journal bis.indd - Clinique des Grangettes

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Edition 2010
Journal d’information de la Clinique des Grangettes
No 4
Journal des Grangettes
Devenir parents
CONSULTATION D’URGENCE
Cet événement suscite une joie intense et vient bouleverser
la cellule familiale. Il doit être accompagné de chaleur humaine,
d’expérience et de sécurité.
Un pavillon
pour les
enfants
Un nouveau centre d’urgence
pédiatrique entièrement conçu
pour rassurer et mettre les enfants
le plus à l’aise possible. Pages 4 et 5
FÉCONDATION
IN VITRO
Envie
d’un bébé
La petite Leila prend son bain.
Près
de
1000
nouveau-nés
voient chaque année le jour aux
Grangettes. La Clinique assure aux
jeunes parents les meilleures condi-
MATERNITÉ
Beauté
et santé
Retrouver rapidement un ventre
plat après l’accouchement: une
préoccupation qui touche toutes
les jeunes mamans et qui va bien
au-delà de l’esthétique. C’est
possible grâce à des exercices
spécifiques.
Page 15
tions possibles durant l’accouchement, tant sur le plan médical que
sur celui du bien-être. Une importance toute particulière est accordée à la maman pour assurer son
confort et répondre à ses interrogations. Par ailleurs, de nombreuses
plateformes ont été développées
afin d’accompagner les parents,
que ce soit avant la naissance, avec
des cours de préparation à l’accouchement, après la naissance, avec
un centre de « remise en forme » et
plus tard, pour soigner les premiers
bobos des enfants dans le nouveau
centre d’urgence pédiatrique.
L’infertilité est en augmentation,
et de plus en plus de couples ont
recours à la fécondation in vitro pour
combler leur désir d’enfant. Chaque
année, plus de 200 interventions
sont pratiquées au Centre de procréation assistée des Grangettes,
l’un des cinq plus grands centres
privés FIV de Suisse.
Page 18
Numéro spécial:
Mère - enfant
2 ORTHOPEDIE
ORTHOPEDIE
EDITORIAUX
3
Une dimension
humaine avant tout
V
eiller au bien-être de la
mère et de l’enfant, voilà
une préoccupation qui
nous tient à cœur depuis toujours
aux Grangettes où, chaque année,
nous accueillons près de 1000
nouveau-nés. Depuis la création
de la maternité, au début du siècle
dernier, près de 70 000 bébés ont
vu le jour à la Clinique. Et chaque
naissance reste pour nous, comme
pour les parents, un événement
unique, rempli d’émotion.
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Le secteur mère-enfant est en
constante évolution. De nombreuses plateformes ont été développées afin de répondre aux besoins
de la mère et de l’enfant durant
les différents stades de leur vie :
avant la naissance, avec des cours
de préparation à l’accouchement
( Page 16 ), après la naissance,
avec un service de physiothérapie et de diététique permettant
à la jeune maman de retrouver
la forme ( Page 15 ), et plus tard,
pour soigner les premiers bobos
des enfants, avec un centre de
pédiatrie ambulatoire unique en
Suisse ouvert le 1er octobre 2009
( Pages 4 - 5 ).
D’autres activités très spécialisées
et technologiques permettent d’accompagner les familles lors d’épisodes plus difficiles à traverser.
Nous pouvons ainsi assister les
couples qui souhaitent mettre au
monde un enfant au sein de notre
centre de fécondation in vitro
( Page 18 ), ou assurer des interventions plus complexes dans notre
unité de chirurgie pédiatrique.
Le secteur mère-enfant représente
donc plus que jamais un pôle central de nos activités. Ce domaine
s’est renforcé année après année
grâce à des équipes soignantes
exceptionnelles qui ont su conser-
ver cet esprit humain et intimiste
qui caractérise notre institution.
Nous avons donc souhaité consacrer ce 4 e numéro du Journal des
Grangettes à un thème qui nous
est cher. Nous espérons que cette
édition vous sera utile au quotidien et que vous la conserverez
comme un guide rempli d’informations et de conseils.
Gilles Rufenacht
Directeur
Gilles Rufenacht, directeur de la Clinique des Grangettes, et le Dr Jean-François Huber, directeur médical du secteur mère-enfant.
L
a Clinique des Grangettes
a su à travers ces dernières décennies prendre un
certain essor tout en conservant
son esprit, cher à tous ceux qui
côtoient l’institution. Les sœurs
de Metzingen, qui ont géré la
Clinique dans les années 60, ont
en effet marqué leur passage par
cette empreinte : un état d’esprit
unique caractérisé par une prise
en charge remplie d’humanité.
Ce sont essentiellement ces valeurs
humaines qui font la force et le
succès de la Clinique. Il y a en effet
un véritable désir de servir, à tous
les niveaux, afin que les patients
se sentent immédiatement à l’aise,
voire presque en famille.
Le secteur mère-enfant, et plus
particulièrement le secteur maternité, bénéficie d’une structure
médicale qui permet aux médecins de la ville d’exercer leur art
dans les meilleures conditions
possibles. Nos patientes peuvent
ainsi mettre au monde leur enfant
dans des conditions de sécurité
et de bien-être optimales avec le
gynécologue de leur choix.
C’est une occasion rêvée pour
moi de rendre hommage aux
sages-femmes de la Clinique,
dotées d’un tel professionnalisme
qu’elles s’adaptent, avec un naturel déconcertant, au fonctionnement de chaque médecin tout en
apportant une même qualité de
soin à toutes les parturientes.
En parcourant cette édition,
vous pourrez aussi vous plonger
dans l’univers de la néonatalogie, domaine d’excellence de la
Clinique et du médecin pédiatre
responsable, Dr Pierre Klauser,
notamment à travers un reportage photo au sein du service
(Pages 12-13).
Ce journal, largement diffusé,
nous donne la possibilité de partager avec vous tous les services
offerts aux familles. C’est une
fierté pour nous de vous les présenter, nous vous souhaitons une
excellente lecture.
Dr Jean-François Huber
Directeur médical secteur mère-enfant
4 CONSULTATION D’URGENCE PEDIATRIQUE
CONSULTATION D’URGENCE PEDIATRIQUE
Une ambiance rassurante
Entrevue avec M. Pierre Mottu, président de la Fondation Wilsdorf.
A
vant de se concrétiser aux
Grangettes, l’idée d’un
nouveau centre d’urgence
pédiatrique a germé à la Fondation
Hans Wilsdorf. C’était il y a 12 ans.
« Nous avions constaté que Genève
souffrait d’une réelle lacune dans ce
domaine et qu’il était souvent difficile, pour les parents d’un enfant en
situation d’urgence, de consulter
rapidement, explique Pierre Mottu,
président de la Fondation. Nous
avons dès lors décidé de chercher
une solution. »
La Fondation Wilsdorf a donc proposé de financer un bâtiment spécifiquement destiné aux urgences
pédiatriques. Comment cela s’estil passé, concrètement, et comment la collaboration avec les
Grangettes s’est-elle instaurée?
Pierre Mottu : Dans un premier
temps, j’ai pris contact avec le Dr
Pierre-François Unger, qui était
alors à la tête du service des Urgences à l’Hôpital cantonal, pour lui
parler de notre projet. Il s’est montré d’emblée très enthousiaste,
et m’a donné de nombreux conseils, touchant notamment à la faisabilité d’un tel centre d’urgence
pédiatrique ainsi qu’au rôle qu’il
pourrait jouer à Genève. Comme il
existait déjà un tel service sur la rive
droite, à l’Hôpital de la Tour, le nouveau centre auquel nous rêvions
devait donc se situer sur la rive
gauche. Mais la nécessité de trouver un terrain suffisamment grand
a rapidement montré que ce n’était
guère envisageable en pleine ville.
Or, la chance a voulu qu’une parcelle se soit révélée disponible à
la route de Chêne. Il devenait dès
lors évident que ce projet devait se
réaliser avec les Grangettes, toutes
proches. J’en ai donc parlé avec
Philippe Glatz, président de la Clinique, qui a également accueilli l’idée
avec enthousiasme.
Alors, pourquoi s’est-il écoulé 12
ans entre la naissance de votre
projet et sa concrétisation ?
D’une part parce que nous avons
voulu que cette réalisation soit en
tout point exemplaire et qu’il ne
fallait pas qu’elle soit bâclée. Mais
aussi en raison du fait que, particulièrement à Genève, une telle entreprise prend beaucoup de temps :
achat du terrain, démarches administratives, demande d’autorisation
de construire, solution des problèmes de circulation, etc.
La Fondation Wilsdorf a pris en
charge l’entier de la réalisation
de ce centre pédiatrique et de
ses équipements. Vous aviez des
idées très arrêtées sur le projet ?
Tout à fait : la mission que nous
avons confiée à l’atelier d’architecture Brodbeck-Roulet consistait à
créer un bâtiment médical ultrafonctionnel au concept original et
attractif, mais surtout qui offre aux
enfants en situation d’urgence une
ambiance apaisante et rassurante.
Notre objectif était de faire en sorte
qu’ils s’y sentent vraiment à l’aise.
Nous voulions également que la
lumière naturelle joue un rôle primordial, et qu’elle se répande le
plus possible à l’intérieur du bâti-
ment. Ce qui est réussi : le jour
pénètre partout, y compris au
sous-sol, au travers de la toiture,
de certains éléments de la façade
et des planchers, mais également
du bassin extérieur. Par ailleurs, les
architectes ont eu la bonne idée de
jouer avec l’eau, si bien que les
enfants ont l’impression d’arriver
dans une île, avec de l’eau tout
autour du bâtiment. Sans parler
de l’aquarium géant, une idée que
nous avons nous-mêmes soufflée
aux architectes.
Justement : pourquoi un si grand
aquarium au centre du bâtiment?
Nous voulions qu’il y ait des animaux, parce que c’est un élément
de vie dont on connaît l’impact
positif sur les enfants. A contrario,
les plantes, les tableaux ou les jeux
de plots n’intéressent que marginalement les enfants. Or, il n’était
guère possible d’avoir des girafes
ou des éléphants, encore moins
des animaux de basse-cour, pour
de simples questions d’hygiène.
