Hygiène et prévention du risque infectieux en EHPAD Lille, 28 mai 2009 Le risque infectieux en EHPAD Pr François PUISIEUX Hôpital gériatrique les Bateliers CHRU de LILLE Université de LILLE 2 Les établissements d’hébergement de personnes âgées • Groupe très hétérogène de structures • Du foyer logement aux Unités hospitalières de Soins de Longue Durée • Où le risque infectieux épidémique est élevé Facteurs de risque liés aux résidents • Population âgée fragile, à haut risque de perte d’autonomie ou déjà dépendante pour les actes de la vie quotidienne. – Fréquence de le poly-pathologie – Polymédication: psychotropes pouvant altérer la vigilance – Fréquence de la dénutrition, de l’incontinence urinaire, de l’alitement – Fréquence des troubles cognitifs: maladie d’Alzheimer ou autre démence – Fréquence des troubles de déglutition – Mauvais état bucco-dentaire et oropharyngée – Symptomatologie trompeuse => retard au diagnostic et à la mise en place des mesures d’hygiène Population à haut risque infectieux Facteurs de risque liés à l’institution (1) • • • • • Nombre élevé de résidents Hébergement en chambre double Dépendance des résidents pour les ADL Manque de personnel Respect insuffisant des règles d’hygiène (manque de temps ou formation insuffisante des soignants) • Activités en groupe (repas, animation, rééducation…) Risque élevé de transmission croisée des germes par manuportage +++ Facteurs de risque liés à l’institution (2) • Intensité des soins – Utilisation importante d’antibiotiques – Hospitalisations fréquentes des résidents ↑ Risque de sélection de germes résistants aux antibiotiques – Utilisation de dispositifs invasifs (sondes urinaires) • Manque de coordination médicale – Multiplicité des intervenants extérieurs (médecins traitants, autres professionnels de santé) – Rôle des médecins coordonnateurs +++ mais temps d’intervention souvent faible • Lieu ouvert: visites nombreuses Infections en EHPAD • Avant, c’était simple… – Communautaire vs. Nosocomiale …mais où se situait l’EHPAD… entre les deux ????? • Maintenant, du fait de: – Traitements ou explorations complexes en ambulatoire • Chirurgie, endoscopie, dialyse… – Patients en soins continus sans hospitalisation réelle • Structures d’ « hospitalisation de jour » – Médicalisation des « maisons de retraite »… Infections liées aux soins • On distingue les infections – Communautaires – Liées aux soins « Health-care Associated » • Acquises dans une structure de soins médicalisée dont les EHPAD – Nosocomiales • Acquises > 2 jours après l’admission hospitalière Kollef MH et al. Chest 2005;128:3854-62 Fréquence des infections dans les EHPAD: 2 sites prédominants • Infections respiratoires – Incidence 10 fois plus élevée qu’en milieu communautaire chez les plus de 75 ans – 1ère cause de mortalité d’origine infectieuse en EHPAD – 1ère cause infectieuse de transfert vers l’hôpital • Infections urinaires – prévalence élevée des bactériuries: • 50% chez le patient institutionnalisé incontinent • 100% chez le patient sondé Pathologies infectieuses = cause majeure de mortalité en EHPAD Fréquence des épidémies • Virales: – Grippe, – Infections à virus respiratoire syncitial – Gastroentérites virales: Norovirus, Rotavirus, Adénovirus,… • Bactériennes: – Pneumonies à pneumocoques, – Infections à Clostridium difficile,… • Parasitaires: – Gale Plus le risque de toxi-infections alimentaires Gravité particulière des épidémies en EHPAD • Taux d’attaque souvent important (% de résidents infectés) • Sévérité des cas du fait de la fragilité des résidents • Personnel qui peut être dépassé par la charge de travail – Faible