Les SCPD : Il pose toujours les mêmes questions et me suit pas à pas

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Les SCPD : Il pose toujours les mêmes
questions et me suit pas à pas
Dre Marie-Andrée Bruneau, gérontopsychiatre
Caroline Ménard, psychologue
Dre Marie-Andrée Bruneau, gérontopsychiatre
Caroline Ménard, psychologue
• Nous déclarons n’avoir aucun conflit d’intérêt
Objectifs
• À l'aide d'une vignette clinique, appliquer le processus d'évaluation
systématique pour les propos répétitifs, l'errance nocturne et les
symptômes psychotiques associés au trouble neurocognitif majeur.
• Utiliser des stratégies d'intervention non pharmacologiques spécifiques à
ces symptômes.
• Explorer les indications et les contre-indications à l'intervention
pharmacologique pour ces symptômes.
• Développer des stratégies pour diminuer le fardeau des proches aidants.
Plan de la présentation
• Présentation d’un cas clinique
• Processus d’évaluation en lien avec les propos répétitifs, les troubles
du sommeil et les symptômes psychotiques
• Stratégies d’intervention non pharmacologiques et
pharmacologiques
• Sources de référence (outils d’évaluation et d’intervention):
capsulesscpd.ca ; documents du MSSS (2014) sur les SCPD
Explication
•
•
•
•
•
Lié aux troubles de la mémoire
Éléments frontaux, persévération
Peut être très difficile pour les aidants ou les soignants
Peut être en lien avec des besoins non répondus
Dans certaines situations, l’utilisation d’un calendrier ou de post-it peut
aider (ex. s’il demande à répétition la date ou un rendez-vous)
• Certains stimuli dans l’environnement peuvent déclencher ce
comportement (ex. les clés, son manteau)
Référence : http://iugm.qc.ca/aidant.html
Retour sur le vidéo
• Étranger dans la maison générait beaucoup de questions répétitives
et une envie de quitter.
• Voulait retourner dans son ancienne maison, celle ou il n’y a pas
d’étranger, ou elle se sent en sécurité.
• Stratégies utilisées par la fille :
•
•
•
•
La réassurance
Diversion vers un endroit plus calme
Diversion en lui parlant de souvenirs anciens positifs
Écoute de musique significative
Référence : http://iugm.qc.ca/aidant.html
Stratégies de diversion
• Permet de détourner l’attention de la personne d’une situation qui
provoque chez elle un malaise ou de l’anxiété
• Il s’agit d’attirer l’attention de la personne sur un élément positif
relié à son histoire personnelle.
• Diversion par la conversation ou par des actions concrètes
• Les stratégies doivent :
• Être significatives pour la personne
• Faire appel aux mémoires préservées
Référence : http://iugm.qc.ca/aidant.html
Face à des propos ou questions répétitifs
• Rester calme, ne pas confronter ou tenter de raisonner.
• Il faut éviter de s’impatienter.
• Vérifier si la personne n’aurait pas un besoin auquel il faudrait
répondre (faim, soif, envie d’aller aux toilettes, bouger, se reposer,
froid, chaud, communiquer, se distraire, etc.).
• Réorienter la personne dans le temps et l’espace.
• La rassurer.
• Identifier les éléments déclencheurs.
• Utiliser des stratégies de diversion.
Référence : http://iugm.qc.ca/aidant.html
6 mois plus tard…
• Lors d’un rendez-vous médical, la fille de madame Desgagné
mentionne que sa mère :
• est agitée, voire même agressive
• se réveille plusieurs fois par nuit
• Celle-ci n’en peut plus. Elle est complètement épuisée.
Bruneau, Marie-Andrée (dir.) ; Voyer, Philippe (dir.). Processus clinique visant le traitement des symptômes comportementaux et psychologiques de la démence.
Québec : Québec (province), Canada : Ministère de la santé et des services sociaux, 2014, 17 p.
