DOCTEUR EN MÉDECINE Léa SCHLECK Le vécu des étudiants en

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UNIVERSITÉ DE LORRAINE
2016
FACULTÉ DE MÉDECINE DE NANCY
THÈSE
pour obtenir le grade de
DOCTEUR EN MÉDECINE
Présentée et soutenue publiquement
Dans le cadre du troisième cycle de Médecine Générale ou
Médecine Spécialisée
par
Léa SCHLECK
le 8 novembre 2016
Le vécu des étudiants en médecine confrontés à la souffrance des patients :
Étude qualitative auprès des étudiants hospitaliers de l'Université de Lorraine
Membres du jury
Présidente :
Mme Professeur Marie-Reine LOSSER
Juges :
M. Professeur Stéphane ZUILY
Mme Docteur Élisabeth STEYER
Mme Docteur Valérie LANGEVIN
M. Docteur Thierry LIEVIN
1
Pré si de nt de l’ Uni ve rs i té de Lorra i ne :
P rofes s e ur P ie rre MUTZE NHAR DT
Doye n de la Fa c ul té de Mé de c i ne
Profe s se ur Ma rc BRA UN
Vice-doyens
Pr Karine ANGIOI-DUPREZ, Vice-Doyen
Pr Marc DEBOUVERIE, Vice-Doyen
Assesseurs :
Premier cycle :
Deuxième cycle :
Troisième cycle :
Dr Guillaume GAUCHOTTE
Pr Marie-Reine LOSSER
Pr Marc DEBOUVERIE
Innovations pédagogiques : Pr Bruno CHENUEL
Formation à la recherche : Dr Nelly AGRINIER
Animation de la recherche clinique : Pr François ALLA
Affaires juridiques et Relations extérieures : Dr Frédérique CLAUDOT
Vie Facultaire et SIDES : Pr Laure JOLY
Relations Grande Région : Pr Thomas FUCHS-BUDER
Etudiant : M. Lucas SALVATI
Chargés de mission
Bureau de docimologie : Dr Guillaume VOGIN
Commission de prospective facultaire : Pr Pierre-Edouard BOLLAERT
Orthophonie : Pr Cécile PARIETTI-WINKLER
PACES : Dr Chantal KOHLER
Plan Campus : Pr Bruno LEHEUP
International : Pr Jacques HUBERT
==========
DOY E NS HO NO RAI RE S
Professeur Jean-Bernard DUREUX - Professeur Jacques ROLAND - Professeur Patrick NETTER
Professeur Henry COUDANE
==========
P RO FE S SE URS HO NO RAI RE S
Etienne ALIOT - Jean-Marie ANDRE - Alain AUBREGE - Jean AUQUE - Gérard BARROCHE Alain BERTRAND
- Pierre BEY
Marc-André BIGARD - Patrick BOISSEL – Pierre BORDIGONI - Jacques BORRELLY - Michel BOULANGE
Jean-Louis BOUTROY – Serge BRIANÇON - Jean-Claude BURDIN - Claude BURLET - Daniel BURNEL
Claude CHARDOT - Jean-François CHASSAGNE - François CHERRIER Jean-Pierre CRANCE - Gérard DEBRY
Emile de LAVERGNE - Jean-Pierre DESCHAMPS - Jean DUHEILLE - Jean-Bernard DUREUX - Gilbert FAURE Gérard FIEVE Jean FLOQUET - Robert FRISCH - Alain GAUCHER - Pierre GAUCHER - Alain GERARD - Hubert
GERARD
Jean-Marie GILGENKRANTZ - Simone GILGENKRANTZ - Gilles GROSDIDIER - Oliéro GUERCI - Philippe
HARTEMANN Gérard HUBERT - Claude HURIET Christian JANOT - Michèle KESSLER - François KOHLER Jacques LACOSTE
Henri LAMBERT - Pierre LANDES - Marie-Claire LAXENAIRE - Michel LAXENAIRE - Alain LE FAOU - Jacques
LECLERE
Pierre LEDERLIN - Bernard LEGRAS - Jean-Pierre MALLIÉ - Philippe MANGIN – Jean-Claude MARCHAL Pierre MATHIEU
2
Michel MERLE - Pierre MONIN Pierre NABET - Jean-Pierre NICOLAS - Pierre PAYSANT - Francis PENIN Gilbert PERCEBOIS Claude PERRIN - Luc PICARD - François PLENAT - Jean-Marie POLU - Jacques POUREL Jean PREVOT - Francis RAPHAEL
Antoine RASPILLER – Denis REGENT - Michel RENARD - Jacques ROLAND - Daniel SCHMITT - Michel
SCHMITT
Michel SCHWEITZER - Daniel SIBERTIN-BLANC - Claude SIMON - Danièle SOMMELET - Jean-François
STOLTZ - Michel STRICKER - Gilbert THIBAUT - Gérard VAILLANT - Paul VERT – Hervé VESPIGNANI - Colette
VIDAILHET
Michel VIDAILHET - Jean-Pierre VILLEMOT - Michel WEBER
==========
A.
P RO FE S SE URS É MÉ RI TES
Professeur Etienne ALIOT - Professeur Gérard BARROCHE - Professeur Pierre BEY - Professeur Jean-Pierre
CRANCE - Professeur Alain GERARD - Professeure Michèle KESSLER – Professeur François KOHLER
Professeur Jacques LECLÈRE - Professeur Alain LE FAOU - Professeur Jean-Marie GILGENKRANTZ
Professeure Simone GILGENKRANTZ – Professeur Gilles GROSDIDIER - Professeur Philippe HARTEMANN
Professeur Alain LE FAOU - Professeur Pierre MONIN - Professeur Jean-Pierre NICOLAS - Professeur François
PLENAT Professeur Daniel SIBERTIN-BLANC - Professeur Jean-François STOLTZ - Professeur Paul VERT
Professeur Michel VIDAILHET
==========
P RO FE S SE URS DE S UNI V E RS I TÉ S - P RATI CI E NS HOS P I TALI E RS
(Disciplines du Conseil National des Universités)
42ème Section : MORPHOLOGIE ET MORPHOGENÈSE
1ère sous-section : (Anatomie)
Professeur Marc BRAUN – Professeure Manuela PEREZ
2ème sous-section : (Histologie, embryologie et cytogénétique)
Professeur Christo CHRISTOV– Professeur Bernard FOLIGUET
3ème sous-section : (Anatomie et cytologie pathologiques)
Professeur Jean-Michel VIGNAUD – Professeur Guillaume GAUCHOTTE
43ème Section : BIOPHYSIQUE ET IMAGERIE MÉDICALE
1ère sous-section : (Biophysique et médecine nucléaire)
Professeur Gilles KARCHER – Professeur Pierre-Yves MARIE – Professeur Pierre OLIVIER
2ème sous-section : (Radiologie et imagerie médicale)
Professeur René ANXIONNAT - Professeur Alain BLUM - Professeur Serge BRACARD - Professeur Michel
CLAUDON Professeure Valérie CROISÉ-LAURENT - Professeur Jacques FELBLINGER
44ème Section : BIOCHIMIE, BIOLOGIE CELLULAIRE ET MOLÉCULAIRE, PHYSIOLOGIE ET
NUTRITION
1ère sous-section : (Biochimie et biologie moléculaire)
Professeur Jean-Louis GUEANT - Professeur Bernard NAMOUR - Professeur Jean-Luc OLIVIER
2ème sous-section : (Physiologie)
Professeur Christian BEYAERT - Professeur Bruno CHENUEL - Professeur François MARCHAL
4ème sous-section : (Nutrition)
Professeur Didier QUILLIOT - Professeure Rosa-Maria RODRIGUEZ-GUEANT - Professeur Olivier ZIEGLER
45ème Section : MICROBIOLOGIE, MALADIES TRANSMISSIBLES ET HYGIÈNE
1ère sous-section : (Bactériologie – virologie ; hygiène hospitalière)
Professeur Alain LOZNIEWSKI – Professeure Evelyne SCHVOERER
2ème sous-section : (Parasitologie et Mycologie)
Professeure Marie MACHOUART
3
3ème sous-section : (Maladies infectieuses ; maladies tropicales)
Professeur Thierry MAY - Professeure Céline PULCINI - Professeur Christian RABAUD
46ème Section : SANTÉ PUBLIQUE, ENVIRONNEMENT ET SOCIÉTÉ
1ère sous-section : (Épidémiologie, économie de la santé et prévention)
Professeur François ALLA - Professeur Francis GUILLEMIN - Professeur Denis ZMIROU-NAVIER
3ème sous-section : (Médecine légale et droit de la santé)Professeur Henry COUDANE
4ème sous-section : (Biostatistiques, informatique médicale et technologies de communication)
Professeure Eliane ALBUISSON - Professeur Nicolas JAY
47ème Section : CANCÉROLOGIE, GÉNÉTIQUE, HÉMATOLOGIE, IMMUNOLOGIE
1ère sous-section : (Hématologie ; transfusion)
Professeur Pierre FEUGIER
2ème sous-section : (Cancérologie ; radiothérapie)
Professeur Thierry CONROY - Professeur François GUILLEMIN - Professeur Didier PEIFFERT - Professeur
Frédéric MARCHAL
3ème sous-section : (Immunologie)
Professeur Marcelo DE CARVALHO-BITTENCOURT – Professeure Marie-Thérèse RUBIO
4ème sous-section : (Génétique)
Professeur Philippe JONVEAUX - Professeur Bruno LEHEUP
48ème Section : ANESTHÉSIOLOGIE, RÉANIMATION, MÉDECINE D’URGENCE,
PHARMACOLOGIE ET THÉRAPEUTIQUE
1ère sous-section : (Anesthésiologie-réanimation ; médecine d’urgence)
Professeur Gérard AUDIBERT - Professeur Hervé BOUAZIZ - Professeur Thomas FUCHS-BUDER
Professeure Marie-Reine LOSSER - Professeur Claude MEISTELMAN
2ème sous-section : (Réanimation ; médecine d’urgence)
Professeur Pierre-Édouard BOLLAERT - Professeur Sébastien GIBOT - Professeur Bruno LÉVY
3ème sous-section : (Pharmacologie fondamentale ; pharmacologie clinique ; addictologie)
Professeur Pierre GILLET - Professeur Jean-Yves JOUZEAU - Professeur Patrick NETTER
4ème sous-section : (Thérapeutique ; médecine d’urgence ; addictologie)
Professeur François PAILLE - Professeur Patrick ROSSIGNOL - Professeur Faiez ZANNAD
49ème Section : PATHOLOGIE NERVEUSE ET MUSCULAIRE, PATHOLOGIE MENTALE,
HANDICAP ET RÉÉDUCATION
1ère sous-section : (Neurologie)
Professeur Marc DEBOUVERIE - Professeur Louis MAILLARD - Professeur Luc TAILLANDIER - Professeure
Louise TYVAERT
2ème sous-section : (Neurochirurgie)
Professeur Jean AUQUE - Professeur Thierry CIVIT - Professeure Sophie COLNAT-COULBOIS - Professeur
Olivier KLEIN
3ème sous-section : (Psychiatrie d'adultes ; addictologie)
Professeur Jean-Pierre KAHN - Professeur Raymund SCHWAN
4ème sous-section : (Pédopsychiatrie ; addictologie)
Professeur Bernard KABUTH
5ème sous-section : (Médecine physique et de réadaptation)
Professeur Jean PAYSANT
50ème Section : PATHOLOGIE OSTÉO-ARTICULAIRE, DERMATOLOGIE ET CHIRURGIE
PLASTIQUE
1ère sous-section : (Rhumatologie)
Professeure Isabelle CHARY-VALCKENAERE - Professeur Damien LOEUILLE
2ème sous-section : (Chirurgie orthopédique et traumatologique)
Professeur Laurent GALOIS - Professeur Didier MAINARD - Professeur Daniel MOLE - Professeur François
SIRVEAUX
3ème sous-section : (Dermato-vénéréologie)
Professeur Jean-Luc SCHMUTZ
4ème sous-section : (Chirurgie plastique, reconstructrice et esthétique ; brûlologie)
Professeur François DAP - Professeur Gilles DAUTEL - Professeur Etienne SIMON
51ème Section : PATHOLOGIE CARDIO-RESPIRATOIRE ET VASCULAIRE
1ère sous-section : (Pneumologie ; addictologie)
Professeur Jean-François CHABOT - Professeur Ari CHAOUAT - Professeur Yves MARTINET
2ème sous-section : (Cardiologie)
Professeur Edoardo CAMENZIND - Professeur Christian de CHILLOU DE CHURET - Professeur Yves
4
JUILLIERE
Professeur Nicolas SADOUL
5
3ème sous-section : (Chirurgie thoracique et cardiovasculaire)
Professeur Thierry FOLLIGUET - Professeur Juan-Pablo MAUREIRA
4ème sous-section : (Chirurgie vasculaire ; médecine vasculaire)
Professeur Sergueï MALIKOV - Professeur Denis WAHL – Professeur Stéphane ZUILY
52ème Section : MALADIES DES APPAREILS DIGESTIF ET URINAIRE
1ère sous-section : (Gastroentérologie ; hépatologie ; addictologie)
Professeur Jean-Pierre BRONOWICKI - Professeur Laurent PEYRIN-BIROULET
3ème sous-section : (Néphrologie)
Professeur Luc FRIMAT - Professeure Dominique HESTIN
4ème sous-section : (Urologie)
Professeur Pascal ESCHWEGE - Professeur Jacques HUBERT
53ème Section : MÉDECINE INTERNE, GÉRIATRIE, CHIRURGIE GÉNÉRALE ET MÉDECINE
GÉNÉRALE
1ère sous-section : (Médecine interne ; gériatrie et biologie du vieillissement ; addictologie)
Professeur Athanase BENETOS - Professeur Jean-Dominique DE KORWIN - Professeure Gisèle KANNY
Professeure Christine PERRET-GUILLAUME – Professeur Roland JAUSSAUD – Professeure Laure JOLY
2ème sous-section : (Chirurgie générale)
Professeur Ahmet AYAV - Professeur Laurent BRESLER - Professeur Laurent BRUNAUD
3ème sous-section : (Médecine générale)
Professeur Jean-Marc BOIVIN – Professeur Paolo DI PATRIZIO
54ème Section : DÉVELOPPEMENT ET PATHOLOGIE DE L'ENFANT, GYNÉCOLOGIEOBSTÉTRIQUE, ENDOCRINOLOGIE ET REPRODUCTION
1ère sous-section : (Pédiatrie)
Professeur Pascal CHASTAGNER - Professeur François FEILLET - Professeur Jean-Michel HASCOET
Professeur Emmanuel RAFFO - Professeur Cyril SCHWEITZER
2ème sous-section : (Chirurgie infantile)
Professeur Pierre JOURNEAU - Professeur Jean-Louis LEMELLE
3ème sous-section : (Gynécologie-obstétrique ; gynécologie médicale)
Professeur Philippe JUDLIN - Professeur Olivier MOREL
4ème sous-section : (Endocrinologie, diabète et maladies métaboliques ; gynécologie médicale)
Professeur Bruno GUERCI - Professeur Marc KLEIN - Professeur Georges WERYHA
55ème Section : PATHOLOGIE DE LA TÊTE ET DU COU
1ère sous-section : (Oto-rhino-laryngologie)
Professeur Roger JANKOWSKI - Professeure Cécile PARIETTI-WINKLER
2ème sous-section : (Ophtalmologie)
Professeure Karine ANGIOI - Professeur Jean-Paul BERROD - Professeur Jean-Luc GEORGE
3ème sous-section : (Chirurgie maxillo-faciale et stomatologie)
Professeure Muriel BRIX
==========
B.
P RO FE S SE URS DE S UNI V E RS I TÉ S
61ème Section : GÉNIE INFORMATIQUE, AUTOMATIQUE ET TRAITEMENT DU SIGNAL
Professeur Walter BLONDEL
64ème Section : BIOCHIMIE ET BIOLOGIE MOLÉCULAIRE
Professeure Sandrine BOSCHI-MULLER
==========
P RO FE S SE UR ASS O CI É DE MÉ DE CI NE GÉ NÉ RALE
6
Professeur associé Sophie SIEGRIST
7
==========
C.
MA Î TRES DE CO NFÉ RE NCES DE S UNI V E RS I TÉ S - P RATI CI E NS
HOS P I TALI E RS
42ème Section : MORPHOLOGIE ET MORPHOGENÈSE
1ère sous-section : (Anatomie)
Docteur Bruno GRIGNON
2ème sous-section : (Histologie, embryologie et cytogénétique)
Docteure Chantal KOHLER
43ème Section : BIOPHYSIQUE ET IMAGERIE MÉDICALE
1ère sous-section : (Biophysique et médecine nucléaire)
Docteur Jean-Marie ESCANYE
2ème sous-section : (Radiologie et imagerie médicale)
Docteur Damien MANDRY - Docteur Pedro TEIXEIRA
44ème Section : BIOCHIMIE, BIOLOGIE CELLULAIRE ET MOLÉCULAIRE, PHYSIOLOGIE ET
NUTRITION
1ère sous-section : (Biochimie et biologie moléculaire)
Docteure Shyue-Fang BATTAGLIA - Docteure Sophie FREMONT - Docteure Isabelle GASTIN
Docteure Catherine MALAPLATE-ARMAND - Docteur Marc MERTEN - Docteur Abderrahim OUSSALAH
2ème sous-section : (Physiologie)
Docteure Silvia DEMOULIN-ALEXIKOVA - Docteur Mathias POUSSEL
3ème sous-section : (Biologie Cellulaire)
Docteure Véronique DECOT-MAILLERET
45ème Section : MICROBIOLOGIE, MALADIES TRANSMISSIBLES ET HYGIÈNE
1ère sous-section : (Bactériologie – Virologie ; hygiène hospitalière)
Docteure Corentine ALAUZET - Docteure Hélène JEULIN - Docteure Véronique VENARD
2ème sous-section : (Parasitologie et mycologie)
Docteure Anne DEBOURGOGNE
46ème Section : SANTÉ PUBLIQUE, ENVIRONNEMENT ET SOCIÉTÉ
1ère sous-section : (Epidémiologie, économie de la santé et prévention)
Docteure Nelly AGRINIER - Docteur Cédric BAUMANN - Docteure Frédérique CLAUDOT - Docteur Alexis
HAUTEMANIÈRE
2ème sous-section (Médecine et Santé au Travail)
Docteure Isabelle THAON
3ème sous-section (Médecine légale et droit de la santé)
Docteur Laurent MARTRILLE
47ème Section : CANCÉROLOGIE, GÉNÉTIQUE, HÉMATOLOGIE, IMMUNOLOGIE
1ère sous-section : (Hématologie ; transfusion)
Docteure Aurore PERROT – Docteur Julien BROSEUS (stagiaire)
2ème sous-section : (Cancérologie ; radiothérapie)
Docteure Lina BOLOTINE – Docteur Guillaume VOGIN (stagiaire)
4ème sous-section : (Génétique)
Docteure Céline BONNET - Docteur Christophe PHILIPPE
48ème Section : ANESTHÉSIOLOGIE, RÉANIMATION, MÉDECINE D’URGENCE,
PHARMACOLOGIE ET THÉRAPEUTIQUE
2ème sous-section : (Réanimation ; Médecine d’urgence)
Docteur Antoine KIMMOUN
3ème sous-section : (Pharmacologie fondamentale ; pharmacologie clinique ; addictologie)
Docteur Nicolas GAMBIER - Docteure Françoise LAPICQUE - Docteur Julien SCALA-BERTOLA
8
4ème sous-section : (Thérapeutique ; Médecine d’urgence ; addictologie)
Docteur Nicolas GIRERD
9
50ème Section : PATHOLOGIE OSTÉO-ARTICULAIRE, DERMATOLOGIE ET CHIRURGIE
PLASTIQUE
1ère sous-section : (Rhumatologie)
Docteure Anne-Christine RAT
3ème sous-section : (Dermato-vénéréologie)
Docteure Anne-Claire BURSZTEJN
4ème sous-section : (Chirurgie plastique, reconstructrice et esthétique ; brûlologie)
Docteure Laetitia GOFFINET-PLEUTRET
51ème Section : PATHOLOGIE CARDIO-RESPIRATOIRE ET VASCULAIRE
3ème sous-section : (Chirurgie thoracique et cardio-vasculaire)
Docteur Fabrice VANHUYSE
52ème Section : MALADIES DES APPAREILS DIGESTIF ET URINAIRE
1ère sous-section : (Gastroentérologie ; hépatologie ; addictologie)
Docteur Jean-Baptiste CHEVAUX
53ème Section : MÉDECINE INTERNE, GÉRIATRIE, CHIRURGIE GÉNÉRALE ET MÉDECINE
GÉNÉRALE
3ème sous-section : (Médecine générale)
Docteure Elisabeth STEYER
54ème Section : DEVELOPPEMENT ET PATHOLOGIE DE L'ENFANT, GYNECOLOGIEOBSTETRIQUE, ENDOCRINOLOGIE ET REPRODUCTION
5ème sous-section : (Biologie et médecine du développement et de la reproduction ; gynécologie médicale)
Docteure Isabelle KOSCINSKI
55ème Section : PATHOLOGIE DE LA TÊTE ET DU COU
1ère sous-section : (Oto-Rhino-Laryngologie)
Docteur Patrice GALLET
==========
D.
MA Î TRES DE CO NFÉ RE NCES
5ème Section : SCIENCES ÉCONOMIQUES
Monsieur Vincent LHUILLIER
7ème Section : SCIENCES DU LANGAGE : LINGUISTIQUE ET PHONETIQUE GENERALES
Madame Christine DA SILVA-GENEST
19ème Section : SOCIOLOGIE, DÉMOGRAPHIE
Madame Joëlle KIVITS
60ème Section : MÉCANIQUE, GÉNIE MÉCANIQUE, GÉNIE CIVIL
Monsieur Alain DURAND
64ème Section : BIOCHIMIE ET BIOLOGIE MOLÉCULAIRE
Madame Marie-Claire LANHERS - Monsieur Nick RAMALANJAONA - Monsieur Pascal REBOUL
65ème Section : BIOLOGIE CELLULAIRE
Madame Nathalie AUCHET - Madame Natalia DE ISLA-MARTINEZ - Monsieur Jean-Louis GELLY
Madame Céline HUSELSTEIN - Madame Ketsia HESS – Monsieur Hervé MEMBRE - Monsieur Christophe
NEMOS
10
11
66ème Section : PHYSIOLOGIE
Monsieur Nguyen TRAN
==========
E.
MA Î TRES DE CO NFÉ RE NCES AS SO CI É S DE MÉ DE CI NE GÉ NÉ RA LE
Docteur Pascal BOUCHE – Docteur Olivier BOUCHY - Docteur Arnaud MASSON – Docteur Cédric BERBE
Docteur Jean-Michel MARTY
==========
F.
DO CTE URS HO NO RIS CA US A
Professeur Charles A. BERRY (1982)
Centre de Médecine Préventive, Houston (U.S.A)
Professeur Pierre-Marie GALETTI (1982)
Brown University, Providence (U.S.A)
Professeure Mildred T. STAHLMAN (1982)
Vanderbilt University, Nashville (U.S.A)
Professeur Théodore H. SCHIEBLER (1989)
Institut d'Anatomie de Würtzburg (R.F.A)
Université de Pennsylvanie (U.S.A)
Professeur Mashaki KASHIWARA (1996)
Research Institute for Mathematical Sciences de
Kyoto (JAPON)
Professeure Maria DELIVORIA-PAPADOPOULOS
(1996)
Professeur Ralph GRÄSBECK (1996)
Université d'Helsinki (FINLANDE)
Professeur Duong Quang TRUNG (1997)
Université d'Hô Chi Minh-Ville (VIÊTNAM)
Professeur Daniel G. BICHET (2001)
Université de Montréal (Canada)
Professeur Marc LEVENSTON (2005)
Institute of Technology, Atlanta (USA)
12
Professeur Brian BURCHELL (2007)
Université de Dundee (RoyaumeUni)
Professeur Yunfeng ZHOU (2009)
Université de Wuhan (CHINE)
Professeur David ALPERS (2011)
Université de Washington (U.S.A)
Professeur Martin EXNER (2012)
Université de Bonn (ALLEMAGNE)
13
REMERCIEMENTS
À la présidente du jury,
à Madame le Professeur Marie-Reine Losser : Merci de me faire l'honneur de présider
ce jury. Merci de l'enthousiasme avec lequel vous avez accueilli ce sujet et du soutien que
vous m'avez manifesté. Veuillez trouver ici l'expression de mon sincère respect.
14
Aux membres du jury
À Monsieur le Professeur Stéphane Zuily : merci de me faire l'honneur de juger ce
travail, avec tout l'intérêt que vous portez à la formation des étudiants en médecine et l'énergie
que vous y consacrez. Merci pour l'enthousiasme avec lequel vous avez accueilli ma demande
de participation à ce jury, veuillez trouver ici l'expression de tout mon respect.
À Madame le Docteur Elisabeth Steyer : merci de me faire l'honneur de juger ce travail
après l'avoir accompagné comme co-directrice. Vous m'avez enseigné une médecine générale
exigeante, rigoureuse et profondément respectueuse des personnes. Merci pour votre
accompagnement, votre bienveillance et l’énergie consacrée à la transmission de vos savoirs.
Les six mois de stage à vos côtés ont été très précieux pour moi. Soyez assurée de ma
profonde gratitude et de tout mon respect.
À Madame le Docteur Valérie Langevin : merci pour votre enthousiasme et votre
soutien tout au long de ce travail, pour vos précieux conseils ainsi que la documentation
fournie. Merci de me faire l'honneur de juger ce travail avec votre regard expert sur les
risques psycho-sociaux des professions de la santé. Votre présence dans ce jury ce jour
m’honore et veuillez trouver ici l'expression de ma profonde gratitude.
Au directeur de ce travail, Monsieur le Docteur Thierry Lievin : merci pour ton
accompagnement sans faille pendant toute la durée de ce travail, ton soutien et ta patience.
Merci du temps et de l'énergie que tu as consacré à ce travail. Merci d'avoir su rester à l'écoute
malgré mon tempérament parfois tempétueux. Merci pour tes conseils éclairés sur l'analyse de
discours. Merci de me faire l'honneur de juger ce travail. Sois assuré de ma profonde gratitude
et de tout mon respect.
15
À tous ceux sans qui ce travail n'aurait pas pu être réalisé
Aux étudiants rencontrés, merci pour votre disponibilité, votre confiance et la richesse de nos
entretiens.
Au Professeur Viviane Kovess-Masfety, pour sa disponibilité et les précieuses réponses et
documentations fournies
Au Docteur Guy Even, pour sa disponibilité, son enthousiasme, les réponses et documents
fournis.
À Béranger Simon, merci pour ton investissement dans ce travail, tes éclairages sur l'analyse
de discours et des éléments de vécu. Ton aide m'a été très précieuses.
Aux personnels de la faculté de médecine et de la Bibliothèque Universitaire de Santé, qui se
sont toujours montrés réactifs et disponibles pour les requêtes logistiques.
Aux médecins et soignants qui m'ont accompagnés et transmis leurs savoirs avec
bienveillance ces quatre dernières années :
Au Dr Fofana et Dr Auvity qui m'ont fait faire mes premiers pas d'interne,
Au Dr Baugnon et son équipe d'urgentistes formidable qui m'ont permis d'apprécier l'exercice
de la médecine d'urgence.
Au Dr Oldrini qui a donné du sens à mon stage chez le praticien.
Aux Dr Leheup, Dr Alluin, Dr Piot et Dr Bourjal, qui sont pour moi exemplaires dans leurs
approches scientifiques et humaines de la médecine.
Aux Dr Steyer E, Dr Steyer N, Dr Renauld et Dr Delrue, qui m'ont transmis avec rigueur et
passion leurs expériences de médecins généralistes. Merci pour ces six mois passionnants
passés à vos côtés.
Aux Pr Ducrocq, Dr Mansuy et à Malika Destracques, pour leur investissement dans
l'aventure Relation Externe.
À toute l'équipe du Service de Médecine Gériatrique et Polyvalent de l'hôpital de Mont-SaintMartin, qui a tant corrigé mes premières prescriptions.
À toute l'équipe du service de Soins Palliatifs du CHR Metz-Thionville, avec qui j'ai beaucoup
appris sur la médecine et la relation d'aide.
À toute l'équipe de Médecine Polyvalente de l'hôpital Bel-Air, qui a tant pris soin de moi
pendant ma première grossesse.
Aux équipes des services d'Urgences de Verdun et de Mercy, grâce à qui j’appréciais venir en
garde...
Aux médecins et internes et étudiants des services de Maladies Infectieuses de l'hôpital das
Clinicas de Sao Paolo, qui m'a si bien accueillie me faisant découvrir la médecine tropicale.
Au Dr Karim Ibrahim, sans qui cette belle aventure brésilienne n'aurai pas pu être possible.
Aux équipes soignantes rencontrées qui donnent beaucoup pour les patients malgré des
conditions souvent rudes.
À tous ceux qui préservent et font vivre au quotidien les valeurs humaines de nos métiers de
soignants, qui défendent un système de soins au service des hommes et des femmes de ce
monde, tous égaux et solidaires.
16
Aux patients, qui donnent du sens à mon métier.
À ma famille, auprès de laquelle il fait si doux vivre,
À ma fille Zohra, qui m'éblouit au quotidien, que je vois grandir avec tant de plaisir. Tu m'as
fait découvrir l'amour inconditionnel.
À notre bientôt nouvel arrivant… qui a vécu tout cette aventure « de l'intérieur », me
permettant de mener ce travail dans un climat hormonal favorable...
À Romain, my D., merci pour ton amour, ton soutien. Merci de m'avoir apporté l'équilibre,
d'être ma mesure. Merci pour toutes ces belles années que nous avons partagées et surtout
celles à venir. Merci pour ta confiance et ton respect. Merci d'être le papa formidable de mes
enfants.
À ma maman, merci pour ton amour, ton soutien inconditionnel. Merci pour tout ce que tu
m'as permis de vivre à tes côtés ou à distance, sans être jamais loin. Merci pour ces valeurs si
fortes que tu as mis tant d'énergie à nous transmettre. Merci pour la femme que tu es.
À mon père, pour l'amour transmis au-delà des mots, pour ton soutien que je sais sincère.
À Pat, bâtisseur de cathédrales pour son soutien discret et ultra-performant depuis toutes ces
années, c'est chouette de t'avoir dans notre famille.
À mes frères pour leur tendresse brutale.
À David, mon grand frère si « wise ». Merci pour ton écoute et tes conseils toujours prudents
et avisés. Merci pour ta précieuse relecture
À Renaud, mon grand-frère si « rough », avec qui je n'ai pas besoin de mâcher mes mots.
Merci pour ces échanges qui éveillent l'humeur et l'esprit, et pour tous les dépannages
informatiques !
À Clara, ma petite sœur, qui rêve d'ailleurs et tant mieux...
À Alexia, ma Grande Amie de toujours, compagnonne de route et d'esprit. Merci pour toutes
ces aventures partagées dans les faits ou le verbe. Merci pour ces échanges infinis sur nous et
le monde.
To my Finnish family, my dear loved Oranen, living in Onnela. Time and distance do not
wither the memories of the moments I lived in your warm home, filling like mine.
To Ilona, for becoming my sister, totally filled of love.
À mon oncle Henri, l'hypnotiseur de pigeons, pour les inoubliables virées sur le toit de la R16
et autres aventures de mes vacances d'enfant. Pour ta tendresse.
À Caroline, pour son accueil dans cette maison incroyable de Saint-Quentin, pour nos
échanges.
À mon oncle Robert, militaire repenti (ouf!), et Laetitia, qui font planer les canards, m'ont fait
découvrir Brigitte Fontaine et avec qui les échanges sont denses et si agréables.
À Mamivone, pour ses crêpes au citron trop cuites délicieuses et ses pulls qui grattent.
À mes cousines Claire et Laurence, pour tous les bons moments d'enfance vécus rue Levert ou
à Rennes s/ Loue.
À David, Romain, Alexia et maman pour leurs relectures attentives et précieuses. Il y a un peu
de chacun de vous dans ce travail.
17
À Sylvie, qui me manque.
18
À mes ami-e-s, d'ici et d'ailleurs, avec qui il fait si bon vivre,
À mes chères coloquintes Becky et Pierrette, sans qui mes années d'externat n'auraient pas eu
la même saveur ! Merci pour ces 3 années de partages, d'échanges et de joies. Le meilleur est
à venir.
À Isa et Marion, mes partenaires de BU, de thés, et de discussions sans fins. Chacune poursuit
sa route mais nous ne serons jamais loin. Merci pour votre amitié si précieuse.
À Isa, pour nos aventures exotiques, dans une entente et une complicité sans faille.
À Caro et Elodie, chères amies rencontrées en cours de route, gardiennes de notre « idéal
professionnel ».
À Céline, pour être la femme le plus lumineuse que j'ai eu la chance de rencontrer.
À Titi, pour être atteint de la blastose la plus drôle du monde.
Aux copains de Relation Externe : Agathe, Marion, Clem, Isa, Marion, Julie, Frou, Elodie,
Caro, Marie-Laure, Charlotte, Marie, Mathilde, pour avoir cru en ce projet, pour l'énergie
déployée et les belles réalisations.
Aux amis rencontrés pendant toutes ces années de fac qui sont, pour beaucoup, les champions
du déguisement incroyable : Cécé, Jeanne, Laura, Max, Grand Max, Clem...
Aux co-internes avec que c'était chouette de faire un bout de route ces quatre dernières
années : Fernanda, Bobote, Max, Elodie, Mab, Anais, Chloé, Sonia, Cindy, Alexandra, Cyril...
À Habibe, ma première interne, devenue amie.
À Nico, « on n'est pas bien là ??? » …Si Nico, avec toi, même en P1 on est bien...
À mes amies fidèles, intemporelles, que j'aime savoir bien, même si elles sont parfois loin :
Vivi, Charlotte, Fleur.
To the Suomi team 2004-2005, especially Carlitos, Gabi, Aninha, Bia, Ana Victoria, Gui, Matt,
Marine, the HKI Team, one of the best year of my life, I grew up with you guys.
À l'équipe de Iasi : Annarita, Sarah, Tommaso, Georgio, Quentin, Clem, Lucie, Agnès,
Clément, avec qui c'était super de découvrir le nord-est roumain et de se retrouver, à Rome ou
aux quatre coins de la France.
À Trevor, pour m'avoir fait découvrir le voyage à vélo et le vin naturel.
À Max et Lisa que j'adore, pour tous ces bons moments passés et à venir autour d'un sirop de
violette…
À l'équipe de QQST, mes mentors du « do it yourself ».
À Jul', pour me faire l'honneur d'un brassin dédié à cette occasion.
À Raphaël, pour son travail de relecture rigoureux et très précieux.
19
SERMENT D'HIPPOCRATE
« Au moment d'être admise à exercer la médecine, je promets et je jure d'être fidèle aux lois
de l'honneur et de la probité. Mon premier souci sera de rétablir, de préserver ou de
promouvoir la santé dans tous ses éléments, physiques et mentaux, individuels et sociaux. Je
respecterai toutes les personnes, leur autonomie et leur volonté, sans aucune discrimination
selon leur état ou leurs convictions. J’interviendrai pour les protéger si elles sont affaiblies,
vulnérables ou menacées dans leur intégrité ou leur dignité. Même sous la contrainte, je ne
ferai pas usage de mes connaissances contre les lois de l'humanité. J'informerai les patients
des décisions envisagées, de leurs raisons et de leurs conséquences. Je ne tromperai jamais
leur confiance et n'exploiterai pas le pouvoir hérité des circonstances pour forcer les
consciences. Je donnerai mes soins à l'indigent et à quiconque me les demandera. Je ne me
laisserai pas influencer par la soif du gain ou la recherche de la gloire.
Admise dans l'intimité des personnes, je tairai les secrets qui me sont confiés. Reçue à
l'intérieur des maisons, je respecterai les secrets des foyers et ma conduite ne servira pas à
corrompre les mœurs. Je ferai tout pour soulager les souffrances. Je ne prolongerai pas
abusivement les agonies. Je ne provoquerai jamais la mort délibérément.
Je préserverai l'indépendance nécessaire à l'accomplissement de ma mission. Je
n'entreprendrai rien qui dépasse mes compétences. Je les entretiendrai et les perfectionnerai
pour assurer au mieux les services qui me seront demandés.
J'apporterai mon aide à mes confrères ainsi qu'à leurs familles dans l'adversité.
Que les hommes et mes confrères m'accordent leur estime si je suis fidèle à mes promesses ;
que je sois déshonorée et méprisée si j'y manque ».
20
LISTE DES ABRÉVIATIONS
ACC : Assistant Chef de Clinique
BOS : Burn Out Syndrome
CCTIRS : Comité Consultatif sur le Traitement de l'Information en matière de Recherche
dans le domaine de la Santé
CNGE : Collège National des Généralistes Enseignants
CNIL : Commission Nationale de l'Informatique et des Libertés
CPP : Comité de Protection des Personnes
DARES : Direction de l'Animation de la Recherche, des Études et des Statistiques
