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Université de Genève, 23 octobre 2004
Le grand cercle:
des particules au cosmos
(et vice versa)
G. Veneziano
CERN/PH-TH & Collège de France
Comment une ligne droite…
..peut-elle devenir un cercle?
10-32
Physique des
particules, des
accélérateurs:
Voyage vers
l’infiniment petit
Astronomie,
Astrophysique,
Cosmologie:
Voyage vers
l’infiniment grand
Petites échelles
Grandes échelles
10-13 cm
(noyau d’atome)
1cm
Une ligne droite
1028
1013cm
(dist. terre-soleil)
en mathématiques, c’est simple:
par projection stéréographique
(de S1 à R1 avec identification des infinis)
Point à l’infini
d
c
D
b
C
A,a
B
…et en physique?
L’Univers, depuis 13,5 milliards d’années, est en
phase d’expansion et de refroidissement.
La vitesse de la lumière, c, est finie.
Plus on regarde loin, plus on regarde vers le passé,
et donc vers un Univers plus chaud; or, température
élevée signifie haute énergie (E = kBT).
Les interactions entre particules à haute énergie
dépendent de la physique de courte distance à
cause du principe d’incertitude de la mécanique
quantique:
DU COSMOS AUX PARTICULES
Grandes distances en cosmologie
Passé lointain
Univers chaud
hautes énergies
Petites distances en physique des particules
DES PARTICULES AU COSMOS
Grandes distances en cosmologie
Passé lointain
Hautes énergies
hautes témperatures
Petites distances en physique des particules
Donc, en physique, c’est la mêmes chose.. à une
importante différence près: b et b’ (B et B’)
sont aussi liés.
(S1 => S1/Z2)
d
c
b
b’
10-32
C
10-13 cm
B’
(noyau d’atome)
D
A,a
1cm
B
1028
1013cm
(dist. terre-soleil)
Q-Gravité?
Big Bang?
Planck
??
Cordes
GUT
LHC TeV
LEP
100GeV
mn ,t
INFL
p
CMB
Physique des particules
BGN
TEF
BM
DM
SPS GeV
ISR
MeV
keV eV
énergie
d
GW
DE
QGP
3K
DEC
BBN
température
Astro-cosmo-physique
z
Les connections sont nombreuses
Physique des particules
Physique atomique
Physique nucléaire
Interactions fortes
Interactions
électrofaibles
Higgs, SUSY?
..Le désert??
GUTs
QCD+ ??
Physique de Planck/cordes
Astrophysique/cosmologie
Recombination e,p (A)
BBN
QGP
Transition de phase
électrofaible
Baryogenèse, leptogenèse,
Matière sombre, CMB
UHECR
Fond stochastique d’OG
Origine de l’énergie sombre
Trous noirs et MQ
Singularités en GR
Quelques exemples
La matière sombre
Des candidats « naturels » pour la matière sombre
nous sont « offerts » par la physique des
particules, car ils jouent déjà un rôle important
dans cette dernière. Deux exemples:
L’axion (lié à la résolution du problème CP),
La LSP (liée à la supersymetrie).
Les fluctuations du CMB et la
structure à grandes échelles
La théorie la plus prometteuse de ces phénomènes,
celle de l’inflation,
fait appel à la théorie quantique des champs.
En effet, la structure de l’Univers aux grandes
échelles serait due à des fluctuations quantiques
microscopiques amplifiées et étirées
par l’expansion de l’Univers.
Le mystère de UHECR
Un processus bien connu en physique des particules :
donne une limite supérieure à l’énergie d’un proton qui nous
parvient du fond du cosmos.
Or, on observe que cette limite (dite de GKZ)
n’est pas respectée.
La vie moyenne du proton
Elle serait determinée par la physique des particules
aux échelles de l’unification
des 3 forces non gravitationnelles (GUTs).
La théorie des cordes et la
gravité quantique
La théorie classique de la gravitation, la relativité générale,
prédit des singularités (centre d’un trou noir, big bang).
Près de ces singularités, on ne peut pas négliger la mécanique
quantique: mais comment en tenir compte?
La théorie quantique des champs est inapplicable à la
gravitation d’Einstein.
En revanche, la théorie des cordes contient automatiquement
sa version quantique de la relativité générale.
Les théoriciens ont commencé dernièrement à appliquer cette
théorie aux problèmes des trous noirs, de la singularité du
Big Bang, et de l’énergie sombre de l’Univers.
Et que devient le grand cercle?
Collisions @ E>MP
Physique des cordes?
Limite QFT
GW
DE
GUT
mn ,t
TeV
100GeV
Limite GR
INFL
p
TEF
BM
GeV
énergie
d
BGN
CMB
DM
MeV
Univers avant
le Big bang
QGP
keV eV
Physique des particules
3K
DEC
BBN
température
Astro-cosmo-physique
z
Un petit caveat: énergie ≠ entropie!
Physique des particules
Il est relativement facile
d’accélérer des particules et
de concentrer beaucoup
d’énergie dans un petit
nombre de degrés de liberté
(disons une ou deux
particules).
Il est beaucoup plus
difficile de distribuer cette
énergie entre un grand
nombre de degrés de liberté,
c.-à-d. de la thermaliser.
Astrophysique/cosmologie
En astrophysique, l’énergie est
partagée entre un grand
nombre de degrés de liberté
(p.ex. à l’intérieur d’une grande
étoile).
En cosmologie, l’énergie est
partagée par tout l’Univers (ou
par une partie qui contient
notre Univers) et on s’intéresse
à T plutôt qu’à E.
Deux exemples
Physique des particules
Pour créer le QGP dans les
collisions d’ions lourds, on a
besoin de centaines de GeV.
Les processus avec violation du
nombre baryonique sont
supprimés de façon
exponentielle, même aux
énergies du LHC (10 TeV)
Astrophysique/cosmologie
La transition hadrons-QGP devrait
avoir lieu à T=Tdéconf. ~ 150 MeV
Au-delà de la transition
électrofaible (T ~ 100 GeV), de
fortes violations du nombre
baryonique sont induites par les
« sphalérons »
En effet, c’est une bonne chose…
• Physique des particules et astrophysique/cosmologie
adressent les mêmes questions fondamentales sur les lois
ultimes de la Nature.
• Mais elles ne sont pas un duplicata l’une de l’ autre.
• La première est concernée par un intervalle assez limité
d’énergie, concentré dans un très petit nombre de degrés de
liberté, et dans un environnement que nous pouvons contrôler
et dupliquer.
• La deuxième couvre, en principe, un intervalle beaucoup plus
vaste d’énergie, mais elle est concernée par des systèmes
très étendus, avec un nombre énorme de degrés de liberté, et
dans un environnement que nous ne pouvons ni contrôler ni
dupliquer.
•
Par conséquent:
Physique des particules et astrophysique/cosmologie se
complètent, à la fois au niveau expérimental, et à celui de la
théorie (p.ex. la gravitation est beaucoup plus importante en AP/C
qu’en PP).
• Aujourd’hui, nous ne pouvons pas nous permettre le luxe d’ignorer
des données quelle que soit la nature des expériences qui les ont
produites (voir les oscillations des neutrinos).
• Je suis assez convaincu que la prochaine révolution en physique
fondamentale viendra d’un effort conjoint de ces deux
communautés.
Pour conclure:
J’espère que le grand cercle
deviendra une ellipse de plus en plus etroite
Physique des
particules
Astrophysique,
cosmologie
Physique des
particules
Astrophysique,
cosmologie
Physique des
particules
Astrophysique,
cosmologie
Physique des
particules
Astrophysique,
cosmologie
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