5. La coordination des politiques économiques 5.1. Bilan de l’intégration européenne et crise de la zone euro 5.1.1. Bilan de l’intégration européenne Intégration économique Intégration par les marchés inégale, souvent limitée par les résistances nationales + 2 politiques « d’accompagnement » de la compétence exclusive de l’UE. Intégration monétaire - Réussie : l’inflation est restée modérée depuis 1999 et l’euro est devenu une monnaie (forte) de réserve mondiale la politique monétaire unique a été efficace (par rapport à son objectif) et la crédibilité de la BCE a été maintenue. - Problèmes : - elle ne concerne pas tous les pays de l’UE - elle ne remplit pas forcément les conditions d’une ZMO Intégration budgétaire - Presque inexistante : - un budget commun très faible - des politiques budgétaires nationales maintenues, mais encadrées par des règles communes, traduisant la volonté de partager des « bonnes pratiques ». - Problèmes : - ces règles n’ont pas été respectées - les divergences entre les Etats membres ont augmenté la crise financière internationale de 2008 suivie de la crise de la dette souveraine dans la zone euro ont monté les limites du mode de gouvernance de la zone euro avec des risques sur l’union européenne dans son ensemble insuffisante économiques. coordination des politiques 5.1.2. La crise de la zone euro : quelques points de repère et enseignements Crise de la « dette souveraine » Dette souveraine = dette souscrite ou garantie par un émetteur souverain, Etat ou banque centrale. Pourquoi cette dépendance vis-à-vis du jugement des marchés financiers ? Nécessité d’une solidarité financière européenne Conséquences sur la BCE Faute de mécanismes de gestion de crise et d’intégration budgétaire, la BCE a été amenée à jouer un rôle pour enrayer la crise financière ; mettant en jeu son indépendance. La BCE a participé au sauvetage de pays : - en rachetant de la dette de ces pays - et en acceptant ces dettes en « collatéral » pour soutenir le secteur bancaire des pays concernés. 5.2. Au-delà de la gestion de la crise, la nécessité de coordination des politiques économiques 5.2.1. Gestion de crise et solidarité au sein de l’union européenne Une solidarité sous forme de prêts Depuis 2010, les pays de l’UE ont créé 3 instruments de « stabilité financière » : - Le Fonds européen de stabilité financière (FESF) - Le Mécanisme européen de stabilité financière - Le Mécanisme européen de stabilité Pourquoi pas d’euro-obligations » ? Les eurobonds, ou euro-obligations, seraient des emprunts émis en commun par les pays de la zone euro sur les marchés mutualisation des dettes européennes visant renforcer l'intégration et protéger les pays les plus vulnérables des attaques spéculatives. 5.2.2. La coordination des politiques économiques ou policy mix Définition : le policy mix est le dosage optimal de politique monétaire et de politique budgétaire, compte tenu des objectifs fixés pour l’économie, principalement en termes de croissance, inflation, chômage Dans l’UE on dispose théoriquement d’un policy mix non conflictuel : - la BCE indépendante mène la politique monétaire avec l’objectif de stabilité des prix - les GOPE définissent chaque année, au niveau de l’UE et pour chaque pays les objectifs et les axes des politiques économiques. - avec le PSC réaffirmé, l’instrument budgétaire national est quasiment neutralisé / objectif de stabilité des prix. En réalité, policy mix non coopératif parce qu’en face de la BCE il n’y a aucun interlocuteur budgétaire. Or, ce policy mix non coopératif a un coût en termes de croissance, d’emploi et aujourd’hui de crédibilité de la zone euro. nécessité d’un policy mix coopératif : double coordination entre les Etats membres et entre les instruments de la politique économiques (budgétaire et monétaire) en fonction d’objectifs définis en commun sur l’Union et les pays qui la composent. Ce qui, pour certains, serait favorisé par le fédéralisme budgétaire, signe d’une forte intégration budgétaire et fiscale (ZMO) Le fédéralisme budgétaire - Définition : Affectation pour chaque domaine d’intervention du niveau d’autorité (de compétence) considéré comme le plus efficace principe d’affectation conforme au principe de subsidiarité. - Rôle : un budget fédéral fournirait un système d’assurance aux Etats, aussi bien contre des chocs transitoires (crise / stabilisation), que des chocs permanents (redistribution), tout en assurant un vecteur d’intégration (allocation). - Conditions : la responsabilité de ce budget fédéral serait attribuée à un « gouvernement économique européen » ; ce qui ferait de cette institution l’interlocuteur de la BCE . Mais cela supposerait l’institution d’un impôt fédéral (transfert de ressources fiscales nationales aux institutions supranationales) + harmonisation des systèmes fiscaux et des procédures budgétaires des Etats membres.