DCEM 4 : Deuxième Cycle des Études Médicales : quatrième année
DES : Diplôme d’Études Spécialisés
DMG : Département de Médecine Générale
DREES : Direction de la Recherche, des Études, de l’Évaluation et des Statistiques
FASM : Formation Approfondie aux Sciences Médicales
FGSM : Formation Générales aux Sciences Médicales
GH : Global Health
GHQ 28 : Global Health Questionnary 28
IPA : Interpretative Phenomenological Analysis
IRM : Imagerie par Résonance Magnétique
MH : Mental Health
MOS – SF 36 : Medical Outcome Study – Short Form 36
PACA : Provence Alpes Côte d'Azur
PH : Praticien Hospitalier
21
22
TABLE DES MATIÈRES
LISTE DES PROFESSEURS.....................................................................................................2
A.PROFESSEURS ÉMÉRITES........................................................................................3
B.PROFESSEURS DES UNIVERSITÉS.........................................................................5
C.MAÎTRES DE CONFÉRENCES DES UNIVERSITÉS - PRATICIENS
HOSPITALIERS................................................................................................................6
D.MAÎTRES DE CONFÉRENCES..................................................................................7
E.MAÎTRES DE CONFÉRENCES ASSOCIÉS DE MÉDECINE GÉNÉRALE.............8
F.DOCTEURS HONORIS CAUSA..................................................................................8
REMERCIEMENTS...................................................................................................................9
SERMENT D'HIPPOCRATE...................................................................................................14
LISTE DES ABRÉVIATIONS.................................................................................................15
PARTIE I : PRÉSENTATION DU SUJET...........................................................................19
AVANT-PROPOS......................................................................................................................21
REVUE DE LA LITTÉRATURE ET GÉNÉRALITÉS...........................................................23
I.Formation clinique des étudiants en médecine..............................................................23
A.L'organisation de la formation clinique des étudiants.............................................23
B.La confrontation au patient en souffrance...............................................................24
II.La souffrance psychique des étudiants.........................................................................25
III.L'empathie..................................................................................................................26
A.Définition................................................................................................................26
B.L'empathie chez le soignant....................................................................................27
C.L'empathie chez les étudiants en médecine.............................................................28
IV. Le coping...................................................................................................................29
A.Définition................................................................................................................29
B.Étudiants en médecine et coping.............................................................................30
C.Des stratégies de coping mieux que d'autres ?........................................................31
PRÉSENTATION DE L'ÉTUDE..............................................................................................33
I.Méthodologie du premier questionnaire réalisé et usage..............................................33
A.Questionnaire GHQ 28 (34)....................................................................................34
B.Questionnaires MH et GH.......................................................................................34
C.Principales raisons ayant motivées le choix de faire médecine..............................35
D.Événements marquants...........................................................................................36
E.Questions concernant le lieu de contrôle.................................................................36
23
II. Analyse qualitative inspirée de l'Analyse Phénoménologique Interprétative.............37
A.L'analyse Phénoménologique Interprétative...........................................................37
B.Évolution de la question de recherche.....................................................................38
PARTIE II : ÉTUDE QUALITATIVE..................................................................................39
INTRODUCTION....................................................................................................................41
MATÉRIEL ET MÉTHODE.....................................................................................................42
RÉSULTATS.............................................................................................................................45
I.Caractéristiques de la population..................................................................................45
II.Analyse des entretiens..................................................................................................50
A. Le profil du patient, la situation rencontrée et le cadre environnant conditionnent
le vécu des étudiants...................................................................................................50
B. La rencontre avec le patient ouvre aux aspects psychosociaux du soin et de la
relation........................................................................................................................51
C.La relation de soins est l'occasion de construire sa posture de soignant auprès du
patient..........................................................................................................................52
D. Être témoin met à l'épreuve et participe à la construction des valeurs de soignant
des étudiants................................................................................................................54
E. L'expérience de l'impuissance : à la découverte de ses propres limites et de celles
de la médecine.............................................................................................................55
F. La démarche réflexive engagée par l'étudiant ........................................................56
G. La formation selon les étudiants : modèles, critiques et souhaits..........................58
III.Idées forces et originales............................................................................................59
A.La confrontation à la souffrance du patient, source de stress.................................59
B.La rencontre avec le patient, source de construction professionnelle.....................59
C.Vécu émotionnel et prise de distance......................................................................60
D.La forte demande de formation...............................................................................60
DISCUSSION...........................................................................................................................61
I.La construction de la posture de soignant.....................................................................61
II.La confrontation à la souffrance et l'empathie.............................................................61
III.La confrontation à la souffrance et le stress...............................................................62
IV.Stratégies pour faire face............................................................................................63
V.Modélisation.................................................................................................................64
A.Le « Coping Reserve Tank »...................................................................................64
B. Les modèles dans la formation...............................................................................65
C. La formation universitaire......................................................................................65
24
VI.Limites et perspectives...............................................................................................65
CONCLUSION.........................................................................................................................67
PARTIE III : PERSPECTIVES ET INTÉRÊT POUR LA MÉDECINE GÉNÉRALE...69
LA PLACE DE L'ENSEIGNEMENT DES SCIENCES HUMAINES DANS LE CURSUS
DES ÉTUDIANTS EN MÉDECINE........................................................................................71
I.Exemples d'enseignements dédiés à la formation à la relation médecin-patient en
France..............................................................................................................................72
A. Faculté de Paris Créteil..........................................................................................72
B. Faculté de Nantes...................................................................................................73
C. Faculté de Rouen....................................................................................................73
D. Faculté de Nancy....................................................................................................73
II.Formation à la relation médecin-patient et bien-être étudiant.....................................74
A. Promouvoir le bien-être des étudiants en médecine...............................................74
B. Une formation à la relation médecin-patient : bénéfique pour tous.......................75
III.L'enseignement de la médecine narrative : une piste ?...............................................76
A. La médecine narrative en quelques mots...............................................................76
B. Enseignement de médecine narrative en France ...................................................77
INTÉRÊT DU SUJET POUR LA MÉDECINE GÉNÉRALE.................................................79
I.Le médecin généraliste : spécialiste de l'approche globale du patient..........................79
II.La place de la médecine générale dans l'enseignement au deuxième cycle.................81
A. La Médecine Générale à l'université......................................................................81
B. Stage de second cycle de médecine générale ambulatoire ....................................81
C. Enseignements théoriques......................................................................................82
CONCLUSION.........................................................................................................................84
APRÈS-PROPOS......................................................................................................................85
BIBLIOGRAPHIE..................................................................................................................86
ANNEXES................................................................................................................................92
I.Questionnaire.................................................................................................................92
II.Formulaire de contact des étudiants hospitaliers.......................................................102
III.Guide d'entretien.......................................................................................................103
IV.Contrat de communication........................................................................................105
V.Formulaire de contact du service de Santé Universitaire...........................................106
VI.Message de contact des étudiants interviewés post-analyse et réponses..................107
VII.Ensemble des résultats du questionnaire ................................................................108
25
26
PARTIE I :
PRÉSENTATION DU
SUJET
27
28
AVANT-PROPOS
L'analyse qualitative est subjective par essence. En effet, le chercheur est l'instrument de sa
recherche et son analyse est empreinte de sa posture et de son histoire. Certains auteurs
parlent d'audit de subjectivité, qui consiste à « identifier les éléments de sa subjectivité qui
semblaient intervenir dans le processus de recherche, du choix du thème à la diffusion des
résultats, en passant par l'entrée sur le terrain » (1). Ces avant-propos ont donc pour objet
d'éclairer le lecteur sur la posture de la doctorante dans le cadre de cette analyse. La
subjectivité de la recherche se doit d'être limitée par un ensemble de procédés
méthodologiques, mais aussi assumée dans ce qu'elle a d'inévitable : le prisme à travers lequel
le chercheur effectue l'analyse, conditionné entre autres, par son histoire avec sa question de
recherche.
La question de recherche qui guide ce travail est le fruit de l'expérience personnelle de la
doctorante ainsi que de riches échanges entre la doctorante et le directeur de ce travail.
Mes années d'études de médecine ont été marquées par de nombreuses interrogations sur la
relation médecin-patient ainsi que par un sentiment de frustration sur la place donnée à son
enseignement dans notre cursus. Au cours des stages que j'ai effectués pendant mon externat,
j'ai été éprouvée, marquée, triste, joyeuse, anxieuse, renforcée...à la suite de rencontres avec
des patients. J'ai eu la chance de rencontrer et fréquenter d'autres étudiant(e)s, devenus
ami(e)s, animé(e)s par ces réflexions et avec qui les échanges étaient riches et constructifs. À
travers nos différents stages cliniques, nous éprouvions les multiples dimensions de la
rencontre avec les patients, le cœur même de notre futur métier. Nous nous sentions
globalement peu préparés, peu accompagnés et peu formés à ces aspects de la médecine.
Ensemble, nous avons alors créé une association ayant pour objet de promouvoir la formation
à la relation médecin-patient des étudiants en médecine. Ce projet a vu le jour grâce au
soutien d'internes, de praticiens hospitaliers, d'enseignants, de professeurs, de psychologues,
d'infirmiers, et d'autres encore qui, bénévolement, nous ont accompagnés dans des
expériences et échanges en petits groupes ou des soirées de conférences-débats.
L'externat s'est terminé et nous nous sommes éparpillés à travers la France et les spécialités.
29
Le projet de thèse m'est alors apparu comme un outil intéressant pour poursuivre cette
réflexion.
J'ai rencontré mon directeur de thèse au cours de mon DES lors d'un atelier. Nous souhaitions
initialement conduire ce travail sur la formation à la relation médecin-patient des étudiants en
médecine en France. Après plusieurs ébauches de questions de recherche et discussions, notre
questionnement s'est orienté sur le vécu des étudiants en médecine. Ainsi, pour réfléchir à une
dynamique de formation, il nous paraissait important de savoir ce que souhaitaient les
étudiants. Pour appréhender cela, il nous semblait nécessaire de connaître les problématiques
qu'ils rencontraient et auxquelles une formation pourrait répondre. Il convenait donc de
s'intéresser à ce qu'ils vivaient sur leurs terrains de stages, lors de leurs rencontres avec les
patients. Or, les seules données disponibles que nous avions sur le vécu des étudiants en
médecine confrontés à la souffrance des patients étaient nos expériences respectives. D'où la
nécessité d'obtenir des données plus fiables sur ce vécu pour poursuivre notre
questionnement. C'est ainsi que notre question de recherche est devenue : « le vécu
douloureux des étudiants en médecine confrontés à la souffrance des patients : éléments liés à
l'étudiant, au patient et à l'environnement ».
30
REVUE DE LA LITTÉRATURE ET
GÉNÉRALITÉS
I. Formation clinique des étudiants en médecine
A.
L'organisation de la formation clinique des étudiants
Il y a déjà plus de mille ans, la médecine du monde arabe ou de l'empire Byzantin s'enseignait
en partie « au lit du malade ».
Actuellement, à travers le monde entier, les étudiants en médecine sont confrontés au patient
en souffrance au cours de leur cursus.
En France, les étudiants en médecine effectuent un premier stage dit « d'initiation aux soins
infirmiers » pendant quatre semaines lors de leur entrée en deuxième année de médecine (ou
FGSM2 pour Formation Générale aux Sciences Médicales 2ème année). En troisième année,
(FGSM3), ils effectuent des stages de séméiologie de deux heures hebdomadaires, encadrés
par les Chefs de Clinique des Universités. Ils sont alors en petits groupes de quelques
étudiants, et apprennent les différents aspects de l'examen clinique avec la participation de
patients du service d'accueil.
De la quatrième à la sixième année d'études (FASM1 à FASM3 pour Formation Approfondie
aux Sciences Médicales années 1 à 3), les étudiants hospitaliers sont dits « externes » et
passent la moitié de leur temps de formation au sein de services hospitaliers. Ils sont affectés
dans différents services, sur des périodes de six à douze semaines, selon l'organisation des
enseignements. Ils sont acteurs de la prise en charge du patient, encadrés par les internes et les
Chefs de Cliniques des Universités. Les missions de l’étudiant en médecine sont rappelées
dans l’article R6153- 58 du Code de la Santé Publique : “Ils exécutent les tâches qui leur sont
confiées par le responsable de l'entité où se déroule la formation dans laquelle ils sont
affectés, à l'occasion des visites et consultations externes, des examens cliniques,
radiologiques et biologiques, des soins et des interventions. Ils peuvent exécuter des actes
médicaux de pratique courante ; ils sont chargés de la tenue des observations et sont associés
31
aux services de garde. Ils participent aux entretiens portant sur les dossiers des malades et
suivent les enseignements dispensés dans l'établissement de santé.”
Ils font donc partie de l’équipe médicale, participent aux soins des malades, à la vie du service
et de l’hôpital en ayant la qualité d'agent publique hospitalier.
La fin de « l'externat » est marquée par l'Examen Classant National (ECN), auquel participe
l'ensemble des étudiants de FASM3, sésame pour l'accès au troisième cycle des études
médicales, où l'étudiant devient jeune médecin interne.
L'externat constitue donc la porte d'entrée dans le monde de la médecine « au contact » du
malade, que la plupart de ces futurs médecins ne quitteront qu'à la fin de leur vie
professionnelle.
B.
La confrontation au patient en souffrance
On sait maintenant depuis plusieurs décennies que le contact avec le patient en situation de
fragilité et de souffrance dans le circuit de soins ne laisse pas les étudiants indifférents.
En 1986, les étudiants anglais citaient la confrontation à la souffrance et à la maladie comme
une des quatre principales sources de stress au cours de leur cursus (2).
En 2004, 30 % des étudiants de la faculté de Médecine de Brest citaient « côtoyer la maladie,
la souffrance, la mort, la misère, la sexualité, la relation médecin-patient » comme motif de
stress au cours de leurs études (3).
Le temps des études de médecine n'est pas seulement celui de l'acquisition de savoirs, mais
aussi celui de transformations des ces jeunes adultes au travers, entre autres, d'expériences
humaines inhérentes à la rencontre avec les patients.
Tout au long de ce processus, l'image initiale de la profession se voit retravaillée, enrichie ou
détruite par les connaissances acquises et les expériences fondatrices que sont les premiers
contacts avec les malades, les temps forts des stages ou encore la confrontation avec la mort.
On observe alors un ensemble de réagencements chez les étudiants, qui touchent aussi bien la
représentation qu'ils peuvent se faire de la fonction médicale que leur propre représentation
d'eux-mêmes (4).
Ces étudiants, très majoritairement jeunes adulte n'ont, pour au moins deux tiers d'entre eux,
32
jamais vu de corps mort auparavant (5). Les séances de dissection ayant quasi disparues de
nombreuses universités, les stages hospitaliers de deuxième cycle peuvent être l'occasion des
premières confrontations à la mort.
La multiplication des publications littéraires ou des blogs évoquant les émotions,
questionnements et réflexions des étudiants lorsqu'ils ont à faire à la souffrance de cet autre, le
patient qu'ils rencontrent en stage, témoigne de la prégnance de cet aspect dans le cursus (6–
8).
Par ailleurs, ces expériences émotionnelles fortes surviennent alors que de nombreux
étudiants en médecine sont eux-mêmes en situation de souffrance psychique.
II. La souffrance psychique des étudiants
En 2004, l'OMS définissait la santé mentale comme « un état de bien-être dans lequel la
personne peut se réaliser, surmonter les tensions normales de la vie, accomplir un travail
productif et fructueux et contribuer à la vie de sa communauté » (9). La souffrance psychique
est l'ensemble des états altérant ces possibilités, incluant des troubles légers, transitoires et
réversibles mais aussi des pathologies chroniques et invalidantes.
À l'image de leurs aînés, les étudiants en médecine ne sont pas épargnés par la souffrance
psychologique, avec une prévalence des troubles anxieux et dépressifs, qui malgré la
variabilité des données, se situe autour d'un tiers des étudiants en médecine à travers le monde
(10,11). Ces valeurs sont retrouvées chez les internes de médecine en France (12).
Il est régulièrement suggéré que les exigences de la filière universitaire des études de
médecine sont en lien avec ces souffrances psychologiques, sans qu'un lien de causalité ne
puisse être formellement établit (13). En région PACA en 2006, on notait un lien entre
dépression et études médicales avec un Odd Ratio (OR) de 2,47 dans la population féminine
(14). Dans de nombreux pays occidentaux ces troubles apparaissent plus marqués chez les
étudiants en médecine que chez leurs pairs étudiants d'autres filières (15,16).
Les données concernant l'évolution des manifestations anxieuses ou dépressives au cours du
cursus médical sont discordantes. Certaines suggèrent une majoration de la souffrance morale
au cours du cursus alors que d'autres l'observent diminuer (11,16).
33
De même, le phénomène de Burn Out Syndrome (BOS), déjà bien connu chez les
professionnels de santé, touche environ 50 % des étudiants américains (17) et environ 40 %
des internes de Médecine Générale en France (18).
Le conseil National de l'Ordre des Médecins a mené une vaste enquête sur la santé des jeunes
médecins, parue en 2016. Les résultats concernant la santé des étudiants en médecine, en
particulier en deuxième cycle, y sont préoccupants. Ainsi, plus de 30 % des répondants du
deuxième cycle évaluent leur état de santé « moyen » ou « mauvais ». Concernant le BOS,
67 % des répondants de deuxième cycle déclaraient avoir été touchés par l'épuisement
émotionnel, 55 % par la perte d'accomplissement personnel et 25 % par la dépersonnalisation
des relations avec le patient. 16 % des étudiants déclaraient avoir eu des idées suicidaires.
Près de 82 % des étudiants de deuxième cycle ont déclaré avoir été exposés à une situation
stressante au cours des trois derniers mois, dont plus de 50 % déclaraient y être confrontés au
moins une fois par semaine (19).
Par ailleurs, les étudiants de deuxième cycle auraient des modes de consommation d'alcool et
de toxiques préoccupants. Dans une étude publiée en 2014, la consommation excessive
d'alcool concernait près d'un tiers des étudiants d'une faculté de médecine française et 7,6 %
avaient une consommation problématique de cannabis (20).
La souffrance psychique semble bien constituer un problème de santé publique chez les
étudiants en médecine.
Alors que les étudiants et soignants font face à leur propre souffrance psychique, il leur est
demandé, comme compétence essentielle, de savoir faire preuve d'empathie face à la
souffrance du patient.
III. L'empathie
A.
Définition
L'empathie est la capacité à s'identifier à autrui et à épouser la perspective subjective d'autrui.
C'est un trait distinctif qui est la source de nos raisonnements sociaux et comportements
moraux.
34
Il s'agit d'une identification partielle, temporaire, réalisée intentionnellement. À la différence
de la sympathie, il ne s'agit pas de partager un sentiment ou une croyance, mais bien de se
représenter les sentiments, désirs et croyances d'autrui (21).
Dans le champ de la médecine, on peut définir l'empathie comme une capacité cognitive qui
induit une compréhension de l'expérience du patient, de ses préoccupations et perceptions,
associée à la capacité de communiquer cette compréhension. Dans le contexte du soin,
l'intention d'aider en prévenant et soulageant la douleur et la souffrance est une manifestation
supplémentaire de l'empathie.
B.
L'empathie chez le soignant
Le concept d'empathie clinique a été développé pour caractériser plus précisément l'empathie
dans la relation de soin comme une compétence professionnelle. L'empathie clinique est
l'association, dans la relation thérapeutique, de la compréhension non biaisée, intellectuelle et
affective du vécu d'autrui, de la sollicitude, implication affective adaptée et chaleureuse, et
d'une émotivité suffisamment régulée (22). Ainsi, l'empathie clinique, contrairement à la
sympathie qui est spontanée, est une pratique relationnelle qui s'enseigne et s'apprend.
L'empathie est unanimement reconnue et prônée comme une compétence essentielle à
l'exercice de la médecine.
En effet, elle favorise une meilleure précision diagnostique, augmente la confiance du patient,
améliore son observance, fait croître sa satisfaction et diminue les litiges professionnels (23).
Toutefois, cette « connexion » avec le ressenti de l'autre, en particulier sa souffrance, cette
« identification temporaire » ne risque-t-elle pas d'exposer le soignant lui-même à l'expérience
de la souffrance ? La relation soignant-soigné est nécessairement empreinte d'une action du
patient sur le soignant. La sollicitation émotionnelle du soignant est donc inhérente à
l'exercice de son métier.
L'imagerie cérébrale confirme que l'empathie se vit au prix d'une souffrance. L'avènement de
l'IRM fonctionnelle a permis d'observer que l'empathie résultait d'une activation du système
de neurones en miroir. Ces neurones activés lors de la visualisation de l'expérience
douloureuse d'autrui exposent à ressentir les émotions dont nous sommes témoins avec, en
particulier, une activation des zones d'expérience émotionnelle de la douleur. Les neurones en
35
miroir inclus dans la matrice de l'expérience douloureuse, manifestent cette douleur vue chez
l’autre, ressentie en soi (24). L'empathie a donc une composante émotionnelle en plus de sa
composante cognitive, et engage dans une certaine expérience personnelle de la souffrance de
l'autre.
C.
L'empathie chez les étudiants en médecine
Alors que des intentions altruistes animent la plupart des étudiants à s'engager dans un cursus
de soignant (3), il est curieux de constater que trois quarts des étudiants sont, au fil de leur
cursus universitaire, gagnés par une vision cynique du cadre académique et de la profession
de soignant (25).
Ce virage cynique a été rapproché du « syndrome de l'enfant battu », ou qualifié de
« désidéalisation traumatique », en lien avec un mauvais traitement des étudiants en médecine
au cours de leur cursus. L'attitude cynique serait donc à rapprocher d'un mécanisme de
défense adopté par ces étudiants que leur cursus fait souffrir.
En parallèle, on observe que l'empathie chez les étudiants en médecine décline de manière
significative à leur entrée dans le cursus clinique, au moment même de l'expérience de la
rencontre concrète avec le monde du soin et le patient. Ce phénomène est attribué à un
manque de modèles, une pression universitaire importante concernant les apprentissages, le
manque de temps et des facteurs en lien avec l'environnement de l'étudiant et les patients (26).
La souffrance psychique des étudiants a d'ailleurs été associée à une diminution des scores
d'empathie, alors que leur bien-être a été associé à une augmentation de ces scores (27).
Paradoxalement, les étudiants semblent donc de moins en moins disposés à faire preuve
d'empathie envers le patient alors qu'ils arrivent au moment où ces compétences deviennent
nécessaires. Ce phénomène s'associe, entre autres, à un état de souffrance psychique qui
s'accentue pour eux à cette période.
Toutefois, l'expérience de ces situations, que l'on peut qualifier de « stressantes » engage les
étudiants à faire face, en mettant en œuvre entre autres des stratégies de « coping ».
36
IV. Le coping
A.
Définition
Le coping, terme issu de la langue anglaise, est défini comme l'ensemble des stratégies que
l'individu développe pour maîtriser, réduire ou tout simplement tolérer une situation
stressante. Le verbe to cope with signifie « faire face à ».
Le coping peut prendre la forme de cognitions, d’affects ou de comportements.
Il a deux fonctions principales : il peut permettre de modifier le problème qui est à l'origine du
stress, ou permettre de réguler la réponse émotionnelle associée à ce problème (28,29).
Il s'agit d'un mécanisme transactionnel, qui n'est ni une caractéristique de la situation, ni une
caractéristique de l'individu, mais un processus impliquant des actions réciproques entre le
sujet et l'environnement. Le coping est bien un processus, et non une caractéristique générale
et stable.
On distingue deux grandes stratégies de coping : le coping centré sur le problème et le coping
centré sur l'émotion. La recherche de soutien social est considérée comme une troisième
stratégie par certains auteurs.

