LES INFECTIONS NOSOCOMIALES OU INFECTIONS ASSOCIEES AUX SOINS (IAS) Dr Patricia VEYRES – PH Hygiène – CHU IDE – Année 2012/2013 Si je dis infection nosocomiale, vous répondez ….. Une «victimisation» même s’il n’y a pas faute Un ou des «coupables» Un impact socio-économique (coût) mais aussi une morbi-mortalité incontestable Des évènements indésirables, des recherches de cause, d’imputabilité, d’évitabilité La mise en place de structures chargées de la prévention, de la déclaration, du recensement Et encore… Un impact politique (un médiateur, plan de lutte avec des indicateurs publiés et des objectifs quantifiés) et un lobbying actif (information, indemnisation mais aussi un patient «acteur»); le «principe de précaution» Un aspect médico-légal particulier (loi Kouchner 2002, associations de défense des victimes et du corps soignant avec des professionnels avocats, des juristes, mais aussi des bénévoles) Un problème international LES INQUIÉTUDES FACE À UNE HOSPITALISATION* Tout public Risque d'infection…………… 73 Erreurs médicales…………….. 67 Découverte autre maladie 62 Isolement …………………………. 49 Anesthésie ……………………… 48 Examens médicaux ……………. 28 Piqûres ………………………….. 14 * Enquête IPSOS janvier 2006 Professionnels 59 55 57 49 75 48 33 PERSONNES AYANT ENTENDU PARLÉ DES IN - - - Les personnes interrogées sont au total 83% à avoir déjà entendu parler des infections nosocomiales Pour les professionnels de santé 48% des français auraient déjà entendu parlé de ce type d'infection. ¾ personnes interrogées considèrent qu’elles sont encore insuffisamment informées. LA PERCEPTION DU RISQUE NOSOCOMIAL Maladies les plus craintes parmi la population âgée de 18 à 79 ans (n=3711) Cancer 86,5% Mal. Neurologiques 46,9% Mal. Cardio-vasculaires 46,6% Mal. Infectieuses chroniques 26,4% 6ème Mal. Mentales 24,8% Maladies nosocomiales 23,5% Mal. Métaboliques 17,2% Mal. Infectieuses saisonnières 12,8% Enquête Nicolle , France, 2006 SOLUTIONS PROPOSÉES POUR MAÎTRISER LE RISQUE NOSOCOMIAL Pour ceux qui pensent que c’est possible : Propreté des locaux Hygiène du soin Stérilisation du matériel Hygiène des mains Augmentation effectif soignant 47,2% 27,7% 26,3% 25,5% 25,0% RAISONS INVOQUEES LIMITANT LA MAÎTRISE DU RISQUE NOSOCOMIAL Hygiène parfaite n’existe pas 55,1% Microbes omniprésents et « adaptés »16,9% Rassemblement de patients 26,3% Situations à risque : Absence de propreté des locaux, hygiène des mains insuffisante, intervention chirurgicale PLACE DES IAS DANS LES ACCIDENTS MEDICAUX Les infections liées aux soins = 3ème cause d’accidents médicaux. Au sein de l’ensemble des événements graves liés aux soins, la proportion des infections liées aux soins est de 22%, dont 7,3% sont des infections du site opératoire*. Environ 40% de ces infections étaient évitables selon les critères de l’enquête. * d’après une enquête nationale sur les événements indésirables graves liés aux soins (EIG) réalisée en 2004 dans 292 unités de 71 établissements de santé (Enquête ENEIS)1. INFECTION NOSOCOMIALE Infection contractée à l’occasion d’une période de soins qui n’était : – – – Ni en incubation à l’entrée Ni présente Secondaire ou pas à un soin Délai – – – Habituel : 48 à 72 heures Plaie opératoire : 30 jours Prothèse et implant : 1 an Une infection non nosocomiale est dite communautaire FACTEURS DE RISQUE LIÉS À L’ÉTAT DU PATIENT : Age : âge avancé / nouveau-nés malnutrition et obésité alcoolisme tabagisme maladie chronique pulmonaire diabète immunodépression (VIH, myélome…) FACTEURS DE RISQUE LIÉS À UN PROCESSUS AIGU traumatisme brûlures FACTEURS DE RISQUE LIÉS À UNE INTERVENTION