Interactions Hyménoptères parasitoïdes

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Ann. Soc. entomol. Fr. (n.s.), 2003, 39 (4) : 305-314.
ARTICLE
Interactions Hyménoptères parasitoïdes –
systèmes immunitaires hôtes :
Les mécanismes « actifs » et « passifs » redéfinis
Sébastien J. M. MOREAU
Unité Assemblage et Réplication du VHC,
CNRS UPR 2511, Institut de Biologie de Lille,
1 rue Calmette, BP 447, F-59021 Lille cedex, France.
Résumé – Les Hyménoptères parasitoïdes ont développé de nombreuses stratégies de virulence pour
permettre la survie de leur descendance aux dépens d’une gamme d’insectes-hôtes généralement
restreinte. Cette diversité est telle qu’elle suggère l’existence d’autant de stratégies de virulence originales que de systèmes hôtes-parasitoïdes. Dans le domaine des interactions entre les parasitoïdes et le
développement de leurs hôtes, il est admis que les stratégies parasitaires peuvent être scindées en deux
grandes tendances, selon que le parasite régule ou se conforme à la croissance de l’insecte parasité.
Nous proposons de redéfinir de manière similaire (stratégies de « régulation » ou de « conformité »), les
stratégies parasitaires vis-à-vis du système immunitaire des hôtes, jusqu’à présent qualifiées d’« actives »
ou de « passives ». En effet, de récentes études menées sur certains modes d’évitement de la réaction
d’encapsulement (ectoparasitisme, « mimétisme » moléculaire) nuancent la nature « passive » de ces
mécanismes de virulence et laissent présager d’une ère nouvelle pour la compréhension de leurs bases
moléculaires. La présente revue s’attache donc : 1) à souligner la diversité des moyens employés par les
Hyménoptères parasitoïdes pour se conformer à la réponse immunitaire de leurs hôtes ou pour la réguler ; 2) à examiner les principaux facteurs parasitaires mis en œuvre dans le cadre de ces stratégies ainsi
que leurs cibles physiologiques ; et 3) à évaluer l’intérêt fondamental et appliqué des recherches menées
dans ce champs d’investigation.
Abstract – Relationships between parasitoid Hymenoptera and the immune system of their hosts:
The « active » and « passive » mechanisms redefined. – Hymenopteran parasitoids developed various
strategies for the survival of their offspring at the expense of a generally limited range of insect hosts.
Such a diversity suggests the existence of original strategies of virulence for almost each host-parasitoids
system. In the field of host development-parasitoids interactions, it is often admitted that parasitic strategies split in two categories, depending on the ability of the parasitoid to conform to host physiology or to
regulate it. We propose to define in a similar view parasitoids strategies interacting with hosts immune
system, up to now qualified as « active » or « passive », as strategies of « conformity » or « regulation ».
Indeed, recent studies dedicated to particular mechanisms of hosts immune system avoidance (ectoparasitism, molecular « mimicry ») shade light on their « passive » nature and could open a new area in the
understanding of their molecular basis. The aim of this report is to underline, through a new descriptive
approach, the diversity of ways used by parasitoid Hymenoptera to counteract their hosts immune system.
We will: i) summarize the literature related to parasitoids strategies to conform to hosts immune response
or to regulate it; ii) examine their underlying physiological factors; and iii) present the main research outlook
enable by the studying of such strategies of virulence.
L
’issue de la relation physiologique entre un
Hyménoptère parasitoïde et son hôte, obligatoirement marquée par la mort d’un des deux protagonistes,
dépend de leurs capacités respectives à mettre en œuvre
des stratégies de virulence ou de résistance à l’égard de
l’organisme adverse. Déterminées génétiquement et
soumises à de fortes pressions de sélection (Godfray
* Corresponding author. E-mail : [email protected]
Accepté le 26-09-2003.
2000 ; Dupas et al. 2003), les stratégies de virulence
tendent à optimiser la survie de l’œuf ou de la larve du
parasitoïde face aux contraintes physiologiques imposées par le développement et le système immunitaire de
l’hôte. Ces stratégies définissent donc directement les
limites de la pathogénicité des parasitoïdes.
P. Lawrence (1986, 1990) fut la première à introduire
les notions de « conformité » et de « régulation » dans le
domaine des interactions entre les parasitoïdes et les
programmes de développement de leurs hôtes. Selon cet
auteur, ces notions distinguent avant tout des espèces
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S. J. M. MOREAU
parasitoïdes, «conformers » ou «regulators», qui synchronisent leur croissance avec celle de l’hôte ou au contraire,
qui modifient le cycle de développement de l’insecte
parasité. Une telle conception a depuis été remise en
cause par la description de plusieurs parasitoïdes présentant à la fois des traits de type « conformers » et « regulators» (Vinson 1988; Mackauer & Sequeira 1993; Harvey
1996 ; Strand 2000). S’il est vrai que la classification
proposée ne saurait rigoureusement s’appliquer aux parasitoïdes eux-mêmes, elle reste néanmoins pertinente pour
qualifier leurs stratégies de développement ; l’intervention de différentes stratégies, de « conformité » ou de
« régulation », au cours du développement d’un même
parasitoïde n’a en effet rien d’incompatible.