Le coping centré sur le problème vise à réduire les exigences de la situation ou à
augmenter ses propres ressources pour mieux y faire face.
Il correspond à deux processus : la résolution du problème (recherche d'information,
élaboration d'un plan...) et l'affrontement de la situation (efforts et actions directes pour tenter
de modifier la situation). Cette stratégie est parfois rapprochée du concept de stratégie dite
« vigilante »

Le coping centré sur l'émotion vise à gérer les réponses émotionnelles induites par la
situation. Une des modalités de ce coping consiste à transformer le sens de la
situation (minimiser, nier…). Cette stratégie est parfois rapprochée du concept de
stratégie dite « évitante ».

La recherche de soutien social implique de faire des efforts pour solliciter et obtenir
l'aide d'autrui.
37
L'évaluation primaire de la situation stressante et le choix de la stratégie développée sont
déterminés à la fois par des caractéristiques de l'individu (trait de personnalité, antécédents
psycho-sociaux) mais aussi par des caractéristiques de la situation (nature de la menace,
imminence, contrôlabilité, qualité du soutien social...). Ainsi, si l’événement est perçu comme
incontrôlable par le sujet, alors le choix s'orientera plutôt vers une stratégie de contrôle des
émotions alors que si l'événement est perçu comme contrôlable, alors le choix de la stratégie
se centrera sur l'événement.
Une stratégie de coping est jugée efficace si elle permet à l'individu de maîtriser la situation
stressante ou de diminuer son impact sur son bien-être physique et psychique.
On comprend alors que le lieu du contrôle perçu par l'individu joue un rôle déterminant sur
l'analyse primaire de l'événement stressant et sur la stratégie de coping utilisée. Si l'individu
ressent qu'il dispose de la maîtrise de la situation, on dira que son lieu de contrôle est
« internalisé » alors que s'il ressent que cette maîtrise lui échappe, le lieu de contrôle est
« externalisé » . Ainsi un sens de la maîtrise des événements « internalisé » engagerait vers le
développement de stratégies « vigilantes », alors qu'un sens de la maîtrise externalisé
orienterait sur des stratégies plutôt « évitantes ».
B.
Étudiants en médecine et coping
Comme nous l'avons vu précédemment, les étudiants en médecine sont confrontés, au cours
de leur cursus, à différentes sources de stress. La confrontation à la souffrance des patients en
fait partie.
Le stress est définit comme « une transaction particulière entre un individu et une situation
dans laquelle celle-ci est évaluée comme débordant ses ressources et pouvant mettre en
danger son bien-être » (28).
A ce jour, de nombreux auteurs notent que les étudiants en médecine usent de stratégies de
coping inadéquates telles que la consommation d'alcool ou les remarques cyniques. Par
ailleurs, il semblerait que les étudiants disposent de stratégies de coping « préférentielles »
avant le début de leur cursus, et que ces stratégies varient peu au cours de celui-ci. Ainsi, s'il
n'existe pas d'interventions spécifiques au cours du cursus afin d'augmenter les ressources des
étudiants, de varier leur « répertoire de stratégies de coping », alors celles-ci semblent
n'évoluer que très peu malgré la répétition des expériences stressantes (30).
38
Dunn, Iglewicz et Moutier illustrent le caractère dynamique du processus de coping chez les
étudiants en médecine par le modèle du « Coping Reserve Tank ». Cette métaphore du
réservoir fait référence à la structure « interne » de chaque étudiant, en lien avec son
expérience personnelle, sa personnalité, son « style de coping », mais qui peut être remplie ou
drainée par différents éléments de leur cursus (31).
Illustration 1: Modèle du Coping Reserve Tank
d'après Dunn, Inglewicz et Moutier
Une étude récente suggère que les étudiants utilisant préférentiellement des stratégies de
coping centrées sur le problème au début de leurs études de médecine présenteront des scores
de qualité de vie les plus élevés et de BOS les plus bas dix ans plus tard (32). Cela amène à
s'interroger sur l'existence d'une hiérarchie des stratégies de coping.
C.
Des stratégies de coping mieux que d'autres ?
Une stratégie de coping est adéquate si elle permet à l'individu de maîtriser la situation
stressante ou de diminuer son impact sur son bien-être physique ou psychique.
Une stratégie de coping centrée sur le problème réduit la tension subie par l'individu en
éliminant ou atténuant la source de stress. Le recours à cette stratégie semblerait corréler
négativement avec l'anxiété et la dépression. Les stratégies centrées sur les émotions, dites
« évitantes » (qui n'éliminent pas la source de stress) seraient associées, quant à elles, à des
issues dysfonctionnelles comme l'anxiété et la dépression (33).
Toutefois, cela dépend bien-sûr de la situation affrontée. Dans une situation contrôlable ou
39
perçue comme telle, une stratégie de coping centrée sur le problème apparaît efficace alors qu'
une stratégie de coping centrée sur l'émotion apparaît dysfonctionnelle. Cet effet s'inverse face
à une situation incontrôlable, où une stratégie centrée sur le problème aurait comme effet
d'épuiser l'individu sans résoudre le problème. Par exemple, il semblerait que certaines
stratégies émotionnelles évitantes utilisées immédiatement après une annonce de cancer du
sein métastatique jouent un rôle protecteur sur le bien-être émotionnel et la survie évalués dix
ans après. Une stratégie vigilante utilisée dans les mêmes conditions aurait un impact négatif
sur la qualité de vie ultérieure de ces patientes (29).
Ces différents aspects du concept de coping mettent en évidence la complexité de la
compréhension du vécu d'un individu en état de souffrance psychique dans un contexte
stressant, comme apparaissent l'être les étudiants en médecine. Ce vécu relève bien d'éléments
propres à chaque étudiant, de leur « background », mais aussi de l'environnement dans lequel
ils sont plongés et des outils dont ils disposent et qui leurs sont fournis pour affronter ce
stress, souvent nouveau.
40
PRÉSENTATION DE L'ÉTUDE
Nous avons choisi de nous intéresser plus particulièrement au vécu des étudiants en médecine
dans un des aspects potentiellement stressants de leur cursus qu'est la confrontation à la
souffrance des patients.
Le phénomène de souffrance psychologique des étudiants en médecine constitue aujourd'hui
une réelle question de santé publique. La pression exercée par la charge de travail
universitaire et la sélectivité de la filière sont principalement mises en cause. Toutefois, une
des dimensions très spécifique du cursus médical est la confrontation des étudiants à la
souffrance des patients. La plupart de ces étudiants sont encore à un âge où leur
développement psychosocial est en plein bouleversement. L'effet de cet aspect particulier du
cursus sur les phénomènes de souffrance psychique des étudiants est peu étudié. On ne
retrouve dans la littérature aucune exploration précise du vécu des étudiants en médecine
confrontés à la souffrance des patients.
I. Méthodologie du premier questionnaire réalisé et usage
Un premier projet de thèse initié au cours de l'année 2014 s'intitulait « Facteurs associés au
vécu douloureux des étudiants en médecine confrontés à la souffrance des patients ». Afin de
mener cette étude auprès des étudiants en médecine de l'Université de Lorraine, un premier
questionnaire a été élaboré pour mettre en évidence des éléments en liens entre la souffrance
psychique des étudiants et leur vécu dans leurs rencontres avec les patients. Ce questionnaire
comportait le recueil de données sociodémographiques, de santé perçue, d'habitudes de vie, de
« style » préférentiel de coping, d'événements de vie, une échelle de détresse psychologique,
prenant ainsi en compte les différents facteurs de souffrance psychique connus et étudiés dans
la population étudiante.
Toutefois, ne disposant pas de données qualifiant le vécu des étudiants en médecine lors de
leur confrontation à la souffrance des patients, le choix a été fait de rediriger ce travail vers
41
cette question.
Le vécu d'étudiants hospitaliers de l'Université de Lorraine confrontés à la souffrance des
patients a donc été exploré au cours d'entretiens.
Le corps de ce premier questionnaire a tout de même été utilisé pour obtenir les
caractéristiques du groupe d'étudiants participant à l'étude (annexe I). Par soucis de « temps
de passation », la partie en lien avec les stratégies de coping a été supprimée.
Certaines parties du questionnaire étaient inspirées de questionnaires déjà existants et utilisés,
ou de données de la littérature.
Les questions concernant les données sociodémographiques, ainsi que les consommations
d'alcool, de tabac, d'anxiolytiques ou d'antidépresseurs sont des questions classiques inspirées
de questionnaires divers sur la santé des étudiants.
D'autres parties ont été structurées avec plusieurs échelles ou sous-échelles validées,
présentées ci-après.
A.
Questionnaire GHQ 28 (34)
Il s'agit de la seule échelle utilisée ad integrum dans le questionnaire de cette étude.
Le General Health Questionnary a été élaboré en 1970 par D. Goldberg et dispose de
nombreuses versions traduites validées. Il permet de dépister des troubles psychiatriques ou
des troubles psychiques mineurs chez des sujets de la population générale.
Il permet d'estimer la prévalence de la détresse psychologique dans une population donnée et
de détecter des cas psychiatriques potentiels. Il couvre quatre domaines : dépression, anxiété,
retentissement social et plainte somatique.
Il est composé, à l'origine, de 60 items, mais plusieurs versions courtes ont ensuite été
élaborées et évaluées.
Pour cette étude, la version courte à 28 items, validée dans sa traduction française a été
utilisée. La cotation a ensuite été effectuée selon la méthode dichotomique 0.0.1.1.
42
B.
Questionnaires MH et GH
Les questionnaire MH (Mental Health) et GH (Global Health) sont deux parties de l'échelle
multidimensionnelle MOS-SF 36 (Medical Outcomes Study – Short Form) développée en
1992 par Ware et Sherbourne dans un questionnaire de 149 items évaluant la manière dont le
système de santé américain affecte l'issue des soins. Cette échelle générique permet d'évaluer
l'état de santé indépendamment de la pathologie causale, de l'âge, du sexe ou du traitement.
La partie MH permet l'auto-évaluation de la santé psychique et la partie GH permet l'autoévaluation de la santé perçue.
L'évaluation quantitative de l'échelle SF-36 nécessite l'usage d'un manuel afin d'obtenir, par
algorithmes, des scores moyens de santé physique et de santé mentale (PCS pour Physical
Composite Score et MCS pour Mental Composite Score).
On peut aussi, sans aboutir au calcul de tels scores, comparer les scores (recherche de
corrélations) des différents domaines de la SF-36 sur une population étudiée avec ceux de la
population de référence, ou en cherchant des corrélations entre les scores des différents
domaines de la SF-36 et d'autres variables explicatives : médicales, sociales, fonctionnelles
(35). Les scores des deux domaines « Santé perçue » pour l'échelle GH et « Santé psychique »
pour l'échelle MH se calculent de 0 à 100, du pire au meilleur état de santé.
Cette échelle multidimensionnelle SF-36 dispose donc d'une certaine maniabilité.
Il est apparu, au début de l'étude, que les questions du GHQ-28 et du MH étaient redondantes
et que l'usage simultané de ces deux questionnaires était sans réel intérêt pour cette étude. Le
questionnaire n'a pas été modifié en cours d'étude. Les questionnaires GHQ28 et MH sont
jugés concordants sur l'évaluation globale de la santé psychique (36).
Si nous devions reprendre ce travail, nous supprimerions le questionnaire MH (intéressant
surtout à visée comparative) pour ne garder que le GHQ-28, qui apporte des données plus
détaillées, à visée descriptive.
C.
Principales raisons ayant motivées le choix de faire médecine
Ces items sont issus d'un travail de thèse effectué en 2004 à l'université de Brest par Docteur
Elisabeth Gravrand sur la souffrance psychique des étudiants en médecine. Les réponses les
plus fréquentes des étudiants interrogés ont été reprises (3).
43
D.
Événements marquants
La question « au cours de votre vie, avez-vous été confronté à l'un des événements suivants »
et les items proposés sont issus de la partie « événements marquants pendant l'enfance » du
questionnaire de l'enquête « Santé et itinéraire professionnel » conçu par la DRESS et la
DARES, réalisée en 2006 et 2010, explorant les liens entre les problèmes de santé et les
parcours professionnels et conditions de travail. Pour ce travail, seule une partie des items de
cette enquête a été utilisée (37).
E.
Questions concernant le lieu de contrôle
Ces quelques questions ne correspondent pas à un questionnaire validé. Elles sont issues d'une
contraction et reformulation de questionnaires beaucoup plus complets et validés. Elles
permettent d'avoir un aperçu sur le lieu de contrôle perçu par l'étudiant, sans pouvoir tirer de
conclusion formelle.
Ce questionnaire se voulait être une combinaison d'outils validés, afin de lui assurer une
certaine validité. Il n'a toutefois, en lui-même, fait l'objet d'aucune étude de validité.
Pour le cadre strict de cette étude, ce questionnaire a permis d'obtenir une description
relativement globale du groupe d'étudiants interrogés. Il a aussi permis à la doctorante de
nourrir sa réflexion sur l'élaboration d'un questionnaire, des contraintes techniques de sa
construction à son analyse et exploitation. Ce questionnaire peut toutefois apparaître trop
long, redondant, et certaines des informations recueillies sont peu exploitables pour ce travail.
Dans le cadre d'une étude quantitative ou mixte explorant les facteurs associés au vécu
douloureux des étudiants en médecine confrontés à la souffrance des patients, un travail plus
approfondi et documenté serait nécessaire pour l'élaboration d'un questionnaire valide.
44
II. Analyse qualitative inspirée de l'Analyse Phénoménologique
Interprétative.
L'objet de cette étude est l'exploration d'un vécu, la méthode qualitative par entretiens semidirigés apparaissait être l'outil le plus adapté. L'analyse a été effectuée selon les principes de
l'Analyse Phénoménologique Interprétative.
A.
L'analyse Phénoménologique Interprétative
L'IPA (Interprétative Phenomenological Analysis) est une approche de recherche qualitative
qui étudie comment les personnes donnent du sens à leurs expériences de vie. Il s'agit d'une
méthode inductive qui permet d'explorer le monde à travers la perspective et le sens donné par
le participant. Elle est particulièrement adaptée aux travaux de recherche en psychologie.
A partir de l'exploration en profondeur de plusieurs cas particuliers, on peut étudier les
différences et similarités entre chaque cas et déterminer des « patterns » qui peuvent être
généralisables au groupe homogène auquel appartiennent les participants.
L'IPA s'inscrit dans une dynamique qui considère qu'explorer au plus profond le particulier,
l'expérience individuelle, conduit au plus près de l'universel.
Elle est réalisée à visée exploratoire plutôt qu'explicative et s'attache à la production de sens,
elle permet de démontrer l'existence d'un phénomène et non son incidence (38).
C'est dans cette dynamique qu'ont été effectuées les différentes étapes d'analyse, que sont le
codage ouvert, le codage axial, le codage sélectif et, pour terminer, la modélisation illustrant
la théorie issue de l'analyse.
Le recueil de données et l'analyse sont guidés par une question de recherche initiale, qui peut
évoluer au fur et mesure des données fournies par les participants. Ainsi, cette souplesse de la
question de recherche permet au chercheur d'extraire l'essence du propos des participants, qui
peut dépasser ou s'écarter des hypothèses initiales. L'évolution de la question de recherche au
cours d'un travail qualitatif peut-être considérée comme la preuve que l'analyse s'est effectuée
au plus près des données recueillies, et non des a priori du chercheur.
45
B.
Evolution de la question de recherche
Au fur et à mesure de entretiens, il est apparu qu'au-delà du vécu douloureux en lien avec leur
confrontation à la souffrance des patients, les étudiants délivraient spontanément le récit de
leur construction personnelle et professionnelle guidée par ces expériences. Afin d'extraire un
maximum de la richesse du vécu des étudiants rencontrés, le choix d'intégrer à l'analyse ces
aspects de construction en plus des récits de vécu douloureux a été fait. Cette étude pourrait
donc aussi s'intituler « vécu des étudiants en médecine confrontés à la souffrance des
patients : le cœur de la construction professionnelle de ces futurs soignants ».
46
PARTIE II :
ÉTUDE QUALITATIVE
47
48
INTRODUCTION
Les étudiants en médecine sont confrontés au patient en souffrance au cours de leur cursus
universitaire. En France, de la quatrième à la sixième année, les étudiants hospitaliers sont dits
« externes » et sont en stage à mi-temps dans des services hospitaliers. Ils y effectuent leur
formation clinique en étant intégrés à l'équipe médicale, et participent aux soins du malade.
La confrontation à la souffrance et à la maladie a été identifiée depuis plusieurs dizaines
d'années comme une source de stress au cours de leur cursus (2). La multiplication des
publications littéraires et des blogs rédigés par des étudiants témoigne de la prégnance de cet
aspect dans leur parcours (6–8). Par ailleurs, la souffrance psychique des étudiants en
médecine est un phénomène largement rependu à travers le monde, touchant, selon les études,
autour d'un tiers des étudiants (11). Ces chiffres sont retrouvés chez les internes de médecine
en France (12). Il est régulièrement suggéré que les exigences universitaires de cette filière
soient en lien avec cette souffrance psychologique (39). On remarque toutefois que ces
troubles apparaissent souvent plus marqués chez les étudiants en médecine que chez leurs
pairs d'autres filières non moins exigeantes (16). L'aspect très particulier de la filière médicale
qu'est la confrontation à la souffrance des patients est très peu étudié, en particulier dans les
liens qu'il peut avoir avec les phénomènes de souffrance psychique des étudiants. Afin de
mieux appréhender cet aspect, une enquête sur le vécu des étudiants hospitaliers confrontés à
la souffrance des patients au cours de leurs stages de Formation Approfondie aux Sciences
Médicales (FASM) a été menée.
49
MATÉRIEL ET MÉTHODE
Une enquête qualitative a été réalisée auprès d'étudiants en médecine de FASM1, FASM2 et
FASM3 d'avril 2015 à juin 2016, à la faculté de Médecine de Nancy. Les étudiants étaient
contactés par internet. Un appel à participation a été publié sur les sites des réseaux sociaux
des différentes promotions et sur celui de la Bibliothèque Universitaire Santé de l'Université
de Lorraine. Avec l'accord et la participation de l'Université, cet appel a été diffusé sur les
écrans des amphithéâtres avant les sessions d'examens de deuxième cycle au printemps 2015.
Un courriel a été envoyé à l'ensemble des étudiants de deuxième cycle. Enfin, une version
papier a été déposée à la Bibliothèque Universitaire Santé de l'Université de Lorraine (annexe
II).
Le critère d'inclusion était d'être étudiant en médecine en cours de FASM à l'Université de
Lorraine au moment de l'entretien. Les critères d'exclusion étaient d'être une connaissance
personnelle de la doctorante ou d'avoir partagé simultanément un lieu de stage avec elle.
La question de recherche était explicitée lors du recrutement. Les étudiants participant à
l'étude ont été informés du caractère sensible du questionnement et du niveau d'intimité
exploré.
Parmi les étudiants répondants, l'échantillonnage a été effectué par convenance (disponibilité).
Le guide d'entretien a été réalisé à partir d'éléments bibliographiques disponibles permettant
d'élaborer des hypothèses de moyenne portée (40,41).
Ces hypothèses étaient d'une part que le vécu des étudiants confrontés à la souffrance des
patients était conditionné par :

l'encadrement en stage

l'expérience personnelle des étudiants de confrontation à la mort, la maladie ou la
souffrance

la confrontation à des patients jeunes, ou présentant un profil susceptible de recevoir
les projections personnelles des étudiants
50

les situations de première confrontation à la mort, d'échec de prise en charge, de
séquelles lourdes.
D'autre part, que la formation des étudiants les préparait peu à cette confrontation.
Le guide a été modifié au fur et à mesure de l'analyse des entretiens. Il n'a plus été modifié à
partir du huitième entretien (guide d'entretien en annexe III). L'ensemble des entretiens a été
réalisé par la doctorante. Ils ont eu lieu au Département de Médecine Générale de l'Université
de Lorraine ou au domicile des participants. Avec l'accord des participants, sous couvert
d'anonymat, ces entretiens ont été enregistrés par un dictaphone numérique H1 Handy
Recorder (contrat de communication annexe IV).
Un questionnaire complémentaire était proposé à la fin des entretiens (annexe I). Il était
composé d'une première partie socio-démographique, de questions relatives aux hypothèses
de moyenne portée, du questionnaire General Health Questionnaire 28 (GHQ28), de modules
du questionnaire Medical Outcome Study Short Form 36 (SF-36) à la recherche d'éléments de
détresse morale, de la santé perçue et enfin d'une évaluation des ressources socio-affectives
disponibles. La cotation du score GHQ 28 s'est faite selon la méthode dichotomique 0-0-1-1
(34).
Ce questionnaire avait pour objet de décrire la population d'étudiants rencontrée. Les
questionnaires n'étaient pas identifiés. Aucun lien entre l'entretien ou le questionnaire ne
pouvait être établi.
Après accord du service de santé universitaire, une information orale et un formulaire écrit ont
été donnés en fin d'entretien avec les modalités et disponibilités de prise en charge
psychologique du service de Médecine Universitaire (formulaire en annexe V).
Les réponses aux questions 23 à 28 du GHQ 28 concernant les intentions suicidaires étaient
lues avant la fin de la rencontre, afin de pouvoir intervenir en cas d'intention suicidaire
évoquée.
Les entretiens ont été totalement retranscrits à l'aide du logiciel libre LibreOffice Writer
version 4.2.8.2.
Les données ont été anonymisées : les éléments permettant d'identifier l'interviewé, une
personne ou un lieu ont été supprimés. Les enregistrements ont été détruits après
retranscription. Les entretiens ont été menés jusqu'à saturation des données. Les verbatims
51
sont accessibles sur demande.
L'analyse thématique du contenu s'est inspirée de la méthode d'Analyse Phénoménologique
Interprétative. Elle a été effectuée par la doctorante à l'aide du module RQDA du logiciel libre
R version 3.0.2 (2013) ainsi que du logiciel libre FreePlane version 1.2.23.
Les trois premières étapes d'analyse que sont le codage ouvert, le codage axial et le codage
sélectif, ont été réalisées sur le mode des regards croisés avec un doctorant en psychologie
clinique.
Les données ont été partagées et discutées afin d'aboutir à des conclusions communes. L'étape
de modélisation a été réalisée de manière commune.
L'analyse rédigée a été transmise à l'ensemble des étudiants interviewés et leur avis sur ces
résultats a été sollicité (annexe VI).
De par la nature des données recueillies et de l’absence d’impact de l’étude pour tout patient,
ses proches ou ses ayants droits, l’étude n’a pas fait l’objet de déclarations à un CPP, un
comité d’éthique ou au CCTIRS. Une déclaration simplifiée à la CNIL a été enregistrée.
52
RÉSULTATS
Entre mars 2015 et mai 2016, onze entretiens semi-dirigés d'une durée moyenne de trente
cinq minutes ont été réalisés. La saturation des données a été obtenue après neuf entretiens et
confirmée par les deux entretiens suivants.
I. Caractéristiques de l'échantillon
Seules les caractéristiques paraissant pertinentes pour cette étude sont présentées dans ce
chapitre (l'ensemble des données issues des questionnaires est disponible en annexe VII).
Parmi les participants :

il y avait six femmes pour cinq hommes ;

l'âge moyen était de 22,9 ans ;

ils étaient trois étudiants de FASM1, six étudiants de FASM2 et deux étudiants de
DCEM4 ;

trois étudiants avaient au moins un parent soignant (Tableau 1) ;

trois d'entre eux étaient porteurs d'une affection longue durée ;

trois d'entre eux n'avaient jamais été confrontés à un événement de vie du type
« maladie de longue durée, souffrance ou décès d'un proche, séparation d'un proche,
handicap » (Figure 1).
53
Tableau 1: Caractéristiques socio-démographiques des étudiants
Caractéristiques
n
Age (années)
22.9*
Sexe (Femme)
6
Année universitaire en cours
FASM1
FASM2
DCEM4
3
6
2
Bénéficiaire d'une bourse universitaire
OUI
NON
Sans réponse
2
6
3
Activité professionnelle parallèle au cursus universitaire
OUI (quelques jours par mois)
1
Catégorie socio-professionnelle des parents
Médecin
Soignant autre
Employé (non soignant)
Cadre supérieur
Auto-entrepreneur
2
1
5
2
1
Résidence
Chez les parents
Seul en appartement
En couple ou en colocation
3
4
4
* moyenne
54
Aucun
Séparation longue d'un proche
Décès d'un proche
Graves problèmes de santé d'un proche
Longue maladie
Handicap
0
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10 11
Nombre d'étudiants
Figure 1: Evénements de vie des étudiants
Les raisons ayant motivées le choix de la filière médicale chez les étudiants étaient
principalement :

« jouer un rôle, être utile aux autres » cité 8 fois.

