Croisière interplanétaire • La Terre et la Lune • Les planètes telluriques • Les planètes joviennes… • … et leurs satellites • Les petits corps La Terre et la Lune Un couple inédit RLune = 0.27 RTerre MLune = 1/81 MTerre Cas unique dans le système solaire RTitan = 0.043 RSaturne MTitan = 1/4400 MSaturne RTriton = 0.056 RNeptune MTriton = 1/4700 MNeptune Le couple Terre – Lune vu par Galileo La Terre et la Lune - 2 Les marées Attraction gravifique de la Lune FA > FC > FB → renflements côtés vers la Lune et opposé (idem pour Soleil avec une force 46% moindre) • marées océaniques (jusque 15 m) et marées terrestres (30 cm) B C A Lune Terre attraction gravifique force centrifuge La Terre et la Lune - 3 Effets des marées sur le système Terre – Lune (1) La rotation de la Terre entraîne les renflements de marée L’attraction de la Lune sur ces renflements freine la rotation de la Terre Inversement, le mouvement orbital de la Lune est accéléré A C B Lune Terre rotation de la terre La Terre et la Lune - 4 Effets des marées sur le système Terre – Lune (2) Marées lunaires causées par l’attraction de la Terre (plus fortes) → ralentissement de la rotation lunaire, jusqu’à synchronisation avec le mouvement orbital → toujours la même face vers la Terre La face visible et la face cachée de la lune La Terre et la Lune - 5 Effets des marées sur le système Terre – Lune (3) Actuellement : • le jour s’allonge de 1 minute tous les 4 millions d’années • la Lune s’éloigne de la Terre de 3.7 cm par an Il y a 400 millions d’années, le jour durait 20 h Quand la rotation de la Terre sera synchrone (dans quelques dizaines de milliards d’années) elle tournera sur elle-même en 47 jours actuels La Terre et la Lune - 6 Particularités du système Terre – Lune La Terre est la seule planète tellurique à posséder un véritable satellite De tous les satellites du système solaire, la lune se distingue : • par son orbite qui ne coïncide pas avec le plan équatorial de la planète • par sa grande taille relativement à sa planète De plus, la Lune était beaucoup plus proche de la Terre dans le passé → suggère un scénario de formation différent des autres satellites Neptune Terre Triton Lune La Terre et la Lune - 7 Scénario de formation du système Terre – Lune 100 millions d’années après sa formation, la proto-terre serait entrée en collision avec une autre proto-planète, de la taille de Mars → anneau de débris autour de la proto-terre → les débris s’agglutinent → formation d’une grosse lune proche de la planète Puis, progressivement, les deux astres s’éloignent La Terre et la Lune - 8 Structure interne de la Terre (1) Densité moyenne ≈ 5.5 (5500 kg/m3) – Densité croûte terrestre ≈ 3 → ne peut être constituée des mêmes roches dans tout son volume Tremblements de terre → ondes sismiques Propagation : dépend du milieu traversé → permettent de modéliser l’intérieur de la Terre La Terre et la Lune - 9 Structure interne de la Terre (2) Croûte continentale (granite) – océanique (basalte) Manteau (olivine = silicate lourd) • rigide dans la partie supérieure • visqueux en dessous Noyau métallique (fer, nickel,…) • externe (liquide, T ≈ 3800 – 4200 K) • interne (solide, T ≈ 4200 – 4300 K) La Terre et la Lune – 10 Tectonique Convection dans le manteau → déplacements de la croûte → dérive des continents → volcanisme La Terre et la Lune - 11 La datation des roches Temps écoulé depuis la solidification d’une roche : mesuré par horloges radioactives Demi-vie : T½ = temps pour que la moitié des noyaux se désintègrent La proportion de noyaux enfants / parents augmente avec le temps Parent Enfant T½ (109 ans) 40K 40Ar 1.3 238U 206Pb 4.5 232Th 208Pb 14.0 87Sr 48.8 87Rb La Terre et la Lune - 12 L’âge de la Terre Âge des plus vieilles • roches terrestres : 4.0 milliards d’années • roches lunaires : 4.4 • météorites : On pense que tout le système solaire s’est formé en même temps → âge de la terre = âge des météorites Roches terrestres : paraissent plus jeunes car ont dû passer par des stades de fusion dans les premières centaines de millions d’années 4.6 La Terre et la Lune - 13 Le magnétisme terrestre Pôle Nord Magnétique (PNM) à 20° du Pôle Nord Géographique Se déplace continuellement, en moyenne 40 m par jour Étude des roches de différents âges → déplacement du PNM au cours des temps géologiques (inversions de polarité) Cause du magnétisme : Rotation du noyau métallique externe (partiellement ionisé) plus rapide que la croûte → « effet dynamo » La Terre et la Lune - 14 La magnétosphère Le champ magnétique terrestre s’étend dans l’espace « Bouclier » qui dévie les particules chargées du vent solaire → essentiel à la vie sur Terre vent solaire Capture de particules chargées → ceintures de Van Hallen Trop-plein de particules → pénètrent dans l’atmosphère près des pôles magnétiques → aurores polaires La Terre et la Lune - 15 Les aurores polaires (1) Collision des particules chargées avec atomes de la haute atmosphère → excitation des atomes L’e– excité retombe vers le niveau fondamental en émettant un photon E e– hν La Terre et la Lune - 16 Les aurores polaires (2) Couleur verte : oxygène atomique (577.7 nm) (altitude ~100 km) Couleur rouge-violet : molécules d’azote N2 La Terre et la Lune - 17 L’atmosphère de la Terre (1) 75 % de sa masse dans une couche de 10 km Composition : N2 78 % O2 21 % Ar 0.9 % CO2 0.04 % H2O 0–4% La Terre et la Lune - 18 L’atmosphère de la Terre (2) Comparée à celles de Vénus (96% de CO2) et de Mars (95% de CO2) l’atmosphère de la Terre a une composition très particulière Cette particularité est liée à la présence : • des océans (dissolvent le CO2) • de la vie : la photosynthèse des plantes convertit le CO2 en O2 → lien étroit entre vie et composition de l’atmosphère La Terre et la Lune - 19 L’orbite de la Terre Période sidérale : 365.26 jours Angle équateur – orbite : 23.5° Rayon moyen orbite : 149.6 ×106 km = 1 unité astronomique (UA) Excentricité orbitale : e = 0.0167 Excentricité : f e a b2 e 1 2 a b a f La Terre et la Lune - 20 L’orbite de la Lune Rayon moyen orbite : 384 000 km Angle équateur – orbite : 2.6° Période sidérale : 27.3 jours Angle orbite – écliptique : 5.1° Période synodique : 29.5 jours (٪ soleil → phases → mois) Excentricité orbitale : e = 0.0549 Orbite elliptique + angle équateur – orbite → oscillation apparente (libration) → 59% de la surface est visible La Terre et la Lune - 21 Caractéristiques de la Lune • Pas d’atmosphère → pas d’érosion • Impacts météoritiques → cratères • « Mers » et « hautes terres » • Complètement refroidie → plus d’activité tectonique • Albédo moyen : 7 % Les planètes telluriques Planète M R g D e Tan Tjour Mercure 0.056 0.38 0.38 0.39 0.21 88j 59j Vénus 0.82 0.95 0.90 0.72 0.007 225j –243j Terre 1.00 1.00 1.00 1.00 0.017 365j 23h56 Mars 0.11 0.53 0.38 1.52 0.093 687j 23h37 M = masse R = rayon g = accélération de la pesanteur (surface) D = distance moyenne au Soleil (tous par rapport à la Terre) e = excentricité de l’orbite Tan = période de révolution Tjour = période de rotation (jour sidéral) Les planètes telluriques - 2 Mercure Pas d’atmosphère (sauf H et He capturés du vent solaire, P ~ 10–12 bar) Excentricité orbite : e = 0.206 Rotation : 59 j = 2/3 de l’année → résonance gravitationnelle 1 tour ½ sur elle-même entre 2 passages au périhélie → toujours un renflement de marée tourné vers le soleil au périhélie → faces alternativement chaude et froide Mercure photographié par Mariner 10 Les planètes telluriques - 3 Vénus (1) Atmosphère épaisse, P ~ 90 bar, densité ρ ~ 0.1, Tsurface ~ 480°C CO2 (96%) – N2 (3.5%) H2O – SO2 – H2SO4 (traces) Effet de serre augmente T de 500 K SO2 → volcans en activité Rotation rétrograde → collision avec autre planète ? (mais, alors, pourquoi e ≈ 0 ?) → résonance avec la Terre (5 tours de Vénus entre chaque alignement) Vénus en lumière visible (Galileo) Les planètes telluriques - 4 Vénus (2) Atmosphère opaque → reconstitution du relief de surface par des mesures radar à partir de sondes en orbite autour de Vénus (Magellan, 1990) Reconstitution de la surface de Vénus par mesures radar (Magellan) Les planètes telluriques - 5 Mars Atmosphère ténue, P ~ 0.008 bar, Tsurface ~ –140 (nuit) à +20°C (jour) CO2 (95%) – N2 (3%) – Ar (2%) H2O – O2 (traces) g trop faible pour retenir efficacement l’atmosphère Axe polaire incliné de 25° → saisons Calottes polaires : H2O + CO2 Météo : tempêtes de sable Mars vu depuis la Terre (HST) Les planètes telluriques - 6 Les martiens 1877 : Schiaparelli aperçoit des traces rectilignes sur Mars 1894 : Lowell construit un observatoire et observe les mêmes traces Canaux construits par les Martiens pour irriguer les terres arides avec l’eau des calottes glaciaires ! 1970 : sondes Mariner → les canaux n’existent pas Les « canaux » de Mars et une photo récente Les planètes telluriques - 7 Autres fantasmes martiens 1976 (Viking 1) : structure ressemblant à une tête humaine 2001 (Mars Global Surveyor) : qu’est-elle devenue ?… Le « visage » sur Mars… … à meilleure résolution Les planètes telluriques - 8 Paysages de Mars Depuis 2002, les robots (rovers) « Spirit » et « Opportunity » se promènent sur Mars → moisson de photos Mars = désert aride, agité de temps en temps par tempêtes de sable Paysage martien Mars ou le Sud marocain ? Les planètes telluriques - 9 De l’eau sur Mars ? Pas d’eau liquide à la surface dans les conditions actuelles Nombreuses rigoles d’écoulement : d ~ qq m, l ~ qq 10 m, L ~ qq km (bcp trop fines pour canaux de Schiaparelli) + Restes de réseaux hydrographiques → de l’eau a dû couler sur Mars dans le passé, quand son atmosphère était plus dense Rigoles d’écoulement observées par MGS Les planètes telluriques - 10 La vie sur Mars (1) 1976 : 2 sondes Viking se posent sur Mars à des latitudes moyennes (température de –170 à +qq °C) Échantillons de sol → 4 expériences pour détecter des traces de vie • pas de molécules organiques (< 1/109) • recherche de modifications chimiques dues à activité vivante (échantillons de sol placés dans des milieux nutritifs) : légers changements observés mais pas dus à des formes de vie selon les spécialistes Mission Viking Les planètes telluriques - 11 La vie sur Mars (2) 1996 : analyse d’un météorite trouvé dans l’Antarctique en 1984 • fragment de la croûte de Mars éjecté par un gros impact météoritique il y a ~15 millions d’années tombé sur terre il y a ~15000 ans • certains scientifiques prétendent que des structures microscopiques dans le météorite seraient des vestiges d’une forme de vie primitive • elle aurait pu se développer il y a 3.5 milliards d’années, sous une atmosphère plus dense et en présence d’eau → vie sur Mars : sujet controversé Le météorite ALH84001 Les planètes telluriques - 12 Les satellites de Mars Phobos et Deimos (fils d’Arès) : 2 astéroïdes capturés (27 et 13 km) TPhobos < Trot(Mars) → effets de marée inverses au système Terre – Lune → Rorbite diminue → Phobos s’écrasera sur Mars (dans ~108 ans) Phobos (MGS) Deimos (Viking) Les planètes joviennes Planète M R g D e Tan Tjour Jupiter 318 11.2 2.5 5.2 0.048 11.9a 9h55 Saturne 95 9.3 1.1 9.5 0.056 29.5a 10h39 Uranus 15 4.0 0.9 19.2 0.046 84.0a 17h Neptune 17 3.9 1.1 30.1 0.010 164.8a 16h M = masse R = rayon g = accélération de la pesanteur (surface) D = distance moyenne au Soleil (tous par rapport à la Terre) e = excentricité de l’orbite Tan = période de révolution Tjour = période de rotation interne Les planètes joviennes - 2 Caractéristiques générales • Constituées d’un fluide dont la densité croît vers l’intérieur (transition graduelle gaz → liquide) • Probablement petit noyau de roches et métaux • Rotation différentielle de l’atmosphère (véquateur > vpôle) • Champ magnétique intense → permet de mesurer la rotation interne Les planètes joviennes - 3 Jupiter Couches supérieures : H2 (78%) + He (20%) + CH4 + nuages de NH3, NH4SH, H2O Couleur des nuages : particules solides (soufre, dérivés de méthane) Grande tache rouge : immense tempête (2 × Terre) découverte par Robert Hooke (1664) = zone de haute pression Jupiter émet plus d’énergie qu’elle n’en reçoit du Soleil (contraction gravifique) Jupiter (Cassini) Les planètes joviennes - 4 Plongée au cœur de Jupiter Augmentation continuelle de la pression et de la température (1) H2 et He gazeux + nuages (2) transition graduelle vers H2 liquide + He (~0.75 RJ) (3) dissociation de H2 puis ionisation de H → hydrogène métallique → champ magnétique intense (17000 × champ terrestre) (4) noyau de H2O, NH4, roches, métaux (1% en masse) Région de la Grande Tache Rouge … et leurs satellites - 5 Les satellites de Jupiter 16 satellites dont 12 astéroïdes capturés 4 plus gros : découverts par Galilée en 1610 Satellite M(ML) R(RL) T(j) g(ms-2) Io 1.2 1.05 1.8 1.8 Europe 0.7 0.9 3.6 1.4 Ganymède 2.0 1.5 7.2 1.5 Callisto 1.5 1.4 16.7 1.2 Tous en rotation synchrone (effets de marée) T° ~ –150 °C Les 4 satellites galiléens … et leurs satellites - 6 Io (1) D = 420000 km de Jupiter Volcanisme le plus actif du système solaire Éruptions de S et SO2 et non H2O et CO2 comme sur Terre (probablement épuisés) Volcanisme causé par effets de marée (perturbation des autres satellites → oscillations autour de la position d’équilibre → frictions → chaleur) Io (Galileo) … et leurs satellites - 7 Io (2) Surface constamment renouvelée par dépôts volcaniques Gaz éjecté à v > 1 km/s, une partie s’échappe et forme un anneau autour de Jupiter Éruption volcanique sur Io Io en avril et septembre 1997 … et leurs satellites - 8 Europe (1) D = 670000 km de Jupiter Surface très lisse (relief < 1 km) formée de glaces (surtout H2O, avec NH3, CO2) Modèle : • Noyau métallique • Manteau de roches • Océan d’eau ou boue (vie ?) • Croûte de glace (épaisseur ~100 km) Europe (Galileo) … et leurs satellites - 9 Europe (2) Peu de cratères → la surface se régénère rapidement → croûte ni trop épaisse, ni trop rigide Couverte de fissures de 10 à 80 km de large, jusque 1000 km de long Impact sur Europe Surface d’Europe … et leurs satellites - 10 Ganymède (1) D = 1070000 km de Jupiter Le plus gros satellite du système solaire Densité : ρ ~ 0.5 ρLune → ± 50% de glaces → prototype des objets ganymédiens (comme tous les satellites des planètes géantes sauf Io et Europe) Ganymède (Galileo) … et leurs satellites - 11 Ganymède (2) Surface couverte en partie de sillons de quelques centaines de mètres de profondeur Explication admise : Ganymède toujours en train de se refroidir → changement de phase : eau → glace → augmentation de volume → fissures qui se comblent par de la nouvelle glace Surface de Ganymède … et leurs satellites - 12 Callisto D = 1840000 km de Jupiter « Petit frère » de Ganymède Pas de grandes failles → croûte plus épaisse Cratères → version « glacée » de notre Lune Callisto (Galileo) Les planètes joviennes - 13 Saturne Composition chimique semblable à Jupiter (1) densité ρ < 1 (2) rotation rapide → aplatissement ~10 % Émission d’énergie plus efficace que Jupiter : température plus basse → gouttelettes d’hélium qui tombent en pluie vers le noyau → énergie de changement de phase + gravifique Saturne (Voyager 2) Les planètes joviennes - 14 Les saisons de