Nous nous sommes donc décidés pour des poissons. Mais pas
Un aquarium de 10 m de haut qui captive et déstresse immédiatement les enfants.
n’importe quels poissons : plutôt
que de vulgaires poissons rouges,
nous voulions quelque chose d’exceptionnel, de ludique et de didactique, qui permette aux enfants
et à leurs parents de se distraire
tout en apprenant. D’où ce choix
d’un aquarium géant accueillant
une véritable tranche du lac Tanganyika, avec ses nombreux poissons exotiques.
Vous avez également souhaité
que ce centre soit respectueux
de l’environnement.
Absolument, c’était une des données imposées aux architectes.
Il aurait été inconcevable qu’ils
viennent avec un projet génial
mais ne respectant pas l’environnement. Ce bâtiment permet ainsi
de récupérer l’énergie, il dispose
de capteurs solaires et il est doté
d’une pompe à chaleur assurant
chauffage et climatisation, dont
les sondes plongent à une profondeur de 160 mètres. Bref : tout ce
qui était réalisable aujourd’hui en
termes de protection de l’environnement, nous l’avons fait!
5
Une consultation d’urgence
pour tous les enfants
L’assurance de base de tout un chacun y est suffisante au même titre qu’à l’Hôpital.
I
l s’agit du plus grand service
de consultation et d’urgence
pédiatrique privé de Suisse.
Structure moderne et adaptée au
besoin de la région, le nouveau
centre offre une couverture médicale complète permettant la prise
en charge et le traitement des
urgences de pédiatrie tant sur le
plan médical que sur le plan chirurgical. Philippe Glatz, président
de la Clinique des Grangettes,
répond à quelques questions.
sultations d’urgence pédiatrique
de la région. Les attentes y étaient
parfois jugées très longues par
les patients. Notre nouveau centre doit permettre de le décharger. La deuxième structure, plus
généraliste, est celle de l’Hôpital
de la Tour qui intègre au sein de
son service d’urgence adulte un
service de consultations pédiatriques. Il manquait donc sur le territoire une structure qui permette
de couvrir les besoins.
Ainsi, votre nouveau centre d’urgence pédiatrique est ouvert à
tous les enfants, comment s’inscrit-il dans le réseau genevois ?
Genève compte à ce jour deux
structures partiellement équivalentes à celle de la Clinique des
Grangettes. La toute première est
celle du service de pédiatrie de
l’Hôpital cantonal universitaire.
Son service, souvent engorgé,
assume la quasi-totalité des con-
Ce nouveau centre, à la pointe de
la technologie, a pu être mis en
place grâce à la volonté et l’aide
précieuse de la Fondation Hans
Wilsdorf qui a trouvé en la Clinique des Grangettes le savoir-faire
et le professionnalisme qu’elle
recherchait.
Vous aviez déjà une garde de
pédiatrie très connue. Y avait-il
nécessité d’élargir ce service ?
Toute l’équipe du nouveau centre d’urgence pédiatrique des Grangettes.
Certes, la Clinique des Grangettes
a assumé depuis toujours une
garde de pédiatrie en collaboration avec les HUG et la SGP
(Société genevoise de pédiatrie),
Celle-ci a rendu d’éminents services. Mais une telle garde, conçue sur le modèle d’un cabinet de
ville, connaissait plusieurs limites.
Ainsi, l’ancienne garde ne prenait
en charge que les consultations
de type médical, à l’exclusion des
consultations de type traumatologique ou chirurgical, ceci seulement sur rendez-vous.
Avec la nouvelle consultation
d’urgence, toutes les prises en
charge sont possibles et sans
rendez-vous. Grâce à la mise à
disposition rationnelle de toutes les ressources de la Clinique
des Grangettes, les urgentistes,
pédiatres et médecins spécialisés
bénéficient ici d’un nouvel ensemble plus grand et plus efficace au
service des enfants. Ce cercle de
compétence élargi regroupe en
outre au sein d’un même périmètre des pédiatres, chirurgiens
pédiatriques, radiologues, orthopédistes, ophtalmologues, ORL
et anesthésistes, tous praticiens
confirmés et anciens chefs de
clinique, ainsi qu’un matériel de
pointe 7 jours sur 7 à la disposition de la population.
Vous avez déclaré avoir agi
dans le sens de l’intérêt public
et non pas commercial, pouvezvous nous expliquer en quoi et
pourquoi ?
Il faut préciser que malgré les
généreux investissements de la
Fondation Hans Wilsdorf pour la
mise à disposition de ce magnifique bâtiment, la Clinique des
Grangettes devra subventionner
les charges de fonctionnement
de cette nouvelle structure. En
effet, ouvertes à toute la population, les consultations n’y sont
facturées qu’au tarif de l’assurance obligatoire, tarif égal pour
tous. Les services d’urgences
travaillent toujours à perte pour
près de 50% de leurs charges de
fonctionnement et la Clinique des
Grangettes ne bénéficie d’aucune
subvention d’Etat.
C’est donc bien au titre de l’intérêt général que la Clinique des
Grangettes et la Fondation Hans
Wilsdorf ont uni leurs efforts
pour cette réalisation. La subvention accordée par la Clinique des
Grangettes à ses services d’urgences lui permet de restituer
une partie de la reconnaissance
que lui porte la population en
fréquentant ses services privés.
Nous trouvons normal, si nous
faisons quelques bénéfices dans
notre exploitation privée, de les
remettre à la disposition du plus
large nombre.
6 CONSULTATION D’URGENCE PEDIATRIQUE
PREVENTION ET VACCINS
Quand faut -il se précipiter
aux Urgences ?
En dehors des situations d’extrême gravité, il n’est pas toujours facile d’évaluer s’il faut ou non
amener son enfant aux Urgences. La meilleure solution : s’écouter !
enfant va mourir. Heureusement,
c’est spectaculaire, mais pas mortel. Toutefois, il faut rapidement hospitaliser l’enfant pour le soigner.»
Des espaces d’attente conçus de manière ludique.
C
omment réagir quand un
enfant se blesse, tombe
subitement malade ou
encore semble mal dans sa peau ?
Faut-il appeler les secours, se précipiter aux Urgences, ou encore...
le soigner soi-même ? Il n’est pas
toujours facile d’évaluer la gravité d’une situation et d’adopter
le bon comportement. Selon le
Dr Alessandro Diana, responsable du nouveau centre d’urgence
pédiatrique des Grangettes, il n’y a
qu’une chose à faire : s’écouter!
« Devant toute situation qui vous
paraît inquiétante – même si en
réalité, elle ne l’est pas vraiment
– n’hésitez pas à faire appel à votre
pédiatre ou, le cas échéant, à un
service d’urgences, sans crainte
des jugements, explique le Dr
Diana. C’est notre rôle, en effet,
de reconnaître l’angoisse des
parents, quel que soit le problème.
Si une jeune maman vient me voir
pour un hoquet qui l’inquiète, c’est
à moi de la rassurer. Il est également normal qu’on panique plus
vite lors du premier enfant, parce
qu’on n’a pas la même expérience,
ni les mêmes connaissances que
lorsqu’il s’agit du troisième. »
Appeler le 144?
Quand une urgence est extrêmement grave - grosse crise
d’asthme, convulsion fébrile ou
encore noyade - il faut immédiatement contacter le 144. « Il est préférable d’appeler une ambulance
plutôt que de mettre votre enfant
dans la voiture et, dans la panique,
risquer un accident en roulant trop
vite », assure le Dr Diana. En revanche, dans l’attente des urgentistes,
les gestes de premiers secours,
tels que massages cardiaques ou
bouche-à-bouche peuvent être
cruciaux. Par ailleurs, il est primordial, si l’enfant est inconscient, de
le mettre en position latérale et de
dégager ses voies respiratoires.
« Afin de savoir vraiment que faire
en cas d’accident, il peut être utile
de suivre un cours « A-B-C », ce qui
signifie en anglais Airway-Breathing-Circulation, afin de réagir le
mieux possible en cas de nécessité
et d’avoir une vision générale des
problèmes les plus courants. »
Au rang des situations paniquantes:
la convulsion fébrile. «C’est quelque chose d’extrêmement impressionnant qui arrive relativement
fréquemment entre 6 mois et 6 ans,
souligne le Dr Diana. En fait, il s’agit
d’une crise épileptique qui dure en
général moins de cinq minutes, qui
est due à une montée de fièvre.
Dans ces moments-là, les parents
sont souvent persuadés que leur
Pour les urgences non vitales, aux
parents d’agir en fonction de ce qui
leur semble adéquat : attendre ou
aller consulter. « Dans un premier
temps, essayez tant que possible
de contacter votre médecin traitant,
car il connaît bien l’enfant et pourra
vous aider », estime le Dr Diana.
Le cas échéant, vous pouvez vous
rendre directement aux Urgences
ou téléphoner pour demander conseil. L’avantage, en appelant, c’est
qu’une infirmière pourra procéder à un premier check-up et vous
donner éventuellement quelques
conseils, notamment sur des médicaments à donner à votre enfant.
Toutefois, là également, faites ce
que vous pensez juste, et n’hésitez pas à vous déplacer, même si
la personne qui vous aura répondu
estime que cela n’est pas nécessaire, car on ne peut tout prendre
en compte par téléphone. »
En effet, il n’y a jamais une réponse
toute faite à un problème donné :
ainsi, si un enfant tombe sur la tête,
les conséquences et le comportement à adopter seront différentes
selon que l’enfant a chuté sur un
sol dur ou mou, qu’il a 3 mois ou
4 ans, qu’il a perdu conscience ou
pas, qu’il vomit ou non.
Autre avantage en appelant les
Urgences avant de vous y rendre,
c’est qu’on pourra vous suggérer,
si c’est possible, de différer votre
venue en cas de forte affluence.