Tous droits réservés © Institut universitaire de gériatrie de Montréal
ÉVALUATION
L’évaluation des SCPD – Mme Desgagné
Personne qui
A
présente des SCPD
C
Identification des causes
Description des
comportements
B
Évaluation de
l’infirmière
Évaluation
médicale
Demande de
services au soutien
à domicile (SAD)
au besoin
Dangerosité,
souffrance ou santé
physique instable ?
Consultation d’autres
professionnels
au besoin
Non
*En toute circonstance, le jugement clinique a préséance.
Monte le ton et insulte sa fille.
Pas agressive physiquement
Fréquence : à tous les jours
Depuis quand : 1 mois
Moment : en fin de journée et
en soirée
Lieu : à la maison
Réveils fréquents la nuit avec errance
Tente
parfois de sortir à l’extérieur
Élaboration du plan d’intervention
Fréquence : à toutes les nuits, 5 à 6 fois
Depuis quand : 1 mois
Moment : la nuit
Lieu : à la maison
Oui
Gestion de la situation avec
les partenaires du réseau
Hospitalisation si nécessaire
Bruneau, Marie-Andrée (dir.) ; Voyer, Philippe (dir.). Processus clinique visant le traitement des
symptômes comportementaux et psychologiques de la démence. Québec : Québec (province), Canada
: Ministère de la santé et des services sociaux, 2014, 17 p.
Outils d’évaluation
• Questionnaire d’évaluation des SCPD
• Inventaire neuropsychiatrique-Réduit (NPI-R)
• Inventaire d’agitation de Cohen-Mansfield (CMAI)
• Nursing home behavior problem scale, version française (NHBPS)
Grille d’observations comportementales
Grille d’observations clinique
Grille d’observation comportementale- SCPD
Description du comportement le plus problématique: __________
(de manière objectivable et détaillée)
_________
Date
Heure
Contexte
(Où, quand, avec qui)
Éléments
déclencheurs
Signes
précurseurs
Interventions
(non pharmacologiques et
pharmacologiques)
Résultats
Initiales
Approche de base, recadrage et stratégies
d’intervention de base
Le sommeil chez
les personnes
âgées
Tiré de MSSS (2014) Approche non pharmacologique, p. 4
Face à l’anxiété de sa mère, elle
la confronte souvent en
cherchant à tout prix à l’orienter
à la réalité.
Elle lui interdit parfois de sortir
ou de faire certaines activités.
Le sommeil chez la personne âgée
Changements avec l’âge
• Physiologiques
•
•
•
•
Plus de réveils nocturnes
Un sommeil moins profond
Diminution de la durée de sommeil
Le cycle circadien devient erratique
• Physiologiques et comportementaux
• Fractionnement du sommeil
• Endormissement plus tôt
• Comportementaux
• On se lève plus tôt
Référence : Tremblay et Moreau (2016). La consommation de benzodiazépines en CHSLD
Le sommeil chez la personne âgée
Avec la démence à corps de Lewy et le Parkinson
• Trouble du sommeil REM
Avec les démences en général
• Inversion du cycle circadien
Avec la maladie d’Alzheimer
• Syndrome crépusculaire
Référence : Tremblay et Moreau (2016). La consommation de benzodiazépines en CHSLD
Syndrome crépusculaire
• Variation temporelle des SCPD avec un pic en fin d’après-midi et en
soirée.
• Dysrégulation des rythmes circadiens (changements pathologiques
au niveau du noyau suprachiasmatique)
• La prévalence est très variable dans les études
• Ne se présente pas chez toutes les personnes souffrant de démence
Syndrome crépusculaire
• En lien avec l’inactivité physique, l’isolement, la fatigue, une faible
intensité lumineuse, une perturbation du rythme circadien (en lien
avec la démence), déficits sensoriels, seuil moins élevé de tolérance
au stress, changement de milieu
• Ratio de personnel et niveau d’activité diminués en soirée
• Changement de quart de travail
L’insomnie
Référence : Tremblay et Moreau (2016). La consommation de
benzodiazépines en CHSLD
Si l’approche de base ne suffit
pas, il est important de
procéder à une évaluation
systématique des causes
potentielles
L’identification des causes
Évaluation
Processus clinique général pour les personnes âgées présentant des SCPD
Personne
avec SCPD
Identification des causes
Évaluation
infirmière
Évaluation
médicale
Demande de services
au SAD
Consultation d’autres
professionnelles
Dangerosité,
souffrance ou
santé physique
instable?
