Lutte Biologique par Conservation et Gestion des Habitats (LBGCH)

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Les facteurs de développement de la BD
Lutte Biologique par Conservation et Gestion des Habitats (LBGCH)
9 auxiliaires sur 10 ne peuvent se passer des bords de champs
Véronique SARTHOU, Syrphys Agro-Environnement
Lutte biologique par c ons ervation et gestion des habitats– ADASEA 32 - Manciet - 09 et 12/07/2010
Les facteurs de développement de la BD
Fondements scientifiques
Mécanismes des relations biodiversité Q fonctions de productivité et de
stabilité des écosystèmes, sont de quatre types , en 3 types d'effets (Altieri, 1999) :
- effet "échantillonnage" :
"meilleures" espèces avec
nombre d'espèces ;
- effet "complémentarité" : ressources globales mieux utilisées lorsque
nombreuses espèces présentes ;
- effet "redondance-résilience" : similitudes fonctionnelles Æ redondance
fonctionnelle ; espèces interchangeables Æ maintien milieu stable (résilience).
Favoriser les auxiliaires dans les agroécosystèmes
= réelle légitimité scientifique
Véronique SARTHOU, Syrphys Agro-Environnement
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Les facteurs de développement de la BD
Les besoins écologiques des auxiliaires
Sites d'hivernation
Très limités dans les parcelles cultivées (hivers froids) Æ hab. semi‐naturels
Phénomène bien connu pour les prédateurs généralistes de la surface du sol.
Si températures très basses Æ abris dans haie (litière organique, cailloux, bois mort, souches…)
Véronique SARTHOU, Syrphys Agro-Environnement
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Les facteurs de développement de la BD
Les besoins écologiques des auxiliaires
Sites d'estivation
Pour les auxiliaires entomophages à diapause estivale (ou estivo‐hivernale : C7),
Quand pas de sites de ponte adéquats dans certains milieux (diapause reproductrice totale ou partielle et maintien au stade adulte : E. balteatus dans coteaux secs).
Sites refuge
Endroits assez proches et non perturbés lors d'interventions sur les parcelles (essentiellement pour auxiliaires adultes bons voiliers).
Importance de ces sites refuge lors des traitements insecticides. Recolonisation ± rapide selon taxons, selon éloignement des zones refuge.
Véronique SARTHOU, Syrphys Agro-Environnement
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Les facteurs de développement de la BD
Les besoins écologiques des auxiliaires
Aliments principaux pour les adultes
Proies de qualité insuffisante ne permettent pas la reproduction si aliment unique Insectes prédateurs au stade larvaire, floricoles au stade adulte, ont besoin d'une offre variée en fleurs La plupart des adultes d'insectes parasitoïdes butinent. Cette nécessité d'aliments différents pour un même stade ou entre les stades larvaires et adulte, correspond au phénomène écologique de la complémentation ; Sites ou zones relais fournissent les aliments principaux pour adultes et les proies / hôtes dits de substitution Véronique SARTHOU, Syrphys Agro-Environnement
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Les facteurs de développement de la BD
Importance des ressources trophiques hors cultures
pour les auxiliaires zoophages
Des aliments pour protéger les cultures
De 'tous temps' (antiquité grecque), on sait que des plantes fournissent du nectar et du pollen pour attirer leurs pollinisateurs
Æ "coévolution" (Ehrlich & Raven, 1964)
Depuis peu, on sait que des plantes fournissent aussi du nectar et autres aliments végétaux pour attirer des 'gardes du corps' (prédateurs, parasitoïdes) Æ phytophages
Æ coévolution
(reconnaissance récente)
De nombreux arthropodes 'exclusivement/principalement' zoophages ont besoin :
‐ d'aliments d'origine végétale = 'complémentation'
‐ d'autres aliments 'carnés' (=proies/hôtes de substitution) = supplémentation'
Ressources trophiques hors cultures
Prise de conscience récente de l'importance de ces 'RTHC' :
‐ dans relations tri‐trophiques "plante‐phytophage‐ennemi naturel"
‐ pour l'amélioration des programmes de "LB par augmentation, par conservation"
Véronique SARTHOU, Syrphys Agro-Environnement
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Les facteurs de développement de la BD
Importance des micro- et macro-paysages pour les insectes
"Micro‐paysages" = micro‐habitats Å insectes pendant ≠ phases cycle biologique
= lisières, haies, bandes herbeuses, bords de champs, talus, fossés etc.