« être à l'écoute de l'autre, avoir du contact humain » et « curiosité intellectuelle et
scientifique », cités chacun 7 fois. (Figure 2)
Autre : indépendance
Modèle/conseils parentaux
Vocation, rêve de toujours
Bon statut social, métier « sûr »
Désir de soigner, guérir
Etre à l'écoute, avoir du contact humain
Curiosité intellectuelle, scientifique
Jouer un rôle, être utile aux autres
0
1
2
3
4
5
Figure 2: Principales motivations à s'engager dans le cursus médical
55
6
7
8
9
Cinq étudiants étaient en état de détresse psychologique selon le questionnaire GHQ 28, avec
des scores allant de 5/28 à 13/28, détresse caractérisée très majoritairement par de
l'anxiété/insomnie et des manifestations somatiques (Tableau 2). Les scores de dysfonction
sociale ou de dépression sévère étaient bas. Les scores de santé perçue du questionnaire
Global Health (GH) de l'échelle SF-36 étaient tous supérieurs à 50/100.
Tableau 2: Scores moyens obtenus aux sous-échelles du GHQ 28 pour les étudiants ayant un
score total moyen > 4/28 (moyenne)
Score total GHQ 28>4 Somatisation Anxiété/insomnie Dysfonction sociale Dépression sévère
13/28
4/7
7/7
1/7
1/7
10/28
2/7
6/7
2/7
0/7
7/28
1/7
5/7
1/7
0/7
7/28
4/7
2/7
1/7
0/7
5/28
4/7
1/7
0/7
0/7
Dix étudiants déclaraient avoir un bon sens de la maîtrise des événements, alors qu'un seul
étudiant déclarait un sens de la maîtrise plus relatif. Ils déclaraient tous avoir des ressources
affectives disponibles (Tableau 3).
56
Tableau 3: Disponibilité de l'entourage des étudiants
Entourage
n
Distance de chez les parents
<20km
20 à 50 km
50 à 100km
>100 km
1
2
3
2
Fréquence de retour dans la famille N=8
1 fois/semaine
1 à 3 fois/semaine
1 fois/mois
3
3
2
Situation affective
« en couple »
« célibataire »
7
4
Personne de confiance disponibles
OUI
NON
10
1
Personne sur qui compter disponible en cas de
crise
OUI
11
La majorité des étudiants déclarait consacrer plus de cinq heures par semaine à leurs loisirs
(Figure 3).
1
5 à 10h/semaine
6
4
Figure 3: Temps hebdomadaire consacré aux loisirs
57
2 à 5h/semaine
<2h/semaine
Enfin, quatre étudiants déclaraient avoir eu recours à un psychiatre ou psychologue au cours
de leur cursus médical, un étudiant déclarait penser qu'il aurait dû y avoir recours sans pour
autant le faire. Deux étudiants déclaraient consommer des anxiolytiques à raison d'une fois
par semaine et un seul étudiant avait été sous traitement antidépresseur au cours de son
cursus.
II. Analyse des entretiens
A.
Le profil du patient, la situation rencontrée et le cadre environnant
conditionnent le vécu des étudiants
Les étudiants rapportaient un vécu plus douloureux lorsque :

il s'agissait de patients en situation de vulnérabilité physique (patient âgé, enfant,
femme enceinte, fin de vie, patient comateux) ou sociale : « une personne âgée qui se
grabatise et qui est isolée socialement […] c'est plus la situation que la pathologie en soit qui est
parfois difficile » E1-1 ;

la confrontation à la souffrance était vécue pour la première fois ou de manière brutale
et inattendue : « L'hôpital c'est la première fois où j'ai vu la mort et c'était un peu... un peu choquant
pour moi » E7-1] ;

la situation vécue entrait en résonance avec leur expérience personnelle : « ça m'a fait
penser à une situation que j'ai vécue moi personnellement et c'est vrai que pour l'avoir vécue moimême, c'est difficile d'être confronté face à quelqu'un d'autre » E4-1
L'injustice de la maladie et les situations qui « réifiaient » le corps humain étaient aussi
retrouvées comme sources de vécu douloureux : « on se dit quand même que c'est un bébé qu'on a
découpé en morceaux, qu'on a regardé à l'intérieur, enfin c'est assez difficile » E9-1 ; « c'était d'autant plus,
presque injuste, enfin, et ça m'a d'autant plus atteint que les parents avaient respecté une ligne de conduite,
avaient perdu un enfant auquel ils tenaient énormément sans qu'on puisse pointer quelque chose du doigt »
E11-1
58
Ils vivaient la confrontation à la souffrance plus sereinement lorsque :

le patient se montrait combatif : « j'avais l'image de la dame toute effondrée et là je la trouve
pimpante et gaillarde [...] ça c'était... le côté positif » E10-1] ;

ils se trouvaient supervisés par un aîné attentif à leur vécu : « c'est plus le fait que ce soit le
chef de service qui est venu nous demander que, qui fait qu'on est tout de suite tous un peu plus
rassurés » E2-1] ;

ils se sentaient intégrés dans l'équipe soignante : « le fait qu'on soit bien intégré dans cette
équipe fait qu'on se sent aussi plus a l'aise, et le fait qu'on soit plus à l'aise fait qu'on est peut être aussi
plus à l'aise avec le patient » E1-2] ;

ils pouvaient disposer d'un proche pour se confier : « j'avais la chance d'avoir ma sœur qui
était pour quelques jours à mon appart' à ce moment là du coup j'ai pu lui en parler le soir et ça allait
mieux après » E7-2] ;