ratio de personnel – Le personnel peut lui-même être touché par l’infection Microbiologie des infections respiratoires et urinaires Diversité des agents responsables des infections respiratoires basses BK Virus: influenza, respiratoire syncitial S. pneumoniae Germes atypiques: chlamydiae, legionella, mycoplasme Agents fongiques Autres bactéries: H influenzae, S. aureus, BGN, anaérobies Fréquence des co-infections: virus + bactéries; bactérie atypique + bactérie typique... La probabilité que tel ou tel germe soit impliqué est fonction de multiples facteurs Habitus Comorbidités Antibiothérapie préalable Hôte Germe responsable Lieu d'acquisition Age IRB Facteurs extrinsèques Temps Microbiologie des pneumonies communautaires Hospitalisation • H.influenzae Ville (âge < 60 ans) •Mycoplasme •Chlamydiae •H.influenzae • BGN • Legionella • S.aureus • Chlamydiae S.pneumoniae Virus Ville (âge > 60 ans) •H.influenzae •BGN •S.aureus ICU EHPAD ? • Legionella • BGN • Mycoplasme • S.aureus • BK, Agents fongiques Explorations microbiologiques au cours des PNC • Patients traités en ville – Aucune exploration • Patients hospitalisés – HC, ECBC – AG urinaires Legionella • Epidémie • Symptomatologie +++ • Patients admis en réa – HC – ECBC – AG urinaires • Pneumocoque • Legionella pneumophila Critères de positivité des sécrétions trachéales Analyse cytologique: polynucléaires altérés > 25 / champ présence de macrophages alvéolaires et cellules bronchiques peu de cellules pavimenteuses Analyse bactériologique et culture: flore unique avec > 105 cfu / ml • • • • Résistance du pneumocoque (TRUST) 30 23,4 27,5 25 22,7 20 15 14,7 1999 2000 2001 16 16,9 10 3,8 5 3,4 3 0,5 0,6 0 Péni Azithro Ceftriaxone 0,8 Levoflo Facteurs de risque de la résistance de S.pneumoniae • • • • Ages extrêmes Séjour en crèche Institutionnalisation Antibiothérapie récente, notamment par βlactamine • Infection par le VIH • Immunodépression • Hospitalisation récente Campbell GD Clin. Infect. Dis 1998;26:1188-95 Microbiologie des infections respiratoires basses en EHPAD • Difficulté de réalisation des examens microbiologiques • Aucun examen microbiologique n’est recommandé si le patient n’est pas hospitalisé (sauf suspicion de tuberculose). => La flore responsable des infections respiratoires basses en EHPAD est largement méconnue. • « The etiology of pneumonia in nursing home patients has not been adequately studied » • Marrie Clin. Infect. Dis 1994:18:501 Etiologie différente 50 45 40 35 30 25 20 15 10 5 0 46,7 47,1 PAC HCAP PNP Noso 25,3 25,5 18,4 16,6 16,6 5,5 17,1 5,8 5,6 3,1 Pneumocoque Staphylocoque H.influenzae Pseudomonas Kollef MH et al. Chest 2005;128:3854-62 Microbiologie des infections respiratoires basses 104 cas de pneumonies survenant chez des patients > 75 ans PN institutionnalisées PN communautaires • • • • • S.pneumoniae = 14% Entérobactéries = 14% Legionella sp. = 9% H.influenzae = 7% S.aureus = 7% • • • • S.pneumoniae = 9% Entérobactéries = 15% S.aureus = 29 % P.aeruginosa = 4% El-Solh AA Am J Respir Crit Care Med 2001;163:645-651 Microbiologie des infections respiratoires basses « en ville » 5-58 0-7 2-14 0-4 1-7 0-4 1-5 0-15 S pneumoniae S aureus H influenzae M catarrhalis E coli K pneumoniae P aeruginosa L pneumophila en « EHPAD » 4-30 0-4 0-2 2-3 0-2 4-6 0-4 0-1 Janssens JP, et al. Lancet Infect Dis 2004 Microbiologie des infections urinaires % Germe E.coli Proteus sp Klebsiella sp P.aeruginosa Autres BGN Cocci Gram + Germes multiples Institution Femme Homme 47 22 7.8 3.1 17 3.1 11 14 17 4.8 9.5 12 13 30 Ville Homme & Femme 58 6 6 2 5 23 1 Homme 68 1.5 12 2 0 Fréquence des BMR en EHPAD • Staphylococcus aureus résistant à la méthicilline • Enterococcus résistant à la vancomycine • Streptococcus pneumoniae de sensibilité diminuée à la pénicilline • Entérobactéries productrices de betalactamases de spectre étendu • … Fréquence des BMR en EHPAD • 88 patients présentant une pneumonie sévère acquise en institution • 17 patients (19%) présentant une pneumonie due à un pathogène potentiellement multi-résistant – SAMR (n=13), P.aeruginosa (n=5) • Identification d’un algorithme évaluant le risque d’infection à BMR El Solh AA et al. Clin Infect Dis 2004;39:474-480 Facteurs de risque d’infection à BMR 19% BMR Pas d’ATB antérieurs ATB antérieurs BMR 7% BMR 71% Score ADL Score ADL ADL < 12.5 0% ADL < 12.5 42% ADL > 12.5 ADL > 12.5 El Solh AA 17% et al. Clin Infect Dis 2004;39:474-480 90% Facteurs de risque de la résistance de S.pneumoniae • • • • Ages extrêmes Séjour en crèche Institutionnalisation Antibiothérapie récente, notamment par βlactamine • Infection par le VIH • Immunodépression • Hospitalisation récente Campbell GD Clin. Infect. Dis 1998;26:1188-95 Quelques mots sur le traitement des infections respiratoires et urinaires Traitement des infections urinaires basses en institution quelques messages simples • Si symptomatique – Antibiothérapie selon antibiogramme • Si asymptomatique = pas d’antibiotique • Si BMR = isolement, traité ou pas ! – Géographique = impossible – Soins = gants, blouse, lavage des mains • Aucun intérêt d’un dépistage par ECBU systématique • Eviter les sondes urinaires autant que possible Traitement des infections respiratoires basses en EHPAD Quand hospitaliser ? • L’hospitalisation s’impose dans les cas suivants: en présence de signes de gravité clinique ; en cas de complication de la pneumonie (notamment suspicion d’épanchement pleural ou d’abcédation) ; lorsque les soins requis et une surveillance pluriquotidienne du patient ne peuvent pas être assurés dans l’EHPAD secondairement, lorsque l’évolution n’est pas favorable. Traitement des infections respiratoires basses en EHPAD Quand hospitaliser ? • Dans les autres cas, l’hospitalisation doit être discutée en tenant compte: – des facteurs de risque de mortalité liées aux comorbidités, – des souhaits du patient et de sa famille, – de l’espérance de vie du patient – des possibilités de prise en charge dans l’EHPAD Tableau 3 : Facteurs de risque de mortalité (Afssaps) - âge > 65 ans* - insuffisance cardiaque congestive, - maladie cérébrovasculaire (antécédents d’accident vasculaire cérébral ou ischémique transitoire), - maladie rénale (insuffisance rénale chronique ou élévation de l’urée sanguine ou de la créatininémie), - maladie hépatique (cirrhose hépatique ou autre hépatopathie chronique), - BPCO, - diabète sucré non équilibré, - immunodépression (corticothérapie par voie générale ou traitement immunosuppresseur dans les 6 mois, splénectomie, chimiothérapie dans les 6 mois, SIDA, cachexie ...) - drépanocytose homozygote, - antécédent de pneumonie bactérienne, - hospitalisation dans l’année, - vie en institution, Traitement des infections respiratoires basses en EHPAD Ne pas retarder l’antibiothérapie ! • 18209 patients âgés > 65 ans – 13771 patients sans antibiothérapie préalable en ambulatoire – Antibiothérapie instaurée dans les 4 heures suivant l’admission = • Diminution de la mortalité hospitalière (AOR= 0,85 ) • Diminution de la mortalité à 30 jours (AOR = 0,85). Houck PM,et al. Arch Intern Med 2004 ; 164 : 637-44. Traitement des infections respiratoires basses en EHPAD Des recommandations pour l’antibiothérapie d’allure « communautaire »…. • amoxicilline-acide clavulanique