pour 90% des auxiliaires : vital d'atteindre des micro‐habitats une ou pls fois dans année : Æ hiverner, estiver, se réfugier, se nourrir, s'accoupler, pondre. ravageurs : que 50% dans ce cas
(Keller & Häni, 2000) Les Milieux Semi‐Naturels (MSN) herbeux (bord de champ spontané) :
‐ arthropodes "neutres" >> A. zoophages > A. phytophages (Thomas et al., 1992)
Emergence post‐hivernation d'arthropodes de 50 MSN très variés : ‐ nb individus : 15% ravageurs, 22% auxiliaires, 63% "neutres"
‐ nb de taxons : 5% ravageurs, 41% auxiliaires, 54% "neutres" (tra va ux ENSAT, non publ .)
Suivi d'arthr. dans parcelles de gdes cultures : résultats analogues (Cha mbon, 1984)
Véronique SARTHOU, Syrphys Agro-Environnement
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Les facteurs de développement de la BD
Les besoins écologiques des auxiliaires
Globalement satisfaits dans un paysage agricole complexe
Plus grande abondance d'espèces auxiliaires, avec meilleure efficacité contre certains ravageurs, dans paysages complexes que dans paysages simplifiés
Exemple des ennemis naturels des méligèthes
du colza
(Thies & Tscharntke, 1999)
Véronique SARTHOU, Syrphys Agro-Environnement
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Les facteurs de développement de la BD
Comparaison en 1997 et 1999 de vignes traditionnelles et de vignes conventionnelles au Portugal.
Suivis de la dynamique de deux ravageurs sur vigne (eudémis de la vigne et cicadelle des grillures)
Même tendance pour le Botrytis
(Altieri & Nicholls, 2002)
Véronique SARTHOU, Syrphys Agro-Environnement
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Les facteurs de développement de la BD
Comparaison en 2003 de la dynamique puceron du blé –
syrphes aphidiphages dans deux paysages à taux de boisement différents
(Belhoute et al., 2002)
Véronique SARTHOU, Syrphys Agro-Environnement
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Les facteurs de développement de la BD
Dans ces paysages diversifiés : auxiliaires détruisent chaque année davantage de ravageurs que ne le font les insecticides.
Mais, avec les changements importants dans structure des paysages ces 50 dernières années: ‐ arrachage de 45 000 km de haies entre 1960s et 1990s = 1 350 000 km arrachés = ~34 fois le tour de la Terre = 3,5 fois la distance Terre ‐ Lune…
‐ certainement bien plus encore de simples limites entre champs,
‐ retournement de 25% des prairies naturelles,
‐ drainage de 50% des tourbières,
est‐ce encore vrai aujourd'hui à l'échelle de la France ? Car avec augmentation de l'intensification de l'agriculture Æ une augmentation presque automatique du nombre de traitements insecticides (involontairement, ravageurs favorisés, auxiliaires défavorisés).
ÆImportance de conserver ou réimplanter des zones écologiques refuge Objectif : agir sur les axes trophique, physique et/ou temporels de la niche écologique des auxiliaires et ravageurs Véronique SARTHOU, Syrphys Agro-Environnement
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Les facteurs de développement de la BD
Principe de base :
‐ défavoriser les ravageurs
= approche ascendante
‐ favoriser les auxiliaires
= approche descendante
niveau trophique 3
niveau trophique 2
niveau trophique 1
Si possible, combiner ces 2 approches
Véronique SARTHOU, Syrphys Agro-Environnement
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Les facteurs de développement de la BD
= enemy hypothesis
(Pimentel, 1961)
= resource concentration hypothesis
(Root, 1973)
= push and pull strategy
enemy hypothesis : la dynamique des populations de ravageurs est réduite dans les systèmes diversifiés parce que l'activité des ennemis naturels est augmentée par des paramètres environnementaux qui prévalent dans les agroécosystèmes complexes resource concentration hypothesis : la présence d'une flore plus diversifiée a des effets négatifs directs sur la capacité du ravageur à trouver et à utiliser la plante hôte, mais aussi à rester dans la culture Véronique SARTHOU, Syrphys Agro-Environnement
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Les facteurs de développement de la BD
Le contrôle biologique des ravageurs par leurs ennemis naturels (auxiliaires)
Pimentel (1961) : "Les pullulations de ravageurs sont plus fréquentes en monocultures qu'en polycultures"
Æ hypothèse des Ennemis Naturels (Pimentel, 1961) : les auxiliaires, généralistes surtout et dans une moindre mesure spécialistes, sont plus abondants en polycultures qu'en monocultures et donc détruisent davantage de ravageurs en polycultures qu'en monocultures.
