prono-oncopal-16

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Pronostication en
en oncologie
palliative
Carole Bouleuc
Chef de Département de Soins de Support
Institut Curie Paris et Saint Cloud
PLAN
2
Master 1
1.
Soins
2.
Palliatifs
3.
4.
16-11-2016
5.
6.
Cochin
7.
Le pronostic en cancérologie
Le pronostic palliatif
Soins palliatifs et survie
Droit et information médicale
pronostique
Communication autour pronostic
Impact sur le processus décisionnel
Cas cliniques
Pronostic en cancérologie
3
Facteur pronostic

Un facteur pronostique est un aspect
du cancer ou une caractéristique de
la personne qui peut jouer un rôle
dans le pronostic
Facteur prédictif


Un facteur prédictif influence la
façon dont le cancer répond à un
certain traitement.
Un facteur prédictif a un impact
pronostique
4
Le type et le stade du cancer
5
6
www.e-cancer.fr Rapport Survie INCA 2010
7
www.e-cancer.fr Rapport Survie INCA 2010
8
www.e-cancer.fr Rapport Survie INCA 2010
Facteurs pronostics
9








Type histologique
Grade de différentiation
Taux de prolifération
Anomalie moléculaires
Signature ADN
Invasion vaisseaux, nerfs
Réaction stromale
Envahissement ganglionnaire
Facteurs pronostics
10








Age
Co-morbidité
Fragilité psycho-sociale
Symptômes (douleur)
Dénutrition
Qualité de vie
Siège de la tumeur
Réponse aux traitements spécifiques
Facteurs prédictifs
11



Etat général et dénutrition
Type et stade de cancer
Cibles moléculaires
L’âge
12

Le risque de développer un cancer augmente avec l’âge,
( comme la durée de vie s’allonge, le taux de ces cancers s’accroît


plus particulièrement des cancers les plus courants (sein, prostate, colon
rectum, peau, lymphomes, myélomes, leucémies), ou encore des cancers plus
rares (estomac, endomètre, vessie).
Chez les personnes âgés le diagnostic de cancer est plus tardif et les
comorbidités plus fréquentes

Il n’y pas de lien clair entre l’âge et l’ agressivité tumorale

L’âge jeune est un facteurs de mauvais pn pour le cancer du sein

Les spécialistes d’oncogériatrie évaluent la faisabilité des traitements
spécifiques en fonction des fragilités gériatriques
(rôle de certaines échelles comme Oncodage ou G8)
PLAN
13
Master 1
1.
Soins
2.
Palliatifs
3.
4.
16-11-2016
5.
H Cochin
6.
7.
Le pronostic en cancérologie
Le pronostic palliatif
Soins palliatifs et survie
Droit et information médicale
pronostique
Communication autour pronostic
Impact sur le processus décisionnel
Cas cliniques
La prédiction de l’espérance de vie
14
I.
Est un processus (non un événement)
II.
Est basée sur des facteurs dont la nature évolue dans le
temps
III.
Présente une précision pour un critère donné qui dépend du
délai choisi et de la population étudiée
IV.
Ne peut pas prédire avec certitude la survenue du décès
Prédiction temporelle de la survie
15
Durée de survie estimée : des réponses possibles infinies ;;
468 pts / 343 médecins
MS réelle de 24jours

Prédiction correcte: 25 %

Surestimation : 63%

Surestimation se majore si survie prolongée

Sous-estimation : 17%
Christakis, NA, BMJ 2000,
Glare, BMJ 2003
The surprise question
16
Avantage : Réponse binomiale
853 pts Kcolon, sein poumon / 4 oncologues
“Seriez vous surpris si le patient décède avant un an ?

131 (16%) classés dans le groupe NON

695 (84%) classé dans le groupe YES.