Ce qui vous évitera d’attendre trop
longtemps avant d’être pris en
charge et qui contribuera, parallèlement, à réguler quelque peu le flux
dans le service hospitalier.
7
La vaccination est la meilleure
des médecines préventives
En vaccinant son enfant, on le protège contre certaines maladies graves tout en préservant
la santé publique. Il est donc important d’informer les parents, mais sans contrainte.
L
es vaccins sont un moyen
essentiel de prévention des
maladies infectieuses et
virales. Pourtant, certains parents
hésitent, voire refusent que l’on
injecte de tels anticorps à leurs
enfants. Faut-il alors rentrer en
conflit avec eux ? Non, estime le
Dr Alessandro Diana, responsable du nouveau centre d’urgence
pédiatrique des Grangettes et
expert en vaccinologie à Infovac.
« De facto, les vaccins sont une
atteinte à l’intégrité corporelle. Par
conséquent, il est important qu’il y
ait un consentement mutuel. »
Aujourd’hui, en Suisse, on ne parle
plus de vaccination obligatoire. En
revanche, la Commission fédérale pour les vaccinations ( CFV )
édicte des niveaux de recommandation. Au premier rang, les vaccins de base recommandés à tout
le monde, et considérés comme
indispensables tant pour la santé
publique que la santé individuelle
( notamment diphtérie, tétanos,
rougeole, oreillons, rubéole ). Viennent ensuite les vaccins complémentaires pour ceux qui veulent
la meilleure protection possible ( méningite, pneumocoque,
HPV... ), puis les vaccins conseillés
aux personnes exposées à des
risques précis. Et, finalement, les
vaccins sans recommandation,
parce que le bénéfice public qu’on
en tirerait n’est pas suffisamment
important face au coût qu’occasionnerait leur remboursement par
les caisses maladie ( par exemple,
le rotavirus qui agit contre les fortes diarrhées enfantines ).
Toutefois, quelle qu’elle soit, la
vaccination constitue un pilier
de la médecine préventive. Et le
Dr Alessandro Diana en est le
premier convaincu. Pourtant, il
estime contre-productif de vouloir
forcer ceux qui ne sont pas de cet
avis à changer leur point de vue.
« Il ne faut pas rentrer dans la polémique, ni agresser les gens opposés aux vaccins. En revanche, il
est fondamental de leur donner
une information complète pour
qu’ils puissent se faire une opinion
en toute connaissance de cause. »
Il arrive d’ailleurs fréquemment
que certains changent d’avis et
réclament, après réflexion, l’un ou
l’autre vaccin pour leur enfant.
Les vaccins
sont victimes
de leur succès
Reste que, parfois, il est difficile
de voir l’utilité de telle ou telle
injection : « Les vaccins sont victimes de leur succès, constate le
Dr Diana. Qui entend encore parler du tétanos ou de la diphtérie
en Suisse ? Pourtant, cette der-
nière est à deux heures d’avion
de chez nous, au Maroc, avec des
conséquences gravissimes. Et,
si l’on n’y prend garde, certaines
maladies peuvent réapparaître. »
C’est notamment le cas de la rougeole, dont on a subi une importante épidémie l’année dernière,
et qui a provoqué le décès d’une
fillette non vaccinée à Genève. On
estime qu’en l’absence de vaccination il y aurait chaque année en
Suisse environ 40 - 70 encéphalites et 15 - 40 décès par rougeole!
Et qu’en est-il des effets secondaires de tous ces vaccins ? « Le risque zéro n’existe pas, reconnaît le
Dr Diana. Toutefois, la plupart du
temps, ils sont minimes en comparaison des bénéfices. Cela se
limite généralement à des douleurs
locales, rougeurs, fièvre ou encore
allergies à certains composants
du vaccin. » Reste qu’on entend
également parler de problèmes
Le Dr Alessandro Diana, responsable des urgences pédiatriques de la Clinique des Grangettes.
plus graves. Par exemple, de scléroses en plaques provoquées par
le vaccin contre l’hépatite B. « Les
statistiques ont démontré qu’il n’y
a pas de lien causal entre les deux,
répond le médecin. Il faut en effet
faire la différence entre lien temporel et lien causal. Si je me fais
renverser par une voiture, juste
après m’être fait vacciner, on est
dans la première catégorie, pas
dans la seconde. »
Quant à ceux qui mènent des
croisades anti-vaccinations, avec
preuves scientifiques à l’appui,
ils brandissent généralement des
études qui datent de nombreuses
années. Et, comme le souligne le
Dr Diana, « ce qui était vrai hier, ne
l’est plus forcément aujourd’hui ».
Pour en savoir plus sur les plans
de vaccinations en Suisse et les
différents vaccins à disposition,
vous pouvez consulter le site :
www.infovac.ch
8 RADIOLOGIE PEDIATRIQUE
RADIOLOGIE PEDIATRIQUE
L’IRM
fœtale
La radiologie pédiatrique
Luca Spadola est radiologue pédiatre. Ce qui signifie qu’il est radiologue et a choisi comme
sous-spécialité la radiologie pédiatrique.
«M
on métier, c’est la
radiologie appliquée aux enfants.
Ceux-ci ne sont pas des « petits
adultes » et souffrent de pathologies bien particulières que nous,
radiologues pédiatres, imageons
grâce aux techniques d’imagerie
à disposition ( IRM, scanner, ultrasons, radiographies... ).
Les techniques d’imagerie sont
globalement les mêmes que celles destinées aux adultes mais
les pathologies sont différentes.
Le matériel dont nous disposons
dans ce nouveau bâtiment est haut
de gamme, poursuit-il. L’IRM, par
exemple, est vraiment à la pointe
de la technologie et nous avons une
salle de radiologie digitale robotisée très moderne, une salle de
scopie et un échographe dernière
génération.» A noter également
une salle d’anesthésie accolée à la
salle d’IRM pour des examens sous
anesthésie. «Nous serons les seuls
avec les HUG à pratiquer ce genre
d’examens», précise le Dr Spadola.
Le service de radiologie pédiatrique
compte deux médecins radiologues, deux techniciens et deux
secrétaires-réceptionnistes.
tres spécialistes dans un centre
exclusivement ambulatoire. Ce
qui me semble intéressant, c’est
la notion d’unité de soins pédiatriques. Dans ce bâtiment nous dispensons un savoir faire médical,
chirurgical, radiologique au service de l’enfant. Je n’ai pas connaissance d’un autre bâtiment de
ce style au monde, dédié exclusivement aux soins pédiatriques
ambulatoires. »
«Mes patients vont des nouveaunés aux jeunes de 17 ans. Comme
je parle le même langage que mes
collègues pédiatres, cela facilite la
collaboration», relève le spécialiste.
C’est justement le côté transversal
du bâtiment pédiatrique qui a séduit
le jeune médecin.
« C’est vraiment novateur de la
part des Grangettes d’avoir rassemblé un tel corps de spécialistes autour de la problématique
de l’enfant et de pouvoir travailler
de manière transversale et en
harmonie avec d’autres pédia-
Une imagerie qui détaille très finement l’anatomie fœtale.
E
Le Dr Luca Spadola, spécialiste en radiopédiatrie.
L’enfant patient
Q
uelles sont les différences entre la radiologie
pédiatrique et celle destinée
aux adultes ?
C’est essentiellement une différence de taille et de physiologie.
Chez nos patients, le poids peut
varier de quelques grammes pour
les prématurés, à plusieurs kilos,
chez les adolescents. Il nous faut
donc sans cesse adapter les différents systèmes d’imagerie ( radiographies, CT, protocoles d’IRM,
injections de produit de contraste )
à l’âge des enfants. Autre élément,
l’anatomie des petits est en perpétuel changement, dû à la croissance. Certains organes changent
d’aspect et leur « normalité » varie
en fonction de l’âge. L’aspect normal change significativement à
l’imagerie et il faut donc connaî-
tre ces changements, en plus des
pathologies, pour interpréter correctement les examens radiologiques. La méconnaissance de cette
particularité est souvent source de
mauvaise interprétation de ces images par nos collègues radiologues
pour adultes.
Comment pratiquer des examens radiologiques sur des
enfants ?
La manière d’aborder les examens
radiologiques est différente selon
l’âge de l’enfant qu’on a en face
de nous. Le petit enfant est souvent non collaborant : incapacité
de rester immobile, de retenir sa
respiration, etc. Ce qui limite tous
les examens radiologiques. Il nous
faut donc nous adapter et trouver
des solutions pour contourner ce
L’IRM fœtale est un examen de pointe,
s’intégrant dans le diagnostic prénatal, en
complément de l’échographie de dépistage.
Dans ces cas-là, l’équipe est prête
à intervenir le plus efficacement
possible le jour de la naissance. »
Des soins
transversaux
problème. L’équipe médicale, qui
doit impérativement être habitué
à ces conditions, joue là un rôle
primordial pour distraire l’enfant
dans le but de réaliser un examen
dans les meilleures conditions
possible. L’environnement dans
lequel on va réaliser les examens
est important. Il s’agit de réconforter l’enfant, de diminuer son
anxiété pour augmenter les chances qu’il collabore.
Endormez-vous
parfois
les
enfants ?
Dans certains cas, plus particulièrement quand l’enfant doit
rester immobile pendant un intervalle plus long, comme par exemple lorsqu’il doit bénéficier d’une
IRM, on ne pourra pas contourner la sédation. Dans le centre
pédiatrique des Grangettes, nous
avons prévu un lieu où les anesthésistes pourront endormir les
enfants de moins de 5 ans qui doivent passer un examen IRM.
Quel est le rôle des parents ?
Une autre particularité fondamentale de la radiologie pédiatrique
est la relation entre le radiologue
et la famille. Cette relation se fait
souvent avec les parents de l’enfant et non directement avec l’enfant. La communication que l’on
va établir est primordiale. Il est
tout à fait naturel que les parents
soient inquiets et protecteurs;
pour cette raison, nous devons
donner des explications claires
sur le type d’examen effectué
et faire preuve de beaucoup de
patience et d’empathie.