per os (amoxicilline 3g/j), • ou céphalosporine troisième génération injectable (ceftriaxone), • ou fluoroquinolone anti-pneumococcique, également active sur les bactéries atypiques. Recommandations Afssaps 2005 Traitement des infections respiratoires basses Recommandations pour l’antibiothérapie SPILF 2006 1er choix Échec amoxicilline à 48 h Sujets jeunes sans comorbidité amoxicilline 1 g x 3/j PO macrolide Ou pristinamycine 1 g x 3/jPO Ou pristinamycine 1 g x 3/jPO Ou télithromycine 800 mg/j PO Ou télithromycine 800 mg/j PO Sujets âgés sans comorbidité FQAP amoxicilline ac. clav. 1 g x 3/j lévofloxacine 500 mg/j PO PO Ou moxifloxacine 400 mg/j PO Sujets âgés institution amoxicilline ac. clav. 1 g x 3/j PO FQAP Ou ceftriaxone 1 g/j IM/IV/SC lévofloxacine 500 mg/j PO Ou FQAP = Ou moxifloxacine 400 mg/j PO lévofloxacine 500 mg/j PO moxifloxacine 400 mg/j PO La grippe CONDUITE A TENIR EN CAS DE GRIPPE • Grave chez les personnes âgées fragiles. • Très contagieuse. => Les mesures préconisées doivent être mises en place le plus rapidement possible. La prescription aux résidents (tests de dépistage, oseltamivir, vaccination antigrippale notamment) doit être réalisée par le médecin coordonnateur, si le recours au médecin traitant est susceptible de retarder la prise en charge. CONDUITE A TENIR EN CAS DE GRIPPE ⇒SE DONNER LES MOYENS D’AGIR – L’épidémie doit être déclarée aux autorités départementales de santé (DDASS) – L’établissement doit disposer d’un matériel de base pour appliquer les premières mesures sans retard : • des masques de protection FFP2, • des gants de protection et des solutions hydro-alcooliques, • le matériel permettant de faire une dizaine de prélèvements avec milieux de transport pour un diagnostic virologique effectué dans un laboratoire ; ou bien le matériel permettant de faire une dizaine de tests de diagnostic virologique rapide à réaliser sur place, • un stock d’oseltamivir. =>SE PREPARER CONDUITE A TENIR EN CAS DE GRIPPE • SUSPECTER LE DIAGNOSTIC DE GRIPPE CHEZ UN SUJET ÂGÉ – Syndrome grippal de début brutal – Période de circulation du virus de la grippe • FAIRE LE DIAGNOSTIC D’UNE ÉPIDÉMIE DE GRIPPE – Documenter le diagnostic chez plusieurs patients ou membres du personnel par la mise en évidence du virus grippal par un test de dépistage rapide. – L’épidémie est affirmée en présence d’au moins deux cas groupés en moins de 72 heures. CONDUITE A TENIR EN CAS DE GRIPPE • PRENDRE DES MESURES POUR LIMITER LA DIFFUSION DE L’ÉPIDÉMIE – Isolement des résidents atteints de grippe – Vaccination grippale des résidents et des soignants non atteints et non vaccinés – Chimioprophylaxie par oseltamivir à condition que le diagnostic d’épidémie de grippe ait été établi au plan virologique : pour les résidents ayant été en contact et les personnels non vaccinés – Renforcement des mesures d’hygiène pour les soignants • PRENDRE EN CHARGE LES RÉSIDENTS ATTEINTS DE GRIPPE – Mesures générales – Traitement antiviral par oseltamivir PREVENIR LES ÉPIDÉMIES DE GRIPPE EN EHPAD • Elle repose sur la vaccination des résidents et des personnes en contact avec les résidents. – Il faut inciter le personnel à se vacciner. – Il faut recommander aux personnes qui visitent régulièrement les résidents à se vacciner contre la grippe et à différer leurs visites en cas de symptômes grippaux et/ou de rhume. Annexe 1 : Dépistage rapide de la grippe • • • • Techniques immunoenzymatiques Peuvent aussi être réalisés par tout médecin au lit du patient ou au cabinet. Technique de prélèvement: introduction de l’écouvillon dans une narine sur 2 cm, parallèlement au plan du palais, rotation lente et frottement des muqueuses pour détacher des cellules, retrait et mise dans le milieu de transport (en cas de réalisation des test dans un laboratoire) ou réalisation du test sur place (test de dépistage comprenant un écouvillon). Durant le transport vers le laboratoire, le prélèvement peut être conservé à température ambiante. – Kits de Prélèvement : ViralPack et Virocult sont distribués par BIOLYS SA. 12, chemin des Erables, ZA de la Ronze. 