Sur le plan des interactions avec le système immunitaire hôte, il est encore souvent considéré que les parasitoïdes présentent soit des stratégies d’immunosuppression « actives », soit des mécanismes « passifs »
d’évitement de la réaction d’encapsulement (Coudron
1991 ; Strand & Pech 1995a ; Vass & Nappi 2000 ;
Schmidt et al. 2001). Les stratégies « actives », principalement caractérisées chez des espèces endoparasitoïdes,
reposent sur des facteurs maternels ou ovo-larvaires
(virus, particules de type viral, protéines venimeuses et
ovariennes, tératocytes) et sont de loin les plus étudiées
(Coudron 1991 ; Strand & Pech 1995a). Elles peuvent
altérer sévèrement la réponse immunitaire de l’hôte dont
la mise en place nécessite plusieurs étapes successives :
détection du corps étranger, recrutement des cellules
immunitaires (hémocytes), formation d’une capsule par
les hémocytes autour de l’intrus, et mélanisation de la
capsule (Coudron 1991 ; Ratcliffe 1993 ; Sugumaran &
Kanost 1993 ; Locker 1994 ; Strand & Pech 1995a ;
Schmidt et al. 2001 ; Sorrentino et al. 2002). Les mécanismes « passifs » regrouperaient quant à eux, différentes
adaptations physiologiques et comportementales permettant à certains parasitoïdes de se développer sans altérer les capacités immunitaires de leurs hôtes. Ils concerneraient notamment les espèces dont les œufs sont soit
pondus dans des hôtes ayant un système immunitaire
immature, soit protégés par des capacités de « mimétisme » moléculaire, soit capables d’effectuer leur développement hors d’atteinte des hémocytes (ectoparasitisme, endoparasitisme dans des organes inaccessibles)
(Strand & Pech 1995a).
Le terme même de mécanisme « passif », suggéré par
l’absence d’effet immunosuppresseur observé, nie intrinsèquement l’existence de molécules effectrices susceptibles d’intervenir dans la protection des œufs parasitoïdes. Or, des études récentes font apparaître que
certains mécanismes « passifs » impliquent l’intervention active de facteurs physiologiques et moléculaires
pouvant interférer avec la formation d’une capsule hémo-
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cytaire (Asgari et al. 1998; Kinuthia et al. 1999; Richards
& Edwards 1999, 2000a). Par analogie avec le distinguo de P. Lawrence, ces mécanismes pourraient donc
participer, ne serait-ce que localement, à une « régulation » de la réponse immunitaire de l’hôte au même titre
que les facteurs dits « actifs ». D’autres mécanismes, en
revanche, relèveraient d’avantage d’une « conformité »
aux défenses immunitaires, pouvant être définie par la
faculté d’un parasitoïde à échapper aux défenses cellulaires ou humorales de l’organisme qu’il parasite sans en
altérer directement l’efficacité. Là encore, des adaptations physiologiques et moléculaires prennent une part
active dans l’évitement de l’encapsulement. Ces
remarques soulignent la possibilité de substituer à la
dichotomie « mécanismes passifs – mécanismes actifs »,
une classification introduisant les notions de stratégies
de « conformité » ou de « régulation » vis-à-vis de la
réponse immunitaire des hôtes, à l’image des stratégies
mises en œuvre par les parasitoïdes envers le développement des insectes parasités.
Loin de vouloir initier une polémique sémantique,
cette proposition vise, à travers la présente revue, à souligner la diversité des moyens employés par les
Hyménoptères parasitoïdes pour lutter contre le système
immunitaire de leurs hôtes, et d’en prendre plus précisément la mesure grâce aux nouvelles données disponibles en ce domaine. Nous verrons notamment, grâce
à la présentation de modèles originaux, que différentes
adaptations comportementales et physiologiques
peuvent contribuer aux succès parasitaires d’espèces
endoparasitoïdes ou ectoparasitoïdes pourvues ou non
de capacités immunosuppressives. Cette synthèse, loin
d’être exhaustive, visera également à évoquer les principales perspectives fondamentales et appliquées attendues des recherches menées en ce domaine.