VPP : 41% et VPN 97%

Taux d’exactitude de 76%
Moss AH, Palliat Med. 2010 Jul;13(7):837-40.
The surprise question
17
Etude japonaise

2361 pts

Médiane de survie de 33 jours

7 days surprise question

Sensibilité / spécificité : 85% et 68%

VPP : 30%, VPN 96%

Taux exactitude de 70%
Hamano, Oncologist 2015
Surprise question
18

Inconvénients

Complexité du changement de statut

Estimation de la survie pas claire

Malaise provoqué par la réponse négative
Facteurs pronostics palliatifs
•
•
Symptômes (B):
• Statut de performance
• Le syndrome anorexie-cachexie
• La dyspnée
• Syndrome confusionnel
Paramètres biologiques (B):



leucocytose, lymphopénie, CRP, hypoalbuminémie
Hyponatrémie, hypercalcémie
Augmentation LDH
Revew, Maltoni , JCO 2005
Hui Cancer 2015
Facteurs Pronostiques (2)
20



Défaillance d’organe

Insuffisance hépatique terminale

Insuffisance rénale aigue

Insuffisance respiratoire terminale

Engagement cérébral

Insuffisance médullaire sévère
Complications sévères

sepsis / EP / dénutrition

Perforation / fistules

Plaie tumorales étendues
Comorbidité grave
Edmonton
Symptom
Assessment
System
Palliative
Performance
Scale (PPS)
score.
Seow H . JCO 2011;
22
Trajectory of Performance Status and Symptom Scores for PatientsWith Cancer
During the Last Six Months of Life
JCO
Les scores pronostiques
23



Discrimination

Reflète la capacité du test à différencier à un temps donné les pts décédés / vivant

C –statistic significatifs si IC 90% ne croise pas 0.5
Calibration

Reflète l’adéquation entre la probabilité de survie estimée et survie actuarielle

Hosmer-Lemeshow p > 0.5
Sensibilité, spécificité, VPP, VPN, taux d’exactitude
Les scores palliatifs
24

PaP (Palliative Prognostic) score : Pirovano et al , JPSM 1999

PPI (Palliative Prognostic Index) :
Morita et al, SCC 1999

The Glasgow Pronostic score :
Mac Milian, Int J C 2007

CPS (Chuang Prognostic score) :
Chuang et al, JPSM 2004

TCP (Terminal Cancer patient) score Yun et al , Oncol Report, 2001

Bruera poor prognostic indicator
Bruera, JPSM , 1992

Score de Barbot :
Barbot et al, JCO 2008
Stones, Annal Oncol 2007
PAP
Anorexie
Dyspnée
Indice de Karnofski < 20%
1.5
1
2.5
Globules Blancs : 8000 à 11500
> 11500
Lymphocytes : 12 à 20%
< 12%
0.5
1.5
1
2.5
Estimation clinique: 1 à 2
(en semaine)
3à4
5à6
7 à 10
11 à 12
8.5
6.5
4.5
2.5
1.5
Maltoni, J Pain Symp Manage 1999
Dr C. Bouleuc - PEC palliative des symptomes - Séminaire SP et
Décision 21-23/01/15
26
Taux d’exactitude : 88%
PAP