69440 Taluyers. – Tests disponibles (liste non exhaustive) :Becton Dickinson Directigen Flu A+B; BINAX NOW Flu A / Flu B; Quidel QuickVue Infuenza Test Argene (présence d’écouvillons) ; Medix Biochemica Inflenza A&B Test (présence d’écouvillons) Annexe 2 : Modalités d’emploi de l’oselatamivir (Tamiflu ®) • • • • • • • • Actif sur les virus A et B Agréé coll. Remb. 35% Utilisation en cas d’épidémie de grippe confirmée par un test virologique Posologies et durées de traitement : Traitement curatif chez les résidents atteints de grippe : deux comprimés par jour pendant 5 jours Traitement prophylactique chez les sujets contacts : un comprimé par jour jusqu’au septième jour après le début des symptômes du dernier cas En cas d’insuffisance rénale sévère (clairance de la créatinine inférieure à 30 ml/mn), la posologie doit être diminuée de moitié. Il est important de débuter le traitement antiviral le plus tôt possible, moins de 48 heures après le début des symptômes chez les résidents atteints, et, pour le traitement post-exposition, dans les 48 heures qui suivent un contact. Annexe 3 : Eléments en faveur d’une infection bactérienne respiratoire secondaire après plusieurs jours d’évolution de la grippe • • • • • • Survenue d’une toux grasse et purulente, Frissons, Persistance ou réapparition de la fièvre, Altération massive de l’état général, Foyer auscultatoire pulmonaire localisé, Radiographie thoracique montrant un foyer systématisé, • Hyperleucocytose à polynucléaires neutrophiles. L’infection à Clostridium difficile Infection à Clostridium difficile • Bactérie anaérobie capable de sporuler (forme de résistance de la bactérie) • Responsable de 15 à 25 % des diarrhées survenant après la prise d’antibiotiques et de plus de 95 % des cas de colites pseudomembraneuses. • Première cause de diarrhées infectieuses nosocomiales chez l’adulte. Infection à Clostridium Difficile • Contamination par voie orofécale et transmission de personne à personne directement par manuportage ou par l’environnement contaminé • Seule l’eau de javel a une activité sporicide rapide (inefficacité du surfanios) => procédure du bionettoyage • Tout contact avec un patient ou son environnement => lavage des mains au savon liquide doux (action mécanique sur les spores) + Solution Hydro Alcoolique Clostridium difficile 027: émergence d’un clone hypervirulent 2003 Infections à Clostridium difficile, par type de cas et semaine de diagnostic, Nord-Pas de Calais, janvier 2006 à mars 2007 (n=498 cas). Institut de Veille Sanitaire (InVS) Pic en septembre Début de l’épidémie en janvier 2006 Infections à Clostridium difficile, par type de cas et semaine de diagnostic, Nord-Pas de Calais, janvier 2006 à mars 2007 (n=498 cas). 