INVASIVE : intervention chirurgicale intubation endotrachéale ou nasale (associée selon un rapport du NNIS (National Nosocomial Infection Surveillance) à 83% des pneumonies nosocomiales, sur 498 998 patients) cathétérisation veineuse centrale (associée selon un rapport du NNIS à 87% des bactériémies nosocomiales), ou périphérique trachéotomie sonde urinaire (associé selon un rapport du NNIS à 97% des infections urinaires nosocomiales) dialyse tube nasogastrique FACTEURS LIÉS AU TRAITEMENT transfusions traitement récent anti-bactérien traitement immuno-suppresseur (corticostéroïdes) prophylaxie de l’ulcère de stress position du patient nutrition parentérale QUELQUES CHIFFRES Prévalence ou incidence PREMIERS CONSTATS il existe en Europe, et particulièrement en France, un important réseau qui relie les établissements et qui permet de fournir de nombreuses données sur les IN et de suivre leur évolution ; entre 5 à 10% de patients acquièrent une IN au cours de leur hospitalisation ; un patient développant une IN à Staphylococcus aureus résistant à la méticilline (SARM) a un risque 2 fois plus élevé de mourir qu’un patient avec une infection à Staphylococcus aureus sensible à la méticilline (données cependant encore controversées). PREVALENCE « On estime que 5 – 6% des hospitalisations se compliquent d’une IN. Comme il y a 15 millions d’hospitalisations par an, il y aurait environ 750 000 IN/an » déclarait Pr. Bernard Régnier dans ‘Pour la Science’, en avril 2005. DEFINITION DE LA PREVALENCE « Photo » instantanée facile à mettre en œuvre, peu coûteuse sensibilisation du personnel ne définit pas de nouveaux facteurs de risque ne détecte pas les épidémies RESULTATS DES ENP Organisées depuis 1996 4 ENP à ce jour réalisées – la dernière en 2012 Excellente mobilisation des ES Résultats dans les limites basses des autres enquêtes européennes Diminution modérée de la prévalence des patients infectés (-4% depuis 2001) mais diminution importante des patients infectés à SARM (-38% depuis 2001) ENP 2006 : ÉTABLISSEMENTS PARTICIPANTS 2337 établissements (830 en 1996 et 1533 en 2001) centres hospitaliers : 42% (1/3 en 2001) cliniques privées : 41% (1/3 en 2001) RÉPARTITION DES ÉTABLISSEMENTS SSR/SLD 594 283 Clinique MCO H. local 124 CHS/Psy 116 285 192 CH/CHG 460 464 83 72 CHR/CHU 2006 2001 621 435 0 100 200 300 400 500 600 700 ÉTABLISSEMENTS PARTICIPANTS 95% des lits hospitaliers publics et privés en France Établissements privés 16,9 % des lits de l’enquête contre 15% en 2001 et 4% en 1996 LES PATIENTS : GÉNÉRALITÉS 358 467 patients (305 656 en 2001) Âge moyen : 69 ans (61,5 ans en 2001) dont 56% des patients ont plus de 65 ans Ratio H/F : 0,77 9,5% de patients immunodéprimés 66,5% de patients sans pathologie sévère LES PATIENTS : FACTEURS DE RISQUE RECUEILLIS Cathéters :24 % Opération dans les 30 jours précédant l’ENP : 21,3 % Sondage urinaire : 9,4 % PRÉVALENCE DES IN Patients infectés N 17 820 (21 010) % 4,97 (6,9) Dans l’établissement Hors de l’établissement 14 385 3 515 4,01 0,98 Infections 19 296 5,38 Dans l’établissement Hors de l’établissement (23 024) 15 554 3 721 (7,5) 4,34 1,04 PRÉVALENCE SELON L’ES 3,66 s tre Au C CLC D /SL R SS ées m r A lits 0 0 1 O> C lits M 0 10 O< l C M oc a l l a pit Hô y /Ps S CH li ts 0 0 3 G> H li ts /C 0 H 0 C <3 G HU /CH C / H R C CH 9,29 5,95 5,6 3,8 3,07 5,84 1,83 4,96 5,23 6,77 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 PRÉVALENCE SELON LA SPÉCIALITÉ 2,12 Autre 1,43 Psychiatrie SLD 4,39 SSR 7,09 22,4 Réanimation 0,89 Obstérique Chirurgie 5,37 Médecine 5,25 0 5 10 15 20 25 LOCALISATION DES IN Site Urines