Description
comportements
Bruneau, Marie-Andrée (dir.) ; Voyer, Philippe (dir.). Processus clinique visant le traitement des
symptômes comportementaux et psychologiques de la démence. Québec : Québec (province), Canada
: Ministère de la santé et des services sociaux, 2014, 17 p.
Évaluation de l’infirmière
Examen clinique infirmier
§ Signes d’une perturbation de l’état
mental, du comportement ou de
l’autonomie
§ Signes d’un problème buccodentaire
§ Signes d’un problème d’élimination
urinaire ou fécale
§ Signes d’un problème
cardiopulmonaire
§ Signes d’un problème cutané
§ Signes de déshydratation
§ Signes de dénutrition
§ Signes de déséquilibre de la
glycémie ou des électrolytes
§ Perte de mobilité
Besoins non comblés
§ Faim
§ Soif
§ Élimination
§ Sommeil
§ Vision
§ Audition
§ Activité physique
§ Activités sociales
§ Sexualité et
intimité
Approche du personnel et des proches
§ Méthode non appropriée pour
communiquer et donner le soin à la
personne
§ Approche centrée sur la tâche (recadrage)
plus que sur la personne
§ Changements fréquents de personnel ou
personnel en nombre insuffisant
Causes psychosociales
§ Isolement
§ Solitude
§ Ennui
§ Pertes et deuils
multiples
§ Abus
§ Difficulté de
communication
§ Mécanismes
d’adaptation antérieurs
§ Traits de personnalité
•Faim le soir
•Peu de stimulation de jour
•Pas de repère
•Pas de routine
•Approche : « non »,
orientation à la réalité
•Dort peu la nuit
Causes environnementales
§ Niveau inapproprié de stimulation
sensorielle
§ Routine quotidienne mal adaptée
§ Repères temporels et spatiaux insuffisants
§ Manque d’intimité ou impossibilité de
personnaliser adéquatement l’espace
§ Comportements des autres personnes qui
partagent le même milieu de vie
En absence de causes identifiées : utilisation de la grille d’observation clinique (modèle ABC)
J
Autres outils pertinents
J
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Bruneau, Marie-Andrée (dir.) ; Voyer, Philippe (dir.).
Processus clinique visant le traitement des symptômes
comportementaux et psychologiques de la démence.
Québec : Québec (province), Canada : Ministère de la santé
et des services sociaux, 2014, 17 p.
Évaluation médicale
Évaluation
Processus clinique général pour les personnes âgées présentant des SCPD
Personne
avec SCPD
Description
comportements
Identification des causes
Évaluation
Évaluation
infirmière
médicale
Demande de services
au SAD
Consultation d’autres
professionnelles
Dangerosité,
souffrance ou
santé physique
instable?
Bruneau, Marie-Andrée (dir.) ; Voyer, Philippe (dir.). Processus clinique visant le traitement des
symptômes comportementaux et psychologiques de la démence. Québec : Québec (province), Canada
: Ministère de la santé et des services sociaux, 2014, 17 p.
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Évaluation médicale
Diagnostic cognitif
• Établir le type de démence et son stade
• Éliminer ou contrôler le délirium
Procéder au bilan de base
Diagnostic SCPD
• Condition physique ou psychiatrique à traiter
• Condition médicale à? Traitement à optimiser?
• Traitement sous-optimal de la douleur?
• Médication : Effets secondaires, sevrage, interactions médicamenteuses?
• Pathologie pré-morbide psychiatrique à stabiliser? (Vérifier dossiers antérieurs,
informations complémentaires et longitudinales de la famille)
• Abus de substances?
Prioriser selon l’urgence
et la dangerosité
Faire les interventions appropriées
Si persistance des
Évaluer les antécédents
possibles (déclencheur)
Évaluer les conséquences des
comportements (pour l’usager et les
autres)
A reçu de la cortisone pour
surinfection bronchique. C’est
depuis ce temps qu’on note
une difficulté au niveau du
sommeil.