27 mars 2007 InVS alerté 41 cas dans un ét. de santé (14 décès, 17/23 O27) Mai 2006: diffusion des recommandations: surveillance, prévention et contrôle des ICD = création d’une réseau régional de 5 laboratoires experts autour du Centre de Référence National Etablissements concernés • 41 ét. de santé (3 ét. de santé ont signalé 282 cas (55 %)). • 5 maisons de retraite ont signalé un total de 15 cas L’épidémie dans le Nord-Pas-deCalais de janvier 2006 à mars 2007 • Un total de 515 cas d’ICD signalés par les établissements • Moyenne d’âge 82 ans, sex-ratio H/F=0,49 • 70 formes sévères • 108 patients décédés – pour 23 d’entre eux, le décès était considéré comme au moins partiellement imputable à l’ICD. • Sur 410 souches transmises au centre de référence, 266 (65 %) appartenaient au clone épidémique de type 027 Avis du CTINILS relatif à la maîtrise de la diffusion des infections à Clostridium difficile dans les établissements de santé, adopté le 21 août 2006 La gale La gale • Maladie très contagieuse • Sarcopte scabiei = acarien, parasite strictement humain. • Creuse des sillons dans la couche cornée de l’épiderme. • Diagnostic = prurit + lésions cutanées • Persiste deux à trois jours dans les vêtements. • Dans 95% des cas, la transmission est directe interhumaine. La gale • Attention! Banalité du prurit ou absence de prurit • Au moindre doute, avis dermatologique et prélèvement par grattage des sillons et identification au microscope. • Gale norvégienne : forme rare très épidémiante, atteinte généralisée avec lésions croûteuses Pour éviter l’extension de l’épidémie • Faire le diagnostic le plus précocement possible, • Isoler les patients infestés • Traiter les patients le plus rapidement possible: traitement local par badigeonnage (benzoate de benzyle (Ascabiol®) ou oral (ivermectine (Stromectol®) • Signaler la chambre: “visites limitées”, • Précautions complémentaires de type contact • Déparasiter le linge et la literie • Signaler aux autorités sanitaires Prévention du risque infectieux en EHPAD Prévention du risque infectieux • Respect des règles d’hygiène – – – – Hygiène des mains +++ (solutions hydro-alcooliques) Entretien des locaux et du matériel Tenue professionnelle Chaîne de restauration (stockage, conservation des aliments, préparation, conditionnement, transport et distrbution des repas) – Circuit des déchets à risque – Entretien du circuit d’eau Autres mesures • Dépistage et prise en charge des troubles de déglutition • Hygiène bucco-dentaire • Limitation de l’usage des sondes urinaires • Lutte contre la dénutrition et les escarres • Politique d’antibiothérapie • Politique de vaccination – Vaccination des résidents – Vaccination grippe pour le personnel Autres mesures • • • • • • Sensibilisation, Dépistage et prise en charge des troubles de déglutitionformation et Hygièneparticipation bucco-dentairede tous lesdepersonnels et de urinaires Limitation l’usage des sondes tous les et les escarres Lutte contre la dénutrition professionnels Politique d’antibiothérapie intervenant Politique de vaccination dans – Vaccination des résidents l’établissement – Vaccination grippe pour le personnel Hygiène des mains • Mesure de prévention la plus simple et la plus efficace pour réduire la transmission croisée d’agents infectieux lors des soins • Deux techniques: • Friction hydro-alcoolique – plus rapide et plus efficace que le lavage – doit donc être privilégiée chaque fois que les mains ne sont pas visiblement souillées Poto : L. May, CH Argenteuil • Lavage simple Réduction notable de la flore transitoire : C’est bien ! Photo : L. May, CH Argenteuil Elimination de la flore transitoire : c’est encore mieux ! Hygiène des mains • Mesure de prévention la plus simple et la plus efficace pour réduire la transmission Avant de toucher le croisée d’agents infectieux lors des soins patient • Deux techniques: Avant de quitter la • Friction hydro-alcoolique chambre – plus rapide et plus efficace que le lavage Avant de mettre des – doit donc être privilégiée chaque fois que les gants +++ souillées