1 CHU (Sydney),100 pts K avancés, 7 oncologues
Médiane de survie: 12 semaines
A (64 pts)
S 1 mois: 97 %
MS : 17 s
B (32 pts)
S 1 mois: 59 %
MS : 7 s
C (4 pts)
S 1 mois: 25 %
MS : 1 s
Glare , JCO 2004
28
Taux d’exactitude : 72%
29
30
31
Chuang Pronostic Scale
8 item, de 0 à 8,5
1.
2.
3.
4.
5.
6.
7.
8.
Ascite
Oedèmes
Troubles cognitifs
Méta pulmonaires
Méat hepatiques
PS
Fatigue
Perte de poids
Médiane de survie 149 versus 61 jours ( cut-off à 5 ) p=0.01
VPP 71%, VPN 77%, Sensibilité 67%, Spécificité de 81%
Exactitude globale de 75%
AlsirafySA, Indian J palliat Care 2016
Barbot, JCO mai 2008
35
862 pts, 40 % K bronchique
Médiane dg – consultation : 1.5 mois
The TEACHH model. Krishnan Cancer 2013
Cancer primitif hors Sein Prostate
ECOG < 2
Age > 60 ans
Nb de ligne > 2
Méta hépatique
Une Hospitalisation dans les 3 mois
0-1 risque
MS 20 mois
2-4 risques
MS 5 mois
5- 6 risque
MS 1.7 mois
PLAN
37
Master 1
1.
Le pronostic en cancérologie
2.
Le pronostic palliatif
3.
Soins palliatifs et survie
Soins
Palliatifs
16-11-2016
H Cochin
5.
Droit et information médicale pronostique
Communication autour pronostic
6.
Impact sur le processus décisionnel
7.
Cas cliniques
4.
Early Palliative Care for Patients with
Metastatic Non–Small-Cell Lung Cancer
(Temel, NEJM 2010)
151 pts
SP dès le début de la prise en
Charge oncologique
Moins de 4 semaines
après consentement
Eligibilité
Cancer du Poumon
M+
Diagnostic
moins de 8 S
PS 0-2
R
Soin oncologique standard
(appel des SP sur la demande du
Médecin, du pt, de la famille)
Score d’évaluation fonctionnelle en
cancérologie
Scores d’anxiété et dépression à l’hôpital
Early palliative care « team »
144 pts K Bronche NPC
Chimiothérapie +/- Soins palliatifs
Evaluation à 12 semaines :
27 pts décédés
 Amélioration QoL / FACT-L
98,0 vs. 91,5 / 136 (P = 0.03)
 Réduction sympt dépressifs / HADS
16% vs. 38%, P = 0.01
 Allongement médiane de survie
11,6 months vs 8,9 months,
P = 0.02
Temel
NEJM 2010
Perception longitudinale du pronostic
Point de vue patients
Baseline
A 12 semaines
Dans les 2 bras
46 / 145
(32%)
Standard
EPC
17 / 43
12 / 54
(40%)
(22%)
p 0.08
Avoir un cancer incurable
Dans les 2 bras
99 / 145
(68%)
Standard
EPC
28 / 47
47 / 57
(60%)
(82.5%)
p=0.02
But du traitement faire
disparaître la tumeur
Dans les bras
86 / 124
(70%)
Standard
EPC
33 / 42
26 / 42
(78%)
(62%)
p 0.15
Avoir un cancer curable
Temel JS “Longitudinal perception of prognosis and goals of
therapy in patients with metastatic non-small-cell lung cancer :
results of a randomised study of Early palliative care .” JCO 2011
Administration de la chimiothérapie
en phase terminale
Le nombre total de cycles et de lignes de chimiothérapie ne diffère pas dans les 2
groupes de patients.
Chimio dans les 60 jours
avant décès
OR 0.47 (95% CI : 0.23 to 0.99)
P = .05
Délai entre la dernière
chimio IV et le décès
Médiane 64 versus 40 jours
P = .02
Admission en USP pour une durée 60.0% [36 of 60 patients] versus 33.3% [21 of
63 patients];
> 1 semaine
P = .004
Greer JA JCO février 2012
Soins palliatifs :
facilitent l’arrêt des chimiothérapies futiles
109 pt
K sein et Gynécol
SP Précoces
SP
tardifs
EORTC : Qol Global
: Qol emotional
66, 6
66,67
50,0
41,67
p = 0.022
p = 0.034
HAD-S > 11
38 %
48 %
64 %
67 %
p = 0.083
P = 0.018
CT < 6 semaines
6%
40 %
p = 0.001
Survie globale
HR = 0.480
p = 0.046
Rugno, Gynecologic Oncology 2014
Soins palliatifs précoces (Canada)
•
461 pts, K de type variés
Espérance de vie entre 6 et 24 mois
Intervention :
•