Pneumopathie ISO Peau Respiratoire haute Bactériémie ORL, stomato. Cathéter Digestif Autres % 30,3 (40) 14,7 (10) 14,2 (10) 10,2 (11) 6,8 (10) 6,4 (4) 3,6 (3) 2,8 (2) 2,9 (3) 7,6 (5) LES GERMES Identification dans 89% des cas E. coli S. aureus 24,7% (IU) 18,9 % dont 52% de SARM (IBP et ISO) P. aeruginosa 11% (IBP) SCN et Entérocoque 6,5% IBP : infection broncho pulmonaire – ISO : infection du site opératoire PATIENTS TRAITÉS PAR ANTIBIOTIQUES SELON LA SPÉCIALITÉ Autre Prévalence globale : 15,52%) 21,28 Psychiatrie 2,54 SLD 4,28 SSR 9,95 Réanimation 49,01 Obstétrique 8,06 Chirurgie 27,51 Médecine 25,67 0 10 20 30 40 50 60 COMPARAISON AVEC LES PAYS EUROPÉENS 8,5 9 8 7,6 7,2 7 6 5 4,97 4,9 France 2006 Italie 2000 4 3 2 1 0 Suisse 2004 Finlande 2005 Grande Bretagne 2006 EXEMPLE DE CHIFFRES EN INCIDENCE - LA REANIMATION Qu’est ce que la surveillance en incidence ? • détection des nouveaux cas d’infection nosocomiale • en continu ou discontinu (6 mois) • met en évidence les cas groupés • définit de nouveaux facteurs de risque • long et « coûteux » LA SURVEILLANCE DES IAS EN REANIMATION : POURQUOI ? Description de l’épidémiologie et des microorganismes Définir les facteurs de risque Améliorer les pratiques Se comparer avec d’autres pays européens A l’échelle du service, – – – – se comparer entre ES connaître ses taux de base des IAS connaître son écologie améliorer se pratiques (EPP) LA SURVEILLANCE DES IAS EN REANIMATION : QUE SURVEILLER? Les patients admis > 48h 4 types d’infections : – – – – PNE IU ILC BAC EXEMPLE 2004/2011 CARACTERISTIQUES DES PATIENTS • • • • • • • • Âge 61 -62,8 ans Sex ratio 1,65 - 1,59 Séjour moy. 11,2 – 11,8 j Décès 16,8 - 18,5% IGS II 38,4 - 41,7 Immunosup. 13,4 -14,2% ATB entrée 48,8 – 55,5% Traumatisme 10,4 - 9,3% • Provenance patient • • • • extérieur SSR-SLD Court séjour Réanimation 57,7 – 52,9 % 3,8 -,3,7 % 39,7 -,38,9 % 3,6 -,3,2 % Nombre de services / année 180 160 132 140 120 141 148 153 2007 2008 162 166 165 2009 2010 2011 118 100 80 60 40 20 0 2004 2005 2006 Nombre de patients / année 30000 25000 20000 15000 10000 5000 0 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 EXPOSITION AU RISQUE Risque % patients exposés 2004 - 2011 Durée exposition (moy. j) Ration exposition % 2011 INTUBATION 59,2 – 66,2 11 59,1 CVC 55,9 – 65,3 12 64,8 SU 81,3 - 87,2 11 81,0 Ratio exposition = nb jours exposition / nb jours hospitalisation TAUX D’INCIDENCE CUMULEE / 100 patients 15 14,5 14 13,5 13 12,5 12 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 TAUX D’INCIDENCE PNEUMOPATHIE 18 16 14 12 10 8 6 4 2 0 2004 2005 2006 2007 incidence / 100 patients exposés 2008 2009 2010 2011 incidence / 1000 j d'exposition TAUX D’INCIDENCE – BACTERIEMIE (liée au séjour) 4,5 4 3,5 3 2,5 2 1,5 1 0,5 0 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 incidence / 100 patients exposés incidence / 1000 j d'exposition TAUX D’INCIDENCE – IU 9 8 7 6 5 4 3 2 1 0 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 incidence / 100 patients exposés incidence / 1000 j d'exposition LES GERMES TOP 5 PSE AER (PNE) ESC COL (URI) SARM STA AUR (BAC) STA EPI (COL) CAN ALB EBLSE AUTRE EXEMPLE : IN DE TYPE BACTÉRIÉMIE La bactériémie est une infection grave dont la mortalité est élevée. 