ils avaient une activité annexe à la médecine : « cuisiner ça me change les idées [...] je pense
que c'est important aussi, qu'il ne faut pas oublier le temps et les occasions de faire autre chose qu'être
soignant » E3-1].
L’expérience de la confrontation à la souffrance était source de nombreuses dynamiques
d'apprentissage, de construction professionnelle et de questionnements pour les étudiants. Plus
qu'une expérience émotionnelle, elle était décrite comme un passage initiatique dans leurs
parcours.
B.
La rencontre avec le patient ouvre aux aspects psychosociaux du
soin et de la relation
Les étudiants témoignaient d'une considération « globale » du patient et de la relation
soignant-soigné. Ils faisaient l'expérience d'une rencontre dans ses différents aspects socioaffectifs.
 La considération pour le patient et la dimension psychosociale du soin
Les étudiants considéraient le patient comme un « être humain » sensible et complexe, bien
au-delà de l'objet des sciences qu'ils étudiaient dans les livres : « Il ne faut pas se laisser aveugler
par la pathologie physique et par le côté médical des choses » E2-2.
59
Ils avaient une vision holistique du patient, avec une considération marquée pour la
dimension psychosociale :
•
à la fois dans l'expérience de souffrance du patient : « l'infection était bien réglée, mais lui je
pense qu'il souffrait un petit peu de l'éloignement familial et peut-être qu'il était aussi en manque de
repères » E1-3
•
mais aussi dans la prise en charge médicale : « j'ai senti que c'était un peu dans mon rôle de
devoir le soutenir à ce moment-là parce que j'étais seule et que je pense que s'il en a parlé c'est qu'il
avait besoin quand même que quelqu'un l'écoute à ce sujet » [E4-2].
 Les premiers pas dans la relation médecin-patient : tisser des liens, être
touché, rencontrer l'autre
Les rencontres avec les patients marquaient les premiers pas des étudiants dans l'expérience
de la relation médecin-patient. Ils évoquaient les liens qui peuvent se tisser avec les patients,
en particulier ceux qu'ils voyaient régulièrement : « c'est vrai que tu les vois tous les jours, et tu te lies
un peu avec eux d'une certaine façon » E10-2.
Ils se sentaient touchés par l'expression de la souffrance du patient : « ce qui m'a choqué c'est que
j'ai vu la patiente hurler « Maman » dans les urgences, alors qu'elle avait 70 ans passés... c'est ça qui m'a fait
très très bizarre » E8-1].
Enfin, ils évoquaient les difficultés qu'ils éprouvaient parfois à « rencontrer » la personne,
avec des processus d'apprivoisement pour dépasser leur gêne ou timidité initiale : « Il y a le côté
émotionnel qui est difficile surtout au niveau des premières rencontres, parce qu'on est un peu mal à l'aise […]
on est face à quelqu'un qu'on connaît pas » E1-4.
Cela marquait la dimension « humaine » de la relation médecin-patient, au delà de la
« fonction » de chacun.
C.
La relation de soins est l'occasion de construire sa posture de
soignant auprès du patient
Cette immersion dans la relation médecin-patient amenait les étudiants à construire au fur et à
mesure leur posture de soignant. Les missions assignées aux étudiants, comme l'examen
clinique d'entrée du patient, les ECG... étaient de réelles occasions de se positionner comme
acteur à part entière de la prise en charge auprès du patient : « c'est lié à l'organisation de l'hôpital
aussi qui fait qu'on les voit régulièrement, ne serait-ce que pour des petits gestes. Je parlais de l'ECG tout à
60
l'heure, mais le temps qu'on mette les électrodes, ça fait quand même un moment où on est amené à discuter
avec le patient et puis vu que je pense qu'il n'a pas toujours envie de parler de la pluie et du beau temps,
inévitablement, il va parler de sa pathologie et du coup il va nous poser des questions » E1-4].
Lors de ces moments de contact avec le patient, les étudiants étaient éprouvés dans cette
posture, en particulier par les questions posées par le patient : « Je fais super attention parce que je
sais qu'ils voient une blouse blanche donc pour eux ça y'est, on sait des trucs mais je sais très bien que je
n'aurai pas les connaissances assez complètes pour pouvoir bien leur expliquer et je n'ai pas l'habitude non plus
de ce genre de chose, j'aurais trop peur de mal faire » E7-4.
 Prendre des initiatives, rassurer, expliquer et devenir acteur à part entière de
la prise en charge
Les étudiants ne manquaient pas de prendre des initiatives professionnelles, avant qu'ils ne
soient en mesure de réaliser des soins techniques ou des prescriptions. Ils intervenaient sur le
plan relationnel, en instaurant un dialogue avec le patient, en lui donnant des explications sur
la prise en charge et la maladie, tout en souhaitant être rassurants : « comme moi, une fois que
j'avais fini mon travail d'externe, j'avais un peu le temps, je leur expliquais et vraiment, ils étaient super
contents que quelqu'un leur explique. Parce que même si certes c'est super spécialisé, super abstrait
intellectuellement, enfin, on peut expliquer ça de manière assez simple pour que les gens comprennent… » E51].
Cette proximité et cette posture les faisaient se considérer comme le « premier maillon »
faisant le lien entre le patient et le reste de la « chaîne médicale ». Ils assumaient la
responsabilité d'une « sentinelle » sur le vécu mais aussi l'état initial du patient, en relayant
l'information recueillie aux aînés : « on est la première personne à les voir, après c'est nous qui allons
transmettre les messages. […] c'est quand même un rôle important parce qu'on les voit en premier, voilà c'est à
nous qu'ils disent tout ce qui ne va pas » E9-2].
 La relation humaine : bienfaitrice dans le cursus des étudiants
Les étudiants vivaient la relation humaine comme bienfaitrice dans leur cursus universitaire.
Ils estimaient que la rencontre avec le patient donnait du sens aux apprentissages théoriques
et ils se sentaient devenir médecin au contact du patient : « justement, les bouquins c'est très bien,
mais le fait de rencontrer le patient, c'est ça aussi qui est intéressant […] je crois que c'est surtout la rencontre
61
qui fait du bien » E1-5].
Ces rencontres suscitaient aussi des questionnements sur le cadre de valeurs personnelles et
professionnelles des étudiants.
D.
Être témoin met à l'épreuve et participe à la construction des
valeurs de soignant des étudiants.
Le processus de construction professionnelle passait par la réflexion autour des valeurs
professionnelles, en écho aux valeurs personnelles.
 Lorsque la prise en charge va à l'encontre des valeurs des étudiants
Les étudiants se disaient choqués par des prise en charge entrant en conflit avec leurs valeurs
morales : « sur les convictions personnelles […] tu ne peux pas revenir sur l'IVG parce que c'est une telle
avancée tout ça, mais quand tu y assistes, [..] c'était abominable [..] je trouve que c'était la question qui m'a le
plus perturbée» E10-4.
Ils évoquaient comme douloureuse leur participation à des gestes ou soins qu'ils ne jugeaient
pas éthiques, ou à une prise en charge médicale devenant elle-même l'origine de la souffrance
du patient : « on devait faire un examen clinique sur des patients comateux […] c'était assez étrange parce
que les patients ne répondent pas, on leur fait l'examen clinique mais ils ne savent pas qu'on leur fait donc c'est
assez perturbant » E9-3 ; « elle avait déjà dit qu'elle avait mal, elle avait déjà dit qu'elle en avait marre,
qu'elle voulait qu'on arrête et j'ai l'impression que son dernier recours pour lutter contre cette douleur et pour
faire passer ce moment c'était d'en appeler à sa maman » E8-1.
Enfin, ils s'interrogeaient sur des protocoles de communication imposés avec le patient ou sa
famille qui ne leur semblaient pas respectueux des individus concernés : « tout le monde le sait
que c'est un cancer, et personne ne le dit. Eh bon après bah voilà ; t'as les consultations d'annonce qui sont
faites pour ça donc voilà, mais c'était assez déstabilisant […] ça fait un peu prendre les gens pour des cons »
E10-5.
 Se questionner et se positionner déontologiquement
Ces expériences entraînaient aussi des réflexions sur leur positionnement déontologique.
Dans leur posture vis-à-vis de leurs aînés, les étudiants appuyaient le fait de n'être
« qu'externe », n'ayant pas la possibilité de remettre ouvertement en question les actes de
62
leurs aînés : « des fois il y a des choses faites par les PH, les internes et tout ça qui, enfin, heurtent un peu
notre sensibilité, et comme on est externe, on peut pas trop dire et pas trop donner notre avis…» E5-2.
Ils étaient aussi freinés par l'idée de dénigrer leurs aînés, ce qui leur apparaissait incorrect :
« pour la discussion en elle-même de la situation, j'aurais un peu l'impression de dénigrer la capacité de mes
internes ou des ACC ou des médecins qui étaient là » E2-3.
 Valoriser les compétences relationnelles, l'humanisme dans la pratique, et
du temps disponible pour le patient
Les étudiants appréciaient la présence de valeurs dites « humaines » dans le soin. Ils avaient
des exigences affirmées sur les compétences relationnelles qui incombent à un médecin :
« c'est un moment tellement particulier [...] où les gens ils sont ultra fragiles et si tu arrives avec tes gros
sabots, ça peut-être plus ravageur » E10-6.
Ils appréciaient d'observer ces compétences chez leurs aînés et valorisaient la présence de
marques d'humanisme chez les soignants : « ça montrait qu'il y avait quand même de l'humain dans la
situation, les gens ils étaient pas là juste pour faire un boulot de robot » E7-5.
De ces exigences relationnelles et éthiques, le temps disponible auprès du patient paraissait un
élément inconditionnel de la qualité des soins délivrés : « le fait d'avoir un peu plus de temps [...] les
patients quand ils sentent qu'on n'est pas pressé d'aller voir le patient suivant, on sent qu'ils sont vraiment
soulagés de ne pas être pris comme un numéro, comme du bétail » E7-6].
Le vécu de l'exercice de la médecine était très marqué par l'expérience de l'impuissance, face
à laquelle les étudiants montraient peu de recul.
E.
L'expérience de l'impuissance : à la découverte de ses propres
limites et de celles de la médecine
L'expérience de l'impuissance avait été marquante pour l'ensemble des étudiants interrogés.
Elle marquait la découverte de leurs propres limites et de celles de la médecine.
 L’effondrement du mythe de la toute-puissance ou lorsque la pratique
dément la théorie
Les étudiants évoquaient la surprise de faire face à une situation réelle qui ne correspondait
pas à celles étudiées dans les livres. Les apprentissages théoriques semblaient nourrir chez
63
eux un mythe de la toute-puissance de la médecine. L’écroulement de ce mythe face à la
réalité était déstabilisant : « d'habitude c'était sur mannequins, des sessions, et du coup là c'était assez
impressionnant et c'est vrai que du coup l'apprendre sur mannequin, on se dit que bah si on masse ça va repartir
quoi [...] inévitablement c'est là où on voit justement nos limites, parce que du coup on a peut être une vision un
peu utopique de la médecine avec le médecin qui entre dans la chambre et qui soigne le patient comme un
magicien » E1-6.
 L'incertitude, l'imprévisible
Les étudiants témoignaient de difficultés à admettre l'imprévisible et l'incertitude en médecine
et à les assumer devant les patients : « ce que je trouve le plus dur c'est que des fois on ne sait pas quoi
leur répondre, […] on aimerait bien leur répondre et tout savoir directement, pour paraître, plus, plus efficace,
ou pour les aider» E9-4 ; « je trouve ça difficile de devoir faire avec l'inconnu ou l'imprévisible » E1-7.
Ces expériences d'impuissance étaient vécues comme des échecs douloureux pour les
étudiants : « c'était ma première confrontation avec la mort, dans mon rôle de médecin, enfin, futur rôle de
médecin... oui, je considère ne pas avoir réussi » E11-2.
F.
La démarche réflexive engagée par l'étudiant
Ces différentes étapes franchies par les étudiants lors de ces expériences les engageaient dans
une démarche réflexive importante.
 Découvrir ses émotions, y faire face et apprendre « l'empathie »
Les émotions suscitées par la rencontre avec la souffrance de l'autre et de sa prise en charge
étaient assumées et reconnues : « J'ai toujours un peu plus de mal avec ces gens là […] le rebond dont je
parlais tout à l'heure, est plus fort et je suis ému » E3-2.
Elles se déclinaient en tristesse, colère, peur
ou surprise.
Cela leur permettait d'apprendre à les maîtriser, à trouver ce qu'ils jugeaient être « la juste
distance » avec le patient et son vécu : « Pareil, j'ai appris à relativiser : c'était le premier, ça ne sera
pas le dernier, j'en ai vu d'autres depuis euh... c'est jamais évident mais bon... c'est la vie » [E8-2] « Je trouve
que c'est vraiment au contact des gens que tu apprends à te positionner[…] tu apprends, je pense, à vraiment te
protéger aussi, enfin, à garder vraiment une distance» E10-7.
Ils associaient cela à l'apprentissage de l'attitude empathique : « j'essaye déjà d'apprendre à prendre
64
du recul... ce qui n'empêche pas d'être empathique » E8-3.
 Ce que ces émotions deviennent : retour sur soi ou mise à distance
Ils s'inscrivaient parfois dans une démarche auto-analytique de leur vécu émotionnel : « cette
souffrance que peut exprimer le patient ou que moi je peux ressentir, il faut qu'elle ait du sens pour ce que je
peux faire pour lui... et il faut aussi que moi je sois capable d'un minimum de retour dessus » E3-3.
Sinon, au contraire, ils considéraient que le temps suffirait à faire évoluer leur ressenti et qu'ils
seraient moins touchés au fur et à mesure des expériences : « avec l'expérience déjà, plus on voit de
patients, plus on est confronté à ça, plus on est habitué » E6-2.
 Le dialogue et l'échange perçus comme une étape nécessaire pour « digérer
le vécu »
Le dialogue et le temps d'échange sur la situation vécue douloureusement étaient les outils
utilisés pour « digérer» l'expérience : « on se raconte nos gardes, ce qui s'est passé, ce qu'on a vu […]
ça permet aussi d'évacuer tout de suite et ne pas laisser s'envenimer les mauvais souvenirs et des mauvaises
expériences » E8-2
Les étudiants évoquaient la nécessité et les bienfaits de raconter ce qu'ils avaient vécu : « je
pense que le temps de parole et d'échange c'est quelque chose de fondamental. Ce qu'on est en train de faire là,
ça donne du sens à ce que j'ai pu vivre dans le passé » E3-4
L'échange était surtout conduit avec les proches et les pairs. Il était considéré comme un
moyen de formation : « j'en ai un peu parlé avec d'autres étudiants […] c'est bien d'en discuter parce que
ça permet aussi de prendre du recul par rapport à la situation... ou d'en faire prendre en tout cas à notre
entourage, de les aider entre guillemets à confronter, à vaincre un peu ce genre de situation, sans pour autant
qu'ils y soient confrontés sur le coup » E2-4
Les aînés internes et médecins seniors n'étaient pas des interlocuteurs choisis pour conduire
cet échange réflexif : « que l'externe soit triste parce que tel patient est mort ou que tel patient souffre, les
PH, c'est pas trop leur soucis » E5-3.
La formation était ensuite citée comme outil potentiel pour leur permettre d'approfondir leurs
réflexions et compétences dans les aspects relationnels du soin.
65
G.
La formation selon les étudiants : modèles, critiques et souhaits
 Sur le terrain, grâce aux modèles imités
Ils évoquaient une formation à la confrontation à la souffrance et à la relation médecin-patient
se déroulant sur les terrains de stages, grâce à des modèles: « il y a aussi des modèles, un autre PH
qui pour le coup, était impressionnant de clarté et d'empathie avec les gens [...] j'ai essayé de m'inspirer plutôt
de lui […] c'était un médecin à la fois compétent techniquement mais il était vraiment aussi à l'écoute des
familles, du personnel paramédical et ça je trouvais ça vraiment super bien » E5-4.
Ils observaient la manière de faire de leurs aînés, jugée comme exemplaire ou contreexemplaire, mais utilisée comme référence de formation dans les deux cas. Les étudiants
passaient ensuite par des phases de mimétisme pour la mise en pratique « le fait de voir le chef de
service le faire ça m'a un peu conforté l'idée et du coup c'est ce que je fais en général maintenant » E2-5.
Les étudiants regrettaient globalement le manque de formation bien structurée concernant
cette problématique.
 Le manque de formation aux aspects relationnels du soin et à la
confrontation à la souffrance.
Les étudiants remettaient en question leur formation initiale basée uniquement sur les aspects
bio-techniques du soin : « on trouve les moyens de nous apprendre à gérer des situations qui sont
stressantes éventuellement […] mais qui sont tout le temps orientés sur le plan physique alors que finalement,
ce genre de situations [...] j'ai trouvé ça plus subtil et en même temps, je ne me sentais pas du tout armé pour ça
» E2-5].
Ils ne se sentaient pas assez formés ni coachés pour faire face à cette souffrance et disposer
d'outils pour accompagner les patients : « par rapport à la souffrance du patient, je trouve qu'en tant
qu'étudiant, on n'est absolument pas préparé à ça » E6-2.
Ils étaient en demande d'une formation plus structurée et cadrée : « c'est pas quelque chose qui est
évident à apprendre, mais... je ne sais pas, qu'on nous donne des clefs, qu'on insiste un petit peu plus dessus,
qu'on nous donne des exemples » E8-3.
66
 Le souhait d'une formation pratique plutôt que théorique
Les étudiants jugeaient que des enseignements théoriques ne seraient pas adaptés pour leur
fournir des outils, mais démontraient de l'enthousiasme pour une formation pratique, de type
« mise en situations en petits groupes » « Après c'est du domaine de l'humain donc on est, je pense
qu'on ne peut pas avoir de cours théoriques là dessus » E10-7] ; « je dirais plutôt des choses en petits groupes,
jeux de rôle, enfin, partage d'expériences » E5-5].
III. Idées forces et originales
A.
La confrontation à la souffrance du patient, source de stress
La confrontation à la souffrance du patient était évoquée comme une source de stress au cours
du cursus, conditionnée par le profil du patient, la situation rencontrée, l'histoire personnelle
de l'étudiant et le cadre environnant.
Les prises en charge qui se heurtaient aux valeurs personnelles des étudiants ou qui étaient
jugées non éthiques, à l'origine de la souffrance du patient ou ne semblant pas en accord avec
le respect du patient étaient critiquées. Toutefois, les étudiants ne formulaient pas ces critiques
à leurs aînés. Ils jugeaient leur place hiérarchique trop basse pour s'affirmer ou ne souhaitaient
pas paraître dénigrants.
Le mythe de la toute-puissance de la médecine était ébranlé et les expériences d'impuissance
de prise en charge médicale étaient vécues comme des échecs douloureux.
B.
La rencontre avec le patient, source de construction professionnelle
La rencontre avec le patient était source de nombreuses dynamiques d'apprentissage et de
construction professionnelle. Les étudiants adoptaient alors une posture de médecin et
effectuaient leurs premiers pas dans l'apprentissage de la relation médecin-patient.
Ils prenaient des initiatives de réassurance et d'accompagnement. Les aspects complexes de la
dimension psychosociale du patient et du soin étaient reconnus et pris en considération. Les
étudiants estimaient que les aspects « humains » du soin donnaient du sens à leurs
67
apprentissages.
Ils valorisaient les compétences relationnelles et une prise en charge « humaniste » chez les
soignants, et le temps disponible pour construire la relation avec le patient.
C.
Vécu émotionnel et prise de distance
Les émotions éprouvées lors de ces expériences étaient exprimées et reconnues mais une
certaine mise à distance des affects était visée.
Leurs pairs étaient des interlocuteurs de choix pour effectuer la démarche réflexive sur leur
vécu. Les internes ou les médecins seniors n'étaient pas sollicités.
D.
La forte demande de formation
Les étudiants s'estimaient peu ou pas formés pour l'expérience relationnelle avec les patients.
Cette formation était dominée par les modèles qu'ils rencontraient sur les terrains de stage. Ils
étaient en demande d'une formation structurée et pratique, privilégiant le travail en petits
groupes et l'échange.
68
DISCUSSION
I. La construction de la posture de soignant
La confrontation à la souffrance des patients au cours des stages cliniques constitue une étape
majeure dans la construction professionnelle des étudiants.
Comme l'écrit Levinas, selon Benaroyo, c'est la confrontation à l'autre souffrant qui met le
soignant en position de « responsabilité pour autrui », l'éveillant ainsi au noyau éthique de la
relation de soins (76).
Dans cette étude, les étudiants découvrent la relation médecin-patient, témoignent d'une
vision centrée sur le patient, prennent la mesure de la dimension psychosociale dans la
souffrance et dans le soin. Les missions qui leurs sont assignées sont des occasions de devenir
soignants, en adoptant une attitude qu’ils veulent être « d'écoute » et « d'empathie », en
prenant des initiatives de réassurance et d'explications « au lit du malade ». Cette construction
de posture engagée par les étudiants n'est pas retrouvée dans la littérature.
II. La confrontation à la souffrance et l'empathie
L'évolution du niveau d'empathie chez les étudiants en médecine est étudiée par de nombreux
travaux. Ici, aucune échelle de mesure n'a été utilisée mais les résultats ne suggèrent pas «
l'érosion de l'empathie » des étudiants au cours de leur cursus, décrite dans la littérature
(26,42). La méthode d'enquête par entretien et la question posée aux étudiants, les
positionnant comme acteur principal du récit qu'ils font de leur vécu dans une relation de
soins, apporte des données plus détaillées, moins tranchées, plus complexes qu'une échelle.
Mais aussi le très faible échantillon, le biais de sélection inhérent à cette étude et le biais de
désirabilité sociale peuvent estomper ce phénomène.
Le concept d'empathie chez les soignants est très complexe, et sa définition est encore
69
largement débattue. On s'accorde à reconnaître qu'il implique l'existence d'émotions chez le
soignant (43). Or, les résultats indiquent que la démarche réflexive qu'engagent les étudiants
de cette étude ne semble pas les conduire vers la reconnaissance et l'acceptation des émotions
qu'ils ressentent en tant que soignants. Ils visent une prise de distance, qu'ils qualifient de
« juste distance », en laissant le temps les endurcir en accord avec le modèle de neutralité
affective de notre culture médicale (26). La notion d'empathie semble mal comprise des
étudiants et il paraît donc difficile de l'évaluer actuellement chez eux.
Les résultats de cette étude suggèrent un retrait émotionnel plutôt qu'une érosion de
l'empathie. Cette attitude peut-être expliquée par la sur-sollicitation émotionnelle à laquelle
les étudiants font face lors de leur cursus clinique, sans guidance ni outils d'analyse. Cette
hypothèse a déjà été soulevée chez les soignants (44).
Des explorations complémentaires concernant la compréhension du concept d'empathie par
les étudiants semblent nécessaires pour mieux comprendre sa construction et son évolution.
Par ailleurs, l'accompagnement des étudiants dans leur propre vécu émotionnel pourrait les
amener à de meilleures dispositions à l'attitude empathique.
III. La confrontation à la souffrance et le stress
La confrontation à la souffrance des patients apparaît ici comme une source de stress pour les
étudiants, en accord avec d'autres travaux (3,30,45). Cet aspect très spécifique à la filière
médicale reste pourtant peu étudié et peu compris. Notre étude apporte un éclairage sur ce
stress en particulier.
Le vécu des étudiants est ici conditionné par des caractéristiques individuelles telles que leur
histoire personnelle, la disponibilité de leur entourage ou les activités de loisirs et par des
éléments liés à leur encadrement. L'attitude d'écoute et de bienveillance des aînés à leur égard,
ainsi qu'une attitude jugée « humaine » à l'égard des patients, les soulage du stress vécu. Au
contraire, le stress vécu est augmenté par des attitudes de soignants qui leur semblent non
respectueuses du patient, non éthiques, lorsque la prise en charge est l'origine de la souffrance
du patient, ou lorsqu'elle va à l'encontre de leurs valeurs morales, par la réification du corps.
La participation active ou passive à une prise en charge jugée non-éthique a déjà été suggérée
70
comme facteur de stress pour les étudiants (30).
Les résultats de cette étude suggèrent une place importante du stress lié à l'expérience de
l'impuissance. Les enseignements théoriques universitaires semblent entretenir un mythe de
toute-puissance médicale. Les étudiants sont surpris de la discordance entre ce qu'ils tenaient
pour vérité dans les livres et la réalité qu'ils découvrent en stage. L'expérience de
l'impuissance ou de l'incertitude les engage dans une réflexion nécessaire sur les limites de la
médecine, mais reste associée à l'échec.