Bruneau, Marie-Andrée (dir.) ; Voyer, Philippe (dir.). Processus clinique visant le traitement des
symptômes comportementaux et psychologiques de la démence. Québec : Québec (province), Canada
: Ministère de la santé et des services sociaux, 2014, 17 p.
Diagnostics SCPD
• Syndrome crépusculaire
• Trouble du rythme éveil-sommeil avec errance nocturne
• Agitation/agressivité verbale
Bilan
Bilan de base en présence de SPCD
Bilan complémentaire si indiqué
Formule sanguine complète
Électrolytes
Glycémie
Fonction rénale (Bun, créatinine)
Fonction hépatique
Fonction thyroïdienne
Dosage des folates et vitamine B 12
Calcium, Phosphore, Magnésium
Analyse et culture d’urine
Électrocardiogramme
Rx pulmonaire
Saturation O2
Scan cérébral
Électroencéphalogramme
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symptômes comportementaux et psychologiques de la démence. Québec : Québec (province), Canada
: Ministère de la santé et des services sociaux, 2014, 17 p.
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ÉVALUATION
•Faim le soir
•Peu de stimulation de jour
•Pas de repères, de routine
•Approche : « non »,
orientation à la réalité
•Dort peu la nuit
A reçu de la cortisone pour
surinfection bronchique. C’est
depuis ce temps qu’on note une
difficulté au niveau du sommeil.
Personne qui
A
présente des SCPD
C
Identification des causes
Description des
comportements
B
Évaluation de
l’infirmière
*En toute circonstance, le jugement clinique a préséance.
Monte le ton et insulte sa fille.
Pas agressive physiquement
Fréquence : à tous les jours
Moment : en fin de journée et
en soirée
Lieu : à la maison
Évaluation
médicale
Demande de
services au soutien
à domicile (SAD)
au besoin
Dangerosité,
souffrance ou santé
physique instable ?
Consultation d’autres
professionnels
au besoin
Réveils fréquents la nuit avec errance
Tente parfois de sortir à l’extérieur
Élaboration du plan d’intervention
Fréquence : à toutes les nuits, 5 à 6 fois
Depuis quand : 1 mois
Moment : la nuit
Lieu : à la maison
Non
Oui
Gestion de la situation avec
les partenaires du réseau
Hospitalisation si nécessaire
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symptômes comportementaux et psychologiques de la démence. Québec : Québec (province), Canada
: Ministère de la santé et des services sociaux, 2014, 17 p.
Élaboration d’un plan d’intervention : approche
globale
Élaboration du plan d’intervention
Gestion de la situation avec
les partenaires du réseau
Hospitalisation si nécessaire
E
PLANIFICATION ET INTERVENTION
SCPD légers sans dangerosité
Symptômes pour lesquels la
médication n’est pas indiquée
comme premier choix ou est
inefficace
Ou
SCPD graves: présence de risques
pour la santé et la sécurité du patient
ou d’autrui; avantages dépassant les
risques associés aux médicaments
SCPD modérés avec souffrance
importante sans dangerosité
D
F
Intervention non pharmacologique
F
Intervention non pharmacologique
Si inefficace, compléter par
Et
Intervention pharmacologique
Intervention non pharmacologique
G
F
Intervention pharmacologique
(incluant la possibilité de prescrire
un antipsychotique en 1re intention)
Ou
G
Surveillance de la réponse comportementale
Pas
d’amélioration
Réévaluation: reprendre à « Identification des causes »
Ou orientation
vers un service ambulatoire SCPD si
Tiré de MSSS (2014) Approche non pharmacologique, p. 2
L’importance de la collaboration
interdisciplinaire et avec l’usager/proches
Quels sont les symptômes pour lesquels la
médication n’est pas indiquée comme premier
choix ou est inefficace?