2 601 épisodes ont été analysés sur 2 592 patients. L’origine des bactériémies était soit communautaire (44%), soit nosocomiale (40%)*. * résultats 2004 du CCLIN Sud-Ouest DEFINITIONS DES IAS De l’IN à l’IAS LES IAS : évolution de la définition Infection survenant au cours ou à la suite d’une prise en charge (diagnostique, thérapeutique ou préventive) d’un patient, si elle n’était ni présente ni en incubation au début de la prise en charge. Concerne patients, professionnels et visiteurs…. INFECTIONS ASSOCIÉES AUX SOINS Lorsque que l’état infectieux au début de la prise en charge n’est pas connu précisément, un délai d’au moins 48 heures ou un délai supérieur à la période d’incubation est couramment accepté pour définir une IAS. Toutefois, il est recommandé d’apprécier dans chaque cas la plausibilité de l’association entre la prise en charge et l’infection INFECTIONS ASSOCIÉES AUX SOINS Pour les infections du site opératoire, on considère habituellement comme associées aux soins les infections survenant dans les 30 jours suivant l’intervention, ou, s’il y a mise en place d’un implant ou d’une prothèse, dans l’année qui suit l’intervention. Toutefois, et quel que soit le délai de survenue, il est recommandé d’apprécier dans chaque cas la plausibilité de l’association entre l’intervention et l’infection, notamment en prenant en compte le type de germe en cause. INFECTIONS ASSOCIEES A L’ENVIRONNEMENT DE SOINS (IAE) Présence physique dans la structure Origine environnementale mais aussi à caractère épidémique INFECTIONS ASSOCIEES AUX ACTES DE SOINS (IAA) Soins au sens large incluant nursing et hébergement Par un professionnel de santé ou personne encadrée ou soins auto-dispensés Quelque soit le lieu où le soin est dispensé EXCLUSION DES NOUVELLES DEFINITIONS colonisations asymptomatiques (infections urinaires sans symptôme, infections sur cathéter sans symptôme, etc.), les infections présentes ou en incubation lors du contact avec le système de santé les infections foeto-maternelles. Certaines infections très précoces de réanimation (pneumopathies par inhalation respiratoire au moment du traumatisme par exemple) car non reliées à la qualité des soins. INFECTION URINAIRE (1) • Suppression des colonisations urinaires de la définition • Infection urinaire, plutôt que bactériurie symptomatique Critères cliniques : - Symptômes généraux ou locaux imputés à l’IU en l’absence d’autre cause reconnue (chirurgie urologique endoscopique) Au moins un des signes suivants : fièvre (> 38°C), impériosité mictionnelle, pollakiurie, brûlure mictionnelle ou douleur suspubienne, en l’absence d’autre cause, infectieuse ou non. Spécificités gériatriques : aggravation du statut mental ou de la dépendance, apparition et/ou aggravation d’une incontinence, sans autre cause retrouvée. INFECTION URINAIRE (2) Critères microbiologiques : Sans sondage urinaire : leucocyturie (≥ 104 leucocytes/mL) et uroculture positive (≥ 103 microorganismes/mL) idem CTIN 1999 Avec sondage urinaire en cours ou dans les 7 jours précédents : uroculture positive (≥ 105 bactéries ou levures/mL ) leucocyturie sans valeur en cas de sondage Au plus deux micro-organismes différents INFECTION DU SITE OPÉRATOIRE (1) Infection superficielle (révision CTIN 1999) - Cas 1 : écoulement purulent - Cas 2 : micro-organismes isolé par culture obtenue de façon aseptique, associé à des PNN à l’examen direct - Cas 3 : ouverture par le chirurgien et signes inflammatoires, et micro-organismes isolé par culture (ou culture non faite) - Suppression du cas 4 (diagnostic établi par le chirurgien) INFECTION DU SITE OPÉRATOIRE (2) Infection profonde et de l’organe espace - Regroupement des deux définitions en une seule - Cas 1 : écoulement purulent - Cas 2 : déhiscence spontanée ou ouverture par le chirurgien Et au moins un signe inflammatoire local ou général Et micro-organisme isolé par culture (ou culture non faite) - Cas 3 : abcès ou autre signes d’infection lors d’une