Benbassat et al. évoquent une « intolérance à l'incertitude » chez les étudiants en médecine,
source de stress dans leur pratique clinique, d'autant plus qu'ils n'y étaient pas préparés (46).
L'acceptation de l'incertitude comme une composante intrinsèque à l'exercice médical est une
étape nécessaire dans le parcours d'un soignant pour lui éviter ces écueils et devrait, selon
d'autres auteurs, être abordée dans la formation initiale (47).
IV. Stratégies pour faire face
Pour faire face à ce stress, les étudiants adoptent les trois différentes stratégies dites de
coping. Ils adoptent d'une part des stratégies centrées sur le problème, dites « vigilantes » : les
interventions de réassurance du patient, le positionnement actif pour relayer l'information sur
l'état du patient. D'autre part, ils adoptent des stratégies centrées sur l'émotion, dites
« évitantes » telles que la pratique d'activités annexes, la minimisation des émotions en les
attribuant à leur manque d'expérience et l'auto-dénigrement considérant que l'étudiant, en bas
de l'échelle hiérarchique, n'a pas son avis à donner sur la prise en charge. Enfin, ils
recherchent du soutien social, principalement dans l'entourage et parmi leurs pairs. L'échange
entre pairs paraît d'autant plus intéressant qu'il combine les trois stratégies : il permet de
réduire les émotions, de se former pour faire face au problème et d'obtenir du soutien social.
Dans la littérature, les stratégies dites « vigilantes » ont été associées à une meilleure santé
mentale chez les étudiants en médecine (48). Les caractéristiques individuelles des étudiants,
leurs expériences antérieures et les situations rencontrées conditionnent l'évaluation primaire
de la situation stressante et la stratégie de coping développée. Il a été rapporté que les
étudiants en médecine adoptaient principalement des stratégies de coping inadaptées telles
71
que les remarques cyniques ou la consommation d'alcool (45). Ces stratégies n'apparaissent
pas dans cette étude, probablement du fait la petite taille de l'échantillon et des biais de
désirabilité sociale et de sélection inhérents à ce travail.
V. Modélisation
A.
Le « Coping Reserve Tank »
Ces résultats peuvent être modélisés par le « Coping Reserve Tank » développé par Dunn,
Iglewicz et Moutier, qui illustre l'issue du vécu des étudiants en fonction des apports positifs
ou négatifs de leur cursus.
Illustration 2: Modélisation du vécu des étudiants confrontés à la souffrance des patients
72
Selon ce modèle, les ressources des étudiants pourraient être augmentées par des interventions
extérieures : modèles, support psychosocial et stimulation intellectuelle, leur permettant
d'améliorer leurs capacités à faire face à la situation vécue et d'engager une dynamique de
résilience (31).
B.
Les modèles dans la formation
La place des modèles et du support psycho-social apparaît dans les résultats de cette étude.
Les étudiants décrivent un « médecin-modèle » qui dispose de compétences cliniques et
relationnelles, qui communique bien avec les patients, les familles et les équipes. Les
étudiants miment leurs aînés, en particulier ceux identifiés comme modèles. Cette place
importante des modèles dans la formation médicale est bien décrite dans la littérature et les
caractéristiques retrouvées y sont similaires (49). Ils sont une composante du « curriculum
caché » reconnu comme déterminant dans le processus de formation des étudiants (50). Des
travaux suggèrent de former les médecins à être de bons modèles et les étudiants à reconnaître
et choisir leurs modèles afin de tirer, autant que possible, les bénéfices de ce « curriculum
caché » (49,51).
C.
La formation universitaire
L'apport par la stimulation intellectuelle, incarnée par la formation universitaire, est ici
évoquée comme insuffisante. Les étudiants souhaiteraient bénéficier d'enseignements
pratiques aux dimensions relationnelles du soin, ce qui renvoie aux recommandations de
l'Académie Nationale de Médecine à ce sujet (52,53). Des initiatives de formation visant
l'amélioration des compétences relationnelles et communicationnelles des étudiants existent
en France et à l'étranger (54–57). Elles restent peu évaluées sur le plan de l'acquisition de
compétence et de la qualité des soins délivrés mais sont très appréciées par les étudiants, elles
contribuent donc probablement à un mieux-être dans leur cursus.
VI. Limites et perspectives
Dans cette étude, le groupe d'étudiants est relativement homogène. Un recrutement en
73
variabilité maximale aurait pu permettre de relever d'autres éléments de vécu. Le faible
nombre de répondants n'a pas permis de rechercher une variabilité maximale. La proportion
d'étudiants qui se déclarent atteints d'une affection longue durée paraît considérable pour des
adultes de cette tranche d'âge (3/11). On peut suggérer que l'expérience personnelle de ces
étudiants avec le milieu du soin, en tant que patients, les a rendu particulièrement réceptifs à
ce sujet de recherche et a provoqué un biais de sélection.
Le statut d'interne de l'enquêtrice a pu majorer le biais de désirabilité sociale. Une étude
similaire menée par un enquêteur extérieur au domaine du soin pourrait apporter des réponses
différentes.
Les étudiants rencontrés présentaient des signes de détresse psychologique au score du GHQ
28 mais elle n'était pas mise en lien avec les situations vécues relatées pendant les entretiens.
La recherche d'autres facteurs de stress liés au cursus aurait pu permettre de mieux
comprendre ces résultats. Le mode de recrutement entraîne probablement la sélection
d'étudiants ayant réussi à faire face au stress généré par les situations vécues. Un recrutement
plus large, sur les terrains de stage directement pourrait permettre de lever ce biais.
Des explorations complémentaires, sur de plus grands échantillons, dans d'autres universités,
sont nécessaires pour mieux comprendre ces processus de construction professionnelle
abordés dans cette étude. Une meilleure compréhension permettrait d'orienter des politiques
de formation universitaires visant à la fois un mieux être des étudiants, mais aussi une
amélioration de leurs compétences professionnelles.
74
CONCLUSION
La confrontation à la souffrance des patients est une étape indispensable au cours du cursus
des étudiants en médecine. Le profil du patient, la situation affrontée et l'environnement
encadrant conditionnent le stress qui en découle. Ces expériences apparaissent toutefois
comme une étape majeure dans la construction professionnelle de ces futurs soignants.
L'empathie, concept clé de l'exercice de la médecine, est éprouvée lors de cette étape mais
semble mal appréhendée. Une formation plus approfondie aux aspects relationnels du soin
permettrait de limiter le stress vécu et de répondre à des enjeux internationaux d'amélioration
du bien-être des étudiants en médecine.
75
76
Partie III :
PERSPECTIVES ET
INTÉRÊT POUR LA
MÉDECINE GÉNÉRALE
77
78
LA PLACE DE L'ENSEIGNEMENT
DES SCIENCES HUMAINES DANS LE
CURSUS DES ÉTUDIANTS EN
MÉDECINE
Les résultats de cette étude soulignent que les étudiants interviewés sont en forte demande
d'une formation universitaire traitant des aspects relationnels et psychosociaux de l'exercice
de la médecine.
Depuis plusieurs années, la question de l'accompagnement des étudiants en médecine durant
leur immersion dans l'expérience humaine qu'est la relation médecin-patient préoccupe
plusieurs institutions.
La position de l'Académie Nationale de Médecine quant à la nécessité de cette formation est
claire : « l'étudiant doit développer ses aptitudes psycho-affectives, apprendre à ajuster sa
présentation et son comportement aux exigences du malade et aux circonstances particulières
et à créer ce climat de confiance sans lequel ne peut se dérouler l'acte médical le plus simple
[…]. L'appétit de réflexion « éthique » du jeune étudiant doit enfin être renforcé par l'exemple
des aînés. En effet cet enseignement est délivré au mieux par un médecin senior au lit du
malade. C'est bien au contact du malade, par l'exemple du « maître », que s'acquière
« l'intelligence de la main » » (58).
Le référentiel de compétences du second cycle des études médicales stipule que l'étudiant en
médecine doit disposer de compétences de communicateur, qu'il ait « conscience des enjeux
de la relation et de la communication verbale et non verbale sur la qualité des soins » et qu'il
apprenne à « gérer son stress et celui des autres acteurs ».
Les compétences éthiques et déontologiques soulevées par les étudiants font aussi partie des
compétences requises à leur niveau : « L’étudiant a une attitude guidée par l’éthique, le code
de déontologie et adopte un comportement responsable, approprié, intègre, altruiste visant au
bien-être personnel et à la promotion du bien public se préparant ainsi au professionnalisme »
(59).
79
En France actuellement, l'Unité d'Enseignement (UE) « Santé, Humanité et Société » intégrée
au premier cycle des études médicales aborde dans son programme, les sciences humaines et
sociales. Elle traite, entre autres, de questions de psychologie médicale, de relation soignantsoigné, et d'éthique.
Certaines universités proposent des formations aux aspects relationnels du soins formalisées
et, pour la plupart, contextualisées par les expériences des étudiants.
I. Exemples d'enseignements dédiés à la formation à la relation
médecin-patient en France
On retrouve, dans la littérature francophone, des exemples de programmes d'enseignement au
deuxième cycle dédiés à la formation des étudiants à la relation médecin-patient.
A. Faculté de Paris Créteil
À Créteil, un programme existe depuis les années 70. Il est placé sous la responsabilité du
Département d'Enseignement et de Recherche en Psychologie Médicale et s'adresse
principalement aux étudiants de fin de premier cycle. Il intervient à la suite des six premiers
mois de stage hospitalier, qui commencent en FGSM2 dans cette université. Cet enseignement
est obligatoire. Il s'articule autour de deux modules. Le premier module traite de psychologie
médicale et comprend des cours magistraux ainsi que des enseignements dirigés au cours
desquels les étudiants, par groupes de vingt, réfléchissent sur des vignettes cliniques
accompagnés par un binôme d'enseignants. Le second module se centre sur la relation
médecin-patient, avec une première partie de discussions en groupes sur des situations vécues
en stage, et une deuxième partie de jeux de rôle. L'animation des groupes est assurée par un
binôme, composé d'un médecin, souvent généraliste, et d'un professionnel de la psychologie
clinique. Enfin, cet enseignement se clôture par la rédaction d'un mémoire portant sur la
relation médecin-patient et leur expérience de formation dans les groupes. Ils disposent d'un
corpus de textes de références, auquel ils peuvent se référer pendant l'ensemble de
l'enseignement, pour alimenter leurs questionnements et réflexions. Les étudiants sont
satisfaits de cet enseignement pour plus de 80 % d'entre eux (56).
80
Dans cette même faculté, un enseignement pilote est actuellement en cours pour les étudiants
de deuxième cycle. Les étudiants de FASM1 et FASM2 sont en groupes de dix étudiants et se
retrouvent pendant des séances de deux heures mensuelles sur le schéma des groupes Balint.
Ils sont accompagnés par un binôme (médecin/spécialiste de la psychologie clinique) et
reviennent sur des situations de stage qui leur ont posé questions ou problèmes en lien avec
les aspects relationnels du soin. Ces séances ont lieu sur le temps de stage, en accord avec les
chefs de service.
B. Faculté de Nantes
À la faculté de Médecine de Nantes, un enseignement à la relation médecin-patient est
proposé aux étudiants de deuxième et troisième années (FGSM2 et FGSM3). Les
enseignements en deuxième année s'articulent d'une part autour de demi-journées de stage
dans un cabinet de médecin généraliste ou spécialiste ambulatoire où l'accent était mis sur les
aspects de la relation médecin-patient, et d'autre part autour d'enseignements dirigés utilisant
des interventions pédagogiques interactionnelles à partir d'activités en sous-groupes.
L'enseignement en troisième année comporte un temps de réflexions avec les étudiants suite
aux entretiens qu'ils ont eu avec des patients ainsi que des enseignements dirigés menés en
sous-groupes, avec des interventions pédagogiques interactionnelles.
Après chaque enseignement, une séance de rétroaction a lieu pour permettre aux étudiants de
s'exprimer sur leur vécu en stage et au cours de l'enseignement. L'évaluation faite de cet
enseignement a démontré une appréciation globale positive des étudiants de 76 %.
Aucune évaluation n'a été effectuée sur l'amélioration des acquisitions de compétences
relationnelles en lien avec ces enseignements (55).
C. Faculté de Rouen
Enfin, à la faculté de Rouen, un enseignement centré sur les apprentissages de la
communication médecin-patient aborde les particularités de la relation médecin-malade. Il
s'organise autour de séances en petits groupes de dix étudiants, s'appuie sur des travaux
pratiques, des exercices, l'analyse critique et la discussion autour d'expériences personnelles.
Une étude d'impact révèle une progression significative des compétences en communication
chez tous les étudiants entre le début et la fin de l'année, mais plus marquée chez les étudiants
81
ayant participé à l'ensemble de l'enseignement sur la communication (57).
D. Faculté de Nancy
La faculté de Nancy propose depuis la rentrée 2015 un enseignement optionnel en travaux
dirigés comprenant des jeux de rôle sur la relation soignants-soignés. Les étudiants
volontaires sont répartis par groupes de vingt. Cinq séances de deux heures chacune ont été
menées la première année. On ne dispose pas encore d'évaluation de cet enseignement mais il
a été reconduit à la rentrée universitaire 2016.
Ces exemples sont à replacer dans leur contexte local, les effectifs d'étudiants et l'organisation
des enseignements étant très différents d'une faculté à l'autre. Il semble toutefois intéressant
de considérer les projets menés dans différentes facultés pour alimenter la réflexion à l'échelle
locale.
II. Formation à la relation médecin-patient et bien-être étudiant
Au delà de la question de l'amélioration des compétences en « relation et communication »
des étudiants, réfléchir sur un enseignement de la relation médecin-patient, aux sujets
connexes, à la dimension « sciences humaines » de la médecine, semble relever aussi de la
problématique du bien-être des étudiants.
A. Promouvoir le bien-être des étudiants en médecine
Le bien-être des étudiants est une question posée à l'échelle internationale, qui fait écho à
celle concernant la souffrance des étudiants, exposée en introduction. Cette question du bienêtre devient, pour certaines équipes étrangères, une question prioritaire dont les universités
doivent se saisir (60–62).
En France, le « bien-être personnel » et la gestion du stress font partie des compétences des
étudiants définies par le Code de Santé Publique (59).
Il a été démontré que le bien-être des étudiants améliorait leurs compétences universitaires et
82
que, plus tard, le bien-être des praticiens améliorait les compétences cliniques.
On peut suggérer qu'une meilleure préparation à la rencontre et à l'accompagnement du
patient en souffrance diminuerait le stress vécu par les étudiants. La large satisfaction
témoignée par les étudiants ayant participé aux différents enseignements évalués présentés
plus haut appuie l'hypothèse que ces formations améliorent leur bien-être. Comme le suggère
le modèle du « Coping Reserve Tank », l'augmentation des ressources, par la stimulation
intellectuelle, pour faire face à une situation donnée, oriente vers la résilience et améliorerait
le bien-être. Les résultats de cette étude suggèrent bien que l'objectif d'une telle formation visé
par les étudiants est la diminution de leur stress.
L'impact que ce type de formation peut avoir sur le vécu des étudiants en stage mériterait
donc d'être étudié en terme d'amélioration de leur bien-être.
B. Une formation à la relation médecin-patient : bénéfique pour tous
C'est dans une démarche globale qu'il semble nécessaire de considérer l'intérêt d'une telle
formation, dans ce qu'elle apporte aux étudiants en matière de compétences et de bien-être.
L'objectif est de former des soignants hautement performants, délivrant des soins de qualité
aux patients dans un bien-être professionnel.
Cette réflexion ne doit pas s'affranchir des autres facteurs de stress subit par les étudiants au
cours de leur cursus.
Accompagner les étudiants dans leur vécu au cours de leur cursus clinique et enseigner la
dimension humaine du soin induisent bien-sûr la reconnaissance de la dimension humaine du
patient, mais aussi celle du soignant.
Ainsi, la reconnaissance de l'importance de la vie émotionnelle dans la relation de soins rend à
chacun une dimension humaine (63). La reconnaissance de l'importance du vécu émotionnel
des étudiants au cours de leurs rencontres avec les patients lors de leur cursus est une
première étape indispensable de l'ambition d'humanisation de soin.
L'enseignement de la médecine narrative, pratique pédagogique ayant émergée aux Etats-Unis
(USA) ces dernières décennies, semble répondre à la considération nécessaire du vécu de
chacun dans la relation de soins.
83
III. L'enseignement de la médecine narrative : une piste ?
A. La médecine narrative en quelques mots
Dès la fin des années 1960, un climat de critiques de l'orientation « technico-scientifique » de
la médecine, qui met à distance le patient et son vécu, apparaît aux Etats-Unis (USA). Un
mouvement composé de médecins et d'éthiciens propose une réorientation de la formation
médicale vers une « ré-humanisation » de la médecine. Dans les années 1970, quelques écoles
de médecine font appel à de grandes œuvres littéraires dans le but « d'humaniser » les futurs
médecins (64).
Toutefois, le concept de médecine narrative n'apparaît qu'au cours des années 2000 à
l'Université de Columbia (USA), il est fondé par Madame le Professeur Rita Charon,
spécialisée en médecine interne. Elle emprunte aux spécialistes de la littérature les techniques
d'analyse structurelle d'un texte pour décoder le récit du patient.
L'enseignement de la médecine narrative a pour objet de faire prendre conscience aux
praticiens ou étudiants l'importance du sens du discours du patient, dans son contenu mais
aussi sa structure ; ainsi que du sens que prend le discours du soignant lorsqu'il interagit avec
celui du patient. Rita Charon définit la médecine narrative de la manière suivante : « La
médecine narrative se réfère à la pratique clinique accompagnée d'une compétence narrative,
c'est à dire la capacité de reconnaître, d'absorber, de digérer, d'interpréter et d'être transporté
par les histoires du patient. Simplement, c'est la médecine pratiquée par une personne qui sait
que faire de ces histoires ». Ainsi, elle suggère qu'au lieu de se lamenter du déclin de
l'empathie chez les étudiants en médecine ou le manque d'altruisme des praticiens en exercice,
la médecine narrative se concentre sur la capacité à s'allier avec le patient, dans l'écoute et
l'analyse de l'expérience humaine de chacun. Cette nécessité d'alliance et de « communion »
est appuyée par ce que la science apporte comme compréhension de ce qu'il se passe lorsque
les êtres humains observent la douleur et la souffrance de l'autre (65). Ainsi, les programmes
d'enseignement de la médecine narrative associent toujours des exercices d'écriture/d'analyse
du vécu du patient et du vécu du soignant, pour les faire se rencontrer.
Rita Charon associe la démarche narrative et la démarche réflexive. Ainsi, écrire à propos de
sa pratique clinique permettrait de développer ses capacités de réflexivité, essentielles pour
84
l'écoute de l'autre. Elle suggère que la médecine narrative est une manière, pour l'étudiant/le
soignant,
de
reconnaître
ce
qui
est
de
l'ordre
du
connu/connaissable,
de
l'inconnu/l'inconnaissable, l'universel/le particulier, le corps, le soi, tout cela constituant un
ensemble de tensions dans la pratique médicale. De tels savoirs permettraient donc aux
praticiens de mieux maîtriser ces tensions sous-jacentes (66).
En accueillant le sens que donne le patient à sa maladie par le récit qu'il en fait, la médecine
retrouve ses racines humaines et sociales en tant que science.
Cette discipline relativement récente a déjà trouvé à être appliquée dans le cursus de certains
étudiants français.
B. Enseignement de médecine narrative en France
✗
Exemple de la Faculté Paris Descartes
L'Université Paris Descartes a proposé pour la première fois en 2009-2010, un enseignement
optionnel de médecine narrative aux étudiants de quatrième année de médecine (ex-DCEM2,
actuelle FASM1). Cet enseignement comportait des cours théoriques ainsi que des
enseignements et travaux dirigés autour de l'analyse littéraire, de l'écriture et de la lecture. Les
étudiants ont témoigné d'une satisfaction importante pour cet enseignement, en particulier
pour les exercices en effectifs réduits portant sur « l'histoire de l'expérience personnelle d'une
relation médecin-malade » et « l'histoire de la maladie d'un patient, racontée par un patient ».
On ne dispose pas d'évaluation concernant l'impact de ces enseignements sur la pratique
clinique des étudiants. Les commentaires faits par les étudiants ayant participé à cet
enseignement sont toutefois très encourageants pour sa poursuite et son développement (67).
✗
La médecine narrative à travers l'étude cinématographique à Paris
Diderot
Céline Lefève, directrice du Centre Georges Canguilhem et Maître de Conférence à
l'Université Paris Diderot, offre dans son ouvrage Devenir Médecin un exemple de ce que
peut apporter la narration et l'étude de la fiction cinématographique à la formation aux soins et
à la réflexion éthique. Elle procède à une analyse philosophique de l’œuvre Barberousse
d'Akira Kurosawa et montre comment ce type d'analyse peut constituer un changement de
85
registre dans la formation des soignants, pour y inscrire la notion de soin (care) (68). Elle
insiste sur la place de la narration et de l'étude cinématographie dans la formation pour
restaurer, connaître, comprendre la subjectivité du patient et du médecin. Elle estime que la
narration et l'étude cinématographique sont des supports pour se décentrer du point de vue
médical, saisir l'histoire et la vie des patient avant et en dehors de la maladie et de la
médicalisation, saisir leur système de valeur et les enjeux de leur situation propre, mieux
comprendre la diversité des expériences intimes et sociales de la maladie. Elle suggère que cet
enseignement permet aussi de souligner que la clinique s'articule autour de la séméiologie et
de la compréhension de l'expérience du patient, et donc de contribuer à la formation clinique
en formant à l'écoute du patient (69).
Cette réflexion autour de la formation des étudiants aux dimensions relationnelles et
émotionnelles du soin conduit nécessairement à aborder la question des formateurs adaptés.
L'enseignement dans les facultés de médecine est mené principalement par des médecins en
exercice. Les spécialistes en médecine générale, intégrés depuis peu aux enseignements
universitaires, semblent répondre, de par leurs compétences spécifiques, aux ambitions d'une
telle formation.
86
INTÉRÊT DU SUJET POUR LA
MÉDECINE GÉNÉRALE
I. Le médecin généraliste : spécialiste de l'approche globale du
patient
La relation médecin-patient est inhérente à l'exercice clinique de la médecine, quelle que soit
la spécialité.
Toutefois, cet aspect de l'exercice médical est plus prégnant dans certaines spécialités, dont la
médecine générale.
Les contacts répétés avec le patient, l'interaction avec son environnement, la coordination de
son parcours de soins, sont un ensemble d'éléments qui amènent la dimension relationnelle du
soin à une place essentielle dans l'exercice de la médecine générale.
Selon la définition de la WONCA (World Organization of Family Doctors) publiée en 2002, la
médecine générale a comme caractéristique intrinsèque une prise en charge centrée sur la
personne dans ses dimensions individuelle, familiale et communautaire. Le médecin
généraliste, dans la négociation des modalités de prise en charge avec le patient, intègre les
dimensions physiques, psychologiques, sociales, culturelles et existentielles. Ainsi, dans les
habiletés principales requises pour un médecin généraliste on retrouve « les soins centrés sur
la personne », « l'approche globale », « l'adoption d'un modèle holistique ».
En France, lorsqu'on lit les compétences définies comme essentielles à l'exercice de la
médecine générale par le Collège National des Généralistes Enseignants, le médecin
généraliste apparaît comme un spécialiste de la prise en charge globale du patient.
87
Illustration 3: Compétences génériques du
médecin généraliste selon le CNGE
Ainsi, la relation, la communication et l'approche centrée sur le patient, ont été définies
comme compétences indispensables à l'exercice de la médecine générale. Dans les
composantes des cinq autres compétences essentielles, on voit apparaître les notions
suivantes :