La limitation de la relation ravageur‐culture par la diversification végétale
Root (1973) : "Les densités de ravageurs sont plus fortes en cultures de choux simples qu'en cultures diversifiées, et il y a plus de ravageurs spécialistes en monocultures, et pertes plus sévères, qu'en polycultures"
Æ hypothèse de la Concentration des Ressources (Root, 1973) : "la probabilité
que les ravageurs des cultures ont de trouver leur plante hôte, d'y rester et de s'y reproduire, est plus forte dans des formations pures d'une seule espèce végétale que dans des formations composées de plusieurs espèces en mélange."
Véronique SARTHOU, Syrphys Agro-Environnement
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Les facteurs de développement de la BD
Comment favoriser les auxiliaires ?
Importance des habitats refuge autour et dans les parcelles qui fournissent : ‐ des proies et hôtes alternatifs,
‐ une complexité structurale du milieu,
qui sont à l'origine de trois mécanismes importants pour améliorer l'efficacité des auxiliaires : ‐ sites de multiplication des auxiliaires, ‐ augmentation du nombre d’espèces d’auxiliaires ( Æ complémentarités et synergies possibles entre spp zoophages),
‐ diminution des interactions négatives entre auxiliaires (prédation, cannibalisme).
Ces complémentarités fonctionnelles intersites peuvent aussi se produire entre cultures elles‐mêmes (rotations plus diversifiées). Véronique SARTHOU, Syrphys Agro-Environnement
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Les facteurs de développement de la BD
Comment favoriser les auxiliaires ?
A l'échelle de la plante cultivée : des caractéristiques morpho‐ ou physiologiques peuvent influencer (<0 ou >0, même synergies possibles) les auxiliaires :
‐ taille
‐ adhérence (cire, pubescence)
‐ domaties (nervures)
Pratiques agricoles déterminent : Æ composition & structure d'un paysage, d'une parcelle, d'une culture
Æ diversité de la communauté d'auxiliaires (RS, identité et abondance des spp)
Æ qualité et intensité du service écologique de contrôle des ravageurs ?
Autres services mobilisés : ‐ assurance (échantillonnage)
‐ complémentarité
‐ redondance (rôles identiques) ‐ résilience (remplacement possible)
Véronique SARTHOU, Syrphys Agro-Environnement
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Les facteurs de développement de la BD
Mécanismes de l'hypothèse Concentration de la Ressource
p
Les plantes en polyculture hébergeraient moins de ravageurs car ils auraient davantage de difficultés à les localiser et les quitteraient plus rapidement.
Principaux stimuli sont connus : ** stimuli chimiques
** stimuli visuels
** surface végétale non hôte
Véronique SARTHOU, Syrphys Agro-Environnement
** qualité de la plante hôte
** microclimat tamponné
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Les facteurs de développement de la BD
Mécanismes de l'hypothèse
Concentration de la Ressource
Hypothèse des atterrissages appropriés et non appropriés : Véronique SARTHOU, Syrphys Agro-Environnement
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Les facteurs de développement de la BD
Mécanismes de l'hypothèse Concentration de la Ressource
D'autres hypothèses "masquées" par cette hypothèse phare : ‐ hypothèse de la diversité‐stabilité
‐ hypothèse de la résistance associative
‐ hypothèse des Ennemis Naturels !