réintervention, d’un examen histopathologique ou d’imagerie ou de radiologie interventionelle - Suppression du cas 4 (diagnostic établi par le chirurgien) EN RESUME Peau Tissu sous-cutané Incision superficielle Plan musculaire Viscères, os… Incision plan profond INFECTION PULMONAIRE (1) Chez le patient sous VM (pneumopathie certaine ou probable) 1. Examen bactériologique protégé (LBA ≥ 104, > 5% cellules, brosse ≥ 103, PDP ≥ 103) 2. Examen bactériologique non protégé (sécrétions bronchiques ≥ 106) 3. Méthodes microbiologiques alternatives : - Hémocultures, culture positive du liquide pleural, culture d’un abcès pleural ou pulmonaire - Examen histologique du poumon - Méthodes microbiologiques diagnostiques alternatives modernes et validées (Ag, biologie moléculaire, ..) INFECTION PULMONAIRE (2) Chez un patient hors VM (pneumopathie possible) - Et : 4. Bactériologie des crachats ou examen non quantitatif des sécrétions bronchiques 5. Aucun critère microbiologique Pneumopathie clinique - Absence de radiographie pulmonaire possible Un signe systémique (fièvre ou aggravation de dépendance) Et au moins trois signes cliniques BACTÉRIÉMIE Au moins une hémoculture positive prélevée au pic thermique sauf pour les germes suivants (SCN, Bacillus sp., Micrococcus, Propionibacterium sp., Pseudomonas autre qu ’aeruginosa) Au moins 2 hémocultures positives pour les germes non pathogènes INFECTION LIÉE AU CATHÉTER ILC (1) Bactériémie / fongémie liée au CVC : - dans les 48 heures encadrant le retrait du CVC ou la suspicion diagnostique - Et culture positive au même micro-organisme (site d’insertion, ou culture du CVC ≥ 103 UFC/mL, ou rapport Hémoc. quantitative centrale/périph > 5, ou DDP > 2 h.) ILC locale : - Culture du CVC ≥ 103 UFC/mL - Purulence de l’orifice d’entrée ou tunnellite ILC générale : - Culture du CVC ≥ 103 UFC/mL - Régression des signes infectieux à l’ablation du CVC INFECTION LIÉE AU CATHÉTER (2) Bactériémie sur CVP - Bactériémie / fongémie dans les 48 heures encadrant le retrait du CVP - Et : - culture positive au même micro-organisme (site d’insertion, ou culture du CVP ≥ 103 UFC/mL) - ou présence de pus au site d’insertion du CVP, en l‘absence d’autre cause infectieuse identifiée ILC locale (culture + ou signes locaux) et générale sur CVP Cathéter artériel, de dialyse et CVC de longue durée = CVC Colonisation du cathéter : hors définition, mais peut être utilisé pour la surveillance en réanimation MICROORGANISMES ET INFECTIONS NOSOCOMIALES FLORE BACTÉRIENNE des PATIENTS HOSPITALISÉS Personnel Environnement FLORE ENDOGENE Autres patients FLORE TRANSITOIRE Environnement Antibiothérapie COLONISATION INFECTION Nouvelle hospitalisation PORTAGE PROLONGE MODES DE TRANSMISSION ENDOGENES la plus fréquente +++ EXOGENE – – – – Contact Gouttelettes Aérienne Environnementale Interhumaine TRANSMISSION PAR CONTACT Direct : Indirect Plaie infectée, gale, adénovirus, conjonctivite, etc… TRANSMISSION PAR GOUTTELETTES Projection sur une courte distance Sédimentation rapide Produit par la toux, les éternuements, certaines manœuvres Se dépose sur la muqueuse conjonctivale, buccale, nasale ou respiratoire Grippe, coqueluche, oreillons, rubéole, etc… TRANSMISSION AERIENNE Sécrétions respiratoires < 5µ Suspension dans l’air Diffusion à distance BK, rougeole, varicelle, etc… LES BACTERIES NOTION DE NICHE ÉCOLOGIQUE LA MAJORITÉ DES MICRO-ORGANISMES NE SONT PAS PATHOGÈNES (commensaux ou saprophytes) Eaux douces, mer, résiduaires sols propres et contaminés Végétaux Animaux Homme: les flores Cutanée tube digestif autres muqueuses Réservoir Pathogénicité