9
n effet, l’échographie reste
l’examen de base incontournable pour s’assurer que le
futur bébé se porte bien ou, le cas
échéant, dépister d’éventuelles
anomalies. En cas de suspicion, on
peut alors avoir recours à un examen beaucoup plus précis : l’IRM
( imagerie par résonance magnétique ) fœtale. C’est un examen
de diagnostic prénatal, réalisable
dans le nouveau centre de radiologie pédiatrique de la Clinique des
Grangettes, et qui permet d’apporter des renseignements morphologiques importants sur le fœtus.
« Cet examen est complémentaire.
Il n’est jamais réalisé en premier
recours, souligne Solène Ferey,
radiopédiatre, ancienne cheffe de
clinique au Centre de diagnostique prénatal du Groupe hospitalier Cochin - Saint - Vincent de Paul
à Paris. Il vient toujours compléter
un diagnostic échographique et
apporte une information plus précise sur le fœtus et ses annexes. »
la suspicion échographique et de
dépister des anomalies associées
qui auraient échappé à l’échographie ( par exemple des anomalies
de la gyration cérébrale ), explique
le Dr Solène Ferey. Ce qui permet
d’avoir une prise en charge adaptée dès la naissance. L’IRM peut
également donner une information
sur le placenta, poursuit la radiologue. Il arrive, par exemple, qu’il
soit mal positionné, ou mal inséré.
Détailler
l’anatomie
fœtale
L’imagerie permet en effet de
détailler très finement l’anatomie
fœtale, particulièrement au niveau
du cerveau, du thorax, de l’abdomen. La majeure partie des indications reste l’IRM cérébrale fœtale.
« Cet examen permet de confirmer
Le Dr Solène Ferey, spécialiste en radiopédiatrie.
Non irradiante, sans nécessité de préparation particulière, l’IRM fœtale se
pratique à partir de la fin du deuxième
trimestre de la grossesse, car, auparavant, la mobilité excessive du fœtus et
son immaturité ne permettraient pas
d’obtenir des images correctement
interprétables. «Concrètement, l’examen dure une vingtaine de minutes.
La maman est installée de manière
confortable, avec un coussin, dans la
position où elle se sent le mieux: sur
le dos ou le côté. Evidemment, le conjoint peut être présent s’il le désire.
« Emotionnellement, il s’agit d’un
examen relativement anxiogène.
Nous faisons en sorte d’entourer la
future maman, assure le Dr Ferey.
Toutes les patientes sont envoyées
par leur obstétricien. Les résultats
sont ensuite analysés et discutés par une équipe pluridisciplinaire, avant qu’ils soient transmis
au praticien de la patiente. C’est
lui qui informera la future maman
de la situation et la mettra au courant des diverses possibilités qui
s’offrent à elle. C’est vraiment un
examen qui s’intègre dans une
démarche globale afin de permettre la meilleure prise en charge
possible lors de la naissance. »
10 PÉDIATRIE
NÉONATALOGIE
Le pipi au lit : une vraie souffrance
De nombreux enfants, en particulier des garçons, souffrent d’énurésie. Un problème
à prendre au sérieux, qui a souvent une cause d’ordre physique et non psychologique !
ceux-ci : le jeu du plus gros pipi.
L’enfant, à qui l’on remet des récipients gradués, a pour mission de
les remplir toujours un peu plus
en une seule fois. Dans le même
esprit, on peut lui demander de
remplir une carte avec des soleils
ou des nuages, en fonction de la
manière dont s’est déroulée la
nuit. « Ce sont des exercices très
encourageants pour le petit, car
cela lui permet de voir concrètement que la situation évolue. »
L’infection urinaire se traite également de manière satisfaisante avec
des médicaments. En revanche,
pour d’autres cas, il faut envisager
une intervention chirurgicale. Par
exemple, quand une petite valvule
bouche en partie la sortie du conduit
urinaire ou qu’il y a un obstacle à la
sortie de la vessie. Toutefois, même
s’il doit en passer par une opération, l’enfant est soulagé qu’on lui
apporte une solution et est rassuré
de savoir qu’il n’est pas «fou».
L’énurésie, selon le dessinateur Pecub.
«I
l ne faut pas dramatiser,
ça va passer tout seul! »
Pour nombre de parents,
il n’y a pas lieu d’agir autrement,
quand un enfant est atteint d’incontinence urinaire nocturne. Et,
effectivement, le problème peut
disparaître de lui-même. Toutefois,
souvent ce n’est pas le cas et 1 à
2 % des garçons font encore pipi
au lit à l’école de recrues! Mais
surtout, l’énurésie est une véritable souffrance pour tous ceux qui
en sont atteints !
Pourtant, le problème reste encore
tabou. « Le petit est souvent honteux de ce qui lui arrive et ne veut
pas en parler, explique le Dr Philippe Bugmann, chirurgien pédiatre aux Grangettes, qui voit passer
de nombreux cas dans son cabinet. Quant aux parents, ils préfèrent que cela reste une réalité
cachée, sans se rendre compte
que leur enfant souffre. »
Il n’y a pas de calendrier tout fait.
Certains bambins sont propres
à 2 ans, avec d’autres, cela peut
prendre un peu plus de temps.
Mais le Dr Bugmann est d’avis qu’il
est intelligent de s’interroger et de
parler du problème avec son pédiatre, lorsqu’un enfant de 4 ou 5 ans
commence à avoir une vie sociale
et qu’il n’ose pas, par exemple, aller
dormir chez des petits copains par
crainte de faire pipi au lit.
Alors,
quand faut-il
s’inquiéter?
On catalogue souvent à tort l’énurésie de psychologique. « Cela
peut être le cas quand un petit
frère arrive. Mais alors les « fuites » durent quelques semaines,
puis elles passent, confie le Dr
Bugmann. En réalité, la plupart
du temps, il y a une cause d’ordre physique ou biologique. » On
a notamment découvert qu’un
gène, voire deux étaient à l’origine
d’un certain nombre de cas.
Avant d’opter pour un traitement
quelconque, le pédiatre aura
recours à un questionnaire. « On
découvre ainsi que de nombreux
enfants incontinents la nuit rencontrent également des problèmes le jour. Un petit qui va aux
toilettes 10 fois dans la journée,
ce n’est pas normal, assure le
pédiatre. Cela peut signifier qu’il
a une vessie trop petite ou qu’il
souffre d’une infection urinaire. »
Dans le premier cas, il existe
des traitements médicamenteux
efficaces, qui aident la vessie à
grandir et que l’on accompagne
généralement d’exercices – qu’il
importe de rendre ludiques pour
qu’ils soient suivis – afin d’évaluer le muscle de la vessie. Parmi
« Généralement, c’est quand le
petit est guéri qu’il explique vraiment à quel point il souffrait
auparavant, raconte le Dr Bugmann. Néanmoins on se rend déjà
compte en consultation de ce qu’il
endure. Souvent, il se retire quand
on aborde son problème. Mais on
voit bien qu’il laisse traîner l’oreille
pour tout entendre et, quand le diagnostic est posé, on voit son sourire revenir: il est soulagé qu’il y ait
une cause physique. »
Pour les parents également, c’est
une véritable délivrance, et souvent, ils se demandent pourquoi
ils n’ont pas réagi plus tôt. Ainsi,
cette maman d’un enfant de 9
ans qui, depuis 3 ou 4 ans, lavait
trois fois par jour les pantalons de
son fils. Autant dire que, pour le
bien de toute la famille, il importe
de ne pas laisser traîner ce problème qui, même s’il paraît bénin,
entraîne beaucoup de douleurs
de part et d’autre.
11
La néonatalogie, entre
tradition et technologie
Le service de néonatalogie de la clinique des Grangettes, supervisé par le Dr Pierre Klauser,
est l’un des plus importants de Suisse. Tour d’horizon.
D
e petits cris s’échappent
d’un berceau. Un visage
bienveillant se penche.
Une voix douce répond aux suppliques du bambin. Cette voix
apaisante, c’est celle du Dr Pierre
Klauser, le responsable médical
du service de néonatalogie des
Grangettes. Voilà une douzaine
d’années déjà que ce pédiatre
de renom supervise le service de
néonatalogie de la Clinique des
Grangettes, une des maternités
les plus importantes de Suisse.
Année après année, jour après
jour, c’est le même miracle de la
vie qui se produit ici. Un rituel
immuable où la mère et l’enfant
sont l’objet d’une attention toute
particulière. « Dans le service de
néonatalogie des Grangettes, les
futurs parents sont accompagnés
par des professionnels de la santé
très expérimentés », aime à souligner le Dr Klauser. Des soins
médicaux de pointe, un encadrement cinq étoiles dans un lieu
feutré et apaisant.
La relation
mère-enfant
« Lors d’un accouchement, les
gestes sont les mêmes depuis
des décennies, et les attentes
des parents ne varient pas dans
le temps : que leur enfant naisse
en bonne santé et que la relation parent-enfant soit gratifiante,
explique le pédiatre. Notre volume
d’activité est certes constant,
mais les pratiques en néonatalogie et la prise en charge ne cessent de se perfectionner. » Une
évolution moins spectaculaire
que dans d’autres domaines de la
médecine, mais qui ici touche un
aspect hautement émotionnel : la
relation mère-enfant.