Véronique SARTHOU, Syrphys Agro-Environnement
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Les facteurs de développement de la BD
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De la Théorie à la Pratique :
La promotion des hypothèses
Ennemis Naturels
et
Concentration de la Ressource
Lutte Biologique par Conservation
et Gestion des Habitats
Véronique SARTHOU, Syrphys Agro-Environnement
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Sol
Qualité des
Habitats
Aménagements
Spatiotemporels
Habitats naturels et
compensation écologique
Diversité des
habitats
Situation botanique
Diversité des espèces
& structures
Densité de végétation
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Climat
Facteurs abiotiques
Populations animales
et végétales
Région
Mecanisation
Pratiques culturales
Récolte
Entretien
Méthodes de culture
Les facteurs de développement de la BD
Paramètres influençant la biodiversité
Facteurs biotiques
Communautés animale
Interactions
hôte-prédateur
Compétition
Sources de nourriture
Quantité
Qualité
Disponibilité
Protection des Plantes
Bio
Intégrée
Chimique
OGM
Fertilisation
Type
Quantité
Dosage
Rotation
Cultures intermédiaires
Variétés
Rendements
Taille des parcelles
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Les facteurs de développement de la BD
3 niveaux d'organisation du paysage : ‐ parcelles de culture
Véronique SARTHOU, Syrphys Agro-Environnement
‐ exploitation agricole
‐ petite région agricole
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Les facteurs de développement de la BD
Aménagements sur le périmètre de la parcelle
Lisière étagée de forêt
Type de lisière le plus riche en biodiversité
Haie brise‐vent
Haie fleurie
Véronique SARTHOU, Syrphys Agro-Environnement
Refuge pour Anagrus atomus
Refuge pour Anthocoris nemoralis
Refuge pour cortège anti‐psylle du poirier
Haie brise‐vent
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Les facteurs de développement de la BD
Aménagements sur le périmètre de la parcelle
Bandes herbeuses
Refuge pour prédateurs généralistes (carabes, araignées, staphylins), surtout quand sont accolées à une haie large avec litière et bois mort pour leur
hivernation
GB Æ création de beetle banks.
Beetle bank
B.h. humides = refuges en hiver et en été pour les champignons entomopathogènes du groupe des
entomophthorales.
Véronique SARTHOU, Syrphys Agro-Environnement
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Les facteurs de développement de la BD
Aménagements sur le périmètre de la parcelle
Bandes culturales extensives
et Bandes florales
Spontanées et plurispécifiques (mais seulement si pas de problèmes de chardon, …)
Semées monospécifiques
ou plurispécifiques
développé en Suisse avec le mélange Ecoflor
Beaucoup d'expérimentations avec phacélie : blé, betteraves, maïs, chou, entourés d'une bande florale
Véronique SARTHOU, Syrphys Agro-Environnement
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Les facteurs de développement de la BD
Aménagements sur le périmètre de la parcelle
Bandes de cultures pièges
Blé d'hiver entouré de brome des champs qui concentre les attaques de tenthrède des tiges du blé Cephus cinctus
d'où baisse attaques sur blé.
Colza tardif entouré de colza précoce qui concentre les attaques de charançon des tiges Ceutorrhynchus napi et de méligèthes Meligethes spp., d'où baisse des attaques sur colza tardif.
Colza entouré de chou rave Brassica rapa var. sylvestris
ou de colza+navette (5%), qui concentrent les attaques
méligèthes Meligethes spp. et autres ravageurs du colza d'où baisse attaques sur ce dernier.
Véronique SARTHOU, Syrphys Agro-Environnement
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Les facteurs de développement de la BD
Aménagements au sein même des parcelles
Couverts végétaux intercalaires
Sous couvert de maïs : semis mélange RGA/trèfle Trifolium sp. et de dactyle aggloméré
Semis maïs directement sur prairie existante
Phacélie intercalée dans blé hiver ou maïs
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Les facteurs de développement de la BD
Aménagements au sein même des parcelles
Cultures intercalées
Sorgho ‐ coton Æ sorgho = source de coccinelles Hippodamia convergens pour coton, car héberge "green bugs" au printemps ; pratiqué aux USA, Australie.
Luzerne ‐ coton Æ luzerne = source de Phytoséides Metaseiulus occidentalis pour coton ; pratiqué USA.
Carthame Carthamus tinctorius – coton Æ carthame = source de chrysopes & autres
aphidiphages d'où forte baisse des pucerons sur coton ; pratiqué USA.
légumes – maïs – céréale à paille
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tournesol – pois chiche
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Les facteurs de développement de la BD
Aménagements au sein même des parcelles
Rangées d'arbres au sein d'une culture ou culture dans un boisement
= agroforesterie
Blé d'hiver et noyers simple fin (bois)
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Maïs et noyers double fin (noix + bois)
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Les facteurs de développement de la BD
Aménagements au sein même des parcelles
Plantes associées
Présence de "mauvaises herbes" : plusieurs cultures (betterave à sucre, céréales à paille, choux) avec adventices (< ou proches seuil d'intervention)
Véronique SARTHOU, Syrphys Agro-Environnement
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Les facteurs de développement de la BD
Pratiques culturales
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Assolement
Semis précoce en automne de blé d'hiver
Prairies à base légumineuses (luzerne, trèfle violet…) et graminées
Suisse : système prévision de l’importance des attaques de pucerons : si beaucoup en prairies, les auxiliaires seront nombreux et les cultures seront mieux protégées.