Infection - Communautaire - Nosocomiale - Professionnelle Exemples Pathogènes Commensales Saprophytes strictes Parasitisme Mutualisme Symbiose Homme (± animal) Malade Homme sain Environnement +++ intrinsèque - à ++ potentielle - à ++ potentielle Contagieuse Spécifique Non contagieuse Transmissible Peu spécifique (exceptions) Opportuniste +++ ± +++ +++ +++ ± M. tuberculosis S. Typhi Gonocoque E. coli S. aureus S. pneumoniae ± ++ ± P. aeruginosa Serratia Legionella RAPPELS de NOTIONS GÉNÉRALES sur la FLORE MICROBIENNE DES MAINS Flore résidente Flore transitoire Composée de flores S. non aureus, Corybacterium spp. Propionibacterium spp. Eliminée difficilement et se reforme vite commensales rhino-pharyngées et digestives du sujet et de la flore hospitalière (dont BMR) S. aureus : 20-25% du personnel soignant (colonisation temporaire) Acquise transitoirement après contact contaminant Plus facilement éliminée que la flore résidente FLORE INTESTINALE NOTIONS QUANTITATIVES : RÉSERVOIRS HUMAINS Flores normales – – – peau : 102 à 106 ufc / cm2 salive : 108 ufc / ml selles : 1012 ufc / g Infections – – sécrétions trachéales : 104 ufc / ml urines : 105 ufc / ml LES BMR : S.aureus méti-R ou SARM (1) France: 40 % des souches de staphylocoques presque toujours nosocomiaux mais de plus en plus de cas communautaires Pays nordiques < 5 % mais tendance à l’élévation Importance dépistage résistance au laboratoire (tests spécifiques) – – Dépistage et réponse rapide en 24h (milieux, PCR) Antibiogramme 24 à 48h. INDICATEUR SARM CHU NICE : Taux de SARM / 1000 j d’hospi. 0,8 0,72 0,63 0,7 0,54 0,6 0,5 0,4 0,3 0,2 0,1 0 2005-2007 2006-2008 2007-2009 AUTRES BMR Entérobactéries productrices de β lactamase (EBLSE) Pseudomonas aeruginosa résistant à la ceftazidime (PARC) Entérocoques résistant à la vancomycine (ERV) Acinetobacter baumannii résistant à l’imipénème (ABRI) Bactéries hautement résistantes (BHR) LES LEVURES, LES MOISISSURES ET LES PARASITES CHAMPIGNONS Candida albicans est une levure normale des muqueuses (bouche, vagin). Dans certaines conditions, particulièrement quand l'hôte connaît une dépression passagère de ses défenses immunitaires ou est atteint de certaines maladies (diabète), cette levure devient pathogène et provoque des candidoses (muguet ou candidose blanche des muqueuses). Candida est ce que l'on appelle un pathogène opportuniste. CANDIDA ALBICANS MOISISSURES : ASPERGILLUS FUMIGATUS • Moisissure normalement présente dans l’environnement (air, végétaux, poussières) et dans certains aliments (poivre, thé) • Pathogène opportuniste • Responsable de pneumopathie, parfois invasive, mortelle dans 50% des cas chez l’immunodéprimé LES PARASITES Sarcoptes scabei gale dans les SSR et SLD Transmission : manuportée +++ Giardia lamblia entérites dans les collectivités d’enfants Cryptosporidium entérites chez les immunodéprimés LES VIRUS LES IN VIRALES probablement très fréquentes. Elles n’ont pas de traitement spécifique, sont le plus souvent bénignes. Virus les plus fréquents : respiratoires (grippe par exemple) et digestifs (entérovirus). Les IN virales sont particulièrement fréquentes en pédiatrie (jusqu’à 23% des IN dans les services de pédiatrie) - rotavirus et VRS, etc… Prévention : mesures d’hygiène de mains, de vaccination, d’isolement permettent d’agir efficacement contre ce type d’IAS MANIFESTATIONS CLINIQUES IVN hépatique : hépatite A (VHA), hépatite B (VHB), hépatite C (VHC) digestif : rotavirus, calicivirus respiratoire : grippe, virus respiratoire syncytial (VRS) cutané : varicelle, rougeole ophtalmologique : adénovirus (kératoconjonctivite).