Etude monocentrique
(Princess Margaret)
Randomisation par cluster
(16 médecins, 24 clinics ),
Stratification selon l’activité
Consentement pt type Zelen
•
Critère de jugement : Qualité de vie
FACIT-SP et QUAL-E à 3 mois



consultation
en binôme,
suivi téléphonique,
accès à une unité
spécialisée,
offre de soins à domicile
Zimmerman Lancet 2014
Bénéfices prouvés des soins palliatifs
HR QOL
Temel, Bakitas, Zimmerman, Rugno, Lowery
and Walker
Troubles anxiodepressifs
Pirl, Lowery, Walker
Contrôle des symptomes
Zimmerman, Rugno
Survival
Processus décisionnel
Temel , Rugno
Geer, Rugno, Lowery
Chimiothérapie IV en fin de vie
Temel, Bakitas, Zimmerman,
Rugno, Lowery and Walker, Pirl
Planification préalable des soins
Yoong , Temel
Coûts hospitaliers
PEC de la fin de vie
Communication
Satisfaction des proches
Lowery, Kwon, McNamara
Wiese, Hui, Temel
Rugno
Wallen
, Zimmermann
Salins
N , Indian
J Palliat Care, 2016
Bénéfices pour les proches
Meilleurs satisfaction des proches
Diminution du sentiment de fardeau
Deuil facilité
 Si
PEC en soins palliatifs
 Si
discussions anticipées
 Si
soins de fin de vie moins agressifs
McDonald J, 2016,
Casarett D , Arch Intern Med 2011
Wright, JAMA 2008
Population
Auteurs
Nurse-led Intervention
Résultats
26 pt
EDV < 1 ans
Arret prématuré
Dyar S
Mayo Clinic Floride
J Palliat Med 2012
2 consultations à 1 mois
Evaluation globale
Discussions USP
5 wishes living well filling form
A 1 mois :
FACT-G emotional + 5.7 (p=0.01)*
LASA mental + 30 (p=0.002)*
101 pts
EDV < 1 an
Prince-Paul M
Cleveland USA
J Sup Oncol 2010
Pre-post design, durée 4 mois
Consultation mensuelle
Eval uation globale, soutien
émotionel, advance care planning
A 4 mois :
Augmente la survie OR 24, 6 (p=0.02)
Diminue hospitalisation OR 0.16 (p<0.001)
322 patients
Bakitas MA
New Hampshire
Vermont
Jama 2009
ENABLE II
4 séances hebdo puis suivi tél / décès
Evaluation globale, soutien émotionel,
advance care planning
A 1 mois puis / 3 mois :
FACIT-SP + 4.6 (p=0.02)*
CES-D – 2.7 (p=0.03)
Rummans TA
Mayo Clinic
Minnesota
JCO 2006
Ateliers de groupe
Psychologue / IDE clinicienne /
Assistante sociale / chaplain
8 séances 1h30 sur 3 semaines
A 1 mois :
QoL LASA + 1,2 (p =0.009)
Moore S
RM Londre
BMJ 2002
IDE clinicienne
Suivi mensuel clinique ou tel
QLQ-C30 et QLQ-L
A 3 mois Dyspnée -8 (p=0.03)
A 12 mois Emotional + 25 (p=0.03)
DG 8 à 12 sem
EDV < 1 an
103 patients
RTE en cours
EDV à 5 ans < 50 %
203 patients
K bronchique
EDV > 3 mois
Soins palliatifs précoces reportés
ENABLE III
207 pts
Espérance de vie < 12mois
SP immédiat
ou repporté à 3 mois
Coaching infirmier
(soutien émotionel, coping,
coordination)
À 3 mois :FACIT-Pal, TOI (QUAL-E et CES-D) NS
Survie à 1 an : 63 versus 48% P = .038
Médiane de survie (18 vs 11 m) : NS
Bakitas MA, New Hampshire Vermont, JCO2015
PLAN
49
Master 1
1.
Soins
2.
Palliatifs
3.
4.
16-11-2016
5.
H Cochin
6.
7.
Le pronostic en cancérologie
Le pronostic palliatif
Soins palliatifs et survie
Droit et information médicale
pronostique
Communication autour pronostic
Impact sur le processus décisionnel
Cas cliniques
Loi du 9 juin 99,
pour le droit à l’accès aux soins palliatifs

Art L. 1er A.


Toute personne malade dont l’état le requiert a le droit d’accéder
à des soins palliatifs et à un accompagnement
Art L. 1er B.