Plantes de couverture
2 catégories :
• Plantes qui poussent entre 2 cultures et qui doivent être
détruites avant l’implantation
• Plantes qui poussent pendant toute ou partie de la culture
de la plante de rapport
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Les facteurs de développement de la BD
Pratiques culturales
Cultures associées
Céréales ‐ légumineuses : • vesce – avoine
• triticale – féverole
• blé – pois…
"méteils"
blé – orge – avoine – pois ‐ vesce
Céréale ‐ céréale : • blé ‐ seigle (vrai "méteil" Æ animaux de trait)
• blé – orge ("mars" Æ homme) …
blé – féverole
Choix variétal :
Efficacité de Hippodamia convergens contre Acyrtosiphon pisum dépend de l’épaisseur de
la cire cuticulaire ( pas de problème pour d’autres comme syrphes et araignées)
Variétés associées :
Recherches (INRA) : • blé
• orge
• pommier
• laitues…
Véronique SARTHOU, Syrphys Agro-Environnement
Rdt préservé voire amélioré et même taux de
protéines amélioré, notamment par la baisse de
l’incidence des maladies.
Applications à grande échelle : orge de printemps
dans l’ancienne Allemagne de l’Est...
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Les facteurs de développement de la BD
Pratiques culturales
Semis direct sous mulch
vivant ou mort, d'un couvert végétal, d'interculture, ou d'une culture
Diminution de l'attractivité pour les pucerons des céréales semées en direct sur sol toujours couvert, grâce au mulch entre les rangs.
Véronique SARTHOU, Syrphys Agro-Environnement
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Les facteurs de développement de la BD
Agriculture Biologique
Effet sur la biodiversité en général : mieux représentée dans les EA en Bio /
Conv. (e.g. Mäder et al., 2002) ; sur les auxiliaires zoophages : plus actifs dans les EA en Bio / Conv. (Bommarco, 1998 ; Östman et al., 2001a ; Östman et al., 2001b)
Véronique SARTHOU, Syrphys Agro-Environnement
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Les facteurs de développement de la BD
BILAN
Retenir quelques principes fondamentaux
c "Diversifier pour diversifier" ne suffit pas toujours et peut même
avoir des conséquences fâcheuses car certaines espèces végétales
(exotiques ou autochtones) peuvent :
- favoriser des ravageurs :
. fusain d'Europe, viorne boule neige : hôte primaire d'Aphis fabae
. rosacées sauvages : hôtes primaires de Metopolophium dirhodum
. merisier à grappes : hôte primaire de Rhopalosiphum padi
. peuplier noir : hôte d'un puceron des salades
. plantes nectarifères : peuvent favoriser la mouche mineuse sudaméricaine Liriomyza huidobrensis
- favoriser des agents phytopathogènes :
. épine-vinette : hôte primaire de Puccinia graminis
. graminées sauvages : réservoirs à Jaunisse Nanisante de l'Orge, à
ergot du seigle Claviceps purpurea
. rosacées : réservoir du feu bactérien Erwinia amylovora
Véronique SARTHOU, Syrphys Agro-Environnement
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Les facteurs de développement de la BD
BILAN
Retenir quelques principes fondamentaux
d Il faut diversifier à bon escient :
‐ les surfaces écologiques à flore autochtone intéressante, notamment celle hébergeant
phytophages spécifiques et proches des ravageurs (mais donc inoffensifs pour les cultures) . noisetier : puceron Mycozallis coryli
. compagnon blanc : puc. Brachycaudus lichnidis
. sureau noir : puc. Aphis sambuci
. bleuet : puc. Uroleucon jaceae
. frêne oxyphylle : psylle Psyllopsis fraxinus
. lierre : puc. Aphis hederae
. arbre de Judée : psylle Psylla pulchella
. canne de Provence : puc. Lungiunguis donaci
. achillée millefeuilles : puc. Uroleucon achilleae . nerprun alaterne : psylle Psylla alaterni
. ortie dioïque : psylle Trioza urticae et puc. Aphis urticata . tanaisie : puc. Uroleucon tanaceti
‐ les aménagements de parcelles avec des espèces ayant été "testées"
Ex : mélanges floraux spécifiques Ecoflor (Suisse)
En effet, on peut désigner les espèces végétales les plus favorables à diverses catégories d'insectes car les paramètres importants sont constants : *proies/hôtes spécifiques ou réguliers, *accessibilité et qualité nectar, pollen, miellat, *composés chimiques olfactifs, *domaties, *phénologie.
