisationnelle (mérite/récompense, justice,…)
rechercher
insatisfaction
baisse de la motivation
2 - action dirigée vers l’entreprise
b - comment agir ?
- système en souffrance = système en panne
- nécessité d’un changement - intervention extérieure
- nécessité de restaurer la satisfaction personnelle et la motivation
ATTENTION
inertie institutionnelle et résistance au changement
absence de plasticité de l’institution
intervention extérieure nécessaire - médiation
= corps étranger
- utiliser les ressources humaines disponibles dans l’entreprise
- aménagement d’un « espace temps » pour initier ou rétablir le dialogue
- intervention extérieur souhaitable mais brève (information, formation…)
- groupe relais (volontaires, personnes de référence,…)
BUT
- rétablir le dialogue et la communication
- amortir les conflits/assouplir le fonctionnement
- réduire la violence
- promouvoir le bien-être et la santé du travailleur
SANTE DU SUJET = SANTE A L’ENTREPRISE = SANTE DE L’ENTREPRISE
conclusion
Homme = moyen et finalité
c’est pourquoi il faut en prendre soin
« Prendre soin de l’homme » ?
nécessité pour l’entreprise d’avoir un rôle social
et d’investir dans le « développement humain »
Entreprise citoyenne
est-ce le souhait de l’entreprise ?
est-ce possible ?
« seuls les changements des mentalités peuvent étendre
les frontières du possible » winston churchill
[email protected]
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