Symptômes pour lesquels la médication n’est pas indiquée
comme premier choix ou est inefficace
• Comportement inapproprié en ce qui concerne l’élimination des
selles ou de l’urine ou l’habillage
• Cris répétitifs (non liés à douleur ou dépression)
• Désinhibition verbale
• Errance
Bruneau, Marie-Andrée (dir.) ; Voyer, Philippe (dir.). Approche pharmacologique visant le traitement des symptômes comportementaux et psychologiques de la démence. Québec :
Québec (province), Canada : Ministère de la santé et des services sociaux, 2014, 31 p.
Symptômes pour lesquels la médication n’est pas indiquée
comme premier choix ou est inefficace
• Fugue
• Mouvements répétitifs
• Oralité
• Résistance aux soins (hygiène, habillement)
• Rituels d’accumulation
Bruneau, Marie-Andrée (dir.) ; Voyer, Philippe (dir.). Approche pharmacologique visant le traitement des symptômes comportementaux et psychologiques de la démence. Québec :
Québec (province), Canada : Ministère de la santé et des services sociaux, 2014, 31 p.
Quels sont les symptômes qui
répondent à la médication?
Les symptômes qui répondent
à la médication
•
•
•
•
•
•
Agitation/Agressivité
Psychose
Anxiété
Dépression
Apathie
Trouble du sommeil
Bruneau, Marie-Andrée (dir.) ; Voyer, Philippe (dir.). Approche pharmacologique visant le traitement des symptômes comportementaux et psychologiques de la démence. Québec :
Québec (province), Canada : Ministère de la santé et des services sociaux, 2014, 31 p.
Mme Desgagné…
Quelles seraient vos interventions?
• Approche et interventions de bases
• Interventions non pharmacologiques
• Interventions pharmacologiques
Mme Desgagné…
Quelles seraient vos interventions?
Au niveau de l’approche et des
interventions de bases?
Approche et
intervention de base
• Éviter de lui dire « non »
• Ne pas la confronter
• Éviter l’orientation à la réalité
• Utiliser les stratégies de diversion
Mme Desgagné…
Quelles seraient vos interventions?
Au niveau des interventions
non pharmacologiques?
Interventions
non pharmacologiques
• Favoriser une routine stable
• Hygiène du sommeil
• Activités occupationnelles et physiques le jour
• Quand elle cherche à quitter en soirée, sortir prendre une
marche
• Prévoir une période de repos en PM
• Lui offrir une collation
Interventions
environnementales
•
•
•
•
•
•
•
•
•
Repères temporo-spatiaux
Personnaliser l’environnement
Adapter l’environnement pour prévenir les chutes
Camoufler les serrures
La nuit, fermer les portes des autres pièces et garder celle de la salle
de bain ouverte, la lumière allumée.
Avertisseurs sonores
Adapter la luminosité diurne
Luminothérapie?
En hébergement :
• Éviter les détecteurs de mobilités qui sonnent au chevet
• Éviter les contentions
• Réviser la pertinence des interventions de nuit
Hygiène du sommeil
• Privilégier un horaire de repos où le coucher est le même à
chaque soir.
• Choisir un moment où la personne est fatiguée pour la mettre au
lit ou lui dire d’aller au lit en se préoccupant des habitudes
antérieures de sommeil.
• Éviter l’alcool, le tabac, les repas copieux et l’exposition à trop de
lumière et aux écrans lumineux avant son coucher.
• Réduire la consommation de breuvage en soirée.
Bruneau, Marie-Andrée (dir.) ; Voyer, Philippe (dir.). Approche non pharmacologique visant le traitement des symptômes comportementaux et psychologiques de la démence.
Québec : Québec (province), Canada : Ministère de la santé et des services sociaux, 2014, 25 p.
Hygiène du sommeil
• Favoriser l’adoption d’une routine du sommeil et encourager les
activités de détente en soirée, le tout dans un climat paisible.
• Garder l’environnement de la chambre frais, sombre, calme et
confortable.
• Réserver son lit au sommeil et aux activités sexuelles.
• Encourager la personne à sortir à l’extérieur le jour pour profiter
de la lumière naturelle.
• Limiter la durée des siestes pendant la journée à moins d’une
heure et ce, avant 15h00. En cas d’insomnie, éliminer la sieste.