I. Stratégies de « conformité »
au système immunitaire de l’hôte
I.1. Sélection d’hôtes immunodéficients
Les stratégies de « conformité » au système immunitaire
de l’hôte se définissent par la faculté d’un parasitoïde à
échapper aux défenses cellulaires ou humorales de
l’organisme qu’il parasite sans en altérer directement
l’efficacité. Ceci peut être notamment réalisé en infestant des hôtes dont le système immunitaire est déficient
ou immature, ce qui suppose l’existence de capacités de
sélection ou de discrimination de la part de certaines
femelles parasitoïdes. Ainsi, les Trichogrammes, endoparasitoïdes oophages, parasitent des œufs de Lépidoptères dépourvus d’hémocytes à ce stade de développement. Dans une même perspective, l’endoparasitoïde
Interactions Hyménoptères parasitoïdes – systèmes immunitaires hôtes
Braconide Asobara tabida pondrait préférentiellement
ses œufs dans des larves de Drosophila subobscura (Diptère
Drosophilide) (van Alphen & Janssen 1982), hôte naturellement incapable d’encapsuler ce parasitoïde (Baker
1979, Eslin & Doury com. pers.). Ces stratégies ne sont
toutefois pas partagées par l’ensemble des Hyménoptères
parasitoïdes. Brodeur & Vet (1995) ont en effet démontré que les espèces et les stades hôtes préférentiellement
sélectionnés par les endoparasitoïdes Cotesia rubecula et
C. glomerata (Braconides) ne présentent pas les plus faibles
niveaux d’encapsulement envers ces deux parasitoïdes.
Ceci rappelle que le choix d’un hôte s’effectue à l’issue
de la perception et de l’acceptation d’un ensemble
complexe de paramètres par les femelles parasitoïdes
(espèce, taille, age, sexe, état parasité et statut nutritionnel de l’hôte…) parmi lesquels le statut immunitaire de
l’hôte peut tenir une place plus ou moins prépondérante.
Les femelles d’A. tabida peuvent aussi agir en cleptoparasitoïdes en pondant dans des hôtes dont le système
immunitaire a été inactivé par un précédent parasitoïde
tel que Leptopilina boulardi (Eucoilide) (Kraaijeveld
1999). Les facteurs à l’origine de la discrimination entre
des hôtes parasités ou non, présentant donc des capacités immunitaires différentes, ne sont pas encore connus.
Toutefois, Galis & van Alphen (1981) ont montré que
les femelles d’A. tabida sont capables de détecter des
kairomones produites par des larves de drosophiles. De
plus, le dépôt de phéromones de marquage par des
femelles parasitoïdes a été mis en évidence chez plusieurs
espèces lors de l’oviposition (Vinson & Guillot 1972 ;
Guillot et al. 1974 ; Barrera et al. 1994 ; Ueno & Tanaka
1996). Ces phéromones produites par la glande de
Dufour, qui sont répulsives dans certains cas, pourraient
au contraire attirer d’éventuels cleptoparasites tels
qu’A. tabida. L’Encyrtide Anagyrus kamali possède également une capacité de discrimination des hôtes favorisant la survie de ses œufs. Les femelles d’A. kamali
pondent préférentiellement dans les jeunes larves de
Maconellicoccus hirsutus (Hemiptère Pseudococcide) dont
les défenses immunitaires sont moins développées que
celles des larves âgées (Sagarra et al. 2000). En outre il
n’est pas rare d’observer 3 à 5 œufs parasitoïdes dans les
hôtes adultes, ce qui suggère que le superparasitisme
puisse être aussi utilisé pour lutter contre un système
immunitaire plus performant.
I.2. Développement à l’abri
des défenses immunitaires
Certains endoparasitoïdes effectuent leur développement au sein de tissus hôtes inaccessibles aux défenses
immunitaires. C’est notamment le cas de Platygastérides
endoparasitoïdes dont les premiers stades de dévelop-
pement se déroulent dans le tube digestif ou les ganglions
nerveux de leurs hôtes Diptères (Strand & Pech 1995a).
L’endoparasitoïde A. tabida, évoqué précédemment,
présente une stratégie voisine d’évitement du système
immunitaire de Drosophila melanogaster (Diptère
Drosophilide) (Kraaijeveld & van Alphen 1994 ;
Monconduit & Prévost 1994). Grâce aux propriétés
adhésives de leur chorion, les œufs d’A. tabida s’attachent rapidement aux tissus des hôtes (corps gras, tissus
nerveux, tube digestif, trachées…) ce qui est supposé
limiter leur accessibilité aux hémocytes circulant dans
l’hémolymphe (Eslin et al. 1996 ; Moreau et al. 2003).
Le déterminisme génétique et les bases moléculaires de
ce mécanisme de protection demeurent inconnus.
Toutefois, une étude récente a fait apparaître que l’adhésion durable aux tissus hôtes nécessite d’abord un
accolement rapide, puis le maintien de l’intégrité chorionique (Moreau 2002). Une protéine hydrophobe de
80 kDa, uniquement présente à la surface d’œufs adhésifs d’A. tabida, pourrait être associée à la seconde étape
du processus d’adhésion.