Les soins palliatifs sont des soins actifs et continus pratiqués par une
équipe pluridisciplinaire en institution ou à domicile. Ils visent à
soulager la douleur, à apaiser la souffrance psychique, à
sauvegarder la dignité de la personne malade et à soutenir son
entourage
Loi du 4 mars 2002,
droit à l’information médicale

Art L.111-2

Toute personne a le droit d'être informée sur son état de santé (…).

Cette information porte sur les différentes investigations, traitements ou actions de prévention
qui sont proposés, leur utilité, leur urgence éventuelle, leurs conséquences, les risques fréquents
ou graves normalement prévisibles qu'ils comportent ainsi que sur les autres solutions possibles et
sur les conséquences prévisibles en cas de refus

Cette information incombe à tout professionnel de santé dans le cadre de ses compétences
et dans le respect des règles professionnelles qui lui sont applicables. Seules l'urgence ou
l'impossibilité d'informer peuvent l'en dispenser.

Cette information est délivrée au cours d'un entretien individuel.

La volonté d'une personne d'être tenue dans l'ignorance d'un diagnostic ou d'un pronostic
doit être respectée, sauf lorsque des tiers sont exposés à un risque de transmission.
Loi du 4 mars 2002,
droit à l’information médicale

Art. L. 1111-7. –

Toute personne a accès à l'ensemble des informations concernant sa santé (…)
notamment des résultats d'examen, comptes rendus de consultation,
d'intervention, d'exploration ou d'hospitalisation,

des protocoles et prescriptions thérapeutiques mis en œuvre, feuilles de
surveillance,

correspondances entre professionnels de santé,

à l'exception des informations mentionnant qu'elles ont été recueillies auprès de
tiers n'intervenant pas dans la prise en charge thérapeutique ou concernant un
tel tiers.
Pronostic ????
Loi du 4 mars 2002,
droit à l’information médicale

Art. L. 1111-4. –

Toute personne prend, avec le professionnel de santé et compte tenu des
informations et des préconisations qu'il lui fournit, les décisions concernant sa
santé.

Aucun acte médical ni aucun traitement ne peut être pratiqué sans le
consentement libre et éclairé de la personne et ce consentement peut être
retiré à tout moment.
Décision médicale partagée
Décision médicale partagée
Informations
initiales et
expérience du
patient
1/ Partage,
communication,
délibération
Expérience
du praticien
et données
de la science
Patient
Mise en œuvre de
l’option choisie
2/ Décision acceptée
mutuellement
Praticien
Temps de délibération patient/praticien avant la prise de décision
=
temps pendant lequel les outils d’aide à la décision seront utilisés
Temps
(1) Patient et professionnels de santé : décider ensemble. Concept, aides destinées aux patients et impact de la décision médicale partagée. HAS - Octobre 2013
Loi Claeys Leonetti
Droit à mourir sans acharnement thérapeutique
Article L1110-5 -1

Les actes mentionnés à l’article L. 1110-5 ne doivent pas être mis en
œuvre ou poursuivis lorsqu’ils résultent d’une obstination déraisonnable.


Lorsqu’ils apparaissent inutiles, disproportionnés ou lorsqu’ils n’ont d’autre effet que le
seul maintien artificiel de la vie, ils peuvent être suspendus ou ne pas être entrepris,
conformément à la volonté du patient et, si ce dernier est hors d’état d’exprimer sa
volonté, à l’issue d’une procédure collégiale définie par voie réglementaire.
La nutrition et l’hydratation artificielles constituent des traitements qui peuvent être
arrêtés conformément à l’alinéa précédent.
Loi Claeys Leonetti
Droit à la sédation profonde jusqu’au décès
Article L. 1110-5-2.



À la demande du patient d’éviter toute souffrance et de ne pas subir
d’obstination déraisonnable, une sédation profonde et continue provoquant une
altération de la conscience maintenue jusqu’au décès, associée à une analgésie et
à l’arrêt de l’ensemble des traitements de maintien en vie, est mise en œuvre dans
les cas suivants :
1° Lorsque le patient atteint d’une affection grave et incurable et dont le pronostic
vital est engagé à court terme présente une souffrance réfractaire aux traitements
;
2° Lorsque la décision du patient atteint d’une affection grave et incurable
d’arrêter un traitement engage son pronostic vital à court terme et est susceptible
d’entraîner une souffrance insupportable.