entretenir une démarche réflexive,

élaboration d'un diagnostic inscrit dans l'histoire de vie du patient,

intégration du contexte bio-psycho-social et culturel dans l'analyse de la situation du
patient,

développement d'une posture qui place le patient en position de sujet,

respect de la personne humaine en tenant compte en premier lieu du mieux être du
patient et en favorisant son libre choix, son autonomie et une réflexion éthique (70).
Les compétences du médecin généraliste renvoient aux notions évoquées par les étudiants
dans leur vécu lors de la rencontre avec la souffrance des patients, mais aussi aux objectifs
visés par les différents projets d'enseignement de la relation médecin-patient cités
précédemment.
De par leur exercice de la médecine, inscrite dans le cadre de vie du patient, son
environnement social et son histoire familiale, les médecins généralistes, spécialistes de la
88
prise en charge globale, semblent être des intervenants de choix pour une formation à la
relation médecin-patient dès le cycle de FASM.
II. La place de la médecine générale dans l'enseignement au
deuxième cycle
A. La Médecine Générale à l'université
La Médecine Générale est présente depuis maintenant plus de vingt ans au sein des
universités françaises (création des premiers Départements de Médecine Générale -DMG- en
1995) et depuis plus de dix ans comme une spécialité médicale reconnue au même titre que
les autres spécialités avec la création d'un Diplôme d'Etudes Spécialisées (D.E.S) de 3ème
cycle (71).
La médecine générale universitaire apparaît en 2006 comme option au Conseil National des
Universités dans la sous-section 53-01, et fait ainsi son entrée officielle en tant que spécialité
universitaire.
Il faudra toutefois attendre 2008 pour que le cadre législatif de cette filière soit défini, avec le
triptyque -enseignement – recherche – soins- à l'instar des autres spécialités, et le lieu
ambulatoire de l'exercice des soins (72). En 2009, les dix premiers enseignants titulaires de
médecine générale sont nommés (73). Les DMG organisent la formation des étudiants de
troisième cycle en D.E.S de Médecine Générale.
Les DMG sont aussi impliqués dans l'organisation de la formation des étudiants en deuxième
cycle des études médicales à travers l'organisation des stages de médecine générale
ambulatoire.
B. Stage de second cycle de médecine générale ambulatoire
Depuis 2009, tous les étudiants, durant le deuxième cycle des études médicales, sont tenus
d'accomplir un stage chez un ou des médecins généralistes appelés « praticien(s) agréé(s)
maître(s) de stage des universités » (74).
Ainsi, les généralistes enseignants, maîtres de stages universitaires, sont chargés de faire
89
découvrir aux étudiants l'exercice de la médecine générale en structure ambulatoire, dont la
prise en charge globale du patient et la relation médecin-patient.
Ce stage est pour les étudiants, une occasion de découvrir les aspects très particuliers et
marqués de la relation humaine dans l'exercice de la médecine générale.
De plus, ce format de stage favorise une relation directe, individuelle et personnalisée avec
leurs maîtres de stage. Les étudiants suivent au quotidien et pendant plusieurs semaines un
nombre réduit (moins de trois) de praticiens dans leurs activités de consultation. Il existe donc
plus d'opportunités d'établir un dialogue et un échange personnalisé entre l'enseignant et
l'étudiant concernant les aspects relationnels de l'exercice médical.
En 2011, la majorité des DMG en France proposait ce stage pendant la durée réglementaire (6
semaines temps plein ou 3 mois mi-temps). La moitié des UFR proposait une formation
facultaire intégrée au stage de médecine générale, principalement sous forme de groupes
d'échanges et/ou par interactivité (75).
Les médecins généralistes sont actuellement présents dans le cursus clinique des étudiants de
deuxième cycle mais, en dehors des temps de stage, ils sont encore peu impliqués dans les
temps de formation universitaire de ces étudiants.
C. Enseignements théoriques
Les premiers et deuxième cycles des études médicales (actuellement FGSM et FASM) se sont
construits avant l'arrivée de la médecine générale comme spécialité universitaire, et donc sans
elle. Ainsi, il n'est pas surprenant que parmi les 345 items sur lesquels porte l'Examen
Classant National et qui structurent les enseignements théoriques des étudiants en FASM,
aucun ne porte sur l'enseignement de la médecine générale.
Ainsi, en dehors de leur stage chez le médecin généraliste, ces derniers sont quasi absents des
enseignements et de la formation des étudiants en médecine de deuxième cycle.
Toutefois, dans les universités proposant un enseignement portant sur la psychologie
médicale, la communication et la relation médecin-patient, les médecins généralistes y ont
une place de choix.
A l'heure où la médecine générale en tant que discipline universitaire est encore en pleine
construction et évolution, où de nombreuses institutions suggèrent une « humanisation » du
90
cursus des étudiants en médecine, les compétences particulières des médecins généralistes
dans l'approche globale du patient font d'eux des intervenants de choix dans une formation à
la relation médecin-patient dès le deuxième cycle.
91
CONCLUSION
La demande des étudiants concernant une meilleure formation aux aspects relationnels du
soin fait écho aux recommandations d'institutions et de travaux de recherche.
Des projets de formation à la relation médecin-patient initiés aux cours des dernières années
dans différentes universités françaises suscitent l'enthousiasme des étudiants qui y participent.
L'enseignement de la médecine narrative s'inscrit dans une démarche originale de
réintégration de la dimension « humaine » dans les sciences médicales.
La médecine générale, discipline universitaire récente, est encore peu présente dans la
formation des étudiants en deuxième cycle. La notion de prise en charge globale du patient,
qui caractérise l'exercice de la médecine générale, place les enseignants en médecine générale
comme intervenants de choix dans une formation aux aspects relationnels du soin au cours du
deuxième cycle.
92
APRÈS-PROPOS
C'est mon stage clinique ambulatoire de deuxième cycle qui m'a permis de découvrir la
richesse de l'exercice de la médecine générale. À mes yeux, cette spécialité permettait d'allier
la rigueur intellectuelle et scientifique indispensable à l'exercice de la médecine, dans une
variété infinie de pathologies et de problématiques ; avec la considération de l'environnement
dans lequel s'inscrit cette problématique. Ainsi, j'ai découvert l'importance de l'expérience
« individuelle »
de
la
maladie
par
les
patients.
Les
connaissances
théoriques
physiopathologiques apprises en cours et dans les livres épousaient les reliefs des individus
rencontrés, prenaient un autre sens, et étaient plus ou moins mémorisées selon les situations
rencontrées. Ces expériences étaient d'autant plus riches qu'elles s'inscrivaient dans « la vie
réelle ». La notion de « vie réelle » renvoie au fait que, en médecine générale plus qu'ailleurs,
les problèmes de santé s'inscrivent dans la vie quotidienne des patients, contrairement à la
pratique hospitalière où la maladie occupe toute la place dans l'espace et le temps. Le choix de
l'exercice de la médecine générale répond pour moi, à l'ambition de soigner les patients dans
un cadre où leurs préoccupations restent aussi celles du quotidien de leur vie. C'est le sens que
je donne à la prise en charge globale. La formation reçue au cours de mon troisième cycle
m'aura permis de mesurer l'importance de l'écoute du patient, du vécu de sa maladie, dans son
environnement, dans son histoire de vie, afin de créer et d'entretenir l'alliance thérapeutique et
d'aboutir à une décision médicale partagée. L'expérience de la thèse et des entretiens menés
avec les étudiants aura été un bon exercice d'écoute active, semi-dirigée et analytique, guidée
par une problématique précise. Leurs récits m'ont aussi invitée à engager une démarche
réflexive sur ma posture d'interne, exercice très utile dans mon parcours de soignante.
Ce travail de thèse ponctue donc de manière cohérente et constructive mon parcours
d'étudiante en médecine générale.
93
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Paris:PUF;2015-.1.219p
L,
WORMS
99
F,
Les
Classiques
du
soin.
ANNEXES
I. Questionnaire

Sexe M □

Age |_|_|

Êtes-vous :
F□
◦
◦
◦
◦
◦

Célibataire□
Marié(e) ou pacsé(e)□
En union libre□
Divorcé(e)□
Veuf/Veuve□
Exercez-vous une activité professionnelle en parallèle de vos études ?
OUI□
NON□
◦ Si oui, vous travaillez:
le jour □
la nuit □
le jour ou la nuit □
◦ A quelle fréquence travaillez-vous ?
Tous les jours □
par mois □
quelques jours/semaine □
seulement les week-end□ quelques jours
quelques semaines par an □
◦ S'agit-il d'une activité dans le milieu soignant ? OUI□

NON□
Catégorie socio-professionnelle des parents :
Soignants (médecin,pharmacien(ne), infirmier(e), sage-femme, aide soignant(e), dentiste,
kinésithérapeute, ergothérapeute, psychologue) □
Précisez : ________________
Cadre supérieur(e)
□
Profession Intermédiaire □
si oui, secteur sanitaire et social :
oui □
non □
Employé(e) □
Si oui, secteur sanitaire et social ?
Oui □
non □
100
Ouvrier(e)/Agriculteur □
Sans emploi/Au foyer □
Autre : _____________

Êtes-vous bénéficiaire d'une bourse universitaire ? □

Vous vivez (une seule réponse)
◦ seul(e) en appartement □
◦ seul(e) en résidence universitaire/foyer □
◦ En couple/ en colocation □
◦ chez vos parents/dans votre famille □
◦ autre □
précisez :______________

Si vous ne vivez plus chez vos parents, distance qui vous sépare de leur foyer :
<20km □
20 à 50km □
50 à 100km □
>100km □
Entourage

Vous vous rendez dans votre famille :
plusieurs fois par semaine □

1 fois/semaine □
1 à 3/mois□
<1/mois □
Avez-vous un(e) confident(e), qui est quelqu'un à vous pouvez parler de vos émotions
et vos inquiétudes personnelles ?
OUI□
NON□
 Connaissez-vous quelqu'un sur qui vous pouvez compter en cas de crise ?
OUI□
NON□

Connaissez-vous quelqu'un sur qui vous pouvez compter si vous avez besoin de
prendre une décision personnelle importante?
OUI□
NON□
 Connaissez-vous quelqu'un qui vous fait vous sentir aimé et qui vous valorise ?
OUI□
NON□
Parcours scolaire :

Vous avez choisi de vous inscrire à la faculté de médecine : (une seule réponse)
101
Avant le bac □
Directement après le bac □
Vous avez étudié une autre discipline avant □ précisez :_______
Vous exerciez une profession avant □ précisez : __________

Les principales raisons ayant motivées votre choix d'intégrer la faculté de médecine
(plusieurs réponses possibles)
Modèle/conseils parentaux ou proches □
Nécessité de jouer un rôle/d'être utile aux autres □
Curiosité intellectuelle / scientifique □
Être à l'écoute, proche des autres, avoir du contact humain □
Désir de soigner / guérir □
«Vocation »/ « Rêve de toujours » □
Sécurité de l'emploi / Bon statut social □
Sans raison particulière, « pour essayer » □
Autre : □ précisez___________________
 Quels arguments influencent le plus vos choix de stage :
(plusieurs réponses possibles)
Un stage formateur pour la clinique □
Un stage en lien avec la spécialité vers laquelle vous souhaitez vous orienter □
Un stage aux horaires souples □
Un stage où l'externe est très impliqué dans les soins □
Un stage proche de chez vous/vos parents □
Avoir un(e) ami(e) dans le même stage □
102

Concernant la spécialisation, vous souhaiteriez vous orienter vers :
(plusieurs réponses possibles)
Une spécialité médicale □ laquelle :_____________
Une spécialité chirurgicale □ laquelle :______________
Une spécialité de laboratoire □
laquelle_____________
La santé publique □
La recherche □
Autre □, précisez : _________________
Habitudes de vie
Loisirs :
 Combien de temps par semaine, en moyenne, consacrez-vous à vos loisirs :
<2h/semaine□
2h à 5h/semaine□
5h à 10h/semaine□ >10h/semaine□
 Pratiquez-vous une activité sportive ?
Si oui : <1h/semaine □
1 à 2h/semaine □