Saturne Contrairement à Jupiter, l’équateur de Saturne est nettement incliné par rapport à l’orbite (27°) → saisons → anneaux vus sous différents angles au fil des années → aperçus par Galilée mais plus par Huygens, qui trouva l’explication correcte Saturne (HST) Les planètes joviennes - 15 Les anneaux de Saturne Anneaux présents autour de toutes les planètes joviennes, mais de loin les plus massifs et brillants autour de Saturne Constitués de blocs de roches et glaces de tailles variées (d’un grain de poussière à quelques mètres) Épaisseur estimée ~ 10 m Distance de 70000 à 140000 km du centre de Saturne Albédo élevé (~ 0.6) Masse totale ~ 1020 kg Anneaux de Saturne (Cassini) Les planètes joviennes - 16 La limite de Roche (1) dmin pour un satellite dont la cohésion est assurée par sa propre gravité Force de marée : (sur un élément de masse) 1 1 F FC FA GM P 2 2 d ( d R ) 2GM P R R d F d3 GM S Force gravifique (cohésion) : FG R2 F FG 1 d min 2 P RP S A C MP 3 R d RP Les planètes joviennes - 17 La limite de Roche (2) Ce calcul simplifié néglige : – la rotation du satellite – sa déformation par effet de marée Ces 2 facteurs diminuent la cohésion Un calcul plus élaboré donne : 1 d min P 3 2.45 RP S Anneaux de Saturne à contre-jour (Cassini) Les planètes joviennes - 18 Les anneaux planétaires Sous la limite de Roche, pas de satellites massifs → anneaux constitués de poussières ou rochers de petite taille Anneaux = structures stables ou transitoires ? Les opinions divergent... Les anneaux de Jupiter, Uranus et Neptune sont : – beaucoup moins massifs (J, U, N) – moins réfléchissants (U, N) : glace de CH4 s’ajoutant à H2O → albédo de 0.05 au lieu de 0.60 Anneau de Jupiter (Galileo) … et leurs satellites - 19 Titan (1) Satellite M(ML) R(RL) T(j) g(ms-2) Titan 1.8 16 1.4 1.48 Principal satellite de Saturne Atmosphère dense → intérêt des scientifiques Visité par la mission – Huygens en 2005 Cassini Sonde en orbite + « atterrisseur » Mer de méthane sur Titan (Cassini) … et leurs satellites - 20 Titan (2) Psurf ~ 1.5 bar, T ~ –170°C N2 (98%) + CH4 (2%) + composés organiques Sol couvert de précipités organiques, cailloux de glace d’eau Meilleur candidat pour la vie dans notre système solaire ? Mais température… Réseau hydrographique Sol de Titan et côte (Huygens) sur Titan (Huygens) … et leurs satellites - 21 Autres satellites de Saturne Hypérion : Diamètre ~ 250 km Trop petit pour que la forme sphérique s’impose Aspect d’une éponge Densité très faible → creusé de cavernes ? Hypérion (Cassini, fausses couleurs) … et leurs satellites - 22 Autres satellites de Saturne Dioné : Diamètre ~ 1100 km … et beaucoup d’autres… Dioné, Saturne et anneaux (Cassini) Les planètes joviennes - 23 Uranus Découverte par William Herschel en 1781, d’abord baptisée « George » Atmosphère : H + He + CH4 → couleur bleutée Densité plus élevée que Jupiter et Saturne → moins de H et He, noyau probablement important Équateur à 98° de l’orbite → collision avec une autre planète peu après sa formation ? Anneaux et satellites s’alignent sur le renflement équatorial Uranus (HST, contraste augmenté) Les planètes joviennes - 24 Neptune (1) Existence prédite en 1843 par J.C. Adams sur base des perturbations de l’orbite d’Uranus (personne ne le prit au sérieux) Prédiction indépendante en 1846 par Urbain Le Verrier (déjà réputé → pris au sérieux) Découverte par J.G. Galle à l’endroit prévu → triomphe de la théorie newtonienne de la gravitation Neptune (Voyager 2) Les planètes joviennes - 25 Neptune (2) Un peu plus massive et plus dense qu’Uranus Atmosphère : H + He + CH4 Phénomènes météorologiques plus marqués malgré l’énergie solaire reçue plus faible T° plus basse → viscosité plus faible → mouvements nécessitent moins d’énergie Taches = zones de haute pression