« Nous avons trois domaines dans
lesquels cette relation a pu être nettement améliorée : après une naissance par césarienne, ou lorsqu’un
nouveau-né séjourne en couveuse
ou encore lors d’une photothérapie. » Dans ce dernier cas, alors
que traditionnellement l’enfant est
placé sous une lampe bleue ou sur
un matelas lumineux, dans ce service, il est possible d’emmailloter
le bébé dans des fibres lumineuses ( fibres optiques ) qui lui permettent de suivre le traitement de
luminothérapie – qui dure entre 24
et 72 heures – en restant au plus
près de sa mère. A la maternité des
Grangettes, si les accouchements
se pratiquent majoritairement par
voie basse, les césariennes font
partie du quotidien du Dr Klauser. « Comme chacun le sait, les
accouchements par césarienne
sont en augmentation, explique
le pédiatre. Tordons le cou à une
fausse idée. Ce n’est pas uniquement pour simplifier le travail des
professionnels de la santé que les
césariennes sont pratiquées, mais
pour diminuer le stress fœtal lors
d’un accouchement qui s’annonce
difficile. » La césarienne peut également bénéficier à la mère. « Si la
naissance de l’enfant semble compliquée, cet acte permet d’éviter
des complications tardives comme
des troubles de la continence. »
En néonatalogie, tout est entrepris
pour que le nouveau-né subisse le
moins de gestes invasifs possible.
Comment? «Par la prise en charge
préventive des risques infectieux.»
Si une mère est porteuse de bactéries pathogènes, et donc susceptible de les transmettre à l’enfant lors
de l’accouchement, le personnel
médical lui administre des antibiotiques pendant l’accouchement. Un
petit geste médical, mais un grand
bénéfice pour le bébé. «Cela permet en effet de diminuer le risque
de transmission de cette bactérie
à l’enfant et donc de diminuer les
gestes médicaux invasifs sur le nou-
Le Dr Pierre Klauser examine un nouveau-né.
veau-né. » En bref, moins de prises
de sang sur le nouveau-né et moins,
ou pas, de prise d’antibiotiques pour
le tout-petit. Avec comme volonté
de préserver l’enfant de tout stress.
«La santé et le bien-être du bébé
comme ceux de la mère sont véritablement au centre de nos préoccupations», conclut le Dr Klauser.
12 PHOTO-REPORTAGE
PHOTO-REPORTAGE
13
La vie à la nurserie
Cet espace accueille les nouveau-nés de la Clinique. Il permet également aux jeunes
parents de donner les premiers soins à leur enfant, avec l’aide des nurses.
I
l y a toujours de l’animation
à la nurserie. Des bébés qui
pleurent, d’autres qui prennent leur bain. Des parents qui
s’entraînent à langer leur enfant.
Un pédiatre qui a fait passer sa
« visite d’entrée » à un nouveau-né.
Bref, une multitude de scènes placées sous le signe des rencontres
et de la tendresse.
La nurserie, qui accueille tous
les nouveau-nés de la Clinique, a
été conçue comme un véritable
lieu d’échanges avec le personnel médical, mais aussi entre les
parents qui sont regroupés durant
les soins, afin de faciliter les contacts, le partage d’expériences et
d’émotion. Les nurses sont toujours présentes pour veiller sur les
petits, mais aussi pour donner des
conseils ou répondre aux questions. Que ce soit ou non leur premier enfant, les parents sont très
demandeurs. Comment porter son
nourrisson sans lui faire mal ? Faut-
faut tâtonner, essayer de répondre
à tout ce qui est basique. Puis, peu
à peu, les parents apprendront à
mieux comprendre leur enfan.»
Chaque bébé
est unique
Aujourd’hui, pour favoriser le développement du nouveau-né ainsi
que les liens relationnels avec ses
parents, le personnel médical encou-
il lui donner à manger à heures
fixes ? Ou encore, pourquoi pleuret-il ? Voilà, sans doute, la question la
plus fréquente. Malheureusement,
il n’y a pas de réponse toute faite.
Peut-être a-t-il faim, désire-t-il un
câlin, est-il mouillé... ou, peut-être,
a-t-il juste besoin de s’exprimer.
rage le «peau à peau» parents-bébé.
Un contact intime et très naturel,
apprécié autant par le nouveau-né
que celui qui le porte. En dehors des
soins, les jeunes mamans peuvent
soit garder leur enfant en chambre, soit le laisser à la nurserie, qui
accueille toujours, en moyenne,
entre 5 et 15 bébés. Il sera alors pris
en charge par les nurses. Par ailleurs,
c’est également à cet endroit que le
pédiatre vient examiner tout enfant
qui vient au monde.
«Il n’y a pas de décodeur, explique
une nurse. Chaque bébé est unique, avec sa propre personnalité
et ses propres besoins. Par conséquent, dans un premier temps, il
Tandis que le Dr Stéphane Guinand, pédiatre, examine un nouveau-né, des jeunes parents donnent les premiers soins à leur enfant.
Moment de découverte et de tendresse partagée entre une maman et son enfant.
Pour se reposer, les mamans peuvent également confier leur bébé à la nurserie.
14 DIÉTÉTIQUE ET NUTRITION
PHYSIOTHÉRAPIE POST-NATALE
Grossesse et nutrition ?
Faites-vous conseiller !
Se nourrir correctement avant, pendant et après la grossesse semble parfois insurmontable.
Comment se nourrir et alimenter son enfant sans tomber dans les extrêmes ?
Sandra Badel, diététicienne, vous guide.
destinée aux parents désireux
de retrouver de bons réflexes
alimentaires pour préparer la
venue d’un bébé. « Il est important de souligner que la question
de l’alimentation devrait en fait se
poser bien avant la conception du
bébé, souligne Sandra Badel. A
la préconception, l’organisme de
la future mère n’est pas toujours
bien préparé : régimes, restrictions, évictions ou mauvais choix
alimentaires ont souvent malmené
l’organisme, il se retrouve privé de
micronutriments essentiels à son
bon fonctionnement. Il ne suffit
pas de « manger équilibré » pour
être prête à accueillir une grossesse. « Une nutrition optimale ne
se décrète pas. Elle se prépare. »
Ne mangez pas moins, mais mieux !
«U
ne
alimentation
saine et équilibrée
pendant la grossesse, c’est primordial pour la
santé de la mère et de son bébé. »
Quelle femme n’a pas entendu
cette phrase au moins une fois
avant la naissance de son enfant ?
Reste que la stricte application
de ce précepte en a embarrassé
plus d’une. Comment en effet se
nourrir et alimenter correctement
son enfant sans tomber dans les
extrêmes ? « La grossesse est une
période privilégiée où une alimentation optimalisée devrait être
une priorité, souligne d’emblée
Sandra Badel, diététicienne diplômée. S’il est recommandé de ne
pas manger pour deux durant la
grossesse, il est souhaitable de
manger deux fois mieux. »
L’équilibre
alimentaire ne
se décrète pas.
Il se prépare
Pour mieux conseiller les parents,
Sandra Badel propose, en partenariat avec la Clinique des
Grangettes, une consultation
Prendre conseil auprès d’une diététicienne permet donc de mettre
en place une véritable stratégie
alimentaire. En commençant par
réaliser une « photo » de son alimentation par un bilan biologique.
D’autant que chacune a un métabolisme différent, une manière
propre d’assimiler la nourriture.
« Un ou deux entretiens avec une
diététicienne avant la conception
permettent de détecter les carences ou les excès à corriger », explique Sandra Badel. Un exemple ?
« Prenons le fer. Son excès peut
avoir un effet délétère sur le vieillissement des cellules. Au contraire,
une carence en fer entraîne une
certaine fatigue qui altère le physique et le psychique. »
En neuf mois, le bébé va passer
de l’état d’embryon à celui d’être
humain. Un développement dans
lequel l’alimentation va jouer un
rôle essentiel. « Durant la grossesse, il est recommandé de respecter un équilibre entre féculents,
fruits et légumes, viandes, poissons et laitages, selon les tolérances individuelles », détaille Sandra
Badel. L’huile et le beurre restent
indispensables afin de couvrir les
besoins en vitamines liposolubles
A, D, E, K et en acides gras essentiels nécessaires au développement cérébral du fœtus. » Une
bonne alimentation permet aussi
de diminuer les risques d’intolérance alimentaire et d’allergies du
nouveau-né. Les pères ne sont ici
pas oubliés. Les conseils dispensés par Sandra Badel ne s’adressent en effet pas uniquement à la
femme. Avant la conception en
tout cas. « Adapter son alimentation, son hygiène de vie, permet à
l’homme d’influer sur la fertilité »,
raconte la diététicienne. Et, audelà de la conception, de se sentir
partie prenante de la grossesse.
A la naissance du bébé, le premier
réflexe de la mère consiste souvent
à se mettre au régime sec pour
tenter de retrouver sa ligne d’antan. Un désir de métamorphose
qui peut pourtant porter préjudice.
« Tenter de perdre des kilos que l’on
juge superflus est tout à fait compréhensible. Mais opter pour un
régime strict est doublement dangereux : pour la mère et pour l’enfant. La mère s’affame et s’épuise.
L’enfant, lui, peut pâtir de carences
nutritionnelles si sa mère l’allaite,
poursuit Sandra Badel. Les restrictions alimentaires sont néfastes
pour l’organisme. » Par contre, une
réadaptation du choix nutritif est
plus judicieuse. « Pour retrouver un
aspect physique qui corresponde
à ses attentes, mais aussi pour
influer sur une éventuelle dépression post-partum. Se sentir bien
dans son corps permet de se sentir
bien dans sa tête. »
15
Après l’accouchement, beauté
et santé font bon ménage
L’utilisation d’une gymnastique appropriée aide les femmes qui viennent d’accoucher
à réapprivoiser leur corps.
R
etrouver un ventre plat
après l’accouchement est
une préoccupation importante pour les jeunes mamans.
C’est d’ailleurs un souci qui va
bien au-delà de questions purement esthétiques, selon Tatiana
Selz, physiothérapeute qui partage son temps entre son cabinet
privé et les Grangettes où elle est
responsable de l’obstétrique et du
post-partum en tant que physio.
« Grossesse et accouchement
engendrent des dysfonctionnements physiques que l’on ne
saurait négliger, explique-t-elle.
Ils entraînent, entre autres, une
modification du schéma corporel, un relâchement de la sangle
abdominale, un manque de verrouillage et une hyper-mobilité
des organes pelviens... A cela
s’ajoute le contexte émotionnel
qui influence la régulation neurohormonale. » Tatiana Selz, qui
s’est notamment spécialisée dans
ce domaine, aide donc les femmes qui viennent d’accoucher à
réapprivoiser leur corps, tout en
le tonifiant avec des mouvements
bien spécifiques.