II. Stratégies de « régulation »
du système immunitaire de l’hôte
II.1. Altération locale des capacités d’adhésion
des hémocytes de l’hôte
Les facteurs qui interfèrent directement avec la mise en
place de la réaction immunitaire de l’hôte ont été très
étudiés chez les espèces endoparasitoïdes. Agissant très
précocement, certains facteurs peuvent inactiver localement l’attaque de l’œuf parasitoïde par les hémocytes
circulants. Ainsi, les œufs du Braconide Cardiochiles
nigriceps possèdent une enveloppe glycoprotéique
fibreuse qui leur permettrait d’éviter l’encapsulement
par les hémocytes de Heliothis virescens (Lépidoptère
Noctuide) (Davies & Vinson 1986). La surface des œufs
de l’endoparasitoïde Venturia canescens (Ichneumonide)
possède plusieurs facteurs agissant également dans ce
sens (Schmidt & Schuchman-Feddersen 1989). Lors de
leur sortie des ovarioles, les œufs de V. canescens se
couvrent de particules de type viral produites par les
cellules du calice (Feddersen et al. 1986). Une protéine
présente sur ces particules, et donc à la surface des œufs
du parasitoïde, possède des homologies antigéniques
avec la protéine hémolymphatique P42 de l’hôte Ephestia
kuhniella (Lépidoptère Pyralide) (Schmidt et al. 1990).
La protéine P42 est naturellement synthétisée en faibles
quantités par les hémocytes et le corps gras de l’hôte et
surexprimée en cas d’infection bactérienne. Elle limite
l’adhésion des hémocytes, et participerait donc au mécanisme endogène de contrôle de l’activité des cellules
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S. J. M. MOREAU
immunitaires (Berg et al. 1988). En se couvrant d’une
protéine homologue à P42, les œufs du parasitoïde éviteraient ainsi l’adhésion des hémocytes sur leur surface
(Schmidt et al. 1990). Un cas similaire d’homologies
antigéniques a été observé entre des protéines de l’enveloppe des polydnavirus endosymbiotiques de Cotesia
kariyai (Braconide) et celles de l’hémolymphe de l’hôte
Pseudaletia separata (Lépidoptère Noctuide) (Hayakawa
& Yazaki 1997).
En outre, le chorion des œufs de V. canescens contient
une protéine de type hémomucine capable de former
un complexe avec les lipophorines de son hôte (protéines
hémolymphatiques de transport lipidique) (Kinuthia et
al. 1999). La formation d’un complexe hémomucinelipophorine participe normalement à la coagulation de
l’hémolymphe des insectes (Theopold & Schmidt 1997).
Kinuthia et al. (1999) ont suggéré que la formation
d’une réaction de coagulation limitée sur la surface des
œufs de V. canescens permettrait à ceux-ci d’être recouverts par des protéines de l’hôte. Ce mécanisme a été
initialement interprété comme une stratégie de « mimétisme » diminuant les risques pour les œufs d’être détectés comme corps étranger par les hémocytes. Toutefois,
les lipophorines sont connues pour inhiber l’adhésion
des hémocytes, chez la blatte Periplaneta americana
(Blattaria Blattide) (Coodin & Caveney 1992), ce qui
suggère l’existence d’un mécanisme anti-adhésif dépassant le simple camouflage. Un autre endoparasitoïde,
Cotesia rubecula (Braconide) possède à la surface de ses
œufs une protéine de 32 kDa qui empêche également
l’adhésion des hémocytes de son hôte Pieris rapae
(Lépidoptère Pieride) (Asgari & Schmidt 1994 ; Asgari
et al. 1998). Cette protéine aux propriétés anti-adhésives est produite par les cellules du calice de la femelle
parasitoïde et intégrée à la surface des œufs. L’analyse
de sa séquence primaire a révélé la présence d’un motif
de liaison au hyaluronane, un glycosaminoglycane connu
pour affecter l’adhésion, la motilité et la croissance cellulaire (Nelson et al. 1995). Ces différents exemples
montrent que les facteurs de virulence développés par
ces parasitoïdes dépassent sensiblement le caractère
« passif » qui leur a été souvent attribué (Strand & Pech,
1995a ; Schmidt et al. 2001).