Neptune (Voyager 2) … et leurs satellites - 26 Triton Diamètre : 2760 km T° ~ –236°C Orbite rétrograde et inclinée de 20° par rapport à l’équateur de Neptune → cataclysme qui aurait modifié l’orbite de Triton et éjecté un autre satellite de Neptune : Pluton ? Triton (Voyager 2) Les petits corps La loi de Titius – Bode (1) 1741 : le mathématicien Max Wolf découvre que les distances des planètes au soleil obéissent à une loi simple 1766 : Johann Daniel Titius redécouvre et formalise cette loi 1778 : Johann Elert Bode publie cette loi d 0.4 0.3 k (k 0,1,2,4,8,16,32) Titius Bode Les petits corps - 2 La loi de Titius – Bode (2) Précision ~ 3 % + pouvoir prédictif ! (découverte d’Uranus) Mais : il manque une planète Où est cette 5e planète ? → on cherche ! Planète k dcalc dobs Mercure 0 Vénus 1 Terre 2 Mars 4 ? 8 Jupiter 16 Saturne 32 Uranus 64 0.4 0.7 1.0 1.6 2.8 5.2 10.0 19.6 0.39 0.72 1.00 1.52 ? 5.20 9.54 19.2 δd (%) 2.6 2.8 0.0 5.3 ? 0.0 4.8 2.1 Les petits corps - 3 Les astéroïdes (1) 1801 : Giuseppe Piazzi, fondateur de l’observatoire de Palerme, découvre un astre à 2.77 UA du soleil et le baptise Cérès (déesse tutélaire de la Sicile) • à la distance prédite → nouveau triomphe de la loi de Titius – Bode (mais échec pour Neptune) • diamètre ≈ 940 km • M ≈ 1021 kg ≈ 1/6000 MT Par la suite, découverte d’autres corps : Pallas, Junon, Vesta… → plus de 100000 actuellement Cérès (Dawn) Les petits corps - 4 Les astéroïdes (2) Masse totale ~ 1/1000 MT Concentrés dans la ceinture principale, entre 2.2 et 3.3 UA (entre les orbites de Mars – 1.5 UA et Jupiter – 5.2 UA) Astéroïdes Ida et dactyl (Galileo) Orbites presque circulaires Une douzaine de taille > 250 km Le reste de tailles très variées Exemples : Ida (60 km) Itokawa (500 m) Astéroïde Itokawa (Hayabusa) Les petits corps - 5 Les astéroïdes (3) Une minorité ne font pas partie de la ceinture principale Certains ont des orbites assez elliptiques qui les amènent près de la Terre (comme Eros) ou même à croiser son orbite Ils ont été probablement déviés par l’attraction de Jupiter Autre effet de Jupiter : les lacunes de Kirkwood (à 2.50, 2.82, 2.96, 3.27 UA) : orbites de périodes T = 1/3, 2/5, 3/7 et 1/2 de TJupiter → résonances gravitationnelles Astéroïde Eros (NEAR) Les petits corps - 6 Pluton 1915 : sur base des perturbations de l’orbite de Neptune, Percival Lowell calcule qu’une planète de 6.5 MT doit se trouver à 42 UA Recherches dans l’écliptique, sans succès 1930 : Clyde Tombaugh découvre Pluton • orbite elliptique : e = 0.25, a = 39 UA • inclinaison de 17° sur l’écliptique • R ≈ 0.18 RT , M ≈ 0.002 MT 1978 : découverte du satellite Charon • d = 19400 km de Pluton • MCharon ≈ 0.17 MPluton Pluton (New Horizons) Les petits corps - 7 Les objets transneptuniens Depuis 1992 : découverte d’objets de plus en plus nombreux au-delà de l’orbite de Neptune, certains ont des tailles comparables à Pluton → Union Astronomique Internationale, 2006 : nouvelle définition. Une planète est un corps céleste : • en orbite autour du soleil • qui possède une masse suffisante pour que sa gravité l'emporte sur les forces de cohésion du corps solide et le maintienne en équilibre hydrostatique (forme sphérique) • qui a éliminé tout corps se déplaçant sur une orbite proche → Pluton n’est plus considéré comme une planète, mais comme une petite planète (nouvelle classe de corps célestes) Les petits corps - 8 Nuage d’Oort et ceinture de Kuiper Les objets transneptuniens forment un anneau allant de l’orbite de Neptune (30 UA) jusqu’à 50 UA : la ceinture de Kuiper Une multitude de petits objets se trouveraient encore plus loin, dans une coquille sphérique située à ~ 100000 UA (une année-lumière) du soleil Gerard Kuiper Son existence a été postulée en 1932 par Öpik, reprise en 1950 par Oort