mains ne sont pas visiblement • Lavage simple Gestion des cas groupés • Objectif: limiter le nombre de personnes atteintes. • Les mesures sont : – Détection des premiers cas et la transmission de l’information à tous les intervenants – Recherche étiologique – Signalement • par le médecin coordonnateur ou le directeur de l’établissement : • au praticien de l’équipe opérationnelle d’hygiène (EOH) si l’établissement est géré par un établissement de santé : • à la Ddass si l’établissement dépend d’un autre organisme – Renforcement des mesures d’hygiène: • mesures d’hygiène de type gouttelettes (infections respiratoires) ou contact (gastro-entérites, gale) – Investigation, si critères de gravité Algorithme applicable chez les résidents et les personnels de santé 0 cas Application des mesures d’hygiène standard lors des soins : lavage des mains etc. Vaccinations à jour du personnel et des résidants suivant 1 cas Application des mesures d’hygiène de type gouttelettes ou contact autour du cas Cas groupés Application des mesures d’hygiène de type gouttelettes (infections respiratoires) ou contact (gastro-entérites, gale) Mise en place de mesures spécifiques aux pathologies Recherche étiologique Signalement si ≥3 cas en 8 jours (infections respiratoires) ou plus de 4 cas en 4 jours (gastro-entérites) Investigation si critères de sévérité L’investigation • Critères de sévérité justifiant l’investigation: – – – • 3 décès ou plus attribuables à l’épisode infectieux survenant en moins de 8 jours ou 5 nouveaux cas ou plus dans la même journée ou absence de diminution de l’incidence des nouveaux cas dans la semaine suivant la mise en place des mesures de contrôle. Par la Ddass ou le CLIN avec l’appui de l’InVS/CIRE – – – Vérification des mesures de contrôle Recherche de l’étiologie si elle n’est pas connue Rapport d’investigation à l’InVS comportant au moins les éléments de la fiche de recueil proposée aux responsables médicaux des collectivités au médecin coordonnateur ou au directeur de l’établissement sera envoyé. Vaccination en EHPAD en pratique: • Organiser une politique vaccinale d ’ensemble • Créer une fiche Vaccination dans le dossier médical • Mettre à jour les vaccinations et créer la « Fiche Vaccination » au moment de l’admission du résident • Planifier une fois par an le suivi des rappels • Campagnes de vaccination grippale du personnel et de l ’entourage proche Calendrier vaccinal 2009 Conseil supérieur d'hygiène publique de France > 65 ans dT / polio Pn 23 Grippe Calendrier vaccinal en institution cas d ’un patient non vacciné à l’admission ou dont le statut vaccinal est inconnu Admission Année 0 A1 Diphtérie Tétanos Polio 2* 2* 2* Pneumocoque 1 Grippe 1 Années de suivi A2 A3 A4 A5 A6 A7 A8 A9 1 1 1 1 1 1 * injections espacées de 4 à 6 semaines A 10 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 Document à consulter Les fiches de bonne pratiques de soins en EHPAD 27 fiches • • • • • • • • • • • • • Agitation et agressivité Alimentation du résident en institution gériatrique Audition Alimentation: régimes particuliers Chaleur Chutes Confusion du sujet âgé Contention physique : en limiter les risques Continuité des soins Déambulation pathologique Décision difficile Déshydratation Douleur • • • • • • • • • • • • • • Escarres Fausses routes Grippe Hygiène bucco-dentaire Incontinence urinaire Incontinence fécale Prévention du risque infectieux Infections respiratoires Insuffisance cardiaque Insomnie Organes sensoriels Prescription médicamenteuse Sexualité Soins palliatifs Indispensable respect de l’équilibre entre qualité de vie et sécurité Très bonne journée