Récupérer
la tonicité
du ventre
« La composition des muscles
grands droits exclut très clairement − contrairement à ce que prônent les revues traditionnelles − le
recours à des exercices abdominaux classiques. Elle suggère plutôt l’utilisation d’une gymnastique
appropriée, comme la gymnastique abdominale hypopressive du
Dr Marcel Caufriez, qui permet de
récupérer la tonicité du ventre en
activant les petites fibres. » Techniquement, cette gymnastique
posturale fait diminuer la pression
intra-thoracique et intra-abdominale. « Elle crée une série de divergences neurologiques qui active la
sangle abdominale et le périnée. Elle
nécessite toutefois l’intervention
et le contrôle spécialisé d’un physiothérapeute, dans une approche
progressive : une première phase
d’apprentissage, une seconde d’intégration, puis une troisième de
mémorisation et d’automatisation »,
explique la spécialiste.
« Notons enfin que, en accord
avec le médecin, cette gymnastique est applicable dès la
quatrième semaine qui suit l’accouchement, les trois premières
semaines étant consacrées à la
Tatiana Selz, physiothérapeute, aide les jeunes mamans à retrouver la forme après un accouchement.
préparation de cette gymnastique et la stabilisation du bassin. »
De tels exercices sont importants,
car les muscles abdominaux ( obliques, transverses, grands droits )
remplissent de multiples fonctions. « Ils participent par exemple
à la respiration, à la posture, à la
régulation de la pression, précise
la physiothérapeute. Ils sont également impliqués dans le maintien
des organes digestifs comme dans
le verrouillage de la colonne lombaire ou le déplacement des viscères pelviens dans l’effort. » Quant
aux petites fibres musculaires, elles
jouent un rôle clé dans ces fonctions. D’ailleurs, elles constituent
plus de 65% des muscles comme
le grand droit, alors que les fibres
plus grandes, qui donnent la force
musculaire, ne représentent que
4% de ces mêmes muscles.
16 OBSTÉTRIQUE
OBSTÉTRIQUE
Des cours de préparation à
la naissance sur un week-end
Pendant deux jours, les sages-femmes de la Clinique des Grangettes accompagnent
les couples dans leur démarche de préparation à la naissance.
Un week-end pour se préparer à devenir parents.
D
es cours de préparation à
la naissance ? Un classique
pour s’apprêter à la venue
d’un nouveau-né. A la Clinique des
Grangettes, l’équipe des sagesfemmes a mis sur pied un cours inédit qui se déroule sur un week-end.
Une formule qui se veut différente.
Durant deux jours, la sage-femme
intervenante propose conseils et
initiations à la parentalité. Un cours
prénatal qu’ici, on préfère appeler
« session de préparation à la naissance ». Car aux Grangettes, les
sages-femmes ne se contentent
pas de dispenser leur savoir.
«Nous recevons autant que nous
donnons, souligne Muriel Labbe,
sage-femme à la Clinique. C’est véritablement un échange permanent.»
Durant cette session, l’intervenante
Le père et
l’accouchement
«J
e ne sers à rien », « je me sens inutile », « je ne serai père que
lorsque l’enfant sera là ». Un futur papa, ça doute énormément. Pourtant, il occupe bien une place prépondérante dans l’accouchement . Pour aider ces pères en pleine incertitude, les sessions
d’aide à l’accouchement dispensées aux Grangettes se veulent un
lieu de parole où le futur père est invité à faire part de ses craintes,
de ses doutes, de ses envies aussi. Lors de ces séances, il est fait
une grande place à la préparation de la mise au monde du bébé,
mais également à la notion de parentalité. De deux manières : en
expliquant à la maman qu’il faut laisser le père s’occuper de l’enfant :
oui, il en est capable ! Et en rassurant l’homme sur son rôle de père :
« Nous expliquons aux papas qu’il ne faut pas avoir peur de s’affirmer. Qu’être père, c’est une belle aventure. »
se propose d’exploiter «la capacité
des futurs parents à être acteurs
de la grossesse», raconte encore
Muriel Labbe. Aux Grangettes,
cette session est un lieu ouvert au
couple. Les pères sont incités à participer autant que leurs conjointes.
«Au début, les hommes ont souvent
tendance à se mettre en retrait. Puis
au fil des heures, des discussions et
des animations, ils prennent petit
à petit confiance en eux et en leur
rôle de futur père. » Durant ces
deux jours, la sage-femme aborde
les aspects théoriques mais également pratiques d’un accouchement. Toutes les questions trouvent
réponse. Les interrogations les plus
courantes ? « Comment se pose une
péridurale ? » ou « comment savoir
quand il faut pousser ? ».
« Nous prenons le temps qu’il faut
pour répondre ensemble à ces
questions », confie la professionnelle de la naissance. La sagefemme propose de longs moments
de relaxation, mais également des
activités physiques, « à l’aide de
ballons ou de balles de massa-
ges ». Reste que cette session n’est
pas un panachage de toutes les
techniques de relaxation ou d’approche sensitive. « A chacun ses
connaissances et ses compétences, confirme Muriel Labbe. Nous
ne pratiquons pas d’haptonomie
ou de sophrologie. » Cette dernière
est d’ailleurs proposée à la Clinique en complément de la session
de préparation à la naissance.
Parfois, il faut rassurer certaines
femmes qui ne voient dans l’accouchement qu’un mauvais moment à
passer. «Nous parlons beaucoup.
Notre but est d’offrir un espace de
dialogue », raconte la sage-femme.
«La session est d’ailleurs très détendue, très chaleureuse. » Pour accentuer cette convivialité, un buffet
richement garni est à disposition
tout au long de ces deux journées.
«Chacun y vient picorer selon ses
envies», sourit la sage-femme.
Grâce à la diversité des thèmes
abordés et pratiqués, «cela permet
d’établir un plateau de connaissances qui va finalement mener au but
ultime: un bel accouchement!».
La sophrologie,
une aide bienvenue
H
ormis la session de préparation à la naissance, la Clinique
des Grangettes propose également la sophrologie comme
aide à l’accouchement. Ouvert à la mère comme au père, le cours
débute par des exercices de relaxation, de prise de conscience
du corps, de maîtrise de la respiration. La sophrologie ? Une
méthode douce qui permet de contrôler les douleurs de la naissance sans pour autant les éliminer totalement.
Guidés par la voix apaisante de la sophrologue, les participants
vont petit à petit lâcher prise pour arriver à un état de plénitude.
Ces séances permettent à la future maman d’apprendre à gérer
son accouchement et d’ainsi mieux lutter contre les angoisses et
les tensions provoquées par la crainte d’accoucher.
17
Mieux soutenir la parentalité
Entretien avec la doctoresse Nadia Bruschweiler-Stern, pédiatre et pédopsychiatre,
directrice du Centre Brazelton Suisse fondé il y a plus de dix ans.
L
e Centre Brazelton a pour
but de soutenir la parentalité. Expliquez-nous le
fonctionnement du Centre.
On a longtemps pensé que le bébé
n’était qu’une pâte à modeler inerte
au vécu négligeable puisqu’il n’avait
pas de souvenirs. Maintenant, on
sait que le bébé est une personne,
et qu’il a des besoins très spécifiques. Le Centre Brazelton Suisse
a pour vocation de faire connaître
les compétences et les besoins du
bébé afin que les parents puissent
créer avec lui des liens basés sur
une compréhension de sa personnalité propre. C’est un atout fondamental pour promouvoir l’harmonie
de leurs relations. A travers l’enseignement et la recherche, le Centre
diffuse et fait progresser les connaissances et les pratiques.
Certains couples ont de la peine à
anticiper le fait que la venue d’un
bébé va complètement chambouler
leur existence et vivent toutes sortes de difficultés. D’une façon plus
générale, je dirais que la société ne
comprend pas bien la parentalité
et la soutient très insuffisamment.
Que ce soit à propos du congé
parental, des systèmes de garde ou
de la protection de l’emploi, nous
sommes en retard sur les pays du
Nord. Ici les mères sont considérées comme moins performantes
qu’avant et dévalorisées, ce qui les
rend plus vulnérables.
Les spécialistes estiment qu’une
majorité de femmes sont touchées par un baby-blues ou une
dépression post-partum. Quels
en sont les facteurs de risque ?
Tout d’abord, il faut faire une distinction entre le baby-blues et la
dépression post-partum. Après
un accouchement, de nombreuses mères ont le baby-blues avec
une forte émotivité qui dure quelques jours parallèlement aux transformations physiques, hormonales
et psychologiques intenses qu’elles traversent. La dépression post-
partum, quant à elle, se manifeste
plus tard, dans les semaines ou les
mois qui suivent l’accouchement.
La mère peut se sentir dépassée,
incompétente, triste, angoissée,
perdue, isolée; elle se dévalorise,
elle peut ressentir de la culpabilité et parfois aller même jusqu’à
regretter d’avoir eu un bébé. C’est
une grande souffrance. Ce tableau
résulte souvent de la conjonction
de nombreux facteurs, en plus
de la personnalité et de l’histoire
maternelle : le bébé lui-même ( s’il
est irritable par ex. ), la relation en
transformation du couple, l’entourage familial ( s’il est absent ou
intrusif par ex. ), le déroulement de
la grossesse et de l’accouchement,
l’isolement social entre autres. Plus
largement comme on l’a vu, le soutien à la famille offert par la société
joue également un rôle important.
La dépression post-partum peutelle avoir une influence sur le
nouveau-né ?