II.2. Immunosuppression totale
Outre ces altérations précoces et localisées des capacités
d’encapsulement de l’hôte, certains endoparasitoïdes ont
développé des stratégies agissant avec un délai plus grand
et parfois en complément de celles évoquées précédemment. Ainsi, la protection de l’endoparasitoïde Asobara
citri (Braconide) vis-à-vis du système immunitaire de
D. melanogaster résulte à la fois d’une incapacité des
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hémocytes à adhérer à la surface des œufs parasites et
d’une sévère altération de l’organe hématopoïétique des
larves hôtes (Moreau et al. 2003). Différemment, le développement des œufs de V. canescens bénéficie de l’action
d’un inhibiteur de protéases à sérine, produit par les
cellules du calice et qui altère l’activité des hémocytes de
E. kuhniella (Beck et al. 2000). Les polydnavirus produits
par les femelles de C. rubecula provoquent quant à eux
d’importants changements dans les propriétés de surface,
la structure du cytosquelette d’actine et dans les capacités d’adhésion des hémocytes de P. rapae environ 6 heures
après leur injection (Asgari et al. 1996). Enfin, le rôle
immunosuppresseur des protéines ovariennes de
Campoletis sonorensis (Ichneumonide) est relayé par l’effet à plus long terme des polydnavirus de cette même
espèce (Luckhart & Webb 1996 ; Webb & Luckhart
1994 et 1996 ; Cui et al. 2000). L’action de ces différents
facteurs assure donc la continuité de la protection initiée
par les protéines de surface des œufs contre le système
immunitaire de l’hôte.
La suppression de l’encapsulement par des polydnavirus (ou virus à ADN multiples) a été initialement
rapportée par Edson et ses collaborateurs (1981). Si ces
virus endosymbiotiques ont été décrits chez une
cinquantaine d’espèces parasitoïdes, près de 30000 autres
espèces en seraient également pourvues (Webb 1998 ;
Whitfield 2002). Deux principaux groupes de virus à
ADN multiples phylogénétiquement et morphologiquement distincts, les Ichnoviridae et les Bracoviridae,
ont été caractérisés (Fleming 1992 ; Shelby & Webb
1999 ; Federici & Bigot 2003). L’expression des gènes
de ces virus se fait durant leur cycle de réplication, exclusivement réalisé dans les cellules du calice des femelles
parasitoïdes, ou dans certains tissus hôtes tels que les
hémocytes (Fleming & Summers 1991 ; Strand et al.
1992 ; Harwood et al. 1994 ; Volkoff et al. 1995 ; Cui
& Webb 1996 ; Gruber et al. 1996 ; Yamanaka et al.
1996, Cui et al. 1997 ; Stoltz & Makkay 2000 ; Trudeau
et al. 2000 ; Pasquier-Barre et al. 2002).
Les polydnavirus peuvent altérer sévèrement les
hémocytes des hôtes en provoquant une désorganisation de leur cytosquelette (Tanaka 1987a ; Li & Webb
1994 ; Strand 1994 ; Asgari et al, 1997), l’induction
d’une apoptose (Strand & Pech 1995b), ou une inhibition de leurs capacités d’adhésion (Strand et al. 1997,
1999 ; Stettler et al. 1998). L’activation du « système
phénoloxydase » est normalement nécessaire à la mélanisation des capsules formées par les hémocytes autour
des œufs parasitoïdes (pour revue voir Marmaras et al.
1996). Cette cascade enzymatique constitue également
une cible privilégiée des virus à ADN multiples (Stoltz
& Cook 1983 ; Lavine & Beckage 1995 ; Strand & Pech
1995a ; Doucet & Cusson 1996 ; Carton & Nappi
Interactions Hyménoptères parasitoïdes – systèmes immunitaires hôtes
1997). Ainsi, les activités de plusieurs enzymes du
« système phénoloxydase » (phénoloxydase, dopachrome
tautomérase, DOPA décarboxylase) de l’hôte H. virescens sont fortement réduites après l’injection des polydnavirus du parasitoïde C. sonorensis (Shelby & Webb
1999 ; Shelby et al. 2000). En outre, les virus peuvent
perturber d’autres fonctions immunitaires telles que la
synthèse de composés anti-bactériens (cécropine et lysozyme) (Shelby et al. 1998) ou des éléments clés de la
réponse anti-microbienne (attacine, lectines, protéases
à sérine) (Gillespie et al. 1997 ; Faye & Kanost 1998).
L’action des virus à ADN multiples nécessite parfois
la présence de venin pour supprimer totalement les
défenses immunitaires de l’hôte (Kitano 1982, 1986 ;
Tanaka 1987b, Stoltz et al. 1988 ; Strand & Noda 1991).
Dans le modèle Pseudaletia separata – Cotesia kariyai,
les virus seuls réduisent de 50 % l’encapsulement de
corps étrangers implantés artificiellement dans l’hôte,
tandis que l’action conjuguée du venin et des virus inhibe
complètement l’encapsulement (Tanaka 1987b).
Des travaux récents ont permis de préciser les caractéristiques biochimiques et structurales des protéines
immuno-suppressives de certains polydnavirus. Des
motifs répétés de type EGF (« Epidermal Growth
Factor ») ont été identifiés dans les séquences de protéines
virales des Braconides Microplitis demolitor et C. kariyai
(Trudeau et al. 2000 ; Tanaka et al. 2002). Ils contribueraient à l’inhibition des capacités d’adhésion des
hémocytes des hôtes exprimant les protéines virales à
leur surface après infection. Par ailleurs, la protéine CrV1
codée par le génome du polydnavirus de Cotesia rubecula contiendrait un motif de type « glissière à leucine »
(Asgari & Schmidt 2002). Ce domaine serait nécessaire
à l’internalisation de CrV1 dans les hémocytes des hôtes,
étape préalable à la désorganisation du cytosquelette des
cellules immunitaires par cette protéine.