La sédation profonde et continue associée à une analgésie prévue au présent
article est mise en oeuvre selon la procédure collégiale définie par voie
réglementaire qui permet à l’équipe soignante de vérifier préalablement que les
conditions d’application prévues aux alinéas précédents sont remplies
PLAN
58
Master 1
1.
Soins
2.
Palliatifs
3.
4.
16-11-2016
5.
H Cochin
6.
7.
Le pronostic en cancérologie
Le pronostic palliatif
Soins palliatifs et survie
Droit et information médicale
pronostique
Communication autour pronostic
Impact sur le processus décisionnel
Cas cliniques
Objectifs de l’Information pronostique
59

Pour permettre







Au patient de s’autodéterminer
L’acces aux soins palliatifs
Une meilleur compréhension de la balance bénéfice risque,
Des soins non futiles ni disproportionnés
Une préparation de l’entourage
Une qualité de la relation de soin, bénéfique pour la Qol des pts et QoL
au travail des soignants
En évitant la sidération psychique ou le désespoir
Les besoins exprimés par les pts
60
Tmts, effets II
Effets II très rares (5/1000)

98%
 38%
Survie à 5 ans
Survie moyenne
Survie sans traitement
Survie à 1 an

80%
 81%
 76%
 65%
Discuter du décès et des SP
Lors du diagnostic
Par négociation
Jamais
35%
25%
10%
Hagerty, Butow, JCO 2004
Jenkins, Fallowfield, BMJ 2001
126 pts
K M+
<6
mois
Les besoins exprimés par les pts
61

Attitude souhaitée du médecin pour discuter du pronostic
(> 90% des patients)
- soit réaliste sur mon avenir
- me laisse poser des questions
- me reconnaît comme individu
- m’explique ma situation
- vérifie ma compréhension
- se préoccupe de comment je me sens
- clarifie ce qui peut être fait et ne pas être fait
- résume ce qu’il m’a dit
- me parle de mon pronostic avant n’importe qui d’autre
Hagerty JCO 2005
Impact de la surestimation du pronostic

Les pts atteints de cancer avancé qui surestiment leur pronostic optent plus souvent
pour des traitements agressifs et couteux en fin de vie
(Chimio IV, cs d’urgence et réanimation)


Weeks. Relationship between cancer patients predictions of prognosis and their treatment
preferences. JAMA 1998

Rose. Perspectives, preferences, care practice and outcomes among patients with late-stage
cancer. JCO 2002

Zhang. Health care cost in the last week of life: association with end of life conversation. Arch
Intern Med 2009
Les patients qui ont un coping religieux également, parce qu’ils croient aux miracles

Phelps. Religious coping and use of intensive -ife of prolonging care near death in pt with
advanced cancer JAMA 2009
Impact « End of life discussions »

Discussions FDV : 123 of 332 (37.0%)

Pas de risque augmenté de sd dépressif (8.3% vs. 5.8; AOR 1.33, 95% CI 0.54-3.32)

Une discussion de FDV modifie la fréquence de (After propensity-score weighted adjustment) :


ventilation (1.6% vs. 11.0%; AOR 0.26, 95% CI 0.08-0.83),

resuscitation (0.8% vs. 6.7%; AOR 0.16, 95% CI 0.03-0.80),

admission en USI (4.1 vs. 12.4%; AOR 0.35, 95% CI 0.14-0.90),

hospitalistion en USP (65.6% vs. 44.5%; AOR 1.58, 95% CI 1.04-2.63).
Pour les proches

Plus de traitement aggressif est associé à plus de sd dépressif chez les proches endeuillés (AOR 3.37, 95%
CI 1.12-10.13),

Une meilleure QoL des patents est associée à une meilleur Qol des proches
(β=0.20; p=0.001).
Wright, JAMA 2008
Intervalle de temps ?
64