Oui, bien sûr. L’enfant se nourrit de
la relation avec ses parents. Si une
mère est affectée par une dépression de façon durable, elle sera
peut-être moins disponible, interagira moins avec son bébé, cela
aura une influence sur la vie quotidienne du bébé et sur son développement. Il est important de rappeler
ici qu’une mère qui traverse une
dépression post-partum ne l’a pas
choisi. Les bébés vont réagir de
différentes manières; par exemple, certains bébés « s’éteignent »
avec une mère déprimée, alors que
d’autres font des tentatives persistantes pour la ranimer, cherchant à
capter son attention et à l’engager
dans un échange, d’autres encore
se plongent dans la découverte des
objets pour échapper à la tristesse.
important. Il peut donner un coup
de main auprès du bébé si c’est
souhaité, solliciter l’entourage pour
qu’il apporte son appui émotionnel et pratique, et accompagner
sa compagne en consultation par
exemple. Mais il faut tenir compte
du fait qu’il est lui-même en pleine
transformation et qu’en plus, un
père peut se sentir très démuni
face à la dépression.
Lors d’une dépression post-partum, que peut faire le conjoint
pour soutenir sa compagne ?
Aujourd’hui où un couple de nouveaux parents est souvent très
seul, le père a un rôle de soutien
L’idéal pour éviter la dépression
post-partum, c’est la prévention. La « consultation Brazelton »
permet aux parents de revisiter
leur passage à la parentalité et
de découvrir le langage de leur
Chaque bébé a sa personnalité et ses propres besoins, explique le Dr Nadia Bruschweiler-Stern.
bébé. Cette rencontre avec un
spécialiste donne aux parents des
connaissances et des outils qui
les remplissent de confiance et
valorise la nouvelle équipe qu’ils
forment désormais. Par ailleurs,
il est utile de favoriser la création
de liens avec d’autres mères.
A la Clinique des Grangettes,
pour donner un exemple, quatre mamans peuvent changer et
donner le bain à leur enfant en se
faisant face. Ainsi elles peuvent
voir faire les autres mères, s’en
inspirer et nouer des liens. C’est
un échange d’expérience, une
complicité qui les rassemble et
qui valorise le rôle de mère.
18 FÉCONDATION ASSISTÉE
CARDIOLOGIE PÉDIATRIQUE
La fécondation in vitro ou
le profond désir d’enfant
19
La cardiologie pédiatrique
Dans la cardiologie pédiatrique, on a besoin d’ultrasons pour diagnostiquer les anomalies
cardiaques chez les enfants.
En Suisse, l’infertilité gagne chaque année du terrain. De plus en plus de couples ont recours
à la fécondation in vitro.
«L’
envie d’enfant est
certainement
le
désir le plus profond
de la nature humaine », souligne
d’emblée le Dr Blaise Bourrit, un
des gynécologues fondateurs du
Centre de procréation médicalement assistée à la Clinique des
Grangettes. Avec plus de 200 fécondations in vitro ( FIV ) par an, le Centre de procréation médicalement
assistée ( PMA ) des Grangettes fait
partie des cinq plus grands centres
privés FIV de Suisse.
Un long
chemin
d’émotions
et d’espoir
Mais au-delà de l’aspect purement
médical, le Centre des Grangettes
a une caractéristique bien particulière. « Nous avons la volonté
de rendre les choses le plus simple possible, insiste le Dr Bourrit.
La FIV, c’est un long chemin. Fait
d’émotions, parfois de souffrance
et souvent d’espoir. Nous nous
adaptons donc aux couples, à leur
demande, pour leur rendre la vie le
plus facile possible. »
Le Centre installé aux Grangettes
est composé d’un groupe de
gynécologues spécialisés en techniques de procréation médicalement assistée : les Docteurs Grace
Bianchi, Blaise Bourrit, Miroslav
Pirek et Pascal Mock. Le Centre
ne se limite pas à ces praticiens
d’expérience. Des biologistes,
des andrologues et une psychologue composent également
cette équipe pluridisciplinaire. Le
Centre PMA des Grangettes dispose d’un plateau technique de
pointe pour les investigations sur
l’infertilité. « Le Centre offre un
atout essentiel : la prise en charge
personnalisée du couple par le
médecin spécialiste », souligne
le Dr Bourrit. « Chaque gynécologue spécialiste de la reproduction
qui collabore avec le Centre des
Grangettes a son propre cabinet
de consultation en ville. »
« Nous ne sommes pas des spécialistes de la FIV, mais du désir
d’enfant », souligne également
le Dr Pascal Mock, spécialiste
en médecine de la reproduction
au Centre de procréation médicalement assistée de la Clinique des Grangettes et chercheur
dans le domaine de l’implantation embryonnaire humaine. « Le
médecin de la reproduction se
doit d’avoir des connaissances
en médecine, bien sûr, mais aussi
en philosophie, en psychologie et
en endocrinologie », poursuit-il,
Fécondation in vivo
L
e Dr Mock a, lui, développé
un procédé prometteur au
sein de sa start-up « Anecova »,
soutenue par l’Ecole polytechnique fédérale : la fécondation in
vivo. La fécondation et la croissance de l’embryon se déroulent
in vivo – au sein d’une capsule, dans l’utérus de la future
maman – plutôt que in vitro, en
pour éviter qu’il n’y ait trop d’intervenants et que le couple ne se
sente écartelé dans un processus investigatoire. Les médecins
du Centre se doivent de répondre avec finesse aux multiples
interrogations du couple désireux
d’enfanter : comment préserver
le dialogue et la communication
au sein du couple, l’intimité, la
sexualité ? Que faire pour appri-
éprouvette. « On remplace ainsi
l’éprouvette de la fécondation in
vitro par une capsule perméable, déposée dans l’utérus de
la mère, afin de permettre aux
gamètes ( spermatozoïdes, ovules ) et aux embryons de se développer dans des conditions plus
naturelles,donc in vivo », conclut
le Dr Pascal Mock.
voiser le doute, la colère ou la
culpabilité ? ». L’infertilité a plusieurs visages. Comme l’envie de
plus en plus tardive de mettre un
enfant au monde. « Les grossesses tardives médiatisées de personnalités donnent l’impression
qu’il est aisé de procréer après
40 ans. Or, la fertilité commence
à décliner à partir de 35 ans », rappelle le Dr Bourrit.
Le Prof. Beat Friedli dispose d’un plateau technique de pointe pour examiner ses jeunes patients.
J
Bientôt parents grâce à la fécondation in vivo, mise au point par le Dr Pascal Mock en collaboration avec l’EPFL de Lausanne.
usqu’à présent, le Prof.
Beat Friedli, spécialiste de
cardiologie pédiatrique aux
Grangettes, partageait un plateau
technique avec d’autres cardiologues, dont le Dr Metzger. Dorénavant, c’est d’un plateau technique
flambant neuf dont le cardiologue bénéficie dans le nouveau
bâtiment dédié aux soins pédiatriques. « Mon cabinet, comme
celui des autres spécialistes, est
une double salle : une pièce où je
reçois les patients et, de l’autre
côté d’une porte coulissante, un
plateau technique. » Dans celui-ci
se trouvent un électrocardiographe « et un échocardiographe de
toute dernière génération que j’ai
pu choisir », précise le professeur.
Dans la cardiologie pédiatrique, on
a besoin d’ultrasons pour diagnostiquer les anomalies cardiaques
chez les enfants. Il est important
de pouvoir poser des diagnostics
de manière non invasive grâce à
cet appareil ultramoderne. » Environ 80% des enfants adressés par
les pédiatres bénéficient ainsi d’un
échocardiogramme.
sportifs, par exemple, les tests ce
font sur un vélo particulier. Grâce
aux petits enregistreurs portés par
le patient, il est possible de détecter
des anomalies du rythme cardiaque
sur 24 h, voire sur une semaine. De
même, on peut surveiller la tension
artérielle pendant 24 h par un autre
type d’appareil portable.
Diagnostiquer
les anomalies
cardiaques
Les pédiatres de ville envoient les
enfants consulter le professeur
Friedli en cas de suspicion d’insuffisance cardiaque ou d’auscultation anormale, souvent synonyme
de souffle au cœur. « Le souffle
n’est pas une maladie, il peut être
une turbulence dans un cœur normal. » On peut aussi faire appel aux
connaissances du Prof. Friedli dans
L’électrocardiographe, lui, permet
des enregistrements au repos et
lors d’un effort . Pour les jeunes
des cas de malaises ou de pertes
de connaissance. « Pour poser un
diagnostic et voir s’il s’agit d’une
anomalie du rythme cardiaque,
je vais faire un électrocardiogramme et un enregistrement de
longue durée du rythme », explique le cardiologue.
Le Prof. Friedli ne fait pas partie du
pool d’urgences car les urgences
cardiologiques pédiatriques sont
plutôt rares. « Bien sûr que je serai
là si on a besoin de moi, mais les
pathologies cardiaques très graves de l’enfant sont souvent des
malformations qui, de plus en
plus souvent, sont détectées dans
l’utérus et prises en charge à la
naissance aux HUG. »
20 ORTHOPEDIE
NOUVEAU
NOUVEAU
Un service santé pour
les expatriés
La Clinique des Grangettes répond à toutes demandes et besoins des expatriés dans
le domaine de la santé.
Vue de Genève et du lac Léman depuis le Palais des Nations Unies.
I
ls viennent d’Asie, des EtatsUnis ou d’ailleurs. Certains parlent le français, d’autres pas.
On estime à quelques 100 000 le
nombre d’expatriés en Suisse
romande. Déplacés dans la région
pour quelques mois ou quelques
années, par leur entreprise ou une
organisation internationale, ils
sont ici essentiellement pour raison professionnelle.
Mais, d’où qu’ils soient, la plupart
des expatriés rencontrent de nombreux problèmes organisationnels
dans leur quotidien, notamment
dans le domaine médical. D’où
l’idée de la Clinique des Grangettes
de créer un service qui assiste ces
personnes, tant dans la recherche
d’un médecin que dans la planification d’une hospitalisation ou tout
simplement le besoin de renseignements administratifs.