Bruneau, Marie-Andrée (dir.) ; Voyer, Philippe (dir.). Approche non pharmacologique visant le traitement des symptômes comportementaux et psychologiques de la démence.
Québec : Québec (province), Canada : Ministère de la santé et des services sociaux, 2014, 25 p.
Mme Desgagné…
Quelles seraient vos interventions?
Au niveau des interventions pharmacologiques?
Interventions
pharmacologiques
• L’arrêt de la cortisone aidera
• Pour le trouble du sommeil
• Benzodiazépine à court terme (moins de 30 jours, idéalement moins
de 2 semaines)
• Lorazépam
• Oxazépam
• Zopiclone
• Trazodone
• Mirtazapine
Bruneau, Marie-Andrée (dir.) ; Voyer, Philippe (dir.). Approche pharmacologique visant le traitement des symptômes comportementaux et
psychologiques de la démence. Québec : Québec (province), Canada : Ministère de la santé et des services sociaux, 2014, 31 p.
Référence : Tremblay et Moreau (2016). La consommation de benzodiazépines en
CHSLD
Tous droits réservés © Institut universitaire de gériatrie de Montréal
Référence : Tremblay et Moreau (2016). La consommation
de benzodiazépines en CHSLD
Tous droits réservés © Institut universitaire de gériatrie de Montréal
2 ans plus tard…
• Mme Desgagné est hébergée en CHSLD
• Elle dit qu’un homme est entré dans sa chambre et qu’il a voulu la
tuer. Elle nous demande si nous avons une arme à lui vendre
puisqu’elle veut se protéger.
Symptômes psychotiques
Délire :
• Conviction fausse et irrationnelle à laquelle le sujet adhère de façon
inébranlable
• Les plus fréquents en démence :
• Paranoïde
• Troubles d’identification
Hallucination :
• Fausse perception qui n’est pas associée à un stimulus externe réel
• Ex. entendre des voix
Symptômes psychotiques
• Jusqu’à 45% dans la DTA
• Jusqu’à 60% dans la maladie de Parkinson
• 60 à 100% dans la démence à Corps de Lewy
Référence : Les SCPD dans le guide médical en soins de longue durée
ÉVALUATION
Anxieuse
Propos paranoïdes :
• Dit qu’un homme veut la tuer
• Refuse parfois de manger. Craint d’être empoisonnée.
Personne qui
A
présente des SCPD
C
Identification des causes
Description des
comportements
B
Évaluation de
l’infirmière
Évaluation
médicale
Demande de
services au soutien
à domicile (SAD)
au besoin
Dangerosité,
souffrance ou santé
physique instable ?
Consultation d’autres
professionnels
au besoin
Non
*En toute circonstance, le jugement clinique a préséance.
Fréquence : à tous les jours
Moment : surtout quand elle
voit un homme
Lieu : dans tous les lieux
Élaboration du plan d’intervention
Oui
Gestion de la situation avec
les partenaires du réseau
Hospitalisation si nécessaire
Depuis quand : depuis 2
semaines, laveur de vitres
Bruneau, Marie-Andrée (dir.) ; Voyer, Philippe (dir.). Processus clinique visant le traitement des
symptômes comportementaux et psychologiques de la démence. Québec : Québec (province), Canada
: Ministère de la santé et des services sociaux, 2014, 17 p.
Tous droits réservés © Institut universitaire de gériatrie de Montréal
ÉVALUATION
• Bilan complet + analyse et
culture d’urine
• Introduction d’une nouvelle
médication depuis 2
semaines pour douleur
épaule : dilaudid
Personne qui
A
présente des SCPD
C
Identification des causes
Description des
comportements
B
Évaluation de
l’infirmière
Évaluation
médicale
Demande de
services au soutien
à domicile (SAD)
au besoin
Dangerosité,
souffrance ou santé
physique instable ?
Consultation d’autres
professionnels
au besoin
Non
*En toute circonstance, le jugement clinique a préséance.