Les particules de type viral produites, selon les
espèces, dans la région du calice ou dans une glande
annexe du système reproducteur des femelles (Feddersen
et al. 1986 ; Rizki & Rizki 1990a), se distinguent des
polydnavirus par une absence d’acides nucléiques. Elles
sont également capables d’altérer la morphologie et le
fonctionnement des hémocytes des hôtes. C’est notamment le cas des particules de type viral de l’Eucoilide
Leptopilina heterotoma, endoparasitoïde de larves de
drosophiles. Injectées lors de la ponte, elles modifient
la morphologie de certaines populations hémocytaires
et les rendent inaptes à édifier une capsule autour de
l’œuf parasitoïde (Rizki et al. 1990; Rizki & Rizki 1991).
De telles particules pourraient également prendre part
aux importantes altérations de l’organe hématopoïétique, observées chez des larves de D. melanogaster infestées par L. heterotoma ou Ganaspis xanthopoda
(Eucoilide) (Chiu et al. 2000). Deux souches d’un autre
Eucoilide, Leptopilina boulardi, qui se distinguent par
leurs niveaux de virulence envers D. melanogaster, présentent des particules de type viral de morphologies
distinctes (Dupas et al. 1996). Seules les particules de
la souche virulente sont capables d’altérer la morphologie des lamellocytes des hôtes parasités, hémocytes
essentiels à la formation des capsules cellulaires (Russo
et al. 2001). Il a récemment été démontré que cette altération est due à une protéine de 35 kDa localisée au
niveau des particules de type viral de L. boulardi et appartenant à la famille des Rho-GAP, enzymes habituellement impliquées dans la régulation du cytosquelette
d’actine (Labrosse et al. 2003).
Plusieurs auteurs ont par ailleurs rapporté les capacités immunosuppressives des tératocytes, cellules issues
de la dissociation de la séreuse extra-embryonnaire de
certains Braconides, Trichogrammatides ou Scelionides
(pour revue, voir Dahlman 1990). L’existence de cellules
de type tératocytes est également suspectée chez
l’Ichneumonide Diadromus pulchellus (Rouleux-Monin
et al. 1999). Les tératocytes ne se divisent pas après leur
libération dans l’hémolymphe de l’hôte, mais leur
diamètre augmente souvent considérablement (Salt
1968 ; Barratt & Sutherland 2001 ; Hotta et al. 2001).
En raison de leur apparition tardive, les tératocytes ne
semblent agir qu’en complément des effets immunosuppresseurs de facteurs plus précoces. Ainsi, chez
C. kariyai, les virus endosymbiotiques et le venin participent à l’inhibition de l’encapsulement des œufs, tandis
que les tératocytes protégeraient les larves parasitoïdes
nouvellement écloses (Tanaka & Wago 1990). En particulier, les tératocytes les plus âgés synthétiseraient un
inhibiteur de la phénoloxydase encore non identifié
(Tanaka & Wago 1990).
II.3. Capacités immunosuppressives
des ectoparasitoïdes
Si les interactions entre les endoparasitoïdes et le système
immunitaire de leurs hôtes sont bien documentées, peu
d’informations sont en revanche disponibles sur les éventuels facteurs immunodépresseurs participant à la virulence des ectoparasitoïdes (Strand & Pech 1995a). A tel
point que certains auteurs considèrent l’ectoparasitisme
lui-même comme un mécanisme « passif » d’évitement
des défenses immunitaires (Coudron 1991 ; Strand &
Pech 1995a ; Vass & Nappi 2000 ; Schmidt et al. 2001).
Toutefois, des études récentes risquent de modifier sensiblement cette conception. Richards & Edwards (1999)
ont en effet montré que les populations hémocytaires
des larves du Lépidoptère Lacanobia oleracea (Noctuide)
augmentent en réponse à l’infestation par l’ectoparasi-
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S. J. M. MOREAU
toïde Eulophus pennicornis (Eulophide) avant de diminuer significativement. Cette chute du nombre d’hémocytes circulants est associée à des changements dans
leur morphologie et leur viabilité qui ne seraient ni liés
à l’attrition dont souffrent les hôtes, ni à l’action des
venins. En outre, les hôtes d’E. pennicornis présentent
des hémocytes aux capacités de reconnaissance du nonsoi et de phagocytose réduites (Richards & Edwards
2000a) et une activité phénoloxydase hémolymphatique
altérée (Richards & Edwards 2000b). Ces résultats indiquent tout d’abord qu’à l’instar des hôtes d’endoparasitoïdes, les insectes ectoparasités peuvent mettre en place
une réaction immunitaire importante, traduite par l’augmentation initiale du nombre d’hémocytes en circulation. Les contraintes exercées par les défenses immunitaires de l’hôte, jusqu’à présent sous-estimées dans le cas
des relations ectoparasitaires, pourraient avoir favorisé
le développement de mesures physiologiques antagonistes de la part de certaines espèces ectoparasitoïdes.