« Nous avons
conclu des
partenariats
avec les organisations internationales »
« L’information aux expatriés est
très lacunaire à Genève. Raison
pour laquelle nous avons ouvert
ce service afin de répondre à toutes les demandes concernant leur
santé et celle de leur famille, que ce
soit pour aiguiller des patients vers
un spécialiste, organiser un rendezvous médical ou encore mettre sur
pied des soins à domicile », explique Gilles Rufenacht, directeur de
la Clinique. « Nous avons conclu
avec l’ensemble des organisations
internationales des partenariats
qui offrent à tous leurs assurés
un certain nombre d’avantages
notamment des facilités administratives », complète le directeur.
Entièrement gratuit, ce service est
à la disposition de tous les expatriés et collaborateurs des organi-
sations internationales de Genève,
mais aussi de France voisine et du
canton de Vaud. Pour trouver la
solution à un problème ou avoir de
l’aide, il suffit d’envoyer un mail à la
Clinique, via son site Internet, sous
la rubrique expatriés, ou de téléphoner. «Nous devons être très réactifs,
appuie le directeur. Si une personne
nous contacte pour avoir l’adresse
d’un pédiatre d’urgence, elle ne
peut pas attendre pour obtenir une
réponse.» Quant aux langues étrangères, elles ne sont en aucun cas un
obstacle, les Grangettes collaborant
avec un important réseau d’interprètes. Chaque expatrié a ainsi l’assurance de ne pas se retrouver seul
face à des soucis de santé.
21
La chirurgie robotisée est promise
à un grand avenir
Voilà plus d’une année que la Clinique des Grangettes s’est dotée du robot Da Vinci. Retour
avec le Dr Stuckelberger, spécialiste en gynécologie obstétrique, sur l’évolution de la chirurgie
robotisée, et sur la conférence du Prof. Arnold Advincula, pionnier et leader de cette chirurgie.
D
octeur Stuckelberger, la
Clinique des Grangettes
s’est dotée du robot chirurgical Da Vinci. Quel bilan tirezvous après plus d’une année
d’utilisation ?
Un bilan très positif. L’utilisation
du robot chirurgical est en train de
révolutionner la chirurgie gynécologique. Après une brève courbe
d’apprentissage, nous constatons
que les temps opératoires diminuent rapidement. Cette nouvelle
technique est fiable et sûre. Elle
permet d’effectuer certains gestes chirurgicaux avec une dextérité impressionnante.
Cet outil change-t-il votre pratique quotidienne de la chirurgie?
Certainement. Mais le robot ne
fait pas de nous de meilleurs chirurgiens. La technologie ne remplace pas l’homme. La robotique
nous permet d’améliorer nos
compétences et d’effectuer des
opérations toujours plus complexes en toute sécurité. Lorsqu’en 2008, l’acquisition d’un
robot Da Vinci par la Clinique des
Grangettes a été évoquée, nous
sommes tous restés sceptiques.
Après réflexion, et utilisation du
robot, nous avons été très impressionnés par les possibilités et les
avantages qu’offre le Da Vinci. A
ce jour, avec les Docteurs Jacques Gast et Juan Carlos Matute,
nous avons effectué plus de 70
opérations aux Grangettes avec
des résultats très convaincants.
Quels sont les avantages du
robot Da Vinci ?
J’en vois trois principaux : vision,
précision et ergonomie. Avec le
Da Vinci, le chirurgien a une vision
en trois dimensions, ce qui donne
la sensation d’être à l’intérieur du
corps. Avec le robot, le chirurgien
récupère également une dextérité,
une mobilité du poignet qu’il avait
perdues avec la laparoscopie. La
laparoscopie reste une excellente
pratique chirurgicale qui a largement fait ses preuves. Le robot permet une précision du geste jamais
égalée. Grâce à la technologie, il
n’y a plus de tremblement. Le confort pour le chirurgien est également un point fort. Lorsque vous
effectuez des opérations qui peuvent durer des heures, l’ergonomie
est primordiale.
Et pour le patient, quels sont les
bénéfices ?
Les bénéfices sont les mêmes
que pour la laparoscopie. Moins
de douleur postopératoire, des
temps d’hospitalisation et de convalescence diminués, moins de
complications postopératoires telles que adhérence ou saignement.
Le robot nous permet d’être plus
performants dans cette chirurgie
minimale invasive en effectuant
des opérations plus complexes qui
ne peuvent pas, ou difficilement,
être pratiquées par laparoscopie.
Avant l’été, vous avez reçu le professeur américain Arnold Advincula, pionnier de la chirurgie
robotisée, pour une conférence.
Racontez-nous.
Durant deux jours, nous avons eu
le plaisir et l’honneur d’accueillir le
Prof. Arnold Advincula à la Clinique
des Grangettes pour une conférence sur l’apport de Da Vinci dans
le traitement chirurgical de l’hystérectomie. Le Dr Advincula, professeur associé au centre médical
de l’Université du Michigan, est
le pionnier et le leader international incontesté de cette chirurgie.
Deux interventions chirurgicales
ont également eu lieu à la Clinique. Elles ont été retransmises par
Le Prof. Arnold Advincula au bloc opératoire de la Clinique des Grangettes.
vidéo-conférence depuis le bloc
opératoire des Grangettes. Deux
journées très enrichissantes pour
les médecins présents.
Pensez-vous que la chirurgie
robotisée va supplanter la chirurgie classique ?
Depuis 1997, date à laquelle nous
avons effectué notre première
hystérectomie ( ablation de l’utérus ) laparoscopique à la Clinique
des Grangettes, nous avons effectué, à nous trois, plus de 300 opérations de ce type. Comme pour
tout nouveau procédé, la méthode
était un peu laborieuse au début
puisque les premières interventions duraient près de 3 heures.
Depuis nous avons amélioré notre
pratique avec des temps opératoires qui varient actuellement entre
1 h et 1 h 30. La méthode est devenue simple, fiable et économique. Aujourd’hui, nous vivons la
même évolution avec la chirurgie
robotisée. Le robot est une véritable révolution pour la chirurgie
en général. Je suis persuadé que
la chirurgie robotisée est promise
à un grand avenir. Aujourd’hui,
c’est en urologie et en gynécologie que l’on utilise le plus la
chirurgie robotisée. D’autres spécialités commencent à utiliser le
robot : la chirurgie pédiatrique, la
chirurgie de la main, la cardiologie, la chirurgie digestive.
22 NOUVEAU
Des machines high-tech
contre le cancer
Un nouveau centre de radio-oncologie a ouvert aux Grangettes. Nul besoin d’assurance
complémentaire pour y être traité.
P
lacé sous la direction du Dr
Dominique Schneider, le
nouveau centre de radiooncologie qui a ouvert mi-janvier
2010 aux Grangettes dispose d’un
matériel de pointe pour traiter les
tumeurs cancéreuses. Il travaillera
en collaboration avec les Hôpitaux
Universitaires de Genève ( HUG ),
tout en offrant des soins personnalisés dans un cadre apaisant.
« La radiothérapie est une des trois
armes existantes pour lutter contre
les tumeurs malignes, avec la chirurgie et la chimiothérapie, explique le Dr Schneider. Souvent, on
les utilise en parallèle, afin d’obtenir les meilleurs résultats possibles, tout en réduisant la toxicité
de chacune d’entre elles. » Avant
d’entreprendre une thérapie, le
cas de chaque patient est discuté
en consultation pluridisciplinaire
– qui réunit chirurgien, oncologue
médical, pathologiste, radiologue
et radiothérapeute – pour définir
une prise en charge optimale. Le
programme peut parfois être réadapté en fonction de l’évolution
clinique de la maladie.
Une prise
en charge
optimale
Le patient participe également à
la décision thérapeutique finale.
Certains ont des idées bien arrêtées sur les soins qu’ils veulent
recevoir. « Des personnes refusent
catégoriquement un traitement
au profit d’un autre. Nous devons
également en tenir compte », confie le Dr Schneider. Pour en revenir
à la radiothérapie, elle est parti-
culièrement efficace dans le traitement de tumeurs localisées et
pour prévenir la récidive.
Maintenant, avec les équipements
de dernière génération dont dispose le centre de la Clinique des
Grangettes, le confort de traitement et la précision sont considérablement améliorés. Ainsi le bras
d’irradiation peut tourner à vitesse
variable avec un débit d’irradiation modulable autour du patient
allongé et délivrer un traitement
complexe en quelques minutes.
Pour sa mise en œuvre, un personnel qualifié de physiciens, techniciens en radiologie et infirmières
autour du médecin est nécessaire.
D’autre part, la toxicité a été
réduite, ce qui permet, par exemple, d’éviter les problèmes de
sécheresse de la bouche, après
traitement d’un cancer de la gorge
ou, encore, de limiter les diarrhées
consécutives à un traitement de
cancers de la prostate ou gynécologique. La performance et la précision de ces appareils ont permis
aussi de réduire la durée des traitements en limitant le nombre de
séances, ce qui est appréciable
pour le confort des patients.
Par ailleurs, vu ces avancées
technologiques, la radio-oncologie peut également fonctionner comme thérapie unique dans
un certain nombre de situations.
Ainsi, quand la maladie est prise à
son stade initial, on obtient, avec
les seuls rayons, plus de 90% de
contrôle local pour des cancers du
poumon ou de guérison pour ceux
de la prostate. Les traitements se
font majoritairement en ambulatoire ( 95% ) et, de ce fait, sont
ouverts à tous les patients avec
assurance de base.
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Impressum
Edition 2010
Editeur : Éditions des Grangettes
ISBN 2 - 940265 - 00 - 3
Rédaction : Cécile Aubert,
Marianne Girard, Marc Lalive
Maquette, graphisme et photos:
Fausto Pluchinotta
Impression : Imprimerie Atar
Tirage : 135’000 copies
Adresse :
Clinique des Grangettes
7, ch. des Grangettes
CH - 1224 Chêne-Bougeries
Tél. +41 22 305 01 11
Fax +41 22 349 80 21
www.grangettes.ch
Le Dr Dominique Schneider, son équipe et François del Coso dans la nouvelle salle de traitement de radiothérapie.
www.grangettes.ch
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www.grangettes.ch
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