pour expliquer l’origine des comètes Les comètes à courte période viendraient de la ceinture de Kuiper Ernst Öpik Jan Oort Les petits corps - 9 Les noyaux de comètes Noyau de comète = bloc de roches et glaces (taille : quelques km) Perturbation gravifique → quitte le nuage d’Oort → orbite hyperbolique ou elliptique de haute excentricité (→ périodique ou non) → pénètre dans le système solaire interne Si d < 3 UA → les glaces se vaporisent Le noyau de la comète Tempel 1 (Deep Impact) Les petits corps - 10 Noyaux de comète & Rosetta 2014 : la mission Rosetta atteint la comète 67P/ChuryumovGerasimenko et le module Philea se pose sur le noyau Noyau de la comète P67 (Rosetta) Les petits corps - 10 Les comètes Vaporisation des glaces → « coma » de gaz et poussières Vent solaire et pression de radiation → entraînent les particules → queue (direction opposée au soleil, longueur jusque 0.5 UA) Mouvement orbital de la comète → la queue « traîne » Effet plus marqué sur les poussières, plus lentes → 2 queues Émission lumineuse : fluorescence (gaz) ou diffusion (poussières) Comète Hale-Bopp Les petits corps - 11 La comète de Halley En 1705, Edmund Halley se rend compte que les comètes de 1531, 1607 et 1682 sont la même comète vue lors de passages successifs → prédit son retour en 1759 La plus célèbre des comètes à courte période (76 ans) Dernier passage en date : 1986 Visitée par plusieurs sondes spatiales Edmund Halley Noyau de Halley (Giotto) Les petits corps - 12 Les comètes : fossiles astronomiques, sources de la vie ? • Restées aux confins du système solaire jusqu’à une époque récente → non modifiées par des processus physico-chimiques → composition chimique et isotopique inchangée depuis la formation du système solaire • Contiennent de nombreuses molécules organiques simples → ont-elles un rapport avec l’apparition de la vie sur Terre ? Comète Swan Les petits corps - 13 Les étoiles filantes Bref flash lumineux produit par un petit corps qui se consume en entrant dans l’atmosphère (taille typique ~ 1 cm ; altitude ~ 100 km) Total ~ 10 tonnes / jour Souvent des débris de comètes → plus nombreuses quand la Terre croise l’orbite d’une (ancienne) comète Perséides (11 août) Léonides (11 novembre) … Perséides 2004 (F. Bruenjes) Les petits corps - 14 Les météores (1) Corps de taille plus importante qui se consument (partiellement ou totalement) dans l’atmosphère Vitesse ~ 30 km/s ~ 10000 km/h Débris de comètes ou astéroïdes S’ils atteignent le sol → danger 1911, Egypte : chien tué par météorite de 40 kg 1954, Alabama : femme blessée à la jambe par météorite ayant traversé le toit de sa maison Météore Perséide 2004 (C. Mouri) Les petits corps - 15 Les météores (2) 1972 : un bolide ~ 1000 tonnes passe 60 km au dessus de l’Amérique du Nord et rebondit vers l’espace 1992, État de New York : auto accidentée par météorite de 12 kg Pas d’accident fatal à un humain avéré dans le dernier millénaire Par chance, les plus gros impacts récents ont touché des zones inhabitées Météore Perséide 2004 (C. Mouri) Les petits corps - 16 L’impact de Tunguska (Sibérie) 30 juin 1908 : astéroïde ou noyau de comète (masse ~ 10000 tonnes) explose en Sibérie Onde sismique enregistrée jusqu’à 1000 km Arbres couchés dans un rayon de 30 km Pas de cratère → le météore a explosé plusieurs km avant de toucher le sol (puissance ~ 1000 fois la bombe d’Hiroshima) L’impact de Tunguska Les petits corps - 17 Les impacts majeurs Fréquence des impacts style Tunguska : ~ un tous les quelques siècles Meteor Crater, Arizona : diamètre 1.2 km ; profondeur 200 m, daté de ± 25000 ans Météorite ferreux ~ 109 kg (60 m de diamètre) Plus grand cratère connu : Chixculub, Yucatán : diamètre 200 km, daté de 65 millions d’années = extinction des dinosaures Meteor Crater, Arizona