Ainsi, l’observation de véritables pathologies hémocytaires indépendantes de l’état général des larves de L. oleracea suggère que des facteurs immunosuppresseurs soient
produits par les larves ectoparasitoïdes d’E. pennicornis.
Par ailleurs, Thompson (1980) a rapporté la présence
d’une activité phénoloxydase dans les sécrétions salivaires
de l’ectoparasitoïde Exeristes roborator (Ichneumonide).
Si le rôle précis de cette activité enzymatique dans le
succès parasitaire d’E. roborator n’a pas été déterminé, il
est possible qu’elle puisse interférer avec le bon fonctionnement du système immunitaire de l’hôte.
L’hypothèse d’une telle action a récemment été suggérée suite à la découverte d’une activité phénoloxydase
dans le venin de l’endoparasitoïde Pimpla hypochondriaca
(Ichneumonide) (Richard & Parkinson 2000 ; Parkinson
et al. 2001). Enfin, l’étude d’Eupelmus orientalis
(Eulophide) a montré la présence d’activités hyaluronidase et phospholipase dans les sécrétions salivaires des
larves de cet ectoparasitoïde (Doury et al. 1997). Ces
deux enzymes, respectivement histolytique et cytolytique, sont susceptibles d’agir sur des tissus hôtes. La
possibilité d’une action sur les hémocytes de l’hôte, même
si elle n’a pas été testée par les auteurs, reste envisageable.
Loin d’être anecdotique, l’ensemble de ces données pourrait conduire à réexaminer le caractère « passif » des mécanismes de virulence développés par certains ectoparasitoïdes envers le système immunitaire de leurs hôtes.
III. Perspectives fondamentales et appliquées
La pleine compréhension des stratégies de virulence des
Hyménoptères parasitoïdes ne saurait se départir d’une
étude approfondie des facteurs de virulence qui en sont
310
les effecteurs, de leurs cibles moléculaires et de leurs effets
directs ou indirects sur la physiologie des hôtes. C’est la
raison pour laquelle nous avons proposé, au cours de la
présente synthèse, une nouvelle classification des mécanismes de protection des Hyménoptères parasitoïdes.
Reposant sur les notions de stratégies de « conformité »
ou de « régulation », notre proposition exclu des critères
limitatifs de « passivité » ou d’« activité », peu propices à
rendre compte des bases moléculaires de ces mécanismes.
En particulier, nous avons souhaité souligner l’originalité des stratégies de certaines espèces (endoparasitoïdes
non immunosuppressifs, ectoparasitoïdes) dont l’étude
mérite largement d’être poursuivie.
Sur un plan fondamental, leur étude améliore nos
connaissances des stratégies d’évitement du système
immunitaire des insectes et soulève la question des
processus évolutifs ayant conduit à l’apparition et à la
conservation de stratégies singulières. Ceci peut compléter utilement les données récemment acquises quant à
la phylogénie moléculaire des Hyménoptères parasitoïdes (Dowton et al. 1998 ; Mardulyn & Whitfield
1999 ; Manzari et al. 2002). L’existence de ces « cas particuliers » prouve également que les parasitoïdes ont développé des moyens physiologiques hétérogènes et non
exclusifs pour assurer leur succès parasitaire. A ce propos,
il pourrait s’avérer nécessaire de considérer plus souvent,
au delà des relations avec le système immunitaire, l’ensemble des systèmes physiologiques de l’hôte potentiellement affectés par le parasitisme. Il n’est pas exclu
en effet que certains parasitoïdes, pourtant dépourvus
de facteurs immunosuppresseurs, puissent altérer sensiblement la réponse immunitaire de leurs hôtes via une
régulation du développement, du comportement ou de
la reproduction de ces derniers.