Véronique SARTHOU, Syrphys Agro-Environnement
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Les facteurs de développement de la BD
Retenir quelques principes fondamentaux e Recherche : ça ne marche pas toujours, mais publier malgré tout pour ne pas répéter les erreurs
 Les auxiliaires peuvent être retenus sur les aménagements lorsque ceux‐ci continuent à fournir les proies / hôtes de substitution :
‐ parcelle maraîchère avec légumineuses pérennes intercalaires (puceron du pois Acyrtosiphon pisum en continu) d'où prédateurs généralistes retenus par les légumineuses : = culture puits
 Les auxiliaires peuvent préférer une culture simple et non aménagée : ‐ coccinelle Coleomegilla maculata colonise le maïs pur mieux que maïs + trèfle des prés ou maïs + haricot + citrouilles, car il y a plus de pucerons, et ne dévore plus d’œufs et larves de pyrale du maïs
 ou être favorisés en même temps qu’un autre ennemi d’auxiliaire :
‐ sarrasin dans inter‐rang de vigne : parasitoïdes des tordeuses grappe favorisés mais parasitoïde de
chrysope aussi (toutefois résultat global positif).
 Des ravageurs inattendus sont parfois favorisés :
‐ planches de salades avec bandes de fleur à nectar (lobulaire maritime) pour favoriser les ennemis des pucerons de la salade Æ pullulation de la mineuse Liriomyza huidobrensis, ravageur des salades plus important que pucerons
‐ papillons à chenilles ravageurs, favorisés par fleurs à nectar (Pieris rapae, Plutella xylostella); bourrache : nectaires « filtreurs » d’insectes (cert. papillons repoussés) ; plantes à nectaires extra‐
floraux à favoriser (fève, féverole, bleuet) car papillons empêchés.
Véronique SARTHOU, Syrphys Agro-Environnement
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Les facteurs de développement de la BD
BILAN
Quelques résultats
auxiliaires zoophages sont plus diversifiés (RS et abondance accrues) en
polycult. qu'en monocult., dans 2/3 des travaux (ESCo Biodioversité, INRA 2008)
Dans la majorité des travaux (24/25) : exclusion enn. nat. Æ Ê de 55 à 600% de
abondance ravageurs (ESCo Biodioversité, INRA 2008)
Sur 203 ravageurs monophages étudiés : 64,5% sont plus abondantes en
systèmes de monocult que de polycult.
(Andow, 1986)
150 études : les ravageurs monophages sont moins nombreux dans les polycult.
que dans les monocult. (Risch et al, 2003)
Tonhasca & Byrne (1994) montrent une diminution des densités de populations
de ravageurs dans 60 à 70% des cas de polycultures (21 études)
Véronique SARTHOU, Syrphys Agro-Environnement
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Les facteurs de développement de la BD
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Les auxiliaires sont de "nouvelles" matières actives
insecticides qui s'auto-fabriquent et se répandent
plus ou moins bien dans l'environnement naturel ou
cultivé selon sa configuration.
Il faut donc aujourd'hui apprendre à piloter la
végétation semi-naturelle et cultivée pour optimiser
la reproduction naturelle de ces matières actives
et leur épandage dans les cultures.
Ainsi, l'agroécosystème devient une usine de fabrication en même
temps qu'un pulvérisateur dont le fonctionnement est quasiment
autonome et gratuit.
Pour l'heure, les agroécosystèmes industriels (qui assurent
l’essentiel de l’alimentation de l’Humanité), assurent mal de ces
deux fonctions.
Véronique SARTHOU, Syrphys Agro-Environnement
Lutte biologique par c ons ervation et gestion des habitats– ADASEA 32 - Manciet - 09 et 12/07/2010
Les facteurs de développement de la BD
Merci de votre
attention
Véronique SARTHOU, Syrphys Agro-Environnement
Lutte biologique par c ons ervation et gestion des habitats– ADASEA 32 - Manciet - 09 et 12/07/2010
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