• L’infirmière note qu’elle urine plus
Élaboration du plan d’intervention
fréquemment
• Son urine est brouillée
• Sa fille est malade et vient moins la visiter
• Bris des ses appareils auditifs
• Cherche sa chambre
Tous droits réservés © Institut universitaire de gériatrie de Montréal
Oui
Gestion de la situation avec
les partenaires du réseau
Hospitalisation si nécessaire
Bruneau, Marie-Andrée (dir.) ; Voyer, Philippe (dir.). Processus
clinique visant le traitement des symptômes
comportementaux et psychologiques de la démence. Québec :
Québec (province), Canada : Ministère de la santé et des
services sociaux, 2014, 17 p.
Quelles seraient vos interventions au niveau de
l’approche et des interventions de base?
Approche et interventions de base
• Ne pas confronter son délire
• Ne pas entrer dans son délire
• Valider les émotions/la rassurer
• Diversion
Élaboration d’un plan d’intervention : approche
globale
Tiré de MSSS (2014) Approche non pharmacologique, p. 2
Quelles seraient vos interventions non
pharmacologiques?
Interventions non pharmacologiques
• Faire réparer ses appareils auditifs
• Organiser des appels à sa fille, utilisation de Skype
• Présence simulée
• Visites de bénévoles
Quelles seraient vos interventions
environnementales?
Interventions environnementales
• Personnaliser sa chambre
• Identifier sa chambre
Quelles seraient vos interventions
pharmacologiques?
Interventions pharmacologiques?
• Traiter l’infection urinaire (bactériurie asymptomatique?)
• Réviser indication des narcotiques
Interventions
pharmacologiques
Psychose, agitation-agressivité, agressivité
§ Antipsychotiques atypiques
- rispéridone*1,2
- olanzapine1,2
- aripiprazole1,2
- quétiapine1,2
§ Antipsychotique typique2: halopéridol*1
§ ISRS :
- citalopram1,2
- sertraline1,2
- escitalopram1
§ IChE : 1re ligne de traitement pour la démence à corps de Lewy
§ Anticonvulsivant (agitation) : carbamazépine*1,2
§ Trazodone (agitation)2
§ Benzodiazépine à court terme (moins de 30 jours, idéalement moins
de 2 semaines) : lorazépam*2
§ Mémantine (hallucinations, idées délirantes et agitation)2
Bruneau, Marie-Andrée (dir.) ; Voyer, Philippe (dir.). Approche pharmacologique visant le traitement des symptômes comportementaux et psychologiques de la démence. Québec :
Québec (province), Canada : Ministère de la santé et des services sociaux, 2014, 31 p.
Les antipsychotiques
Indications
• Agitation et agressivité sévère
• Symptômes psychotiques sévères
Efficacité
• Effet modeste par rapport au placebo avec :
• olanzapine (1,25-10 mg)
• risperidone(0,25-2 mg)
• aripiprazole (1-10 mg)
• Plus efficace lorsque les symptômes sont sévères
• Quetiapine (6,25-300 mg): le plus utilisé, mais pas d’efficacité démontrée
• antipsychotiques typiques : Profil moins favorable d’effets secondaires. À n’utiliser qu’en cas
urgence. L’Haldol est le seul ayant une rapidité d’action de ≤ 30 minutes.
Les antipsychotiques
Effets secondaires (selon puissance
et dose)
• Symptômes extrapyramidaux :
• Parkinsonisme
• Akathisie (nb peut -être confondue
avec de l’agitation)
• Dyskinésie tardive (25% d’incidence
chez les personnes âgées après un
an de traitement).
•
•
•
•
Troubles cognitifs.
Trouble de la marche et chute.
Somnolence.
Hypotension.
•
•
•
•
•
Symptômes anticholinergiques.
Infections respiratoires et urinaires.
Œdème périphérique.
Syndrome métabolique.
Prise de poids (surtout femmes traitées avec
olanzapine et quetiapine).
Les antipsychotiques
Les risques à son usage
•
•
•
•
•
•
Mortalité augmentée (OR : 1,54; 4,5 % des résidents sous antipsychotiques
atypiques par rapport à 2,6 % sous placebo).
Les typiques partageraient également ce risque.
La mortalité serait de causes principalement infectieuse et cardiovasculaire.