Plus généralement, les recherches menées sur les
mécanismes de protection des parasitoïdes ont souvent
fait progresser en parallèle l’immunologie des insectes
et continueront certainement à le faire au cours des
prochaines années. A titre d’exemple, l’utilisation de
plusieurs parasitoïdes présentant des variations intra ou
interspécifiques de virulence vis-à-vis de D. melanogaster a ainsi considérablement contribué à l’étude de son
immunité cellulaire et humorale : hématopoïèse, encapsulement, activation du système phénoloxydase, synthèse
de mélanine, génération de radicaux cytotoxiques et
production de peptides antimicrobiens (Rizki & Rizki
1990b ; Coustau et al. 1996 ; Nicolas et al. 1996 ; Benassi
et al. 2000 ; Carton & Nappi 1997 ; Eslin & Prévost
1996, 1998 ; Moreau et al. 2000 ; Nappi et al. 2000 ;
Lanot et al. 2001 ; Sorrentino et al. 2002). Le développement de la biologie moléculaire offre aujourd’hui l’opportunité de dépasser ce champ d’investigation. En effet,
le récent séquençage du génome de la Drosophile a révélé
Interactions Hyménoptères parasitoïdes – systèmes immunitaires hôtes
de nombreuses homologies génétiques et fonctionnelles
entre le système immunitaire de cet insecte et celui des
mammifères. L’identification des cibles moléculaires des
facteurs de virulence des parasitoïdes devrait donc grandement profiter de l’expérience acquise, chez les mammifères, sur certains complexes de gènes homologues.
D’un point de vue pratique, l’étude de certaines
espèces parasitoïdes présentant des stratégies originales
d’évitement de la réponse immunitaire de leurs hôtes
pourrait permettre de diversifier la gamme des espèces
utilisées comme auxiliaires des cultures et ainsi élargir le
spectre d’insectes ravageurs potentiellement contrôlables.
De plus, les parasitoïdes recèlent sans doute des principes actifs qui, s’ils sont capables d’agir sur des produits
de gènes homologues, pourraient constituer des agents
thérapeutiques encore insoupçonnés (inhibiteurs de
protéases, composés pro-apoptotiques…). A titre
d’exemple, il a récemment été montré que la
Dexamethasone, un glucocorticoïde connu pour ses
propriétés pro-apoptotiques et anti-cancéreuses
(Shiratsuchi et al. 2002), inhibe la réponse immunitaire
cellulaire de D. melanogaster envers le parasitoïde
L. boulardi (Carton et al. 2002). Il pourrait être intéressant, à l’inverse, de sélectionner certains facteurs de virulence provoquant la désorganisation du cytosquelette ou
l’apoptose de cellules immunitaires hôtes et de tester leur
potentiel anti-tumoral. Rappelons que certains peptides
d’insectes, non parasitoïdes, sont d’ores et déjà étudiés
pour leurs propriétés antibiotiques, anti-virales ou antitumorales (Chernysh et al., 2002 ; Tzou et al. 2002).
CONCLUSION
De nombreux travaux attestent de la diversité des
moyens physiologiques mis en place par les parasites
protozoaires et métazoaires pour éviter les défenses
immunitaires de leurs hôtes intermédiaires ou définitifs
(Combes 1995 ; Bogitsh & Cheng 1998). La tentation
est grande de vouloir les comparer aux stratégies propres
aux Hyménoptères parasitoïdes. Ainsi, la découverte des
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Dissous et al. 1990) a sans doute orienté l’interprétation comme telles des propriétés de surface des œufs du
parasitoïde V. canescens (Schmidt et al. 1990 ; Kinuthia
et al. 1999). L’acquisition d’informations supplémentaires a relativisé cette conception, basée sur les caractéristiques structurales de certaines protéines de surface
du parasitoïde, au bénéfice de leurs fonctions. En effet,
la protection des œufs de V. canescens doit peut-être
davantage aux capacités anti-adhésives de ces protéines
qu’au fait qu’elles possèdent des épitopes communs avec
des protéines hémolymphatiques de l’hôte.
Cet exemple illustre deux enseignements majeurs
des récents développements de l’étude des interactions
entre les parasitoïdes et l’immunité de leurs hôtes. D’une
part, si les facteurs de virulence de certains parasitoïdes,
parasites ou pathogènes présentent parfois des analogies structurales et fonctionnelles, il apparaît davantage
de divergences que de points communs entre les stratégies d’immunoévasion des parasitoïdes et celles des
autres types de parasites. Leur positionnement phylogénétique proche de celui de leurs hôtes, l’absence
d’hôtes intermédiaires, l’intervention de facteurs particuliers (sécrétions larvaires, venins, virus, tératocytes,
protéines ovariennes) et l’issue de la relation parasitaire
obligatoirement fatale à l’un des deux organismes pèsent
fortement sur la singularisation des mécanismes de
protection des Hyménoptères parasitoïdes. D’autre part,
la pleine compréhension de ces stratégies de virulence
est étroitement liée à l’étude des facteurs physiologiques
et moléculaires qui en sont à l’origine. Les recherches
actuellement menées en ce domaine, pour peu qu’elles
continuent à être soutenues et encouragées, pourraient
donc s’avérer décisives tant vis-à-vis de l’entomologie
fondamentale qu’au regard de possibles utilisations agronomiques et thérapeutiques.
Remerciements – L’auteur souhaite remercier le Pr Geneviève
Prévost, le Dr Patrice Eslin et le Dr Jacques Brodeur pour leurs
lectures critiques des premières versions du manuscrit.
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