Oui □
Non □
>2h/semaine □
Êtes-vous membre actif d'une association (universitaire, sportive, culturelle...) oui □
non □
Si oui, combien de temps y consacrez-vous par semaine :
<1h/semaine □
1 à 3h/semaine □
>3h/semaine □
Votre santé
Santé perçue
1) Dans l'ensemble, pensez-vous que votre santé est :
Excellente □ Très bonne □ bonne □
Médiocre □
2) Je tombe malade plus facilement que les autres
Totalement vrai □
Plutôt vrai □ Je ne sais pas □
Totalement fausse □
103
Mauvaise □
Plutôt fausse □
3) Je me porte aussi bien que n'importe qui
Totalement vrai □
Plutôt vrai □ Je ne sais pas □ Plutôt fausse □ Totalement
fausse □
4) Je m'attends à ce que ma santé se dégrade
Totalement vrai □ Plutôt vrai □ Je ne sais pas □
fausse □
5) Je suis en parfaite santé
Totalement vrai □
fausse □
Plutôt fausse □ Totalement
Plutôt vrai □ Je ne sais pas □ Plutôt fausse□
Totalement
6) Par rapport à l'année dernière à la même époque, comment trouvez-vous votre état de santé
en ce moment ?
Bien meilleur que l'an dernier □
Plutôt meilleur □
à peu près pareil □
plutôt moins bon □ beaucoup moins bon □
Actuellement, souffrez-vous d'une maladie chronique ou affection de longue durée ?
OUI □
NON □
 Êtes-vous
Non fumeur □
Fumeur occasionnel (<1cig/j) □
Fumeur habituel (>1cig/j) □
Ancien fumeur □
Fumiez-vous l'an passé à la même époque ? Oui □
Non □
Vous arrive-t-il de consommer plus de 3 verres d’alcool en une journée :
Jamais□
Une fois par an□
Une fois par mois□
Une fois par semaine□
Plus d’une fois par semaine□
Consommez-vous des anxiolytiques ou des hypnotiques :
Jamais□
Une fois par an□
Une fois par mois□
104
Une fois par semaine□
Plus d'une fois par semaine□
Êtes-vous ou avez-vous été sous traitement antidépresseur au cours de votre externat ?
OUI□
NON□
Avez-vous déjà eu recours à un psychiatre/psychologue au cours de votre externat ?
OUI□
NON□
Sinon, pensez-vous que vous auriez dû y avoir recours sans pour autant l’avoir fait ?
OUI□
NON□
Au cours de votre vie, avez-vous été confronté à l'un des événements suivants :
Un handicap □
Une longue maladie (> 3 semaines) □
De graves problèmes de santé de l'un de vos proches (parents, frère, sœur, autre) □
le décès d'un proche (parents, frère, sœur, autre) □
Été séparé longtemps d'un proche (parents, frère, sœur, autre) □
Santé mentale
Au cours des 4 dernières semaines,
En permanence Très souvent Souvent Quelquefois Rarement Jamais
1) Vous êtes vous
senti(e) très
nerveux(se) ?
2) Vous êtes-vous
senti(e) si
découragé(e) que
rien ne pouvais vous
remonter le moral ?
3) Vous êtes-vous
senti(e) calme et
détendu(e) ?
4) Vous êtes-vous
senti(e) triste et
105
abattu(e) ?
5) Vous êtes-vous
senti(e) bien dans
votre peau ?
Sens de la maîtrise :
Totalement
vraie
J'ai peu de contrôle sur les
événements qui m'arrivent
Il n'existe pas de moyen pour
résoudre mes problèmes
Il y a peu que je puisse faire pour
changer la plupart des choses
importantes dans ma vie
Je me sens souvent sans ressources
pour faire face aux problèmes de la
vie
Parfois je me sens malmené par la
vie
Ce qui va m'arriver dans le future
dépend principalement de moi
106
Plutôt
vrai
Je ne sais Plutôt
pas
fausse
Totalement
fausse
Questionnaire GHQ 28 :
Récemment,
1) Vous êtes-vous senti(e) parfaitement bien et en bonne santé ?
Mieux que d'habitude □
Comme d'habitude □
Moins bien que d'habitude □
Beaucoup moins bien que d'habitude □
Pas du
tout
Pas plus Un peu
Beaucoup plus que
que
plus que
d'habitude
d'habitude d'habitude
Pas du
tout
Pas plus Un peu
Beaucoup plus que
que
plus que
d'habitude
d'habitude d'habitude
2) Avez-vous éprouvé le besoin d'un
bon remontant ?
3)Vous êtes-vous senti(e) à plat ou pas
dans votre assiette ? (« mal fichue »)
4)Vous-êtes vous senti(e) malade ?
5)Avez-vous eu des douleurs à la tête ?
6)Avez-vous eu une sensation de
serrement ou de tension dans la tête ?
7)Avez-vous eu des bouffées de chaleur
ou des frissons ?
8)Avez-vous manqué de sommeil à
cause de vos soucis ?
9)Avez-vous eu de la peine à rester
endormi(e) ?
10)Vous êtes-vous senti(e)
constamment tendu(e) ou
« stressé(e) »?
11)Vous êtes-vous senti(e) irritable et
de mauvaise humeur ?
12)Avez-vous été effrayé(e) et pris(e)
de panique sans raison valable ?
13)Vous êtes vous senti(e) dépassé(e)
par les événements ?
14)Vous-êtes vous senti(e)
continuellement énervé(e) ou tendu(e)
107
15) Avez-vous réussi(e) à rester actif(ve) et occupé(e)
Plus que d'habitude □
Comme d'habitude □
Moins que d'habitude □
Bien moins que d'habitude □
16)Avez-vous mis plus de temps à faire les choses habituelles ?
Moins de temps que d'habitude □
Autant que d'habitude □
Plus de temps de d'habitude □
Beaucoup plus de temps que d'habitude □
17)Avez-vous eu le sentiment que dans l'ensemble, vous faisiez les choses bien ?
Mieux que d'habitude □
Aussi bien que d'habitude □
Moins bien que d'habitude □
Beaucoup moins bien que d'habitude □
18)Avez-vous été satisfait(e) de la façon dont vous avez fait votre travail ?
Plus satisfait(e) □
Comme d'habitude □
Moins satisfait(e) que d'habitude □
Bien moins satisfait(e) que d'habitude □
19)Avez-vous eu le sentiment de jouer un rôle utile dans la vie ?
Plus que d'habitude □
Comme d'habitude □
Moins que d'habitude □
Bien moins que d'habitude □
20)Vous-êtes vous senti(e) capable de prendre des décisions ?
Plus que d'habitude □
Comme d'habitude □
Moins que d'habitude □
Bien moins que d'habitude □
21)Avez-vous été capable d'apprécier vos activités quotidiennes normales ?
Plus que d'habitude □
Comme d'habitude □
Moins que d'habitude □
Bien moins que d'habitude □
22)Vous-êtes vous considéré(e) comme quelqu'un qui ne valait rien ?
Pas du tout □
Pas plus que d'habitude □
Plus que d'habitude □
Beaucoup plus que d'habitude □
108
23)Avez-vous eu le sentiment que la vie est totalement sans espoir ?
Pas du tout □
Pas plus que d'habitude □
Plus que d'habitude □
Beaucoup plus que d'habitude □
24)Avez-vous eu le sentiment que la vie ne vaut pas la peine d'être vécue ?
Pas du tout □
Pas plus que d'habitude □
Plus que d'habitude □
Beaucoup plus que d'habitude □
25)Avez-vous pensé à la possibilité de vous supprimer ?
Certainement pas □
Je ne pense pas □
Ca m'a traversé l'esprit □
Oui, certainement □
26)Avez-vous pensé que parfois vous n'arriviez à rien parce-que vos nerfs étaient à bout ?
Pas du tout □
Pas plus que d'habitude □
Plus que d'habitude □
Beaucoup plus que d'habitude □
27)Vous est-il arrivé de souhaiter être mort(e) et loin de tout ça ?
Pas du tout □
Pas plus que d'habitude □
Plus que d'habitude □
Beaucoup plus que d'habitude □
28)Est-ce que l'idée de vous supprimer réapparaissait continuellement dans votre esprit ?
Certainement pas □
Je ne pense pas □
Ca m'a traversé l'esprit □
Oui certainement □
109
II. Formulaire de contact des étudiants hospitaliers
A L'ATTENTION DES EXTERNES
Bonjour,
Je suis interne en Médecine Générale et je réalise actuellement un travail une thèse au sujet du
vécu des externes en stage, en particulier lors de leur confrontation au patient en souffrance.
Pour répondre à cette problématique, je souhaiterai rencontrer, en entretiens individuels, des
étudiants en médecine de FASM1, FASM2 ou DCEM4, pour discuter de situations de stages,
de rencontres avec des patients qui auraient été marquantes.
Tout ce qui sera discuté au cours de ces entretiens restera totalement anonyme, et les données
relevées ne serviront qu'à ce travail de thèse.
Ces entretiens dureront moins d'une heure et se dérouleront principalement à la faculté de
médecine, mais pourront avoir lieu ailleurs, à votre convenance.
Si vous êtes intéressé(e) pour participer à cette étude, vous pouvez me contacter par mail :
[email protected] ou par téléphone/sms : 06.XX.XX.XX.XX
Merci d'avance pour votre soutien,
Léa Schleck
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------Si vous préférez, vous pouvez aussi me laisser vos coordonnées, et je vous recontacterai :
NOM, Prénom :______________________________________
adresse mail ou numéro de téléphone :__________________________________________
110
III. Guide d'entretien
Eléments liés au patient




Elements liés à l'étudiant





Elements liés à l'environnement

Patient(s) qui affectent particulièrement?
Situation(s) particulière(s) qui marquent
plus ?
Type de souffrance évoquée :
psychique ? Physique ?…
Précision des émotions ressenties « peuxtu m'en dire plus ? » « en quoi cela t'as til affecté ? »
Vécu de la position d'étudiant dans la
relation au patient : difficultés ? Posture
particulière en lien avec statut
stratégies disponibles/mises en
œuvre/souhaitées pour faire face
(coping) lors de la confrontation à une
situation de souffrance vécue
péniblement
Première expérience vécue ?
Entourage sollicité
Place perçue au sein de l'équipe
soignante
Réaction de l'équipe
soignante/accompagnante dans la
situation vécue difficilement
Echange, partage du vécu

Verbalisation de la difficulté ressentie ?
Si oui avec qui ?
◦ Avec des proches ?
◦ Avec l'équipe ? Les co-externe ?
L'interne ? Les médecins séniors ?
Confrontation à l'exercice pratique

Surprises ou éléments notables en lien
avec le passage de la formation quasi
uniquement théorique à la formation
pratique en stage?
Conséquences de cette expérience, de ce
vécu sur la suite du cursus ?

111

Formation

112
Souhait d'une formation universitaire
pour faire face aux situations vécues
difficilement
Quelle préparation pour affronter les
difficultés relationnelles/émotionnelles
rencontrées ?
IV. Contrat de communication de début d'entretien
Bonjour,
Je m'appelle Léa Schleck, je suis interne en Médecine Générale, actuellement en 4ème
semestre et je réalise mon travail de thèse sur le vécu des externes confrontés aux patients.
À priori, ce sujet a été très peu étudié et je n'ai pas encore trouvé de données complètes dans
ce domaine.
On parle beaucoup du stress des étudiants en médecine, mais principalement au sujet de la
pression universitaire et du concours, sans réellement évoquer cet aspect de notre formation.
Je souhaiterais que ce travail permette une meilleure compréhension de ce que nous vivons
tous lors de ces premières années d'immersion dans le monde du soin, où nous sommes
confrontés parfois pour la première fois à des situations de souffrance
C'est pour cela que je rencontre des externes, qui sont volontaires pour me parler de leur
expérience.
Je souhaiterais donc t'écouter me parler de ta propre expérience, de ton ressenti dans la
confrontation au patient.
Avec ton accord, je vais enregistrer cet entretien, pour pouvoir ensuite le retranscrire de
manière fidèle et exacte. Concernant l'enregistrement, il est anonyme, tu n'as pas besoin de
donner ton nom, ta promo....Nous ne sommes que quatre personnes à pouvoir y avoir accès :
toi, si tu le souhaites, moi, mon directeur de thèse : Docteur Lievin qui est généraliste à
Jarville et Béranger Simon, un doctorant en psychologie qui travaille avec moi sur ce sujet.
En dehors de nous quatre, absolument personne d'autre n'aura accès à l'enregistrement.
À la fin de mon travail de thèse, il sera détruit.
L'appareil est posé là, si tu es d'accord, je le mets en route au début de l'entretien et l'arrête à
la fin.
Pour ce travail, j'ai besoin d'en savoir un maximum sur ton vécu, ce qui m'intéresse, c'est ce
que tu souhaites me raconter. Je ne te poserai des questions que très générales et ouvertes,
donc n'hésites pas, si tu le souhaites, à me fournir un maximum de précisions.
En gros, c'est toi qui travaille, et moi qui écoute.
Il est possible que je prenne quelques notes pendant que nous discutons, c'est essentiellement
pour me repérer dans le moment de l'entretien, par rapport à l'enregistrement.
Sinon, à la fin de notre discussion, je te propose de répondre à un questionnaire, qui restera
aussi totalement anonyme et qui me permet juste de caractériser l'ensemble des étudiants qui
participent à mon étude. Les questions portent principalement sur ta situation actuelle, ton
parcours universitaire et ton humeur du moment. Je serai disponible pour te fournir des
précisions sur les questions si besoin.
Il n'y a aucune obligation à répondre aux questions.
Je suis aussi disponible pour entendre toutes les remarques que tu aurais à faire sur ce
questionnaire.
Si tu veux bien, on peut commencer.
113
V. Formulaire de contact du service de Santé Universitaire
Service de Santé Universitaire : SSUMPS-Nancy Vélodrome
Consultations avec un psychologue ou un psychiatre gratuites et rapides
Rond-point du Vélodrome
6, rue Jacques Callot
VANDOEUVRE-LES-NANCY
Tél : 03 83 68 52 00
[email protected]
Consultations le
 lundi après-midi
 mardi matin
 jeudi après-midi
114
VI. Message de contact des étudiants interviewés post-analyse
et réponses
Message :
Bonjour,
Nous nous étions rencontrés dans le cadre de ma thèse sur le vécu des étudiants en médecine
confrontés à la souffrance des patients. J'ai terminé les entretiens et leur analyse et je reviens
vers toi pour partager les résultats. Tu trouveras en pièce jointe le sommaire et le résumé de la
partie résultats. Si tu es d'accord, je souhaiterai que tu me fasses un retour sur cette analyse.
Un des critères de qualité d'une enquête qualitative est que les participants se "retrouvent"
dans l'analyse qui est faite de leurs propos. La lecture ne prendra pas très longtemps.
Merci donc de me faire part de ton point de vue sur cette analyse.
Je te ferai parvenir la version finale de la thèse d'ici quelques semaines.
Bonne continuation,
Léa Schleck, interne de Médecine Générale, Université de Lorraine.
Réponses :
« Je me retrouve tout à fait dans l'analyse que tu as faite, je n'ai donc pas grand-chose à en
dire, tu as mis les mots exacts sur le ressenti que j'ai pu avoir sur les situations de souffrance
des patients »
« Je viens de finir la lecture de ton analyse que je trouve concise et représentative de mes
expériences
et
de
celle
de
pas
mal
d'étudiants
que
je
connais.
L'ensemble des résultats résonne globalement bien avec mon vécu personnel. »
« En ce qui concerne ton résumé de thèse, je trouve qu'il est très bien construit, et résume
effectivement bien ce dont on avait discuté l'an dernier, même si étant en 4ème année à ce
moment-là je n'avais que très peu d'expérience dans ce domaine »
« J'ai lu le document joint et je trouve qu'il reprend bien les points abordés au cours de
l'entretien et qu'il exprime avec clarté les différents ressentis qu'un externe peut-être amené à
éprouver pendant son apprentissage. »
115
VII. Ensemble des réponses aux questionnaires
Tableau 2: Caractéristiques des participants (N=11).
CARACTÉRISTIQUES
N
Age (années)
22,9*
Sexe (femme)
6
Année universitaire en cours
FASM 1
3
FASM 2
6
DCEM 4
2
Bénéficiaire d'une bourse universitaire
OUI
2
NON
6
Sans réponse
3
Activité professionnelle parallèle au cursus universitaire
OUI (quelques jours par mois)
1
Catégorie socio-professionnelle des parents
Médecin
2
Soignant (autre)
1
Employé/secteur intermédiaire (hors soignant)
5
Cadre supérieur
2
Auto-entrepreneur
1
116
Résidence
Chez les parents
3
Seul en appartement
4
En couple ou en colocation
4
En Résidence universitaire
0
Distance de chez les parents N = 8
<20kmn
1
20 à 50km
2
50 à 100km
3
> 100 km
2
Fréquence de retour dans la famille
1 fois/semaine
3
1 à 3 fois par semaine
3
1 fois/mois
2
Situation affective
« en couple »
7
« célibataire »
4
Entourage : personne de confiance disponible
OUI
10
Dispose de personne sur qui compter en cas de crise
Oui
11
Choix de s'inscrire en médecine
Avant le bac
10
Juste après le bac
1
117
Motivations à s'engager en médecine
Jouer un rôle, être utile aux autres
8
Curiosité intellectuelle, scientifique
7
Etre à l'écoute, avoir du contact humain
7
Désir de soigner, guérir
6
Bon statut social, métier « sûr »
5
Vocation, rêve de toujours
4
Modèle/conseils parentaux
3
Autre : indépendance
1
Critères de choix de stage
Stage formateur pour la cliniques
11
Stage en lien avec la spécialité désirée
7
Stage où l'externe est impliqué dans les soins
7
Stage aux horaires souples
3
Stage proche du domicile
2
118
Spécialité désirée
Médecine Générale
4
Pédiatrie
2
Psychiatrie
2
Gynécologie-obstétrique
2
Ophtalmologie
2
Urgences
2
Anesthésie-Réanimation
1
Cardiologie
1
Chirurgie orthopédique
1
Médecine Interne
1
Urologie, ORL
1
Temps consacré aux loisirs
5 à 10h par semaine
6
2 à 5h par semaine
4
< 2h par semaine
1
Affection longue durée
OUI
3
Tabagisme
NON
10
Ancien
1
119
Alcool : consommation > 3 verres en une journée
Jamais
5
1/an
2
1/mois
3
1/semaine
1
Consommation hypnotiques ou anxiolytiques
Jamais
9
1/semaine
2
Prise d'antidépresseurs au cours de l'externat
OUI
1
Recours à un psychologue ou psychiatre
OUI
4
Événements de vie
Handicap
3
Longue maladie
3
Graves problèmes de santé d'un proche
6
Décès d'un proche
5
Séparation longue d'un proche
4
Aucun
3
Score GHQ 28 (cotation dichotomique 0-0-1-1)**
≤4/28
6
>4/28
5
120
Score MH 5**
<50/100
1
<70/100
6
>70/100
4
Score GH 5 (sur 100)**
>50/100
5
>70/100
6
*Moyenne (année)
** Scores moyens
GHQ : General Health Questionnary
121
VU
NANCY, le 12/10/2016
Le Président de Thèse
NANCY, le 12/10/2016
Le Doyen de la Faculté de Médecine
Professeur Marie-Reine LOSSER
Professeur Marc BRAUN
AUTORISE À SOUTENIR ET À IMPRIMER LA THÈSE/ 9336
NANCY, le
21/10/2016
LE PRÉSIDENT DE L’UNIVERSITÉ DE LORRAINE,
Professeur Pierre MUTZENHARDT
122
RÉSUMÉ DE LA THÈSE :
INTRODUCTION : La confrontation à la souffrance de l'autre est un aspect très particulier
des études médicales qui est très peu étudié, en particulier dans les liens qu'il peut avoir avec
les phénomènes de souffrance psychique des étudiants. L’objectif de cette étude est
d’explorer le vécu des étudiants confrontés à la souffrance des patients au cours de leurs
stages de Formation Approfondie aux Sciences Médicales (FASM).
MÉTHODE : Une enquête qualitative par entretiens semi-dirigés auprès de onze étudiants
hospitaliers de l'Université de Lorraine a été réalisée d'avril 2015 à juin 2016.
RÉSULTATS : Le vécu des étudiants était influencé par le profil du patient, la situation
rencontrée, l'histoire personnelle de l'étudiant, son cadre personnel et professionnel
environnant. Ces confrontations étaient source de dynamiques de construction professionnelle
dans leur posture de soignant. Elles donnaient lieu à des réflexions éthiques et déontologiques.
L'impuissance était vécue comme un échec. Les étudiants étaient en demande d'une formation
plus approfondie aux aspects relationnels du soin, celle-ci étant principalement dominée par
les modèles et contre-modèles rencontrés en stage.
DISCUSSION : Le stress engendré par ces expériences soulève des questions en lien avec les
stratégies de coping développées, modélisées par le concept du « Coping Reserve Tank ». La
notion d'empathie clinique semble mal comprise par les étudiants, les conduisant vers une
attitude de retrait émotionnel. La place prépondérante des modèles, composante du curriculum
caché, dans la formation aux aspects relationnels du soin est à considérer avec plus
d'attention.
TITRE EN ANGLAIS : Students' experience in face of patients' suffering : a qualitative
survey of medical students at the University of Lorraine.
THÈSE : MÉDECINE GÉNÉRALE
MOTS CLÉS : Étudiant médecine – Histoire orale comme sujet - Relation médecin-patient Souffrance – Stress psychologique - Apprentissage clinique - Apprentissage interactif
INTITULÉ ET ADRESSE :
UNIVERSITÉ DE LORRAINE
Faculté de Médecine de Nancy
9, Avenue de la Forêt de Haye
54505 VANDOEUVRE LES NANCY Cedex
123
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