Le traitement prolongé (plus de 3-6 mois) est associé à une augmentation du
risque de mortalité.
Accidents cérébrovasculaires (risperidone x 3,2; olanzapine x 1,8; risque absolu
de 1%).
Les antipsychotiques doivent faire l’objet d’un suivi serré et leur indication doit
être révisée régulièrement.
Un consentement éclairé de la personne ou son substitut devrait être obtenu après discussion
des effets secondaires courants et des risques associés.
Les antipsychotiques
•
•
Pour les patients avec des symptômes sévères qui ont répondu au
traitement antipsychotique, une tentative de sevrage après 3-6
mois de stabilité comportementale devrait être envisagée, de
façon graduelle et avec surveillance des symptômes de rechute, le
risque de rechute étant augmenté chez ces personnes.
Pour les personnes à qui l’antipsychotique a été prescrit en dehors
des indications reconnues, tenter le sevrage de la médication.
Lorsque les principes du sevrage sont respectés, le sevrage se fait
facilement.
Les antidépresseurs
Indications
Symptômes d’agitation et d’agressivité, de psychose et de dépression
Efficacité
Données insuffisantes pour émettre une opinion sur l’efficacité de la
trazodone et des ISRSs (incluant citalopram et sertraline) dans le
traitement des patients agités.
Pour le traitement de la dépression associée à la démence : efficacité
mitigée, surtout démontrée avec la sertraline, le citalopram.
Les antidépresseurs
Effets secondaires
• Symptômes gastro-intestinaux.
• Akathisie.
• Troubles du sommeil.
• Chutes.
• Risques de saignements digestifs
• Risque de SIADH : certains auteurs recommandent un bilan
électrolytique avant le traitement et un mois après
l’introduction.
• Allongement du QTc avec citalopram(Black box), escitalopram.
Surveillance et suivi clinique
SURVEILLANCE ET SUIVI CLINIQUE
Surveiller l’efficacité du traitement, les effets secondaires, titrer la dose
Après 1 mois : réévaluation
Déterminer si les buts thérapeutiques sont atteints
Ne pas cesser la médication psychotrope
sans un avis spécialisé lorsque prescrite
pour une autre indication qu’un SCPD
(ex. : épilepsie, schizophrénie, trouble
bipolaire, dépression majeure)
Après 3 mois, si les symptômes sont stables, réduire progressivement la
médication (plus petite diminution possible de dose mensuellement, par
exemple, rispéridone : diminuer de 0,25 à 0,5 mg q 1 mois) pour éviter des
syndromes de sevrage
Si réapparition des symptômes, reprendre la médication à la dernière dose
efficace
Cesser la médication si possible
Surveiller la réapparition de SCPD
Bruneau, Marie-Andrée (dir.) ; Voyer, Philippe (dir.). Approche pharmacologique visant le traitement des symptômes comportementaux et psychologiques de la démence. Québec :
Québec (province), Canada : Ministère de la santé et des services sociaux, 2014, 31 p.
Éléments à retenir
• Les SCPD font partie intégrante des maladies neurocognitives
• Il est nécessaire d’être systématique dans l’évaluation des causes
potentielles des SCPD
• Les guides de pratiques recommandent l’utilisation des approches
non pharmacologiques en premier lieu dans la gestion des SCPD
• Certains SCPD ne répondent pas à la médication
• Les antipsychotiques ne devraient être utilisés qu’en cas d’agressivité
et symptômes psychotiques sévères, en raison des risques associés à
leur utilisation
Tous droits réservés © Institut universitaire de gériatrie de Montréal
Merci pour participation !
• Le programme de e-learning sur les SCPD du MSSS :
• http://capsulesscpd.ca
• Capsules SCPD pour les aidants :
• http://iugm.qc.ca/aidant.html
• Les outils et conférences de l’Équipe SCPD IUGM :
• http://www.iugm.qc.ca/soins/gerontopsychiatrie.html
• Les guides de pratiques SCPD du MSSS :
• http://www.msss.gouv.qc.ca/professionnels/alzheimer/information-cliniqueformation-mentorat
• Le Guide médical en soins de longue durée :
• http://mdsld.ca
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