Cohorte de 590 pts avec cancer en phase avancée

Médiane de Survie de 5.4 mois

71 % veulent connaitre leur espérance de vie

51 % (299 pts) accepte de donner une estimation de leur EDV

17.6 % ont le souvenir d’une estimation par l’oncologue
 Meilleur estimation de leur espérance de vie
 relation médecin / patient non altéré
 Pas plus de trouble anxio-depressifs
Eisinger, JCO Octobre 2015
65
Eisinger, JCO Octobre 2015
Repères pour la communication d’un pronostic grave
La stratégie de connivence
 Une information pas à pas, progressive et adaptée aux capacités d’intégration psychique du patient
doit être la base de toute stratégie de communication entre les soignants et les patients et proches
Chronologie
Au fil du temps dans un climat de confiance
Au rythme du patient, en favorisant l’émergence de questions par une attitude ouverte
Procéder par touches successives
Prendre conscience de la communication non verbale
Etre attentifs aux émotions du patient
Contenu : Se préparer au pire, espérer le meilleur
Caractère incurable de la maladie dès que possible
Eviter les mensonge ou la banalisation comme l’utilisation d’euphémismes
 Proscrire les prédictions comme l’utilisation des statistiques
 Proposer des prévisions, c’est à dire divers scénarios plausibles
 Laisser place à l’incertitude honnête sur l’espérance de vie en respectant l’espoir du patient
 Associer à l’anticipation d’événements négatifs probables, celles d’événements positifs moins probables
[Helft 2005 ]
Compétences médicales en communication
67

SPIKES (setting, perception of disease, invite, knowledge,
empathy, summary)


(Baile, VF , Oncolgist 2000
Communication skills training for health care professionals working
with cancer patients, their families and/or carers.
Fellowes D, Wilkinson S, Moore P.
Cochrane Database Syst Rev. 2004;(2):CD003751
Sonder le patient
Interrogations,
Réalité
médicale
Attentes,
Craintes
SYMPTOMES
Représentations
Connaissance
Parcours médical
Personnalité
Valeurs - culture
Situation sociale
Le sondage
•
Ou en est le patient ?
▫
▫
•
Quelle est sa demande ?
▫
▫
▫
▫
▫
•
Dans la compréhension de sa situation médicale
Dans l’intégration pronostique
S ’exprimer un problème médical
Exprimer des difficultés de nature psycho-sociale
Demande d’information médicale
Recherche de soutien
Demande de nature factuelle ( planning, ordonnance etc ..
Quelle style de communication ?
▫
▫
▫
▫
▫
▫
Scientifique
Chaleureux, emotionnel
Directif
Informatif
Collaboratif
…
PLAN
70
Master 1
1.
Soins
2.
Palliatifs
3.
4.
16-11-2016
5.
H Cochin
6.
7.
Le pronostic en cancérologie
Le pronostic palliatif
Soins palliatifs et survie
Droit et information médicale
pronostique
Communication autour pronostic
Impact sur le processus décisionnel
Cas cliniques
Choix du patient devant une
alternative médicale ?
Paramètres du choix :
Traitement A
71
Mode d’administration
Planning médical
Effets secondaires
Couts
Lieu de prise en charge
Traitement B
Souhait du patient de poursuite ou
arrêt des traitements spécifiques ?
Traitement
acceptée
(proportionné)
72
Facteurs influençant :
Combativité
Informations reçues
Croyances et représentations
Spiritualité
Phase de vie
Situation psycho-sociale
Expériences médicales antérieures
Entourages
Traitement
refusé
(disproportionné)
Influence médicale :
Délibération sur la Réanimation cardio-pulmonaire
Désign



EDV < 1 an
Description verbale
pour tous
Video de 3 mn

MCE Simulation sur un mannequin

Vrai patient ventilé
Résultats


15o pts inclus ( /173)
Après information
 50%

pour CPR
Après vidéo
 20
% CPR
OR 3,5 95%CI 1,7 à 7,2
P < 0.001
Volandes, JCO 2013
Influence Médicale:
Souhait de poursuivre la chimiothérapie
74

De nombreuses études montrent que les pts en phase avancée
choisissent la poursuite de la chimiothérapie

Pour un gain de survie même faible

Y compris avec une grande toxicité
….Ces patients voudraient-ils une chimiothérapie sûrement inefficace et
très probablement toxique ? …
Matsuyama, JCO 2006
PLAN
75
6.
Le pronostic en cancérologie
Le pronostic palliatif
Soins palliatifs et survie
Droit et information médicale
pronostique
Communication autour pronostic
Impact sur le processus décisionnel
7.
Cas cliniques
Master 1
1.
Soins
2.
Palliatifs
3.
4.
16-11-2016
5.
H Cochin
 Proposer ou non une n ème ligne de CT pour un patient qui présente un état
général altéré, dénutris, en déteresse morale
 Mettre ou non une sonde de néphrostomie à une patiente en phase avancée
d’un cancer du col utérin pour traiter une insuffisance rénale aigue obstructive
 Pratiquer ou non une analgésie intra-thécale chez un patient qui présente
un syndrome douloureux réfractaire en phase avancée?
 Alimenter ou non de manière artificiel un patient dénutri et aphagique en
phase avancée?
 Traiter ou non un sepsis en phase terminale ?
Décision médicale adaptée
Proportionnalité des soins, limitation de traitement,
obstination déraisonnable, information du patient et des
proches, décision partagée: comment ?
Identifier les risques de complications qui peuvent survenir dans le
champ somatique et psycho-social :
 majoration de la douleur, asphyxie, risque occlusif intestinal,
risque septique ou hémorragique, épuisement familial, demande
d’euthanasie, détresse ou épuisement des proches, agonie
Savoir aborder la question de l’aggravation et du risque léthal pour
des discussions anticipées
 entre une information honnête et non désespérante ….
Mettre en place les réponses adaptées
 EMSP précoce, prescriptions anticipées, soins à domicile, recours
médical en urgence, hospitalisation de répit, USP …
Anticipation palliative
78
Conclusions et perspectives
PHASE METASTATIQUE
Pauci symptomatique
CANCER
CURABLE
PHASE METASTATIQUE
symptomatique
PHASE TERMINALE
(<6 mois)
AGONIE ( jours)
Relationnel (annonce, information, éducation, soutien)
Traitement
Anti-cancéreux
Adjuvant
Soins de suuport :
Traitement des
effets secondaires
Soutien psycho-social
Cancer
localisé
L 1, L2, L3
Chimiothérapie
À visée curative
Allongement de la survie,
mois ou année
Après cancer
APA + diet
Soutien
psycho-social
Rémission
Guérison
Soins de support :
(tmt effets secondaires)
Soutien psycho-social
Cancer
métastastatique
Infra-clinique
L1,2,3 ou Ln,
Chimiothérapie
À visée symptomatique
Allongement survie
semaine ou mois??
Soins de support :
(symptômes/complications)
Curatifs et palliatifs
antalgiques, vértébroplastie,
diététique, kinésithérapie,
Stent vasculaire ou digestif
ATB, anticoagulant
psycho-oncologie,
Soutien psycho-social
…
Evolutivité
phase précédente
Ou d’emblée
Soins palliatifs
Exclusifs
(chimiothérapie
parfois délétère)
Limitation
traitements
de support
Oms 3 ou 4 Décès
Chimiorésistance
Soins / Phase palliative ??
Modalités de prise en charge :
EMSP, USP, Réseaux et HAD de Soins palliatifs
Objectif thérapeutique (à partager avec le patient)
 Guérison
(objectif curatif)
 Augmentation du temps de vie de qualité
( objectif augmentation de l’espérance de vie en mois ou années )
 Confort, qualité de vie exclusivement
( objectif palliatif)
Le choix du mot ..
Soins de Support
Soins Palliatifs
Evoque une proposition d’aide et de soutien,
ce qui peut rassurer et donner de l’espoir
Evoque un risque de fin de vie ou d’arrêt des
traitements actifs,
ce qui peut provoquer peur et angoisse
Facile à évoquer par les soignants
Risque d’effet d’annonce
pouvant être sidérante
Permet une intervention plus précoce des équipes
de soins de palliatifs
Permet de clarifier les objectifs de soins et de
prise en charge
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